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Reflex M a g a z i n e d e c o n t a c t d ’ E x x o n M o b i l a u B e n e l u x 1 0 E ANNEE N°1 2011 Diesel plus propre Nouvelle installation de désoufrage pour la raffinerie d’Anvers Interview Eddy Bruyninckx à propos de l’avenir du Port d’Anvers Sécurité D’abord une question d’attention, beaucoup d’attention Energy Outlook Un rôle grandissant pour le gaz naturel 02 Reflex N°1 2011 EDITORIAL Encore une belle cérémonie Je me réjouis que cette édition du Reflex puisse à nouveau être consacrée à la célébration d’un événement. Après l’anniversaire de 50 ans d’existence de la raffinerie de Rotterdam dans le Reflex précédent, l’édition d’aujourd’hui met en lumière la nouvelle installation de désoufrage de la raffinerie d’Anvers (p.3). La construction est aujourd’hui achevée et l’installation sera inaugurée par une fête du 2 au 5 avril prochain. ‘ L’engagement dans la sécurité et la vie des quartiers représente un élément indissociable de notre culture d’entreprise. ’ La nouvelle installation de désoufrage est l’investissement le plus récent dans le port d’Anvers. Eddy Bruyninckx, directeur de l’autorité portuaire (p.8) dit à ce sujet : “Le secteur pétrochimique contribue pour une large part à la plus-value du port. ExxonMobil est un des plus grands investisseurs dans le port. Non seulement dans le raffinage mais également dans la chimie downstream.” “Qu’en est-il de la sécurité dans vos entreprises chimiques? C’est une question qui revient régulièrement dans notre service Public Affairs, suite aux messages dans les médias. “Toutes nos usines chimiques dans le Benelux ont connu en 2010 une de leurs meilleures années en ce qui concerne la sécurité”, explique dans ce Reflex, Thomas Deman directeur de l’usine d’aromatiques de Rotterdam. (p.16) : “La sécurité est surtout une question d’attention.” Roel Bekker, le nouveau commissaire de Esso Nederland BV, nous encourage à être plus présents dans le débat social (p.24) : ’La modestie est un point fort d’ExxonMobil, mais il peut y avoir de mauvais côtés à ce que les gens ne vous connaissent pas. En travaillant fort ensemble au contenu, on peut créer une situation gagnante pour chacun.” Dans ce Reflex, nous décrivons également la dernière édition de notre Outlook for Energy (p.20). Au sein du mix énergétique mondial, ExxonMobil prévoit un rôle grandissant pour le gaz naturel comme combustible pour la production d’électricité. La part de l’énergie renouvelable reste restreinte, mais augmente. Les recherches qu’ExxonMobil a entreprises sur les algues comme biocarburant semble offrir des perspectives (p.6). Les combustibles fossiles continuent toutefois à jouer pour le moment le rôle le plus important. Grâce aux nouvelles techniques, l’extraction reste économiquement rentable. Quinze ans après la fermeture, la NAM produit à nouveau du pétrole à Schoonebeek (p.12). Pendant toutes ces années, la relation avec les riverains a été bonne. Hans Jansen de la NAM. “Les journalistes se sont donné beaucoup de peine pour trouver un habitant mécontent, mais ils n’y ont pas réussi. Ceci montre à quel point il y a toujours un lien solide entre la NAM et Schoonebeek.’ Notre usine de polymères à Meerhout est également fortement impliquée dans la vie de quartier. Via un projet de la police de Meerhout soutenu par ExxonMobil, les écoliers augmentent leur visibilité et par là-même leur sécurité dans la circulation; ‘Je porte un casque et un gilet fluo’ (p.15). De projets scolaires à la construction de nouvelles installations: l’engagement dans la sécurité et la vie des quartiers représente un élément indissociable de notre culture d’entreprise. Voulez-vous réagir à nos articles? J’attends vos commentaires: [email protected] Mirjam de Leeuw Rédactrice en chef COLOPHON Reflex est une édition trimestrielle d’ExxonMobil au Benelux, Département Public and Government Affairs. Rédacteur en chef Mirjam de Leeuw Rédaction finale Textuur Tilburg Photographie Willem Blauw Stefan Dewickere Ont participé à la réalisation de ce numéro de Reflex: Arthur Hopstaken Stefan Dewickere Hagar Roijackers Janneke Scheepers Willem Blauw Mascha Prins Jochem Wijnands Ingrid Bon Traduction Marina Cols Editeur responsable en Belgique Remko Kruithof, ExxonMobil Petroleum & Chemical BVBA, Polderdijkweg, 2030 Antwerpen Mise en page GPB Media, Leiderdorp Pre-Press GPB Media, Leiderdorp Impression De Swart, Den Haag Adresses de la rédaction Belgique: Polderdijkweg, 2030 Antwerpen, tel. 03 / 543.35.92 Pays-Bas: Postbus 1, 4803 AA Breda, tel NL: (076) 529 1333 Luxembourg: Rue de l’industrie 20, 8069 Bertrange Les noms Esso, Mobil et ExxonMobil mentionnés dans la présente publication se réfèrent tant à la société mère implantée aux Etats-Unis qu’aux entreprises appartenant au groupe ExxonMobil. Les changements d’adresses, les demandes de numéros supplémentaires, de renouvellement d’abonnement, de renseigenements concernant le contenu et d’autorisation de reproduction doivent être adressés exclusivement par écrit à la redaction. Des photocopies sont autorisées à des fins éducatives ou de diffusion de l’information au sein des organisations. Tous droits réservés. Reflex est envoyé sous film d’emballage écologique. www.exxonmobil.be www.exxonmobil.lu www.exxonmobil.nl INVESTISSEMENTS Reflex N°1 2011 03 La raffinerie d’Anvers répond à une demande croissante de diesel à faible teneur en soufre A l’aube d’un bel avenir La demande de diesel plus propre, à faible teneur en soufre grandit de plus en plus. Cela a conduit ExxonMobil à développer la raffinerie d’Anvers en construisant une nouvelle installation, le High Pressure Hydro Treater. La construction de cette installation de désoufrage pour diesel est à bien des égards un projet particulier. L’unité d’hydrotraitement représente la poursuite de nos investissements dans un avenir prospère pour notre raffinerie d’Anvers. A u cours des décennies prochaines, la demande de gasoil va, selon les prévisions, considérablement augmenter. Surtout, dans les économies émergentes telles que la Chine et l’Inde, la demande de combustibles va croître de façon exponentielle, esquisse l’Energy Outlook d’ExxonMobil (voir aussi page 20). La croissance économique dans les pays émergents amène une forte progression du nombre de personnes possédant une voiture. Mais surtout, la demande mondiale grandissante de carburant pour le transport commercial, comme les camions, est fortement liée à la croissance économique. Le besoin du gasoil grandit simultanément, en Europe aussi. Selon l’association européenne des constructeurs automobiles ACEA, une nouvelle voiture sur deux possède un moteur diesel. La demande du gasoil est entre autres influencée par les accises moins élevées sur le gasoil et la croissance permanente du transport routier dans l’Union européenne, stimulée par les marchés intérieurs et le commerce extérieur. Les normes de l’UE concernant la teneur en soufre dans le gasoil sont 4 Reflex N°1 2011 INVESTISSEMENTS devenues beaucoup plus sévères les dernières années. Depuis 2009, les voitures peuvent uniquement rouler au carburant à faible teneur en soufre de moins de 10 ppm et depuis janvier 2011 cette norme vaut aussi pour les applications off road comme les tracteurs, les machines et les bateaux fluviaux. Diesel à faible teneur en soufre ExxonMobil étudie depuis des années comment l’entreprise peut continuer à répondre à la demande croissante de la part du consommateur, de carburants plus propres. En 2011 la réponse se fait concrète, sous la forme du highpressure hydrotreater. Joost Van Roost, president-directeur du Benelux: “Cette installation désoufre le diesel à haute pression avec de l’oxygène. En 2007 ExxonMobil a décidé de construire trois installations de ce type: deux aux États-Unis, en Louisiane et au Texas, et une à Anvers. La construction des trois hydrocrackeurs représente un investissement total de plus d’un milliard de dollars.” Ian Carr, directeur de la raffinerie anversoise: “Grâce à cette nouvelle installation, la raffinerie d’Anvers peut produire beaucoup plus de diesel à faible teneur en soufre, une quantité comparable à la consommation annuelle de 2 millions de voitures au diesel. Une grande part est destinée à l’exportation.” Construction modulaire A plus d’un égard, la construction de l’hydrocrackeur à Anvers a été un projet particulier. De nombreux Anversois ont levé les yeux étonnés sur les éléments de l’usine construits off-site passant sur l’Escaut. Il s’agissait pour ExxonMobil d’une prise de parti délibérée de construire les modules séparément dans un hall de fabrication spécialement équipé à cet effet à Hoboken, à 22 kilomètres de distance de la raffinerie. Le choix de cette méthode de construction modulaire s’est en partie imposée par la nécessité explique le project executive David McLatchie. “À l’endroit de la raffinerie où l’hydrocrackeur devait être érigé, se trouvaient des hébergements temporaires et des hangars de matériel pour les sous-traitants de l’entretien. Pour respecter la date-butoir, il était donc indispensable d’exécuter simultanément différentes étapes du projet. Dès que le terrain a été libéré, nous avons pu à cet endroit commencer les travaux de fondation. En même temps, à un autre endroit, débutait la construction des