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Fenêtre sur cour
Requalification de la nappe basse, îlot des remparts, Bordeaux
Mémoire de projet-Louise Jacamon
École Boulle, DSAA Architecture Intérieure et Environnement,Diplôme 2013
Fenêtre sur cour
Requalification de la nappe basse, îlot des remparts, Bordeaux
*
Mémoire de projet, Louise Jacamon
École Boulle, DSAA Architecture Intérieure et Environnement-Diplôme 2013
Sommaire
Introduction
7
I. Une ville, un quartier, un îlot
11
* Une ville, un grand projet
* Densité et mixité, le quartier St.Michel
* Une enclave dans la ville, l’îlot des remparts
13
14
15
*Cahier technique : plans et coupes
II. Demain, les remparts imaginés par la ville
* Une problématique générale
* Un projet complexe, de nombreux acteurs
* ‘Fenêtre sur cour’, une proposition alternative pour le
projet des remparts
* Une réflexion commune sur l’îlot
III. Ouvrir et requalifier, enjeux du projet
* Appréhension du site
* Une méthode de projet
* Les enjeux
27
29
29
31
41
43
44
46
47
IV. 3 cours, 3 identités
* Cour du cloître
* Square des ateliers
* Carré jardiné
* Matérialité
* Accès, circulations
55
59
69
79
86
92
V. Scénarios d’usage
95
Au-delà du rempart, à l’horizon 2020
101
Remerciements
102
*
*
Introduction
La mairie de Bordeaux a exprimé la volonté de réinsérer l’îlot des
remparts dans la ville; un projet est déjà amorcé en ce sens dans le
cadre du projet Bordeaux [Re]centres. Le programme envisagé propose
une reconversion des bâtiments en logements et la création d’un
jardin public.
L’étude menée par la ville est ici requestionnée, complétée et
développée. L’enjeu serait alors d’ouvrir l’îlot à la ville et d’y faire
naître une urbanité singulière sans fragiliser le site. Révéler sans
surexposer. Il s’agit de partir d’un existant et d’y apporter une plusvalue. Ajouter sans déséquilibrer. Le projet aura pour objectif de
« raccommoder » cet ensemble complexe, en tirant parti de son
potentiel spatial et architectural hétérogène qui sera affirmé. L’îlot
sera réunifié, perçu comme un ensemble mais travaillé dans une
continuité sans homogénéisation.
La succession des cours est un atout majeur du site et forge son identité.
Support de nouveaux usages, entre-deux, transition entre la rue et le
chez soi, elles offrent une ‘troisième échelle’ d’appropriation. L’espace
transitionnel devient lieu à habiter. Un travail sur l’ensemble de la
nappe basse est mené dans le but d’instaurer un réel dialogue entre
les espaces extérieurs des cours et les rez-de-chaussée. Une diversité
d’usages est apportée afin d’assurer la revitalisation de l’îlot : un café,
des ateliers d’artistes, un square de quartier viennent compléter l’offre
de logements.
Une nouvelle page s’écrit pour l’îlot palimpseste : au-delà du rempart
est proposée une qualité de vie à part pour les résidents et un lieu
privilégié, une respiration inattendue dans le secteur St.Michel pour
les habitants du quartier.
7
8
Sensations.
Au-delà du porche d’entrée, on aperçoit une large cour, un grand
platane. Attiré, le regard curieux passe une porte. Puis une grille.
Découvre ce grand espace d’asphalte, de brique rouge et de rouille.
Calme plat. Au fond de la cour, un escalier dérobé. Là-haut, les pas
sont guidés le long de la sente végétalisée en terrasse. Terre humide. On
domine. Rumeur de la ville. D’ici, un point vue sur la cour carrée plus
loin en contre-bas. Grand vide. Descente par le vieil escalier de pierre.
On traverse la cour, se faufile par l’ouverture, chemine jusqu’au jardin
dissimulé de la chapelle. Pause à l’ombre des arbres. Cris d’enfants.
Brise dans les feuilles. Accès au grand cloître depuis la chapelle par
un passage couvert en narthex. Vieilles pierres. Echos des pas, des
voix. Crissement des graviers. Solennité. Jeu d’ombres et de lumières
entre les arcades. On traverse une aile du bâtiment. Halte dans le patio
à ciel ouvert. Sortie par le grand porche au 10, rue du Hamel.
Bordeaux, avril 2012.
9
*
*
I.
Une ville,
un quartier , un îlot
12
Le centre ancien, en rose le
secteur PNRQAD
* Une ville, un grand projet
La ville de Bordeaux fait aujourd’hui l’objet d’un
projet urbain global lancé dans le but de lui redonner
une image, une visibilité culturelle et économique à
l’échelle européenne. Au sein de ce projet s’inscrit celui
du PNRQAD (programme national de requalification
des quartiers anciens dégradés). Le centre ancien est
aujourd’hui délaissé au profit de la périphérie, les
logements y sont vétustes et insalubres. On constate
également un important problème de circulation et de
stationnement.
La ville souhaite donc requalifier ce centre ancien
en évitant les écueils observés dans de nombreux
centres rénovés : phénomène de ‘gentrification’ et
valeur uniquement donnée au patrimoine. Un des
grands objectifs du programme reste la densification
de logements dans le respect du patrimoine existant
et d’une logique de développement durable. Cela
s’inscrit dans la volonté générale de revitalisation du
centre (qui passe donc par la création de logements
mais aussi de locaux d’activités, d’espaces publics, de
circulations douces...).
13
Le quartier StMichel
Le quartier StMichel + l’îlot
des remparts
L’îlot des remparts
* Densité et mixité, le quartier St.Michel
Le quartier St.Michel est un quartier populaire qui présente les
caractéristiques du tissu urbain propre à Bordeaux : dense, serré, les
«échoppes» en enfilade dans les rues sur une hauteur de deux à trois
étages. C’est un quartier vivant, grâce à la présence notamment du
campus étudiant SteCroix, du marché des capucins et de la halle des
Douves (maison des associations) mais aussi délaissé par les résidents.
La ville souhaite réinvestir le secteur St.Michel et le rendre de nouveau
attractif pour de potentiels nouveaux résidents.
Aux abords du quartier, il existe des espaces libres comme les quais
jardinés, la place André Meunier ou le jardin du conservatoire mais
au coeur de St.Michel, on note un manque d’espaces verts (jardins,
squares ouverts au public).
Un bâti ancien dégradé, délaissé.
