À PROPOS DES ARBRES

Transcription

À PROPOS DES ARBRES
À PROPOS
DES ARBRES
Complément
à « La balade
des mille
et uns arbres »
Ce petit opuscule est un complément à « La balade
des mille et uns arbres » à travers le bas de la ville
de Lausanne. Sans prétention scientifique, les
explications sont pensées pour vous permettre de
faire un peu mieux connaissance avec quelques
aspects des arbres rencontrés. Pour aller plus loin
sur un thème précis, de nombreux ouvrages plus
spécialisés peuvent être consultés.
Cette brochure est composée de deux parties
distinctes :
h une présentation sur le fonctionnement
des arbres
h une présentation, par ordre alphabétique,
des différents arbres rencontrés lors
de la balade
LE FONCTIONNEMENT D’UN ARBRE
Un arbre est une plante à fleurs et à graines, pourvue d’un
tronc, de branches, de feuilles et de racines. Voici quelques
indications qui vous permettront de mieux connaître son
fonctionnement.
Si les racines assurent la stabilité de l’arbre, elles lui
permettent aussi de se nourrir en puisant dans la terre l’eau
et les sels minéraux qui constituent la sève brute. Dès le
printemps, cette sève brute alimente les feuilles en montant
dans le tronc par un système de vaisseaux conducteurs
(situés dans l’aubier). Les feuilles participent également à la
subsistance de l’arbre en créant de la sève élaborée à partir
de la sève brute. Grâce à un pigment vert – la chlorophylle –,
elles combinent la sève brute au gaz carbonique de l’air
(CO2) et à la lumière du soleil pour fabriquer cette sève
élaborée. Ce processus, essentiel à la vie sur terre, s’appelle
la photosynthèse. Cette sève élaborée est ensuite véhiculée
dans toute la plante (elle descend pour cela dans le liber,
partie située juste sous l’écorce, alors que l’aubier se trouve
légèrement plus à l’intérieur).
Alors que la respiration de l’arbre a lieu toute l’année,
les autres fonctions ne sont réellement actives que du
printemps à l’automne. Chez les feuillus, la chute des feuilles
coïncident avec le début de la période de repos. Sous nos
latitudes, cette chute est une stratégie de protection contre
le froid. Les arbres à feuilles persistantes (comme le chêne
vert) ont une protection anti-gel et anti-évaporation sur leurs
feuilles. Les conifères (pin, sapin, épicéa, cèdre, etc.) ont
des feuilles en aiguilles. Même s’ils perdent des aiguilles en
automne, la grande majorité des conifères ne sont jamais
nus en hiver, car ils conservent sur leurs branches plusieurs
générations d’aiguilles; les aiguilles restent donc plus d’une
année sur l’arbre.
Avant l’hiver, l’arbre s’est déjà préparé pour le printemps
suivant en se parant notamment de bourgeons qui
contiennent les feuilles et les fleurs de la saison prochaine.
Ces bourgeons sont protégés du froid et des insectes par
d’épaisses écailles superposées, couvertes de poils. Au
printemps, ils gonflent et leurs écailles s’ouvrent sous la
pression des réserves de sève.
L’arbre est immobile. Pour se reproduire de façon
naturelle, l’arbre, par l’intermédiaire de certains de ses
éléments, se met à « voyager ». Il y a tout d’abord le voyage
du pollen, quand celui-ci quitte la fleur pour aller se poser
sur une autre fleur de la même espèce. On parle alors de
pollinisation. Fleurs mâles et femelles sont le plus souvent
séparées, soit sur le même arbre (pin, chêne, bouleau, etc.),
soit sur des arbres distincts (ginkgo biloba, saule, peuplier,
if, etc.). On prête généralement peu d’attention aux petites
fleurs des arbres indigènes, car celles-ci sont pour la plupart
d’apparence discrète. Elles peuvent pousser en longues
grappes appelées chatons (noisetier, bouleau, pin, etc.).
Pour ces arbres aux petites fleurs ternes, sans nectar, la
pollinisation se fait principalement par le vent (c’est le cas
de certains feuillus, mais également des conifères). Celuici emporte le pollen des fleurs mâles pour le déposer sur
les fleurs femelles. D’autres arbres comptent sur les insectes
pour transporter le pollen (celui-ci s’attache à leur corps
lorsqu’ils se nourrissent du nectar de la fleur, sorte de
liquide sucré ; ils le laisseront tomber dans la prochaine
fleur qu’ils visiteront). Ces arbres ont en général des fleurs
plus développées et au parfum plus intense pour attirer les
insectes (comme le tilleul, par exemple).
La fleur possède une partie mâle, appelée étamine, qui
porte des petits grains de pollen. La partie femelle de la fleur
s’appelle un ovaire et renferme des ovules, ces derniers sont
fécondés après pollinisation et se transforment en graines. Il
existe ainsi deux grandes classes d’arbres : les gymnospermes,
où la graine formée est nue parce que l’ovule est sans
protection (le ginkgo et les conifères par exemples) et les
angiospermes, à graines cachées, celles-ci étant dissimulées
dans l’ovaire (les feuillus par exemples). Les angiospermes
sont des arbres plus évolués que les gymnospermes. Chez
eux, le fruit est l’ovaire de la fleur transformée et il protège
la graine (qui est l’ovule). Il y a des fruits charnus avec de
la pulpe à l’intérieur et des fruits secs, sans pulpe, qui ont
leur(s) graine(s) seulement enveloppée(s) par une « coque »
plus ou moins rigide (amande, samare, noix, etc.). Les
cônes des conifères (qui sont des gymnospermes) ne sont
pas de vrais fruits pour le botaniste, car la graine n’y est pas
enfermée dans un ovaire clos. Cependant, le mécanisme de
la fécondation est le même que pour les angiospermes.
