Un même cylindre d`impression quel que soit le format à
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Un même cylindre d`impression quel que soit le format à
S olutions AUTOMATI S M E S Les axes électriques s’impo d’impression d’étiquettes Se présentant comme étant un leader technologique sur le marché des machines d’impression d’étiquettes adhésives, la jeune société française Codimag a dû recourir à de nouvelles techniques pour sa dernière génération de machines, beaucoup plus rapide que la précédente. Les axes des différents sous-ensembles de la machine ont été motorisés. Un même fournisseur a été retenu pour toute la partie contrôle-commande : B&R. Tout autant que les solutions techniques, le service apporté a été un élément déterminant au moment du choix du fournisseur. L ecteur de notre magazine, vous êtes sans doute sensible à la qualité de l’impression. Sans être trop exigeant quand même : vous savez que vous lisez une revue technique et non un magazine spécialisé dans la photographie, vous acceptez qu’elle ne soit pas sur papier glacé, relativement épais. Ce qu’il vous faut, c’est un minimum de L’essentiel confort de lecture du texte et des dessins. Spécialisé dans les machines C’est déjà une attente d’impression d’étiquettes plus forte que celle adhésives, Codimag voulait que vous avez lors de développer une nouvelle la lecture de votre quomachine, beaucoup plus tidien d’informations performante que les générales ou sportives, précédentes où parfois l’impression Très vite, la motorisation des illustrations laisse à individuelle des axes s’est désirer, où des zones imposée, par rapport aux de texte sont illisiaxes entraînés mécaniquebles… Avec Mesures, ment à partir d’un axe ça peut arriver, mais motorisé principal c’est rare… La société souhaitait aussi Lecteur de Mesures, une solution de contrôlevous appréciez sans commande homogène, et un doute le vin, ou vous bon support du fournisseur êtes amené à en offrir. B&R a été retenue. La société L’important, c’est le a pris en charge le dévelopcontenu pas le contepement de la partie nant. C’est du moins “entraînements” ce que l’on dit. Mais en 140 réalité, achetez-vous un grand champagne millésimé si l’étiquette ou la collerette ont un défaut ? En dehors du vin, de façon plus générale, n’êtes-vous pas attiré par une belle étiquette, avec des dorures, des reliefs, des formes originales ? C’est tout le défi que doit relever Codimag, spécialisée dans la conception, la production et la vente de machines d’impression d’étiquettes en tous genres. L’entreprise est localisée à Evry, au sud-est de la banlieue parisienne, à quelques hectomètres de l’imposant site de la prestigieuse Imprimerie Nationale. « Codimag a été créée avec l’idée de proposer des machines permettant de faire de l’impression à format variable, avec des temps de réglage très courts. Pour ce faire, les fondateurs (MM.Tison et Demol) ont opté pour une technique d’impression semi-rotative. Ce choix technique s’est révélé très judicieux et il est à la base du succès de la société », rappelle Pascal Duchêne, qui a été nommé récemment directeur général de l’entreprise. Le semi-rotatif représente moins de 10 % du marché des machines d’impression d’étiquettes adhésives, mais il est en pleine expansion. Compte tenu de sa taille (13 millions d’euros de chiffre d’affaires), Codimag a cherché à occuper une niche de marché, dans le haut de gamme. Et avec des convictions. « Nous sommes leader technologique dans le semi-rotatif et entendons le rester », affirme M. Duchêne. Codimag, avec ses 25 personnes, n’a évidem- ment pas les moyens de concevoir et fabriquer de A à Z ses machines. Pour ce faire, elle utilise des sous-ensembles et des technologies développés par des sociétés spécialisées : le Hollandais Stork pour les blocs d’impression par sérigraphie, l’Allemand Kocher Beck pour les cylindres de découpe, l’Allemand IST pour les sécheurs par UV, etc. Codimag intègre ces sous-ensembles, teste ses machines en situation réelle, les installe, en assure le service après-vente. La nouvelle Viva 420 n’a pas dérogé à la règle. Il s’agit, on l’aura deviné, d’un modèle semi-rotatif. Un même cylindre d’impression quel que soit le format à imprimer “Semi-rotatif” : le mot a une connotation quelque peu péjorative, laissant entendre que les choses sont plus simples qu’avec le “rotatif” (un peu comme le mot “semiautomatique”, moins valorisant que “tout automatique”). Les apparences sont trompeuses. Certes, la vitesse n’est pas aussi impressionnante