les nanos prennent racine
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RE_ALT11_couv_BAT.qxd 6/03/07 11 No LE MAGAZINE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES D’ALTRAN 18:51 Page 1 www.altran.com mars 2007 altitude LES NANOS PRENNENT RACINE NEWS p.4 Un anneau de cuivre invisible pour certaines longueurs d’ondes/ Fondation, Prix 2007, l’importance du coaching/ Techno-shopping une drôle de balle dans une sphère en plastique HIGH-TECH p.11 Les nanos prennent racine PEOPLE p.19 Une offre offshore au service des clients d’Altran/ Campus Politecnico di Milano bientôt dans le top 10 des universités technologiques européennes RE_ALT11_P2-3_BAT.qxd 6/03/07 18:52 Page 2 /ÉDITO/ /SOMMAIRE/ NEWS 04 Innover pour évoluer 04 Le 36e Forum économique mondial s’est tenu du 24 au 28 janvier 2007 à Davos, sur le thème de « la nouvelle équation du pouvoir ». Lors de nombreuses sessions, l’innovation a été identifiée comme un moyen de faire face à des problématiques actuelles telles que la mondialisation, le réchauffement climatique, le vieillissement des populations, le terrorisme… Quelques jours plus tard, le groupe Altran a rassemblé quelque 200 participants (experts, membres d’institutions nationales et européennes, représentants de secteurs, etc.) à Bruxelles pour une journée de conférences et de débats. Le thème ? L’innovation et son rôle crucial dans le développement de l’Europe dans les années à venir. Qu’elle soit ouverte ou distribuée, incrémentale ou contagieuse, durable en valeur ou dans le temps, l’innovation est une des principales conditions de la réussite à l’avenir. Plus aucune entreprise ne peut prétendre innover seule : trop de technologies, trop de pression sur les délais, trop de choses à prendre en considération ; cette situation exige de nouveaux partenariats. Nous sommes fermement convaincus que le transfert de technologie est la clé du succès de demain (les logiciels embarqués ou les outils de simulation en offrent un bon exemple). Pour cela, à l’image d’Altran, il faut adopter des approches mondiales sur des projets touchant différents secteurs d’industrie et disposer d’une large base de connaissances pour pouvoir trans-fertiliser l’innovation. Plus simplement, nous avons aussi essayé d’innover en mettant la maquette d’Altitude au diapason de la nouvelle identité visuelle d’Altran. Espérons que cette nouvelle « équation de lecture » vous convienne ! Yves de Chaisemartin Président du directoire d’Altran > 04 INVISIBILITÉ EN VUE Un anneau de cuivre invisible pour certaines longueurs d’ondes: le début de l’invisibilité? > 08 FONDATION ALTRAN > 10 TECHNO-SHOPPING Un ingénieur-conseil d’Altran nous explique comment il coache plusieurs projets pour le Prix 2007. Faites tourner la balle dans une sphère en plastique et contrôlez son mouvement. C’est de la balle ! HIGH-TEC H 11 > 11 LES NANOS PRENNENT RACINE 2, rue Paul Vaillant-Couturier 92532 Levallois-Perret Cedex www.altran.com [email protected] Altitude n°11 La révolution nanotechnologique est en marche. Santé, environnement, communication, électronique, bâtiment, tous les domaines sont désormais touchés par ces particules de moins d’un milliardième de mètre. Enquête dans l’univers de l’infiniment petit. Mars 2007 Directeur de la publication : PEOP LE 19 Pascal Brier Rédacteur en chef : Benoît Repoux Rédaction : Benoît Repoux, Citizen Press Conception et mise en pages : 01 53 00 10 00 Responsable d’édition : Aurélien Coustillac Direction artistique : David Corvaisier Maquette : Fabienne Laurent, Franck Widling Secrétariat de rédaction : Véronique Boismartel, Lise Hue Crédit couverture : Michèle Constantini Fabrication : Sylvie Esquer Impression : > > 22 GIULIO BALLIO 20 UNE PLATEFORME POUR L’OFFRE OFFSHORE Altran a conçu et mis en œuvre une offre offshore au service de ses clients, par l’intermédiaire d’une plateforme mutualisée de services : Altran Global Sourcing. Grâce à cette structure, l’Inde, la Roumanie, la Russie, la Tunisie sont désormais des destinations possibles pour certains projets menés par Altran. Maury Dépôt légal : mars 2007 N ° ISSN : 1767-9974 Altitude (Paris 2003) 02 Altitude n°11 / mars 2007 Le recteur de Politecnico di Milano nous explique comment son université vise le top 10 des universités technologiques européennes, et le rôle que peut jouer Altran dans cette réussite. Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com Altitude n°11 / mars 2007 03 RE_ALT11_NEWS_BAT.qxd 8/03/07 15:47 Page 4 TÉLÉCOMMUNICATIONS ALTRAN NETWORKING UNE NOUVELLE NORME EN ORBITE ACCÉLÉRATEUR DE CARRIÈRE Les technologies retenues permettront la diffusion d’une centaine de programmes radio stéréo par multiplex satellite de 5 MHz. Dans un communiqué daté de novembre 2006, WorldSpace annonce le déploiement, dès 2007 en Italie, d’infrastructures conformes à la norme SDR. L’opérateur entend lancer les premiers services européens de radio numérique par satellite au début de l’année 2008. Altran UK & Ireland est à l’origine de la création d’i-spark, une nouvelle communauté d’experts et d’ingénieurs unique en son genre. Il s’agit d’une plateforme de mise en réseau, qui se concentre sur le développement de carrière. Il est possible de la rejoindre pour donner des conseils ou en recevoir, selon vos besoins et vos envies. Cette initiative innovante correspond à une demande bien réelle de la communauté scientifique. Tous les détails sur www.i-spark.org MATÉRIAU CHIFFRE INVISIBILITÉ EN VUE 41,52 SECONDES AÉRONAUTIQUE DEMAIN, UN AVION SILENCIEUX 04 Altitude n°11 / mars 2007 intégrés à la cellule arrière, pour atténuer leur bruit. La propulsion des moteurs a également été revue : plus lente au moment du décollage et de l’ascension, elle est aussi moins bruyante. Globalement, la consommation de carburant en vol est réduite de 25 % par rapport à un avion de ligne de la même taille. Ses concepteurs espèrent une mise en service en 2030. ALTRAN AVIATION PLUS DE CONFORT DANS LES AIRS DR Un avion moins bruyant et moins polluant, c’est possible. Des chercheurs de l’Université de Cambridge et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont mis au point un prototype, après trois ans de travail au sein de la SAI (Silent Aircraft Initiative). Ils ont entièrement repensé la structure traditionnelle de l’avion. Silencieux, il n’est plus constitué d’un tube central équipé de deux ailes, mais prend la forme d’une aile unique. Les volets disparaissent des ailes, et l’aérodynamique du train d’atterrissage est entièrement repensée. Les moteurs, traditionnellement placés sous les ailes, sont désormais C’EST LE TEMPS QU’IL A FALLU À ANG CHUANG YANG, UN ÉTUDIANT DE SINGAPOUR, POUR TAPER UN MESSAGE SMS DE 160 CARACTÈRES, ÉTABLISSANT UN NOUVEAU RECORD DANS LE LIVRE GUINNESS. Pour le compte d’Air France Industries, Altran ASD mène des projets de modification d’avions civils. Ces projets concernent aussi bien la flotte d’Air France que celle de clients tiers. Les modifications réalisées portent, entre autres, sur le réaménagement de la cabine et du cockpit, l’ajout de dispositifs de divertissement et la mise à niveau de l’avionique et des systèmes embarqués. Pour mener cette mission à bien, deux équipes dédiées ont été constituées (spécification et ravitaillement), et un système PLM (Product Lifecycle Management) a été déployé. Vous pourrez juger du résultat lors de vos prochains voyages ! Clément Perrotte L’Institut européen de normalisation des télécommunications (Etsi) a publié les documents de spécification de la norme SDR (Satellite Digital Radio). Cette norme définit les paramètres d’un processus de diffusion de programmes de radio numérique, destinés, entre autres, aux automobilistes. Fruit d’une technologie développée par WorldSpace et Alcatel Space, la norme SDR associe transmission par satellite et