Bien après la pollinisation, l’arbre, par l’intermédiaire
d’un de ces éléments, opère un second « voyage » pour
assurer sa reproduction. Il s’agit du voyage de la graine,
quand celle-ci part ensemencer de nouveaux territoires. Car
si la graine tombait au pied de la plante mère, elle n’aurait
pas assez de lumière ou d’humidité pour se développer. Elle
doit donc s’en éloigner pour avoir une chance de germer.
Les fruits présentent ainsi diverses stratégies pour disperser
leur(s) graine(s). Si le fruit qui contient la graine est sec,
cette dernière se disperse le plus souvent grâce au vent et
dispose pour cela d’ailes qui lui permettent de se déplacer
sur plusieurs kilomètres. C’est le cas notamment pour les
érables. Situées entre les écailles du cône, les graines nues
des pins sont, quant à elles, également munies d’ailes. Les
cônes ne s’ouvrent que par temps sec pour les libérer (chez
les pins, les cônes mettent plusieurs années pour mûrir
et pouvoir libérer leurs graines). Les fruits charnus sont
généralement juteux et de couleurs vives pour attirer les
oiseaux qui apprécient les baies, mais rejettent dans leurs
fientes les graines intactes car indigestes. Certains animaux
font aussi provision de graines dans le sol pour l’hiver et les
oublient, comme le geai et l’écureuil avec les glands.
Tombées au sol ou restées sur l’arbre tout l’hiver avant de
se disséminer, les graines de la plupart des arbres sont très
résistantes et peuvent rester dans un état latent pendant de
longs mois, voire même des années, jusqu’à ce que le bon
moment arrive. Elles attendront donc le moment propice
pour germer, en général après l’hiver. Ainsi, contrairement
aux animaux et à l’homme, les arbres manifestent un arrêt de
croissance durant leur phase embryonnaire, puis n’arrêtent
pas de grandir jusqu’à leur mort.
Une même espèce d’arbres peut avoir des nuances et
réunir un large spectre d’individus. Cela s’explique par la
reproduction sexuée décrite précédemment (pollinisation et
germination), où l’arbre obtenu est un mélange génétique
entre le « papa » et la « maman ». Le résultat est le même
quand on plante des semis. Il existe aussi une reproduction
asexuée, dite végétative, où l’arbre obtenu est alors identique
génétiquement au pied mère ; on parle alors de clonage.
Utilisées en horticulture, ces techniques de reproduction
de plantes par clonage sont par exemples le greffage et le
bouturage (qui n’existent pas spontanément dans la nature),
mais aussi d’autres techniques inspirées de phénomènes
naturels comme le marcottage (où l’une des branches
enterrée de l’arbre produit des racines et donne naissance à
un nouvel arbre).
Le classement actuel des arbres a été élaboré par le
botaniste Suédois, Carl von Linné au XVIIIe siècle ; il est
basé notamment sur le nombre d’étamines et de pistils,
ainsi que sur leur disposition. Dans la nomenclature usuelle,
seuls le genre et l’espèce de l’arbre apparaissent. Chêne,
hêtre, érable sont des genres. Chaque genre comprend un
certain nombre d’espèces. Pour le chêne, il existe le chêne
pédonculé, le chêne vert, le chêne-liège, etc.
b
PRÉSENTATION DES ARBRES DE LA BALADE
Voici, par ordre alphabétique, quelques considérations sur
les arbres rencontrés lors de votre balade.
Les termes d’arbres indigènes et d’arbres exotiques
apparaîtront à plusieurs reprises dans ces présentations des
arbres. On parle d’une espèce indigène, quand celle-ci est
encore présente dans un lieu alors qu’elle y était arrivée, sans
l’intervention de l’homme, avant l’an 1500. Pourquoi cette
date ? Car, dès le XVIe siècle, les prospections botaniques
commencent à se pratiquer de manière plus systématique et
des arbres exotiques jusque-là inconnus sont introduits sur
territoire européen pour y être plantés. Au XVIe siècle, la
première vague de prospections s’effectue essentiellement
dans le pourtour méditerranéen (cèdre, marronnier, platane,
etc.). Les XVIIe et XVIIIe siècles sont ceux des découvertes
maritimes avec l’arrivée en Europe des arbres des côtes
nord-américaines (copalme d’Amérique, sapin de Vancouver,
etc.). Les prospections s’effectuent ensuite dès la fin du
XVIIIe siècle au cœur des continents; on ne se limite donc
plus aux côtes (araucaria du Chili, catalpa commun, etc.). Puis
c’est l’arrivée, dès le XIXe siècle, des arbres d’Asie (comme
le savonnier par exemple), même si un siècle auparavant
déjà quelques végétaux originaires de ce continent avaient
été découverts, comme le ginkgo biloba.
En Europe, dès le XVIe siècle, les élites sociales plantèrent
des espèces exotiques dans leur propriété. Les XVIIIe et
XIXe siècles amplifièrent cette tendance avec l’essor des
jardins romantiques. Cette mode des arbres venus d’ailleurs
a aussi conquis les riches propriétaires des « campagnes »
lausannoises. Certains arbres sont encore là pour nous le
rappeler.
Comme vous le constaterez dans la liste ci-après, la
plupart des intitulés font référence au genre (érable, pin,
etc.), à l’exception de quelques cas où c’est une espèce qui
est décrite (araucaria du Chili, sapin de Vancouver, noyer
noir d’Amérique, etc.). Pour des raisons de commodité,
les noms vernaculaires (en français) ont été privilégiés aux
noms latins.
