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* Fenêtre sur cour Requalification de la nappe basse, îlot des remparts, Bordeaux Mémoire de projet-Louise Jacamon École Boulle, DSAA Architecture Intérieure et Environnement,Diplôme 2013 Fenêtre sur cour Requalification de la nappe basse, îlot des remparts, Bordeaux * Mémoire de projet, Louise Jacamon École Boulle, DSAA Architecture Intérieure et Environnement-Diplôme 2013 Sommaire Introduction 7 I. Une ville, un quartier, un îlot 11 * Une ville, un grand projet * Densité et mixité, le quartier St.Michel * Une enclave dans la ville, l’îlot des remparts 13 14 15 *Cahier technique : plans et coupes II. Demain, les remparts imaginés par la ville * Une problématique générale * Un projet complexe, de nombreux acteurs * ‘Fenêtre sur cour’, une proposition alternative pour le projet des remparts * Une réflexion commune sur l’îlot III. Ouvrir et requalifier, enjeux du projet * Appréhension du site * Une méthode de projet * Les enjeux 27 29 29 31 41 43 44 46 47 IV. 3 cours, 3 identités * Cour du cloître * Square des ateliers * Carré jardiné * Matérialité * Accès, circulations 55 59 69 79 86 92 V. Scénarios d’usage 95 Au-delà du rempart, à l’horizon 2020 101 Remerciements 102 * * Introduction La mairie de Bordeaux a exprimé la volonté de réinsérer l’îlot des remparts dans la ville; un projet est déjà amorcé en ce sens dans le cadre du projet Bordeaux [Re]centres. Le programme envisagé propose une reconversion des bâtiments en logements et la création d’un jardin public. L’étude menée par la ville est ici requestionnée, complétée et développée. L’enjeu serait alors d’ouvrir l’îlot à la ville et d’y faire naître une urbanité singulière sans fragiliser le site. Révéler sans surexposer. Il s’agit de partir d’un existant et d’y apporter une plusvalue. Ajouter sans déséquilibrer. Le projet aura pour objectif de « raccommoder » cet ensemble complexe, en tirant parti de son potentiel spatial et architectural hétérogène qui sera affirmé. L’îlot sera réunifié, perçu comme un ensemble mais travaillé dans une continuité sans homogénéisation. La succession des cours est un atout majeur du site et forge son identité. Support de nouveaux usages, entre-deux, transition entre la rue et le chez soi, elles offrent une ‘troisième échelle’ d’appropriation. L’espace transitionnel devient lieu à habiter. Un travail sur l’ensemble de la nappe basse est mené dans le but d’instaurer un réel dialogue entre les espaces extérieurs des cours et les rez-de-chaussée. Une diversité d’usages est apportée afin d’assurer la revitalisation de l’îlot : un café, des ateliers d’artistes, un square de quartier viennent compléter l’offre de logements. Une nouvelle page s’écrit pour l’îlot palimpseste : au-delà du rempart est proposée une qualité de vie à part pour les résidents et un lieu privilégié, une respiration inattendue dans le secteur St.Michel pour les habitants du quartier. 7 8 Sensations. Au-delà du porche d’entrée, on aperçoit une large cour, un grand platane. Attiré, le regard curieux passe une porte. Puis une grille. Découvre ce grand espace d’asphalte, de brique rouge et de rouille. Calme plat. Au fond de la cour, un escalier dérobé. Là-haut, les pas sont guidés le long de la sente végétalisée en terrasse. Terre humide. On domine. Rumeur de la ville. D’ici, un point vue sur la cour carrée plus loin en contre-bas. Grand vide. Descente par le vieil escalier de pierre. On traverse la cour, se faufile par l’ouverture, chemine jusqu’au jardin dissimulé de la chapelle. Pause à l’ombre des arbres. Cris d’enfants. Brise dans les feuilles. Accès au grand cloître depuis la chapelle par un passage couvert en narthex. Vieilles pierres. Echos des pas, des voix. Crissement des graviers. Solennité. Jeu d’ombres et de lumières entre les arcades. On traverse une aile du bâtiment. Halte dans le patio à ciel ouvert. Sortie par le grand porche au 10, rue du Hamel. Bordeaux, avril 2012. 9 * * I. Une ville, un quartier , un îlot 12 Le centre ancien, en rose le secteur PNRQAD * Une ville, un grand projet La ville de Bordeaux fait aujourd’hui l’objet d’un projet urbain global lancé dans le but de lui redonner une image, une visibilité culturelle et économique à l’échelle européenne. Au sein de ce projet s’inscrit celui du PNRQAD (programme national de requalification des quartiers anciens dégradés). Le centre ancien est aujourd’hui délaissé au profit de la périphérie, les logements y sont vétustes et insalubres. On constate également un important problème de circulation et de stationnement. La ville souhaite donc requalifier ce centre ancien en évitant les écueils observés dans de nombreux centres rénovés : phénomène de ‘gentrification’ et valeur uniquement donnée au patrimoine. Un des grands objectifs du programme reste la densification de logements dans le respect du patrimoine existant et d’une logique de développement durable. Cela s’inscrit dans la volonté générale de revitalisation du centre (qui passe donc par la création de logements mais aussi de locaux d’activités, d’espaces publics, de circulations douces...). 13 Le quartier StMichel Le quartier StMichel + l’îlot des remparts L’îlot des remparts * Densité et mixité, le quartier St.Michel Le quartier St.Michel est un quartier populaire qui présente les caractéristiques du tissu urbain propre à Bordeaux : dense, serré, les «échoppes» en enfilade dans les rues sur une hauteur de deux à trois étages. C’est un quartier vivant, grâce à la présence notamment du campus étudiant SteCroix, du marché des capucins et de la halle des Douves (maison des associations) mais aussi délaissé par les résidents. La ville souhaite réinvestir le secteur St.Michel et le rendre de nouveau attractif pour de potentiels nouveaux résidents. Aux abords du quartier, il existe des espaces libres comme les quais jardinés, la place André Meunier ou le jardin du conservatoire mais au coeur de St.Michel, on note un manque d’espaces verts (jardins, squares ouverts au public). Un bâti ancien dégradé, délaissé. 