réseaux de répéteurs terrestres qui prennent le relais lorsque le terminal de réception n’est pas en vue directe du satellite. ALTRAN INNOVATION ALTRAN OU COMMENT INNOVER DANS L’UE La première édition de l’Altran Innovation Conference a eu lieu les 7 et 8 février à Bruxelles. Suite au lancement du 7e PCRD (Programme-cadre de recherche et de développement technologique) de l’Union européenne, pour la période 2007-2013, le groupe Altran a rassemblé 200 participants. Ces experts, membres des institutions nationales et européennes et représentants de l’industrie, ont assisté à des ateliers de travail et à des présentations de projets innovants (énergie, transports, espace, défense, etc.). Ils ont aussi abordé les façons dont le Groupe peut contribuer aux objectifs de l’UE en matière de recherche et développement. Des chercheurs de l’Imperial College (Londres) et de la Duke University (Caroline du Nord) ont réussi à rendre invisible un anneau de cuivre, du moins aux « yeux » de certaines ondes. Ils mettent ainsi en pratique les bases théoriques d’un dispositif d’invisibilité, révélées en mai dernier dans l’édition électronique de Science. D’après le magazine, il est possible de rendre un objet invisible en évitant que la lumière ne vienne frapper sa surface grâce à une sorte de bouclier ayant un trou noir en son centre. Les chercheurs ont donc mis au point un métamatériau permettant à la lumière de contourner une zone et de repartir de l’autre côté sans aucune perturbation. Pour l’heure, ce dispositif ne fonctionne que pour certaines longueurs d’ondes. ENVIRONNEMENT OCÉANS SANS POISSON EN 2048 Les scientifiques et les organisations de protection de la nature tirent la sonnette d’alarme : si le déclin de la biodiversité des océans se poursuit au rythme constaté depuis quelques années, il pourrait conduire à une pénurie des espèces de poissons et de fruits de mer d’ici à 2048. Altitude n°11 / mars 2007 Photolink Photodisc NEWS 05 RE_ALT11_NEWS_BAT.qxd 8/03/07 15:47 Page 6 NEWS ÉNERGIE DES IMPULSIONS ÉLECTRIQUES CONTRE LES MIGRAINES L’AUSTRALIE MISE SUR Afin de satisfaire à la demande croissante d’électricité, l’Australie annonce la construction de la plus grande centrale électrique solaire photovoltaïque d’ici à 2008. Implantée dans l’État de Victoria, la centrale alimentera environ 45 000 foyers. Ce projet fait partie du nouveau plan énergétique du gouvernement qui souhaite privilégier les énergies renouvelables. Investissement prévu : 420 millions de dollars australiens (252 millions d’euros). DR ALTRAN EXPERTISE ALTRAN STRATÉGIE LA COURSE AUX TALENTS Parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne, l’Altran Engineering Academy conserve pour sa quatrième édition la formule qui a fait son succès. Comme trois jeunes talents avant lui, l’heureux gagnant rejoindra en septembre 2007 le département R&D d’ING Renault F1 Team pour 6 mois. Auparavant, il aura franchi les différentes étapes de la sélection, de la remise des dossiers qui se clôt le 1er juin à la grande finale du 31 juillet à Enstone (RU). Toutes les informations sont sur www.altran-academy.com 06 Altitude n°11 / mars 2007 Dans les années 1930, la compagnie américaine Dupont fabriquait déjà une fibre synthétique : le Néoprène. Or, cette fibre était trop difficile et trop chère à exporter. Aussi, en 1937, une équipe de chercheurs de l’entreprise, animée par Wallace Hume Carothers, trouva-t-elle une fibre longue, mince et flexible pour la remplacer : le Nylon. Wallace Hume Carothers mourut à peine quelques semaines après sa découverte… Ce n’est donc qu’en 1938 que le Nylon fut homologué et commercialisé, sous une forme appelée « polyamide 6,6 ». D’autres types en ont depuis été développés. L’invention du Nylon marque le début d’une nouvelle ère, celle des fibres synthétiques avec lesquelles on peut fabriquer des matériaux extensibles. Le Nylon est d’ailleurs la première fibre synthétique à rencontrer le succès commercial. Il sert à la confection des tapis, des cordages, des fils, des poils de brosse, des moulages. Le Nylon possède une bonne résistance à l’usure et aux agents corrosifs. Cependant, d’après ses utilisatrices, il y a une exception à la règle : le bas, pas toujours résistant… CONCEPT-PRODUIT PR[I]ME UN LIVRE BRANCHÉ AU CŒUR DU PROJET ITER Le positionnement d’Altran sur des projets de grande envergure se développe. Pascale Lardin, responsable des affaires européennes, a multiplié les rencontres pour donner une place stratégique au Groupe sur le projet ITER. Altran participe ainsi LE NYLON ALTRAN ING Renault F1 Team Altran Rhône-Alpes participe à l’activité microélectronique dans la région de Grenoble, où ses clients sont les principaux acteurs européens en nanotechnologies. Les experts du groupe y contribuent au développement de la filière de production en technologies CMOS 65 et 45 nanomètres (famille de composant électronique à faible consommation électrique utilisant la technologie de fabrication Complementary Metal Oxide Semi-Conductor). Parmi leurs contributions, on trouve la conception de circuits intégrés et la mise en place d’outils de vérification des règles DFM (Design For Manufacturability). ALTRAN FORMULE 1 IL Y A 70 ANS aujourd’hui aux travaux organisés par le comité industriel ITER. Ils sont un lieu incontournable de définition de la stratégie et de l’offre françaises sur le projet et d’identification des opportunités commerciales et partenariales pour l’industrie nationale, qui représentent un montant de 5 millions d’euros pour la partie ingénierie. Une coordination entre régions et pôles est assurée : Altran EILiS et Altran ASD sont ainsi mobilisés sur les thématiques de l’ingénierie et des services ainsi que sur la maintenance téléopérée et la robotique. Lire un vrai livre, tourner les pages est un plaisir. Les premiers e-books avaient oublié ce détail. Tirant partie des nouvelles technologies, tout en respectant le medium originel de Gutenberg, Anybook se définit comme l’équivalent littéraire de l’iPod… Conçu sur le modèle d’un livre standard, il affiche au gré de vos envies l’intégralité de votre bibliothèque. Anybook est composé de 300 pages de papier électronique, connectées à la tranche. Elles affichent le texte ou les images sans consommer d’énergie, sauf pour changer d’état. DR DR Des essais cliniques sont en cours aux États-Unis pour traiter les migraines par la stimulation électrique du nerf occipital (situé derrière la tête). Des électrodes implantées sous la peau, et reliées à une sorte de boîtier pacemaker, transmettent des impulsions dès les premiers symptômes et permettent de diminuer l’intensité de la crise. DES NANOTECHNOLOGIES SOUS CONTRÔLE L’ÉNERGIE SOLAIRE DR RECHERCHE Au sein de la direction management et valorisation de l’innovation, Pr[i]me accompagne ses clients de l’idée au marché. Altitude n°11 / mars 2007 07 RE_ALT11_NEWS_BAT.qxd 8/03/07 15:47 Page 8 Fondation Altran NEWS LE MOT DU PRÉSIDENT PRIX 2007 : L’IMPORTANCE DU COACHING « Dès mon arrivée à la tête du Groupe, j’ai compris l’importance de la Fondation Altran pour l’innovation. Un grand groupe comme le nôtre se doit de participer activement à la vie économique, sociale et environnementale du monde qui l’entoure. La Fondation se veut la traduction concrète de cet engagement dans la société. C’est pour assurer la continuité de cette action que j’ai proposé de devenir personnellement président de la Fondation Altran pour l’innovation. Je suis très heureux de participer à cette grande aventure et j’espère vous retrouver très nombreux parmi les amis de la Fondation. » Yves de Chaisemartin Pierre-André Montjovet, ingénieur-conseil pour Altran Est, a répondu à l’appel lancé par la Fondation. Il a mis à profit son expérience pour proposer des projets et les suivre pour le Prix 2007. Pierre-André