Enfin, voici quelques définitions pour vous faciliter la
lecture : un feuillage persistant est un feuillage qui reste sur
l’arbre en hiver. A contrario, un arbre à feuilles caduques est
nu durant l’hiver. Un rameau est une petite branche située
aux extrémités de l’arbre.
Araucaria du Chili
C’est un arbre à la silhouette originale qu’on trouve
dans quelques parcs lausannois. En raison de ses feuilles
persistantes qui sont coupantes, on lui attribue le joli nom
de « désespoir des singes ». Son fruit volumineux, de la taille
d’une noix de coco, contient des graines consommées en
dessert en Amérique latine (un peu comme le pignon du
pin parasol dans le sud de l’Europe). Cet arbre fut introduit
en Europe à la fin du XVIIIe siècle grâce à un Espagnol,
dénommé Menzies. Invité à la table du gouverneur espagnol
du Chili, celui-ci fut intrigué par des graines grillées servies
au dessert. Il se fit offrir des graines (non-grillées) afin de les
planter en Angleterre. Cet arbre est la seule espèce du genre
araucaria, qui en compte une quinzaine en tout, à être assez
rustique pour s’acclimater au climat européen.
Bouleau
C’est un arbre gracieux avec ses fines branches pendantes
et son écorce blanche. On le retrouve en de nombreux lieux
à Lausanne, le plus souvent dans des petits espaces verts
sis aux immeubles. Il existe une quarantaine d’espèces de
bouleaux dans l’hémisphère nord ; à Lausanne, le bouleau
verruqueux est le mieux représenté. Il est appelé ainsi car
ses rameaux sont parsemés de petites verrues bombées.
Les bouleaux sont des arbres rustiques à feuilles caduques,
résistants au froid (on en trouve jusqu’à la limite du cercle
polaire !). De croissance rapide, mais de longévité modeste
(100 à 150 ans), ils ne s’enracinent que peu profondément
dans le sol et ne font quasiment pas d’ombre. Dans la nature,
c’est une essence dite pionnière (comme le mélèze et le pin
sylvestre par exemples), car elle colonise en premier les terres
dépourvues d’arbres. Un arbre adulte peut produire un kilo
de graines ailées, facilement emportées par le vent, ce qui
correspond à environ un million de graines ! Le bouleau
a besoin de cette abondance et de cette légèreté pour sa
reproduction, car il ne rejette pas de souche.
Catalpa commun
C’est un arbre à feuilles caduques qui se distingue par ses
fruits (mûrs en automne) ressemblant à de longs haricots,
par ses très grandes feuilles en forme de cœur (30 cm)
dégageant une odeur désagréable quand on les froisse, ses
superbes grappes de fleurs blanches au début de l’été, mais
également par son tronc pouvant être tortueux. Originaire
des territoires allant de la Floride à la Louisiane, le catalpa
commun a été planté pour la première fois en Europe au
milieu du XVIIIe siècle, en Angleterre. Arbre ornemental,
on le retrouve à Lausanne la plupart du temps dans les parcs
et dans certaines propriétés privées.
Cèdre
Des quatre espèces de cèdres existantes dans le monde,
deux sont largement représentées à Lausanne, le cèdre du
Liban et le cèdre de l’Atlas. Très en vogue en Europe dès
la fin du XVIIIe siècle pour l’art des jardins, le cèdre est
l’un des plus beaux conifères d’ornement. C’est une espèce
rustique qui supporte bien le froid et la sécheresse. On le
retrouve en abondance dans les parcs lausannois et dans
certaines propriétés privées. Contrairement à la majorité des
autres arbres, le cèdre fleurit et émet son pollen en automne
seulement (cela jaunit les sols). Les cônes dressés sur les
rameaux se désagrègent en hiver directement sur l’arbre
(comme ceux de nos sapins, mais au contraire de ceux des
pins et de nos épicéas qui tombent entiers au sol). Comme
celles du mélèze, les aiguilles du cèdre sont réparties en
touffes sur les rameaux. L’arbre n’est jamais sans aiguilles.
Celles-ci tombent pourtant, mais vivent plusieurs années
(comme celles des pins). La résine qu’il contient donne un
bois imputrescible, bon pour la construction. Une résine très
aromatique, dont on extrait d’ailleurs une huile essentielle.
Le cèdre du Liban a un port majestueux avec de longues
branches étalées en plateaux horizontaux jusqu’à la cime.
Ses aiguilles sont vertes. Originaire des montagnes du
Liban, mais aussi de celles de Syrie et de Turquie, il a été
planté pour la première fois en Europe au XVIIe siècle, en
Angleterre.
Le cèdre de l’Atlas est originaire des montagnes de
l’Algérie et du Maroc et a été introduit un peu plus tard que
le cèdre du Liban en Europe. Ses aiguilles ont tendance à
être vert bleutées (glauques). Sa cime n’est en général pas
plate.
Malgré ces quelques différences, les deux espèces sont
très ressemblantes, d’autant plus qu’elles peuvent s’hybrider.
Certains botanistes les regroupent d’ailleurs en une seule et
unique espèce.
Le cèdre de l’Himalaya, aux rameaux pendants, a été
planté pour la première fois en Europe au milieu du XIXe
siècle, en Angleterre.
