trains - Altran
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20 No le magazine des sciences et des technologies d’altran www.altran.com altitude Trains les voies de la croissance NEWS p. 04 Stratégie : mieux servir nos clients / Sunwave, l’abribus autonome et modulable / Futur : les matériaux deviennent intelligents HIGH-TECH p. 19 Trains : les voies de la croissance PEOPLE p. 30 Expertise : Nissan fait la chasse aux particules polluantes / Portrait : L’Orient-Express, un train de légende /édito/ /sommaire/ news 04 04 B. Paget Clients et collaborateurs au cœur de notre stratégie Nos clients sont au cœur de cette nouvelle stratégie, dont l’objectif est de toujours mieux les servir. Ce qu’ils attendent de nous peut se résumer en trois points : des consultants de plus en plus qualifiés, une présence internationale renforcée, un investissement accru dans les projets au forfait. Altran va donc évoluer afin de mieux répondre à ces exigences bien identifiées (voir page 4). Pour atteindre ces objectifs, Altran fait le choix de concentrer ses efforts sur six pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni) et de renforcer ses positions en Asie via deux pays (Chine et Inde). Les autres pays du Groupe, notamment européens, poursuivront leur développement en fonction des opportunités de croissance spécifiques à chacun d’eux. La nouvelle stratégie du Groupe fait également le choix de différencier le développement local ou international de nos industries et solutions, en fonction des besoins de nos clients et des exigences de chaque marché. Ainsi, la gestion du cycle de vie du produit et les systèmes embarqués et critiques sont désormais des solutions gérées au niveau global, comme les industries (Automobile, Infrastructure et Transports, Aéronautique, Spatial, Défense et Ferroviaire, Énergie, Industrie et Sciences de la vie, et Télécoms et Média). 02 Altitude n° 20 > 04 une nouvelle Comme annoncé à l’occasion de mon arrivée en juin 2011, j’ai employé mes premiers mois de présidence à la mise en œuvre, pour le Groupe, d’une stratégie 2012-2015. Je l’ai présentée le 19 octobre dernier à Paris, à l’occasion d’un Investors Day. Pour réaliser cette stratégie, nous devons avant tout renouer avec une croissance rentable qui nous permettra de réduire le poids de notre dette et nous donnera une liberté d’investissement essentielle. stratégie pour mieux servir nos clients Un plan d’action pour renouer avec une croissance rentable. > 10 Mittal défie Eiffel Paris a la tour Eiffel, Londres aura la tour ArcelorMittal Orbit, symbole des Jeux olympiques 2012. > 15 Sunwave, l’abribus autonome et modulable Adaptable à tous les terrains, fonctionnant à l’énergie solaire, Sunwave est un concept novateur d’abribus. high-tech 19 2, rue Paul Vaillant-Couturier 92532 Levallois-Perret Cedex www.altran.com [email protected] Altitude n°20 Le succès de cette stratégie repose sur l’engagement de tous les collaborateurs et de toutes les collaboratrices d’Altran. Notre capital humain est la première force de notre groupe, c’est aussi la raison pour laquelle il a été décidé de valoriser le développement RH et de mettre l’accent sur les chemins de carrière et sur la formation. Avec l’objectif d’atteindre en 2015 un chiffre d’affaires de deux milliards d’euros, notre ambition est élevée, et c’est ensemble que nous allons la réaliser. Vous pouvez compter sur moi pour renforcer notre position de leader et pour porter haut les couleurs de notre groupe. Je compte sur chacune des collaboratrices et chacun des collaborateurs d’Altran pour prendre pleinement part à nos succès futurs au service de nos clients. Philippe Salle Président-directeur général du groupe Altran Directeur de la publication : Philippe Salle Directeur de la rédaction : Frédéric Fougerat Rédacteur en chef : Benoît Repoux Rédaction : Denis Baudier, Martin Bellet, Joséphine Bonnet Contributeurs : Valérie Archambault, Alexander Beenen, Ángeles Bernáldez, Carine Brégeon, Leena Chauhan, Arthur Clerbois, Lizelotte Edvinsson, Caroline Ernoult, Piedad Garrido, Claudie Hamerstehl, Katharina Kellermeyer, Olivier Picard, Sheyda Sazedj, Tiziana Sforza Conception et mise en pages : 01 77 45 86 86 Responsable d’édition : Martin Bellet Direction artistique : David Corvaisier, Franck Widling Maquette : Franck Widling Secrétariat de rédaction : Alexandra Roy Crédit couverture : Thinkstock Fabrication : Sylvie Esquer Impression : ESAT Boissor Imprimerie Dépôt légal : Décembre 2011 ISSN : 1767-9974 Altitude (Paris 2003) > 19 Trains : les voies de la croissance Durement concurrencé par l’avion et la route au cours des dernières décennies, le train reprend l’ascendant en raison de ses nombreux atouts. Écologique, démocratique, sûr et rapide, il est bien adapté aux enjeux sociétaux de ce début de troisième millénaire. people 29 > 29 comme sur des rails > 30 Nissan rend ses véhicules plus verts Le transport ferroviaire, industrie en plein essor, permet aux experts Altran de mettre leurs compétences et savoir-faire au service de nombreux clients du secteur. Les critères d’émissions de particules polluantes au sein de l’Union européenne se renforcent avec le passage au standard Euro 6. Afin de relever ce défi, Nissan Technical Center Europe s’est tourné vers les experts d’Altran en Espagne. Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com Altitude n° 20 03 Stratégie news Un recentrage stratégique Une nouvelle stratégie © Fotolia.com pour mieux servir nos clients Savoir saisir les opportunités Altran est un groupe international de conseil en innovation et ingénierie avancée, qui assiste dans le monde entier des entreprises dans la création et le développement de nouveaux produits ou services à forte composante technologique. Altran est le leader européen dans ce domaine. Notre positionnement dans le cycle en V de l’ingénierie met en valeur nos points forces : analyse, spécification, intégration, validation. Notre gamme de services s’appuie sur nos différents engagements : en matière d’expertise pour les prestations d’assistance technique, en matière de services pour l’externalisation d’activités, en matière de livrables pour les projets au forfait. L’innovation fait partie de l’ADN du Groupe, comme le montrent les nombreux concepts, produits et réalisations présentés dans les pages de ce magazine. Parmi eux se trouvent le Prism 200 (un radar qui voit à travers les murs), le prototype All-Electric GT, l’aéroport du futur (voir page 14), la brique recyclable SplitPack… et bien sûr notre partenariat de longue date avec Solar Impulse. Alors que le marché mondial de la R&D externalisée se montait à 70 milliards d’euros en 2010, le chiffre d’affaires d’Altran n’atteignait pas 2 % de ce chiffre, ce qui en fait le leader dans un marché très fragmenté dominé par des acteurs européens. La part externalisée de la R&D va continuer à grandir les prochaines années, plus rapidement en Asie (d’ores et déjà le plus grand marché) qu’en Europe ou en Amérique. Les attentes de nos clients vont également évoluer. D’un côté, ils attendront une meilleure expertise de la part de leurs fournisseurs, ce qui implique pour Altran d’embaucher des consultants plus expérimentés et de former les équipes en place. De l’autre, les clients chercheront des partenaires globaux, capables de travailler à leurs côtés et avec leurs fournisseurs partout dans le monde. Ils sélectionneront aussi des fournisseurs principaux de plus grande taille et en nombre moindre, dans le cadre de politiques d’achats rationalisées. C’est ainsi qu’Altran a été reconnu partenaire stratégique en services d’ingénierie par EADS. Cela va de pair avec l’évolution des modes d’engagement vers plus de projets au forfait, dans lesquels Altran porte plus de responsabilités et de risques. Ce marché fragmenté, toujours en croissance (5 à 7 % par an en moyenne), combiné à une externalisation de la R&D en hausse et aux évolutions permises par les tendances propres à nos clients, donne à Altran l’opportunité de renforcer son leadership. Nos clients L’innovation fait partie de notre ADN 04 06 Nos clients dans les cinq industries couvertes sont des marques reconnues, des leaders dans leurs secteurs. Automobile, Infrastructure et Transports : PSA, Renault-Nissan, BMW, Continental, Fiat Aéronautique, Spatial, Défense et Ferroviaire : EADS, Thales, Finmeccanica, Alstom, Safran Energie, Industrie et Sciences de la vie : EDF, Areva, General Electric, GlaxoSmithKline, Sanofi-Aventis Services financiers et Gouvernement : BNP Paribas, AXA, Société Générale, BPCE, Crédit Agricole Télécoms et Média : Vodafone, France Telecom, Alcatel-Lucent, Ericsson, Telefonica Altitude n° 20 Notre principale préoccupation est de générer du cash-flow pour soutenir notre plan de croissance. Il y a plusieurs leviers à actionner pour y arriver, le premier étant notre chiffre d’affaires. L’analyse des données de marché montre que la rentabilité augmente avec la taille : plus la part de marché est importante, plus l’entreprise est rentable, comme démontré par les chiffres d’Altran en France, en Belgique ou en Espagne. De même, la résilience augmente avec la taille : plus la part de marché est importante, moins les résultats fluctuent. Se concentrer sur six pays européens et optimiser les autres C’est pourquoi Altran fait le choix de se concentrer sur six principaux pays européens où nous devons faire partie du Top 3 : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni. Bien sûr, les autres pays ne sont pas abandonnés mais optimisés : leurs performances devront se rapprocher autant que possible de celles de l’ensemble du Groupe. Se développer en Chine et en Inde Une analyse plus poussée place les principaux pays européens d’Altran loin derrière les États-Unis et le Japon pour la taille de marché, et bien en dessous de la Chine et de l’Inde pour la croissance du marché. La R&D externalisée en Chine devrait progresser de 25 % chaque année jusqu’en 2015, bénéficiant notamment d’un plan d’investissement national en la matière atteignant 2,5 % du PIB. Altran