installations. Une méthode de travail efficace, telle qu’on l’utilise également parfois dans la construction de plates-formes de forage.” Processus rapide Outre l’efficacité, la sécurité a également été un élément important dans le choix de cette méthode de construction, poursuit David McLatchie. “En réalisant le montage dans un hangar couvert, nous pouvions mieux garantir la sécurité de nos collaborateurs. La qualité des soudures, réalisées en toute sécurité loin des installations existantes, était également mieux garanti dans un espace clos.” En conclusion, cette méthode a favorisé la productivité, nous dit M. McLatchie. “Le processus s’est déroulé beaucoup plus rapidement grâce à un environnement sous contrôle.” ‘ Continuité L’organisation de ce projet grandiose était en soi un exploit très difficile. McLatchie explique: “Lors de la construction de l’installation, différents partenaires avaient un rôle important. Le sous-traitant Foster Wheeler notamment, était responsable de tous les travaux d’engineering, de l’appel d’offres et de la construction. En tant que sous-traitant principal, Fabricon a joué un rôle essentiel dans la construction ainsi que dans le raccordement des connexions mécaniques, après que les modules soient arrivés à la raffinerie. Nous avons également travaillé avec un certain nombre de plus petits sous-traitants.” Pendant le projet, ce que l’on a appelé les expeditors surveillaient le timing des fournisseurs pour éviter les menaces de retard. La qualité et la continuité de l’occupation ont également été aux yeux de David Grâce à la nouvelle installation, la raffinerie d'Anvers peut produire beaucoup plus de diesel à faible teneur en souffre, comparable à la consommation annuelle de 2 millions de voitures au diesel. ’ Mazout de chauffage à faible teneur en soufre L’hydrocrackeur produit non seulement des carburants pour moteurs à McLatchie une clé importante du succès. “Les postes les plus importants au sein du projet ont été occupés pendant toute la durée du projet par les mêmes personnes. Ils connaissaient les principes et les objectifs du projet de bout en bout. Ceci nous a également conduit à terminer ce projet dans les délais et le budget.” faible teneur en soufre; d’autres combustibles de types différents peuvent aujourd’hui également être produits de manière plus propre. ExxonMobil propose notamment le Gasoil Extra à des fins de chauffage. Ce mazout de chauffage à faible teneur en soufre ne comprend que 10 ppm de soufre et remplacera complètement à terme le mazout de chauffage ExxonMobil à 1.000 ppm. L’environnement est évidemment gagnant grâce à ce mazout à Deuxième investissement En janvier dernier, l’installation de désoufrage a été définitivement livrée. Depuis, l’installation tourne à pleine capacité et la production de la raffinerie d’Anvers est devenue plus propre dans son ensemble. L’hydrocrackeur est le deuxième grand investissement en trois ans de temps sur le site anversois, nous raconte le directeur de la raffinerie Ian Carr. “En 2008 nous avons déjà construit une centrale de cogénération à haut rendement qui produit de la vapeur et de l’électricité. Avec l’hydrocrackeur, nous investissons à nouveau dans un avenir prometteur pour notre raffinerie d’Anvers, nous pouvons ainsi continuer à répondre à la demande croissante du marché de carburants plus propres.” ■ faible teneur en soufre parce que sa combustion libère moins de dioxyde de carbone. Gasoil Extra peut également réduire les dépôts dans la chambre de combustion de la chaudière. ExxonMobil a étroitement impliqué ses clients, les ‘branded resellers’, dans la préparation de la transition vers Gasoil Extra. En Belgique surtout, le fioul domestique est encore largement utilisé pour le chauffage. Pour susciter l’enthousiasme des consommateurs pour Gasoil Extra, une campagne de marketing global sera lancée cette année. Les propriétés de propreté du produit y seront mises en évidence. Pour le moment, l’utilisation du mazout de chauffage à faible teneur en soufre au Benelux n’est pas encore stimulée par des initiatives législatives. C’est déjà le cas dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. 6 Reflex N°1 2011 RECHERCHE Serre expérimentale pour les algues oléagineuses De l’huile à partir d’algues. En Californie (États-Unis), ExxonMobil et Synthetic Genomics Inc (SGI) mènent une étude conjointe sur les souches d’algues qui peuvent produire des matières premières de raffinage pour les carburants. Avec la serre expérimentale, cette étude pionnière s’engage dans une nouvelle phase. Les scientifiques y étudient les différentes façons d’exploiter de façon économiquement rentable l’huile issue des algues. Emil Jacobs, directeur de la recherche: “Il est fantastique de travailler à des solutions innovatrices pour les questions énergétiques.” Reflex N°1 2011 7 Pour assurer la réussite de la recherche, il faut une souche d'algues robuste et productive ainsi que la bonne méthode de production. L e programme d’exploitation de l’huile issue des algues, mené par ExxonMobil et SGI, en Californie, a débuté l’an dernier. Il s’agit d’une recherche de plusieurs années sur les souches d’algues qui peuvent produire des matières premières de raffinage, pour les transformer ensuite en carburants de transport. Si les perspectives sont suffisamment prometteuses, ExxonMobil investira plus de 600 millions de dollars dans cette étude. ‘ L’huile issue des algues sera transformée dans les raffineries ExxonMobil en essence, gazole, kérosène et carburant pour navires. ’ Le programme a commencé en laboratoire. Les chercheurs transposent maintenant l’étude dans un environnement plus réel : une serre high-tech à La Jolla, en Californie. Des scientifiques et des ingénieurs y expérimentent différents systèmes de croissance, types de lumière, conditions thermiques, taux de CO2 et nutriments. La serre offre de meilleures informations qu’un laboratoire sur les possibilités de production rentable à grande échelle de biocarburant à partir d’algues. Étude révolutionnaire “Les algues sont de petites machines biologiques, incroyablement compliquées ”, affirme Dr Craig Venter, fondateur et PDG de SGI. “Nous avons étudié dans notre nouvelle serre et dans nos laboratoires des centaines de caractéristiques de ces cellules : la quantité de lumière solaire nécessaire, les températures de croissance, leur résistance aux effets de l’environnement et les types d’hydrocarbures qu’elles produisent.” Le programme ExxonMobil/SGI teste la croissance des algues, aussi bien en réacteurs fermés qu’en cuves ouvertes, afin de déterminer si une certaine méthode offre des avantages par rapport à l’autre. En situation commerciale, l’huile est recueillie, si les algues sont prêtes pour la “récolte” puis transformée dans les raffineries ExxonMobil en essence, gazole, kérosène et carburant pour navires. Craig Venter : “Si nous parvenons effectivement au niveau de production souhaité – ce que nous espérons tous – il s’agira alors d’une recherche vraiment révolutionnaire.” Avantages environnementaux importants “Pour que notre étude réussisse, il nous faut une souche d’algues robuste et productive, associée à la méthode adéquate de production”, affirme Dr Emil Jacobs, vice-président d’Exxon- Mobil Research and Engineering Company (EMRE). “La biologie et l’ingénierie sont donc étroitement liées.” Jacobs insiste sur le fait que le programme représente un investissement à long terme et que l’on ne peut pas presser le cours des importantes innovations scientifiques. Cependant, il anticipe les avantages importants du processus potentiel. Les équipements expérimentaux de La Jolla permettent de cultiver des algues en eau douce, par exemple, à proximité de l’Océan Pacifique. Une ferme commerciale d’algues peut utiliser des terres et une zone aquatique impropres à la culture des plantes ; il n’y a donc pas de concurrence de surfaces ou d’eau douce nécessaires à une utilisation humaine ou agraire. Mêmes les eaux résiduelles peuvent servir de “milieu de culture ”. En outre, lors de leur croissance, les algues utilisent du CO2”, ajoute Jacobs. “Elles pourraient donc avoir le potentiel de baisser finalement les émissions des gaz à effet de serre.” Enthousiasme Jusqu’à présent, le programme de recherche a réussi à identifier, isoler et développer de nombreux types d’algues potentiellement prometteuses, et les conditions dans lesquelles ces algues produisent rapidement de l’huile. La prochaine phase du programme est la construction de grands équipements expérimentaux dans un environnement extérieur. Les chercheurs étudient si le CO2 issu d’une source industrielle peut être utilisé pour ce bassin de culture. Les hydrocarbures des algues peuvent à leur tour servir de matière première de raffinage. “Nous sommes particulièrement enthousiastes à propos de ce programme”, conclut Jacobs. “Nous disposons de l’équipe appropriée et nous avons posé une solide base pour le travail qui se présente à nous.” ■ Du labo à la serre La serre expérimentale d’ExxonMobil et Synthetic Genomics Inc (SGI) se trouve sous le soleil de San Diego, au milieu de grands eucalyptus et de conifères. Elle fait partie d’un programme de coopération entre ExxonMobil Research and Engineering Company (EMRE) et SGI. Les scientifiques des deux entreprises étudient ici