que celle des grosses rotatives que l’on trouve dans les imprimeries. Mais pour autant, la technique n’est pas simple… Cela mérite quelques explications. On sait qu’avec une machine rotative, le papier à imprimer défile en continu sur les cylindres d’impression, sur lesquels sont placés les motifs à imprimer. Le périmètre du cylindre est adapté très précisément au format à imprimer : un tour complet du cylindre correspond à un nombre rigoureusement entier de pages du journal, catalogue ou revue à imprimer. Sinon, à la fin de chaque tour du cylindre, il y aurait une bande non imprimée, ce qui entraînerait une gâche de papier énorme. Impensable, surtout au MESURES 786 - JUIN 2006 - www.mesures.com Reportage Vu chez Codimag sent sur la machine On voit ici un des groupes d’impression, sans son carter. Il y a pas mal de mécanique ! Ces groupes sont conçus par Codimag, fabriqués par des sous-traitants/partenaires puis intégrés par Codimag. On voit ici une Viva 420, peu avant sa livraison. Cette machine d’impression d’étiquettes adhésives est constituée d’une succession de groupes spécialisés en impression (pour l’instant typographique et flexographique, et dans le futur offset, sérigraphie, dorure, découpe, etc.). Les entraînements des rouleaux de chaque groupe et l’ajustement du positionnement (longitudinalement et latéralement) de ces groupes sont assurés par des moteurs. On voit en médaillon un groupe d’impression. Le papier sur lequel sont imprimées les étiquettes se présente sous la forme de rouleaux. prix où est le papier… Les rotatives classiques sont utilisées pour l’impression des journaux, revues et ouvrages à gros tirages. Sur les machines semi-rotatives, les cadences sont beaucoup plus lentes. Il suffit de regarder la machine en fonctionnement pour comprendre : on voit le papier avancer, puis amorcer un mouvement de retrait, puis reprendre son avance. Et ceci en permanence, à chaque tour de cylindre. Cela n’a donc rien de commun avec les machines rotatives, où le papier défile en continu, à une vitesse très élevée. Le gros avantage de la machine semirotative, c’est qu’il n’y a pas besoin de changer de cylindre chaque fois que l’on change de format d’impression. En effet, il n’est pas nécessaire que les motifs à imprimer (gravés sur la plaque d’impression plaquée sur la périphérie du cylindre) soient présents sur tout le pourtour du cylindre. Cela se comprend aisément. A chaque tour du cylindre, le papier avance à la vitesse du cylindre d’impression jusqu’à la fin de la zone d’impression, à partir de ce moment, tandis que le cylindre d’impression continue sa rotation à MESURES 786 - JUIN 2006 - www.mesures.com vitesse constante, le papier lui décélère, recule puis réaccélère et vient se positionner et se synchroniser en vitesse pour l’impression suivante un format plus loin. Ce n’est pas grave : avant de démarrer une nouvelle rotation du cylindre, le papier est rétracté pour “annuler” cette zone non imprimée. « Bien entendu, les mouvements d’avance et de retrait du papier doivent être contrôlés avec une grande précision. Par le passé, ce contrôle était réalisé mécaniquement (un moteur électrique principal entraînait tous les axes, par un jeu d’engrenages). Les machines devenant de plus en plus complexes, avec un nombre d’axes toujours plus élevé, nous avons commencé à intégrer des axes électriques. Sur la nouvelle Viva 420 à 20 axes que nous commençons à livrer, nous avons décidé de recourir massivement aux arbres pilotés électriquement », explique M. Duchêne. Vers des entraînements “tout électrique” Pourquoi augmenter le nombre d’axes ? La raison est simple : c’est que les étiquettes deviennent de plus en plus complexes et leur réalisation impose de mixer plusieurs techniques d’impression (offset waterless, flexo- 141 Reportage Vu chez Codimag Solutions Si le contrôle-commande de la Viva 420 est assuré par un PC centralisé, les fonctions d’entraînement ont été déportées. Cette vue, qui montre l’arrière des blocs d’impression, montre les différents variateurs Acopos présents dans les coffrets de chaque groupe d’impression (le module vertical, sur la gauche des coffrets). Les tuyaux noirs que l’on voit au-dessus servent à récupérer l’ozone généré par le séchage par UV, préféré par Codimag à un séchage classique par air chaud ou infrarouge. graphie, sérigraphie…, voir encadré), sans parler du gaufrage (certaines étiquettes comportent des reliefs), des dorures et bien sûr de la découpe (celle-ci est réalisée en faisant défiler la zone imprimée sur