balade urbaine

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balade urbaine
10 L’Eglise Sainte-Croix
Bien que l’abbaye ait été fondée au VIIe siècle, l’église actuelle
ne fut construite que vers la fin du XIe siècle et au début du
XIIe siècle, avec une façade de style roman saintongeais,
maladroitement « restaurée » au XIXe siècle par Abadie.
Le moine Dom Bedos réalisa
son orgue en 1750, considéré
actuellement comme un chefd’œuvre dans le monde entier.
Il fut restauré en 1995 par le
facteur Pascal Quoirin, douze
années ont été nécessaires
pour mener à bien cet ouvrage
considérable de restitution de
cet orgue monumental.
Le visiteur attentif découvrira sur la voussure de la porte aveugle
sud la représentation de cinq femmes se faisant sucer les seins
par des crapauds ou serpents qui symbolisent la luxure dans
l’iconographie romane. Sur le pendant de cette porte, au nord,
est sculptée une représentation d’un autre péché : l’avarice. Un
bourgeois se fait dérober sa bourse par un manant.
Dirigez-vous vers la rue du Hamel, en passant par la rue du
Portail.
11 L’îlot des Remparts
Par sa qualité architecturale, sa
situation stratégique centrale et la
place qu’il occupe dans l’histoire
bordelaise, l’îlot des remparts
constitue un site exceptionnel. Un
vaste jardin de deux hectares au
cœur de cet îlot inconnu du public
sera ouvert courant 2013. La découverte de ce jardin est un des
objectifs du projet urbain [Re]Centres de la ville de Bordeaux.
Bordeaux mérite un temps d’arrêt pour découvrir, par exemple, au
sol les pierres funéraires souvent distinguées par un seul numéro ou
plus rarement par une épitaphe plus longue.
Au XVIIIe siècle, les corporations de merciers, couvreurs,
charpentiers commandèrent les meilleurs ferronniers du temps
pour réaliser les belles clôtures des chapelles où se tenaient leurs
réunions, sans oublier le buffet des grandes orgues (facteur Micot) et
la chaire peut-être la plus belle de Bordeaux et de la région... Depuis
lors, l’église a souffert du vandalisme des hommes, principalement
des bombardements de la guerre 1940 où elle a perdu la quasitotalité des cinquante vitraux du XVIe siècle au jaune d’argent. Ne
quittez pas ce lieu sans une halte devant la statue peu connue de
sainte Ursule, qui protège sous son manteau miraculeux onze mille
vierges.
Derrière vous se trouve le début de la rue Saint-François.
Un projet complexe a concerné les immeubles des 1 et 3 rue
Saint-François qui comportaient six logements particulièrement
abimés, exigus et vacants. Le jumelage de ces deux bâtiments et
le déplacement de l’escalier existant ont permis de réaliser trois
logements confortables.
UN PARCOURS À VIVRE COMME UN JEU DE
PISTE POUR DÉCOUVRIR ET COMPRENDRE
COMMENT BORDEAUX A ÉVOLUÉ ET A
SU
CONCILIER
PATRIMOINE ANCIEN
ET
CONTEMPORAIN.
LAISSEZ-VOUS GUIDER TOUT AU LONG
DE CES ETAPES QUI ILLUSTRENT CETTE
REQUALIFICATION
URBAINE
POUR
UN
BALADE URBAINE
CENTRE HISTORIQUE ACTIF, CONVIVIAL ET
HABITÉ.
Qualité de vie et patrimoine urbain
En descendant la rue Saint-François, vous vous trouverez à la
hauteur de l’îlot des Faures qui clôturera cette balade.
Saint-Michel
13 L’îlot Faures-Gensan - Jardin des Menuts
Sur cet îlot Faures-Gensan, la mitoyenneté des bâtiments sur
toute la profondeur des parcelles en « lanières » empêche
l’éclairement, l’ensoleillement, la ventilation et les perspectives de
vues extérieures. Les logements vont retrouver une qualité de vie
grâce au regroupement des cours de chacun des cinq immeubles
pour créer un jardin partagé d’environ 600 m². Le 26 rue des Menuts
constituera le porche d’entrée créant une percée visuelle sur le cœur
d’îlot depuis la rue. La création de ce jardin public accompagne les
projets d’aménagement du cœur d’îlot et de réhabilitation du bâti,
pilotés par InCité. Le jardin quant à lui sera géré par une association
participant à la vie du quartier.
www.incite-bordeaux.fr www.bordeaux2030.fr
Prenez la rue Nérigean pour rejoindre la place Meynard, en
passant par la rue Camille-Sauvageau.