doit développer sa présence en Chine, et le fera au travers de partenariats. L’Inde est une plateforme naturelle pour l’offshoring, et nous visons donc le triplement de notre présence dans ce domaine en Inde. Il s’agit d’un levier majeur pour un modèle global de prestation de services et des prix plus bas, facteurs clés de notre avenir. De plus, le système d’offsetting (investissements locaux suite à la signature de contrats) fait que nos clients internationaux – notamment dans l’aérospatial et la défense – ont besoin de nous là-bas. « La revue stratégique que j’ai menée m’a convaincu d’opérer un recentrage sur les marchés c lés et de procéder à une rationalisation des modes opératoires afin de tirer pleinement profit des nombreux atouts d’Altran. C’est l’enjeu du plan d’actions que j’ai présenté et que nous allons mettre en œuvre, dans les prochains mois, pour relancer la croissance et porter la rentabilité à un niveau plus conforme au statut du Groupe. » Philippe Salle, Président-directeur général Service aux clients, fidélisation des salariés et amélioration de la rentabilité Afin de devenir un partenaire stratégique pour au moins 20 clients, nous allons gérer de façon globale quatre de nos cinq industries : Automobile, Infrastructure et Transports ; Aéronautique, Spatial, Défense et Ferroviaire ; Énergie, Industrie et Sciences de la vie ; Télécoms et Média. Nous allons également poursuivre le développement global de deux de nos solutions, Gestion du Cycle de Vie du Produit et Systèmes Embarqués et Critiques, notamment au travers de partenariats nous donnant une envergure européenne sur ces sujets. Permettre au Groupe de maintenir sa dette à des niveaux raisonnables et couvrir les investissements et acquisitions futurs Des mesures seront prises pour améliorer notre marge brute (en optimisant nos prix par exemple), diminuer nos coûts indirects en pourcentage des ventes (via une gestion de près des frais généraux) et réduire la durée de nos encours clients (en raccourcissant le délai moyen de paiement des clients). Les liquidités ainsi générées permettront au Groupe de maintenir sa dette à des niveaux raisonnables et couvriront les investissements et acquisitions futurs. L’implémentation de cette stratégie requiert la mise en place d’une nouvelle structure organisationnelle plus fonctionnelle, basée sur douze projets essentiels autour du service aux clients, de la fidélisation des salariés et de l’amélioration de la rentabilité. Ce recentrage stratégique permettra à Altran de capitaliser sur ses avantages et de consolider sa position incontestable de leader européen du conseil en en innovation et ingénierie avancée, un statut que le Groupe a obtenu grâce à sa seule taille sur ce marché encore très fragmenté. Altitude n° 20 05 news altran Sécurité routière L’énergie solaire sur les rails Le casque de vélo invisible panneaux photovoltaïques installés sur un tunnel ferroviaire. Cette installation solaire (16 000 panneaux étalés sur les 3,4 kilomètres du toit de ce tunnel) a coûté près de 15 millions d’euros ; un investissement qui sera amorti en utilisant l’énergie produite pour l’éclairage de la gare d’Anvers, le fonctionnement des panneaux de signalisation et la circulation des trains sur la ligne. Les 50 000 m2 de panneaux peuvent produire 3,5 mégawatts d’énergie chaque année, soit la quantité d’énergie nécessaire pour faire circuler un TGV pendant 500 heures (l’équivalent de 150 000 kilomètres). Une solution idéale pour améliorer le bilan carbone de la Société nationale des chemins de fer belges puisque ces panneaux solaires devraient permettre d’éviter le rejet de 2 400 tonnes de CO2 par an. Hövding est un casque de vélo différent de ses concurrents : il ne vous décoiffe pas. Il ne se porte même pas sur la tête. Il s’agit d’une sorte d’écharpe fashion qui se porte autour du cou et qui cache un airbag prêt à se gonfler en cas d’accident. Cet airbag en nylon très résistant à la forme d’une cagoule vous entoure alors la tête. Le gaz qui permet le gonflement de l’airbag est stocké dans un récipient qui se place dans le dos du cycliste. Le déploiement de l’airbag se fait grâce à des capteurs – accéléromètres et gyroscopes – associés à une méthode mathématique brevetée qui décèle tout mouvement anormal d’un cycliste en cas d’accident. Il a fallu près de six ans à la société Hövding Sverige AB pour collecter des données sur les différents mouvements des cyclistes et finaliser son produit. Altran Sweden a été choisi pour développer, en collaboration avec l’équipe de Hövding, une partie du logiciel embarqué. Pour en savoir plus : www.hovding.com © SNCB © SNCB Alors qu’on ne présente plus l’avion Solar Impulse, capable de voler grâce à l’énergie solaire, c’est au tour du domaine ferroviaire de s’emparer de cette source d’énergie. Pour la première fois, à côté d’Anvers, en Belgique, un train a pu rouler sur 25 kilomètres grâce à l’énergie produite par des © Hovding Transport altran Télécommunications Une solution pour améliorer les réseaux Altran embarque pour la première mission spatiale vers Mercure BepiColombo est la première mission spatiale qui aura pour destination Mercure. Prévu pour 2014, ce projet est le fruit de la collaboration entre l’Agence spatiale européenne (ASE) et l’Agence d’exploration spatiale japonaise 06 Altitude n° 20 (Jaxa). Aidé de EADS Astrium Crisa, Altran Spain a travaillé à l’élaboration des réseaux logiques programmables (Field-Programmable Gate Arrays, FPGA) de la mission BepiColombo et a également participé à la caractérisation de l’une de ces puces. Le projet comprend la caractérisation, la conception et la vérification. Ces FPGA contrôlent tout un ensemble de systèmes satellite essentiels, du © EADS altran Espace déploiement du satellite en sous-modules au déploiement des panneaux solaires en passant par la régulation des niveaux de charge/décharge des batteries. En ces temps où l’optimisation des investissements et des coûts de fonctionnement des réseaux est essentielle pour les opérateurs, Altran Spain a été chargé l’an passé par France Télécom Espagne de mettre en place un nouveau modèle de gestion de partage des pièces de rechange de réseau répondant à des critères d’efficacité et de rendement maximum. Ce modèle basé sur la solution NSPM d’Altran Spain se concentre sur quatre aspects essentiels : différentes variables de contrôle, une traçabilité maximale, un outil flexible et des méthodologies et processus dédiés. Les résultats obtenus parlent d’eux-mêmes : des économies substantielles, moins de ruptures de stock et une plus grande disponibilité du réseau. Expérimentation De la tête au volant C’est un grand pas en avant pour les technologies d’interfaces « homme-machine » : pour la première fois, grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs berlinois, un conducteur a pu diriger une voiture uniquement par la pensée grâce à un casque électro-encéphalographique. Ce dernier est doté de seize capteurs placés sur la tête de l’utilisateur ; il transforme les ondes du cerveau en signaux et les transmet à un ordinateur relié au système de direction de la voiture. Conçu à l’origine pour les jeux vidéo, ce casque développé par Emotiv pourrait faciliter les déplacements des personnes victimes de handicap. Ce concept est en effet parfaitement adapté à la commande d’un fauteuil roulant, dont la conduite en ville demande moins de réflexes que celle d’une voiture ! Altitude n° 20 07 news Énergie Aérospatial La salicorne, La navette prend sa retraite © Thinkstock d’emport hors-norme, 16 à 24 tonnes et jusqu’à 8 passagers, l’appareil a largement contribué à la construction de l’ISS (International Space Station) ou à la mise sur orbite, puis à la réparation du satellite d’observation Hubble. Avec la fin de cette aventure, les États-Unis se privent de leur unique moyen d’accès à l’ISS : seul les Russes sont désormais capables d’y envoyer des astronautes. Un comble pour la nation qui fut la première à mettre un pied sur la Lune. © NASA Le 21 juillet 2011, après un vol sans histoire de 12 jours, 18 heures, 28 minutes, 50 secondes, Atlantis, la dernière navette spatiale américaine, atterrissait au Centre spatial Kennedy, mettant fin au mythique programme Space Shuttle. Un ultime succès pour un programme qui, malgré deux catastrophes (Challenger en 1986 et Columbia en 2003), aura marqué pendant trente ans l’histoire de la conquête spatiale américaine avec 135 missions effectuées ! Disposant d’une capacité nouveau carburant vert Grand producteur de pétrole, les Émirats Arabes Unis pensent aussi à l’avenir. C’est en effet dans ce pays que vient de voir le jour la première ferme aquacole de salicorne, une plante aquatique riche en huile qui permet de produire du biocarburant. L’objectif du programme est de démontrer la viabilité économique de la fabrication de biocarburants, notamment pour l’aviation, à partir de l’aquaculture. Ce mode de production fournirait de la nourriture (poissons, etc.) et du biocarburant sans polluer ; c’est donc une solution durable qui pourrait contribuer à préserver les écosystèmes. Deuxième atout, cette ferme aquacole devrait aussi permettre à la communauté locale de se développer grâce à sa production d’eau douce, de nourriture et d’énergie. Un plus non négligeable dans cette région où la question de l’eau potable reste un enjeu majeur. altran Finance Le blanchiment d’argent est l’affaire de tous altran Sciences de la vie Par Ricardo Machado, Responsable de business unit, services financiers et gouvernement, Altran Portugal Le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont des sujets qui nous préoccupent tous. Non seulement ils diminuent les recettes des impôts sur le revenu mais ils facilitent également les attaques terroristes qui aujourd’hui ont un impact beaucoup plus important sur notre société. Les institutions financières détiennent toutes sortes d’informations sur leurs clients et sur les transactions qu’ils effectuent. Il est donc aujourd’hui de la responsabilité première des 08 Altitude n° 20 acteurs