14
* Une enclave dans la ville, l’îlot des remparts
1
2
3
L’îlot, une respiration enclavée dans
un tissu ultra dense
Une frontière dans le quartier : une
traversée impossible
Autour de l’îlot : à l’est de la
diagonale St.Michel/ capucins,
des rues à fonction résidentielle
dominante, peu de commerces,
peu identifiables et valorisant.
Diagonale St.Michel Capucins (à
l’ouest de l’îlot) : secteur animé,
quartier
populaire,
mixité
culturelle et sociale, nombreux
commerces mais un bâti dégradé,
noirci, inhabité...
l’îlot, pris entre trois axes majeurs
dynamiques :
1- St.Michel/Capucins
(axe commercant)
2-Ste.Croix Dormoy
(axe étudiant/culturel)
3-Cour de la marne (axe
commercant)
tissu résidentiel serré, parcelles
en bandes
L’îlot depuis la rue : invisibilité et inaccessibilité
15
Rythmes de l’îlot des remparts
5h-7h
7h-8h
8h-14h
14h-16h
16h-19h
19h-5h
MARCHÉ
ERP
(école de
réinsertion
professionnelle)
Ecole des
Menuts
CROUS
Rythme de l’îlot et son environnement proche un jour de semaine
VIE DE L’ÎLOT
HIVER
ÉTÉ
SEMAINE
WEEK-END
Intense
Vide
Source : étude
anthropologique du
laboratoire architecture
anthropologie, dirigée
par Alessia De Biase
Aujourd’hui, au sein de l’îlot :
l’école de réinsertion professionnelle Robert La Teulade pour adultes en
situation de handicap et l’administration du CROUS de Bordeaux.
Espaces intérieurs de
l’administration Crous
Une salle de cours à l’ERP
16
Un site patrimonial
Fragment de la troisième enceinte de Bordeaux construite au début
du XIVème siècle, le mur existant qui délimite encore aujourd’hui la
partie sud de l’îlot (rue des Douves) s’adosse à un talus de terre.
Derrière ce mur, on observe l’enclos du couvent des Capucins, fondé
en 1601. Le couvent comprenait un hôpital, une bibliothèque et une
apothicairerie. Au coeur de l’îlot, se dessine un ensemble aéré grâce
aux vastes cours des bâtiments conventuels qui seront reconstruits en
1768 par les architectes Bonfin et Laclotte.
Le cloître et la façade donnant rue du Hamel sont les éléments les plus
remarquables de cet ensemble XVIIIème.
Aujourd’hui, l’îlot accueille toujours l’administration du CROUS
depuis 1982 et l’ERP (école de réinsertion professionnelle) La Teulade
appartenant à l’ONAC (office national des anciens combattants,
ministère de la défense) qui a fait construire dans les années 1950 un
bâtiment supplémentaire sur le site (1).
La chapelle (2) aujourd’hui désacralisée, appartient au CROUS (s’y
tiennent des évènements ponctuels : concerts, festivals du court
métrage...).
L’îlot n’a jamais été ouvert au public, et seul le rempart fait l’objet
d’un classement aux monuments historiques.
2
1
17
1. Entrée du Crous depuis la
rue Traversanne
2. Entrée ERP
rue du Hamel
1
2
3. «Cour du platane»
11
3
5
4. Halle des Douves,
maison des associations
4
0
5
10
20m
Plan masse de l’existant
5. «Cour du rempart»
11. Cour du cloître
10. Chapelle
10
9
9. Le jardin de la chapelle
8
8. Bâtiment ERP datant des
années 50 et sa cour
6
7
7. Le rempart à l’entrée des
écoles, rue des Douves
6. Ancienne terrasse du séminaire,
la sente des Douves
1.
2.
3.
20
4.
1. ‘Cour du cloître’, Crous
2. ‘Cour du platane’, ERP
3. ‘Cour du rempart’, ERP
4. ‘Jardin de la chapelle’, Crous
Les cours et jardins :
respirations dans le tissu dense du quartier
Les cours apparaissent comme des grands vides sur le site. Fermées au
public, on observe un désintérêt pour ces espaces auxquels est attribué
aujourd’hui un rôle purement fonctionnel de parking. Un manque
de considération particulièrement frappant dans la cour du cloître
des capucins. Leur surface, disproportionnée par rapport aux nombre
d’usagers fréquentant le site contribue à renforcer l’image d’espaces
vides, froids.
Le jardin de la chapelle et la sente des Douves présentent une richesse
végétale insoupçonnée car invisible et inaccessible au public. Les
essences d’arbres essentiellement présentes sont le platane, les cèdre,
le prunus, le juniperus, l’érable.
Bitume-brique-béton-pierre, une palette minérale qui se confronte au végétal
dans les «vides» de l’îlot
21
Cahier technique
Plan et coupes, îlot des remparts, Bordeaux
*
N
A
B
B’
A’
0
5
10
20m
Plan de l’existant- rez de chaussée
0
Coupe AA’
5
10m
N
0
Coupe BB’
5
10m
N
*
*
II.
Demain, les remparts
imaginés par la ville
Demain, l’îlot ouvert et traversé
2
1
4
2
3
(source : documents issus de la mission d’étude, d’assistance et de conseil pour
l’élaboration et la mise en oeuvre du projet urbain du centre ancien de Bordeaux
ANMA, M. 75, Pépito, ATIS, CETAB, PACT).
32
* Une problématique générale
Dans le cadre du projet Bordeaux [Re]centres, la ville s’est efforcée
de répondre aux attentes des bordelais. Elles concernent notamment
l’accès à davantage de logement (1500 logements neufs ou réhabilités
prévus dans le centre ancien) et à des espaces verts ouverts au public.
L’îlot des remparts possède un potentiel foncier unique dans le centre
ancien et de larges espaces verts aujourd’hui inutilisés, c’est pourquoi
le projet s’est orienté vers la réhabilitation du couvent en logements
(avec une relocalisation de l’ERP dans des bâtiments neufs à l’Est de la
parcelle) et l’ouverture des jardins au public.
* Un projet complexe, de nombreux acteurs
Aujourd’hui le projet en est au stade de la faisabilité, réalisée par
les équipes de l’atelier Bordeaux [Re]centres qui agissent en tant
qu’urbanistes conseil. Plusieurs hypothèses ont été soumises à la ville
de Bordeaux qui émet des avis successifs en tant que maître d’oeuvre
et d’ouvrage actuel. Le dernier retour imposait une densification
permettant d’atteindre 130 logements sur l’îlot. Les logements seront
destinés à la location.
