module 2.1. Poêmes à commenter et analyser

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module 2.1. Poêmes à commenter et analyser
Poêmes à commenter et analyser I) ARAGON : 1) Exemple d’une analyse de poème La Rose et le réséda Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel eBac Français 2.1. travaux facultatifs Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda Commentaire littérarire I -­‐ LE RECIT D'UN EPISODE TYPE DE LA RESISTANCE Ce poème est dédié à 4 grands Résistants de droite et de gauche, fusillés par les Allemands : •
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Gabriel Péri : homme politique et journaliste français, membre du Parti communiste, fusillé en 1941 Honoré d'Estienne d'Orves : officier de marine français, rallié au Général de Gaulle en 1940, fusillé en 1941 Guy Moquet, fils d'un député communiste, fusillé comme otage en 1941, à l'âge de 17 ans Gilbert Dru : il organisa la Résistance dans les milieux de la Jeunesse Chrétienne, fusillé à Lyon en 1944, à l'âge de 24 ans C'est donc en référence à des faits réels qu'Aragon écrit ce texte, qui raconte avant tout un épisode type de la Résistance. Ce texte est conçu sous forme de récit, en 3 étapes très distinctes A. Première étape (vers 1 à 27) •
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Présentation des personnages avec une dominante imparfait : l'athée et le chrétien, unis par la même construction anaphorique et parallélique "celui qui croyait au ciel / celui qui n'y croyait pas" Image de la France prisonnière Détermination des Résistants et abolition des querelles idéologiques au nom du commun combat 2 eBac Français 2.1. travaux facultatifs B. Deuxième étape (vers 28 à 50) •
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Un événement : "la sentinelle tira" v. 28 = passage au passé simple dominant de l'action La détention L'exécution à "l'aube cruelle", et le mélange de sang Présent de narration v. 47 C. Troisième étape (v 51 à la fin) •
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L'utilité du sacrifice : le sang des martyrs nourrit une France qui redeviendra féconde : "mûrisse un raisin muscat" v. 54 Un plan élargi sur une France se redécouvrant, d'Ouest en Est -­‐ sur fond de ritournelle, presque de comptine -­‐ comme creuset unifiant des couples antithétiques, comme la rose piquante e le fade réséda. II -­‐ LE REGISTRE EPIQUE A. A chaque étape, le poète narrateur intervient pour commenter l'action avec une visée argumentative destinée à embellir le geste 1. Première étape Le narrateur intervient au présent de vérité générale pour commenter et approuver l'attitude des personnages : "Qu'importe comment s'appelle… v. 9 / Fou qui fait le délicat / Fou qui songe à ses querelles v. 22-­‐23". Les commentaires ont une visée argumentative, Aragon en appelle à l'union sacrée. 2. Deuxième étape Le narrateur insiste sur le fait que l'insurrection contre la barbarie transcende les convictions personnelles "Un rebelle est un rebelle" v. 39 3. Troisième étape Ici la présence du narrateur se ressent dans l'apostrophe la "flûte" et au "violoncelle" v. 60 qui est un appel au lyrisme à propos du sujet posé : voir le lexique : "Rechantera" v. 60 : le poète pose ici une mission qui est celle de chanter les louanges des héros : on retrouve ici la tradition épique où le narrateur intervient pour commenter la bataille en la grandissant. B. Un registre épique •
Allégorie de la France, jeune femme "la belle" v. 3, "celle / Qu'aucun des deux ne trompa" v. 45-­‐46 : cette allégorie pose les héros un peu comme des chevaliers du Moyen-­‐Age, chargés de libérer la "Prisonnière des soldats v. 4 D'autant plus que comme dans l'amour courtois, l'amour est total, platonique et fidèle : -­‐ "Tous deux adoraient la belle" v. 3 -­‐ "Tous les deux étaient fidèles / Des lèvres du cœur et des bras" v. 15-­‐16 -­‐> rythme 3 eBac •