Montjovet est sans cesse en mouvement. Il mène des missions chez des clients comme les CCI des Vosges et de la Moselle ou Alstom Plant. Il a répondu à l’appel lancé par la Fondation fin octobre 2006 incitant les salariés du groupe à identifier des projets et à les accompagner en vue du Prix 2007, sur le thème : « L’homme réparé ». « J’ai trouvé l’idée très sympa, et l’initiative intéressante à la fois pour les participants et pour Altran. J’ai tout de suite contacté Christian Le Liepvre et les stagiaires de la Fondation, qui m’ont expliqué comment je pouvais les aider. » Spécialiste en supply chain management, Pierre-André a su mettre son expérience à profit « pour autre chose qu’un service facturé ». Non content de se porter volontaire pour l’accompagnement, il a aussi apporté des candidatures : « Polytech’Savoie, l’école dont je suis diplômé, possède un laboratoire de recherche. J’y ai trouvé trois projets en rapport avec le thème, de la prime enfance à l’allongement de la durée de la vie. Ça fait beaucoup, mais j’ai la chance de prendre en charge des projets déjà bien avancés. Je m’assure que les dossiers sont bien remplis, afin qu’ils aient toutes leurs chances » PRIX 2007 : IL EST ENCORE TEMPS ! La 11e édition du Prix 2007 de la Fondation Altran est ouverte depuis quelques mois, et les candidats peuvent remplir et déposer leur dossier en ligne jusqu’au 27 mars 2007, minuit. La Fondation Altran récompensera les meilleures équipes innovantes en Europe et aux États-Unis. Le lauréat se verra remettre le trophée en septembre 2007, lors de la grande cérémonie de remise du Prix. Les équipes d’Altran accompagneront ensuite le gagnant pendant un an. Plus d’informations sur le Prix 2007 : www.fondation-altran.org Le coach est également là pour informer sur la propriété intellectuelle des innovations proposées, qui revient bien sûr à leurs auteurs. En outre, « les chercheurs ne sont pas habitués à quantifier l’impact et les bénéfices de leur projet, à le jalonner et à le structurer, mais pour moi c’est essentiel, donc nous travaillons beaucoup cet aspect-là. » Pierre-André sait l’importance de tous les soutiens pour une structure en période de création. « Nous communiquons à intervalles réguliers, et nous nous fixons des échéances en vue du dépôt de candidature finale avant le 27 mars… si tout va bien ! » PREMIÈRE ÉTAPE DU PRIX 2007 : LE WEEK-END CONSULTANTS Pendant le week-end consultants, les 5 et 6 mai 2007, une quarantaine de consultants volontaires et expérimentés d’Altran se réuniront dans une capitale européenne (cette 08 Altitude n°11 / mars 2007 année, Munich) et sélectionneront les 40 meilleurs projets candidats. Les dossiers sélectionnés seront ensuite présentés au jury qui récompensera le lauréat fin septembre 2007. ÇA MARCHE POUR MAXXUN ! RETOUR VERS LE FUTUR : LE PRIX 2002 Le lauréat 2006 séduit la presse et les experts. Un charbon végétal nouvelle génération, tel était le projet lauréat du Prix de la Fondation en 2002. Qu'est-il devenu ? Depuis l’obtention du Prix 2006, le projet Maxxun (voir « Maxxun, un projet solaire ») a bénéficié d’une large couverture médiatique. La technologie brevetée a séduit aussi bien la presse généraliste que les publications scientifiques et techniques. Chercheurs, techniciens, municipalités, associations et même investisseurs se sont montrés intéressés. Les équipes d’Altran se sont impliquées opérationnellement dans le développement du projet avec l’équipe lauréate : audit technique et organisationnel, définition des objectifs de l’accompagnement, spécification et optimisation de la prochaine génération de produit LSC, identification des subventions régionales, nationales et européennes pour les projets innovants… Une belle diversité d’expertises et de métiers à mettre en œuvre et à coordonner pour les deux chefs de projet accompagnement, Bram Ledeboer et Joris van Hijfte. Guy Reinaud et l’association ProNatura International ont remporté le Prix 2002 de la Fondation avec leur projet sur le charbon de biomasse. L’idée : répondre aux besoins en énergie domestique renouvelable de deux milliards d’individus vivant dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, tout en luttant contre la déforestation, la désertification et le changement climatique. Altran a accompagné la fabrication et la fiabilisation de l’outil de production de charbon de biomasse sur le plan thermomécanique. Après un an d’accompagnement, le coût de production d’une machine a été réduit de 50000 à 20000 € et la température des charbons de biomasse en fin de processus diminuée de 500 à 40°C. Un prototype était en démonstration à Troyes pour les acheteurs. Une machine finalisée Pro-Natura International est installée en Afrique sub-sahélienne. Le charbon de biomasse breveté et développé par l’association est une vraie solution pour cette région. Après plusieurs tests, la machine Pyro 7 est aujourd’hui finalisée et devrait être installée en mars en Afrique du Sud et au Sénégal, où une association de femmes productrices est intéressée pour l’utiliser avec des balles de riz et du typha (plante qui envahit les zones aquatiques). Pro-Natura International travaille en parallèle sur la Pyro 8, dix fois plus puissante... MAXXUN : UN PROJET SOLAIRE Maxxun développe un système d’énergie solaire innovant basé sur une technologie de concentration solaire luminescente (LSC). Objectif : une importante réduction de la taille des cellules solaires pour une quantité équivalente d’énergie captée, et donc une diminution du coût. Altitude n°11 / mars 2007 09 RE_ALT11_NEWS_BAT.qxd 8/03/07 15:47 Page 10 TECHNO SHOPPING Le Powerball est une drôle de balle qui tourne à l’intérieur d’une sphère en plastique. Mettez son rotor en mouvement (à l’aide d’une ficelle ou du pouce) et la balle tourne. Objectif : la faire tourner de plus en plus vite et contrôler son mouvement de toupie. Sur certains modèles, il est possible de vérifier son score (vitesse de rotation) sur un compteur. À faible vitesse, le Powerball aurait des vertus pour rééduquer en douceur l’articulation du poignet… À 250 tours par seconde, la force est telle que le jouet exerce près de 20 kg de pression sur la main ! Prix : de 20 à 90 €, selon les modèles Pour en savoir plus : www.powerballs.com © Powerballs C’EST DE LA BALLE ! DES ÉTIQUETTES HIGH-TECH Bopack a été récompensée pour son concept d’étiquette intelligente « Gadget Label ». Une reconnaissance intervenue lors du Salon international de l’emballage qui s’est tenu à Paris-Villepinte en novembre 2006. L’étiquette « Gadget Label » s’adapte à chaque produit. Elle emprunte la forme d’une pochette pour y glisser magnets, autocollants, ou encore produits pâteux. La version semi-adhésive ajoute une information exceptionnelle à décoller, la version dépliable multiplie les informations avec un système d’ouverture/fermeture performant. Bopack dispose d’une véritable « bibliothèque d’idées » pour décliner son étiquette. La société travaille même sur des étiquettes informatives, autocollantes, dans lesquelles on pourrait intégrer une notice vocale… 10 Altitude n°11 / mars 2007 RIEN NE SE PERD Qui n’a jamais perdu ses clés ? Les chercher est aujourd’hui chose facile grâce à un boîtier de détection et aux étiquettes Détection apposées sur les objets risquant d’être égarés. Dans un rayon de 180 mètres, le boîtier détecte les objets étiquetés, en accélérant ses bips ou ses vibrations lorsqu’on se rapproche, et en donnant une idée du trajet via un écran LCD. Loc8tor commercialise aussi des étiquettes Panique, équipées d’une touche permettant d’activer manuellement une alarme (pour les enfants, les personnes âgées, etc.). • Prix = 136 € (pack de 3 étiquettes Détection + 1 étiquette Panique + 1 boîtier de localisation) • Prix = 75 € (pack de 2 étiquettes Détection + 1 boîtier