du secteur financier de prendre des mesures préventives et réactives pour empêcher et contrôler le blanchiment d’argent. D’un côté, Altran soutiendra ses clients actuels et futurs dans la diffusion d’informations destinées à sensibiliser sur ce sujet majeur. De l’autre, Altran aidera ses clients à mettre en œuvre des stratégies et des systèmes de prévention et de lutte contre ce fléau. Dans cette optique, Altran a adopté une stratégie globale mais adaptable à la réalité de chaque pays pour aborder cette question. Cette stratégie, tout en répondant aux exigences légales, offre également de nouvelles opportunités de développement commercial. Au sein du Groupe, Altran Portugal est chargé de soutenir le développement de cette offre dont nous attendons beaucoup, non seulement en termes de croissance pour notre entreprise mais également par la valeur ajoutée que nous apporterons au secteur financier et à la société dans son ensemble. Améliorer l’assurance qualité au niveau international Altran Belgium a récemment reçu le titre de Pôle d’excellence pour son offre d’assurance qualité à destination des secteurs bio/pharma et des appareils médicaux. Cette offre de services comprend l’audit de conformité, l’AQ opérationnelle et l’optimisation des systèmes qualité. En parallèle du déploiement international au sein du Groupe de ses meilleures pratiques et de ses processus certifiés ISO 9001, Altran Belgium étend le champ d’application de QuEST. Centre de référence et de gestion des savoirs unique pour les activités d’assurance qualité, QuEST remplit de multiples missions : mise à disposition de soutien et formations continues et éprouvées, assurance de l’adéquation avec les dernières réglementations, méthodologies et pratiques, partage des connaissances sur une plate-forme dédiée (réglementations, normes, formations en ligne, articles, etc.), collecte et partage des expériences et connaissances des consultants et référencement des meilleures pratiques du secteur des sciences de la vie. Aujourd’hui, tous les consultants Altran de Belgique, de Suisse, des Pays-Bas et des États-Unis ont directement accès à QuEST ; l’objectif étant qu’à terme tous les consultants des sciences de la vie travaillant sur des questions d’assurance qualité aient accès à cet outil unique. Altitude n° 20 09 news Architecture Paris a la tour Eiffel, Londres aura la tour ArcelorMittal Orbit. Ce projet ambitieux de l’artiste britannique Anish Kapoor, dont la maquette a été dévoilée en mars dernier, sera le symbole des Jeux olympiques 2012. Mais cette tour est aussi destinée s’inscrire dans le temps puisqu’elle doit devenir un point de repère dans la ville et surtout une attraction permanente pour les touristes. Originale, haute de 115 mètres et lourde de 1 400 tonnes d’acier, la tour sera financée à hauteur de 18 millions d’euros par le président du groupe sidérurgique ArcelorMittal. Avec sa structure en torsion, la conception et la construction de la tour représentent un véritable défi architectural et industriel. Comme sa rivale française, elle offrira une vue unique de la ville, et disposera d’un restaurant pour accueillir les visiteurs. altran Transports La Belgique bouge écologique © Clément Perrotte Activement engagée dans la gestion durable de ses bâtiments et de son parc de véhicules, Altran Belgium s’est lancé un nouveau défi énergétique : rendre la mobilité de ses employés plus efficace, plus écologique et bénéfique pour leur santé. Smart Move joue la souplesse en offrant aux employés d’Altran un vélo pliable haut de gamme, un abonnement national aux transports en commun (train inclus) et un accès gratuit à un parc de voitures privé. En échange, les employés restituent leur véhicule de société. Lancé en avril, le programme a été reçu avec enthousiasme, et la filiale du Groupe réfléchit à proposer à ses employés ses propres véhicules en partage : des voitures électriques. 10 Altitude n° 20 L’urètre ouvre la voie à la médecine régénérative Aéronautique L’homme prend son envol © ARUP défie Eiffel Médecine © Martin Aircraft Mittal Icare serait fier : l’un des plus vieux rêves de l’homme est en passe de devenir réalité. En effet, l’inventeur néo-zélandais Glenn Martin a récemment testé avec succès son « Jetpack », le premier réacteur dorsal au monde, capable de voler 30 minutes sur une distance de 50 kilomètres. Un peu lourd (115 kg), alimenté par de l’essence ordinaire, l’appareil s’utilise facilement à l’aide de deux leviers. Il sera destiné en priorité à l’usage des personnels médicaux pour les interventions d’urgence avant d’être commercialisé comme un gadget ludique. Même s’il reste du chemin à parcourir aussi bien techniquement que du côté de la législation, l’engin devrait être mis en vente en 2012 pour la somme de 69 000 euros. Pour en savoir plus : http://martinjetpack.com Depuis cinq ans, une équipe de chercheurs mexicains et américains expérimente une nouvelle façon de reconstituer l’urètre des enfants victimes de malformations à partir de leurs propres cellules. À l’heure du bilan, les résultats sont positifs ! Le fonctionnement de ces urètres bioartificiels n’a pas connu le moindre problème. L’expérience ayant fonctionné sur la vessie et l’urètre, les chercheurs ont l’espoir de l’appliquer aux patients qui ont besoin d’une reconstruction urétrale complexe. Mais ce succès ouvre surtout la voie à d’autres applications dans le domaine de la médecine régénérative. L’étape suivante : la reconstruction d’éléments plus délicats comme les vaisseaux sanguins ou les cartilages. altran Énergies renouvelables Mieux gérer les facteurs de risque Un des principaux défis rencontrés dans l’obtention de financements à des coûts raisonnables pour des projets autour des énergies renouvelables est la capacité à quantifier et gérer les différents éléments de risque (organisationnel, politique, technique, commercial) qui y sont habituellement associés. En 2009, dans le cadre de son accord sur le déploiement des technologies des énergies renouvelables, l’Agence internationale de l’énergie a commandé à Altran une étude fournissant des directives spécifiques aux énergies renouvelables pour la classification, l’évaluation et la gestion des différents éléments de risque associés, afin de faciliter la valorisation des projets. Ce rapport est désormais disponible sur le site de l’IEA-RETD. Il a été réalisé par une équipe internationale d’experts Altran : Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas (équipe Sustainable Solutions) et Arthur D. Little UK. Pour en savoir plus : www.iea-retd.org Altitude n° 20 11 news Santé Électronique Les diabétiques vont pouvoir voyager l’esprit plus tranquille ; la société française MedActiv vient de lancer l’EasyBag, un petit sac spécial qui permet de conserver l’insuline au frais pendant sept jours sans recharge ni électricité. Il se décline en deux formats et permet donc de transporter un ou plusieurs stylos d’insuline selon la quantité désirée. Pour l’activer, il suffit de le laisser 40 secondes dans l’eau ; les cristaux qu’il contient se transforment alors en gel et l’insuline est maintenue entre 16° et 25°, donc protégée des fortes températures qui nuisent énormément à son efficacité. C’est un grand pas en avant pour toutes les personnes atteintes de diabète, dont la liberté est souvent limitée par la dépendance aux médicaments. Pour en savoir plus : www.medactiv.fr Télécommunications Le vers à soie Le double jeu des antennes au service de l’e-book © Thinkstock © Medactiv L’insuline prend le frais altran Aviation Les systèmes de divertissement à bord (DAB) existants sont aujourd’hui très lourds et impliquent des coûts d’investissement très élevés. C’est pourquoi ils ne se trouvent que sur les avions long-courriers et dans les cabines de classe affaires et de première classe des vols plus courts. Un soin particulier a donc été apporté par Altran et Siemens à la conception du système le plus léger possible, pour un confort personnalisé optimal. Il permet la transmission de divers contenus multimédias aux smartphones, netbooks ou tablettes des passagers pendant le vol, sans utiliser l’écran devant eux. De plus, une conversion complète n’est pas nécessaire pour les compagnies aériennes : l’installation par un centre autorisé ne prend que quelques heures. Grâce à ces avantages, le nouveau système présente également un intérêt pour le marché dit des monocouloirs, et donc pour la classe des avions moyen-courriers. 12 Altitude n° 20 © Clément Perrotte Altran dévoile un nouveau système de divertissement à bord avec Siemens Les vers à soie n’en finissent pas de surprendre : des chercheurs taïwanais ont découvert qu’en produisant de la soie, ils créent une protéine qui peut être utilisée pour fabriquer un composant qui améliore considérablement la qualité des livres électroniques. Les transistors qui composent le « papier électronique » utilisant de la fibroïne de soie transmettraient les signaux jusqu’à vingt fois plus vite, offrant un temps de rafraîchissement de la page bien plus rapide et donc un confort de lecture plus grand. Ce composant naturel devrait faire son apparition dans les e-books d’ici à trois ans. La communication vient de faire un bond en avant grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs californiens. Ces derniers ont mis au point une antenne capable de recevoir un signal et d’en émettre un en même temps, tout ça sur la même fréquence et sans risquer la moindre interférence. Jusque-là, les signaux transmis prenaient une place trop importante par rapport aux signaux reçus et ne leur permettaient pas de passer. En s’inspirant des casques à réduction de bruit, les chercheurs sont parvenus à créer une antenne intelligente qui connaît les signaux qu’elle transmet et les met en silencieux pour se concentrer sur ceux qu’elle reçoit. Ce processus permet de multiplier par deux la quantité d’informations que l’on peut envoyer et pourrait, à long terme, améliorer l’efficacité et la rapidité des réseaux de communication. altran Systèmes embarqués et critiques Altran