L’ERP appartient à l’ONAC (office national des anciens combattants)
et la ville souhaite récupérer leur terrain en échange du financement
du nouvel ERP. Les bâtiments actuels de l’ERP seront probablement
rachetés par la suite à la ville par un bailleur social ou opérateur privé.
{
Le projet de la ville en bref : demain, l’îlot densifié et habité...
1- En RDC, le bâtiment de briques rouges serait détruit et remplacé par du bâti neuf
(création d’appartements en rdc, R+1, R+2). La cour est redessinée, le logement du
gardien détruit également.
2- Le Crous est contracté et accueille des logements étudiants en + des bureaux en R+1
et R+2 sur sa partie ouest.
3- L’ERP est relocalisé dans un bâtiment neuf
4- Les bâtiments conventuels formant le H central sont réhabilités en logement en
rdc, R+1 et R+2
33
RDC
R+1
R+2
logements
administration CROUS
cours
logements étudiants CROUS
ateliers
gardien
café librairie
emprise futur ERP
34
* ‘Fenêtre sur cour’, une proposition alternative
pour le projet des remparts
Une étude nuancée et développée
La mise en place d'une étude de programmation sur l'îlot donne
un socle sur lequel s'appuyer mais peut être requestionné. Doit-on
détruire la bande de petits ateliers pour reconstruire ensuite cour du
platane?
Doit-on laisser les cours dénuées d'usage particulier et leur conférer
un caractère ornemental uniquement?
Dans quelle mesure l’îlot doit-il être ouvert au public? Quel dialogue
peut-on instaurer entre les RDC et les espaces extérieurs des cours?
Doit-on créer uniquement du logement sur l’ensemble du site?
Le projet prend appui sur cette étude, tente de la compléter et la
développer afin de répondre au double objectif de préservation et de
revitalisation de l’îlot.
Diversité des usages
Dans la faisabilité en cours à Bordeaux, sont développés
essentiellement le projet du nouvel ERP et des logements. Ici, le choix
est fait de valoriser les espaces extérieurs des cours.
Ensuite, la densité constitue un atout potentiel du quartier, si elle
s’accompagne d’une diversité des fonctions et d’espaces publics.
Des ateliers d’artistes, un café et un square de quartier seront donc
implantés sur l’îlot. Ils participent à l’ouverture et l’intégration de
l’îlot dans la ville et sa revitalisation. La conquête des rez de chaussée
permet d’éviter le caractère monofonctionnel des immeubles
d’habitation et valorise le cadre de vie des habitants de l’îlot comme
du quartier. Cela contribue également à la nouvelle identité et image
du futur secteur St.Michel.
35
BILAN PROGRAMMATIQUE COMPARÉ
Existant
PROGRAMME [Re]centres (m2 SHON)
Nbre T1 T2 T3 T4 T5
Crous
Bureaux
Logements étudiants
2000m2
2400 m2
0
1120 m2
TOTAL
2000m2
3520 m2
18
18
Logements étudiants
0m2
900 m2
12
ERP
6581 m
ERP
2
4200 m2
Stationnement
36 places
75 places
TOTAL
6581 m2
5200 m2
12
Bâti cour du platane
Logements
RDC
R+1
478m2
9
1
4
490m2
4
1
3
R+2
350m2
4
1
3
2
5
5
15
5
5
Ateliers
457m2
0m2
Logement gardien
140 m2
0 m2
TOTAL
597 m2
1318 m
4
0
2
17
Couvent réhabilité
Logements
RDC duplex
R+1
R+2
Locaux communs (halls,
escalier, laverie...)
1250m2
3975m2
1114m2
1114m2
24
18
18
850m2
Café librairie
TOTAL
4328m2
3882m2
36
60
5
1
1
2
6
6
1
1
PROGRAMME proposition
‘Fenêtre sur cour’(m2 SHON)
Nbre
alternative
T1 T2 T3 T4 T5
2400 m2
1120 m2
3520 m2
18
18
900 m2
12
4200 m2
75 places
5200 m2
12
0m2
0
0 m2
0m2
0
0
474m2
140 m2
1
614m
1
2
1090m2
1114m2
1114m2
20
18
18
1
1
1
3
5
5
16
5
5
6
6
1
1
920m2
133 m2
4371m2
Espaces traités et dessinés
dans le projet
56
37
Espaces libres
Sente
Cour platane
Cour rempart
Cour du cloître
Jardin sauvage
3800m2
1000m2
687m2
1060m2
1340m2
Cour ERP
540m2
TOTAL
8427m2
‘Fenêtre sur cour’, répartition des espaces de
l’îlot des remparts
logements
ateliers
locaux communs (halls, escaliers, buanderie, atelier mutualisé)
espaces libres
CROUS
ERP
Café
38
TOTAL LOGEMENTS
[Re]-centres
Projet ‘Fenêtre sur cour’
107 logements
87 logements
Les logements eux-mêmes seront quantifiés, répartis, un schéma
d’organisation type pourra être mis en place mais ils ne feront pas
l’objet d’un dessin précis. Seront dessinés dans le détail les cours et
l’ensemble des éléments ajoutés au programme (café, ateliers., square...).
La question de la voiture
Parking existant
Projet Re-centres
ERP 58 places
(réparties sur 2 cours)
ERP parking neuf
75 places
Cloitre 20 places
Total
78 places
Cloitre 0 place
Projet ‘Fenêtre
sur cour’
ERP parking neuf.
Pour les habitants : places
réservées au parking de
la halle B du marché des
capucins (voir le projet “P+
pôle de mobilité alternative”
mené par Thomas Havet).
Mise en place d’un
système de mutualisation et
d’autopartage. 0.5 place par
logement soit ~50 places
135 places
75 places
39
75 p.
Logements
1020m2
Ateliers des artistes
450m2
Café littéraire
133m2
Atelier bricolage,
buanderie, garage vélo
70m2
CROUS
0
5
10
20m
Plan de répartition- rez de chaussée
40
N
N
41
Logements
1150m2
Ateliers des artistes
mezzanine 80m2
CROUS
0
5
10
20m
Plan de répartition-étages
42
N
N
43
Accès 2 rue du Hamel
Accès 1 rue du Hamel
Accès rue
Marbotin
Accès
rempart
44
* Une réflexion commune sur l’îlot
Dans le projet global d’ouveture et de requalification de l’îlot s’inscrit
également une intervention sur la partie haute (localisée au Sud)
menée par Julie Augé comprenant de nouveaux accès, un espace vert
ouvet au public ansi qu’un espace de restauration. L’interface entre les
espaces de projet fera l’objet d’une réflexion commune.
