Fiches cartes privatives.pub

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FICHE CONSOMMATION N°2
LES CARTES PRIVATIVES DE MAGASINS
Les cartes privatives sont des "cartes émises par un détaillant pour permettre ou faciliter, en dehors de tout accès direct à un compte bancaire, le paiement des achats de
biens et de services effectués exclusivement auprès du détaillant ou des détaillants
émetteurs ou des détaillants qui acceptent la carte en vertu d'un contrat (Définition de la
recommandation européenne du 17 novembre 1988).
LES CARTES :
RESERVE D’ARGENT ?
Dix millions de français possèdent une carte
privative. Ces cartes séduisent : facilité de
paiement, avantages et "privilèges" pour l'utilisateur. Mais attention ! Il faut bien connaître
leur réel fonctionnement lorqu'elles sont associées à une réserve d'argent !
LE CREDIT REVOLVING
La réserve d'argent disponible est en réalité
un crédit "revolving", dit renouvelable.
C'est le crédit le plus cher sur le marché.
En effet, les taux d'intérêt pratiqués dépassent 16%. Alors attention, un taux mensuel
de 1,48% cache un TEG annuel (Taux Effectif
Global) de 17,76%.
LA FIDELISATION DES CLIENTS
Toutes les grandes enseignes proposent aujourd'hui des cartes privatives à leurs clients
dans un objectif de fidélisation. Ainsi chaque
magasin est associé à un organisme de crédit : Finaref (Printemps, La Redoute, Fnac),
Cofinoga (Galeries Lafayette, Nouvelles galeries, Monoprix, BHV), Cetelem (Conforama,
But), Accord (Auchan, Leroy-Merlin, Atac),
S2P (Carrefour), Sofinco (La Samaritaine,
Darty, Décathlon, Intermarché, Leclerc). Il
gère le compte et est chargé du recouvrement sur votre compte bancaire. Il y a
donc un contrat entre quatre partenaires (le
consommateur, le magasin, la banque et l’organisme de crédit). De plus, certaines cartes
sont mono-enseigne (utilisables dans un seul
magasin), d'autres cartes sont multi-enseigne
(utilisables dans différents magasins), ce qui
entraîne une tentation encore plus grande de
dépenser.
Tout semble facile pour obtenir ces petits
bouts de plastique. Il suffit de remplir un formulaire, de présenter des papiers d'identité et
de donner ses coordonnées bancaires pour
ceux qui acceptent le prélèvement automatique (éventuellement, on vous demandera un
bulletin de salaire). Le dossier constitué dans
le magasin, est ensuite immédiatement transmis à l'organisme de crédit qui lui est associé.
Dès l'acceptation du dossier par l'établissement financier, vous bénéficiez d'une réserve
d'achat, d'une autorisation de découvert,
d'une réserve disponible, d'une ligne de crédit
ou d'un crédit autorisé (termes différents selon l'enseigne).
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COMMENT CA MARCHE ?
Le crédit renouvelable (revolving ou permanent) : Lors d’un achat effectué avec une de ces
cartes, on choisit soit le débit immédiat, soit le débit différé sans frais. On peut aussi choisir de
payer à crédit. C’est alors un crédit renouvelable qui s’applique. On fait donc un emprunt.
A chaque mensualité remboursée, la réserve d’argent se reconstitue. Le danger, c’est d’utiliser
cette réserve à chaque moment difficile, plutôt que d’attendre et économiser la somme nécessaire. A chaque fois que la réserve de crédit est reconstituée et qu’on l’utilise, on fait un emprunt. Ce type de crédit est donc un cercle vicieux. On se laisse très rapidement entraîner
dans cet engrenage.
LE RELEVÉ DES OPERATIONS
A la fin de chaque mois, l'utilisateur reçoit un
relevé de compte relatif à la réserve de crédit.
Ne négligez pas ce courrier ! Mêlé avec la
publicité qui l'accompagne, on pourrait le
confondre avec une relance commerciale.
Si vous avez choisi les paiements différés,
vous aurez le choix de payer en début du
mois suivant ou bien de prendre un crédit, en
choisissant le montant des mensualités (avec
un montant minimum).
Il faut être vigilant, car sans réponse de votre
part, l'organisme de crédit considère cette
non-réponse comme un choix de paiement à
crédit. Il faut donc faire attention à la date limite de réponse.
Cette technique est un piège pour le
consommateur, puisqu'il peut contracter
un crédit sans le vouloir !
DIFFERENCES ET POINTS COMMUNS AVEC UN CREDIT TYPE PRÊT PERSONNNEL
DIFFERENCES
POINTS COMMUNS
- On choisit le montant et le délai de rembourse- - Le crédit revolving doit faire l’objet d’une offre
ment. Pour le crédit à la consommation classique, préalable mentionnant tous les termes du contrat
le montant et le nombre d’échéances de rembour- de crédit.
sement sont fixés dès le départ.