les secrets des algues productrices d’huile. Les chercheurs espèrent trouver la souche d’algues idéale pour produire des hydrocarbures pour le raffinage en carburants de transport à faible émission. “Cette serre représente un pas en avant pour notre recherche ”, affirme Dr Craig Venter, fondateur et PDG de SGI. “Nous avons quitté la table de laboratoire pour tester la croissance des algues dans des conditions naturelles, mais toujours contrôlées. En fin de compte, l’objectif est d’étudier les algues à l’extérieur, dans des conditions réelles.” Dr Emil Jacobs, vice-président de l’étude d’EMRE. “Il est fantastique de travailler à des solutions innovatrices pour les questions énergétiques. Et c’est un programme très prometteur. ” 8 Reflex N°1 2011 INTERVIEW ‘L’importance d’Ex pour le port peut dif sous-estimée’ Eddy Bruyninckx, directeur de l’entreprise portuaire d’Anvers Au cours de la crise économique mondiale, le port d’Anvers a établit un plan pour rester compétitif. Cette approche semble fructueuse, les chiffres récents le démontrent. “Anvers a évolué les dernières années, ce n’est plus un port voué exclusivement à la chimie mais une plaque tournante importante pour les produits pétroliers.” Voici un entretien avec Eddy Bruyninckx, directeur de l’entreprise portuaire d’Anvers qui nous parle des opportunités, de la concurrence et de la durabilité. L e directeur du port M. Bruyninckx commence son récit par une esquisse sur le moyen terme: “Un des défis des prochaines années sera de continuer à introduire un mode de pensée en chaîne. Cette approche est donc au coeur de notre plan Total pour un port plus concurrentiel qui a vu le jour lors de la crise économique mondiale. Ce plan Total a pour objectif de préparer notre port à l’économie mondiale de demain. En outre, il s’avère également difficile de trouver du personnel qualifié en nombre suffisant. Non seulement l’industrie chimique est confrontée à un exode des cerveaux et des connaissances, c’est également un défi pour toute la communauté portuaire. En tant qu’administration portuaire, nous nous investissons à fond dans la recherche de personnel en lançant des campagnes de recrutement abordables et nouvelles.” Quelle est la valeur du port d’Anvers pour l’industrie pétrochimique ? “Le secteur du raffinage et de la pétrochimie contribue de manière significative à la valeur du port. La valeur du secteur industriel dans le port d’Anvers est estimée à plus de 4 milliards d’euros, un tiers pour le raffinage, deux tiers pour l’industrie chimique; ce secteur offre 25 000 emplois dont 1000 emplois directs. Fait remarquable, la plus-value dans la manipulation et le traitement des liquides en vrac. Ceci s’explique par l’introduction d’une technologie très spécialisée des citernes, autour de laquelle de nombreux processus semi-industriel ont été lancés. En outre, le secteur industriel est un des principaux utilisateurs de la plate-forme logistique du port. Anvers comme port de liquide en vrac, a évolué les cinq dernières années et est passé d’un port presque uniquement chimique à une plaque tournante importante pour les produits pétroliers. Ceci a été possible en attirant les grands centres européens d’entreprises énergétiques importantes. La force du port d’Anvers réside dans sa capacité sans congestion des deux côtés de l’Escaut. Le résultat annuel pour 2010 montre que nous réalisons 80 pour cent de notre trafic dans deux segments: les conteneurs et les liquides en vrac. Les développements futurs Reflex NR 1 2011 9 xxonMobil fficilement être L’industrie ‘ pétrochimique contribue de manière significative à la valeur ajoutée du port. ’ 10 Reflex N°1 2011 INTERVIEW Les piliers sur lesquels repose ‘industrielles, le port d’Anvers - activités maritimes et logistiques - offrent aux entreprises un avantage stratégique qu’ils ne trouvent nulle part ailleurs. ’ dans notre port vont encore renforcer ces segments, notamment des investissements privés et une deuxième écluse à la rive gauche.” Quelle est l’importance d’ExxonMobil pour le port ? “C’est évident: ExxonMobil est un des plus grands investisseurs dans le port. Ils ont investi récemment dans une nouvelle centrale de cogénération et une unité de désoufrage (voir p. 3). En ces temps de crise, ils ont continué à investir, ce que nous avons énormément apprécié en tant qu’autorité portuaire. ExxonMobil est également le principal employeur dans la production de carburants et numéro 7 dans la liste des principaux employeurs dans le port. Il est donc difficile de sous-estimer l’importance d’ExxonMobil pour le port. Ils ne sont pas seulement présents dans le secteur raffinerie mais grâce à leur part dans Fina Antwerp Olefins et leur propre production de plastique, ils sont également actifs dans l’industrie chimique downstream anversoise. En outre, Anvers est également pour ExxonMobil une plaque tournante logistique en Europe.” Selon vous en tant qu’autorité portuaire, quels changements sont à prévoir dans le secteur de la pétrochimie? “Nous nous attendons à ce que la concurrence du Moyen-Orient et de la Russie augmente dans l’industrie chimique et le raffinage. Nous sommes également convaincus que les acteurs actuels dans le secteur chimique peuvent sans conteste rivaliser avec ces régions en augmentant leur spécialisation, l’intégration et l’efficacité. Les trois piliers stratégiques sur lesquels se repose le port d’Anvers, l’industrie, les activités maritimes et la logistique, offrent aux entreprises un avantage stratégique unique qu’il n’y a sans doute pas moyen de trouver ailleurs. À l’avenir, le port d’Anvers continuera à utiliser ces trois mêmes piliers pour s’accroître.” Reflex N°1 2011 11 Vous prévoyez donc vous-même une extension. Comment cette expansion se justifie-t-elle vis-à-vis de l’environnement? “En termes de performances environnementales, un beau travail a été fourni ces dernières années. Tant par les entreprises que par l’administration portuaire elle-même, qui souhaite jouer dans ce domaine un rôle actif de premier plan. Les chiffres du Voka (Chambre de Commerce Anvers-Pays de Waas) montrent qu’en 2010 considérablement moins de polluants ont été émis qu’il y a 10 ans, bien que la production au cours de la même période ait augmenté de 10 pour cent. Sur une période de près de 30 ans, l’on peut même parler d’un doublement de la production alors que les émissions totales ont diminué de près de deux tiers. Il y a clairement une désolidarisation entre la croissance économique et la pression environnementale. Cette tendance ne fera que se poursuivre. Il est également important de citer les efforts des entreprises anversoises à aller plus loin que leurs obligations légales. Pour la première fois dans l’histoire du port d’Anvers, nous faisons en 2011 un rapport de développement durable. Ceci est une initiative de l’autorité portuaire, de la société Rive Gauche, organe réunissant Alfaport et Voka. Le but est de faire un rapport sur les best practices et des exemples qui peuvent servir d’inspiration, applicables par chacun pour faire du port, un port durable.” Comment voyez-vous la coopération néerlandoflamande dans le delta? “L’administration portuaire examine les possibilités de mettre en place à l’Est ou au Sud du port d’Anvers un terminal hinterland. Les conteneurs pourront y être centralisés pour être ensuite acheminés ou sortis du port. Nous n’excluons pas une collaboration avec Rotterdam; cela pourrait se traduire par des liaisons ferroviaires vers l’Europe orientale. Mais bien sûr, Zeebrugge peut également venir regrouper ses conteneurs chez nous.” Rotterdam se profile de plus en plus comme port énergétique. Quel atout Anvers met-il en avant? “Anvers est aujourd’hui de loin le plus grand centre pétrochimique d’Europe. Notre port va continuer à développer sa position de leader et son esprit innovant dans le domaine chimique. Le port d’Anvers a également l’ambition de prendre la position de tête au sein du groupe ‘Hamburg – Le Havre’ en matière de durabilité. Notre intention d’éditer un rapport de durabilité pour l’ensemble de la zone portuaire est une belle illustration de cette ambition. L’autorité portuaire s’investit également au maximum dans les énergies renouvelables. Sur la rive gauche, nous allons réaliser en collaboration avec des partenaires le plus grand parc terrestre d’éoliennes. Sur la rive droite, nous projetons de construire une grande centrale de biomasse.” En pleine période de crise, ‘ExxonMobil a continué à investir; en tant qu'autorité portuaire, nous l'avons énormément apprécié. ’ Tous ces projets peuvent-ils encore s’inscrire dans l’infrastructure? “Le désenclavement du port se trouve en haut de notre liste des priorités. En tant qu’autorité portuaire, nous avons prévu nous-mêmes les ressources financières nécessaires pour investir dans le développement des infrastructures portuaires et le développement du port. Jusqu’en 2025, nous prévoyons à cet effet 1,6 milliards d’euros. La Flandre investit grâce à son Masterplan Mobilité, dans une mobilité durable dans la région anversoise. Le port peut également y trouver des avantages. Ainsi, dans les années à venir, des travaux vont être réalisés pour ouvrir le ring d’Anvers ce qui améliorera considérablement la mobilité dans et autour d’Anvers. En outre, les ponts sur le canal