Entrée
jardin public
}
}
Lieux d’intervention dans le
projet mené par Louise Jacamon.
Lieux d’intervention dans le
projet mené par Julie Augé :
«Une salle à manger urbaine,
nouveau modèle de restauration
solidaire pour la ville de
Bordeaux »
Accès à l’îlot depuis la rue
Interface
Entrée futur ERP
Entrée sente
Accès rue des Douves
45
*
*
III.
Ouvrir et requalifier,
enjeux du projet
* Appréhension du site
La découverte de l’îlot s’est accompagnée de sensations, d’émotions,
au fil d’une déambulation de cour en cour, de surprise en surprise. La
découverte de cette « poche » aérée, verte, calme, insoupçonnée suscite
l’étonnement.
Le constat d’une richesse spatiale. Le constat d’une absence de vie, de
rapports humains. L’abandon, le vide.
L’urbanité est cette notion inhérente à la ville définie par une qualité
des rapports sociaux entre les citadins, qui dépend à la fois d’une
qualité spatiale et d’une qualité sociale. L’îlot possède aujourd’hui un
potentiel spatial mais reste quasiment inhabité.
L’approche choisie est de véritablement partir du site, l’observer,
l’analyser afin d’y définir et appliquer un programme adapté (en
tenant compte de l’étude menée et des exigences de la ville) permettant
d’apporter de nouveaux usages et usagers qui donneront vie au lieu .
L’îlot des remparts est un site fragile. Le projet en cours impose une
nouvelle densité de peuplement de l’îlot et de nouveaux rythmes. Ici, le
parti pris est d’intervenir de façon mesurée afin de préserver au mieux
les richesses offertes par l’existant afin de favoriser le développement
d’une urbanité singulière, propre aux remparts.
C’est un lieu possédant une identité forte, qui ne sera pas trahie : le
bâti est conservé au maximum, les vides ne seront pas comblés mais
qualifiés.
L’objectif est d’optimiser le site pour accueillir ses nouveaux
habitants : intervention nécessaire pour faciliter ou créer de nouvelles
circulations par exemple.
Il s’agit aussi de repérer tout ce qui fait la qualité de l’existant est de
l’utiliser, le mettre en avant. Tirer parti au maximum du « déjà-là ».
Envisager les contraintes du site comme une richesse, un potentiel.
Par exemple, la grande hétérogénéité des bâtiments ne sera pas reniée
au profit d’une homogénéisation complète. Elle sera au contraire
48
affirmée et utilisée : chacun des bâtiments conserve ses caractéristiques
spatiales dont on peut tirer profit. C’est le programme qui s’adapte
aux bâtiments et non le bâtiment qui s’adapte au programme.
On peut cependant s’affranchir parfois des contraintes que le bâti
impose : les utiliser, les détourner. Par exemple, concevoir un lieu de
vie qui ne se limite plus aux frontières imposées par les murs épais
de façades. Il n’est plus pris en étau entre ces murs, s’en abstrait
pour s’étendre sur le dehors. La façade n’est plus la limite franche et
matérialisée entre dehors/dedans, public/privé. Elle abrite un seuil
ouvert sur la cour, permet le développement d’une petite extension...
Instaurer un dialogue entre cour et rdc
S’affranchir du volume existant
49
* Une méthode de projet
1. Ausculter
> analyse fine de l’existant
2. Identifier les failles
> repérer ce qui ne fonctionne pas en terme
d’espace et d’usages
3. Raccommoder
> injecter de nouveaux usages, réunifier
*
* **
*
Le travail se met en place par étapes. Tout d’abord, une programmation
globale est mise en place à l’échelle du site. Puis un travail plus précis
à plus grande échelle sur chacune des cours qui possèdent chacune
leur identité, leurs spécificités spatiales et d’usages. Enfin, un travail
de détail sur différents espaces de la nappe basse : les ateliers, le café,
un appartement type.
50
* Les enjeux
1. Unifier sans homogénéiser
Styles, époques, volumétrie: des bâtiments (hauteurs, largeurs), l’îlot
présente une variété dans son architecture. Une diversité qui en fait sa
richesse et sa complexité, un atout et une contrainte.
Un travail du sol sera entrepris sur l’ensemble de l’îlot qui permettra
de le réunifier sans passer par une homogénéisation du bâti. Ainsi, les
différentes parties de l’îlot pourront de nouveau être perçues comme
constituantes d’un tout cohérent.
3
1
4
2
5
7
8
6
1. Garage, XXème
2. Bâtiments brique, 3. Bâtiments
XXème
conventuels en
pierre, XVIIIème
5.. Bâtiments
conventuels,
pierre, XVIIIème
6. Ateliers, béton,
XXème
7. Bâtiments ERP,
1950
51
4. Chapelle
néogothique,
XIXème
8. Ancienne
chapelle
“ On ouvre une porte. En deça, vous êtes encore dehors. Au-delà, vous
êtes chez vous, chez moi, chez l’autre. L’importance de ce seuil est
fondamentale [...], il est profondément affectif et poétique. Ce qui
importe est l’épaisseur donnée à ce seuil, l’épaisseur donnée à chacune
des parois du logement. Dans un contexte immobilier où la taille des
appartements tend à se réduire, l’interface entre intérieur et extérieur,
constitue l’essentiel de l’ «habitabilité» du logement. Les replis des
seuils abritent les pauses et les discours impromptus d’un matin ou
d’un soir. La relation à la cour, les transparences lumineuses des
appartements traversants [...] donnent au logement quelque chose qui
le distingue du commun.
”
Edith Girard, dans Bien habiter la ville, éditions du Moniteur, 2010
«SAS»
«SA
SAS»
SA
Sas
Entrée
52
2. Affirmer les ‘espaces intermédiaires’
Le logement est aujourd’hui très contraint : en ville, on déplore un
manque d’espace, le concepteur est tenu au respect de nombreuses
normes (liées à la sécurité, au handicap.). De plus le logement reste
très standardisé et les marges de manoeuvre en terme d’innovation
relativement faibles.
Par quels moyens le concepteur peut-il alors tenter d’apporter une
meilleure qualité de vie en ville, un « mieux habiter », un « mieux
vivre-ensemble » ? Cela peut passer par une réflexion qui dépasse les
limites bien définies du logement et s’intéresse aux abords directs
de ceux-ci, qui peuvent réellement devenir des prolongements du
logement, des lieux à habiter. Ces lieux sont ce qu’on pourrait appeler
les SEUILS en général : les cours, les halls d’entrée, la cage d’escalier,
le pas de la porte.