de localisation) • Prix = 38 € (2 étiquettes Panique) • Prix = 34 € (2 étiquettes Détection) Pour en savoir plus : www.loc8tor.com © Loc8tor Une batterie en papier, c’est possible ! Le matériau est original mais le principe de « pile » est classique. Une feuille très fine (600 microns), composée de sept couches dont deux jouent le rôle d’électrodes, permet une réaction chimique entre du dioxide de manganèse et du zinc. Puissante, fine, flexible, cette batterie ne contient pas d’éléments toxiques et ne risque pas d’exploser ni de prendre feu. Elle pourra bientôt alimenter des cartes à puces, des jouets, mais également des systèmes de délivrance de médicaments, par exemple. La société coréenne Rocket Electric travaille en ce moment sur le marketing de son nouveau produit. Pour en savoir plus : www.rocket.co.kr © Bopack © Rocket Electric LA BATTERIE EST EN PAPIER 6/03/07 18:53 Page 11 Michèle Constantini RE_ALT11_DOSSIER_BAT.qxd HIGH-TECH DOSSIER > LES NANOS PRENNENT RACINE 12 / NANOTECHNOLOGIES : AU CŒUR DE LA MATIÈRE / 14 / LES NANOS À LA MAISON / 17 / NANOTECHNOLOGIES ET SANTÉ : DES PRÉOCCUPATIONS ÉTHIQUES / RE_ALT11_DOSSIER_BAT.qxd 6/03/07 18:53 Page 12 © CNRS Photothèque / BACHTOLD Adrian, GAO Bo, GLATTLI Christian HIGH -TECH La révolution nanotechnologique est en marche. Ces particules de l’ordre de un milliardième de mètre s’apprêtent à investir notre quotidien. Santé, environnement, communication, électronique, bâtiment… leurs applications touchent tous les domaines, ouvrent des perspectives totalement inédites, mais suscitent aussi des craintes. Enquête dans l’univers de l’infiniment petit. Deux nanotubes de carbone (au centre) qui se croisent et qui sont contactés électriquement à des électrodes en or. Ces nanotubes pourront être les composants électroniques du futur. Ce n’est pas la taille qui compte... Elles sont en train de révolutionner les sciences et pourtant elles sont toutes petites. Les nanotechnologies sont les théories et les techniques qui permettent de produire et de manipuler des objets minuscules, de l’ordre du nanomètre (nm), ou milliardième de mètre. À titre de comparaison, un cheveu humain est en moyenne épais de 80 000 nm. © CNRS Photothèque / JANNIN François NANOTECHNOLOGIES : AU CŒUR DE LA MATIÈRE Une salle de préparation des échantillons de nanomatériaux où sont effectués diverses manipulations : orientation, découpe, polissage mécanique, amincissement... Au premier plan, un microscope métallographique optique. © CNRS Photothèque / CHATIN Jérôme Chargement d’un substrat d’arséniure de gallium dans un système ultra-vide dit EJM (épitaxie par jets moléculaires). Cette technique permet de déposer sur le substrat de fines couches semiconductrices avec une précision de quelques plans atomiques (de l’ordre du nanomètre). D es médicaments capables de cibler une propriétés générées par la modification par l’homme tumeur dans le corps, un écran plat en- de la structure spatiale des atomes », explique roulable comme une feuille de papier, un Stéphane Fontanelle, responsable de l’Observatoire micro-ordinateur surpuissant, une puce des micro et nanotechnologies (OMNT). En assemintégrée à votre téléphone portable pour détecter le blant la matière atome par atome (voir encadré), les moindre dysfonctionnement de l’organisme… scientifiques peuvent en effet relever les défis de la Science-fiction? Non. Car depuis que l’homme a miniaturisation tout en ajoutant de nouvelles foncappris à manipuler les nanoparticules, une nouvelle tionnalités aux éléments… Les nanotubes de ère s’est ouverte. « Deux approches coexistent pour carbone sont emblématiques de cette révolution : définir les nanotechnologies. La première est basée six fois plus légers que l’acier, ils sont pourtant cent uniquement sur la taille : moins de cent nanomètres. fois plus résistants ! Selon cette acception, l’homme utilise des nanoUn marché de 1 000 milliards particules depuis la nuit des de dollars temps ; par exemple sous forme La miniaturisation permet Les crédits de recherche sont de poudre servant à réaliser des d’ajouter aux éléments de à la mesure des enjeux : « Les pigments… La seconde définition nouvelles fonctionnalités. États-Unis consacrent près prend en compte les nouvelles 12 Altitude n°11 /mars 2007 d’un milliard d’euros par an aux nanotechnologies et l’Europe environ 800 millions », souligne Stéphane Fontanelle. Et selon la National Science Foundation américaine (NSF), le marché mondial des nanotechnologies, évalué à 40 milliards de dollars en 2001, devrait atteindre 1 000 milliards de dollars par an en 2010 ! Une véritable frénésie pour l’infiniment petit qui s’est déjà invité dans notre quotidien : les nanotubes de carbone sont utilisés pour renforcer la résistance de pièces dans l’automobile et des nanoparticules de silice améliorent les performances de certains pneus. Des particules nanoporeuses sont aussi utilisées dans la fabrication d’isolants cinq fois plus efficaces que les matériaux classiques. L’industrie cosmétique fabrique et utilise des nanoparticules d’oxyde de zinc pour améliorer la tenue des rouges à lèvres… Et demain ? L’avenir sera assurément « nano ». L’électronique est, bien sûr, un des premiers secteurs concernés. Les nanotechnologies vont permettre de créer des processeurs qui chauffent moins, et donc plus performants. « On peut envisager de multiplier la vitesse de calcul par 15 », souligne Jean-Philippe Bourgoin, responsable du programme transversal « Nanosciences » au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). suite page 16 • • • CONSTRUIRE ATOME PAR ATOME… La miniaturisation est un des grands enjeux de l’innovation, et le développement des nanotechnologies témoigne d’une nouvelle approche dans ce domaine. La voie descendante ou top down, utilisée depuis les trois dernières décennies, consiste à travailler sur la matière pour obtenir des éléments de plus petite taille. Avec les nanotechnologies, la démarche est inverse. Le processus devient ascendant, bottom-up, et permet d’assembler des briques de matières de caractéristiques différentes, atome par atome… Ce saut technologique a été rendu possible grâce à l’invention, en 1981, du microscope à effet tunnel électronique permettant d’observer et de manipuler la matière. Altitude n°11 /mars 2007 13 RE_ALT11_DOSSIER_BAT.qxd 6/03/07 18:53 Page 14 Focus HIGH -TECH LES NANOS À LA MAISON La télé s’affiche Un écran extra-plat et extra-grand, enroulable comme une feuille de papier, n’a rien d’un doux délire. Cette année, un consortium européen1 devrait donner le jour à un prototype d’écran de 12 m2 appelé «nanopage». En développement depuis un an, ce prototype présente une particularité : chaque pixel fonctionnera tel un «nanotube cathodique» indépendant. Les nanotubes sont enfermés dans un tube de verre recouvert d’un microécran vert, rouge ou bleu, et l’intensité du courant qui les traverse est modulée pour former une image. Une TV high-tech qui amusera les petits comme les grands. INVISIBLES À L’ŒIL NU, les nanotechnologies envahissent, l’air de rien, notre quotidien. Nous vous invitons à découvrir quelques-unes des « innovations nanos » bientôt démocratisées. Chauffage : maxi rendement avec le nanofluide 1. Consortium d’industriels et de laboratoires, dont le Laboratoire de physique de la matière condensée et nanostructures (LPMCN) de Lyon et l’Institut des matériaux de Nantes (IMN). Comment améliorer le rendement d’un chauffage central ? Avec un nanofluide. En créant une suspension de nanoparticules dans l’eau ou d’autres liquides, des chercheurs de Leeds (Grande-Bretagne) ont inventé un nanofluide qui transfère la chaleur quatre fois plus rapidement que tout autre liquide. Plus de dissipation inutile de chaleur. Ce type de fluide pourrait accroître le rendement d’un chauffage