Albert vont être surélevés ce qui fournira un stimulant supplémentaire au transport fluvial. Le surélèvement des ponts permettra aux navires fluviaux de superposer les conteneurs par quatre plutôt que par trois. D’autres partenaires participeront également pour rendre le port plus accessible. L’administrateur du réseau Infrabel par exemple travaille au tunnel ferroviaire Liefkenshoek qui ouvrira la connexion ferroviaire entre les deux rives de l’Escaut. Au niveau ferroviaire, le projet IJzeren Rijn (Rhin de fer) et un deuxième accès ferroviaire reste à notre ordre du jour. Cette année encore commencera la construction d’une deuxième écluse sur la rive gauche, ce qui permettra d’exploiter pleinement la capacité de cette région.” Vous voyez donc un avenir radieux pour le port d’Anvers? “Je n’ai bien sûr pas de boule de cristal, mais les prévisions générales annoncent que l’économie mondiale se rétablira après la crise financière. Nos chiffres pour 2010 pointent déjà dans cette direction. La part du trafic de liquide en vrac par rapport au total ne fera qu’augmenter. Nous sommes également déterminés à développer davantage notre port selon notre recette à succès basée sur les trois piliers (voir plus haut -red). Dans la zone de développement Saeftinghe, une zone de 1073 hectares sur la rive gauche que nous développerons dans les prochaines années, nous continuons de façonner notre réussite.” ■ 12 Reflex N°1 2011 NAM Une exploitation rendue économiquement rentable par la combinaison de techniques Le pétrole est de retour à Schoonebeek L es choses peuvent changer. Il y a longtemps, pendant une bonne partie du XXe siècle, la Drenthe du sud-est était le domaine des tourbiers. Entre bancs de sable et tourbières, se sont érigés quelques villages, parmi lesquels Schoonebeek. Lorsque l’industrie du charbon s’effondre, à partir des années 20 du siècle dernier, les tourbiers sont en proie à une grande misère. Les pompes à balanciercier Personne n’aurait pu imaginer à cette époque que Schoonebeek deviendrait à partir de 1946 l’une des communes les plus riches du pays. Trois ans auparavant, en 1943, la Société Pétrolière Batave découvre en effet du pétrole sous le hameau. Après la guerre, l’exploitation du gisement de pétrole récemment découvert reprend avec enthousiasme. En 1947, la NAM (Nederlandse Aardolie Maatschappij), Société Néerlandaise De pétrole qui est une joint venture d’Esso et de Shell, pompe jusqu’en 1996 environ 250 millions de barils de pétrole par pompes à balancier. À partir des années nonante, les pompes à balancier caractéristiques disparaissent lentement mais définitivement du paysage local; l’exploitation du champ pétrolier n’est plus économiquement rentable. Au centre du village, une pompe à balancier rappelle les heures de gloire d’antan. Des puits horizontaux En 2011, les temps anciens reprennent vie au pays de la Drenthe. Fin janvier, Maxime Verhagen ministre des affaires économiques, de l’agriculture et de l’innovation (EL&I) a donné le coup d’envoi de la nouvelle exploitation pétrolière sur le champ de Schoonebeek. Fin 2007, la NAM a pris la décision en collaboration avec son partenaire Energie Beheer Nederland (EBN), d’extraire à nouveau du pétrole à Schoonebeek. EBN participe à hauteur de 40 pourcent dans les finances du projet. Joost Van Roost, présidentdirecteur d’ExxonMobil Benelux, est content de cette exploitation renouvelée. “Pour ExxonMobil, la NAM est importante du point de vue du gaz naturel mais aujourd’hui à nouveau également pour le pétrole. Schoonebeek a une riche histoire. Nous sommes fiers de la NAM et de tous les collaborateurs de la NAM pour cette nouvelle exploitation du pétrole.” La ré- extraction est possible grâce à de nouvelles techniques. Celles-ci permettent aux plus grands gisements de pétrole dans le nord-ouest du continent Reflex N°1 2011 13 Pendant des décennies, les pompes à balancier ont dominé l’horizon de Schoonebeek. Celles-ci ont quasiment disparu, mais le pétrole est remonté à la surface dans ce village de Drenthe. Une combinaison de techniques innovantes a rendu l’extraction du pétrole à nouveau économiquement rentable. Les habitants accueillent avec joie le retour de la NAM. “Schoonebeek est à nouveau sous les projecteurs. Cela touche les gens d’ici.” uropéen d’être à nouveau exploités de façon rentable dit le directeur e des communications de la NAM , Hans Jansen. “Une combinaison de puits horizontaux et d’injections de vapeur à basse pression devraient mener à une production de 100 à 120 millions de barils de pétrole au cours des 25 prochaines années. Les 73 nouveaux puits, répartis sur 18 sites de production, sont forés horizontalement dans le champ. Cela se produit à une profondeur de six à neuf cent mètres. Les puits horizontaux sont beaucoup plus en contact avec la roche pétrolifère que les anciens puits verticaux. Voilà pourquoi plus de pétrole peut surgir par puits actuellement.” Injection de vapeur Complication connexe de l’extraction du pétrole : À cause de sa forte concentration en paraffine (un type de cire de bougie) le pétrole de Schoonebeek est dur et visqueux, et il se solidifie à basse température. C’est pour cela que la NAM injecte de l’eau ultra pure chauffée jusqu’à la vapeur sous faible pression dans la roche, explique Hans Jansen. “Cela rend le pétrole présent dans la roche plus liquide. En surface, une usine de traitement sépare l’eau du pétrole extrait. Le pétrole est ensuite transporté vers la raffinerie de BP Lingen en Allemagne. Le reste de l’eau est injecté dans les champs de gaz vides à Twente.” La vapeur nécessaire au projet provient d’une centrale de cogénération. La centrale fournit également de l’électricité. “La puis- sance produite est comprise entre 120 et 160 mégawatts, égale à la consommation de Groningen. Environ un dixième de cette production est destiné à notre usage propre, les autres nonante pour cent sont réinjectés dans le réseau public”, explique Hans Jansen. Les percées technologiques sont essentielles pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux futurs, complète Joost Van Roost. “Auparavant, le pétrole pouvait être extrait du sol par des pompes à balancier mais ceci n’était plus rentable. Grâce aux nouvelles technologies, le pétrole peut à nouveau être extrait. Une centrale de cogénération ultramoderne fournit la vapeur nécessaire et l’électricité. Très efficace au niveau énergétique et avec un minimum d’émissions de CO2.” Le pétrole reste une source majeure d’énergie, prévoit M. Van Roost. “Alors que le gaz est le combustible pour créer de l’électricité, les produits pétroliers seront là pour le transport. Il n’y a provisoirement pas d’autre alternative rentable applicable à grande échelle. Schoonebeek est donc un bon développement.” 14 Reflex N°1 2011 NAM Pas de signes de ‘résistance. ’ Large interdépendance Là où dans le temps, les pompes à balancier et les tours d’entretien dominaient le paysage autour de Schoonebeek, c’est aujourd’hui surtout les quinze kilomètres de conduites d’eau et de pétrole qui attirent le regard. Même Schoonebeek est à nouveau, après des années de calme relatif, un centre d’intérêt dynamique dans la région. Au plus fort de la production de pétrole d’après-guerre, dans les années quatre-vingt, la NAM occupait à Schoonebeek près de 650 personnes. Selon les estimations, trois quarts de la population était directement ou indirectement impliquée dans la NAM. Chaque employé NAM permettait à quatre autres d’avoir du travail. De nombreuses entreprises locales, depuis le forgeron du village jusqu’aux grutiers, bénéficiaient de la présence de la NAM. Cette période de gloire ne reviendra probablement pas. Pourtant, la plupart des habitants de Schoonebeek saluent le retour de la NAM, qui selon ses propres dires investit des centaines de millions pour rendre possible la ré-extraction pétrolière. Ce sont surtout les fournisseurs et les entreprises de transport qui profitent du retour du groupe pétrolier. Bien sûr, les aspects techniques et commerciaux restent essentiels mais en cas de compétence identique, les sous-traitants de la région ont priorité sur les étrangers. Les supermarchés et les restaurants locaux font également de bonnes affaires. Coup de projecteurs La NAM n’a donc pas dû faire beaucoup d’efforts pour gagner la sympathie de la population Schoonebeekoise, raconte Hans Jansen. “Nous n’avons remarqué aucune résistance de la part de la population. Au départ du projet, les journalistes ont fait de grands efforts pour trouver un habitant mécontent, mais n’y ont pas réussi.” Cela indique, selon M. Jansen à quel point le lien entre la NAM et les villages existe encore. “La ré-extraction du pétrole était dans tous les journaux, d’un seul coup le village est de nouveau sous le coup des projecteurs. Cela émeut les gens d’ici. À cela s’ajoute que ce projet va redonner un élan économique majeur. Dans une région qui n’est pas connue pour son grand développement économique, ceci est très bien accueilli.” Visage social Malgré les liens traditionnellement forts avec les habitants de Schoonebeek, la NAM a énormément investi dans une bonne relation avec la communauté, souligne M. Jansen. “Dès les premières esquisses sur la planche à dessin, nous avons investi dans une communication claire. Qu’allons-nous faire? Quel