Dans le projet, une attention particulière sera donc portée à ces
entre-deux, intermédiaire entre le public (rue) et le privé (logement)
aujourd’hui délaissés. Sur le site des remparts les cours en sont les
exemples les plus représentatifs. Ces espaces présentent un réel
potentiel d’urbanité et un enjeu spatial et social dans la quête du
« mieux vivre ensemble » si on les qualifie, si on leur donne un réel
statut et de réels usages.
De la rue au logement, parcours à travers l’îlot
Couloir
Passage
Escalier
Pas de porte
Cour
53
3. Requalifier la cour, un espace clé
Dans le cadre de la revitalisation du centre ancien, quel rôle peut
jouer l’ilot et l’ensemble de ses cours et jardins ? Une nouvelle microcentralité au coeur du quartier St.Michel ?
La question de la cour a réuni dans l’histoire plusieurs enjeux :
hygièniques (besoin d’air et de lumière), sociaux (lieux de vie,
rencontre, lieu fédérateur), fonciers (diminuer sa taille au maximum
pour investir le moindre m2), esthétiques (image valorisée de
l’immeuble, lieu ou s’affiche la bourgeoisie, jardinet...). La cour de la
ferme, la cour du roi sont le théâtre de la vie quotidienne. A partir
du début du XXème siècle, la cour devient un simple vide d’air, une
cour jardin clôturée. On remarque une absence de pratiques dans ces
espaces qui n’ont qu’un rôle ornemental.
aujourd’hui lieu de traversée
demain lieu de destination
54
Logements
Ateliers
Cour
55
Café
56
Dialogues
Aujourd’hui les cours ne sont pas toutes en relation, ceci parce
que l’îlot est divisé, appartenant au Crous et à l’ERP tous deux
privés.
Dans le projet, les cours ne sont plus des ensembles fermés,
hermétiques. En plus de leur ouverture sur la rue, des
circulations sont mises en place au coeur de l’îlot pour permettre
la communication entre elles et la desserte de l’ensemble
des logements. Des espaces traversants facilitent également
l’échange entre ces espaces. Le travail mené sur les limites,
la question de la frontière entre intérieur/extérieur met en
place un dialogue entre cour et rez de chaussée. Par un travail
sur la possible continuité du sol entre intérieur/extérieur,
le prolongement des espaces intérieurs par des extensions en
façade, l’affirmation des seuils, cours et rez de chaussée sont
davantage liés et forment un tout cohérent plus que deux
espaces totalement distincts.
[ ]
[]
limites du bâti
limites de la cour
espace de vie (logement, café, ateliers)
57
*
*
IV.
Trois cours, trois
identités
60
“ Nous sommes ensemble dans cette maison, quand nous sortirons, nous
allons nous trouver dans une cour, ouverte au ciel, qui est aussi un
espace d’habitation, puis dans la rue : il y a continuité entre la maison
et la ville. Je dirais même continuité avec le monde : je peux ‘habiter’
sous un arbre, entouré de labours, de haies, la ville ou la campagne.
Et l’architecture continue là où cesse la construction, là où le mur se
rompt sur le seuil. L’Habitation n’est pas affaire de technique.
Henri Gaudin, Seuil et d’ailleurs, 1992
61
”
62
* Cour du cloître
* Hier le cloître des capucins
La cour est à la fois un lieu de méditation et un lieu de passage. Elle
permet l’accès aux différents espaces : réfectoire, dortoirs, chapelle....
Il occupe une place centrale et constitue une projection du paradis
sur terre. Au fil des siècles, l’îlot accueille de nouvelles fonctions et se
transforme. Le cloître rectangulaire devient hexagonal.
*Aujourd’hui
La cour sert de parking au personnel du CROUS. Elle est totalement
privée, inaccessible au public. Il n’y a plus d’homogénéité des
fonctions. Dans sa partie nord, les bâtiments abritent les bureaux
de l’administration du CROUS. Dans la partie Sud, des locaux
appartenant à l’ERP sont délaissés. Elle permet toujours l’accès à une
chapelle. Le déambulatoire dessert les bureaux du Crous mais il n’y a
plus de parcours circulaire en périphérie de la cour.
CROUS
bâtiment XVIIIème
CROUS
ERP
Éléments remarquables
64
}
bâtiment
conventuels
d’origine, XVIIème
Un ensemble très minéral, un
déambulatoire sombre
Passage en
narthex
Intérieur chapelle
Façade nord
32.00
Façade est
Façade ouest
21.00
Façade sud
65
N
* Demain, la cour du cloître
Lecture et contemplation.
Ouverte au public, elle accueille dans son aile est un espace café
littéraire qui rayonne sur l’extérieur. C’est un lieu de convivialité, de
lecture et de travail.
Au centre, le dessin d’origine de la cour est repris, dessinant un
espace central rectangulaire. Dans cet espace remarquable dans le
prolongement du café, se dessine une place comme une esplanade
calme, en retrait de la rue, où l’on peut s’installer et se prêter à
différentes activités de contemplation/méditation/lecture. Cet espace
retrouve un peu de sa vocation initiale par ces nouveaux usages.
Un équilibre entre minéral et présence de l’eau est recherché dans le
traitement de la cour. Cette dernière peut aussi être en lien avec les
évènements culturels accueillis par la chapelle des capucins (concerts/
expos en extérieur, accueil du public...) ou en lien avec des évènements
autour du livre (bouquinistes, salon...).
Références en terme d’usages
Cour de la vieille bourse à
Lille : lieu de rassemblement
de bouquinistes ou de joueurs
d’échecs
Une référence pour la chapelle des Capucins :
l’exemple du carré Ste.Anne, ancienne chapelle
néogothique XIXème à Montpellier, reconvertie en
espace d’exposition d’art contemporain
66
Exemple contemporain
Fondation Louis Jeantet- Genève-Agence TER-1995
Un espace en creux, protégé du bruit de la ville.
Références pour le dessin
de la cour
Le travail de Carlo Scarpa,
un équilibre entre eau
minéral et végétal .
Des cours très ‘dessinées’ :
jeu de matériaux, différences
de niveaux, un souci du
détail.
67
Idée directrice
* Synthèse des interventions
Ouvrir la cour au public et la mettre en
valeur, permettre la traversée de l’îlot.
Implanter une activité commerciale
(café/librairie) qui permette l’animation/
revitalisation de la cour.
Interventions générales
Paysage :
+ mise en place d’un sol minéral depuis l’entrée
rue du Hamel (possibilité d’une déclinaison
du traitement pour le déambulatoire). Le
sol remet à niveau l’ensemble de la cour et
reconnecte l’entrée à la chapelle.
