L`ACTU Le hit-parade des supermarchés les moins chers

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L`ACTU Le hit-parade des supermarchés les moins chers
04
SAMEDI 8 SEPTEMBRE 2012
politique
monde
social
S
L'ACTU
économie
enquête
Le hit-parade
des supermarchés
les moins chers
société
L
Les écarts de tickets de caisse
se creusent
En revanche, les autres distributeurs
se sont visiblement endormis, l’inflation retrouve ses droits, notamment
chez Carrefour Market (+ 0,80 €), Cora (+ 1,80 €), Géant Casino (+ 1,40 €)
ou encore Supercasino (+1 €). Résultat : les écarts de tickets de caisse se
creusent de plus en plus. Alors que la
différence de prix maximale n’était
que de 17,60 € fin 2011, les clients
peuvent désormais économiser
jusqu’à 20 € (exactement19,10 €)
selon l’hypermarché qu’ils choisissent. « Ces derniers jours, les prix de
l’essence ont cristallisé la bagarre
entre enseignes sur les prix. En réalité,
la compétition s’est accrue depuis janvier sur tous les rayons et notamment
sur les produits de grandes marques »,
relève Florent Vacheret, rédacteur en
chef de « Linéaires ». Et d’ajouter : « Les
Centres Leclerc restent l’étalon des
prix bas en France ; c’est même la
première fois qu’ils sont 7 % moins
chers que la moyenne nationale. Mais
juste derrière, Carrefour a également
mis le turbo grâce son opération garantie prix. »
Preuve de cet effort ciblant en particulier 500 produits de grandes marques,
parmi les plus consommés par les
ménages, Carrefour affiche des
baisses difficiles à suivre pour les autres enseignes. « Sur les grandes marques, les prix du rayon épicerie
(conserves, pâtes, riz, biscuits, etc.) ont
diminué de 2 à 3 % et sur les produits
d’entretien (lessives, produits ménagers, etc.), certaines catégories ont
baissé jusqu’à 5 % », détaille Thierry
Pellissier, directeur du marketing de
Carrefour France.
Reste à savoir si l’enseigne bleu et
rouge pourra garder ce cap très longtemps, sachant l’impatience de ses
actionnaires (Bernard Arnault et le
fonds Colony Capital) à voir la France
redevenir un pays profitable pour le
groupe.
SÉVERINE CAZES
justice
UNE DIFFÉRENCE DE 19,10 € SELON LE MAGASIN
Prix d'un même chariot type au 1er semestre 2012 (évolution par rapport au second semestre 2011)
LE MOINS
CHER
1
2
ERC
LECL
POUVOIR D’ACHAT. Relevant les prix d’un panier
type, le magazine « Linéaires » révèle quelles ont
été les enseignes les moins chères depuis janvier.
es cahiers, le nouveau cartable,
le plein d’essence qui flambe et
le tiers provisionnel qu’il faut
payer ces temps-ci… La rentrée des classes est passée par
là et le budget des ménages s’en ressent. D’où l’intérêt du classement du
magazine spécialisé « Linéaires »
— que nous publions en exclusivité —
et qui décortique chaque semestre les
politiques de prix des douze principales enseignes de la distribution.
Verdict : si Leclerc reste le plus raisonnable en termes de prix, son premier
poursuivant, Carrefour, réduit l’écart
depuis six mois. C’est bien simple,
entre le dernier semestre 2011 et le
premier semestre 2012, le panier de
produits de « Linéaires » a baissé de
2,60 € dans les hypermarchés Carrefour, soit la plus forte baisse du classement. Autre enseigne lancée dans la
course aux prix bas : Intermarché,
dont le prix du panier étudié a chuté
de 1,20 €. Viennent ensuite Super U et
Auchan, chez qui, là encore, les étiquettes sont orientées à la baisse.
faits divers
Retrouvez l'actualité
sur www.leparisien.fr et www.aujourdhui.fr
L
TOTA
3
CARREFOUR
€
93,0
TOTAL
9 €)
(- 0,
CHÉ
INTERMAR
93,6€
96,0€
TOTAL
(- 2,6 €)
(- 1,2 €)
6
5
4
SUPER
U
TOTAL
UR
EFO
R
R
CA RKET
MA
1€
AN
AUCH
97,2€
L
TOTA
(- 0,2 €)
€
98,0
AL
TOT
8 €)
(- 0,
99,
€)
0,8
(+
9
8
7
CORA
ET
Y MARK
L
P
M
I
S
TOTAL
€
101,2
TOTAL
€)
(- 0,1
S.MATCH
TOTAL
103,6€
103,9€
(+ 1,3 €)
(+ 1,8 €)
11
12
10
NO
ASI
C
NT
2€
GÉA
05,
AL
TOT
1
€)
1,4
(+
IX
OPR
MON
,1€
O
CASIN
R
E
P
U
S
€
TOTAL
112,1
€)
(+ 1,0
LES PLUS
CHERS
AL
TOT
112
)
,6 €
(+ 0
MÉTHODOLOGIE : chaque semaine, l’équipe de « Linéaires » visite environ 170 magasins dans toute la France, relevant les prix
de 102 références alimentaires, y compris les boissons. 94 sont des produits de grandes marques, parmi les plus prisés par les
consommateurs. Le panier contient également 7 premiers prix basiques : farine, poulet, litre de lait, etc., ainsi que la baguette
de pain. COMMENT LIRE CES INDICES DE PRIX ? Imaginez un chariot rempli de produits pour une valeur moyenne de 100 €. Si
vous allez faire vos courses dans l’enseigne Leclerc, vous payerez ce chariot 93 €. Chez Intermarché, il vous en coûtera 96 €, et
chez Casino ou Monoprix, le ticket de caisse passe à… 112,10 €.