Cerisier du Japon (ou cerisier à fleurs)
Sélectionnés et cultivés par les horticulteurs japonais
depuis des siècles, ces arbres de petite taille, qui garnissent
certaines rues et allées de parcs lausannois, ont une floraison
abondante et spectaculaire. Ils annoncent véritablement le
printemps. Il n’est cependant pas rare, comme c’est le cas
dans le parc de l’Elysée, que certains cerisiers soient en fleurs
en plein hiver lors de périodes de redoux. Il existe un grand
nombre de variétés de cet arbre à feuilles caduques. Cela
explique les teintes différentes des fleurs, allant du blanc
au rose foncé, selon les arbres. Dans les parcs au Japon, on
célèbre de manière collective l’instant où s’ouvre la première
fleur.
Charme
C’est un arbre indigène de nos forêts qui ressemble
beaucoup au hêtre. Il s’en distingue par les petites dents sur
le bord de ses feuilles, alors que celles du hêtre n’en ont pas
(les feuilles des jeunes hêtres ayant sur leurs bords des cils
fins). Voici à ce propos un proverbe végétal permettant de
distinguer ces deux arbres : « Le charme d’Adam, c’est d’être
à poils ». A Lausanne, le charme se trouve dans quelques
parcs, comme celui du Denantou. De croissance lente, c’est
un arbre rustique à feuilles caduques qui s’accommode de
tous les terrains, de toutes les expositions et des variations
atmosphériques. Son bois blanc est très dur et résistant ; il
est difficile à travailler, mais est un bon combustible. Comme
cet arbre supporte très bien la taille (il peut être tondu à
n’importe quelle période de l’année sans dommages), il
est aussi utilisé comme arbre d’alignement dans les rues
de Lausanne. Taillé, il permet aussi de constituer une haie,
souvent d’à peine quelques mètres de hauteur ; on parle
alors de charmille.
Châtaignier
C’est un arbre souvent majestueux avec un tronc imposant,
de longues branches et de grandes feuilles dentées. On
trouve par-ci par-là quelques jolis spécimens dans les parcs
lausannois. De croissance rapide et d’une belle longévité
(pouvant atteindre jusqu’à 500 ans), c’est une essence de
lumière à feuilles caduques, qui n’aime donc pas l’ombrage
d’autres arbres. Voilà pourquoi les châtaigneraies offrent des
sous-bois aérés. En général, son fruit comporte plusieurs
graines (les châtaignes), ce qui le distingue du marronnier
dont le fruit n’a qu’une graine (le marron). La châtaigne est
riche en calories, ainsi qu’en vitamines C et D. Pendant de
nombreux siècles, c’était une ressource alimentaire essentielle
pour des régions entières (Tessin, Cévennes, Corse, etc.).
Chêne
Il existe plusieurs centaines d’espèces de chênes à travers
le monde, dont une trentaine en Europe. C’est une essence
de lumière à feuilles caduques, qui aime la chaleur. Au
Moyen-Age, le rôle du chêne était vital : il fournissait du
bois (pour les poutres, les tonneaux, etc.), du tanin contenu
dans l’écorce (pour tanner le cuir) mais aussi nourrissait les
cochons avec ses glands. A Lausanne, on trouve des chênes
principalement dans les parcs et dans les propriétés privées
arborisées. L’espèce présente en majorité peuple aussi nos
forêts. Il s’agit du chêne pédonculé. De croissance plutôt
lente et d’une grande longévité (pouvant atteindre plus de 500
ans), il tire son nom du mode d’implantation de ses fruits :
ses glands sont attachés au bout d’un long pédoncule (tige).
Cela le distingue du chêne sessile qui lui ressemble, mais
n’a pas de pédoncules. Pour compliquer la détermination,
sachez que ces deux espèces s’hybrident allégrement.
Le chêne vert est un arbre à feuilles persistantes d’origine
méditerranéenne, même si on trouve des spécimens jusqu’en
Ecosse. Il supporte les grandes chaleurs, mais aussi les froids
vifs et est plutôt résistant à la pollution. C’est un excellent
combustible. A Lausanne, on le trouve principalement dans
le bas de la ville, même si de beaux spécimens se situent près
du château de Beaulieu et au bas de la promenade DerrièreBourg vers la place Saint-François.
Le chêne-liège est un arbre à feuilles persistantes d’origine
méditerranéenne. Beaucoup plus frileux que le chêne vert,
c’est également un excellent combustible. Le liège est la
partie morte de l’écorce (couche externe) que l’on détache
en préservant la couche vivante du tronc plus à l’intérieur.
Après prélèvement (on parle de démasclage), l’écorce se
reconstitue et peut être à nouveau enlevée dix ans plus tard.
Copalme d’Amérique
C’est un arbre à feuilles caduques qu’on trouve à Lausanne
dans certains parcs et dans des petits espaces verts sis aux
immeubles. Arbre ornemental, ses feuilles en forme d’étoiles
prennent une belle teinte rouge-violet en automne (surtout
s’il est en plein soleil). Originaire des régions côtières de la
Floride, le copalme d’Amérique a été planté pour la première
fois en Europe à la fin du XVIIe siècle, en Angleterre.
Cyprès chauve
C’est l’un des rares conifères à feuilles caduques, avec le
mélèze et le métaséquoia. Ses feuilles en aiguilles tombent
donc en automne après avoir pris de belles teintes orangées.
Malgré son nom en français, il n’appartient pas à la famille
des cyprès, mais à celle des taxodiacées, tout comme le
séquoia par exemple. A Lausanne, on en trouve quelques
spécimens disséminés dans les parcs ou à Vidy. Originaire du
quart sud-est des Etats-Unis, il a été planté pour la première
fois en Europe au milieu du XVIIe siècle, en Angleterre.
Aux Etats-Unis, c’est un des symboles des marais du sud où
il pousse les pieds dans l’eau. Noyées sous l’eau, ses racines
créent, pour éviter l’asphyxie, des excroissances aériennes
creuses à l’intérieur ; des sortes de tubas pouvant atteindre
un mètre ! Son bois léger est facile à travailler ; les Indiens en
faisaient d’ailleurs des pirogues.