+ au coeur de la cour, travailler un équilibre
entre minéral et eau.
+ aménagement d’une esplanade dans le
prolongement du café. Cette place d’eau
propice au repos comprend des assises.
Bâti :
+ aménagement du café dans l’aile Est
réhabilitée
+ ravalement des façades côté ERP
+ mise en place d’un moyen de femeture au
public de la cour au niveau de l’entrée
Eclairage
Mise en lumière du cloître
68
Librairie
70m2
Salle
travail/
réunion
30m2
Salon
lecture
30m2
terrasse + jardin chapelle
terrasse + cour cloître
CAFÉ
70m2
Dans cette cour sera crée une circulation qui reconnecte l’entrée principale et celle
de la chapelle pour permettre à la fois l’accès à l’édifice néogothique et la traversée
de l’îlot depuis la rue du Hamel jusu’à la rue des Douves en passant par le jardin
de la chapelle.
L’idée serait aussi d’isoler du bruit de la ville, mettre en retrait une partie de la
cour par des différences de niveaux au sol. Il existe des sous-sols mais ils suivent le
plan du bâtiment donc il est possible de décaisser au niveau de la cour.
69
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71
72
* Square des ateliers
2
1
3
4
1- «L’angle rouge»
6
2- La loge du gardien
5
3- Rdc : administration
de l’ERP
4- Ancien atelier ouvrier 5- Circulation/connexion 6- Atelier tôlerie
74
* Aujourd’hui, cour du platane
La cour dite « du platane » appartient aujourd’hui à l’ERP La
Teulade. Elle sert de parking au personnel et élèves.
L’accès s’y fait par un porche ouvert la journée rue du Hamel.
Une grille avec interphone a été ajoutée depuis le départ du
gardien. Les bâtiments principaux (3) accueillent les bureaux de
l’administration. Les ateliers de brique rouge abritent le bureau
du concierge et les archives. Les autres ateliers sont abandonnés.
La cour ne présente pas une géométrie ou une symétrie
particulière. Elle s’est constituée au fur et à mesure des
constructions par ajouts successifs des différents petits
bâtiments. qui l’encadrent.
28.00
Point de vue flèche St.Michel
ACCÈS
Passage entre 2 cours
«Sas d’entrée»
20.00
Accès à la sente
75
* Demain, le square des ateliers
Le coeur de la cour devient un square de quartier. La cour est
ouverte selon les horaires du square en journée. Lieu animé,
vivant, il offre une aire de jeux pour les enfants et préserve la
sente qui reste un lieu de promenade plus calme.
Dans un objectif de densification de l’îlot, «l’angle rouge» est
détruit dans le projet de la mairie de Bordeaux pour pouvoir
construire des logements neufs à leur place. Ici le choix est fait
de réhabiliter ces bâtiments qui ceinturent la cour et de tirer
parti de la contrainte spatiale qui leur est propre : espace étroit
étendu en longueur largement ouvert d’un côté sur l’extérieur.
Ils peuvent se connecter à d’autres bâtiments et représentent un
signe visuel fort dans leur environnement proche.
Ici, il est proposé qu’ils deviennent un lieu de travail, un espace
ouvert partagé entre plusieurs artistes ou artisans. Ils sont
donc destinés à des personnes qui ont besoin de louer un petit
atelier pour exercer, qu’ils ne peuvent installer chez eux. Les
ateliers offrent une certaine visibilité, peuvent être visités par
les passants.
La cour dessert également les
entrées de logement et l’accès au
patio pour les habitants de l’îlot.
Le seuil des logements qui font
face aux ateliers (angle blanc qui
répond à l’angle rouge) ainsi que
des ateliers est affirmé.
Elévation aile ouest. Echelle 1:200
76
loge gardien
ateliers 450m2
square 300m2
logements
«L’angle rouge» : identité
de la cour. Les bâtiments
d’archives, une architecture
de briques adossée à des murs
aveugles.
Toit de tuiles
rondes
77
Encadrement de pierre
porteur
Briques
rouges
Sousbassement
pierre
Idée directrice
* Synthèse des interventions
Ouvrir la cour au public, créer des ateliers
d’artistes et un lieu de rencontre animé,
point fort du quartier.
Le square contribue à la création d’espaces
verts aujourd’hui manquants dans le secteur
St.Michel.
Interventions générales
Paysage :
+ mise en place d’un sol drainant pour le
square (300 m2)
+ mise en place d’une circulation minérale
depuis la rue
+ aménagement du square (assises, éclairage,
aire de jeux)
+ végétalisation du square
Bâti :
+ ravalement des façades
+ destruction d’une partie du bâtiment en
briques rouges pour dégager un accès vers les
logements, la cour du cloître et le patio.
+ aménagement des ateliers (mobilier, tables
de travail, rangements)
+ mise en place d’un moyen de femeture au
public de la cour au niveau de l’entrée par le
passage sous porche.
78
* Recherches
ouverture zénithale = apport de
lumière naturelle
partitionnement par cloisons mobiles
avant-toit?
circulation extérieure
sol mis à niveau
Les ateliers peuvent accueillir jusqu’à 20
artistes qui disposeraient alors de 20m2 chacun.
Les espaces et le mobilier sont modulables
afin d’être adaptés aux différentes activités.
Dans l’atelier ouvrier, la hauteur sous plafond
permet d’envisager la construction d’un espace
en mezzanine.
bureaux 30 m2
salle d’expo 30m2
espace libre de travail
390m2
sanitaires
10m2
stockage 20m2
atelier tôlerie
archives
atelier ouvrier
79
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go
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ca
82
* Carré jardiné
* Aujourd’hui, la ‘cour du rempart’
La cour carrée est entourée par les bâtiments conventuels datant du
XVIIème siècle et reconstruits en 1768. Elle sert également de parking
à l’ERP. Au centre de l’îlot, elle n’est pas accessible depuis la rue, au
contraire des deux autres cours.
Les bâtiments abritent essentiellement des salles de cours de l’ERP.
On observe un rythme des ouvertures régulier. Le grand vide de la
cour associé à la régularité des façades blanches rend l’ensemble assez
froid et austère.
* Demain, le ‘carré jardiné’
13.90m
Les logements en rez de chaussée se prolongent en extérieur et
s’ouvrent sur un jardin et des terrasses partagées. Une transition
douce avec la sente est privilégiée, le dénivelé adouci. Privée, la cour
est strictement réservée aux habitants.
