JOURNÉE D`HOMMAGE AUX HARKIS 25 SEPTEMBRE
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JOURNÉE D`HOMMAGE AUX HARKIS 25 SEPTEMBRE
Vendée Civisme - Commémorations JOURNÉE D’HOMMAGE AUX HARKIS ET AUTRES MEMBRES DES FORMATIONS SUPPLÉTIVES Ressources encadrant 25 SEPTEMBRE 1/ Contexte Une longue tradition au service de la France Depuis la conquête française de l’Algérie en 1830, la possibilité de combattre au service de la France est offerte aux colons en Algérie au sein des unités de Zouaves. En 1841, trois bataillons de tirailleurs algériens uniquement composés d’autochtones sont mis sur pied. Ils seront de toutes les gloires de l’armée française. Ces hommes sont des militaires et font partie intégrante de l’armée française. Tirailleurs algériens ou Turcos, Charles PELLERIN, 1852 Domaine public Un parti indépendantiste : le Front de Libération Nationale Sur cette photo, les 6 personnes à l’origine du mouvement indépendantiste posent avant l’insurrection du 1er novembre 1954. L’Armée de Libération Nationale sera son bras armé. Des Français de métropole soutiendront ce mouvement. 121 personnalités françaises écrivent le « manifeste des 121 » demandant l’autogestion de l’Algérie. Jean-Paul Sartre, Françoise Sagan ou Simone Signoret en seront signataires. Six chefs du FLN avant le déclenchement de la «Revolution du 1er novembre 1954 ». Source : Ministère Algérien des Moudjahidine La sécession de trois départements français En 1954, la France est au cœur d’un vaste mouvement de décolonisation. L’Indochine est perdue, l’Afrique négocie une indépendance ainsi que la Tunisie et le Maroc. L’Algérie rassemble trois départements français (Oran, Alger et Constantine) et une administration implantée depuis plus d’un siècle. Dès le début de l’insurrection, des algériens fidèles à la France créent des harkas. Ce sont des petits groupes paramilitaires d’autodéfense. Ses membres s’appellent des harkis. Timbre émis pour commémorer le 20e anniversaire de la Révolution 1954-1974. Source : Algérie philatélie. 2/ Les faits 1954-1957 L’idée d’une auto-défense algérienne Lors du déclenchement de la révolte en novembre 1954 et pendant un an, ce sont 50 000 militaires français stationnés en Algérie qui assurent l’ordre public. En campagne, dans les montagnes, des groupes d’autodéfense composés de « Français de souche nord-africaine » (FSNA, selon l’appellation administrative consacrée) forment des « Groupes Mobiles de Police Rurale » (GMPR), ils constituent une partie de ce que l’on appelle les supplétifs. Un soldat français saluant un harki, en décembre 1960. (DALMAS/SIPA) Les SAS En 1955, une formation inédite appelée Section Administrative Spécialisée est mise en place. Son rôle est d’apporter des soins médicaux, de créer des écoles, d’aider les plus démunis et d’organiser une administration municipale lorsqu’elle n’existe pas. Ces SAS ne sont pas composées de personnels locaux mais une unité locale est chargée de sa protection, le Maghzen. Les moghaznis la composant sont aussi des troupes supplétives. Les unités SAS seront 800 à leur apogée. Un sergent instructeur et la Section Administrative Spécialisée de Pirette en Kabylie, 1956, auteur inconnu 1958-1961 Une technique militaire qui fonctionne L’emploi de troupes locales a pour but d’éviter l’erreur commise en Indochine coupant l’armée des populations locales. Pour le Général Challe commandant les armées en Algérie : « Nous ne pacifierons pas l’Algérie sans les algériens ». Pendant ces trois années, les opérations vont se succéder, souvent par petits groupes très mobiles et transportés par hélicoptère. En 1961, 217 000 supplétifs et harkis servent la France en Algérie. Une section de harkis au centre d’instruction d’hammam Maskoutine participe à la cérémonie commémorative du 11 novembre 1960. 1962 Une victoire militaire mais une défaite politique Si militairement l’Algérie est pacifiée, l’ordre public est très difficile à maintenir et la métropole ne comprend plus cette guerre. Le terrorisme règne, massacres et attentats horrifient la population. Cet échec politique débouche sur les accords d’Evian, la France laisse l’Algérie s’autodéterminer. Progressivement civils et militaires français regagnent la métropole. 