équipe des autobus guidés d’une technologie innovante Altran a été choisi par APTS (Pays-Bas) pour développer le système de contrôle de trajectoire sécurisé d’un nouvel autobus guidé. Ce véhicule, au comportement identique à celui d’un tramway classique, suivra un trajet prédéfini, guidé par des aimants placés sur la route. Grâce à l’utilisation de ces aimants, les itinéraires peuvent être aisément déployés et modifiés, avec une gêne minimale. Le contrat de plusieurs millions d’euros couvre le développement et la gestion du système critique de sécurité du véhicule, qui sera assuré par une équipe de 40 ingénieurs d’Altran Netherlands et d’Altran Praxis (Royaume-Uni). Altitude n° 20 13 news altran Transports design EADS et Altran esquissent l’aéroport du futur 14 Altitude n° 20 © EADS L’idée vient d’Olivier Picard et plus globalement de l’équipe de designers qui réfléchit sur les problématiques du quotidien chez Altran Pr[í]me. Le résultat est Sunwave, un concept novateur d’abribus autonome et modulable, développé avec la collaboration des régions Ouest et Sud-Ouest d’Altran France. Sunwave est autonome d’un point de vue énergétique grâce à des panneaux solaires placés sur le toit avec un éclairage pensé en conséquence pour minimiser la consommation (détection de personnes ou éclairage à des heures prédéfinies). Sunwave est adaptable dans son implantation avec un système posé sur une dalle préfabriquée qui permet d’installer l’abribus n’importe où. L’arrêt peut ainsi être déplacé en cas de déviation, par exemple. Cette structure évite d’avoir recours à des fondations perturbant la circulation. Sunwave est modulable grâce à son architecture personnalisable : il est possible d’assembler plusieurs abribus en longueur suivant la taille de l’arrêt demandé et le trafic, de placer soit un banc fixe soit des assises repliables, des poubelles, un accès pour les personnes à mobilité réduite, etc. Le designer a été mis au centre du développement, à l’écoute des contraintes techniques et réglementaires. L’utilisateur aussi a été placé au cœur de la conception, à travers des observations et des interviews. L’outil de production a enfin été pensé pour être adapté à une PME. Tous les aspects ont donc été pris en compte (usabilité, faisabilité, rentabilité…) pour concevoir Sunwave. Le concept a séduit IMEXEL, une PME qui a acheté les droits (de reproduction, d’adaptation, de distribution, de transmission) pour un projet de codéveloppement avec Altran Pr[í]me. IMEXEL vient d’ailleurs de remporter un appel d’offres pour installer 7 exemplaires à Guingamp. Parallèlement, Sunwave a été présenté au concours de l’Observeur du Design, où Altran Pr[í]me a déjà été récompensé. Pour amener ses clients (direction générale, direction marketing, direction R & D) de l’idée au marché, Altran Pr[í]me, spécialiste du management de l’innovation, intègre une approche environnementale de manière systématique. © Altran Pr[í]me C’est le nombre maximal, pourtant impressionnant, d’adresses IPv4 attribuables, qui a été atteint en février dernier. IPv4 est la toute première version d’Internet Protocol, qui forme aujourd’hui encore la base d’Internet. Le passage à une nouvelle version d’Internet Protocol était devenu un impératif sous peine de provoquer de nombreux bugs dans le système ou de stopper la croissance du Net. Heureusement, le problème avait été anticipé : un nouveau protocole plus performant, IPv6, a été créé il y a une quinzaine d’années. Grâce à ses adresses de 128 bits au lieu de 32 bits pour IPv4, ce nouveau protocole dispose d’un espace d’adressage infiniment plus important qu’IPv4 puisqu’il est théoriquement inépuisable. l’abribus autonome et modulable pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME 4 milliards Sunwave, réduit à dix minutes le temps requis entre l’arrivée à l’aéroport et l’embarquement. Ces travaux de recherche contribuent aux objectifs définis par la Commission européenne dans la feuille de route « Flightpath 2050 – Europe’s Vision for Aviation », qui s’est fixée pour objectif de permettre à 90 % des passagers voyageant en Europe d’accomplir leur trajet de porte à porte en moins de quatre heures. © Altran Pr[í]me © Thinkstock En 2010, 6,5 millions de passagers en moyenne ont effectué quotidiennement un vol moyen de 2 000 km à bord de l’un des 14 000 avions commerciaux. D’ici à 2050, le nombre de passagers est amené à croître pour atteindre environ 44 millions de passagers par jour dans le monde. EADS Innovation Works et Altran ont réalisé une réflexion prospective impliquant des représentants des compagnies aériennes, des gestionnaires d’aéroports, de gestion du trafic aérien, des voyagistes, des voyageurs, des constructeurs aéronautiques et des acteurs de la mobilité. Les participants sont parvenus à la conclusion que l’expérience des futurs passagers, sur les vols court- et moyen-courriers, jouera un rôle décisif dans la compétition qui oppose l’aviation et le transport ferroviaire à grande vitesse. Cette étude a permis d’élaborer des concepts innovants pour un aéroport sans file d’attente, sans longues distances à parcourir à pied et avec une structure claire qui Altitude n° 20 15 news Fondation Altran Altran Research Prix Santé Altran-CHAM 2011 : Un lauréat et deux mentions spéciales Altran Research vise à concevoir et développer des solutions durables pour satisfaire des besoins essentiels ; c’est le concept de l’innovation pérenne. L’objectif d’Altran Research est de mener des projets de recherche transverses, multidisciplinaires, « frontière », nécessitant l’interaction, la fertilisation de nombreuses connaissances, compétences ou savoir-faire. Le Prix Santé Altran-CHAM a pour ambition de soutenir des projets innovants, concrets et déjà mis en place localement. Son jury s’est réuni le 6 septembre dernier à Paris pour auditionner les trois équipes finalistes et choisir le projet lauréat du Prix. en œuvre au sein des Hospices civils de Lyon. Conscient des opportunités qu’ils représentent, le jury a considéré que les deux autres projets méritaient soutient et reconnaissance. Ainsi, deux Prix Spéciaux ont été décernés : • À Françoise Le Callonnec, sagefemme à la Polyclinique de l’Atlantique, à Nantes, pour son outil de télémédecine permettant le partage et le stockage, entre professionnels de santé, de toutes les données relatives à la grossesse des patientes. • À la FREGIF qui, regroupant les 22 réseaux de santé gérontologiques d’Ile-de-France, développe une prise en charge complète de patients âgés fragiles et isolés, souffrant de perte d’autonomie. Cette coordination d’experts assure aujourd’hui un suivi médical individualisé à domicile pour 10 % des personnes âgées en Ile-de-France. © Altran Research Son choix s’est porté sur une application pour tablette tactile permettant aux aides soignantes une saisie « in situ » des données concernant les patients (données vitales, soins à réaliser, etc.) et un partage aussi rapide que facile avec les autres intervenants. Elles bénéficient ainsi d’une plus grande mobilité et d’un accès aux données en temps réel, améliorant donc l’efficacité de leurs actes. Ce projet est aujourd’hui mis Apprécier la valeur durable Comment aborder un monde toujours plus complexe ? En matière de développement durable, Altran Research a choisi de développer les connaissances et de concevoir les outils permettant d’apprécier la valeur durable de solutions (technologies, produits, filières, etc.). SAGES Structure allégée garantissant l’efficacité et la sécurité Lauréat 2002 du Prix de la Fondation Altran, président de l’ONG Pro-Natura International ayant développé la technologie du Charbon de Biomasse, Guy Reinaud fait le point sur son projet, le Biochar. « Produit exclusivement à partir de biomasse renouvelable (résidus agricoles ou forestiers, plantes invasives…), le Biochar est obtenu par un processus de carbonisation en continu. Aggloméré en briquettes, il est utilisé comme combustible domestique. Sous forme de poudre, il fertilise durablement les sols et agit comme puits de carbone, luttant ainsi 16 Altitude n° 20 contre les changements climatiques. Le projet a récemment acquis une notoriété mondiale et amorce son développement commercial. L’automne dernier, la revue scientifique de référence Nature a publié un article qui justifie scientifiquement l’intérêt du Biochar ; le Prix Nobel de la paix Al Gore expliquant dans ses interventions qu’« une des nouvelles stratégies les plus prometteuses pour restaurer le carbone dans les sols dégradés tout en séquestrant des quantités importantes de C02 sur des durées de mille ans et plus, est d’utiliser le Biochar. » L’industrialisation de cette technologie est depuis 2009 assurée par Green Charcoal International (GCI). Les pistes commerciales les plus prometteuses sont essentiellement situées en Asie du Sud-Est et en Afrique, où GCI compte signer plusieurs contrats d’ici la fin de l’année. GCI envisage de conquérir les marchés européens, notamment en traitement des déchets naturels. À court terme, les priorités sont pour GCI la levée de fonds et l’établissement de partenariats industriels, financiers et en R&D. » © Fotolia.com Le BIOCHAR se développe La raréfaction des ressources fossiles, la pollution et les nuisances, les problèmes de santé publique, le climat, les incitations financières et la réglementation poussent les acteurs du marché automobile à travailler sur un « véhicule propre et durable ». Réduire la masse des véhicules permettrait de diminuer la consommation de pétrole et de limiter les rejets de CO2 et d’autres polluants. Dans ce contexte, le projet SAGES a pour objectif de concevoir des modèles et des outils qui permettent d’évaluer des solutions d’allègement et de réduction globale des nuisances des véhicules. S2D2 PHOTOV Aujourd’hui en France, un habitant sur cinq a plus de 60 ans et ils seront un sur trois en 2050. Les besoins de soins et d’accompagnement vont inévitablement augmenter. Des solutions technologiques sont actuellement développées (TIC, domotique, robotique…) dans