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ENFANTS DEFAVORISES DE SAINT-PETERSBOURG AOUT 2012 SITUATION ACTUELLE Les enfants en orphelinat sont extrêmement nombreux. Outre les véritables orphelins, dans beaucoup de cas les enfants ont des parents mais ceux-ci ne sont pas en mesure de s’occuper d’eux. La législation russe est assez souple en ce qui concerne l’abandon des enfants. Celui-ci est possible de la naissance de l’enfant jusqu’à ses 18 ans, et peut être temporaire ou durable. Les causes d’abandon sont bien identifiées. Beaucoup de mères doivent élever seules leur enfant, et l’argent manque. De plus, les allocations familiales sont extrêmement faibles en Russie. Il existe aussi de nombreux cas où les parents ne peuvent plus s’occuper de leurs enfants car ils souffrent de problème d’alcoolisme ou sont accusés de maltraitance. Dans ce cas-là, les enfants sont placés en orphelinat le temps d’attendre la réponse définitive du tribunal et y restent si les parents sont déchargés de la garde. Les enfants souffrant de maladie peuvent également être rejetés par leurs parents, pour des raisons essentiellement financières. LES SOLUTIONS DES « PARENTS DE SAINT-PETERSBOURG » L’association « Les parents de Saint-Pétersbourg », partenaire de Citoyen des Rues, s’occupe de plus de 2000 enfants. C’est pourquoi une aide constante et organisée de bénévoles est nécessaire. Bien qu’ils soient hébergés dans des structures stables, les enfants manquent d’affection et d’attention. La présence d’adultes venus exclusivement pour eux est particulièrement importante afin qu’ils puissent s’épanouir et grandir le mieux possible, en dépit de l’absence de leurs parents. Pendant l’année scolaire, les enfants sont placés dans des centres en ville. L’été, ils sont dans des camps dans la forêt, parfois juste à côté de lacs, afin de pouvoir respirer un peu et changer d’air. Les enfants qui attendent la réponse du tribunal pour savoir si leurs parents conserveront leur droit de garde restent en ville dans des centres spéciaux. Les plus petits (moins de 4 ou 5 ans) sont, la plupart du temps, placés dans des orphelinats en ville également. L’association « Les parents de Saint-Pétersbourg » est constituée de coordinateurs et de volontaires. Chaque coordinateur a à sa charge un camp d’enfants ou un orphelinat. Les coordinateurs organisent conjointement avec les volontaires des activités pour les enfants, que ce soit dans les camps à l’extérieur de la ville ou bien pour les autres qui doivent rester à Saint-Pétersbourg. Activités manuelles dans un camp d’été UN GRAND PROJET POUR L’INSERTION SOCIALE DES ENFANTS La plupart des enfants qui restent de leur plus jeune âge jusqu’à 18 ans dans un orphelinat ont du mal, lorsqu’ils doivent le quitter, à s’adapter à la vie quotidienne – à prendre le métro, cuisiner, faire attention à leurs dépenses, laver leurs vêtements, etc. C’est pourquoi aujourd'hui l'association « Les parents de Saint-Pétersbourg » essaye de monter un grand projet pour l’adaptation sociale des enfants. Il sera tout d'abord testé dans une maison d'enfants, et s'il fonctionne, il sera étendu à toutes les autres. Les enfants participant à ce projet seront divisés en plusieurs groupes d’âge : 5-7 ans, 8-11 ans, 12-14 ans et 15-18 ans. Le projet comprendra plusieurs parties : - « Je comprends le monde : développement intellectuel » consiste à leur procurer des informations sur le monde qui les entoure, afin qu’ils y fassent attention et qu’ils s’y intéressent. - « Je,Tu,Nous : communication » consiste à développer leurs capacités d’analyser des situations complexes , à trouver les raisons de certaines situations, à développer l’expression de leurs sentiments et la compréhension de ceux des autres. - « Les affaires de la maison » permet aux enfants d’apprendre la vie hors de l’orphelinat, à faire leurs courses, gérer un budget. - « Le développement culturel » consiste à développer chez l’enfant un intérêt pour le monde de l’art et la littérature. Un emploi du temps est fixé sur l’année, et il change chaque mois. Chaque partie du programme est enseignée différemment selon les groupes d’âge. Par exemple, pour la partie « Développement culturel », il est prévu pour le mois d’avril de lire aux petits des contes de Pouchkine. Pour le mois de décembre, il est prévu d’enseigner aux 12-14 ans la chimie dans le cadre du « Développement intellectuel ». Ce projet, dont la mise en œuvre a été complexe, sera testé dès la rentrée de septembre 2012. Il exige un coût de 350 000 roubles environ (8750 euros). LA MISSION DE SOPHIE POLLET A SAINT-PETERSBOURG Durant tout le mois de juillet 2012, Sophie Pollet, étudiante en classe préparatoire à Versailles (78), a participé pour Citoyen des Rues à une mission de solidarité en faveur des enfants défavorisés de Saint-Pétersbourg, en partenariat avec l’association « Les parents de Saint-Pétersbourg ». Sophie raconte son expérience : « Mon emploi du temps a été très varié. Le premier jour, nous avons emmené, avec les volontaires, les petits à un parc d’attractions. Lorsque j’allais dans les orphelinats à l’extérieur de la ville, nous organisions des jeux puis installions un pique-nique. Une fois, nous avons apporté des tee-shirts et des cadres pour que les enfants puissent peindre dessus. Une autre fois, des motards sont venus afin de faire découvrir aux enfants les joies de la moto par un petit tour dans la forêt. Nous avons aussi organisé un « grand jeu » où les enfants, en équipes, allaient d’atelier en atelier et l’équipe ayant réussi toutes les épreuves la première avait gagné. J’ai aussi eu la joie d’accompagner les enfants en excursion à Peterhof. Plusieurs fois également, je suis allée dans un hôpital pour jouer et m’occuper de quelques enfants. C’est avec eux que j’ai tissé le plus de liens car je les ai vus plusieurs fois. Enfin, j’ai aussi pu aller au cirque avec les enfants. Bien que les premiers temps aient été difficiles à cause de la barrière de la langue, j’ai pu m’adapter et communiquer avec les enfants assez rapidement. Ils sont reconnaissants quand quelque chose est organisé spécialement à leur attention. Et cela leur donne vite le sourire. Ma première mission en Russie m’a beaucoup apporté. Elle m’a donné l’envie de réaliser d’autres missions pour venir en aide aux personnes dans le besoin, et particulièrement aux enfants. J’ai beaucoup apprécié la solidarité entre les volontaires. L’idée de donner de son temps afin d’apporter de l’aide, de la joie et d’être utile m’a particulièrement plu. » Sophie Pollet (à gauche) en compagnie de bénévoles et d’enfants dans un camp d’été Sophie Pollet et Anna Mikhovich, responsable des "Parents de Saint-Pétersbourg"