est le calendrier? Qu’est-ce que les habitants vont percevoir? Tous ces points ont été sujets à communications permanentes.” En outre, la NAM a selon M. Jansen régulièrement démontré son côté social. “Fin de l’été, nous avons notamment organisé des visites guidées pour environ 1800 invités, suivies d’un barbecue. Au cours de l’hiver dernier très rude, nous avons fait construire une petite patinoire derrière le centre commercial. Et pour la nouvelle année, tous les Schoonebeekois ont reçu un bon d’échange pour des beignets gratuits à aller chercher chez le boulanger local. La NAM estime logique de prendre ce genre d’initiative pour renforcer les liens avec Schoonebeek et les maintenir.” ExxonMobil estime que la responsabilité sociale est une priorité absolue, explique Joost Van Roost. “Au cours de ces dernières décennies, la NAM a construit une confiance et Schoonebeek est un exemple de concordance de tous les intérêts. La NAM a créé une étroite collaboration entre l’industrie, le gouvernement et la population locale.” Village pétrolier par excellence Aujourd’hui, le pétrole coule déjà dans les conduites mais le projet de lancement est toujours en cours. La NAM sera encore occupée toute l’année 2011 à préparer entièrement l’installation pour l’exploitation. Des 73 puits prévus, environ 60 ont déjà été effectivement forés; la centrale thermique tournera à plein rendement en 2012. Si l’exploitation du champ se passe comme prévu, le champ pétrolifère de Schoonebeek sera encore plein à plus de la moitié dans 25 ans. Sur un total d’un milliard de barils de pétrole qui se trouvaient à l’origine dans le champ Schoonebeekois, il en restera encore environ 600 millions; qui ne sont pas exploitables dans l’état actuel des techniques. L’histoire a déjà démontré néanmoins que l’on peut s’attendre à des surprises. Le statut de Schoonebeek comme village pétrolier des Pays-Bas tiendra en tout cas encore fièrement pour les prochaines décennies. ■ QUARTIERS Reflex N°1 2011 15 Les enfants du primaire devraient être en mesure d’aller à vélo à l’école en toute sécurité. La visibilité est d’une grande importance. De nombreux accidents se produisent surtout pendant les mois sombres de l’hiver. Près de l’usine de polymères d’ExxonMobil, dans la région flamande de Meerhout, Laakdaal et Geel, la police mène une action pour rendre le vélo plus sûr. ExxonMobil soutient de tout coeur cette initiative. Sécurité sur la route avec casque et gilet fluo �M et ton casque et ton gilet fluo’ est une campagne à grand succès. Cette action incite les enfants à porter un gilet fluorescent et un casque quand ils roulent à vélo. Auparavant, il n’y avait que 18 pourcent des enfants du primaire qui portaient un gilet fluo pour aller à l’école, ils sont aujourd’hui 87 pourcent. “On voit clairement plus de fluo en rue”, déclare fièrement Jos Delarbre. Il est responsable de la politique de prévention dans la zone de police Geel, Laakdal et Meerhout. Le secret du succès est selon Jos Delarbre la récompense. “Nous avons donné au 4000 élèves de l’école primaire une carte d’autocollants vierge. Celui qui va à l’école avec un gilet fluo reçoit un autocollant. S’il porte également un casque, il en reçoit deux. Grâce à ces autocollants, les enfants peuvent gagner des prix.” Le succès de l’épargne Cela commence par une glace, mais celui qui épargne davantage recevra une carte d’entrée pour le cirque ou le zoo et une carte d’épargne pleine peut être échangée contre une carte d’entrée au parc d’attractions Bobbejaanland. Ici et là, les enfants reçoivent des gadgets amusants. ExxonMobil a notamment fourni des sacs de piscine fluorescents. En mai aura lieu la grande manifestation de clôture qui mettra encore une fois à l’honneur les enfants et les classes qui ont récolté le plus d’autocollants. “D’habitude, l’on Jos Delarbre de la police de Meerhout entouré des enfants de l’école primaire qui participent à l’action ‘Met ton casque et ton gilet fluo’. remarque que l’effet d’une action sur la sécurité routière s’estompe avec le temps. Ici, les enfants visent la carte pleine. On les voit même descendre du bus scolaire le casque sur la tête”, raconte M. Delarbre. De l’attention pour la sécurité ExxonMobil soutient vivement ce projet. L’attention pour la sécurité n’est en effet pas seulement importante au sein de l’usine mais également à l’extérieur. “De nombreux collaborateurs vivent avec leurs familles dans ces communes” explique le directeur de l’usine M. Jean Van Praet. “Une action telle que ’Met ton casque et ton gilet fluo’ s’y intègre parfaitement.” Jos Delarbre espère que cette action aura une suite l’année prochaine. “Peut-être à plus grande échelle encore. De nombreux corps s’y intéressent. Nous avons même attiré l’attention des politiciens nationaux.” ■ 16 Reflex N°1 2011 SECURITE ET ENVIRONNEMENT “La sécurité avant tout”, telle est la devise de la sécurité pour ExxonMobil, un thème toujours d’actualité. Suite à l’incendie de Chemie-Pack à Moerdijk (Pays-Bas), au début janvier de cette année, la sécurité dans les entreprises chimiques a retenu l’attention des médias. Dans ce domaine, ExxonMobil affiche de bons résultats. L’année 2010 s’est révélée l’une des meilleures pour toutes les usines chimiques du Benelux, en matière de sécurité; aucun incident devant faire l’objet d’un rapport n’est survenu dans les usines de polymères d’Anvers, ni à Meerhout Polymers ni encore dans l’usine d’aromatiques de Rotterdam. Thomas Deman, directeur de l’usine d’aromatiques: “La sécurité est surtout une question d’attention, d’attention et encore d’attention” Reflex N°1 2011 17 T homas Deman, depuis l’an dernier directeur de l’usine d’aromatiques (RAP), précise non sans fierté: “La RAP a réalisé une très bonne année, tant en matière de sécurité que d’environnement. Il est compréhensible que le public ait été choqué, après l’incendie de Moerdijk, mais il n’y a aucune raison de paniquer. Heureusement, les contrôles, aussi bien internes qu’externes, ont prouvé que nos systèmes fonctionnent parfaitement. “Mais Thomas Deman lance également un avertissement: “Nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Si nous sommes en mesure de réaliser une telle performance sur une année, cela doit également être possible pour une plus longue période.” Particulièrement dynamique Thomas Deman a vu la RAP, l’usine qui se trouve sur le même terrain que la raffinerie de Rotterdam-Botlek, devenir ces dernières décennies l’une des plus grandes usines d’aromatiques au monde. La capacité de production de paraxylène a augmenté de 25 pour cent en 2010, et celle du benzène de 20 pour cent. Le paraxylène est une matière première servant entre autres à la fabrication de bouteilles en plastique, tandis que le benzène est un élément de base pour des produits tels que le nylon et le polystyrène. Outre la RAP, ExxonMobil dispose d’usines chimiques au Benelux, à Virton, Anvers, Meerhout, au port de Rotterdam et à Kerkrade. “La RAP est une organisation dynamique”, affirme Thomas Deman. “Cela est apparu au cours des dernières années, lors du Turnaround, la transformation radicale axée sur la croissance et une maintenance d’envergure. Cela a imposé une forte pression à l’organisation. C’est pourquoi il était important qu’en 2010, nous puissions totalement nous consacrer à des aspects fondamentaux, tels que la sécurité et la fiabilité.” “La responsabilité est l’affaire de tous” Selon Thomas Deman, chacun au sein d’ExxonMobil est responsable de la mise en œuvre de la sécurité. “Notre devise est la suivante: “If you see something, say something”. Notre vision en matière de sécurité est claire: aucun incident n’est acceptable. Il faut immédiatement remédier à toute situation dangereuse.” Au sein d’ExxonMobil, l’OIMS (Operations Integrity Management System) est le principal système en matière de sécurité, de santé et d’environnement. “L’OIMS est continuellement contrôlé et amélioré. Nous effectuons chaque année un contrôle interne et une fois tous les trois ans, un contrôle est réalisé par des instances externes. À cet effet, nous invitons aussi régulièrement des représentants des pouvoirs publics. Ainsi, en février 2010, l’entreprise a réalisé un audit BRZO (Besluit Risico Zware Ongevallen - Décret Risque d’Accidents Majeurs). Thomas Deman: “Là aussi, nous avons impliqué l’Inspection du travail, le Service environnemental DCMR et les pompiers. Partage des connaissances et de l’expérience “Il convient de partager l’expérience et les connaissances en matière de systèmes de sécurité”, estime Thomas Deman. “Cela s’inscrit aussi dans la prise de responsabilités. C’est pourquoi nous sommes membres de Deltalinqs et de la VNCI. “ Deltalinqs défend les intérêts des entreprises logistiques et industrielles de la zone portuaire et industrielle de Rotterdam, tandis que la VNCI (Association de l’Industrie chimique néerlandaise) est une organisation sectorielle. “Pour le développement d’un système standard de gestion de la sécurité pour ses membres, Deltalinqs a bien étudié l’OIMS”, affirme Thomas Deman. À partir de la VNCI, la RAP participe par ailleurs au programme Responsible Care. Il s’agit de l’initiative bénévole de l’industrie chimique mondiale, destinée à coopérer, par le biais d’associations nationales, à l’amélioration des performances en matière