le but de favoriser la coordination des services à la personne, d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées, etc. L’objectif du projet est d’évaluer la valeur durable de solutions innovantes de soutien à domicile des personnes âgées. L’effet photovoltaïque nous donne accès à une source d’énergie primaire inépuisable, le rayonnement solaire, exploitable quasiment partout et par tous. Cependant, l’utilisation du silicium ou de certains métaux soulève des questions sur l’efficacité globale et les impacts sur l’environnement. Le projet PHOTOV a pour objectif de concevoir les modèles permettant d’évaluer la valeur durable des systèmes photovoltaïques : efficacité, modes de défaillances, performance environnementale, rentabilité, maintenance, recyclabilité… Solution durables de soutien à domicile Le photovoltaïque durable RPM Recycling Plastic Materials Le recyclage des plastiques issus de la pétrochimie est au centre de la prise de conscience mondiale face à l’épuisement inéluctable des ressources fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel). En effet, recycler ces matériaux représente une des alternatives pour limiter notre dépendance aux ressources pétrolières. L’objectif du projet RPM est de mesurer la durabilité des filières et des procédés de recyclage existants ou à venir en calculant leurs impacts environnementaux, sociétaux et économiques par rapport aux filières de destruction ou de stockage de déchets. Altitude n° 20 17 News Futur Ces matériaux ont de la jugeote © Istockphoto Dépolluants, soignants, autoréparants, capables de réguler leur environnement par simple réaction à un stimulus : les matériaux intelligents vont être amenés à prendre une place toujours plus importante dans nos vies. Nés aux États-Unis au début des années 1980, les matériaux intelligents possèdent des propriétés qui leur permettent de modifier spontanément leurs propriétés en réponse à des stimuli externes ou internes. Cette capacité leur donne un potentiel extraordinaire en matière de sécurité industrielle, puisqu’ils pourraient être capables de détecter des faiblesses de structures dans le revêtement des avions ou des fissures apparaissant dans un bâtiment ou barrage en béton. Des avancées majeures ont été réalisées récemment dans ce domaine grâce aux progrès effectués dans la chimie des polymères, dont sont composés certains de ces matériaux. Seconde peau L’ère des textiles intelligents, faits de fibres qui sauront s’adapter parfaitement à l’environnement biologique de notre corps, est sur le point de voir le jour. Composées de microcapsules capables de réagir à la 18 Altitude n° 20 température, à la lumière et au frottement, ces fibres pourront modifier la couleur du textile ou émettre des parfums. Un type spécifique de fibres intelligentes en polymères pourrait même changer de couleur ou faire Trains À l’instar des maisons, les emballages pourraient également devenir plus actifs grâce à des capteurs biochimiques qui leur permettraient de réagir au taux d’humidité ou à la luminosité, ou bien encore de filtrer les microbes. On s’est également aperçu que certains matériaux intelligents, les biomatériaux naturels, pouvaient être utilisés pour traiter ou remplacer certains tissus, organes, ou fonctions du corps. Les matériaux intelligents pourraient aussi être amenés à servir la biotique (mariage de la biologie et de l’informatique) puisque l’on pourrait tisser les téléphones et ordinateurs portables du futur dans nos vêtements ; plusieurs laboratoires travaillent actuellement sur ce principe des « wearable computers ». Nos outils techniques seront portés de plus en plus près du corps, donc en relation directe avec nous. apparaître des inscriptions à un endroit ciblé du vêtement en fonction de paramètres physiques. Un atout en milieu hospitalier, où les patients ne sont pas forcément conscients. Autre exemple d’usage, il serait possible de fabriquer à partir de ces polymères des tenues de combat capables de détecter des changements de couleur de l’environnement (forêt, ville, désert…) et de s’y adapter, transformant le combattant en un véritable caméléon ! les voies de la croissance © Philips Design Des bâtiments vivants À terme, ce ne sont pas seulement les matériaux qui composent une maison ou des bureaux qui seront intelligents, mais l’ensemble de l’édifice. Il y a un siècle, l’intérieur de la maison devenait actif avec l’arrivée de l’eau courante, du gaz, de l’électricité. Puis ce fut l’internet. Demain, ce sera au tour des murs eux-mêmes de devenir sensibles et adaptables, capables de réguler la température, de détruire les odeurs gênantes, etc. L’avenir verra sans doute naître des bâtiments semblables à des organismes vivants dans lesquels les hommes pourront vivre en symbiose avec leur environnement. high-tech Dossier 22 / Améliorer les systèmes de signalisation / 23 / Altran spain présent sur les nouveaux projets ferroviaires / 24 / Le nouveau visage de la grande vitesse / 27 / InTERaction, des services en marche / high-tech Le Japon, pionnier de la grande vitesse Premier pays à s’être lancé dans la course à la grande vitesse ferroviaire, le Japon a inauguré la première ligne de son Shinkansen, entre Tokyo et Osaka, le premier octobre 1964, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo. Le succès fut immédiat. Trois ans plus tard, il avait déjà accueilli cent millions de voyageurs. Le pays complétera ensuite progressivement son réseau en créant une ligne quasi continue entre le nord et le sud du pays, à l’exception de l’île d’Hokkaïdo. Les premiers Shinkansen atteignaient une vitesse de pointe de 210 km/h contre 300 km/h environ pour les rames de dernière génération. Le second pays à se lancer dans cette aventure sera la France, qui a ouvert sa première liaison commerciale entre Paris et Lyon en 1981, en réduisant sensiblement le temps de parcours entre les deux villes. Durement concurrencé par l’avion et la route au cours des dernières décennies, le train reprend l’ascendant en raison de ses nombreux atouts. Écologique, démocratique, sûr et rapide, il est bien adapté aux enjeux sociétaux de ce début de troisième millénaire. © Getty Images C 20 e n’est pas une mauvaise bourrasque financière qui freinera l’élan du transport ferroviaire. Si les vicissitudes des née, soit 7,13 millions. Il ne devrait pas tenir très longtemps car le trafic passager chinois augmente en moyenne de 16 % par an ! places boursières peuvent retarder Un moyen de transport « vert » quelques appels d’offres ici ou là, Si beaucoup de décideurs trouvent des attraits il y a fort à parier qu’elles n’entameront pas l’ex- au train en ce début de troisième millénaire, c’est pansion du réseau ferré à travers le monde, tant en bonne partie pour son profil écologique. Alors celui-ci répond aux besoins de mobilité et aux aspi- que l’on présente aujourd’hui la voiture électrique rations d’une population planétaire en forte crois- comme l’avenir de l’automobile, il ne faut pas oublier sance. À titre indicatif, sur les sept premiers mois que la très grande majorité des locomotives sont de l’année, le réseau ferré chinois avait transporté équipées depuis les années 1950 de moteurs électriques. Elles peuvent donc plus de 1,1 milliard de passaêtre légitimement considérées gers ! Le pays a même a battu « 1,1 milliard de comme étant à l’avant-garde le 19 février 2011 le record du passagers transportés sur le plan environnemental ! nombre de passagers transporen sept mois par le Une motrice électrique n’émet tés en train en une seule jourréseau ferré chinois » Altitude n° 20 en effet aucun polluant direct : ni monoxyde de carbone, ni oxydes d’azote, ni hydrocarbures imbrûlés, et, bien sûr, pas de CO2, principal responsable du réchauffement climatique. En fait, un train est ce que les constructeurs automobiles appellent un ZEV pour « Zero-Emissions Vehicle ». Un bilan carbone au sommet Toutefois, un vrai bilan environnemental doit tenir compte du bilan carbone global, en intégrant dans la balance le mode de production de l’électricité qui sert à alimenter le réseau ferré. Pour les pays dont l’électricité est d’origine nucléaire, il est extrêmement favorable car la production de celle-ci n’émet pas de CO2. L’idéal étant bien sûr l’énergie issue de l’éolien, du solaire ou de l’hydraulique. Lorsque les centrales électriques fonctionnent au fioul ou au charbon, ce suite page 22 • • • Émissions de CO2 par passager par km parcouru : • Train : - de 10 g • Voiture : 81,3 g • Avion : 243,8 g Altitude n° 20 21 high-tech Projet Altran Altran Spain en première ligne sur les projets ferroviaires opinion Altran Améliorer les systèmes de signalisation grâce à l’évaluation de la sécurité Par Ben Blackwall, responsable de l’activité Transport, Altran Praxis Stable et sûr Autre avantage de la propulsion électrique : le train est moins sensible aux variations des prix du pétrole. Celles-ci font beaucoup souffrir les compagnies aériennes, condamnées à faire constamment varier leurs tarifs, et mettent en difficulté les automobilistes. Les tarifs ferroviaires sont donc beaucoup plus stables dans le temps, ce qui joue un rôle non négligeable dans son attractivité globale. Écologique, le train est également l’un des moyens de transport les plus sûrs au monde. Certes, les accidents n’ont pas totalement disparu, mais si l’on 22 Altitude n° 20 © Getty Images © Digital Vision 575 KM/h Record du monde de vitesse sur rail enregistré en 2007 sur la ligne LGV Est européenne. © Xavier Leoty/AFP • • • suite de la page 21 bilan est forcément moins favorable. Pour autant, le train reste encore largement en tête, tant il distance ses concurrents. En France, sur un trajet de 900 km, le train émet 25 fois moins de CO2 par passager que l’avion. Même en intégrant dans le calcul des avions de dernière génération, le train reste toujours 16 à 20 fois moins émetteur que son concurrent. Le nombre d’usagers des trains ne cesse d’augmenter dans le monde entier ; pour faire face à cette demande accrue, l’amélioration du système de signalisation