Harki, ce mot désigne communément les supplétifs algériens

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Harki, ce mot désigne communément les supplétifs algériens
Harki, ce mot désigne communément les supplétifs algériens engagés dans l’armée
française de 1957 à 1962, durant la Guerre d’Algérie.
Les harkis pendant la Guerre d’Algérie
De 1957 jusqu’en 1962, les harkis sont des soldats indigènes musulmans, engagés
aux cotés de l’armée française dans les unités appelées Harkas. Au total l’armée
française a inscrit 160.000 harkis (moghaznis, GMPR, GMS) dans ses registres.
Le Ministère des Armées évalue à 4.500 le nombre de soldats musulmans morts
pour la France dans ce conflit et à plus de 600 les disparus.
Précisons qu’après les Accords d’Evian en mars 1962 et l’indépendance de l’Algérie
le 3 juillet 1962, la situation de ces harkis devint très difficile pour ceux d’entre eux
qui purent regagner la métropole (les chiffres officiels font état de 14.600 personnes
ayant trouvé refuge dans divers camps ou centres d’hébergement collectif) et
tragique pour la majorité d’entre eux restés en Algérie. Ces derniers se virent
maltraités et hélas le plus souvent massacrés. Les chiffres diffèrent suivant les
auteurs d’une rive de la Méditerranée à l’autre, par exemple Jean Lacouture écrivait
dans le Monde « du 19 mars au 1er novembre 1962, plus de 10.000 harkis auraient
été tués en Algérie ».
Au-delà de la froideur des chiffres, il y a lieu de rappeler que le conflit algérien est un
des plus complexes que la France aient eu à connaître.
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Guerre coloniale opposant des Français de la Métropole occupant un pays
ayant vocation à l’indépendance, certes.
Mais également guerre civile, voyant l’affrontement entre des algériens
musulmans souhaitant rester dans la communauté française et d’autres à
l’opposé désireux tout aussi légitimement, de devenir indépendant.
Aussi, des civils et des militaires français ne reconnaissant que les lois de la
République et par ailleurs quelques partisans de l’Algérie Française (OAS)
n’hésitant pas à recourir à des attentats et aux meurtres pour faire triompher
leur cause.
Enfin, les Français d’Algérie, appelés familièrement « pieds-noirs », français à
part entière mais néanmoins viscéralement attachés à cette terre terre, à sa
culture spécifique, son climat et dont les familles étaient en Algérie depuis
plusieurs générations. Leur déracinement forcé fut vécu comme une véritable
tragédie.
On le voit, la simplification n’est pas de mise dans cette histoire-là.
Quelques dates sont à retenir dans cette douloureuse histoire :
- 16 juillet 1987, sous la présidence de François Mitterrand et sous le
gouvernement Chirac, une première loi en faveur des rapatriés d’origine
arabo-berbère, accorde une indemnisation forfaitaire de 60.000 F.
- 11 juin 1994, toujours sous la présidence de François Mitterrand, sous le
gouvernement Balladur cette fois, une seconde loi stipule en faveur des
anciens supplétifs et leur famille «, la République Française témoigne sa
reconnaissance envers les rapatriés anciens membres des formations
supplétives ou victimes de la captivité en Algérie pour les sacrifices qu’ils ont
consentis ».
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25 septembre 2001, le Président Chirac et le gouvernement de Lionel Jospin
instituent « la Journée d’hommage aux harkis ». Le décret du 31 mars 2003 a
pérennisé cet hommage.
8 septembre 2005, le président algérien Bouteflika déclare à Oran «Nous
avons commis des erreurs à l’encontre des familles et des proches des harkis
et n’avons pas fait preuve de sagesse ; Nous avons suscité en eux un
sentiment de haine et de rancœur portant ainsi un préjudice au pays ».
le 31 mars 2007 enfin, le candidat à la présidence de la république, Nicolas
Sarkozy s’engage s’il est élu « à reconnaître la responsabilité de l’état dans
l’abandon et le massacre des harkis en 1962 ».
Au-delà de ces déclarations officielles, il nous reste en tant que simples citoyens
français, à rendre hommage à tous ces hommes qui nous ont fait confiance ont
donné leur vie, à les considérer enfin comme des citoyens à part entière et à
reconnaître une fois pour toute qu’ils font partie de notre Histoire.
Le 25 septembre, une date à ne pas oublier.
Claude DIDIER
Maimbray le 24 septembre 2009
Références : www.harkis.net - fr.wikipedia.org – wiki/harki

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