un cylindre comportant des reliefs acérés, reproduisant la géométrie de chaque étiquette). Le passage “au tout électrique” représentait un défi pour Codimag. La société en a déjà relevé d’autres au cours de sa brève existence (sa création remonte à 1978 seulement…). Au départ, elle se consacrait aux machines d’impression sur papiers accordéon à perforation Carroll, qui accompagnaient les ordinateurs. L’arrivée de l’impression laser a été Le PC de contrôle (IPC de B&R) de l’ensemble de la machine est situé dans l’armoire électrique centrale. On distingue ici l’alimentation, le contrôleur et le départ des bus de terrain, en particulier l’Ethernet temps réel PowerLink (le câble avec son connecteur est également présenté en médaillon). 142 fatale à ce type de machine. Codimag a alors décidé au début des années 90 de se tourner vers la conception et la fabrication de machines d’impression d’étiquettes adhésives. Nouvelle technologie, nouveau marché, nouveaux partenaires technologiques, c’était un nouveau départ.Très vite, il a fallu à nouveau s’adapter à la demande. Le marché a vu à cette époque le début du transfert de l’étiquette sèche imprimée sur machine feuille vers l’étiquette adhésive imprimée sur machine bobine/bobine multiprocédé permettant de réaliser les étiquettes fi- nies en une seule opération. Ceci a remis pas mal de choses en cause au niveau de la conception. Avec la Viva 420 présentée récemment, Codimag cherchait à faire un nouveau bon de performances : la productivité est 60 % supérieurs à la Viva 340, les cadences atteignent 65 m/min (et 95 m/min pendant l’impression proprement dite, tandis que les 100 m/min sont en vue), les largeurs d’impression peuvent atteindre 420 mm (contre 340 mm pour la Viva 340), la longueur d’impression maximum passe à 16 pouces (contre 12 pouces). L’augmentation de la vitesse et de la productivité imposait de recourir massivement aux axes électriques. « Au train où vont les choses, les axes mécaniques auront en effet disparu dans quelques années. Sortir une nouvelle machine avec des axes mécaniques, c’était impensable ! Surtout pour une société qui se veut leader technologique », analyse M. Duchêne. La recherche d’une solution homogène Compte tenu de l’augmentation du nombre d’axes et de la vitesse, la Viva 420 a nécessité une remise en cause de la partie contrôlecommande. La génération précédente (la Viva 340) comportait déjà quelques axes électriques brushless, avec une commande numérique, un automate programmable pilotant des entrées/sorties sur bus de terrain As-i. Mais il était difficile de faire évoluer cette architecture pour porter à 20 le nombre d’axes électriques, soit le double de ce qui se faisait jusqu’ici. Avec la solution technique adoptée sur la Viva 340, l’augmentation du nombre d’axes aurait imposé des modifications importantes au niveau du matériel de contrôle-commande : pour chaque nouvel axe ou groupe d’axes, il aurait fallu ajouter des extensions au niveau de la commande numérique, et ajouter des cartes d’axes. Pour chaque variante de la machine, pour chaque modification de la machine, il aurait donc fallu toucher à l’armoire électrique. Peu pratique, surtout si les modifications doivent intervenir sur le terrain (certains industriels sont amenés à faire évoluer leurs machines, pour par exemple répondre à une nouvelle demande en étiquettes, impossible à réaliser avec leur machine existante). Codimag en a profité pour tout MESURES 786 - JUIN 2006 - www.mesures.com Solutions remettre à plat, à rechercher une autre solution technique. Très vite, contrairement à ce que font souvent les constructeurs de machines, Codimag a rejeté l’idée de rechercher systématiquement les constituants les moins chers. « Notre production est limitée (20 à 25 machines par an) et ces économies de bout de chandelle auraient été vite “mangées” par la simple gestion de plusieurs comptes fournisseurs, argumente M. Duchêne. Les coûts de formation auraient également été beaucoup plus élevés. Du coup, nous avons délibérément recherché une solution aussi homogène que possible, qui aurait en plus l’immense avantage d’éviter d’emblée les éventuels problèmes d’interfaçage ». Avec de telles prescriptions, le choix d’un des grands acteurs des automatismes semblait couler de source… Mais M. Duchêne ne voulait pas simplement une solution technique : « Il y avait des choses que nous voulions maîtriser nousmêmes, comme par exemple la programmation des séquences de fonctionnement et des modes de marche, car cela peut demander