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Français 2.1. travaux facultatifs ternaire qui accentue la plénitude de l'amour suggéré -­‐ "le nom de celle / Qu'aucun des deux ne trompa" v. 45-­‐46 Réseau lexical abondant de la guerre et de la mort Grandissement épique de certaines images : -­‐ Métaphore filée, des récoltes entre le vers 21 et la fin du texte : de manière antithétique, le blé "sous la grêle" (métaphore des bombardements) trouvera un écho dans "le raisin muscat" qui mûrit à la fin v. 54 = images opposées destinées à dramatiser la situation -­‐ Le sang dont se nourrit la terre : v. 47, 51-­‐52 : le caractère épique de l'image est d'autant plus souligné par le singulier qui désigne ici les 2 morts ; idée = grandissement des héros par leur unité. (Il ne font plus qu'un face à la mort) -­‐ La transformation finale : "L'un court et l'autre a des ailes"v. 57 : ange ou demi-­‐
dieu, les héros ont acquis des pouvoirs magiques. III -­‐ DE NOMBREUX PROCEDES D'AMPLIFICATION La visée d'Aragon dans ce poème est semblable à celle d'Eluard : résolument hostile au nazisme et à la collaboration, il fait de la poésie une arme qui doit toucher immédiatement : d'où l'importance accordée aux procédés d'amplification : •
L'anaphore, toujours présente dès lors qu'un texte est oratoire : -­‐ "Celui qui / celui qui" : les personnages sont à la fois différents (par le singulier) et liés (par l'anaphore) -­‐ "Lequel / et lequel". -­‐ "Tous les deux / et tous les deux" : là aussi, les anaphores marquent l'un et le double. -­‐ "Fou qui / fou qui" : rappel d'une structure courante de la poésie ancienne : "Heureux qui…" •
Les rimes : la limpidité apparente est le fruit d'un système de rimes très élaboré, qui participe à l'effet d'insistance. Deux rimes seulement [ÎI] (L) et [a], toujours croisées, comme sont croisées les destinés des deux personnages. On peut observer que ces rimes sont parfois redoublées à l'intérieur du vers (par ex : v. 5, v. 28, v. 35), et que tout un réseau d'assonances, d'une part autour du [a], d'autre part autour du [e], [ÎI] leur fait écho. •
Le refrain : dix fois, à la façon d'une litanie, il rappelle l'indéfectibilité du lien qui unit des personnages que tout pourrait séparer ; ce lien, c'est celui du "commun combat". •
Aucune ponctuation dans ce parcours en heptasyllabes (comme dans "Liberté") vers la "saison nouvelle", ce qui ne signifie pas pour autant un parcours parfaitement linéaire. En effet, le rythme ne fait pas forcément coïncider l'unité métrique et l'unité sémantique, et produit des effets soit d'étirement, soit de rupture, soit de mise en valeur. On constate par exemple des enjambements : -­‐ V. 3-­‐4 : "la belle / prisonnière" -­‐ V. 17-­‐18 : "qu'elle / Vive", qui permettent la mise en valeur du mot en position de rejet -­‐ V. 45-­‐46 : "celle / Qu'aucun des deux…" Mise en valeur des mots en contre-­‐rejet : 4 eBac Français 2.1. travaux facultatifs -­‐ V. 33-­‐34 : "Lequel / A le plus triste…" -­‐ V. 51-­‐52 : "se mêle / la terre…" Enjambement qui illustre bien la continuité entre la vie et la mort. On observera que c'est souvent l'enjeu du combat, jamais nommé, la France, qui est valorisée par ces effets de rythme. •
Quant aux allitérations, elles constituent une respiration du texte. Sans prétendre à une étude exhaustive, on remarque que dans certains passages, les allitérations sont dures : [k], v. 24 ; [g], v. 40 ; [t], v. 28 ; [d], v. 3 et dans d'autres passages, plus douces : [v], v. 18 ; [s], v. 47 Sans proposer une interprétation mécanique et stérile des sonorités, on peut cependant constater que ces échos consonantiques "colorent" de façon efficace des énoncés, tantôt dramatiques, tantôt sereins. Conclusion Récit et chanson tout à la fois, La Rose et le réséda, poésie engagée se veut avant tout un hymne à l'unité face à l'adversité : que l'on partage ou non les convictions de l'auteur, force est de reconnaître la puissance du souffle épique qui parcourt ce texte et dont l'allégorie de la France n'est pas sans rappeler le texte de d'Aubigné (dans un autre registre cependant). source : http://bacdefrancais.net/roseetreseda.php 5 eBac Français 2.1. QUE SERAIS-­‐JE SANS TOI Le poème d'Aragon Que serais-­‐je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-­‐je sans toi qu'un coeur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-­‐je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu désormais le monde à ta façon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson Que serais-­‐je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-­‐je sans toi qu'un coeur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-­‐je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux Que serais-­‐je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-­‐je