central, sans avoir besoin d’utiliser une pompe plus puissante. Avec des économies d’énergie à la clé. L’ordinateur reste au frais Les «nanos» boosteront bientôt nos ordis. Les capacités de stockage seront démultipliées grâce à des puces de quelques millimètres carrés à peine, les ordinateurs fonctionneront avec des processeurs mille fois plus rapides que ceux disponibles actuellement (informatique quantique)… De même, les puissances de calcul et la transmission des données bénéficieront aussi de l’apport des nanos. Et tout ça sans surchauffe. D’ici à ce que l’unité centrale puisse conserver au frais une boisson, il n’y a qu’un pas… La molécule qui vise juste Sec malgré la transpiration On s’arrachera peut-être bientôt des nanopulls à la période des soldes. Des chercheurs du College of Textiles, de l’université de Caroline du Nord de Raleigh, travaillent à l’intégration des nanotechnologies dans les textiles. Nouveau processus de fabrication des fibres, matériaux aux propriétés originales (antimicrobiennes), technologies pour changer la perception des couleurs, etc. On verra peut-être des slogans du genre : « Avec le Nano-Dry, ne transpirez plus dans l’effort » ! 14 Altitude n°11 / février 2007 « Une seconde, je recharge mon téléphone ! » Au printemps 2006, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont réalisé une batterie dont l’électrode est recouverte d’une kyrielle de nanotubes. La surface d’accueil des ions est donc de 20 à 30 fois plus importante que celle des électrodes des batteries actuelles. Résultat: elle est rechargeable en quelques secondes. Toshiba travaille sur une «nanobatterie » de type ion-lithium, qui pourrait être utilisée aussi bien pour les téléphones mobiles que pour les véhicules électriques hybrides. © Pierre Mosnier Un mal de tête ? En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, des capsules moléculaires pourraient bientôt délivrer un médicament dans une zone précise du cerveau, ou toute cible identifiée de l’organisme. Ce n’est pas la seule révolution médicale que laissent augurer les nanotechnologies. On entend parler de véritables muscles artificiels, d’un filtre aussi efficace que le rein, d’un tissu organique dont les caractéristiques changeraient en fonction de la température et de l’humidité, d’un nanorobot capable de détecter des cellules malignes et de les éliminer… Il s’agit, là encore, de scénarios pour le futur mais, d’ores et déjà, certains s’inquiètent des dérives éthiques des nanotechnologies dans le domaine de la santé. Depuis le 1er janvier 2007, les autorités de Berkeley (Californie) exigent d’ailleurs que les industries travaillant sur les nanoparticules présentent des études toxicologiques. C’est une première mondiale. Altitude n°11 /février 2007 15 15 RE_ALT11_DOSSIER_BAT.qxd 6/03/07 18:53 Page 16 HIGH -TECH Illustration de nanorobots médicaux dans un vaisseau sanguin, programmés pour injecter une substance directement dans une cellule malade. Dans le futur, cette technologie permettra peut-être de traiter certaines maladies de façon très ciblée. • • • suite de la page 13 Auto-assemblage des éléments Mieux encore, les « nanos » vont permettre de fabriquer ces processeurs plus facilement et à coût réduit grâce à l’auto-assemblage. « Pour façonner le cristal, les fabricants utilisent aujourd’hui des procédés de lithographie très onéreux. Grâce aux nanotechnologies, il va être possible de doter les éléments de fonctionnalités particulières et de créer des affinités entre eux pour qu’ils s’assemblent grâce aux forces moléculaires. Comme si, après avoir secoué les éléments d’une boîte de Lego, vous obteniez une maison », poursuit Jean-Philippe Bourgoin. « La médecine pourra aussi profiter de ces avancées. La taille des nano- particules leur permettra d’atteindre avec précision des zones difficiles d’accès et de cibler certaines tumeurs avant de les irradier grâce à un laser ou à un champ magnétique », explique Stéphane Fontanelle. Autre exemple : la rétine artificielle. Dotée d’une nanopuce de silicium couverte de cellules photosensibles, cette microcaméra reliée au nerf optique transformerait l’énergie du soleil en impulsions électriques pour redonner la vue aux non-voyants. La maîtrise de l’énergie et la protection de l’environnement vont également bénéficier des avancées de la recherche. « La réalisation de piles à combustibles est très coûteuse car 80 % du prix est lié au platine suite page 18 • • • UN LABORATOIRE MÉDICAL SUR PUCE Identifier, en une dizaine de minutes, les agents infectieux contenus dans une goutte de sang, de salive ou d’urine déposée à la surface d’une plaquette de quelques centimètres carrés ne relève plus d’un scénario utopiste grâce aux nanotechnologies. Des équipes de chercheurs français ont déjà développé des prototypes de 16 Altitude n°11 /mars 2007 labs on chips, de véritables laboratoires médicaux sur puce. Le principal écueil technique actuel est lié à la maîtrise du mouvement des fluides. Pour déjouer cette contrainte, les scientifiques s’inspirent de la nature et plus particulièrement des feuilles de lotus. Leur nanostructure laisse en effet glisser l’eau à la surface, sans friction sur les parois. Un exemple à suivre… NANOTECHNOLOGIES ET SANTÉ : DES PRÉOCCUPATIONS ÉTHIQUES Éric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, participe au programme Nanosafe II. Ce dernier a pour but de définir une approche d’évaluation et de management du risque pour la fabrication et l’usage de nanomatériaux. Altitude : Quelles sont les craintes soulevées par fabrication et à l’utilisation des nanoparticules ? Éric Gaffet : Trois voies d’interaction avec un être vivant sont possibles avec une particule introduite dans l’environnement: la pénétration cutanée, l’inhalation et l’ingestion. Les recherches de toxicité ne sont donc pas propres aux nanoparticules, mais participent d’une démarche globale touchant n’importe quel produit chimique. La question aujourd’hui est de savoir s’il existe un effet «nano», si ces particules pénètrent plus facilement que d’autres… Alt. : Quels sont les résultats des études menées sur le sujet ? É. G. : Des études internationales ont été réalisées sur la pénétration cutanée et l’inhalation, mais pas sur l’ingestion, considérée comme accidentelle. Les résultats demeurent pour l’instant contradictoires. Certaines recherches montrent des interactions spécifiques des nanoparticules comparées à des particules microniques équivalentes, générant des inflammations et des risques de développement de cancer. Mais il faut préciser que ces travaux ont été réalisés selon des protocoles opératoires non généralisables. AU SERVICE DE L’ENVIRONNEMENT Alt. : Les recherches actuelles marquentelles une avancée ? É. G. : De grands progrès ont été réalisés ces cinq dernières années dans la mise au point d’appareils de mesure. Malgré tout, on ne sait pas décrire les interactions de ces particules avec l’humain. Les travaux se poursuivent pour créer des équipements moins chers et plus pratiques, permettant de mieux connaître ces effets. Les toxicologues ont d’ailleurs compris qu’ils ne pouvaient travailler seuls sur le sujet, mais plutôt en relation avec des spécialistes des matériaux. Un groupe européen travaille actuellement à la normalisation des protocoles opératoires pour les études à venir… DR © GIL BABIN/EURELIOS INTERVIEW Comment dépolluer les eaux contaminées sans faire appel à des solvants organiques ou des polymères ? Deux chercheurs du CNRS, Jérôme Rose et Jean-Yves Bottero, travaillent actuellement à l’élaboration d’une solution novatrice : des membranes de filtration à base de nanoparticules. L’avantage est double : la porosité des matériaux pourrait être contrôlée et les membranes adaptées selon les molécules à oxyder. ALTRAN PRUDENCE EST MÈRE DE SÛRETÉ Arnaud Quenot est ingénieur chimiste au pôle EILiS (Energy, Industry and Life Sciences) du groupe Altran. Spécialiste des matériaux, il travaille à l’échelle du nanomètre et s’est intéressé au rapport «Nanotechnologies, nanoparticules: quels dangers ? quels risques?», remis au ministère de l’Environnement en juillet 2006 par le Comité de la prévention et de la précaution. Voici les conclusions de l’étude: «De l’analyse ainsi menée, il ressort au premier chef que les nanoparticules, du fait de leur très petite taille, peuvent susciter une réaction biologique et présenter un danger. Néanmoins, il n’existe pas actuellement suffisamment de données ni de méthodologies adaptées pour évaluer les risques pour la santé de l’homme». Attention à ne pas confondre les nanotechnologies avec les nanoparticules qui existent depuis toujours : une molécule est intrinsèquement à l’échelle du nanomètre. Ainsi, certaines crèmes solaires contiennent des nanoparticules d’oxyde de titane, qui agit tel un filtre UV à cette taille : l’«échelle nano» a ici des vertus. La question qui divise est celle de la manipulation en vue de créer des produits «nanos» spécifiques: on entre là en terra incognita. Peu nombreuses, les études sur le sujet dévoilent des résultats contradictoires. Par conséquent, «deux attitudes sont adoptées face aux nanotechnologies dans l’industrie cosmétique», explique Arnaud Quenot. D’un côté, certains profitent de la tendance, en prenant un maximum de précautions. De l’autre, on se refuse à miser (ou à communiquer) sur leur usage, pour des raisons éthiques, réglementaires ou, le plus souvent, commerciales, par crainte d’amalgames. Altitude n°11 /mars 2007 17 6/03/07 18:53 Page 18 HIGH -TECH ALTRAN UNE ÉQUIPE COSMOPOLITE POUR FAIRE NAÎTRE L’INFINIMENT PETIT DR ASML, filiale de Philips fondée en 1984, fabrique les outils lithographiques dont l’utilisation permet la fabrication de structures à des échelles inférieures à 100 nanomètres sur les puces informatiques. Les consultants Altran chez ASML ont tous une expérience dans le domaine de l’ingénierie thermique et de la dynamique des fluides. En raison de la complexité et de la taille des systèmes physiques qu’ils étudient, la plupart des travaux de recherche et développement sont réalisés de manière expérimentale, mais on assiste à l’introduction progressive de la modélisation mathématique. Ainsi, le groupe Altran contribue aussi bien à la conception et aux enquêtes expérimentales qu’à la modélisation informatique. Un exemple de projet sur les systèmes immergés Aujourd’hui, les experts d’Altran travaillent sur l’enquête expérimentale du comportement thermique des systèmes d’immersion les plus récents, y compris les écoulements diphasiques. Comme beaucoup de moteurs électriques linéaires sont présents dans l’outil et que la stabilité thermique est essentielle dans le processus de la lithographie, le refroidissement des actuateurs par écoulement d’eau dans plusieurs parties de la machine est un champ d’investigation important. Également à l’étude, les systèmes à air comprimé, ainsi que la création et la distribution de vide. Outre ces domaines de recherche spécifiques, Altran est également actif dans le design des concepts thermiques au niveau des équipements, afin de satisfaire les spécifications thermiques critiques. Un centre de compétences Les consultants Altran, qui travaillent sur des projets différents, souhaitent aujourd’hui combiner leurs connaissances et leur expertise pour créer de nouvelles idées et apporter des solutions inédites aux problèmes du client. C’est pourquoi ils créent un centre de compétences sur la connaissance de la thermique et de la dynamique des fluides. L’idée est d’aborder le marché en tant que groupe, en disposant de toutes les connaissances sur un large éventail de domaines. L’organisation du centre de compétences permettra par ailleurs d’identifier des expertises supplémentaires et les besoins spécifiques en recrutement. Les consultants espèrent ainsi être en mesure de répondre de manière optimisée aux problèmes complexes que posent la thermique et la dynamique des fluides. Nos sincères remerciements vont à tous les consultants Altran chez ASML (David Anstotz, Remco Hagenzieker, Chuangfeng Liu, Marcio Miranda, Eva Mondt, Bill Potts et Manish Ranjan). • • • suite de la page 16 Les nanotechnologies qui les compose. Nous trvaillons ouvrent des perspectives suscitent aussi des craintes. En juin donc au développement de dernier, l’Agence française de sécud’innovation vetigineuses, nanoparticules de platine avec rité sanitaire de l’environnement et mais aussi des craintes... une surface active plus importandu travail (Afsset) mettait en garde te. Ces recherches doivent permettrent de diviser par contre les risques de toxi-cité des nanoparticules. dix le volume de platine utilisé. Dans ces domaines, il Quelques mois plus tard, le comité d’éthique est aujourd’hui impossible de dépasser les limites du CNRS recommandait la «vigilance éthique et techniques actuelles sans faire appel aux nanotech- sociale». Une vigilance demandée par le Comité nologies», commente Didier Marsacq, directeur du consultatif national d'éthique pour les sciences de Laboratoire d’innovations pour les technologies des la vie et de la santé (CCNE), dans un avis rendu le énergies nouvelles (Liten) du CEA. Si les nanotechno- 1er mars 2007. Le CCNE déplore la petite place logies ouvrent des perspectives d’innovation vertigi- consacrée au financement de la recherche sur les neuses, permettant d’envisager de «refaire ce que la effets secondaires des nanos : 40 millions de dollars vie a fait, mais à notre façon», comme l’a déclaré contre 10 milliards consacrés à la R&D. Les nanoJean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie en 1987, elles technologies n’ont pas fini de faire parler d’elles… 18 Altitude n°11 /mars 2007 Trajectoires PEOPLE Partenaire global de l’innovation, le groupe Altran continue de se développer dans le monde entier. Comme l’Inde ou la Russie, le Brésil fait partie des pays où le Groupe recrute de nombreux talents. Rencontre avec deux consultants qui ont rejoint nos filiales pour travailler sur des projets d’envergure : les nanotechnologies et les réseaux de téléphonie mobile. DU TRÈS FROID À L’INFINIMENT PETIT > Spécialiste de la mécanique des fluides et du transfert thermique, Marcio Miranda, 29 ans, utilise aussi son savoir dans la vie de tous les jours puisqu’il aime à faire des rencontres et à tester de nouveaux breuvages. BIO Clément Perrotte RE_ALT11_DOSSIER_BAT.qxd 2002 > diplôme en ingénierie mécanique. 2004 > M. Sc., université de Santa Catarina. 2004 > début de sa carrière dans l’industrie. 2006 > rejoint le groupe Altran. En bon Brésilien, Marcio vibre pour la musique, du classique au blues et du jazz à la samba, mais son actualité professionnelle l’a quelque peu éloigné de sa passion. Après avoir passé une année en Allemagne pendant ses études à l’université de Santa Catarina, Marcio est de nouveau en Europe depuis fin 2006 pour son premier projet au sein du groupe Altran. Aux Pays-Bas, il apporte ses connaissances et son expérience au développement de machines liées aux nanotechnologies, après avoir passé les deux années précédentes à réduire la consommation d’énergie de réfrigérateurs. « Cette mission me permet d’être au contact de technologies de pointe et de me familiariser avec différents modes de travail. Je découvre de nouveaux paysages, j’apprends une autre langue. Je suis sûr que cette expérience enrichissante va m’ouvrir de nombreuses perspectives ! » L’IMPORTANCE DU RÉSEAU > Son passe-temps favori est le surf, mais Renato Mariano est avant tout un expert en planification et optimisation de réseaux de téléphonie mobile. Passé chez tous les grands noms du secteur, il rejoint le groupe Altran au Brésil, son pays natal, en octobre 2004. Quand on demande à Renato quel est le projet dont il est le plus fier, sa réponse est pleine de bon sens : « J’apprécie chacun de mes projets, mais je dis toujours que le plus récent était le plus important, car j’ai pu y mettre à profit les enseignements tirés de tous les précédents. » Récemment, c’est en Europe et en Afrique que Renato a le plus appris. Au Portugal et en Angola, il a découvert des mentalités différentes. « Je me suis rendu compte que l’ingénieur n’était pas l’homme d’une seule fonction, mais bien un rouage important d’une équipe, ayant une compréhension globale et apportant son aide à tous, sur les sujets pertinents. » Cette expérience, acquise loin de l’Amérique du Sud, est bien sûr un « plus » sur son CV, mais elle marque surtout la naissance de nouvelles ambitions pour Renato et, à travers lui, pour Altran. BIO 2004 > rejoint le groupe Altran. 