des adaptations d’un client à l’autre. Par contre, nous voulions déléguer la conception de la partie “entraînements”, car on touche là à un métier spécifique et il n’y a de toute façon pas de modification à faire d’un client à l’autre ». Reportage Vu chez Codimag Synoptique de la machine ������ ��� ��� ��� ������ ��� ��������� ������ ��� �������� ����������� ������ ��� ����������� ��� ��� ������ ��� ������������� ������ ��� �������� ����������� ��� ��� ��� � ��� � �������� ��� � ��� � ������ ������ ��� Une bonne écoute Pour développer cette partie, Codimag voulait un service de proximité, avec un constructeur qui s’engage lui-même, sans passer par un intégrateur. Une contrainte de plus. Certains constructeurs offrent ce service, encore faut-il que l’affaire soit suffisamment importante. A leurs yeux, avec une vingtaine de machines livrées par an (25 cette année) toutes technologies confondues, Codimag n’a sans doute pas encore atteint un potentiel de ventes suffisant… La machine est composée de plusieurs groupes d’impression, de dorure, découpe, etc., pilotés par un PC. Les entraînements imposant des synchronisations pointues sont pilotés par un réseau d’Ethernet Powerlink. Les autres sont pilotés par un bus de terrain CAN sur lequel sont également raccordées les interfaces homme-machine (IHM) locales. « Nous avons consulté plusieurs sociétés. nique d’ensemble, du moteur à l’interface hommeObjectivement, B&R avait plusieurs atouts maîtres machine. Cette solution technique est de plus reladans son jeu.Tout d’abord, elle avait la solution tech- tivement récente, et fait appel aux dernières technologies, comme par exemple le réseau Ethernet temps réel Powerlink. Les équipes de la société nous ont vite convaincus de leur maîtrise des moteurs brushless et de leur commande, si importants dans notre application. La société, avec ses bons résultats financiers, sa fabrication en Europe, sa motivation pour se faire une place sur le marché français, sa réactivité par rapport à nos demandes, nous inspirait Codimag assure confiance. Enfin et surtout, ses équipes techniques l’intégration mécanique et l’assem- étaient prêtes à s’investir dans notre application, à réaliser l’ingénierie de la partie entraînements ». blage électrique de ses propres machines. N’en jetez plus ! Le développement Pour se sécuriser au maximum, Codimag a du programme de cherché à connaître les équipes techniques contrôle-commande des fonctions de base de la maison mère de B&R, en Autriche (près est également réalisé de Salzbourg). Au cas où… Mais les choses en interne. Les en sont restées là, l’équipe française ayant fonctions métier sont sous-traitées apporté le niveau de service tant espéré. « La (c’est ainsi que B&R proximité locale a été fondamentale. Considéré comme a conçu la partie un véritable partenaire, nous sommes informés de toutes “entraînements”). MESURES 786 - JUIN 2006 - www.mesures.com 143 Reportage Vu chez Codimag Solutions On voit ici un bloc d’impression typographique. Une interface homme-machine (personnalisée par B&R pour les besoins de Codimag) est présente sur chaque bloc. les évolutions des matériels et logiciels, ce qui est essentiel si nous voulons conserver notre leadership technologique », souligne M. Duchêne. La nouvelle machine a été présentée pour la première fois en septembre 2005 à LabelExpo. Elle n’est pas passée inaperçue : elle établissait en effet un nouveau record de vitesse. Une première machine a été installée en décembre 2005, une deuxième est en cours de livraison. Il y a trois commandes à honorer. Un bon départ, surtout compte tenu de l’objectif affiché de livrer 5 machines par an. L’architecture est d’une grande simplicité, avec un PC industriel IPC pilotant deux bus de terrain : Ethernet Powerlink et Can. Sur Ethernet Powerlink, on trouve les variateurs Acopos (et les moteurs brushless) des différents groupes d’impression ainsi que les entrées/sorties (capteurs de position, essentiel- lement). Le bus Can pilote quant à lui les organes relativement simples, notamment les variateurs pour moteurs asynchrones et les interfaces homme-machine. Chaque groupe de la machine (groupes d’impression, de dorure, de pelliculage, de découpe, etc.) possède une petite interface homme-machine (IHM), personnalisé par B&R pour les besoins de Codimag. Sachant que tout le programme applicatif se trouve sur l’IPC auquel est associée une supervision, ces IHM locales ne sont pas indispensables pour faire fonctionner la machine, mais elles sont très appréciées par les