Les expositions internationales
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Les expositions internationales
Conférence de M. David Colon Groupe A FT Les expositions internationales I-Les principales expositions internationales européenne du XIXème siècle… A- Les différents types d’expositions coloniales : Au XIXème siècle, comme la terminologie est encore très vague, nombreuses sont les manifestations qui se disent « universelles ». Il n’existe pas encore de réglementation internationale. Celle-ci n’apparaît réellement qu’entre les deux guerres (une convention est signée à Berlin dès le 26 octobre 1912 et tente de réglementer l’organisation des expositions internationales, mais la guerre interrompt la procédure de ratification). Une exposition est universelle quand elle s’ouvre à toutes les branches de l’activité humaine (les expositions industrielles ne sont donc pas universelles). La première exposition universelle a lieu à Londres en 1851. Si une exposition convie toutes les nations à y participer, ce qui est toujours le cas, elle devient internationale. B- Présentation des principales expositions : 1844 Exposition 1871 Exposition de industrielle de Londres Paris 1849 Exposition 1873 Exposition industrielle de universelle de Paris Vienne (pour la 25ème année du règne de FrançoisJoseph) 1851 Exposition 1878 industrielle de Londres. Création du Crystal Palace 1855 Exposition 1882 universelle de Paris. Création du Palais de l’Industrie 1862 Exposition universelle de Londres 1883 1863 Exposition d’Istanbul 1885 1865 Exposition de Porto 1887 1867 Exposition universelle de Paris 1888 1889 1890 Exposition de Londres 1904 Exposition internationale de Vienne 1891 Exposition franco- 1905 Exposition moscovite (à universelle de Liège Moscou) (commémoration de l’indépendance de la Belgique -75 ans) Exposition internationale de l’Est de la France à Nancy Exposition 1892 Concours 1906 Esposizione universelle de Paris. d’automobile de Internazionale Construction du Bruxelles Milano Palais du Trocadéro par Davioud. Exposition 1894 Expositions 1908 Expositions francointernationale de d’Anvers et de britanniques de l’électricité Madrid Londres, « White Exposition de City Exhibitions », Barcelone. jusqu’en 1914 Réalisation du parc de la Citadelle. Exposition 1896 Exposition 1909 Exposition coloniale internationale et française d’art d’Amsterdam coloniale de Rouen décoratif de Copenhague Exposition 1897 Exposition 1910 Bruxelles « world’s universelle universelle de Fair » d’Anvers Bruxelles Exposition de 1900 Exposition 1911 Exposition de Manchester universelle de Charleroi Paris (+ JO). Exposition Grand et Petit internationale de Palais. Antwerpen Expositions de 1901 Exposition de 1913 Exposition Barcelone, de Glasgow universelle de Gand Copenhague et de Bruxelles Exposition 1902 Exposition 1914 Exposition baltique universelle de Paris d’Hanoï de Malmo (centenaire de la Révolution). 1er banquet des Maires de France. Tour Eiffel. II… recouvrent de nombreux enjeux politiques, économiques et culturels : A-Présentation des enjeux politiques : Le prestige résultant de l’organisation d’une exposition internationale donne à ces manifestations une dimension politique. Les grandes villes européennes deviennent ainsi des centres pour l’ensemble des Nations. De plus il existe une large concurrence entre les pays organisateurs ce qui accentue cette dimension. Ainsi l’exposition de 1873 à Vienne veut rivaliser avec celle de Paris en 1867. Il s’agit de plus de conforter l’unité de l’Empire après la défaite de Sadowa. L’exposition de Paris en 1878 s’apparente pour sa part à celle de la revanche. Les enjeux politiques de ces expositions émanent aussi de leurs portées symboliques. Il s’agit ainsi d’un contact privilégié entre les dirigeants et le peuples. En témoigne le choix d’allégories comme la Fontaine du Progrès installée sous la Tour Eiffel en 1889. Le choix de la date est très souvent lié à la dimension symbolique et commémorative du projet : en 1873 on célèbre la 25ème année du règne de François-Joseph, en 1889 le centenaire Révolution, en 1904 