2004 > projets pour TIM et Alcatel. 2005 > projets pour Siemens et Claro. 2006 > projets au Portugal et en Angola. Altitude n°11 /mars 2007 19 ALT11_EXPERTISE_BAT.qxd 8/03/07 15:39 Page 20 Expertise PEOPLE CHRIS PLUMMER Altran a conçu et mis en œuvre une offre offshore au service de ses clients, par l’intermédiaire d’une plateforme mutualisée de services : Altran Global Sourcing. Grâce à cette structure, l’Inde, la Roumanie, la Russie et la Tunisie sont désormais des destinations possibles pour certains projets menés par Altran. MANAGING DIRECTOR OF HILSON MORAN INTERVIEW Altitude : Comment ce projet est-il né ? Chris Plummer : Comme beaucoup d’autres, notre marché est ultracompétitif, notamment en Europe et aux Émirats arabes unis. Il est donc essentiel pour la société de maintenir ses coûts à un niveau raisonnable tout en conservant un niveau de qualité maximal. Dans ce but, nous nous sommes tournés vers Altran Global Sourcing en avril 2006 et, depuis, de nombreuses étapes ont été franchies : constitution des équipes locales, installation dans les locaux de New Delhi, familiarisation avec les procédures et les standards d’Hilson Moran, rencontres avec leurs homologues britanniques… DENIS MACHUEL (ALTRAN GLOBAL SOURCING) Pour l’avoir observé sous toutes les coutures, Denis Machuel connaît très bien le groupe Altran. Consultant en 1991, créateur d’Altran Technologies UK en 1997, directeur général d’Altran Technologies en 2002, il est depuis 2005 le directeur exécutif d’Altran Global Sourcing, entité chargée de la stratégie et des activités offshore. « Avec Juliette Rappy, nous construisons et coordonnons les capacités offshore du groupe Altran en Europe de l’Est, en Inde, en Tunisie et en Russie. Notre rôle est de promouvoir cette offre vers les sociétés du Groupe et leurs clients. Nous servons également de lien entre nos partenaires offshore et nos filiales. » Souvent confondu avec la délocali- sation, l’offshoring permet en réalité de conclure davantage d’affaires. « Grâce à l’offshoring, en conjonction avec d’autres offres développées au sein du groupe Altran, nous sommes capables de mener des projets plus nombreux et plus visibles sur nos marchés principaux. Notre positionnement s’en trouve alors renforcé, sans perte d’activité. » C’est le cas pour Hilson Moran, filiale britannique du Groupe spécialisée dans l’ingénierie du bâtiment. Alt. : Quelle est la valeur ajoutée pour Hilson Moran ? C. P. : Il est essentiel que les équipes des deux pays soient aussi proches que possible, afin que la qualité délivrée au client soit la même. Il est encore un peu tôt pour évaluer la contribution qui pourra être apportée aux activités d’Hilson Moran cette année, mais les premiers résultats sont encourageants. Nous sommes convaincus que l’Inde va nous aider à réduire nos coûts tout en apportant une réponse satisfaisante à la sévère pénurie de talents que nous connaissons actuellement, sans pour autant nuire à notre réputation. Alt. : Quelles sont les prochaines étapes ? C. P. : Nos efforts se sont d’abord portés sur la production DAO, mais nous sommes entrés dans une nouvelle phase avec l’embauche d’ingénieurs spécialisés dans le calcul. À l’avenir, nous envisageons de leur confier une partie de certaines activités, comme l’élaboration de modèles environnementaux. Nul doute que ce sera un atout décisif dans la croissance internationale de la société. DAVINDER MAAN (ALTRAN INDIA) Davinder Maan, membre de la direction d’Altran India depuis septembre 2005, est chargé de développer la société, de nouer des alliances locales et de construire les équipes de consultants menant les grands projets que lui confient ses clients partout dans le monde, comme la création d’un bureau local pour Hilson Moran. 20 Altitude n°11 / mars 2007 les bonnes personnes pour répondre aux besoins spécifiques de leur « client interne », de les installer et de les mettre dans les meilleures conditions. Ensuite, Davinder a su développer les expertises qui étaient nécessaires à ce projet, en matière de DAO comme d’ingénierie du bâtiment. Aujourd’hui, il supervise l’opération et s’assure de la montée en charge nominale de l’équipe, pilotée opérationnellement par Manish Kumar. Photodisc Ouvert à toutes les cultures, polyglotte, Davinder séduit ses équipes par son exceptionnelle expérience des technologies de l’information acquise en France, en Suède, aux États-Unis, en Allemagne et en Hongrie, auprès des plus grands groupes internationaux. Avec Namrata Rawat, responsable des ressources humaines, ils sont chargés de trouver Hilson Moran est une importante société de conseil en ingénierie qui fournit une large palette de services liés au monde de l’environnement bâti. Ses activités couvrent l’ensemble des secteurs du marché de la construction : bâtiments neufs, aménagements et travaux de rénovation, dans les secteurs public et privé. La société a assumé la responsabilité de quelques-uns des immeubles les plus vastes et les plus innovants dans le monde. Appartenant au groupe Altran, le leader européen du conseil en innovation, elle collabore avec un réseau de partenaires stratégiques pour proposer ses services au Royaume-Uni, en France, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas. Hilson Moran applique à tous ses projets les techniques de design les plus modernes dans le cadre d’une approche durable, avec pour objectif d’être le choix numéro un des clients recherchant une assistance pour le design et la fourniture de bâtiments de qualité. Altitude n°11 / mars 2007 21 RE_ALT11_CAMPUS_BAT.qxd 8/03/07 15:33 Page 22 VIVA ITALIA ! PEOPLE Campus Accords avec Naples et Gênes POLITECNICO DI MILANO : BIENTÔT LE TOP 10 L’ÉTUDIANT Un protocole d'accord est en cours de rédaction entre Altran Italia et les universités de Gênes et Naples Partenope. Tous les détails dans le prochain numéro ! DR En chiffres 1 200 enseignants et 39 000 étudiants dont 24 000 à la faculté d'ingénierie (10 % du total en Italie) 4 500 à la faculté de Design 10 500 à la faculté d'Architecture Altitude : Quel intérêt porte le Politecnico di Milano à l’innovation ? Giulio Ballio : La recherche est un élément essentiel de nos enseignements, et l’innovation est donc une composante majeure de notre stratégie. Nous l’abordons de deux façons. D’un côté, nous cherchons à densifier nos relations avec nos partenaires institutionnels et privés afin d’améliorer les transferts de technologie. De l’autre, nous investissons dans des projets de recherche concernant plusieurs facultés, car nous croyons fermement que l’innovation dépend de la capacité à relier différents savoirs. Alt. : Comment est né Poliplacement, le bureau de placement du Politecnico ? G. B. : Nous cherchons à augmenter la proportion d’étudiants et d’enseignants venus d’autres 22 Altitude n°11 / mars 2007 Alt. : Quels sont les liens qui unissent Altran et