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12 Autour de la basilique Saint-Michel
La flèche, séparée de la basilique est le monument le plus
élevé du grand Sud-Ouest qui culmine à 114 mètres, dépassant
largement la tour Pey-Berland. Pour sa construction, Louis XI,
reconnaissant à l’archange saint Michel d’avoir toujours conservé
à la France le Mont de Normandie jamais pris par les Anglais,
fera des dons et se montrera généreux envers la fabrique de
la paroisse. A côté, l’église de style gothique tardif marque la
puissance financière de certaines riches familles parmi lesquelles
on trouve les Eyquem (la famille de Montaigne), les Ferron, les
Mons, les Brivazac et les Gaujac. Etape du parcours de SaintJacques de Compostelle, la plus grande église paroissiale de
Délimitation du futur jardin partagé
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A noter, les immeubles des 63-65 rue des Faures qui comportaient
huit logements dont quatre petits studios. Trois de ces logements
relevaient de l’insalubrité, les pièces principales étant ni éclairées,
ni ventilées. Le jumelage des deux immeubles a là aussi permis de
réunir les plateaux d’un même étage et de ne conserver qu’un seul
escalier. On retrouve aujourd’hui trois grands logements, un local
commercial et des locaux de service vélos et poubelles.
Le saviez-vous ?
? Si vous souhaitez continuer la visite du
quartier, rendez-vous à l’ancien Hôtel
d’Arche de Luxé d’Estrade, plus communément
appelé Hôtel Saint-François. Œuvre de l’architecte
Audubert, il se situe à l’angle de la rue SaintFrançois et de la rue du Mirail. Côté Saint-François,
admirez la sculpture de l’homme pliant sous le poids d’un balcon.
La légende dit qu’elle représenterait un maçon écrasé sous le poids
de la pierre qu’il soutenait. En fait, la décoration emprunte à la
symbolique et à l’iconographie franc-maçonnique... Par ailleurs, sur
la façade principale, remarquez deux cariatides de part et d’autre de
la porte d’entrée : la science munie d’une longue vue observe une
jeune femme gironde dénudée : la nature.
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CARTE FRANCE RASTER ®
Englobé dans ce projet urbain [Re]Centres, avec la requalification
des espaces publics, la place Meynard, face à l’entrée de la
basilique Saint-Michel, sera entièrement réaménagée : l’espace
sera reconsidéré, les trottoirs supprimés. Des lignes au sol
orienteront les passants soit vers les quais, soit vers le Marché
des capucins.
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N
é au XIVe siècle, le quartier Saint-Michel fut historiquement
englobé dans l’immense rempart qui ceinturait Bordeaux.
Si dès le Moyen-Age, le quartier Saint-Pierre fut le cœur
historique de la ville et la Rousselle la première extension en
1200 vers le sud, Saint-Michel resta longtemps dans des limites
imprécises entre l’abbaye Sainte-Croix et la paroisse SainteEulalie. De tradition, ses habitants étaient issus d’étrangers
d’où des opinions politiques souvent divergentes par rapport au
pouvoir central. Louis XIV n’avait-il pas menacé de détruire la
Flèche en représailles de la rébellion contre la gabelle ?
Artisans, matelots, portefaix, bourgeois se côtoyaient à
côté des « regrattières », marchandes des quatre saisons
au langage pittoresque redoutablement cru. De nombreux
cabarets servaient « à pot et à pinte » et on jouait aux dés et
aux cartes dans les tavernes.
Lieu commerçant et artisanal important de par sa proximité
avec le fleuve, marchandises et populations nouvelles y
arrivaient par bateau. Les noms de certaines rues en gascon
témoignent de la prospérité artisanale, comme la rue des
Faures habitée par des forgerons et des armuriers, la rue de la
Fusterie rappelant la présence passée de tonneliers ou la rue
Carpenteyre où se concentraient les charpentiers.
A partir du XVIIIe siècle, les principaux aménagements du
secteur ont lieu : création de la place des Capucins et de rues
telles que Saint-François, Gaspard-Philippe ou des Menuts.
De la rue du Hamel à l’église Saint-Michel, des fouilles ont
également révélé l’existence d’un conséquent cimetière galloromain.
Depuis des générations, le quartier Saint-Michel apparaît
comme un véritable laboratoire urbain où la mixité des âges,
sociale et ethnique est prégnante. Tout le long de l’esplanade,
autour de la basilique, on peut remarquer des restaurants, des
sandwicheries, des kebabs, traduisant la formidable diversité
socioculturelle. Aujourd’hui, la place Canteloup est un espace
emblématique et fédérateur de Bordeaux qui a su rester typique
et qui connait un véritable brassage de population, d’origines et
de conditions sociales variées.
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2-4 rue Mauriac
Dans cette rue très étroite, vous pouvez
découvrir le jumelage de deux immeubles,
les 2 et 4 rue Mauriac. Au numéro 2 se
répartissaient différents logements alors que
le numéro 4, immeuble du XVe siècle, abritait
un ancien hôtel, désaffecté à la suite d’un
incendie.
Le jumelage de ces deux bâtiments, autour
d’un vaste patio central, a permis de réunir
les plateaux d’un même étage et de rendre
salubres les niveaux situés à l’arrière du 2
Le patio central
rue Mauriac. Désormais s’y répartissent cinq
appartements dont un avec cour privative et terrasse. Les façades,
quant à elles, ont fait l’objet d’une remise en valeur soignée.
Continuez votre chemin sur le cours Victor-Hugo, puis tournez
à droite rue de la Fusterie. Rendez-vous à l’angle de la rue des
Pontets pour découvrir l’Eperon.
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Le saviez-vous ?
La reconnaissance de Bordeaux au patrimoine mondial
de l’humanité par l’Unesco depuis 2007 a, en partie, été
obtenue grâce à l’élégante façade des quais de la rive gauche,
longue de 1,2 km et datant du XVIIIe siècle et à la continuité de son
architecture classique.
?
L’Eperon
Plus qu’une réhabilitation, il s’agit d’une opération de recomposition
urbaine. Cette place, sur laquelle s’ouvrait un immeuble inhabité,
fortement dégradé présentant différents risques structurels, était
largement encombrée par les voitures. En 2009, le jumelage de
trois immeubles, dont un fut démoli et reconstruit sur une emprise
moindre, a permis l’aménagement d’une placette ensoleillée qui
participe au renouvellement et à la mise en valeur de ce quartier. Ce
nouvel immeuble a également permis d’apporter un soutènement
aux bâtiments anciens, avec une écriture « contemporaine » de
l’architecte Bruno Phiquepal qui souligne avec élégance le lien
entre l’ancien et le moderne… source encore aujourd’hui de débat.
Rebroussez chemin pour retrouver la rue de la Fusterie.
L’immeuble 34 rue de la Fusterie est peu
connu des passants, il fait pourtant partie
de ces bâtiments marquants par leur
architecture. En effet, son balcon illustre
l’art de la taille des pierres et du trait.
Chaque pierre tient par le contact de la
pierre voisine, sans nécessité de mortier
pour les assembler : c’est l’art de la
stéréotomie. Vous serez attentif à la restauration des ferronneries
du balcon. L’immeuble offre également un très bel escalier en
colimaçon, des planchers, plafonds et cheminées d’origine.
Derrière vous, au numéro 31, se trouve une des plus anciennes
maisons de Bordeaux, datant de 1550. Descendez la rue de la
Fusterie pour rejoindre la rue des Allamandiers.
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8 rue des Allamandiers
Des travaux de réhabilitation de cet
immeuble vacant et vétuste ont été
nécessaires au bailleur social Aquitanis
pour créer la résidence Les Allamandiers.
Cet immeuble, construit en 1903, comporte
désormais quatre logements ainsi que
deux commerces au rez-de-chaussée avec
un puits de jour créé à l’arrière de l’escalier,
pour amener la lumière et la ventilation au cœur des appartements.
Les éléments patrimoniaux du bâti tels que les planchers, les
cheminées ou encore les carrelages des paliers ont été préservés
et remis en état.
Le saviez-vous ?
Une grande brocante se tient tous les dimanches quai
des Salinières et autour de la basilique avec des lieux
incontournables, comme Le Passage, 14-15 place Canteloup, qui
réunit une trentaine d’antiquaires sur 1 600 m² dans une ancienne
mûrisserie de bananes. Levez les yeux, vous découvrirez les clous
sur lesquels on accrochait les régimes.
?
Cette balade débute au 101 cours Victor-Hugo, devant les
locaux d’InCité. Traversez le cours et descendez en direction
de la Porte de Bourgogne.
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Rue Pilet
Admirez une des dernières maisons à pans de bois qui évoque
un aspect de l’habitat médiéval. Les poutres de bois par leur
disposition en croix Saint-André ou « croisettes » décorent et
soutiennent la façade.
Un peu plus bas sur votre droite se trouve la rue Mauriac.
L’Eperon avant et après les travaux
Prenez sur votre gauche la rue Maubec pour vous rendre sur les
quais de la Garonne.
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14-15-16 quai des Salinières
Ce projet, mis en œuvre en 2008, a permis la restructuration de
trois immeubles très dégradés et vacants situés sur les quais
avec une façade arrière s’ouvrant sur une impasse privée. Il ne
subsistait alors qu’une façade remarquable et un très bel escalier.