le centenaire de la cession de la Louisiane. Même si elles donnent lieu à l’expression de sentiment de fierté nationale, les expositions internationales se veulent avant tout porteuses de messages de paix. Ainsi, en 1851, en ouvrant la cérémonie, la Reine Victoria prétend contribuer au maintien de la paix dans le monde. Napoléon III baptise le palais de l’Industrie « Palais de la Paix »… La dimension politique de ces expositions se retrouve aussi dans l’exaltation des colonies : les Etats européens souhaitant rendre tangible leur poids impérial, les colonies sont incluses dans les expositions. La Grande-Bretagne et la France se livrent à une véritable propagande impériale lors de ces rendez-vous. Les colonies se limitent au début à dispenser de l’exotisme et à satisfaire la curiosité des visiteurs. A partir de 1867, des contingents d’indigènes sont mobilisés. En 1883, à Amsterdam, le public est invité à mesurer l’intérêt économique des empires. En 1889, l’ethnologie s’est développée et on présente des reconstitutions de villages « primitifs ». L’objectif est de montrer la grandeur de la « mission civilisatrice européenne et particulièrement française. En 1900, à Paris, l’exposition coloniale russe est considérable. B-Des enjeux économiques peuvent aussi émaner de ces expositions : Au milieu du XIX ème siècle, les premières « fêtes géantes » sont des expositions industrielles (Paris, 1844 et 1849, Londres en 1851) ayant pour but de stimuler le génie novateur des industriels et des savants. Toutes les expositions lancent des nouveautés ou révèlent des prouesses techniques : A Paris en 1878 par exemple, on admire le microphone de Hughes, le phonographe et le technique de réfrigération dans les navires. L’exposition de 1889 présente le verre comme un matériau d’avenir. Le concours d’automobile de 1892 montre la portée de l’application du moteur à la voiture. En 1900, le trottoir roulant fait sensation à Paris et Panhard présente un omnibus. Les expositions permettent aussi aux exposants de montrer leur savoir-faire. Ainsi, le cylindre en acier exposé par Krupp s’allonge à chaque exposition ; Saint Gobain présente en 1855 une glace gigantesque de 18 m2. Au delà de la simple présentation au public des objets exposés, les expositions internationales apparaissent aussi comme un lieu de rencontres donnant lieu à un véritable marché. Ainsi les expositions industrielles (notamment celle de Paris en 1849) permettent la conclusion d’accords commerciaux au niveau national mais aussi au niveau international. Nul doute que ces différentes expositions internationales ont ainsi pu participer, de façon indirecte, au lent démarrage de l’internationalisation de la production. C- Il existe aussi une dimension culturelle dans ces expositions : La dimension culturelle peut se confondre avec une certaine « mission pédagogique ». Les expositions internationales ont vocation à dresser « un tableau général des efforts de l’esprit humain » (Diderot). Elles associent pour la majorité d’entre elles, les beaux arts à la science, elles vulgarisent les notions techniques, mettent à la portée des masses la vision optimiste des élites. Ainsi, les congrès se multiplient. En 1867, une salle de conférence est aménagée. En 1878, une salle du Trocadéro y est réservée : ces congrès internationaux portent sur l’hygiène, les statistiques, la démographie, la météorologie… L’exposition de 1900 s’intéresse aux accidents du travail, à la condition féminine et à l’enseignement technique. A l’exposition de Vienne, en 1873, l’enseignement devient matière à exhibition (un modèle d’école est créé). Les expositions internationales sont aussi l’occasion de présenter au grand public des œuvres originaires d’autres pays qu’ils soient européens ( ainsi en est –il de l’exposition française de 1909 d’arts décoratifs de Copenhague) ou intégrés dans les différents empires coloniaux. Bibliographie : Fêtes géantes, Florence Pinot de Villechenon, Ed. Autrement, 2000 L’exposition universelle, P. Ory, Ed. Complexe, 1989 Les expositions universelles, W.Plum Les expositions universelles, L. Aimone