VOIX EXPRESS
Le hard
discount fait
moins recette
PROPOS RECUEILLIS PAR BÉNÉDICTE AGOUDETSÉ
(LP/HUMBERTO DE OLIVEIRA .)
Avez-vous constaté une baisse des prix dans votre supermarché ?
Lucie Leclaire
Michel Cohen
Christine Lacorre
Franck Régnier
Odile Le Gall
28 ans
65 ans
51 ans
46 ans
61 ans
contrôleuse bancaire
consultant
secrétaire
agent SNCF
retraitée
Metz (57)
Montreuil (93)
Issy-les-Moulineaux (92)
Faremoutiers (77)
Paris (Ve)
« Non, au contraire. Dans
les trois grandes surfaces
que je fréquente, E. Leclerc,
Super U et Carrefour, les
prix des fruits et légumes ont
même nettement augmenté
ces derniers mois. La salade
est passée de 0,90 € en
décembre à 1,19 €
récemment. Et la tomate est
vendue à presque 3 € le
kilo ! Mais je reconnais que
certaines enseignes, plus
chères globalement comme
Auchan ou Cora, font en
revanche des efforts. »
« Pas du tout. Je trouve les
grandes surfaces très chères.
Et lorsque les prix sont
attractifs, comme pour les
plats cuisinés ou certains
fruits, la qualité du produit
n’est pas au rendez-vous.
Lorsque je fais un plein
dans l’hypermarché Auchan
proche de chez moi, je m’y
rends à reculons. Je préfère
me fournir dans les
commerces de mon
quartier, qui ne sont en fait
pas forcément plus chers
que les hypermarchés. »
« Non. A Auchan, où je fais
mes courses, j’ai constaté
que les prix des laitages ou
encore des gâteaux secs
ont augmenté de 10
à 50 centimes d’euro.
C’est le cas, par exemple,
des yaourts que j’achète
d’habitude, qui ont dépassé
le seuil des 2 € le paquet de
quatre. Et, au supermarché
Franprix de mon quartier,
je ne choisis plus que ceux
de la marque du
distributeur, vraiment plus
abordables. »
« Je ne regarde même pas
les étiquettes. Dans le
secteur rural où je vis, on n’a
pas vraiment le choix de
l’ypermarché. Alors, les
variations de prix
m’importent peu, puisqu’il
faut de toute façon remplir
son chariot. En revanche, je
sais que l’hypermarché où je
me rends, un centre
E.Leclerc, fait partie des
moins chers dans les
classements des grandes
surfaces de mon
département. »
« Oui. Certaines enseignes
font des efforts : en
comparant, si, globalement,
Carrefour est souvent plus
cher que Franprix ou
Casino, il facture
50 centimes de moins sur le
même produit laitier, soit
2,30 € au lieu de 2,80 €
pour mes yaourts aux fruits
Yoplait. De la même
manière, j’ai remarqué que
Monoprix est devenu plus
accessible qu’auparavant,
quels que soient les revenus
des clients. »
A
lors que la crise économique
de 2008 avait fait le bonheur
des hard discounters, la morosité actuelle ne leur profite plus
comme avant. « La part de marché
des hard discounters n’augmente
plus. A nombre constant de magasins, on peut même dire qu’elle
s’érode », note Cédric Ducrocq,
expert de la distribution chez DiaMart. Jusqu’en 2008, l’ascension
des enseignes Aldi, Lidl, Leader
Price (Casino), Dia, Netto (Intermarché) et consorts avait été quasiment ininterrompue, culminant à
près de 15 % de part de marché
cette année-là.
Depuis, leur poids est retombé à
environ 13,5 % des ventes alimentaires en France (en valeur). Pourquoi ? « Notamment parce que les
hypermarchés ont recommencé à
bien faire leur travail après dix ans
d’anesthésie due à la loi Galland »,
estime Cédric Ducrocq. Autrement
dit, en étant plus agressives sur les
prix, les enseignes traditionnelles
ont récupéré une partie de leur
clientèle ayant fui chez les hard
discounters.
S.C.

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