de santé, de sécurité et d’environnement. Thomas Deman: “Au sein d’ExxonMobil, nous avons par exemple un Responsible Care Award. En 2010, la RAP a remporté ce prix interne pour No oil to sewer. Grâce à une vigilance accrue et à des réparations immédiates, nos collaborateurs veillent à ce qu’il n’y ait pas d’écoulement d’hydrocarbures dans les égouts.” Un pas en matière d’efficacité énergétique Dans le domaine de l’efficacité énergétique également, ExxonMobil a franchi de grandes étapes ces dernières années. “Nous émettons 15 pour cent de moins de CO2 qu’il y a trois ou quatre ans. Et notre émission de benzène, qui était déjà faible, a diminué encore de 60 pour cent ”, explique Thomas Deman. Ces bons résultats de la RAP sont le fruit du progrès technologique, dont la forte réduction des émissions dans le parc de cuves. “Bien entendu, nous nous informons continuellement des évolutions, mais le Service environnemental DCMR émet également des suggestions. Et nous y prêtons une oreille attentive.” Et plus encore: le respect de la règlementation et de la législation est une seconde nature pour ExxonMobil et ses collaborateurs. Thomas Deman: “La priorité absolue est accordée à la santé et à la sécurité du personnel et des personnes aux alentours de l’entreprise, ainsi qu’à l’environnement. Présenter un leadership en ce domaine est une condition sine qua non pour poursuivre nos activités.” ■ 18 Reflex N°1 2011 PANORAMA Un survol des informations ExxonMobil dans le monde Année de la chimie Du dentifrice et des téléphones mobiles à des solutions durables pour la production mondiale de nourriture: la chimie joue un rôle essentiel dans notre vie quotidienne. Pour accentuer la force d'innovation de la chimie, Les Nations Unies ont proclamé 2011 Année internationale de la chimie. Le Collège Helinium gagne le Sci-Tech Challenge des Pays-Bas Le but de cette année thématique est d'augmenter l'estime publique pour la chimie et de stimuler l'intérêt des jeunes pour la chimie. Une connaissance croissante de la chimie mène en permanence à la découverte des nouveaux principes et applications. C'est ainsi que les chimistes jouent un rôle important dans des domaines qui déterminent la qualité de notre vie sur la terre, comme l'air pur, l'alimentation saine et l'énergie durable. Une voiture légère sous la forme aérodynamique d’une goutte. C’est avec ce projet que les étudiants du Collège Helinium de Hellevoetsluis ont gagné la première édition du Sci-Tech Challenge des Pays-Bas. Selon le jury, leur véhicule était la réponse la plus innovante aux problèmes énergétiques et environnementaux mondiaux. Au cours de la finale du Challenge Sci-Tech, le 15 février à Rotterdam, le collège Helinium a laissé derrière lui cinq autre équipes grâce à sa ’goutte’. Le jury a été surpris par la grande qualité des participants: “Leurs plans étaient très innovants et d’une haute qualité technique”, explique le membre du jury Arie Bosman, ancien directeur Regional Manufacturing d’Exxon Mobil. “Depuis un concept complet de création d’énergie dans l’espace jusqu’à un abonnement énergétique qui espérons-le, soit commercialement viable, parce que c’est important.”. Technique et sciences en pratique Les initiateurs du Sci-Tech Challenge sont Young Achievement-Young Enterprise (JA-YE) -représenté aux Pays-Bas par ‘Jong Ondernemen’ - et ExxonMobil. L’objectif est de permettre aux jeunes de réaliser l’importance des sciences et de la technologie dans la vie quotidienne. Le Sci-Tech Challenge est un programme multi-annuel européen pour les élèves de 15 à 18 ans. Les jeux en ligne, ateliers, conférences, visites dans les classes et les défis, ont pour objectif d’intéresser les jeunes à une carrière scientifique. Un objectif complémentaire est d’apprendre aux jeunes à réfléchir consciemment aux enjeux mondiaux de l’approvisionnement énergétique. Challenge international Six participants du Challenge néerlandais peuvent aller à la finale européenne regroupant les meilleurs étudiants des pays participants (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, Norvège et le Royaume-Uni). Le Challenge international se déroulera les 11 et 12 avril à Bruxelles. ■ Portes Ouvertes Tant en Belgique qu'aux Pays-Bas, se déroulent cette année différentes activités sur le thème de la chimie. Le 21 mai, Jour de la chimie, de nombreuses entreprises chimiques ouvriront leurs portes au grand public. En Belgique, les riverains de APP (Antwerpse Polymerenfabriek ) d'ExxonMobil à Zwijndrecht pourront visiter l'entreprise. Au cours du même week-end, 60 autres entreprises offrent également la possibilité de jeter un regard dans les coulisses. Aux Pays-Bas, l'usine de films ExxonMobil de Kerkrade ouvre ses portes aux personnes intéressées. Les visiteurs pourront voir comment sont fabriqués les films d'emballage pour divers produits alimentaires (biscuits, chips et friandises). ■ Reflex N°1 2011 19 Les lubrifiants Esso disparaissent des rayons Dorénavant ExxonMobil ne présente plus que Mobil comme nom de marque pour ses lubrifiants. Au cours de l’année, l’huile de moteur Esso disparaîtra des rayons. Les stations-service continueront bien entendu à porter le nom de la marque Esso pour les carburants. “Nous avons choisi une seule marque pour rendre l’image plus cohérente au client et faciliter son choix”, explique Yves Van der Sypt, Automotive Manager Benelux. “Jusqu’à présent le client avait le choix entre Mobil et Esso, mais les gammes des deux marques se recoupaient en partie.” Dans la nouvelle situation, ExxonMobil ne présentera plus que les marques Mobil 1 et Mobil Super comme lubrifiants. Mobil 1, le produit-phare d’ExxonMobil, est une huile de moteur entièrement synthétique. La gamme Mobil Super offre plus de types: 3000, huile entièrement synthétique, 2000, huile semi-synthétique et 1000, l’huile minérale. ■ La construction de l’usine d’hydrogène Air Products progresse régulièrement L’horizon de Rotterdam Botlek a changé. La construction de l’usine d’hydrogène a atteint son point le plus élevé - 60 mètres - avec le placement du flambeau. Roel Ebus, Project Venture Manager chez ExxonMobil à Rotterdam explique: “La raffinerie a pratiquement achevé la construction des installations. La période de construction s’est déroulée en toute sécurité. Il nous reste juste à rendre opérationnelles les conduites en acier. Notre personnel de la raffinerie recevra d’ici peu les formations sur les changements procéduraux et opérationnels. Pour ces derniers, nous faisons appel à un simulateur de processus qui reflète le nouveau dynamisme de notre raffinerie. À la fin de l’année, nous nous attendons a être entièrement intégré.” Un échange efficace Comment fonctionne cette intégration? La raffinerie transforme le mazout pour le Flexicoker qui produit beaucoup de gaz combustible. Auparavant, ce gaz allait dans les installations de combustion. Air Products transforme une partie de ce gaz en hydrogène. Cet hydrogène est utilisé par ExxonMobil pour craquer le pétrole et le désoufrer pour la production des combustibles plus propres. À l’inverse, l’usine d’hydrogène rend la chaleur à la raffinerie sous forme de vapeur. Ainsi naissent une synergie et une efficacité énergétique optimales. ■ 20 Reflex N°1 2011 Perspectives énergétiques 2011 Rôle croissant du gaz naturel À quoi ressemblera le marché énergétique mondial en 2030? Chaque année, il paraît une nouvelle édition des Perspectives énergétiques d’ExxonMobil. L’édition de 2011 prévoit un rôle croissant du gaz naturel. L a réussite d’un approvisionnement énergétique mondial durable dépend de la disponibilité de suffisamment de sources d’énergie économiquement rentables. Elles doivent répondre à plusieurs critères: être disponibles à grande échelle, être fiables, abordables et polyvalentes et permettre une production et une utilisation responsables. Cela exige le développement et l’application de technologies nouvelles, des investissements technologiques et infrastructurels considérables, ainsi que des partenariats et une coopération internationales ”, affirme Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil. ExxonMobil renouvelle chaque année les Perspectives énergétiques: Un regard à l’horizon 2030, à partir d’analyses actuelles sur l’approvisionnement énergétique mondial, de la demande et des émissions relatives des gaz à effet de serre. Les Perspectives énergétiques étudient la demande énergétique dans une centaine de pays et une quinzaine de secteurs. Les chercheurs d’ExxonMobil étudient également les évolutions économiques et démographiques probables, la politique gouvernementale et le progrès prévu en matière de technologie et d’efficacité énergétique. Selon les prévisions, la demande énergétique mondiale augmentera de 35% en 2030, par rapport à 2005. Le pétrole, le gaz naturel et le charbon resteront les principales sources d’énergie; ces types d’énergie sont effet disponibles, polyvalents, abordables et accessibles à grande échelle. En 2030, ils fourniront encore presque 80% de l’énergie mondiale, soit une légère baisse par rapport à aujourd’hui. Demande énergétique mondiale par combustible Reflex N°1 2011 21 L'approvisionnement de gaz naturel Augmentation de l'approvisionnement en gaz par rapport à 2005 Rôle croissant du gaz naturel Le gaz naturel deviendra le carburant