industriels, habitués à faire les réglages localement. Et puis surtout, cette architecture répond à un critère déterminant au moment du choix : lors d’une évolution ou d’une modification, il n’est pas nécessaire de toucher à l’armoire électrique centrale. Les variateurs sont en effet embarqués dans des coffrets associés à chaque groupe d’impression… Jean-François Peyrucat Les grandes techniques d’impression Les machines Codimag sont modulaires et sur une même machine, on peut trouver plusieurs blocs d’impression, faisant appel à des techniques différentes. Nous vous rappelons ici le principe des principales techniques d’impression. La typographie La typographie est la technique d’impression la plus ancienne. C’est un peu le principe du tampon encreur. La forme à imprimer est gravée en relief. Elle est encrée et reportée par pression sur le papier. Les premières impressions typographiques remontent aux Chinois (vers le XIe siècle) mais c’est Gutenberg qui va donner ses lettres de noblesse à cette technique (dans les années 1450). Il eut l’idée d’utiliser des caractères mobiles (donc réutilisables) fondus au plomb, alors que les Chinois avaient utilisé des caractères en terre cuite ou en bois. Le principe de la typographie est proche de celui de la flexographie, la principale différence tenant au fait que la plaque est rigide dans le premier cas, et souple dans le second. L’offset L’offset est utilisé pour la plupart des produits imprimés sur papier (la revue que vous êtes en train de lire, par exemple). Elle assure une linéature de 65 à 300 lpi (nombre de lignes par pouce). 144 L’impression offset repose sur le principe lithographique. En lithographie, les surfaces imprimantes et non imprimantes se distinguent par leurs caractéristiques chimiques différentes. Sur une plaque lithographique, les surfaces imprimantes sont généralement en polymère et les surfaces non imprimantes en aluminium. Comme l’encre utilisée en impression lithographique est grasse, les surfaces qui attirent l’encre sont dites oléophiles et les surfaces qui repoussent l’encre sont dites oléophobes. En impression offset conventionnelle, l’eau est utilisée pour aider à repousser l’encre des surfaces de la plaque qui ne doivent pas imprimer. Les surfaces non imprimantes attirent l’eau, tandis que celles qui impriment la repoussent. En impression offset sans mouillage les surfaces non imprimantes sont recouvertes de silicone oléophobe. La sérigraphie La sérigraphie présente l’avantage de permettre d’imprimer sur tout matériau (tissu, porcelaine, métal, carton, etc.), sur toute forme et à tout format. Elle atteint 50 à 100 lpi. La sérigraphie utilise des fines toiles, appelées écran ou tamis, tendues sur un cadre. Il y a autant de toiles qu’il y a d’encres d’impression. L’encre est poussée à travers l’écran (qui agit donc comme un pochoir) par une racle afin d’être transférée sur le matériau devant être imprimé. L’héliogravure L’héliogravure est surtout utilisée pour les grands tirages (journaux, catalogues, emballages). Sa résolution va de 120 à 200 pi. Les presses à héliogravure sont des presses rotatives qui impriment à grande vitesse, souvent sur des grandes largeurs de papier. En héliogravure, on n’utilise pas de plaques d’impression pour la forme imprimante, mais des cylindres d’acier recouverts d’une couche de cuivre, puis chromés après gravure de la forme. Les surfaces imprimantes sont gravées par procédé laser, électromécanique ou chimique (à l’acide) sur le cylindre. Les surfaces non imprimantes sont plus hautes que surfaces imprimantes. Au cours de sa rotation, le cylindre trempe dans l’encre. Un racloir enlève l’encre des surfaces non imprimantes. La flexographie La flexographie est surtout utilisée pour les emballages et elle permet d’obtenir une linéature de 90 à 120 lpi. La flexographie fonctionne à la manière d’un tampon encreur : les surfaces non imprimantes sont séparées des surfaces imprimantes par une différence d’élévation. La flexographie est ainsi dénommée parce qu’elle utilise une forme imprimante en caoutchouc ou en plastique souple. Il s’agit d’une technique “d’impression directe”, c’est-àdire que la forme transfère l’encre directement sur la surface d’impression (alors qu’avec l’offset, par exemple, on passe par un cylindre de transfert appelé “cylindre porte-blanchet”). (Explications tirées du livre “Chaîne graphique : presse, impression”, finition de Kaj Johansson, Peter Lundberg et Robert Ryberg, Editions Eyrolles) MESURES 786 - JUIN 2006 - www.mesures.com