Erable
Il existe plus d’une centaine d’espèces d’érables, qui se
retrouvent dans toutes les régions tempérées de l’hémisphère
nord. En Europe occidentale, les trois espèces principales
sont l’érable plane, l’érable sycomore et l’érable champêtre.
Ce sont aussi ces trois espèces, à feuilles caduques, que l’on
trouve en majorité à Lausanne, l’érable champêtre, le plus
petit, étant de préférence utilisé comme arbre d’alignement
dans les rues. Les deux autres se retrouvent de préférence
dans les parcs ou parfois en sujet isolé dans les rues. Les
fruits des érables sont appelés des samares. Il s’agit en fait
d’un fruit sec contenant une graine et comme inséré dans
une aile allongée. La graine peut ainsi, grâce au vent, être
transportée en hiver sur des distances considérables. Ces
samares sont collées deux par deux. L’angle formé entre
elles permet de déterminer à quel érable elles appartiennent :
l’angle est serré chez l’érable sycomore (moins de 90°), très
ouvert chez l’érable plane (plus de 90°) et plat chez l’érable
champêtre (180°).
L’érable plane possède de grandes feuilles luisantes dotées
de dents pointues (comme celles du platane), ce qui en fait
une belle essence ornementale. Au printemps, les fleurs
précèdent les feuilles. A l’âge adulte, son écorce est parcourue
de fissures verticales.
L’érable sycomore se retrouve aussi souvent à la montagne
où il croît jusqu’à 1500 mètres. On l’appelle d’ailleurs l’érable
de montagne. Son bois blanc est utilisé pour les instruments
de musique (violon, guitare, violoncelle, contrebasse, etc.),
mais aussi pour les cuillères à crème de gruyère. Au printemps,
les feuilles précèdent les fleurs. A l’âge adulte, son écorce
écailleuse se détache par plaques, un peu comme le platane.
L’érable champêtre est un arbre de nos forêts ; on le
retrouve aussi à la montagne où il croît jusqu’à 1500 mètres.
C’est un arbre peu élevé dépassant rarement 10 à 15 mètres,
reconnaissable à ses petites feuilles aux lobes arrondis. Au
printemps, les fleurs et les feuilles poussent en même temps.
Contrairement aux trois autres, l’érable argenté est
originaire d’Amérique de Nord. De croissance rapide, il a été
planté en plusieurs endroits à Lausanne autant dans les parcs
que comme arbre d’alignement. Pourtant, c’est un arbre aux
branches plutôt fragiles. Evitez donc sa compagnie lors de
forts vents.
Févier d’Amérique
C’est un arbre à feuilles caduques qu’on trouve à Lausanne le
plus souvent dans des petits espaces verts sis aux immeubles.
Arbre ornemental, ses fleurs en grappes apparaissent au
début de l’été. Ses fruits qui poussent par la suite sont de
longues gousses torsadées de couleur brunâtre-violacée
(30 cm), contenant des dizaines de graines ressemblant à des
grains de café. Ces gousses de forme ondulée tombent au
sol en hiver. Cet arbre possède une particularité étonnante :
ses branches et son tronc sont garnis d’épines acérées
mesurant jusqu’à 30 cm ! On les voit très bien en hiver quand
l’arbre a perdu ses feuilles. Originaire d’Amérique du Nord,
cet arbre d’ornement a été introduit en Europe au début
du XVIIIe siècle.
Frêne
C’est un arbre indigène de nos forêts à feuilles caduques
et à la silhouette élancée, qu’on trouve dans quelques parcs
lausannois. De croissance rapide (il peut atteindre 40 mètres
en moins d’un siècle ; seuls les peupliers croissent plus vite),
il développe de robustes racines horizontales. Il vaut donc
mieux ne pas le planter près d’un bâtiment, car cela pourrait
endommager les fondations. Dans nos forêts, on le retrouve
souvent le long des cours d’eau, car il aime l’humidité, mais
pas les eaux stagnantes comme c’est le cas de l’aulne. Au
printemps, c’est l’un des derniers arbres à avoir des feuilles
et en automne l’un des premiers à les perdre. Celles-ci
tombent d’ailleurs vertes, sans se colorer. Jusqu’au début
du 20e siècle, ses feuilles récoltées et séchées ont servi de
fourrages pour le bétail en hiver, dans de nombreux pays
d’Europe. Son bois, à la fois souple et résistant, permet de
confectionner les manches d’outils (pelles, haches, etc.) et,
dans un autre siècle, les cannes de hockey, les raquettes de
tennis et les skis.
Ginkgo biloba
C’est un arbre à feuilles caduques (en forme d’éventail)
qu’on trouve dans quelques parcs lausannois et parfois près
des immeubles. Résistant à la pollution, c’est un arbre qui
est planté de plus en plus dans les villes, parfois même
comme arbre d’alignement. Seul représentant de son
genre, c’est l’ancêtre des arbres. Il existait déjà il y a des
centaines de millions d’années, à l’époque des prêles, des
fougères géantes et des dinosaures. Originaire d’Asie, il a
été découvert par les Européens au XVIIe siècle dans des
forêts situées près des temples où il subsistait grâce au bon
soin des religieux. Supplanté ailleurs par d’autres arbres,
c’est donc sa fonction sacrée en Asie qui a sûrement sauvé
l’espèce. Introduit en Europe au milieu du XVIIIe siècle,
c’est une espèce dioïque, avec des arbres mâles et femelles
distincts. Madame produit des ovules (ressemblant à des
mirabelles et répandant une odeur désagréable quand on les
écrase), tandis que Monsieur produit des grains de pollen.