- L’emprunteur doit disposer d’un délai de rétracta- Au fur et à mesure de vos remboursements, la tion de 7 jours après la signature du document.
réserve de crédit se reconstitue.
- L’utilisation de la réserve ne nécessite pas de
justificatif, d’où des utilisations abusives (achats
alimentaires par exemple).
- Le taux d’intérêt est le plus élevé.
- Dans un crédit classique, vous disposez d’un
échéancier (tableau d’amortissement). Avec le
crédit renouvelable, le calcul des intérêts est si
complexe (si vous multipliez les opérations) qu’il
est quasiment impossible de prévoir ce que vous
allez rembourser.
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Exemple de comparaison : crédit classique et crédit revolving.
Un lave-linge d'une valeur de 760 € acheté à crédit sur un an. Comparons le coût du crédit
dans les 2 cas (les mensualités sont de 70€ dans les deux cas).
Coût total
Coût du crédit
Avec un crédit classique à 7%
787,46 €
27,46 €
Avec un crédit revolving à 17,75%
834,62€
74,62€
Conclusion :
le crédit revolving coûte ici
2,7 fois plus
cher !
PRECAUTIONS A PRENDRE POUR L’UTILISATION D’UNE CARTE PRIVATIVE
- Bien contrôler le relevé des opérations.
- Payer à débit immédiat dès que possible.
- En cas de crédit, choisir sa capacité de remboursement :
Attention, plus le remboursement est long, plus les mensualités sont faibles,
mais au total, plus le crédit est cher !
- Bien lire les clauses du contrat de crédit : attention aux petites lignes !
- Attention aux publicités sur ce type de crédits !
- Pour en finir rapidement avec le revolving, il est toujours souhaitable d'accélérer les versements, d'augmenter le montant des mensualités ou de rembourser par anticipation dès que
possible.
Certaines cartes permettent maintenant de retirer de l'argent liquide dans les distributeurs automatiques de billets (DAB). Au moment de faire son retrait dans les DAB, le
détenteur de la carte peut choisir entre le retrait à crédit et le retrait comptant. En revanche, pour certaines cartes, aucun choix n'est possible : les retraits donnent immédiatement lieu à un crédit. Alors attention !
LA PUBLICITE DES CARTES PRIVATIVES
ET DE LEUR CREDIT REVOLVING
Les messages publicitaires qui vantent le crédit
revolving mettent l'accent sur la facilité d'utilisation, la disponibilité d'argent permanente et le faible impact sur le budget du consommateur grâce
aux petites mensualités à rembourser. La perversité du discours publicitaire présente le crédit
comme un acte anodin.
Cet ensemble crée l'illusion de pouvoir facilement
augmenter artificiellement son pouvoir d'achat et
contribue pour certains consommateurs à des situations de surendettement (dans la majorité des
dossiers de surendettement, on retrouve ce type
de crédit).
VOL DE CARTE
La majorité de ces cartes n'a pas de code secret.
En cas de perte ou de vol, n'importe qui peut l'utiliser ! Même si une signature justifie la propriété
de la carte, la vérification de la signature n'est
pas toujours faite. Alors dès la perte de la carte
constatée, il faut le signaler au service du magasin qui transmettra à l’organisme gestionnaire
l’ordre de bloquer le compte.
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1. ETUDE DE DOCUMENTS
Rechercher de la documentation (publicité, documents de banques...) sur ce type de cartes
privatives.
Analyser ces documents pour comprendre le fonctionnement dans les détails.
Etudier les termes du langage employé.
Faire une exposition ou un dossier sur plusieurs propositions commerciales.
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•
Imaginer le dialogue de Mme Durand
avec le représentant de la société de
crédit lorsqu’elle décide de rembourser
son crédit au bout de deux ans.
•
Constituer le dossier que Mme Durand
apportera (son calcul du Taux Effectif
Global, calcul du crédit au bout des
deux ans…)
•
Quelle économie Mme Durand réalisera-t-elle ?
(Corrigé disponible au CTRC ou sur le site Internet
www.consonormandie.net)
ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS ADHÉRENTES AU CTRC DE BASSE-NORMANDIE :
Association de Défense, d'Education et d'Information du Consommateur (ADEIC), Association Familiale de l'Agglomération de Cherbourg, Associations Familiales Catholiques (AFC), Association Familiale de Douvres (AFD), Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques (CDAFAL),
Confédération de la Consommation du Logement et du Cadre de Vie (CLCV), Confédération Nationale du Logement (CNL), Confédération Syndicale
des Familles (CSF), Familles de France (FF), Familles Rurales (FR), INformation DEfense des COnsommateurs SAlariés-CGT (INDECOSA-CGT),
Union Départementale des Associations Familiales de l'Orne (UDAF 61), Union Fédérale des Consommateurs-Que choisir (UFC-Que choisir), Union
Féminine Civique et Sociale (UFCS).
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Centre Technique Régional de la Consommation de Basse-Normandie –janvier 2004
2. UN CAS CONCRET