14 * Une enclave dans la ville, l’îlot des remparts 1 2 3 L’îlot, une respiration enclavée dans un tissu ultra dense Une frontière dans le quartier : une traversée impossible Autour de l’îlot : à l’est de la diagonale St.Michel/ capucins, des rues à fonction résidentielle dominante, peu de commerces, peu identifiables et valorisant. Diagonale St.Michel Capucins (à l’ouest de l’îlot) : secteur animé, quartier populaire, mixité culturelle et sociale, nombreux commerces mais un bâti dégradé, noirci, inhabité... l’îlot, pris entre trois axes majeurs dynamiques : 1- St.Michel/Capucins (axe commercant) 2-Ste.Croix Dormoy (axe étudiant/culturel) 3-Cour de la marne (axe commercant) tissu résidentiel serré, parcelles en bandes L’îlot depuis la rue : invisibilité et inaccessibilité 15 Rythmes de l’îlot des remparts 5h-7h 7h-8h 8h-14h 14h-16h 16h-19h 19h-5h MARCHÉ ERP (école de réinsertion professionnelle) Ecole des Menuts CROUS Rythme de l’îlot et son environnement proche un jour de semaine VIE DE L’ÎLOT HIVER ÉTÉ SEMAINE WEEK-END Intense Vide Source : étude anthropologique du laboratoire architecture anthropologie, dirigée par Alessia De Biase Aujourd’hui, au sein de l’îlot : l’école de réinsertion professionnelle Robert La Teulade pour adultes en situation de handicap et l’administration du CROUS de Bordeaux. Espaces intérieurs de l’administration Crous Une salle de cours à l’ERP 16 Un site patrimonial Fragment de la troisième enceinte de Bordeaux construite au début du XIVème siècle, le mur existant qui délimite encore aujourd’hui la partie sud de l’îlot (rue des Douves) s’adosse à un talus de terre. Derrière ce mur, on observe l’enclos du couvent des Capucins, fondé en 1601. Le couvent comprenait un hôpital, une bibliothèque et une apothicairerie. Au coeur de l’îlot, se dessine un ensemble aéré grâce aux vastes cours des bâtiments conventuels qui seront reconstruits en 1768 par les architectes Bonfin et Laclotte. Le cloître et la façade donnant rue du Hamel sont les éléments les plus remarquables de cet ensemble XVIIIème. Aujourd’hui, l’îlot accueille toujours l’administration du CROUS depuis 1982 et l’ERP (école de réinsertion professionnelle) La Teulade appartenant à l’ONAC (office national des anciens combattants, ministère de la défense) qui a fait construire dans les années 1950 un bâtiment supplémentaire sur le site (1). La chapelle (2) aujourd’hui désacralisée, appartient au CROUS (s’y tiennent des évènements ponctuels : concerts, festivals du court métrage...). L’îlot n’a jamais été ouvert au public, et seul le rempart fait l’objet d’un classement aux monuments historiques. 2 1 17 1. Entrée du Crous depuis la rue Traversanne 2. Entrée ERP rue du Hamel 1 2 3. «Cour du platane» 11 3 5 4. Halle des Douves, maison des associations 4 0 5 10 20m Plan masse de l’existant 5. «Cour du rempart» 11. Cour du cloître 10. Chapelle 10 9 9. Le jardin de la chapelle 8 8. Bâtiment ERP datant des années 50 et sa cour 6 7 7. Le rempart à l’entrée des écoles, rue des Douves 6. Ancienne terrasse du séminaire, la sente des Douves 1. 2. 3. 20 4. 1. ‘Cour du cloître’, Crous 2. ‘Cour du platane’, ERP 3. ‘Cour du rempart’, ERP 4. ‘Jardin de la chapelle’, Crous Les cours et jardins : respirations dans le tissu dense du quartier Les cours apparaissent comme des grands vides sur le site. Fermées au public, on observe un désintérêt pour ces espaces auxquels est attribué aujourd’hui un rôle purement fonctionnel de parking. Un manque de considération particulièrement frappant dans la cour du cloître des capucins. Leur surface, disproportionnée par rapport aux nombre d’usagers fréquentant le site contribue à renforcer l’image d’espaces vides, froids. Le jardin de la chapelle et la sente des Douves présentent une richesse végétale insoupçonnée car invisible et inaccessible au public. Les essences d’arbres essentiellement présentes sont le platane, les cèdre, le prunus, le juniperus, l’érable. Bitume-brique-béton-pierre, une palette minérale qui se confronte au végétal dans les «vides» de l’îlot 21 Cahier technique Plan et coupes, îlot des remparts, Bordeaux * N A B B’ A’ 0 5 10 20m Plan de l’existant- rez de chaussée 0 Coupe AA’ 5 10m N 0 Coupe BB’ 5 10m N * * II. Demain, les remparts imaginés par la ville Demain, l’îlot ouvert et traversé 2 1 4 2 3 (source : documents issus de la mission d’étude, d’assistance et de conseil pour l’élaboration et la mise en oeuvre du projet urbain du centre ancien de Bordeaux ANMA, M. 75, Pépito, ATIS, CETAB, PACT). 32 * Une problématique générale Dans le cadre du projet Bordeaux [Re]centres, la ville s’est efforcée de répondre aux attentes des bordelais. Elles concernent notamment l’accès à davantage de logement (1500 logements neufs ou réhabilités prévus dans le centre ancien) et à des espaces verts ouverts au public. L’îlot des remparts possède un potentiel foncier unique dans le centre ancien et de larges espaces verts aujourd’hui inutilisés, c’est pourquoi le projet s’est orienté vers la réhabilitation du couvent en logements (avec une relocalisation de l’ERP dans des bâtiments neufs à l’Est de la parcelle) et l’ouverture des jardins au public. * Un projet complexe, de nombreux acteurs Aujourd’hui le projet en est au stade de la faisabilité, réalisée par les équipes de l’atelier Bordeaux [Re]centres qui agissent en tant qu’urbanistes conseil. Plusieurs hypothèses ont été soumises à la ville de Bordeaux qui émet des avis successifs en tant que maître d’oeuvre et d’ouvrage actuel. Le dernier retour imposait une densification permettant d’atteindre 130 logements sur l’îlot. Les logements seront destinés à la location. L’ERP appartient à l’ONAC (office national des anciens combattants) et la ville souhaite récupérer leur terrain en échange du financement du nouvel ERP. Les bâtiments actuels de l’ERP seront probablement rachetés par la suite à la ville par un bailleur social ou opérateur privé. { Le projet de la ville en bref : demain, l’îlot densifié et habité... 