Les amandes contenues dans les ovules sont savoureuses,
grillées ou bouillies. Elles sont très prisées en Asie, où elles
sont utilisées notamment lors des mariages.
Hêtre
C’est un arbre indigène à feuilles caduques qu’on trouve
dans quelques parcs à Lausanne et surtout dans le bois de
Sauvabelin. Le hêtre commun est d’ailleurs l’essence feuillue
principale présente en forêt en Suisse. Dans les bois, sa
couronne épaisse laisse passer peu de lumière, créant des
sous-bois clairs. Cette essence d’ombre, qui s’acclimate bien
en milieu urbain car elle supporte bien la pollution, est
reconnaissable par son écorce lisse et gris clair. Son fruit, la
faîne, contient une graine appelée « noisette à trois côtés »,
en référence à sa forme. Comestible en petite quantité,
cette graine permettait jadis d’obtenir une huile de saveur
agréable, aussi employée pour s’éclairer. Le bois du hêtre,
bon combustible très usité jusqu’au milieu du XIXe siècle
(surexploitées, les forêts étaient alors à l’agonie), est aussi
celui aux utilisations les plus nombreuses : escaliers, jeux de
plein air, industrie du papier, parquets, meubles, etc.
Le hêtre pleureur et le hêtre pourpre sont deux variétés
ornementales qu’on trouve principalement dans les parcs.
Le premier se distingue du hêtre commun par ses branches
et feuilles pendantes, le second par la couleur plus sombre
de ses feuilles.
If
C’est un arbre à croissance très lente et d’une très grande
longévité (il peut vivre plus de 1’000 ans). Très rustique, il
supporte les atmosphères polluées et prospère aussi bien au
soleil qu’à l’ombre. Il supporte également très bien la taille
et peut revêtir des formes variées. A Lausanne, on le retrouve
principalement dans les parcs et dans certaines propriétés
privées. Ses feuilles en aiguilles sont persistantes et d’un
beau vert profond sur le dessus. Son bois est très compact et
en même temps d’une grande souplesse. Au Moyen-Age, on
l’utilisait pour confectionner des arcs et des arbalètes. Dès
le début de l’automne, les pieds femelles de l’if se parent
d’arilles rouges, ressemblants à des fruits et enveloppant en
partie une graine. L’arbre contient quasiment dans toutes
ses parties un alcaloïde, la taxine, toxique pour l’homme
et la plupart des animaux domestiques (dont le cheval).
La taxane, substance contenue dans les feuilles et l’écorce,
entre par contre dans la préparation de médicaments contre
certains cancers.
Magnolia
Il existe plus d’une centaine d’espèces de magnolias,
essentiellement des arbres et des arbustes, originaires des
régions tempérées chaudes. Ce sont des plantes d’ornement,
connues pour leurs fleurs généreuses aux teintes allant du
blanc au rose en passant par le jaune. A Lausanne, on les
trouve dans les parcs, mais aussi dans les petits espaces verts
autour de certaines maisons. Les magnolias rencontrés lors
de la balade sont pour la plupart à feuilles caduques (il existe
aussi des magnolias à feuilles persistantes). Ils fleurissent
au premier printemps de manière spectaculaire, les feuilles
apparaissant par la suite.
Marronnier
C’est un arbre de croissance rapide qui dispense une
ombre épaisse. Très rustique, peu exigeant, il résiste bien
à la pollution. On comprend mieux pourquoi cet arbre
se retrouve souvent en milieu urbain. A Lausanne, on le
trouve dans les parcs en spécimen isolé, mais également
comme arbre d’alignement dans les rues. La graine du
fruit (le marron) n’est pas comestible. Pour les arbres
d’alignement, on utilise le plus souvent la variété à fleurs
rouges qui ne produit pas (ou peu) de marrons, alors que
la variété « classique » à marrons a des fleurs blanches. Les
botanistes européens ont découvert pour la première fois le
marronnier au XVIe siècle à Constantinople. Ils supposèrent
que cet arbre inconnu jusque-là ne pouvait venir que des
mythiques Indes, mais surtout pas d’Europe. Il fut donc
nommé marronnier d’Inde à tort, puisque cet arbre est en
fait natif des montagnes d’Albanie et du nord de la Grèce
(les botanistes européens ne le découvrirent qu’un demisiècle plus tard).
Mélèze
Originaire des montagnes de l’Europe centrale, c’est le
seul conifère européen à feuilles caduques. De croissance
rapide, très avide de lumière, on le trouve à Lausanne
dans quelques parcs. Dans la nature, c’est une essence
dite pionnière (comme le bouleau et le pin sylvestre par
exemples), car elle colonise en premier les terres dépourvues
d’arbres. On le retrouve aussi à la montagne. Comme celles
du cèdre, les aiguilles du mélèze sont réparties en touffes sur
les rameaux. Son bois, très résineux et donc très résistant
aux intempéries, est plus dur et durable que les autres bois
de conifères.
Micocoulier
C’est un arbre à feuilles caduques originaire du sud de
l’Europe. A Lausanne, on le retrouve principalement dans les
rues comme arbre d’alignement (par exemple au bas de la
rue du Petit-Chêne). Son écorce lisse est grise et ressemble à
sa base à des pattes d’éléphant. Les fruits, ressemblant à des
petites cerises, sont comestibles, mais fades. Verts en été,
ils deviennent noirs-violacés en hiver. Comme le chêne vert,
lui aussi originaire du pourtour méditerranéen, il supporte
les froids vifs, ce qui explique son acclimatation réussie à
Lausanne.