essentiel et son rôle augmentera le plus rapidement. Il est disponible en abondance, polyvalent et présente des avantages économiques, en tant que carburant à combustion propre pour la production d’électricité. Au cours des 200 dernières années, le gaz naturel est passé d’un carburant local utilisé pour les lampes à gaz et les appareils simples à une vaste source d’énergie, aux applications mondiales les plus diverses. Todd Onderdonk: “Le gaz naturel nous fournit une solution avantageuse et concurrentielle, permettant de répondre à la demande énergétique mondiale croissante et à la baisse des émissions. Le gaz naturel est disponible en abondance, propre et efficace. Il fournit actuellement plus de 20 pour cent de la demande énergétique mondiale. Nous prévoyons que le gaz jouera un rôle encore plus important et répondra à plus de 25 pour cent de la demande énergétique. Il détrônera ainsi le charbon en tant que deuxième principale source d’énergie mondiale. Le gaz naturel non conventionnel représente la source de gaz naturel mondiale à croissance la plus rapide. Il est produit par l’utilisation conjointe de technologies nouvelles et existantes, permettant aux producteurs d’atteindre économiquement les réserves qui se trouvent dans les roches dures, les roches schisteuses friables et le méthane des lits de charbon. D’après les prévisions, la part du gaz naturel non conventionnel sera multipliée par cinq entre 2005 et 2030. 22 Reflex N°1 2011 Perspectives énergétiques 2011 Transport Au-delà de 2030, la demande de carburants de transport augmentera considérablement, en conséquence d’une demande énergétique croissante du secteur du transport commercial, de la circulation routière, aérienne, fluviale et ferroviaire. La demande énergétique pour le transport commercial augmentera vraisemblablement de 30 pour cent environ, en Amérique du Nord et en Europe, et de plus de 100 pour cent en Asie du Sud-Est. Simultanément, la demande énergétique pour les véhicules personnels restera en général identique au-delà de 2030, malgré l’augmentation du parc automobile mondial d’environ 400 millions de véhicules, notamment en raison de la hausse en Asie du Sud-Est. Malgré le fait que plus de voitures seront sur les routes, la consommation de carburant restera environ la même, car, au fil du temps, moins de carburant sera nécessaire, en raison de l’amélioration des moteurs à combustion traditionnelle et de la part croissante de véhicules modernes (comme les modèles hybrides). Demande énergétique du secteur du transport par région Pays membres ou non de l’OCDE En 2030, la demande énergétique mondiale sera de presque 35 pour cent supérieure à celle de 2005. Mais cette hausse n’est pas uniforme partout dans le monde. À cet effet, nous devons observer la répartition entre les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ceux qui n’en font pas partie. Les tendances de ces deux groupes sont très différentes. La croissance économique mondiale se poursuivra au-delà de 2030, mais la croissance sera la plus rapide dans les pays n’appartenant pas à l’OCDE. En conséquence, ces pays prendront une part croissante de la demande énergétique à leur compte. Au contraire, dans les pays de l’OCDE, la consommation énergétique restera environ la même au-delà de 2030. Même si la population et les économies s’y développent, la demande énergétique croissante sera compensée par les améliorations constantes de l’efficacité énergétique, selon les prévisions. Reflex N°1 2011 23 Demande énergétique des pays de l'OCDE CO2 Les émissions mondiales de CO2 augmenteront d’en moyenne 1 pour cent par an entre 2005 et 2030. L’augmentation des émissions sera considérablement plus faible que la croissance prévue de la demande énergétique totale (environ 1,2 pour cent par an). L’on s’attend à ce que vers 2030, les émissions de CO2 aient retrouvé le niveau de 1980. Une diminution considérable, si l’on considère que les économies auront environ doublé par rapport à 1980 et que la population aura augmenté d’environ 30 pour cent. Todd Onderdonk : “D’une part, il faudra répondre au besoin d’une énergie fiable et abordable, pour soutenir la prospérité croissante et d’autre part, l’on observera une baisse des émissions, une performance que fourniront conjointement les hommes et l’industrie. C’est le résultat d’un développement commun de l’efficacité énergétique et d’une mutation vers une production et une consommation de carburants utilisant moins d’hydrocarbures, y compris le gaz naturel.” ■ Vous trouverez la version intégrale – en anglais – des Perspectives énergétiques sur www.exxonmobil.com. Vous pouvez en commander un exemplaire par e-mail à [email protected] Demande énergétique des pays non OCDE Outlook for Energy au Benelux Todd Onderdonk s'est rendu en février à Bruxelles et à La Haye pour commenter l'Outlook for Energy. Johan Scharpé, manager relations externes Belgique & Luxembourg : "L'Outlook accentue cette année l'importance des carburants pour le secteur des transports. Sur la raffinerie d'Anvers, nous avons largement investi au cours des dernières années dans la nouvelle installation de désoufrage. Nous tenons compte ainsi de la demande grandissante de gasoil plus propre.' (renvoi de page vers article HPHT) Remko Kruithof, manager Public and Government Affairs Benelux : "ExxonMobil prévoit un rôle grandissant pour le gaz naturel, comme combustible fossile plus propre et plus payable pour les centrales d'électricité et pour l'industrie. Aux Pays-Bas, nous avons une participation dans la NAM pour la production de gaz. L'Outlook accentue la nécessité de développer toutes sources d'énergie disponibles et de continuer à s'investir à fond dans l'efficacité énergétique. Aux Pays-Bas, le champ de pétrole dans Schoonebeek a récemment été remis en fonctionnement (renvoi de page à l'article schoonebeek]. À Rotterdam, un surplus d'efficacité énergétique est obtenu par l'intégration de notre raffinerie avec la nouvelle usine d'hydrogène de Air Products." 24 Reflex N°1 2011 PRESENTATION Socialement concerné et curieux, voilà ce qui caractérise Roel Bekker. Après une longue et fructueuse carrière au sein du gouvernement, il a rejoint le conseil des commissaires d'ExxonMobil. Une entreprise qu'il a d'abord dû apprendre à connaître. "Comme beaucoup de mes collègues, je connaissais à peine ExxonMobil. Inversément, les entreprises ne comprennent souvent pas comment fonctionne le gouvernement. Je pense que je peux y contribuer. Interview de Roel Bekker, nouveau membre du Conseil des Commissaires ‘ExxonMobil et le gouvernement se ressemblent’ N ous retrouvons Roel Bekker, professeur en relations du travail lors d'une visite à l'usine Lube Oil Blending de Pernis, l’usine rotterdamoise de mélange de lubrifiants d'ExxonMobil. La directrice de l’usine Gerda Schultz le salue et lui explique son site. Après la visite, nous faisons amplement connaissance avec le nouveau commissaire. Quelle est votre impression de cette entreprise? “Il y a deux histoires totalement différentes à raconter à propos d’ExxonMobil. A mon petit-fils, j’explique l’histoire simple, celle des processus de fabrication. L’on extrait du pétrole de la terre, on le met dans un grand appareil, il en sort du pétrole avec lequel les voitures peuvent rouler. Cette histoire est bien plus simple que celle du gouvernement qui s’étend de l'organisation d'une guerre à la gestion de l’environnement. D’autre part, ExxonMobil est excessivement complexe et très innovant. Rien que dans une petite entité comme cette usine de lubrifiants, interviennent déjà de nombreux éléments différents. Tels que les développements technologiques, une logistique complexe et la collaboration avec les sous-traitants et les clients." Comment voyez-vous ExxonMobil avec votre passé dans les affaires publiques? "Au niveau mondial, ExxonMobil joue un rôle central dans l'approvisionnement énergétique. Si quelque chose ne devait pas fonctionner correctement, cela pourrait avoir de grandes conséquen- ces pour la société. C'est pourquoi, nous nous félicitons de l'accent continu mis sur la sécurité, la sécurité, la sécurité. On voit à bien des égards que c'est une société américaine: une gestion rigoureuse, avec des normes élevées qui sont strictement appliquées. Le gouvernement peut en tirer des leçons. ExxonMobil est également hiérarchique et - si vous le souhaitez - bureaucratique. Ce en quoi je retrouve une similitude avec le gouvernement. Dans les deux cas: c'est une bonne chose. En tant que citoyen, vous désirez qu'une entreprise pétrochimique comme par exemple le service des impôts, travaillent de manière méticuleuse. Au cours de mes débuts chez ExxonMobil, d'autres parrallèles m'ont encore frappés entre le gouvernement et ExxonMobil: une grande intégrité, la sobriété, l'efficacité et un fort accent sur le contenu". L'industrie a besoin d'une politique gouvernementale fiable à long terme. Que dites-vous? "Mon souhait est encore plus large. Cela commence en effet par un pays fiable, des gens dignes de confiance, des compromis et Reflex N°1 2011 25 Profil Qui est Roel Bekker? Après des études de droit à Groningen, Roel Bekker (1947) a travaillé au ministère VROM. Il y a travaillé notamment comme coordonnateur de l'aide au logement à Amsterdam et directeur ingénieur principal et