1- En RDC, le bâtiment de briques rouges serait détruit et remplacé par du bâti neuf (création d’appartements en rdc, R+1, R+2). La cour est redessinée, le logement du gardien détruit également. 2- Le Crous est contracté et accueille des logements étudiants en + des bureaux en R+1 et R+2 sur sa partie ouest. 3- L’ERP est relocalisé dans un bâtiment neuf 4- Les bâtiments conventuels formant le H central sont réhabilités en logement en rdc, R+1 et R+2 33 RDC R+1 R+2 logements administration CROUS cours logements étudiants CROUS ateliers gardien café librairie emprise futur ERP 34 * ‘Fenêtre sur cour’, une proposition alternative pour le projet des remparts Une étude nuancée et développée La mise en place d'une étude de programmation sur l'îlot donne un socle sur lequel s'appuyer mais peut être requestionné. Doit-on détruire la bande de petits ateliers pour reconstruire ensuite cour du platane? Doit-on laisser les cours dénuées d'usage particulier et leur conférer un caractère ornemental uniquement? Dans quelle mesure l’îlot doit-il être ouvert au public? Quel dialogue peut-on instaurer entre les RDC et les espaces extérieurs des cours? Doit-on créer uniquement du logement sur l’ensemble du site? Le projet prend appui sur cette étude, tente de la compléter et la développer afin de répondre au double objectif de préservation et de revitalisation de l’îlot. Diversité des usages Dans la faisabilité en cours à Bordeaux, sont développés essentiellement le projet du nouvel ERP et des logements. Ici, le choix est fait de valoriser les espaces extérieurs des cours. Ensuite, la densité constitue un atout potentiel du quartier, si elle s’accompagne d’une diversité des fonctions et d’espaces publics. Des ateliers d’artistes, un café et un square de quartier seront donc implantés sur l’îlot. Ils participent à l’ouverture et l’intégration de l’îlot dans la ville et sa revitalisation. La conquête des rez de chaussée permet d’éviter le caractère monofonctionnel des immeubles d’habitation et valorise le cadre de vie des habitants de l’îlot comme du quartier. Cela contribue également à la nouvelle identité et image du futur secteur St.Michel. 35 BILAN PROGRAMMATIQUE COMPARÉ Existant PROGRAMME [Re]centres (m2 SHON) Nbre T1 T2 T3 T4 T5 Crous Bureaux Logements étudiants 2000m2 2400 m2 0 1120 m2 TOTAL 2000m2 3520 m2 18 18 Logements étudiants 0m2 900 m2 12 ERP 6581 m ERP 2 4200 m2 Stationnement 36 places 75 places TOTAL 6581 m2 5200 m2 12 Bâti cour du platane Logements RDC R+1 478m2 9 1 4 490m2 4 1 3 R+2 350m2 4 1 3 2 5 5 15 5 5 Ateliers 457m2 0m2 Logement gardien 140 m2 0 m2 TOTAL 597 m2 1318 m 4 0 2 17 Couvent réhabilité Logements RDC duplex R+1 R+2 Locaux communs (halls, escalier, laverie...) 1250m2 3975m2 1114m2 1114m2 24 18 18 850m2 Café librairie TOTAL 4328m2 3882m2 36 60 5 1 1 2 6 6 1 1 PROGRAMME proposition ‘Fenêtre sur cour’(m2 SHON) Nbre alternative T1 T2 T3 T4 T5 2400 m2 1120 m2 3520 m2 18 18 900 m2 12 4200 m2 75 places 5200 m2 12 0m2 0 0 m2 0m2 0 0 474m2 140 m2 1 614m 1 2 1090m2 1114m2 1114m2 20 18 18 1 1 1 3 5 5 16 5 5 6 6 1 1 920m2 133 m2 4371m2 Espaces traités et dessinés dans le projet 56 37 Espaces libres Sente Cour platane Cour rempart Cour du cloître Jardin sauvage 3800m2 1000m2 687m2 1060m2 1340m2 Cour ERP 540m2 TOTAL 8427m2 ‘Fenêtre sur cour’, répartition des espaces de l’îlot des remparts logements ateliers locaux communs (halls, escaliers, buanderie, atelier mutualisé) espaces libres CROUS ERP Café 38 TOTAL LOGEMENTS [Re]-centres Projet ‘Fenêtre sur cour’ 107 logements 87 logements Les logements eux-mêmes seront quantifiés, répartis, un schéma d’organisation type pourra être mis en place mais ils ne feront pas l’objet d’un dessin précis. Seront dessinés dans le détail les cours et l’ensemble des éléments ajoutés au programme (café, ateliers., square...). La question de la voiture Parking existant Projet Re-centres ERP 58 places (réparties sur 2 cours) ERP parking neuf 75 places Cloitre 20 places Total 78 places Cloitre 0 place Projet ‘Fenêtre sur cour’ ERP parking neuf. Pour les habitants : places réservées au parking de la halle B du marché des capucins (voir le projet “P+ pôle de mobilité alternative” mené par Thomas Havet). Mise en place d’un système de mutualisation et d’autopartage. 0.5 place par logement soit ~50 places 135 places 75 places 39 75 p. Logements 1020m2 Ateliers des artistes 450m2 Café littéraire 133m2 Atelier bricolage, buanderie, garage vélo 70m2 CROUS 0 5 10 20m Plan de répartition- rez de chaussée 40 N N 41 Logements 1150m2 Ateliers des artistes mezzanine 80m2 CROUS 0 5 10 20m Plan de répartition-étages 42 N N 43 Accès 2 rue du Hamel Accès 1 rue du Hamel Accès rue Marbotin Accès rempart 44 * Une réflexion commune sur l’îlot Dans le projet global d’ouveture et de requalification de l’îlot s’inscrit également une intervention sur la partie haute (localisée au Sud) menée par Julie Augé comprenant de nouveaux accès, un espace vert ouvet au public ansi qu’un espace de restauration. L’interface entre les espaces de projet fera l’objet d’une réflexion commune. Entrée jardin public } } Lieux d’intervention dans le projet mené par Louise Jacamon. Lieux d’intervention dans le projet mené par Julie Augé : «Une salle à manger urbaine, nouveau modèle de restauration solidaire pour la ville de Bordeaux » Accès à l’îlot depuis la rue Interface Entrée futur ERP Entrée sente Accès rue des Douves 45 * * III. Ouvrir et requalifier, enjeux du projet * Appréhension du site La découverte de l’îlot s’est accompagnée de sensations, d’émotions, au fil d’une déambulation de cour en cour, de surprise en surprise. La découverte de cette « poche » aérée, verte, calme, insoupçonnée suscite l’étonnement. Le constat d’une richesse spatiale. Le constat d’une absence de vie, de rapports humains. L’abandon, le vide. L’urbanité est cette notion inhérente à la ville