27.60m
84
27.60m
29.50m
accès à la sente pour
les habitants
N
Une interface avec la sente des Douves à travailler. En projet sur cet
espace : un jardin public et un restaurant dans le cadre d’une étude
prospective pour une cuisine solidaire à Bordeaux
logements
entrées des logements
jardin central à l’arrière des
logements
85
Idée directrice
* Synthèse des interventions
Favoriser une qualité de vie par la création
d’extensions de la pièce à vivre des logements
sur la cour. Donner une place au végétal par la
création de parcelles à jardiner. Créer un lien
avec la sente.
Interventions générales
Paysage :
+ mise en place d’un sol drainant pour le jardin
(410 m2)
+ mise en place d’une circulation minérale
(accès pompiers)
+ liaison/interface avec la sente travaillée par
paliers successifs qui comblent le dénivelé
(jardin en espaliers)
Bâti :
+ ravalement de la façade
+ aménagement des volumes en extension
dans le prolongement des logements
+ aménagement de terrasses partagées
+ mise en place d’un moyen de femeture au
public de la cour au niveau des entrées par les
passages sous porche.
86
* Recherches
Continuité du sol intérieur/extérieur
Les volumes du logement se prolongent
en extension sur le carré jardiné
Une transition douce avec la sente
87
88
à
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18h
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* Matérialité
* Une qualité de sols
Dans le projet, l’hétérogénéité du bâti est affirmée. Pour
“raccommoder” l’îlot des remparts aujourd’hui scindé en deux parties
(ERP et CROUS) indépendantes et retrouver une unité ainsi qu’une
fluidité dans la circulation sur le site le choix est fait de travailler sur
les qualités de sols.
Il s’agira notamment d’affirmer la présence d’un socle sur lequel
repose l’ensemble du bâti. Il participe de l’identité du site dans sa
globalité. Il révèle l’espace de la cour et met en valeur les façades. Le
même matériau est retrouvé (la même sensation visuelle, le même
son, le même sensation sous le pied) dans chacune des cours avec
cependant une présence plus ou moins forte.
1. La ‘cour du cloître’ conserve la présence forte du minéral. Adoucie
par l’eau. Le végétal est peu présent.
2. La ‘cour des ateliers’, est partagée entre le sol minéral et le sol
drainant du square. La présence du végétal est plus forte.
3. Le ‘carré jardiné’ n’est fait presque que d’un sol drainant et d’une
présence forte du végétal. Le minéral est quasiment absent.
1.
2.
3.
Aujourd’hui, les sol des cours présentent une
alternance entre asphalte, gravillons, pierre.
Une rupture au sol est visible
dans le déambulatoire du cloître
à la limite entre ERP et Crous.
91
Un sol minéral spécifique à l’îlot agira comme un lien, fil conducteur
à travers les espaces traversés du site.
Les cours ayant aujourd’hui une vocation de parking ont été traitées
avec de l’asphalte (et des gravillons dans la cour du cloître) qui sera
retiré. Un travail de gros oeuvre est donc envisagé pour le traitement
des sols. Ce travail permettra la remise à niveau des rdc facilitant
les accès aux PMR. Un effet de “nappe” uniforme est recherché afin
d’éviter d’ajouter à la complexité et l’hétérogénéité du bâti. Il peut
être obtenu à l’aide du béton (dont le traitement ou la teinte peuvent
légèrement varier), de large dalles de pierre ou la multiplication de
petits éléments pavés) qui donnent un effet de continuité homogène.
Les lieux de stationnement, “d’habitation” seront traités différemment
des lieux de traversées, de distribution (sol minéral). Différentes
hypothèses sont envisagées. La première serait de travailler un
matériau bois qui se déclinerait au sol pour les intérieurs et seuils, les
terrasses mais aussi pour les assises du square, les parties en extension
sur la façade. La seconde serait d’utiliser le métal pour les seuils,
extension, assises et un sol minéral traité différemment du socle pour
les espaces intérieurs.
Au coeur des cours, dans le square, au niveau de l’esplanade cour du
cloître ou du carré jardiné, le sol pourra être modelé, nivelé.
92
The scoop, Londres, Foster and partners
Multiplication de pavés longs et minces
qui donnent un effet d’uniformité
El Jardín Botánico de Barcelona, Bet
Figueras, Carlos Ferrater and Josep
Lluís Canosa. Circulations bétons,
dessin des lignes de joints. Contraste
avec les zones calmes d’assises traitées
en bois.
* Recherches
minéral, 2 traitements différents
d’une même matière
minéral + métal
minéral + bois
93
{
{
{
* Le végétal
Une vraie place est redonnée au végétal dans les espaces de l’îlot.
Dans la cour du cloître, la végétation est peu présente et basse. Quelques
plantes hydrophiles pourront être présentes à proximité de l’eau.
Dans le square, l’idée est de créer une palette végétale qui comprendrait
uniquement des espèces de la flore endogène (dont voici quelques
exemples : aulnes glutineux, frènes, chênes pédoncule ou sessile
dominants, peuplier tremble ou noir, d’ormes, de saules marsault).
Des arbres de taille moyenne pourront s’ajouter au grand platane
(espèces jusqu’à 10m présentes à Bordeaux : poirier de Chine et
cerisier du Japon). Des arbustes à fleurs pourront témoigner du cycle
des saisons. Graminées et fleurs de prairie complètent l’ensemble
pour la trame basse. Un jeu de hauteurs permettra de dégager des
points de vue ou dissimuler et protéger les entrées. Les choix opérés
respecteront la charte paysagère de la ville mise en place dans le cadre
du projet urbain en 1996, qui s’inspire de la trame d’origine du paysage
bordelais aménagée par les géographes flamands au XVIIème siècle. Son
organisation est fondée sur la mixité des langages paysagers, pour
restituer un caractère à la fois construit et naturaliste.
(source : www.bordeaux.fr)
Dans le carré jardiné, des parcelles en terre accueilleront les plantations
et semis des résidents.
Aujourd’hui, le végétal est anecdotique et ornemental dans les cours.
94
16-20m
‘prairie’
arbustes
platane
arbres taille
moyenne
Recherches pour le square des ateliers
95
* Accès et circulations
Dans le projet le choix est fait de préserver au maximum
l’intimité et la magie du site tout en permettant son ouverture
au public et sa revitalisation. Un travail fin sur les accès,
l’ouverture et la fermeture du site ou de certaines parties du
site sera donc mené en commun avec Julie Augé. L’îlot sera
rythmé par des TEMPS FORTS et des TEMPS CALMES.