s’impose comme la solution traditionnellement la plus rentable : diminution des temps d’attente en station, diminution des délais entre les trains et augmentation des vitesses. Les progrès réalisés par l’ensemble des principaux contractants du secteur ferroviaire dans les technologies de haute fiabilité peuvent permettre d’améliorer les niveaux de service. Mais ce n’est qu’un des aspects du problème : la sécurité doit elle aussi être garantie. Le développement et l’approbation de systèmes de signalisation élaborés sont soumis à une réglementation très stricte. En Europe, ces systèmes sont régis par les normes EN, qui sont de plus en plus adoptées partout dans le monde. Au titre de ces normes, c’est à l’Évaluateur de sécurité indépendant (Independent Safety Assessor, ISA) d’approuver les nouveaux systèmes de sécurité critiques, comme les systèmes de signalisation, avant leur mise en service. Altran Praxis a été l’un des premiers ISA à opérer au Royaume-Uni, mais avec l’augmentation de la demande, il procède aujourd’hui à l’évaluation et à la certification de la sécurité sur des projets de lignes de métro et de grandes lignes dans toute l’Europe (y compris au Danemark, aux Pays-Bas et en Belgique), en Afrique, en Asie et en Australie. Dans le même temps, la croissance mondiale tend à provenir majoritairement de Chine et d’Inde. La Chine, par exemple, étudie actuellement 51 projets de lignes de métro sur les cinq prochaines années. C’est le signe que des technologies de signalisation avancées, mais également des évaluations solides de la sécurité, deviendront de plus en plus nécessaires. Les projets d’Altran Spain pour le secteur ferroviaire concernent les acteurs majeurs de cette branche et vont de l’ingénierie de sécurité dans les trains à grande vitesse à la conception innovante de voitures restaurant ou rapporte le nombre d’accidents au nombre de passagers transportés par kilomètres parcourus, le train est au moins aussi sûr que l’avion. passagers, en passant par l’élaboration de systèmes de gestion pour la sécurité des métros. L’expertise et le savoir-faire des consultants d’Altran en font de véritables références dans le domaine tant au niveau local qu’au niveau international. Selon Fernando González, responsable des pratiques Fiabilité, Disponibilité, Maintenance et Sécurité pour Altran Spain, « le secteur des transports ferroviaires espagnols occupe l’une des premières places mondiales pour les lignes à grande vitesse tout en développant des technologies et systèmes de sécurité qui nous placent devant nos concurrents, même sur les lignes de transport métropolitain ». Altran Spain participe activement à ce processus grâce aux projets de gestion de la sécurité des systèmes pour les métros de Bilbao, Valence et Barcelone ainsi que pour le métro et le tramway de Madrid. « En France, sur un trajet de 900 km, le train émet 25 fois moins de CO2 par passager que l’avion » L’élan de la grande vitesse Incontestablement, le fer de lance du ferroviaire aujourd’hui, c’est la grande vitesse. Son avantage : elle réduit la durée des trajets, rapproche les grandes villes les unes des autres, modifie en profondeur la géographie subjective d’un pays, et ramène vers les gares des clients qui lui préféraient auparavant la voiture ou l’avion. Partout où elles fleurissent, ces lignes rendent le train hégémonique sur les distances inférieures à 500 km, reléguant l’avion au rôle de figurant. Tant que le voyage reste inférieur à trois heures, les études montrent que la part de marché du train s’établit autour de 70 % face à l’aérien. Sur la ligne Tokyo-Osaka, par exemple, le Shinkansen s’est même accaparé 87 % de parts de marché sur ce trajet de près de 500 km. Au-delà de ses avantages, la grande vitesse ferroviaire est considérée un peu partout comme un attribut de modernité, un passage obligé pour un État qui veut se donner une image dynamique et conquérante. À la conquête du monde Ce n’est donc pas un hasard si la Chine est l’un des pays les plus entreprenants dans ce domaine, comme dans tant d’autres. Avec toute la puissance de ses moyens, le géant asiatique a mis les bouchées doubles pour se doter en quelques années d’un réseau à grande vitesse de plus de 8 000 km, chiffre qui devrait atteindre 13 000 km en 2012 avant de grimper à 16 000 km en 2020 ! Même si l’accident sur la ligne Pékin-Canton en 2011 a jeté un trouble sur cette belle épopée ferroviaire, il ne fait guère de doute que la Chine s’imposera comme l’un des acteurs majeurs de la grande vitesse de demain. suite page 26 • • • Altitude n° 20 23 high-tech Focus Le nouveau visage de la grande vitesse Pour répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante, les constructeurs de matériel ferroviaire proposent des trains à grande vitesse de nouvelle génération. Plus rapides, plus confortables, et plus économes en énergie, ces lévriers des rails propulsent le train dans le IIIe millénaire. UNE CABINE DE CONDUITE ULTRA-MODERNE Cabine climatisée et insonorisée afin que le bruit ne dépasse pas 78 dB (le bruit d’un sèche-cheveux) pour 330 km/h, poste de pilotage moderne, agréable et ergonomique : le conducteur bénéficie d’un environnement de travail confortable pour pouvoir porter toute son attention à la conduite. En attendant un jour l’automatisation, comme pour certaines lignes de métro ? UN TRAIN QUI A DU NEZ Même si les accidents de train sont rarissimes, les nouveaux véhicules à grande vitesse sont conçus pour offrir une sécurité maximale à leurs occupants. Grâce à son long nez, la voiture de tête peut encaisser des chocs considérables, équivalant à celui d’un poids lourd lancé à 110 km/h, sans déformation de la structure principale. Autre atout, ce profil allongé permet d’améliorer considérablement l’aérodynamisme du train, et donc de réduire sa consommation d’énergie. Confort et divertissement Sièges amples, vidéo à la place, jeux, connexion à Internet… Pour rivaliser avec la voiture et l’avion, les constructeurs ont mis le train à l’heure du Net et des smartphones. Selon les compagnies et les classes, les clients pourront regarder des vidéos depuis leur fauteuil, comme en avion, et peuvent même déjà se connecter à Internet, via une liaison fixe ou Wi-Fi. Côté confort, l’accent est mis sur le niveau acoustique et la luminosité. UNE MOTORISATION RÉPARTIE 24 Altitude n° 20 ÉCONOME ET RECYCLABLE Infographie : Antoine Dagan Des efforts ont été faits à tous les niveaux pour réduire la facture énergétique. L’utilisation de matériaux composites rend le train plus léger. Système de climatisation et d’éclairage moins gourmand, gestion centralisée de la consommation : tout est pensé dès la conception pour rendre le train plus vert. À tel point qu’il est recyclable à plus de 90%. Altitude n° 20 25 Illustration : Antoine Dagan La rame n’est plus propulsée par de gros moteurs situés à ses extrémités mais par des moteurs plus petits et plus nombreux répartis tout au long de ses essieux. Pour faire une analogie avec la voiture, c’est un peu comme si celle-ci était équipée de quatre petits moteurs placés près des roues, au lieu d’un seul situé sous le capot. Ce choix permet notamment de gagner de la masse et de la place, et d’améliorer l’efficacité énergétique globale, la transmission entre les moteurs et les roues étant simplifiée. Le « tram » a le ticket Projet Altran À l’horizon 2050, près de 70 % de la population mondiale vivra dans des villes ou des régions urbaines. C’est dire si la mobilité constituera l’un des grands défis pour les mégapoles de demain. L’un des meilleurs outils au service du déplacement des citadins reste le métro, déjà vieux de plus de 100 ans, présent dans la plupart des grandes métropoles du monde, de Moscou à New York en passant par Londres, Berlin, Johannesburg ou Le Caire. Mais de plus en plus de villes cèdent aux sirènes du tramway, un moyen de transport beaucoup moins polluant que le bus, qui ne nécessite pas de travaux aussi coûteux que le métro pour son implantation en centre-ville. Son confort et la rapidité d’accès aux quais expliquent aussi le plébiscite du public en faveur de ce mode de déplacement. Soixante-quatorze pays ont déjà un réseau, et leur nombre ne cesse d’augmenter. InTERaction, des services en marche Pétersbourg-Helsinki, afin qu’elle soit apte à la grande vitesse. Une nouvelle donne concurrentielle en Europe En Europe, la fièvre de la grande vitesse est plus modérée pour cause de restrictions budgétaires. Ce qui n’empêche pas quelques projets de voir le jour, comme le prouve l’inauguration récente de la branche Est de la ligne Rhin-Rhône, qui facilite les liaisons entre la France, l’Allemagne et la Suisse. La nouveauté vient plutôt de la volonté de l’Europe d’ouvrir les différents réseaux nationaux à la concurrence, en facilitant l’interopérabilité. Autrement dit, Bruxelles veut que des ICE allemands puissent se rendre à Paris, et que des TGV français puissent pousser jusqu’à Berlin. Cette ouverture a été préparée par la séparation il y a quelques années entre les opérateurs ferroviaires et les gestionnaires d’infrastructures, qui sont censés faire preuve de neutralité vis-à-vis des opérateurs susceptibles de rouler sur leur réseau. Dans les faits, cette ouverture du marché à la concurrence prendra certainement un peu de temps, et se jouera principalement sur les lignes à grande vitesse, les plus rentables. Mais la tendance est lancée, et il faudra s’habituer à l’avenir à voir circuler sur les lignes d’un pays des trains venus d’ailleurs. La grande vitesse émergente À la tête d’un réseau vieillissant mais vital pour la vie quotidienne de ses habitants, l’Inde ne veut pas rester à l’écart de cet élan général. Elle vient de lancer des études pour une première ligne qui relierait d’une part Pune à Mumbaï (93 km en 25 minutes contre trois heures aujourd’hui) et d’autre part Mumbaï à Ahmedabad (440 km en moins de deux heures contre six heures). Un préambule auquel pourraient succéder six corridors à grande vitesse à travers le pays. Dans cette course à la grande Les constructeurs