inspecteur du Logement social dans la région NoordHolland. En 1984, M. Bekker devient conseiller et en 1985, secrétaire-général faisant fonction (SG) du VROM. En 1992, il interrompt sa carrière publique pour devenir senior partner chez Twynstra Gudde. Six ans plus tard, il revient au gouvernement national en tant que SG au ministère VWS. En 2007 il devient SG pour le renouvellement de la fonction publique. Cette même année il est nommé professeur de relations du travail auprès du gouvernement (Chaire d'Albeda), Université de Leiden. Prof M. Roel Bekker est devenu en 2010 conseiller spécial au 'Algemene Bestuursdienst'. On ne construit ‘pas une usine sur un volcan, au sens propre comme au sens figuré. ’ 26 Reflex N°1 2011 PRESENTATION Visite guidée dans l'usine de lubrifiants à Rotterdam Une visite guidée avec la Manager de l'usine Les clients sont très variés. Historiquement, sans avoir été inspecté et approuvé. Mais égale- Gerda Scultz nous livre un trésor d'informations nous avons de nombreux clients dans le port de ment grâce au service et aux conseils. Pernis a sur l'usine Lubes à Pernis. Gerda Shultz: "Au Rotterdam, mais Pernis désert également les par exemple son propre Signum Lab,un labo- sens propre, ceci n'est pas une usine chimique. secteurs agricole, des machines et des trans- ratoire qui réalise des analyses d'échantillons Nous agitons, mélangeons et cuisons l'huile et ports, parmi lesquels Caterpillar, Toyota et Volvo. d'huile.Le client envoie un flacon d'huile au les autres ingrédients pour en faire des produits laboratoire, les employés du laboratoire exécu- sur mesure pour nos clients". Ces produits Plus-value pour le client tent ensuite une série de tests. La composition varient, de l'huile moteur robuste pour moteurs L'usine de mélange de lubrifiants est donc en de l'huile permet aux analystes de nombreuses de machines jusqu'aux lubrifiants extrêmement contact direct avec les clients, contrairement à déductions : y a-t-il de l'usure du moteur ? Y raffinés pour les éoliennes. Les volumes produits la plupart des autres installations d'ExxonMobil. a-t-il peut-être de l'eau de mer dedans ou des quotidiennement à Pernis sont élevés. Il n'y a Gerda Shultz est d'accord: "nous sommes la particules d'aluminium des roulements ? Et qu'en France qu'ExxonMobil a une plus grande ligne business la plus orientée vers la vente et est-ce que la composition de l'huile est encore usine Lubes. Le site de Pernis ne produit que des le marketing. Notre production est entièrement optimale pour les prestations souhaitées ? Les huiles minérales. Les lubrifiants synthétiques fonction des prévisions de nos vendeurs." La clients peuvent suivre les résultats des analyses sont importés à Pernis en provenance de sites direction de l'usine et toute l'équipe fournisse la on line et reçoivent un conseil sur mesure. Gerda ExxonMobil de France et de Finlande. "Nous plus-value à ce client. Bine sûr grâce à la qualité Shultz: "et si le client souhaite une analyse des pouvons livrer 1.100 sortes de produits, dont 350 des produits, qui sont contrôlés de façon très tendances mensuelles, nous pouvons également sont fabriqués par nous", explique Gerda Shultz. stricte. Pas un seul fût ne peut quitter les lieux le lui fournir." Reflex N°1 2011 27 ExxonMobil a une ‘gestion rigoureuse, avec des normes élevées qui sont strictement appliquées. Le gouvernement peut en tirer des leçons Un ‘snake pit’ relie les citernes de l'usine aux camions et aux navires. En haut à droite: Gerda Shultz, directrice de l'usine accompagne Roel Bekker dans sa visite. ’ des circonstances fiables. Il ne faut pas construire une usine sur un volcan, au sens propre comme au sens figuré. Dans ce domaine, le gouvernement joue évidemment une rôle important. Mais pas le seul rôle, ceci est un malentendu courant. Tout le monde a les yeux rivés sur le gouvernement, surtout quand cela va mal. Il faut néanmoins aussi que l'on y croit dans l'entreprise elle-même et dans la société. Je pense que les Pays-Bas ont un gouvernement fiable et des fonctionnaires compétents. Malgré tout le bruit médiatique et ce qui ressemble parfois à une parodie de vie politique, at the end of the day, des décisions raisonnables et consistantes sont prises. Il n'y a pas un seul groupe professionnel dont on se moque plus que les fonctionnaires. Je les collectionne, certaines blagues sont mêmes très drôles. Mais en fin de compte, à y regarder de plus près, nous avons un excellent appareil d'état qui compte des fonctionnaires parfaitement formés. Quand j'en parle avec des collègues étrangers, je trouve peu de pays qui ne nous jalousent pas. Nous n'avons pas un grand gouvernement. Je viens d'écrire un article dans le 'Financiele Dagblad' sur la Suède et le Danemark. Eux, ont un gouvernement beaucoup plus grand et beaucoup plus de fonctionnaires. Chez nous, aux Pays-Bas, nous travaillons de manière relativement efficace et fiable." façon que la Chine. La Chine a une structure de rémunération très différente. Cela n'a aucun sens de réduire les coûts de travail pour rivaliser avec la Chine. Il vaut mieux investir dans l'innovation et dans une meilleure formation. Notre système éducatif est trop axé sur l'offre. Demandez à des sociétés intéressantes comme ExxonMobil: de quel type de personnes avez-vous besoin? Les universités et les collèges devraient consacrer à cet égard une plus grande attention dans leurs programmes. Et ça marche aussi dans l'autre sens. Si vous être actif sur le marché du travail, vous devez vous montrer. De grands cabinets d'avocats sont déjà présents auprès des étudiants en droit de première année. Ils se présentent, organisent des séminaires et ont un fascinant discours pour les étudiants. Je vois Joost Van Roost le faire aussi, donner une conférence intéressante sur l'énergie Outlook par exemple. En outre, il est bon pour les fonctionnaires d'en savoir plus sur cet acteur majeur de l'économie néerlandaise." Le monde des affaires ne regarde-t-il pas plus loin que l'extérieur? "Il me semble que les entreprises savent assez mal comment fonctionne leur gouvernement. Les entreprises ont du mal à évaluer comment les choses se passent. On regarde la scène d'un programme de télévision et on ne sait pas s'il s'agit d'une tragi-comédie, d'une comédie ou d'une pièce sérieuse. Ce que vous ne voyez pas, ce sont les coulisses, ce qui se passe derrière les portes closes. Cela peut être utile de connaître les clés de ce jeu. Aux Pays-Bas, on n'est pas mauvais. En comparaison avec les pays étrangers, nos gestionnaires sont ouverts et transparents. Notre modèle 'polder' a pourtant quelques fois une connotation négative parce que nous l'associons à la lenteur. Mais il ne faut pas exagérer cette lenteur. Au temps où j'étais consultant, j'ai été confronté au 'Betuweroute' et au deuxième zoning 'Maasvlakte'. Allez-y et lisez: une infrastructure controversée et coûteuse à travers les les Pays-Bas. En moins de dix ans, nous avons pu réaliser une telle ligne. Cela n'existe dans aucun autre pays." Vous trouvez qu'ExxonMobil ne se montre pas assez à l'extérieur? "Pour assurer sa place dans la société, je trouve qu'il est important que les gens sachent ce que vous faites et ce qui vous intéressent. Si je me prends en exemple. Je fais partie des 5 pour cent des personnes hautement qualifiées possédant une vaste expérience. Même moi, j'en savais peu sur ExxonMobil. J'ai travaillé chez VROM et là, on connaissait beaucoup mieux Shell. C'est assez logique puisqu'il s'agit d'une société néerlandaise. Néanmoins: ExxonMobil pourrait, sur base de sa taille et de son importance, être un peu plus connu. Esso est une marque connue, mais elle n'est pas liée à ExxonMobil. La discrétion est un point fort mais cela peut avoir un impact négatif si les gens ne vous connaissent pas. Je garderais la modestie dans l'expression, mais au niveau du contenu, les informations gagnent à être transmises aux fonctionnaires, politiques, bureaux du plan et autres têtes dirigeantes. En travaillant ensemble au contenu, nous créons une situation win-win. En tant que commissaire, cela me plait d'y participer." ■ L'usine de mélanges de lubrifiants à Pernis est en concurrence avec Shanghai et Singapour. Que pensez-vous de la concurrence internationale croissante? C'est une illusion de penser que l'Europe peut agir de la même 28 Reflex N°1 2011 AU TRAVAIL Equilibre, communication et contrôle Sander Gorter (26), Treatgas Engineer, Raffinerie de Rotterdam ‘ Notre raffinerie a besoin d’hydrogène en permanence. Il nous sert notamment à désoufrer le naphta, la matière première principale de l’essence. Je m'occupe du traitement et de l'échange des gaz pour les processus chimiques. Tous les jours, je recherche l’équilibre parfait. Cela nécessite beaucoup de communication. En interne avec les planificateurs et le coordinateur d'énergie; en externe par exemple avec l’usine d’hydrogène qui nous allons intégrer à notre raffinerie. Cela forme un nouveau puzzle dans l’échange de vapeur, de chaleur et d’hydrogène. Très rarement, une des unités atteint ses limites. La pression ou la température grimpe et la production s'arrête automatiquement. Ceci a un impact direct sur l’équilibre de l’hydrogène. C’est mon rôle et celui de mes collègues de répondre immédiatement à toutes les situations. ’