le Politecnico ? G. B. : Notre partenariat a été officialisé en 2005 par la signature d’un accord. Avant cela, Altran était impliqué depuis longtemps dans la vie de notre département ingénierie. Notre relation avec Altran nous permet d’offrir à nos étudiants un aperçu de projets bien réels qui se transforment ensuite en études de cas, aussi bien dans l’électronique, les télécommunications, l’automatique ou l’informatique que dans la mécanique, l’aérospatial, les transports ou l’énergie. Alt. : Comment imaginez-vous l’avenir de ce partenariat ? G. B. : Qui vivra verra. Nous savons combien il est difficile de maintenir ce genre de relations sur le long terme. Pour une meilleure interaction, nous avons mis en place un service Carrières, géré par des gens qualifiés, ce qui devrait renforcer nos liens. On peut également envisager des projets cofinancés, une chaire d’entreprise, tout ce qui pourrait permettre de mieux enseigner aux futurs consultants. EN VOITURE POUR LA RÉUSSITE ALTRAN DAYS DES JOURNÉES POUR FAIRE LA DIFFÉRENCE Les Altran Days sont des journées de recrutement, organisées en association avec une université dans le but de faire connaître, expliquer et proposer aux futurs diplômés le modèle du conseil à l’œuvre au sein du groupe Altran. Fin 2006, les Altran Days ont eu lieu à Milan, Turin et Rome. • Politecnico di Milano Pour sa première édition à Milan, la journée de recrutement a bénéficié du partenariat solide entre Altran et le Poliplacement, en charge des relations avec les entreprises et du placement des étudiants. Les ateliers du Campus Club ont permis aux participants, issus de toutes les filières de l’ingénierie, de mesurer leurs aptitudes pour le métier du conseil. Managers et consultants du Groupe ont participé aux différentes activités (gestion de projet, travail d’équipe, innovation, communication…) avant de débriefer avec des étudiants heureux d’avoir pu toucher du doigt la réalité d’Altran et du conseil en innovation. • Politecnico di Torino Véritable ciment de la collaboration avec l’université, les Altran Days sont un moment important dans la rencontre avec les étudiants. À Turin, ils ont pris la forme de l’Altran Creative Engineering Competition. Dix équipes d’étudiants et de doctorants doivent réaliser un pont répondant aux critères de rigidité structurelle et de résistance à la déformation avec des matériaux pauvres : carton et ficelle. Les participants ont répondu avec ingéniosité au défi. DR parties du monde. Aujourd’hui, dix de nos Masters sont en anglais, et plus de 10 % de nos étudiants viennent d’autres pays (Bassin méditerranéen et Extrême-Orient). Pour y parvenir, nous avons décidé d’opérer des changements dans le nombre et dans la qualité des services offerts aux étudiants. Apporter une valeur ajoutée dans la transition vers le monde de l’entreprise était une priorité, c’est ainsi que Poliplacement est né. Altran offre d’ailleurs de nombreuses opportunités pour nos jeunes diplômés, en Italie comme en Europe. DR Classé au 17e rang européen des universités technologiques, le Politecnico di Milano vise sans détour le top 10. Son recteur, le professeur Giulio Ballio, nous explique comment il compte y parvenir et quel rôle Altran peut jouer dans cette réussite. Les quatre gagnants de l’université de Turin (voir ci-contre) ont ensuite visité le paddock du circuit de Formule 1 de Monza. • Università di Roma Tor Vergata Deux événements se sont déroulés aux Altran Days de Rome : les entretiens et l’Altran Quiz. Les premiers ont permis à treize étudiants sélectionnés par le Campus Club de rencontrer des business managers et des responsables des ressources humaines pour approfondir leur connaissance du Groupe. Le second est un jeu où cinq équipes s’affrontent pour identifier un mot caché, à partir de six indices de nature technologique. Personne n’y est parvenu, mais le jury a néanmoins récompensé d’une journée chez Altran les deux équipes ayant le plus de points. Futur diplômé du Politecnico di Torino en ingénierie mécanique, Fabio Pigorini se devait de participer aux Altran Days organisés dans son université (voir ci-contre). « J’ai vu les affiches qui annonçaient cette journée, et j’ai beaucoup aimé l’approche proposée : l’évaluation des étudiants sur leur performance dans un travail créatif en équipe. J’ai toujours pensé que l’inventivité pouvait résoudre de nombreux problèmes, et j’allais pouvoir en faire l’expérience. Et, de plus, la récompense était très tentante! » Au programme pour les gagnants, une invitation d’Altran et du Renault F1 Team à passer une journée complète dans les coulisses du circuit de Formule 1 de Monza. Avant de partir à Chicago pour compléter sa thèse sur les modèles dynamiques dans le ferroviaire, Fabio a ainsi pu ressentir une passion qu’il espère retrouver au cours de sa carrière. Altitude n°11 / mars 2007 23 ALT11_PORTRAIT_BAT.qxd 8/03/07 15:31 Page 24 ERIC DREXLER 1977 : Étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) 1981 : Publie l’article « Molecular engineering: an approach to the development of general capabilities for molecular manipulation », dans la revue PNAS 1986 : Publie son livre Engines of creation: the coming era of nanotechnology, et participe à la fondation du Foresight Institute, organisation à but non lucratif impliquée dans le développement des nanotechnologies 1991 : Reçoit le premier doctorat du genre en « nanotechnologie moléculaire » Aujourd’hui : Conseiller technique chez Nanorex. DR PORTRAIT LE SEIGNEUR DES NANOS Eric Drexler est considéré comme le père des nanotechonologies. Il y a plus de vingt ans, le chercheur américain anticipait ce qu'allait devenir cette spécialité dont les applications concernent aujourd'hui tous les domaines scientifiques. Rencontre. En 1986, Eric Drexler écrivait Engines of creation: de New York), à laquelle collabore Eric Drexler, travaille désormais avec le Battelle Memorial Institute sur ce vaste sujet. the coming era of nanotechnology. Un ouvrage fondateur fondé sur la physique qui, vingt ans Le scientifique voit plusieurs explications à cet engouement : plus tard, est toujours considéré comme un livre d’anticipa- « Les nanotechnologies telles que je les vois transforment en tion. C’est en rassemblant le travail de plusieurs chercheurs profondeur la notion de “fabrication”. Elles engagent un large dans différentes disciplines qu’Eric Drexler est tombé dans spectre d’applications. Les domaines les plus intéressés par l’infiniment petit dès la fin des années 1970. Malgré ce tra- ces applications sont, selon moi, les énergies renouvelables vail collectif, il s’étonne lui-même de la lente progression de et les applications médicales. » ces idées : « Certains scientifiques ont compris et accepté À présent, le chercheur américain travaille pour Nanorex, une immédiatement les principes que j’énonçais. D’autres, petite entreprise qui développe des logiciels permettant répondant plutôt aux échos de la presse grand public, ont d’élaborer des systèmes d’assemblages moléculaires, et réagi négativement. » Aujourd’hui, tout a changé. La Natio- participe à l’initiative Technology Roadmap (citée plus haut). nal Academy américaine a recommandé l’an dernier Il continue à donner des conférences sur les technologies du futur, surtout en Asie. « Il faudrait lancer d’accentuer les recherches dans ce domaine. un effort de recherche à grande échelle, Depuis quelques années, des recherches Les «nanos» vont mettant en commun les compétences de clés ont déjà fait des progrès spectaculaires, changer les secteurs nombreux secteurs scientifiques. Cela pernotamment en génétique. Enfin, la Technoénergétique et médical mettrait de faire véritablement progresser logy Roadmap, une plateforme d’échange les nanotechnologies. » d’information dans la Tech Valley (au nord