historiques face à de nouveaux entrants En pleine expansion, le marché de la grande vitesse aiguise évidemment l’appétit de tous les grands constructeurs de matériel roulant de la planète. Le leader du secteur n’est autre que le français Alstom, le constructeur du TGV. Réputé pour produire des matériels sûrs et fiables, il a produit 40 % des rames actuellement en circulation dans le monde. Il faut également compter avec Siemens et son ICE en Allemagne, Bombardier au Canada, ou encore le • • • suite de la page 23 40 % des rames à grande vitesse en service dans le monde sont produites par Alstom. Sa voisine russe n’est pas en reste. Si l’avion conserve des arguments dans un pays qui couvre neuf fuseaux horaires, le train fait un peu office de trait d’union entre des territoires très éloignés. Côté grande vitesse, le gouvernement a lancé un appel d’offres pour réaliser une ligne reliant Moscou à Saint-Pétersbourg. Et d’autres projets se profilent. Pour accueillir dignement le Mondial de football en 2018, elle prévoit la construction de lignes à grande vitesse pour relier les villes sélectionnées pour les matchs : Nijni-Novgorod, Kazan, Samara, Ekaterinbourg… Soit, au total, 3 000 km de lignes supplémentaires. L’État russe a également accordé des fonds pour la modernisation de la ligne Saint- Le département Marketing de SNCF PROXIMITÉS a confié à Pr[í]me une étude permettant d’imaginer les services multimédias non marchands à destination des clients TER. Par opposition à une approche traditionnelle de recherche de solutions liées aux produits, la démarche mise en œuvre par Pr[í]me a permis de mettre en évidence les besoins des clients en se basant sur la recherche d’opportunités au moyen de scénarios d’usage. Cette démarche a été conçue de manière à fédérer les diverses équipes parties prenantes de l’étude (Activités TER, Métiers de la SNCF, Autorités organisatrices) dans un esprit d’appropriation interne et de communication externe sur les nouveaux bouquets de services. La fin de l’étude a été consacrée à la concrétisation économique et technologique des services proposés, au travers de l’identification de partenaires clés internes et externes, de la réalisation d’un business plan et de la planification de la mise en œuvre de projets concrets. © Gilles ROLLE/REA vitesse, il faut également mentionner la Turquie, qui a échafaudé un plan de construction de 4 000 km de voies à grande vitesse d’ici à 2023. Elle a entamé la construction d’une ligne entre Ankara et Istanbul dont un premier tronçon a été inauguré, et il est question d’autres lignes, entre Istanbul et la frontière bulgare, ou encore entre Ankara et l’Anatolie. © ALSTOM-transport/AFévrier © ALSTOM Transport/ABACA–I. GURER high-tech duo Hitachi-Kawasaki, à l’origine du Shinkansen, qui règne en maître sur le marché japonais. Mais là comme ailleurs, le paysage concurrentiel change assez vite. Par le jeu des transferts de technologies, ces acteurs historiques trouvent régulièrement en face d’eux dans les grands appels d’offres internationaux de nouveaux entrants redoutables comme CSR et CNR. Ces deux constructeurs chinois valorisent aujourd’hui leurs partenariats avec le japonais Kawasaki. Et il ne serait pas étonnant que les Coréens essaient à leur tour de se faire une place sur le marché. suite page 28 26 Altitude n° 20 Depuis novembre 2011, la ligne de métro 1 de la ville de Paris alterne entre rames automatiques et rames pilotées. Celles-ci vont ensuite progressivement disparaître. ••• Altitude n° 20 27 high-tech people TGV, TER, RER, tramway, métro : le rail nous transporte partout, tous les jours, sans parler de la multitude de marchandises qui circulent sur les voies ferrées. Cela représente pour Altran de nombreuses opportunités commerciales et technologiques, comme le montrent les parcours de ces deux salariés. Projet Altran Des transferts de compétences partout dans le monde © Gilles ROLLE/REA • • • suite de la page 27 De la grande à la très grande vitesse Pour essayer de conserver une longueur d’avance sur cette concurrence aux dents longues, les grands acteurs du ferroviaire essaient de convaincre leurs clients potentiels de passer à l’étape d’après : celle de la très grande vitesse. Aujourd’hui, la plupart des matériels en circulation peuvent dépasser les 300 km/h en pointe, mais se contentent généralement de vitesses inférieures en exploitation, autour de 270 km/h pour des questions de confort, ou d’économies d’énergie. Or, si le train veut encore gagner des parts de marché contre l’avion, il lui faut aller encore plus vite sur de longues distances, l’objectif étant de couvrir 1 000 km en 3 heures, ce qui correspond à une vitesse commerciale autour de 350 km/h. À cette vitesse, l’avion ne présente plus vraiment d’intérêt si l’on tient compte des temps de trajet jusqu’aux aéroports, des formalités de police et d’une ponctualité beaucoup plus aléatoire que celle du train. Tous les constructeurs ont donc récemment présenté une nouvelle génération de matériels, plus rapides. 28 Altitude n° 20 Alstom a ainsi déjà vendu vingt-cinq rames de son tout jeune AGV (Automotrice à Grande Vitesse), conçu pour rouler à 360 km/h, à l’italien Nuovo Trasporto Viaggiatori (NTV). Bombardier a également signé un contrat pour fournir son dernier-né, le Zeffiro 380 (pour 380 km/h), à un opérateur chinois, tandis que Siemens a présenté en grande pompe aux médias son Velaro D, un train capable de rouler à 320 km/h et compatible avec les infrastructures en Allemagne, en France, en Belgique et en Suisse. Confort et connexion Si la vitesse constitue l’un des enjeux majeurs du train de demain, ce n’est pas le seul. Pour rivaliser avec l’avion et la route, le train a aussi tout intérêt à soigner ses passagers, en améliorant le confort et en jouant le jeu des nouvelles technologies. En France, sur le TGV Est, les clients peuvent bénéficier d’une liaison Wi-Fi – payante – grâce à un réseau interne au train, lui-même connecté au Web via une liaison satellite. Si l’expérience se révèle concluante sur la ligne, la SNCF devrait progressivement étendre cette possibilité aux autres lignes de son réseau à grande vitesse. L’opérateur français est également en train de généraliser un dispositif issu du monde aérien : l’e-ticketing, qui permet d’acheter son billet à distance et de l’imprimer chez soi. L’innovation n’est pas réservée aux lignes à grande vitesse. Dans les trains régionaux, il n’est pas rare de trouver des écrans plats, connectés au Net, qui, outre les horaires des prochains trains au départ ou à l’arrivée, peuvent donner d’autres informations, sur les sites touristiques, les travaux ou d’éventuels aléas d’exploitation (cf. encadré page 27). Moyen de transport collectif le plus universel et le plus démocratique, le train n’a pas fini de se réinventer et de nous étonner. © Clément Perrotte traction auxiliaire et locale), les experts d’Altran Italy ont assuré la formation des ingénieurs chinois à cette nouvelle technologie directement sur site. Le transfert de compétences a été un élément clé de la réussite de ce contrat et cette mission a été couronnée de succès. © Alstom Transport/ABACA–G.Ramon Suite à la vente de plusieurs douzaines de trains par l’un des leaders du secteur à un opérateur local, Altran Italy a pris part à un transfert de compétences vers la Chine. Après avoir mis à jour la documentation technique du logiciel du système de surveillance et de contrôle des trains relatif à la traction (régulateur de Trajectoires comme sur des rails > À 39 ans, Rémi Ollion est Practice Manager ASR Paris dans le domaine de la signalisation et de l’automatisation ferroviaire, son secteur de prédilection. Son parcours l’a mené sur les rails du métro parisien, et plus précisément dans les tunnels de la ligne 1. BIO 1998 > diplôme d’ingénieur électronique 2000 > rejoint Matra puis Siemens 2008 > entrée dans le groupe Altran 2011 > intègre les équipes projets RATP Son diplôme d’ingénieur électronique en poche, ce passionné de chant et de chorale débute en 1998 chez Intertechnique. En 2000, il est engagé chez Matra Transports (futur Siemens) dans le développement industriel, et travaille également sur l’automatisation de la signalisation des métros. En 2004, il se spécialise en ingénierie système et travaille pour la première fois sur la ligne 1 du métro parisien. Rémi rejoint Altran ASR Paris en 2008 comme consultant et, après un projet pour la SNCF, il continue chez Thales et intervient de nouveau sur la fameuse ligne jaune. En janvier 2011, il intègre les équipes des projets RATP et prend part aux essais de mise en service des rames automatiques sur sa ligne 1 en travaillant dans la navette d’essai et au poste central de commande à Bastille. « C’est la première fois au monde qu’une ligne de métro de cette importance passe à l’automatisation intégrale sans interruption du trafic », explique Rémi, car la majorité des tests et des travaux sont effectués de nuit. « La technologie CBTC (Communication-Based Train Control) change de la signalisation classique, car au lieu d’avoir une détection par le sol, le train s’auto-localise, sait à quelle vitesse il avance et où il va. C’est un train intelligent ! » conclut Rémi en vrai passionné, appelé à devenir le référent d’ASR Paris en matière de ferroviaire en janvier 2012. à lui de nous faire préférer le train > Patrice de Butler, Business Manager ASR Paris, est un littéraire de formation dans un monde d’ingénieurs. Cela ne l’a pas empêché de participer activement au développement de l’activité ferroviaire du Groupe en France ces cinq dernières années, tout en jouant au rugby tous les week-ends. Dès les classes préparatoires, Patrice s’intéresse aux problématiques de transport à travers le prisme de la géographie, et notamment aux questions d’interopérabilité du trafic au sein de l’Europe. C’est donc tout naturellement qu’il se tourne ensuite vers un master de géographie à La Sorbonne, notamment à propos des questions de déplacement de passagers, en milieu urbain ou à grande vitesse. À son entrée