définie par une qualité des rapports sociaux entre les citadins, qui dépend à la fois d’une qualité spatiale et d’une qualité sociale. L’îlot possède aujourd’hui un potentiel spatial mais reste quasiment inhabité. L’approche choisie est de véritablement partir du site, l’observer, l’analyser afin d’y définir et appliquer un programme adapté (en tenant compte de l’étude menée et des exigences de la ville) permettant d’apporter de nouveaux usages et usagers qui donneront vie au lieu . L’îlot des remparts est un site fragile. Le projet en cours impose une nouvelle densité de peuplement de l’îlot et de nouveaux rythmes. Ici, le parti pris est d’intervenir de façon mesurée afin de préserver au mieux les richesses offertes par l’existant afin de favoriser le développement d’une urbanité singulière, propre aux remparts. C’est un lieu possédant une identité forte, qui ne sera pas trahie : le bâti est conservé au maximum, les vides ne seront pas comblés mais qualifiés. L’objectif est d’optimiser le site pour accueillir ses nouveaux habitants : intervention nécessaire pour faciliter ou créer de nouvelles circulations par exemple. Il s’agit aussi de repérer tout ce qui fait la qualité de l’existant est de l’utiliser, le mettre en avant. Tirer parti au maximum du « déjà-là ». Envisager les contraintes du site comme une richesse, un potentiel. Par exemple, la grande hétérogénéité des bâtiments ne sera pas reniée au profit d’une homogénéisation complète. Elle sera au contraire 48 affirmée et utilisée : chacun des bâtiments conserve ses caractéristiques spatiales dont on peut tirer profit. C’est le programme qui s’adapte aux bâtiments et non le bâtiment qui s’adapte au programme. On peut cependant s’affranchir parfois des contraintes que le bâti impose : les utiliser, les détourner. Par exemple, concevoir un lieu de vie qui ne se limite plus aux frontières imposées par les murs épais de façades. Il n’est plus pris en étau entre ces murs, s’en abstrait pour s’étendre sur le dehors. La façade n’est plus la limite franche et matérialisée entre dehors/dedans, public/privé. Elle abrite un seuil ouvert sur la cour, permet le développement d’une petite extension... Instaurer un dialogue entre cour et rdc S’affranchir du volume existant 49 * Une méthode de projet 1. Ausculter > analyse fine de l’existant 2. Identifier les failles > repérer ce qui ne fonctionne pas en terme d’espace et d’usages 3. Raccommoder > injecter de nouveaux usages, réunifier * * ** * Le travail se met en place par étapes. Tout d’abord, une programmation globale est mise en place à l’échelle du site. Puis un travail plus précis à plus grande échelle sur chacune des cours qui possèdent chacune leur identité, leurs spécificités spatiales et d’usages. Enfin, un travail de détail sur différents espaces de la nappe basse : les ateliers, le café, un appartement type. 50 * Les enjeux 1. Unifier sans homogénéiser Styles, époques, volumétrie: des bâtiments (hauteurs, largeurs), l’îlot présente une variété dans son architecture. Une diversité qui en fait sa richesse et sa complexité, un atout et une contrainte. Un travail du sol sera entrepris sur l’ensemble de l’îlot qui permettra de le réunifier sans passer par une homogénéisation du bâti. Ainsi, les différentes parties de l’îlot pourront de nouveau être perçues comme constituantes d’un tout cohérent. 3 1 4 2 5 7 8 6 1. Garage, XXème 2. Bâtiments brique, 3. Bâtiments XXème conventuels en pierre, XVIIIème 5.. Bâtiments conventuels, pierre, XVIIIème 6. Ateliers, béton, XXème 7. Bâtiments ERP, 1950 51 4. Chapelle néogothique, XIXème 8. Ancienne chapelle “ On ouvre une porte. En deça, vous êtes encore dehors. Au-delà, vous êtes chez vous, chez moi, chez l’autre. L’importance de ce seuil est fondamentale [...], il est profondément affectif et poétique. Ce qui importe est l’épaisseur donnée à ce seuil, l’épaisseur donnée à chacune des parois du logement. Dans un contexte immobilier où la taille des appartements tend à se réduire, l’interface entre intérieur et extérieur, constitue l’essentiel de l’ «habitabilité» du logement. Les replis des seuils abritent les pauses et les discours impromptus d’un matin ou d’un soir. La relation à la cour, les transparences lumineuses des appartements traversants [...] donnent au logement quelque chose qui le distingue du commun. ” Edith Girard, dans Bien habiter la ville, éditions du Moniteur, 2010 «SAS» «SA SAS» SA Sas Entrée 52 2. Affirmer les ‘espaces intermédiaires’ Le logement est aujourd’hui très contraint : en ville, on déplore un manque d’espace, le concepteur est tenu au respect de nombreuses normes (liées à la sécurité, au handicap.). De plus le logement reste très standardisé et les marges de manoeuvre en terme d’innovation relativement faibles. Par quels moyens le concepteur peut-il alors tenter d’apporter une meilleure qualité de vie en ville, un « mieux habiter », un « mieux vivre-ensemble » ? Cela peut passer par une réflexion qui dépasse les limites bien définies du logement et s’intéresse aux abords directs de ceux-ci, qui peuvent réellement devenir des prolongements du logement, des lieux à habiter. Ces lieux sont ce qu’on pourrait appeler les SEUILS en général : les cours, les halls d’entrée, la cage d’escalier, le pas de la porte. Dans le projet, une attention particulière sera donc portée à ces entre-deux, intermédiaire entre le public (rue) et le privé (logement) aujourd’hui délaissés. Sur le site des remparts les cours en sont les exemples les plus représentatifs. Ces espaces présentent un réel potentiel d’urbanité et un enjeu spatial et social dans la quête du « mieux vivre ensemble » si on les qualifie, si on leur donne un réel statut et de réels usages. De la rue au logement, parcours à travers l’îlot Couloir Passage Escalier Pas de porte Cour 53 3. Requalifier la cour, un espace clé Dans le cadre de la revitalisation du centre ancien, quel rôle peut jouer l’ilot et l’ensemble de ses cours et jardins ? Une nouvelle microcentralité au coeur du quartier St.Michel ? La question de la cour a réuni dans l’histoire plusieurs enjeux : hygièniques (besoin d’air et de lumière), sociaux (lieux de vie, rencontre, lieu fédérateur), fonciers (diminuer sa taille au maximum pour investir le moindre m2), esthétiques (image valorisée de l’immeuble, lieu ou s’affiche la bourgeoisie, jardinet...). La cour de la ferme, la cour du roi sont le théâtre de la vie quotidienne. A partir du début du XXème siècle, la cour devient un simple vide d’air, une cour jardin clôturée. On remarque une absence de pratiques dans ces espaces qui n’ont qu’un rôle ornemental. aujourd’hui lieu de traversée demain lieu de destination 54 Logements Ateliers Cour 55 Café 56 Dialogues Aujourd’hui les cours ne sont pas toutes en relation, ceci parce que l’îlot est divisé, appartenant au Crous et à l’ERP tous deux privés. Dans le projet, les cours ne sont plus des ensembles fermés, hermétiques. En plus de leur ouverture sur la rue, des circulations sont mises en place au coeur de l’îlot pour permettre la communication entre elles et la desserte de l’ensemble des logements. Des espaces traversants facilitent également l’échange entre ces espaces. Le travail mené sur les limites, la question de la frontière entre intérieur/extérieur met en place un dialogue entre cour et rez de chaussée. Par un travail sur la possible continuité du sol entre intérieur/extérieur, le prolongement des espaces intérieurs par des extensions en façade, l’affirmation des seuils, cours et rez de chaussée sont davantage liés et forment un tout cohérent plus que deux espaces totalement distincts. [ ] [] limites du bâti limites de la cour espace de vie (logement, café, ateliers) 57 * * IV. Trois cours, trois identités 60 “ Nous sommes ensemble dans cette maison, quand nous sortirons, nous allons nous trouver dans une cour, ouverte au ciel, qui est aussi un espace d’habitation, puis dans la rue : il y a continuité entre la maison et la ville. Je dirais même continuité avec le monde : je peux ‘habiter’ sous un arbre, entouré de labours, de haies, la ville ou la campagne. Et l’architecture continue là où cesse la construction, là où le mur se rompt sur le seuil. L’Habitation n’est pas affaire de technique. Henri Gaudin, Seuil et d’ailleurs, 1992 61 ” 62 * Cour du cloître * Hier le cloître des capucins La cour est à la fois un lieu de méditation et un lieu de passage. Elle permet l’accès aux différents espaces : réfectoire, dortoirs, chapelle.... Il occupe une place centrale et constitue une projection du paradis sur terre. Au fil des siècles, l’îlot accueille de nouvelles fonctions et se transforme. Le cloître rectangulaire devient hexagonal. *Aujourd’hui La cour sert de parking au personnel du CROUS. Elle est totalement privée, inaccessible au public. Il n’y a plus d’homogénéité des fonctions. Dans sa partie nord, les bâtiments abritent les bureaux de l’administration du CROUS. Dans la partie Sud, des locaux appartenant à l’ERP sont délaissés. Elle permet toujours l’accès à une chapelle. Le déambulatoire dessert les bureaux du Crous mais il n’y a plus de parcours circulaire en périphérie de la cour. CROUS bâtiment XVIIIème CROUS ERP Éléments remarquables 64 } bâtiment conventuels d’origine, XVIIème Un ensemble très minéral, un déambulatoire sombre Passage en narthex Intérieur chapelle Façade nord 32.00 Façade est Façade ouest 21.00 Façade sud 65 N * Demain, la cour du cloître Lecture et contemplation. Ouverte au public, elle accueille dans son aile est un espace café littéraire qui rayonne sur l’extérieur. C’est un lieu de convivialité, de lecture et de travail. Au centre, le dessin d’origine de la cour est repris, dessinant un espace central rectangulaire. Dans cet espace remarquable dans le prolongement du café, se dessine une place comme une esplanade calme, en retrait de la rue, où l’on peut s’installer et se prêter à différentes activités de contemplation/méditation/lecture. Cet espace retrouve un peu de sa vocation initiale par ces nouveaux usages. Un équilibre entre minéral et présence de l’eau est recherché dans le traitement de la cour. Cette dernière peut aussi être en lien avec les évènements culturels accueillis par la chapelle des capucins (concerts/ expos en extérieur, accueil du public...) ou en lien avec des évènements autour du livre (bouquinistes, salon...). Références en terme d’usages Cour de la vieille bourse à Lille : lieu de rassemblement de bouquinistes ou de joueurs d’échecs Une référence pour la chapelle des Capucins : l’exemple du carré Ste.Anne, ancienne chapelle néogothique XIXème à Montpellier, reconvertie en espace d’exposition d’art contemporain 66 Exemple contemporain Fondation Louis Jeantet- Genève-Agence TER-1995 Un espace en creux, protégé du bruit de la ville. Références pour le dessin de la cour Le travail de Carlo Scarpa, un équilibre entre eau minéral et végétal . Des cours très ‘dessinées’ : jeu de matériaux, différences de niveaux, un souci du détail. 67 Idée directrice * Synthèse des interventions Ouvrir la cour au public et la mettre en valeur, permettre la traversée de l’îlot. Implanter une activité commerciale (café/librairie) qui permette l’animation/ revitalisation de la cour. Interventions générales Paysage : + mise en place d’un sol minéral depuis l’entrée rue du Hamel (possibilité d’une déclinaison du traitement pour le déambulatoire). Le sol remet à niveau l’ensemble de la cour et reconnecte l’entrée à la chapelle. + au coeur de la cour, travailler un équilibre entre minéral et eau. + aménagement d’une esplanade dans le prolongement du café. Cette place d’eau propice au repos comprend des assises. Bâti : + aménagement du café dans l’aile Est réhabilitée + ravalement des façades côté ERP + mise en place d’un moyen de femeture au public de la cour au niveau de l’entrée Eclairage Mise en lumière du cloître 68 Librairie 70m2 Salle travail/ réunion 30m2 Salon lecture 30m2 terrasse + jardin chapelle terrasse + cour cloître CAFÉ 70m2 Dans cette cour sera crée une circulation qui reconnecte l’entrée principale et celle de la chapelle pour permettre à la fois l’accès à l’édifice néogothique et la traversée de l’îlot depuis la rue du Hamel jusu’à la rue des Douves en passant par le jardin de la chapelle. L’idée serait aussi d’isoler du bruit de la ville, mettre en retrait une partie de la cour par des différences de niveaux au sol. Il existe des sous-sols mais ils suivent le plan du bâtiment donc il est possible de décaisser au niveau de la cour. 69 ?” cin ci si n ua en q us o ss “Il v nt es dl c u ap ur, her nc , mo 601 1 “ en Frè s, s que ac re J ez onn sie mon les es” in mat 71 72 * Square des ateliers 2 1 3 4 1- «L’angle rouge» 6 2- La loge du gardien 5 3- Rdc : administration de l’ERP 4- Ancien atelier ouvrier 5- Circulation/connexion 6- Atelier tôlerie 74 * Aujourd’hui, cour du platane La cour dite « du platane » appartient aujourd’hui à l’ERP La Teulade. Elle sert de parking au personnel et élèves. L’accès s’y fait par un porche ouvert la journée rue du Hamel. Une grille avec interphone a été ajoutée depuis le départ du gardien. Les bâtiments principaux (3) accueillent les bureaux de l’administration. Les ateliers de brique rouge abritent le bureau du concierge et les archives. Les autres ateliers sont abandonnés. La cour ne présente pas une géométrie ou une symétrie particulière. Elle s’est constituée au fur et à mesure des constructions par ajouts successifs des différents petits bâtiments. qui l’encadrent. 28.00 Point de vue flèche St.Michel ACCÈS Passage entre 2 cours «Sas d’entrée» 20.00 Accès à la sente 75 * Demain, le square des ateliers Le coeur de la cour devient un square de quartier. La cour est ouverte selon les horaires du square en journée. Lieu animé, vivant, il offre une aire de jeux pour les enfants et préserve la sente qui reste un lieu de promenade plus calme. Dans un objectif de densification de l’îlot, «l’angle rouge» est détruit dans le projet de la mairie de Bordeaux pour pouvoir construire des logements neufs à leur place. Ici le choix est fait de réhabiliter ces bâtiments qui ceinturent la cour et de tirer parti de la contrainte spatiale qui leur est propre : espace étroit étendu en longueur largement ouvert d’un côté sur l’extérieur. Ils peuvent se connecter à d’autres bâtiments et représentent un signe visuel fort dans leur environnement proche. Ici, il est proposé qu’ils deviennent un lieu de travail, un espace ouvert partagé entre plusieurs artistes ou artisans. Ils sont donc destinés à des personnes qui ont besoin de louer un petit atelier pour exercer, qu’ils ne peuvent installer chez eux. Les ateliers offrent une certaine visibilité, peuvent être visités par les passants. La cour dessert également les entrées de logement et l’accès au patio pour les habitants de l’îlot. Le seuil des logements qui font face aux ateliers (angle blanc qui répond à l’angle rouge) ainsi que des ateliers est affirmé. Elévation aile ouest. Echelle 1:200 76 loge gardien ateliers 450m2 square 300m2 logements «L’angle rouge» : identité de la cour. Les bâtiments d’archives, une architecture de briques adossée à des murs aveugles. Toit de tuiles rondes 77 Encadrement de pierre porteur Briques rouges Sousbassement pierre Idée directrice * Synthèse des interventions Ouvrir la cour au public, créer des ateliers d’artistes et un lieu de rencontre animé, point fort du quartier. Le square contribue à la création d’espaces verts aujourd’hui manquants dans le secteur St.Michel. Interventions générales Paysage : + mise en place d’un sol drainant pour le square (300 m2) + mise en place d’une circulation minérale depuis la rue + aménagement du square (assises, éclairage, aire de jeux) + végétalisation du square Bâti : + ravalement des façades + destruction d’une partie du bâtiment en briques rouges pour dégager un accès vers les logements, la cour du cloître et le patio. + aménagement des ateliers (mobilier, tables de travail, rangements) + mise en place d’un moyen de femeture au public de la cour au niveau de l’entrée par le passage sous porche. 78 * Recherches ouverture zénithale = apport de lumière naturelle partitionnement par cloisons mobiles avant-toit? circulation extérieure sol mis à niveau Les ateliers peuvent accueillir jusqu’à 20 artistes qui disposeraient alors de 20m2 chacun. Les espaces et le mobilier sont modulables afin d’être adaptés aux différentes activités. Dans l’atelier ouvrier, la hauteur sous plafond permet d’envisager la construction d’un espace en mezzanine. bureaux 30 m2 salle d’expo 30m2 espace libre de travail 390m2 sanitaires 10m2 stockage 20m2 atelier tôlerie archives atelier ouvrier 79 pin g... .po ng ....p ing “15 à9 !” v ou é “H g re e, d ar j tr ’ai n éu es t” go r ca 82 * Carré jardiné * Aujourd’hui, la ‘cour du rempart’ La cour carrée est entourée par les bâtiments conventuels datant du XVIIème siècle et reconstruits en 1768. Elle sert également de parking à l’ERP. Au centre de l’îlot, elle n’est pas accessible depuis la rue, au contraire des deux autres cours. Les bâtiments abritent essentiellement des salles de cours de l’ERP. On observe un rythme des ouvertures régulier. Le grand vide de la cour associé à la régularité des façades blanches rend l’ensemble assez froid et austère. * Demain, le ‘carré jardiné’ 13.90m Les logements en rez de chaussée se prolongent en extérieur et s’ouvrent sur un jardin et des terrasses partagées. Une transition douce avec la sente est privilégiée, le dénivelé adouci. Privée, la cour est strictement réservée aux habitants. 