Cinq logements dont trois grands traversants sont reconfigurés
avec de plus une magnifique terrasse qui offre un élément de
confort appréciable en centre-ville. Sur l’arrière, la démolition
d’un entrepôt et de bâtiments précaires a libéré des places de
stationnement et a embelli la perspective de la rue de la Tour du
Pin.
Les façades avant et après les travaux
Prenez la rue Carpenteyre. Vous y découvrirez de nombreux
immeubles, objets de rénovation.
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Théâtre de l’Oeil - La Lucarne
La ville a engagé la rénovation complète
du 49 rue Carpenteyre et de son théâtre
de poche emblématique. Cet espace
accueillera les activités du théâtre ainsi
que d’autres manifestations publiques.
Il s’organisera autour d’une grande salle
pouvant accueillir 70 personnes, dans des conditions optimales de
travail, avec des espaces de répétition, des loges, des bureaux et
un comptoir pour partager quelques moments conviviaux. Dans les
étages, 9 logements seront créés.
Fondé en 1968 et toujours dirigé par Jean-Pierre Terracol, le
théâtre l’Œil - La Lucarne propose aux amateurs de cet art vivant, la
possibilité de jouer, de mettre en scène, d’apprendre, de partager…
Cette association reste fidèle à ses engagements d’éducation
populaire de qualité au cœur du quartier Saint-Michel où elle est une
institution. Ce théâtre-école a formé depuis 40 ans des générations
de comédiens, dont Pierre Palmade.
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L’îlot Carpenteyre
Vous vous trouvez également
devant
l’îlot
Carpenteyre,
délimité par les rues CamilleSauvageau,
Andronne,
Carpenteyre et Beyssac, qui
jouxte aussi l’îlot NérigeanSauvageau que nous verrons
en suivant.
Ces deux îlots ont fait l’objet d’un projet global permettant de les
ré imaginer. Cette recomposition urbaine retrouve une cohérence
d’ensemble de ces deux îlots qui présentaient une forte densité
d’immeubles vacants et très dégradés. Ces réflexions urbaines
apportent des réponses contemporaines à la façon d’habiter
l’hypercentre, tout en respectant le patrimoine et préservant les
habitats.
Avec 95% d’emprise bâtie, l’îlot Carpenteyre, très compact,
présentait de nombreux logements insalubres avec 37 logements
à loyer modéré et un équipement public, le théâtre. Le cœur d’îlot
sera aéré en dégageant les façades postérieures, permettant
la mutualisation des espaces libres et l’ouverture de nouvelles
fenêtres aux voisins.
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La Porte-de-la-Monnaie
La Porte-de-la-Monnaie, à mi-distance du Pont de pierre et du
Pont Saint-Jean ponctue l’alignement des façades des quai dela-Monnaie et quai sainte-Croix. Les murs de la ville empêchaient
l’accès entre ce vieux quartier et le port. Sur proposition de
l’intendant Tourny, les jurats ordonnèrent la construction
d’une nouvelle porte en 1758. L’édifice est inscrit au titre des
monuments historiques par arrêté du 12 avril 1965.
Le nom donné à la porte vient de l’atelier de la monnaie qui
venait d’être déplacé de l’ancien Hôtel de la Bourse à l’extrémité
de la rue Porte-de-la-Monnaie. Cette artère très ancienne du
temps de la présence anglaise se dénommait rue des Arlots (de
l’anglais harlot signifiant « fille de joie »). Puis elle fut baptisée
successivement rue Anglaise, rue des Anglais puis rue Portede-la-Monnoye, la graphie évoluant rue Porte-de-la-Monnoie et
enfin rue Porte-de-la-Monnaie.
Descendez la rue Porte-de-la-Monnaie jusqu’à la rue CamilleSauvageau et regardez attentivement les portes sur votre
gauche. Vous y découvrirez différentes sortes de heurtoirs :
marteaux de portes et heurtoirs à boucles de factures différentes.
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L’îlot Nérigean-Sauvageau
L’îlot est délimité par les rues
Nérigean, Camille-Sauvageau,
du Hamel et Porte-de-la-Monnaie.
On y trouve des bâtiments
hétérogènes, désaffectés pour
tout ou en partie et des emprises
foncières importantes, occupées
par des hangars.
A la suite d’une étude d’ensemble de l’îlot, le projet prévoit 40
logements à loyer modéré ayant pour but de privilégier les formes
d’habitat proche de la maison avec des espaces extérieurs. On
y trouve aussi une traversée de l’îlot par une desserte privative
qui permettra par ailleurs une vue sur le cœur d’îlot aménagé en
espace vert.
Prenez à droite, rue Camille-Sauvageau, en direction de la place
Pierre-Renaudel.

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