dans la vie active, Patrice passe deux ans dans une entreprise publique de conseil dans la défense avant de rejoindre Altran en 2007 en tant que Business Manager pour les comptes ferroviaires en région parisienne. « Le rail est un secteur porteur, qui a la chance de s’appuyer sur des grandes politiques publiques donnant lieu à des cycles longs et donc à des projets sur la durée. » Cela lui a permis de moins souffrir de la crise de ces dernières années, et la liste des clients travaillant avec Patrice s’est d’ailleurs accrue au fil de ses efforts : Thales Rail Signalling Solutions, Alstom Transport, RATP, SNCF, Siemens Mobility… « Il y a donc là un gisement de croissance identifié, qui doit encore être exploré plus avant. » Pour cela, Patrice collabore aujourd’hui avec plusieurs entités du Groupe en France et à l’international, comme par exemple Altran Praxis au Royaume-Uni pour les aspects de certification et de sûreté de fonctionnement des systèmes, avec Ken Greenwood comme homologue britannique. Dans ces métiers très techniques sur lesquels il s’est formé en autodidacte, Patrice peut également s’appuyer sur une Direction Technique renforcée par Rémi Ollion en janvier 2012. BIO 2005 > master en géographie à La Sorbonne 2007 > rejoint le groupe Altran en tant que Business Manager 2011 > montée en puissance de l’activité Railways Altitude n° 20 29 people Expertise Félix Giménez Directeur, matériel de calibration pour moteurs diesel, Nissan Technical Center Europe Les critères d’émissions de particules polluantes au sein de l’Union européenne sont parmi les plus restrictifs au monde, et vont encore se renforcer en 2014 avec le passage au standard Euro 6. Afin de relever ce défi, tout en maintenant l’attractivité et la fonctionnalité de ses véhicules, Nissan Technical Center Europe s’est tourné vers les experts d’Altran en Espagne. César Fernández García (Consultant, Altran spain) Quand on regarde le CV de César, ses quatorze ans en tant que pilote de moto-cross impressionnent, mais son expérience va plus loin que ça. Avant de rejoindre Altran en novembre 2009, il parvient à concilier passion et vie professionnelle auprès d’un constructeur de motos anglais. « Il y a quelques dizaines d’années, ils faisaient partie des plus grands constructeurs motos. Pour retrouver leur place, ils ont décidé de participer aux Championnats du monde de moto-cross et ainsi de remettre leur marque sur le devant de la scène. C’est à ce moment-là qu’ils ont décidé de me donner ma chance. » César développe pour ce constructeur un système à injection pour biocarburant E85 innovant. De retour en Espagne, Altran lui interview Quelle est votre mission chez Nissan ? F.G. : Je travaille chez Nissan depuis vingt-trois ans. En plus d’être responsable d’équipe au NTCE pour la calibration des moteurs diesel, je suis également en charge de la fixation des objectifs d’agrément de conduite, de performance et d’accélération pour les moteurs diesel et essence et les transmissions électriques pour l’Europe. Ces deux activités sont développées à Barcelone. Ce sont deux fonctions différentes mais c’est un honneur et un défi, à la fois sur le plan technique et sur le plan humain. propose de travailler chez Nissan. « En tant qu’ingénieur d’essais, j’ai pour mission de calibrer le système d’injection diesel. Il s’agit d’optimiser la courbe de pleine charge et de fixer le couple et la puissance maximale du véhicule. » Client clé du Groupe, Nissan travaille sur différents projets impliquant de nombreux consultants Altran auxquels il offre un environnement de travail unique où les opportunités d’acquisition et de développement de nouvelles compétences sont nombreuses. « Aujourd’hui, Nissan travaille à l’élaboration de moteurs plus avancés sur le plan technologique afin de répondre aux exigences réglementaires en matière d’émission et de consommation, des projets de rêve pour progresser dans le domaine de la calibration. » Dans quels projets de Nissan Altran est-il impliqué ? F.G. : Altran est très impliqué dans la conception et la calibration. Cela concerne tous les projets touchant aux moteurs diesel de Nissan, du 1,5 L., un moteur exceptionnel en termes de niveau de CO2, que l’on trouve sur des véhicules plébiscités par les acheteurs comme le Qashqai, au V6 3 L. plus sophistiqué que l’on trouve sur certains modèles de notre gamme de luxe Infiniti. Fabio Velasquez (Consultant, Altran spain) Aujourd’hui, chez Nissan, Fabio est pilote ECOseries et membre de la Juke ECOteam, et obtient d’excellents résultats. Mais en tant que coordinateur des tests sur banc d’essai véhicule pour le constructeur japonais, cet expert Altran est d’abord et avant tout en charge 30 Altitude n° 20 Nissan Technical Center Europe NMGB Dès son arrivée chez Altran en février 2010, il était évident que Fabio serait impliqué dans un projet pour un constructeur automobile. Sa formation et son expérience professionnelle allaient dans ce sens : de ses jeunes années en tant que pilote de kart à son intérêt pour Formula Student Spain (compétition étudiante regroupant les écoles d’ingénieurs du monde entier). de l’agrément de conduite et des performances des moteurs K9K au sein du département ECJ de Nissan (calibration des moteurs diesel). Ce poste requiert différentes compétences : une perception de l’agrément de conduite idéal si fugace, des connaissances sur les émissions et la combustion, et une réelle envie d’améliorer les performances. « Parfois, cela devient compliqué. Mais en tant qu’étudiant, j’ai eu différents jobs et ce poste c’est un rêve devenu réalité. Tous les jours je travaille dur pour devenir un meilleur ingénieur. Le client peut mesurer nos progrès et Altran est récompensé en conséquence. C’est très agréable de voir que nos efforts sont appréciés. » Réparti en six centres en Europe, Nissan Technical Center Europe (NTCE) fait partie du réseau de Recherche & Développement qui regroupe par ailleurs d’autres centres au Japon et aux États-Unis. Chaque centre a en charge la conception et le développement de véhicules Nissan spécialement conçus pour répondre aux exigences et préférences de leur marché. Ainsi, Nissan dispose de tous les atouts pour mieux satisfaire ses clients sur tous ses marchés partout dans le monde. Qu’est-ce que vous appréciez le plus chez Altran ? F.G. : En tant que société, Altran est présent dans de nombreuses activités d’ingénierie et se positionne comme une véritable référence dans plusieurs d’entre elles. Ses consultants peuvent donc suivre une carrière professionnelle variée et intéressante jusqu’à trouver le poste qui leur convient le mieux. La relation entre Altran et Nissan a joué un rôle essentiel dans notre croissance. Nous traitons aujourd’hui trois fois plus de projets qu’il y a quatre ans, chose impossible sans Altran, qui nous a apporté expertise et savoir-faire grâce à leurs experts. Pour une société comme la nôtre, travailler en étroite collaboration avec ces experts au quotidien est très enrichissant. Altitude n° 20 31 5 juin 1883 : naissance d’une ligne de train de luxe entre Paris et Constantinople. 1891 : le train devient officiellement l’Orient-Express. 1921 : première célèbre voiture métallique bleu roi. 1936 : le train relie Londres en embarquant sur un bateau. 1977 : fermeture de la ligne. 1982 : la ligne renaît sous le nom Venise-Simplon-Orient-Express. portrait © Matt Hind / Orient-Express Hotels Ltd. © Ron Bambridge Orient-Express Train de luxe pour voyage d’exception De Paris à Istanbul en passant par Venise, le plus célèbre train au monde a fait voyager pendant plus d’un siècle des milliers de passagers dans un décor luxueux d’inspiration Art Déco. Ce n’est pas pour rien qu’Agatha Christie a situé la ligne connaît un véritable âge d’or. L’aviation n’en est qu’à l’intrigue d’un de ses plus grands romans à bord ses débuts, et rien ne vient disputer la suprématie du transde l’Orient-Express : la simple évocation du nom port sur rail. De nouvelles destinations s’ajoutent au parde ce train mythique fait rêver et invite à un voyage cours : l’Orient-Express relie alors l’Autriche, l’Angleterre, plein de mystère. À l’origine de cette ligne, l’entrepreneur la Hongrie, mais aussi l’Irak et l’Egypte ! belge Georges Nagelmackers. C’est au retour d’un voyage La Seconde Guerre mondiale sonne le glas de la ligne. en Amérique en 1869, où il découvre le wagon Pullman, Fermée pendant cinq ans, elle reprend difficilement, et en qu’il décide de fonder la Compagnie internationale des 1948, recevant désormais des voitures ordinaires dans sa wagons-lits. Celle-ci ouvre alors des lignes à travers toute composition, l’Orient-Express perd son appellation de train de luxe. L’état du réseau, les problèmes de retards et la l’Europe, comme l’Orient-Express ou le Transsibérien. À l’époque, le voyage entre Paris et Istanbul est long et montée en puissance de l’avion détournent les passagers inconfortable. Ce train, avec son confort moderne et son de cette institution du rail qui finit par disparaître en 1977. aménagement luxueux, répond aux attentes d’une clien C’est d’Angleterre que viendra le renouveau, avec le lancetèle fortunée qui ne demande qu’à voyager. Pourtant, le ment en 1982 par l’entrepreneur britannique Sir James trajet n’est pas toujours de tout repos. En 1891, le train est Sherwood de la ligne Venise-Simplon-Orient-Express, attaqué par des pillards qui prennent les passagers en avec des trains d’époque restaurés. Toujours en service, otage. Un an après, une épidémie de choléra se déclare ce train emmène les voyageurs de Paris à Istanbul en six à bord du train : il est mis en quarantaine. Enfin, en 1929, jours. Il faut alors compter près de 7 000 euros pour dormir dans une double cabine, identique prisonniers de la neige en Turquie, les « 7 000 euros pour la cabine à celle qu’occupa Sean Connery, passagers sont obligés de chasser et de James Bond dans alias James Bond, dans le film Bons manger des loups pour survivre. Bons baisers de Russie » baisers de Russie. Avec la fin de la Première Guerre mondiale,