Ses espaces seront hiérarchisés, posséderont des identités
différentes remarquables définissant des statuts privés ou
publics clairement identifiables.
Entrée principale
Entrée du square
Emprise futur ERP
96
Lisibilité des fonctions (circulation/logement/atelier...) et des accès
Axe traversant de l’îlot
Accès privé à la sente
Accès publics à la
sente des Douves
Circulations internes, accès
principaux aux logements
(privés)
97
*
*
V.
Scénarios d’usage
COUR DU CLOITRE
SQUARE DES ATELIERS
CARRÉ JARDINÉ
Sente des Douves
Cuisine solidaire
100
Etudiants
Habitants quartier
Vers accès rue des Douves
Touristes
Habitants de l’îlot
Elèves ERP
Gardien
101
Square des ateliers
Semaine
Cour du cloître
Carré jardiné
Journée
Soir
Samedi
Journée
Soir
Dimanche
Journée
Soir
Temps forts
102
Temps calmes
Quentin, 20 ans étudiant, résident CROUS sur l’îlot, se rend tous les
jours en vélo sur le campus Ste.Croix tout proche. Le soir, il stocke
son vélo dans le garage commun de l’îlot. Ensuite il peut retrouver une
ambiance studieuse dans la salle de travail cour des lecteurs ou boire un
verre entre amis au café. S’il fait beau, ils peuvent s’installer dans la cour
ou sur la terrasse ensoleillée côté cloître. Il ne possède pas de machine à
laver dans son logement étudiant trop petit et utilise donc la buanderie
de l’îlot.
Lola, 8 ans, habitante de l’îlot, traverse tous les jours le jardin de la chapelle pour
se rendre à l’école des menuts. Elle va jouer dans le square des capucins après la
classe. Elle aime quand les copains du quartier s’y retrouvent pour jouer au loup.
René & Lucette, 72 et 70 ans, habitants du quartier St.Michel,
prennent régulièrement un café le matin en terrasse côté chapelle.
Parfois, en semaine, ils flânent dans la librairie. Ils restent lire
quelques pages au salon de lecture quand ils font un achat. Ils font
souvent un détour par le square des ateliers pour visiter l’espace
d’exposition des artistes.
Mary, 54 ans, touriste en visite
à Bordeaux a entendu parler du
cloître. Elle vient admirer les
lieux, s’installe en contre bas dans
la cour. Elle écoute le bruit des pas
qui résonnent dans le déambulatoire
et imagine les religieux se rendant
à l’office au XVIIème siècle. Elle
observe le bâtiment qui se reflète
dans le bassin et profite de la
sérénité et du calme que lui inspire
ce lieu.
Ol
Olivier, 36 ans, instituteur, habitant de
l’î
l’îlot avec sa femme et leurs 2 enfants.
Le soir, il va corriger ses copies seul au
calme dans la salle de travail ‘cour du
cloître’. Pendant son temps libre, il cultive
quelques légumes sur une parcelle du jardin
partagé ou répare et repeint des des vieux
meubles dans l’atelier partagé de l’îlot. De
temps en temps, ils dînent sur la terrasse
avec leurs voisins.
Annie, 42 ans, artiste peintre, a loué un espace dans les ateliers qui
bordent le square. Elle aime sentir l’énergie du groupe qui travaille
autour d’elle. Elle accueille les visiteurs dans son atelier ou s’installe
dehors pour peindre quand la météo le permet. Elle stocke du matériel
ici, déjeune sur la sente et contacte ses clients depuis le bureau commun.
103
*
*
Au-delà du rempart, à l’horizon 2020
‘‘
C’est un lieu secret dans la ville, caché derrière de hauts murs.
Quelques passages dans son enceinte permettent pourtant au marcheur
attentif et curieux, aux habitués du quartier, aux résidents de s’y
glisser. L’îlot endormi, refermé sur lui-même, s’éveille, se révèle.
Depuis la rue, on aperçoit le grand cloître. Les pas résonnent sur le
sol minéral. On retrouve le dessin originel suggéré au sol sur les traces
des moines dans le déambulatoire au XVIIème siècle. Ce dessin délimite
au centre un espace rectangulaire, en creux, vide où se rencontrent en
harmonie l’eau, le végétal et le minéral. Un espace calme, en retrait de
la ville. Le café forme le coeur vivant et animé de la cour se prolongeant
en extérieur en surplomb à fleur d’eau. La terrasse et les abords des
bassins accueillent le repos contemplatif du promeneur.
Derrière les murs épais, l’animation succède au calme et à la sérénité
du cloître. Les enfants sont venus jouer dans le square des ateliers. Il
y a un grand espace pour courir après le ballon, on peut se cacher
derrière les arbres. Le sol minéral se retrouve ici révélant la présence
d’un ‘socle’ commun sur l’ilot. Une transition est marquée au sol par
un changement de matériau qui affirme le seuil et invite à entrer dans
un intérieur. Les artistes en résidence sur l’îlot travaillent dans les
ateliers qui bordent la cour. Lorsqu’ils ouvrent leurs portes, les ateliers
forment une galerie couverte, ouverte sur le dehors.
De l’autre côté, Alfred et Nina partagent leur seuil avec Léo le voisin.
Ils ont une entrée commune face au square et la pièce à vivre de leur
logement s’étend en extérieur de l’autre côté, sur le carré. Devenue
un grand jardin cultivé par les résidents, cette troisième cour s’étend
en espaliers jusqu’à la sente surélevée et offre plus d’intimité aux
habitants de l’îlot auxquels elle est réservée. Respiration dans le
quartier, l’îlot offre des parcours ponctués de surprises, de différentes
intensités, laissant place en son coeur à des vides qualifiés, vivants,
habités.
”
105
Remerciements
Merci à l’équipe enseignante : Christelle Bernard, Bruno
Rosenzweig, Erwan LeBourdonnec, Valérie de Calignon,
Roland Lemoine, et Stéphane Vial pour leur écoute et leurs
précieux conseils.
Merci à Nicolas Saugère de l’agence Nicolas Michelin pour
son aide, ainsi qu’à Thierry Lagarde, directeur de l’ERP
Robert La Teulade et Patrice Bretout, directeur du Crous de
la ville pour leur accueil sur ‘l’îlot des remparts’ à Bordeaux.
Merci à Oriane.
Merci à Bruno, Colette, Marie, François, Julien, Paul, Rose,
Léon et Lili.
Merci à G.A.E.L.E
Merci à Barbara et Charline qui seront, j’en suis sûre, les
meilleures binômes du monde.
Merci aux douze capucines et aux deux capucins !
106

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