100 000 harkis et supplétifs les suivront. Les autres restent en Algérie et sont considérés comme des traîtres, surtout les harkettes, ces femmes qui ont pris les armes. Harkis et leurs familles arrivant à Marseille, 11 juin 1962 Source : http://museclio.over-blog.com 3/ Conséquences Le cessez-le feu de la guerre d’Algérie a lieu le 19 mars 1962. Le 5 juillet, l’indépendance est proclamée. Un exode se met alors en place. L’exode La France prévoit le rapatriement de ses ressortissants. Ce sont donc 800 000 Français d’Algérie qui laissent tout derrière eux. Les harkis, pour la plupart, ne sont plus français depuis le 19 mars 1962. Rien n’est donc prévu pour eux. Certains officiers ne souhaiteront pas abandonner leurs hommes. Ils trouveront des filières clandestines pour les rapatrier, au risque de leur carrière. Officiellement 91 000 harkis ont pu gagner la France. Lorsque la nouvelle des représailles contre les harkis restés en Algérie arrive en France, le gouvernement met en place un accueil. Des camps de transit et de reclassement regroupent les harkis. Certains resteront ouverts jusqu’en 1976. L’intégration de ces familles menacées en Algérie et déconsidérées en France est très difficile. De nos jours, les harkis et leurs descendants sont un demi-million en France. L’embarquement des réfugiés harkis dans le port de Bône, novembre 1962 Photographe inconnu Source SCA - ECPAD Une frange de la population algérienne au ban de la société En 1962, plus de 200 000 algériens ayant fait le choix de la France plus leurs familles se retrouvent dans les camps des « traitres » selon le FLN. La plupart d’entre eux reste en Algérie, sans aucun droit vis-à-vis de la France qui ne les reconnait pas. Il faut attendre avril 2012 pour que l’Etat français reconnaisse sa faute dans « l’abandon des harkis ». Mais surtout sans droits vis-à-vis de l’Algérie, ils seront brimés, frappés, mis à l’écart et parfois même torturés. Pour les indépendantistes, les harkis ont choisi le mauvais camp, des tribunaux populaires sont mis en place. Image vidéo Harki, le Pays caché Source : inconnu Luc Gétreau. Production : Arsenal Productions et Télé Locale Provence Les massacres Les harkis et supplétifs les plus « compromis » auprès de la France au yeux du FLN vont subir une lourde vengeance. Les rapts étaient déjà réguliers pendant le conflit lors du retour au village des combattants mais l’indépendance ouvre la voie aux règlements de comptes. Selon les derniers chiffres des historiens, entre 60 000 et 80 000 harkis sont tués, parfois avec leurs familles. Les corps sont atrocement mutilés et très souvent exposés. Les consignes de l’Armée française en 1962 sont de désarmer les harkis et de ne pas intervenir dans les heurts de la population civile. Synthèse • Un harki est un membre d’une harka, un groupe de soldats d’Algérie qui doit soutenir l’Armée française. Ce sont, pour la plupart, des volontaires. • Officiellement 217 000 supplétifs et harkis serviront dans les rangs de l’armée française. Ils seront de toutes les opérations militaires. • Lors de l’indépendance algérienne en 1962, la répression va s’abattre sur ces soldats considérés comme des traitres par les indépendantistes. 200 000 seront rapatriés en France, souvent par des filières clandestines. Selon les estimations, 80 000 seront atrocement massacrés en Algérie. Pour aller plus loin • MINISTÈRE DE LA DÉFENSE. 25 septembre : «Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives» : http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/25-septembre-journee-nationale-d-hommage-auxharkis-et-autres-membres-des-formations-suppletives3 • La guerre d’Algérie. TDC n° 994, avril 2010. • Frise de la guerre d’Algérie. FranceTVéducation : http://education.francetv.fr/epoque-contemporaine/infographie/frise-de-laguerre-d-algerie