27.60m 84 27.60m 29.50m accès à la sente pour les habitants N Une interface avec la sente des Douves à travailler. En projet sur cet espace : un jardin public et un restaurant dans le cadre d’une étude prospective pour une cuisine solidaire à Bordeaux logements entrées des logements jardin central à l’arrière des logements 85 Idée directrice * Synthèse des interventions Favoriser une qualité de vie par la création d’extensions de la pièce à vivre des logements sur la cour. Donner une place au végétal par la création de parcelles à jardiner. Créer un lien avec la sente. Interventions générales Paysage : + mise en place d’un sol drainant pour le jardin (410 m2) + mise en place d’une circulation minérale (accès pompiers) + liaison/interface avec la sente travaillée par paliers successifs qui comblent le dénivelé (jardin en espaliers) Bâti : + ravalement de la façade + aménagement des volumes en extension dans le prolongement des logements + aménagement de terrasses partagées + mise en place d’un moyen de femeture au public de la cour au niveau des entrées par les passages sous porche. 86 * Recherches Continuité du sol intérieur/extérieur Les volumes du logement se prolongent en extension sur le carré jardiné Une transition douce avec la sente 87 88 à éro 18h z che d! ” e Alfr , me a e d?” t i t ’ s a p -elle m t n r jou aisse n o n “ B tues i la p ``` “A 89 s vo * Matérialité * Une qualité de sols Dans le projet, l’hétérogénéité du bâti est affirmée. Pour “raccommoder” l’îlot des remparts aujourd’hui scindé en deux parties (ERP et CROUS) indépendantes et retrouver une unité ainsi qu’une fluidité dans la circulation sur le site le choix est fait de travailler sur les qualités de sols. Il s’agira notamment d’affirmer la présence d’un socle sur lequel repose l’ensemble du bâti. Il participe de l’identité du site dans sa globalité. Il révèle l’espace de la cour et met en valeur les façades. Le même matériau est retrouvé (la même sensation visuelle, le même son, le même sensation sous le pied) dans chacune des cours avec cependant une présence plus ou moins forte. 1. La ‘cour du cloître’ conserve la présence forte du minéral. Adoucie par l’eau. Le végétal est peu présent. 2. La ‘cour des ateliers’, est partagée entre le sol minéral et le sol drainant du square. La présence du végétal est plus forte. 3. Le ‘carré jardiné’ n’est fait presque que d’un sol drainant et d’une présence forte du végétal. Le minéral est quasiment absent. 1. 2. 3. Aujourd’hui, les sol des cours présentent une alternance entre asphalte, gravillons, pierre. Une rupture au sol est visible dans le déambulatoire du cloître à la limite entre ERP et Crous. 91 Un sol minéral spécifique à l’îlot agira comme un lien, fil conducteur à travers les espaces traversés du site. Les cours ayant aujourd’hui une vocation de parking ont été traitées avec de l’asphalte (et des gravillons dans la cour du cloître) qui sera retiré. Un travail de gros oeuvre est donc envisagé pour le traitement des sols. Ce travail permettra la remise à niveau des rdc facilitant les accès aux PMR. Un effet de “nappe” uniforme est recherché afin d’éviter d’ajouter à la complexité et l’hétérogénéité du bâti. Il peut être obtenu à l’aide du béton (dont le traitement ou la teinte peuvent légèrement varier), de large dalles de pierre ou la multiplication de petits éléments pavés) qui donnent un effet de continuité homogène. Les lieux de stationnement, “d’habitation” seront traités différemment des lieux de traversées, de distribution (sol minéral). Différentes hypothèses sont envisagées. La première serait de travailler un matériau bois qui se déclinerait au sol pour les intérieurs et seuils, les terrasses mais aussi pour les assises du square, les parties en extension sur la façade. La seconde serait d’utiliser le métal pour les seuils, extension, assises et un sol minéral traité différemment du socle pour les espaces intérieurs. Au coeur des cours, dans le square, au niveau de l’esplanade cour du cloître ou du carré jardiné, le sol pourra être modelé, nivelé. 92 The scoop, Londres, Foster and partners Multiplication de pavés longs et minces qui donnent un effet d’uniformité El Jardín Botánico de Barcelona, Bet Figueras, Carlos Ferrater and Josep Lluís Canosa. Circulations bétons, dessin des lignes de joints. Contraste avec les zones calmes d’assises traitées en bois. * Recherches minéral, 2 traitements différents d’une même matière minéral + métal minéral + bois 93 { { { * Le végétal Une vraie place est redonnée au végétal dans les espaces de l’îlot. Dans la cour du cloître, la végétation est peu présente et basse. Quelques plantes hydrophiles pourront être présentes à proximité de l’eau. Dans le square, l’idée est de créer une palette végétale qui comprendrait uniquement des espèces de la flore endogène (dont voici quelques exemples : aulnes glutineux, frènes, chênes pédoncule ou sessile dominants, peuplier tremble ou noir, d’ormes, de saules marsault). Des arbres de taille moyenne pourront s’ajouter au grand platane (espèces jusqu’à 10m présentes à Bordeaux : poirier de Chine et cerisier du Japon). Des arbustes à fleurs pourront témoigner du cycle des saisons. Graminées et fleurs de prairie complètent l’ensemble pour la trame basse. Un jeu de hauteurs permettra de dégager des points de vue ou dissimuler et protéger les entrées. Les choix opérés respecteront la charte paysagère de la ville mise en place dans le cadre du projet urbain en 1996, qui s’inspire de la trame d’origine du paysage bordelais aménagée par les géographes flamands au XVIIème siècle. Son organisation est fondée sur la mixité des langages paysagers, pour restituer un caractère à la fois construit et naturaliste. (source : www.bordeaux.fr) Dans le carré jardiné, des parcelles en terre accueilleront les plantations et semis des résidents. Aujourd’hui, le végétal est anecdotique et ornemental dans les cours. 