Noyer noir d’Amérique
C’est un arbre à feuilles caduques originaire de l’est
des Etats-Unis. Il a été introduit en Europe au début du
XVIIe siècle comme arbre d’ornement. A Lausanne, on le
retrouve dans quelques parcs, comme l’Hermitage. On le
distingue aisément du noyer commun d’Europe à ses feuilles
très grandes et à ses noix à coque épaisse, très difficiles à
briser. Les noix, malaisées à extraire, sont comestibles et très
aromatiques. Elles régalent les écureuils qui arrivent à percer
sa coque avec leurs dents.
Peuplier
C’est un arbre de croissance très rapide, celui qui le
plante pouvant espérer le récolter. Il a un penchant naturel
à l’hybridation et une grande facilité de reproduction
végétative. Même s’il existe beaucoup d’hybrides différents,
on peut dire que le peuplier présent le plus souvent en ville
est le peuplier d’Italie, avec sa silhouette facile à reconnaître
en fuseau étroit et élancé. A Lausanne, on trouve beaucoup
de peupliers d’Italie au bord du lac à Vidy. Sa silhouette
élancée lui permet de former des rideaux serrés appréciés
des paysagistes. Gourmand en eau, on trouve d’une manière
générale le peuplier près des rives.
Pin
Il existe près d’une centaine d’espèces de pins, se trouvant
principalement dans l’hémisphère nord. Ce sont des arbres
à aiguilles persistantes groupées par deux, trois ou cinq dans
une gaine commune. Les aiguilles tombent, mais jamais
toutes ensemble ; l’arbre n’est donc jamais totalement nu.
Sous nos latitudes, c’est le plus célèbre des conifères. Le
cône (aussi appelé pomme de pin ou pive), l’équivalent
du fruit, contient des graines munies d’ailette et cachées
sous chaque écaille. Il s’ouvre par temps sec, libérant les
graines. A Lausanne, on trouve des pins dans les parcs, mais
également dans les petits espaces verts sis aux immeubles.
La plupart des pins rencontrés lors de la balade sont des
pins noirs d’Autriche. Son tronc gris foncé possède de
profondes crevasses noirâtres, surtout quand le sujet est âgé.
Attachées par deux, ses aiguilles de couleur vert sombre sont
longues (15 cm) et piquantes.
Le pin sylvestre se retrouve aussi en plusieurs lieux sur
la balade. On le distingue du pin noir d’Autriche par son
écorce de couleur orangée, visible surtout dans le haut de
l’arbre. Groupées par deux, ses aiguilles sont moins longues
et moins piquantes. Dans la nature, c’est une essence dite
pionnière (comme le mélèze et le bouleau par exemples),
car elle colonise en premier les terres dépourvues d’arbres.
Très rustique, elle s’adapte à tous types de sol, mais est avide
de lumière. Cela explique qu’elle disparaît ensuite quand
d’autres arbres la concurrencent. C’est pourquoi les pineraies
sont confinées dans nos régions dans des lieux marginaux.
Très résineux, son bois tendre est utilisé notamment pour
les bateaux ; sa résine le protégeant de l’eau. Cette résine
distillée permet d’obtenir de l’essence de térébenthine et
la colophane (produit utilisé notamment pour des colles et
pour les isolants).
Le pin parasol (aussi appelé pignon ou pinier) est moins
présent que les deux autres espèces sur le trajet de la balade.
Il est notamment reconnaissable à ses cônes plus volumineux
que les deux autres espèces. Ils contiennent des graines à
coques contenant une amande comestible de couleur crème
(1 à 2 cm de long) : les fameux pignons, qu’on consomme
crus ou grillés dans le sud de la France. Les aiguilles du
pin parasol sont également regroupées par deux et peuvent
mesurer jusqu’à 20 cm.
Platane
Sapin de Vancouver
C’est l’arbre urbain par excellence. A Lausanne, comme
dans la plupart des villes suisses, il borde les rues et peuple
les parcs. Rustique, il s’adapte à tous les types de terrain.
Préférant le plein soleil, il supporte bien la pollution et arrive
à se développer dans des endroits restreints. Il supporte
surtout mieux que quiconque les élagages, ce qui en fait
un arbre d’alignement prisé (il représente près de 40 % des
arbres à Paris, 60 % à Londres et jusqu’à 80 % dans certaines
villes du Midi de la France !). Avec l’âge, l’écorce se détache
par plaques irrégulières à bord arrondi et de plusieurs teintes
(du jaune pâle au beige foncé), ce qui lui donne un aspect
de puzzle. De croissance très rapide (jeune, il pousse de
plus d’un mètre par an), le platane présent dans nos rues et
parcs est essentiellement le résultat d’une hybridation entre
le platane d’Orient (originaire des Balkans, de Crète et
d’Asie occidentale) et d’Occident (originaire d’Amérique du
Nord). Il ne revêt toute sa beauté majestueuse, ne déploie
son admirable silhouette que dans les parcs où on le laisse
plus tranquille. Il peut alors atteindre 40 mètres de haut,
avec une couronne végétale de 20 mètres de diamètre. Ses
fruits restent durant tout l’hiver sur l’arbre. Il s’agit de boules
brunes pendantes faciles à distinguer quand les feuilles sont
tombées. Comme ces boules ne se désagrégeront finalement
qu’au printemps en libérant de petites graines, on peut dire
qu’avec le platane, c’est un peu Noël tout l’hiver.
Le sapin de Vancouver est l’une des quarante espèces de
sapins, qui sont toutes originaires de l’hémisphère nord.
Natif de la côte ouest de l’Amérique du Nord, de croissance
très rapide, il peut atteindre jusqu’à 80 mètres de haut. On
trouve quelques rares exemplaires de cet arbre exotique
dans les parcs lausannois. Quand on les froisse, ses feuilles
en aiguilles dégagent une bonne odeur de mandarine, ce
qui lui vaut son surnom de « sapin mandarine ». D’une
manière générale, on peut dire que les sapins de nos régions
possèdent des cônes dressés (alors que ceux de nos épicéas
sont pendants) ; leurs cônes se désagrègent directement
sur l’arbre à maturité. Leurs aiguilles sont disposées en
peigne autour des rameaux (alors que celles de l’épicéa sont
disposées en brosse).
Saule
Il existe environ trois cents espèces de saules dans le
monde, dont près de cent originaires d’Europe. Ce sont des
arbres à feuilles caduques qui aiment l’eau et la fraîcheur.
On les retrouve souvent sur les rivages en compagnie des
peupliers.
Le saule pleureur est originaire de Chine et de Corée. Il
a été introduit en Europe à la fin du XVIIe siècle. Avec sa
cime arrondie et ses branchages tombants prolongés par de
longues feuilles, il fut très vite associé en Europe à une image
mélancolique et fut planté dans les jardins romantiques à
l’anglaise.
Savonnier
C’est un arbre à feuilles caduques originaire de Chine et
de Corée qui a été introduit en Europe au XVIIIe siècle.
A Lausanne, on en trouve quelques spécimens le long des
rues, dans les parcs et sur la promenade de la Ficelle aux
abords des stations « Délices » et « Jordils » du métro M2. Les
fruits (d’environ 5 cm) sont à trois valves, ressemblant à un
petit lampion. Ils contiennent chacun trois graines noires.
Restant accrochés à l’arbre jusqu’au printemps suivant,
on les distingue très bien en hiver quand les feuilles sont
tombées. En automne, le feuillage vert du savonnier devient
doré, ce qui explique son nom en anglais « Goldenrain tree »
qui veut dire « arbre à pluie d’or ». Son écorce et son fruit
contiennent de la saponine, utilisée pour faire du savon
naturel en Asie, d’où son nom en français.
Séquoia
Originaire de la côte ouest de l’Amérique du Nord, le
séquoia se caractérise par sa taille imposante et son écorce
rougeâtre et spongieuse. Il tire son nom du chef indien SeeQuayah, inventeur de l’alphabet cherokee. Les petits cônes
qu’on trouve sur l’arbre contiennent des graines très petites
et d’une grande légèreté (environ 250’000 par kilo). De
minuscules et délicates graines qui vont donner des géants.
Comme quoi…
Le séquoia géant est l’arbre le plus volumineux sur terre
(le diamètre de son tronc peut dépasser 10 mètres), mais
pas le plus haut (jusqu’à 100 mètres). Introduit en Europe
au milieu du XIXe siècle, il est originaire de Californie, du
versant ouest de la Sierra Nevada à une altitude comprise
entre 1’300 et 2’300 mètres. Son écorce très épaisse est
spongieuse et fibreuse. On l’appelle pour cela l’arbre au
boxeur, car on peut s’en servir un peu comme punchingball. A Lausanne, on le trouve dans plusieurs parcs et dans
certaines propriétés privées.
Le séquoia toujours vert est l’arbre le haut sur terre (il
peut dépasser 110 mètres). Introduit en Europe au milieu
du XIXe siècle, il est originaire des côtes du Pacifique entre
Vancouver et l’Oregon, jamais éloigné de plus de 50 km de
la mer. A Lausanne, il est moins présent dans les parcs et les
propriétés que le séquoia géant.
Tilleul
Sur les trente espèces que compte ce genre, cinq sont
d’origine européenne. Ces espèces indigènes sont présentes
en majorité à Lausanne. Le tilleul, arbre à feuilles caduques,
est souvent utilisé en alignement dans les rues, car il supporte
bien les tailles et les élagages. On le trouve également dans
les parcs, où c’est surtout le tilleul à grandes feuilles qui
est présent. De croissance assez lente, le tilleul est un arbre
d’une longévité très élevée (pouvant atteindre plus de 1’000
ans). Tout semble doux et tendre dans le tilleul, ses feuilles
en forme de cœur participant à cette agréable impression.
Son bois blanc, assez tendre et homogène, est d’ailleurs
idéal pour la sculpture. Avec son feuillage dense, le tilleul
offre une ombre agréable à la belle saison. Dès le mois de
mai, ce sont les hannetons communs qui se régalent de ses
feuilles, tournoyant autour des arbres au crépuscule. On peut
d’ailleurs les voir à la place de Milan dès cette période. Les
fleurs du tilleul, présentes en abondance durant l’été (c’est
un des derniers arbres indigènes à fleurir), produisent du
miellat léché notamment par les abeilles, qui en font ensuite
un miel réputé. Séchées, elles permettent de préparer les
fameuses infusions (le tilleul à grandes feuilles étant l’espèce
la plus recherchée pour cela).
Tulipier de Virginie
C’est un arbre à feuilles caduques originaire de la côte
est de l’Amérique du Nord. Il a été planté comme arbre
d’ornement pour la première fois en Europe dans la
deuxième moitié du XVIIe siècle, en Angleterre. A Lausanne,
on le retrouve dans plusieurs parcs, notamment dans celui
de Mon-Repos où il décrit une allée remarquable. Sa fleur,
de couleur jaune pâle à oranger avec des teintes de vert, a la
même forme que la tulipe. On peut la voir de mai à juin. Ses
feuilles, de forme originale, sont particulièrement splendides
à l’automne, passant au jaune d’or puis au brun.

Documents pareils