94 16-20m ‘prairie’ arbustes platane arbres taille moyenne Recherches pour le square des ateliers 95 * Accès et circulations Dans le projet le choix est fait de préserver au maximum l’intimité et la magie du site tout en permettant son ouverture au public et sa revitalisation. Un travail fin sur les accès, l’ouverture et la fermeture du site ou de certaines parties du site sera donc mené en commun avec Julie Augé. L’îlot sera rythmé par des TEMPS FORTS et des TEMPS CALMES. Ses espaces seront hiérarchisés, posséderont des identités différentes remarquables définissant des statuts privés ou publics clairement identifiables. Entrée principale Entrée du square Emprise futur ERP 96 Lisibilité des fonctions (circulation/logement/atelier...) et des accès Axe traversant de l’îlot Accès privé à la sente Accès publics à la sente des Douves Circulations internes, accès principaux aux logements (privés) 97 * * V. Scénarios d’usage COUR DU CLOITRE SQUARE DES ATELIERS CARRÉ JARDINÉ Sente des Douves Cuisine solidaire 100 Etudiants Habitants quartier Vers accès rue des Douves Touristes Habitants de l’îlot Elèves ERP Gardien 101 Square des ateliers Semaine Cour du cloître Carré jardiné Journée Soir Samedi Journée Soir Dimanche Journée Soir Temps forts 102 Temps calmes Quentin, 20 ans étudiant, résident CROUS sur l’îlot, se rend tous les jours en vélo sur le campus Ste.Croix tout proche. Le soir, il stocke son vélo dans le garage commun de l’îlot. Ensuite il peut retrouver une ambiance studieuse dans la salle de travail cour des lecteurs ou boire un verre entre amis au café. S’il fait beau, ils peuvent s’installer dans la cour ou sur la terrasse ensoleillée côté cloître. Il ne possède pas de machine à laver dans son logement étudiant trop petit et utilise donc la buanderie de l’îlot. Lola, 8 ans, habitante de l’îlot, traverse tous les jours le jardin de la chapelle pour se rendre à l’école des menuts. Elle va jouer dans le square des capucins après la classe. Elle aime quand les copains du quartier s’y retrouvent pour jouer au loup. René & Lucette, 72 et 70 ans, habitants du quartier St.Michel, prennent régulièrement un café le matin en terrasse côté chapelle. Parfois, en semaine, ils flânent dans la librairie. Ils restent lire quelques pages au salon de lecture quand ils font un achat. Ils font souvent un détour par le square des ateliers pour visiter l’espace d’exposition des artistes. Mary, 54 ans, touriste en visite à Bordeaux a entendu parler du cloître. Elle vient admirer les lieux, s’installe en contre bas dans la cour. Elle écoute le bruit des pas qui résonnent dans le déambulatoire et imagine les religieux se rendant à l’office au XVIIème siècle. Elle observe le bâtiment qui se reflète dans le bassin et profite de la sérénité et du calme que lui inspire ce lieu. Ol Olivier, 36 ans, instituteur, habitant de l’î l’îlot avec sa femme et leurs 2 enfants. Le soir, il va corriger ses copies seul au calme dans la salle de travail ‘cour du cloître’. Pendant son temps libre, il cultive quelques légumes sur une parcelle du jardin partagé ou répare et repeint des des vieux meubles dans l’atelier partagé de l’îlot. De temps en temps, ils dînent sur la terrasse avec leurs voisins. Annie, 42 ans, artiste peintre, a loué un espace dans les ateliers qui bordent le square. Elle aime sentir l’énergie du groupe qui travaille autour d’elle. Elle accueille les visiteurs dans son atelier ou s’installe dehors pour peindre quand la météo le permet. Elle stocke du matériel ici, déjeune sur la sente et contacte ses clients depuis le bureau commun. 103 * * Au-delà du rempart, à l’horizon 2020 ‘‘ C’est un lieu secret dans la ville, caché derrière de hauts murs. Quelques passages dans son enceinte permettent pourtant au marcheur attentif et curieux, aux habitués du quartier, aux résidents de s’y glisser. L’îlot endormi, refermé sur lui-même, s’éveille, se révèle. Depuis la rue, on aperçoit le grand cloître. Les pas résonnent sur le sol minéral. On retrouve le dessin originel suggéré au sol sur les traces des moines dans le déambulatoire au XVIIème siècle. Ce dessin délimite au centre un espace rectangulaire, en creux, vide où se rencontrent en harmonie l’eau, le végétal et le minéral. Un espace calme, en retrait de la ville. Le café forme le coeur vivant et animé de la cour se prolongeant en extérieur en surplomb à fleur d’eau. La terrasse et les abords des bassins accueillent le repos contemplatif du promeneur. Derrière les murs épais, l’animation succède au calme et à la sérénité du cloître. Les enfants sont venus jouer dans le square des ateliers. Il y a un grand espace pour courir après le ballon, on peut se cacher derrière les arbres. Le sol minéral se retrouve ici révélant la présence d’un ‘socle’ commun sur l’ilot. Une transition est marquée au sol par un changement de matériau qui affirme le seuil et invite à entrer dans un intérieur. Les artistes en résidence sur l’îlot travaillent dans les ateliers qui bordent la cour. Lorsqu’ils ouvrent leurs portes, les ateliers forment une galerie couverte, ouverte sur le dehors. De l’autre côté, Alfred et Nina partagent leur seuil avec Léo le voisin. Ils ont une entrée commune face au square et la pièce à vivre de leur logement s’étend en extérieur de l’autre côté, sur le carré. Devenue un grand jardin cultivé par les résidents, cette troisième cour s’étend en espaliers jusqu’à la sente surélevée et offre plus d’intimité aux habitants de l’îlot auxquels elle est réservée. Respiration dans le quartier, l’îlot offre des parcours ponctués de surprises, de différentes intensités, laissant place en son coeur à des vides qualifiés, vivants, habités. ” 105 Remerciements Merci à l’équipe enseignante : Christelle Bernard, Bruno Rosenzweig, Erwan LeBourdonnec, Valérie de Calignon, Roland Lemoine, et Stéphane Vial pour leur écoute et leurs précieux conseils. Merci à Nicolas Saugère de l’agence Nicolas Michelin pour son aide, ainsi qu’à Thierry Lagarde, directeur de l’ERP Robert La Teulade et Patrice Bretout, directeur du Crous de la ville pour leur accueil sur ‘l’îlot des remparts’ à Bordeaux. Merci à Oriane. Merci à Bruno, Colette, Marie, François, Julien, Paul, Rose, Léon et Lili. Merci à G.A.E.L.E Merci à Barbara et Charline qui seront, j’en suis sûre, les meilleures binômes du monde. Merci aux douze capucines et aux deux capucins ! 106