sans toi qu'un coeur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-­‐je sans toi que ce balbutiement Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-­‐ce pas un sanglot de la déconvenue Une corde brisée aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues Que serais-­‐je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-­‐je sans toi qu'un coeur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-­‐je sans toi que ce balbutiement 6 travaux facultatifs eBac Français 2.1. Il n’y a pas d’amour heureux Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n’y a pas d’amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu’on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n’y a pas d’amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-­‐là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j’ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n’y a pas d’amour heureux Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare Il n’y a pas d’amour heureux Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l’amour de la patrie Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs Il n’y a pas d’amour heureux Mais c’est notre amour à tous les deux Louis Aragon, La Diane Française (1946) 7 travaux facultatifs eBac Français 2.1. travaux facultatifs II) BORIS VIAN Le déserteur est sans doute la chanson la plus célèbre de cet artiste polyvalent et
engagé, en marge du surréalisme. La chanson Le déserteur fut écrite en 1954,
probablement en réaction au recrutement pour la guerre d'Indochine, et juste peu
avant le début de la guerre d'Algérie. Cette chanson prend la forme originale et
provocatrice d'une lettre ouverte au président de la République de l'époque René
Coty.
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
8 eBac Français 2.1. travaux facultatifs Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Nota:
La version initiale des 2 derniers vers était:
"que je tiendrai une arme ,
et que je sais tirer ..."
Boris Vian a accepté la modification de son ami Mouloudji
pour conserver le côté pacifiste de la chanson !
http://www.paroles-de-chanson.eu/paroles-de-chanson-boris-vian/le-deserteur/
à voir et à écouter: le clip sur le même site
Pistes d’analyse
I) Une chanson de forme originale
A. Le choix de la forme épistolaire
B. Une chanson sous forme de la lettre ouverte
II) Un texte provocateur et engagé
A. Un récit de vie à valeur argumentative
B. L'expression de la révolte
III) L'apport poétique du message
A. La forme poétique
B. La musicalité
http://www.bacfrancais.com/bac_francais/301-boris-vian-ecume-jours-epilogue.php
9 eBac Français 2.1. travaux facultatifs III) CÉLINE : Voyage au bout de la nuit 1) Résumé du roman
Paris, place de Clichy, 1914. Envoûté par la musique d'une parade militaire,
Ferdinand Bardamu, jeune rebelle, décide, par excès d'héroïsme, de s'engager dans
la guerre contre les Allemands. Mais au front, c'est l'enfer et l'absurdité. Il perd vite
son enthousiasme et découvre avec épouvante les horreurs de la guerre. Il ne
comprend plus pourquoi il doit tirer sur les Allemands. Il prend aussi conscience de
sa propre lâcheté.
On lui confie une mission de reconnaissance. Lors d'une nuit d'errance, il rencontre
un réserviste nommé Robinson qui cherche à déserter. Ils envisagent de s'enfuir,
mais leur tentative échoue. Blessé, traumatisé à jamais par la guerre, Bardamu
revient à Paris pour être soigné. On lui remet une médaille militaire. Lors de cette
cérémonie, il fait la connaissance de Lola, une jeune et jolie infirmière américaine.
Bardamu est soigné dans différents hôpitaux. Il prend conscience des avantages et
profits que tirent de la guerre tous ceux qui y ont échappé.
Lola, compagne futile et légère, le quitte. Il rencontre alors Musyne, une jeune
violoniste. Ils ont une aventure, mais, un jour de bombardement, elle l'abandonne.
Réformé, Bardamu décide de partir pour l'Afrique. Il y découvre les horreurs de
l'exploitation coloniale. Il retrouve Robinson, rencontré sur les champs de bataille, et
lui succède en reprenant la gérance d'un comptoir commercial. Il tombe malade et
connaît des crises de délire.
Il quitte l'Afrique à demi-mort à bord d'un bâtiment espagnol qui a tout d'une galère.
Ce bateau l'emmène jusqu'à New-York. Dès son arrivée, il est placé en quarantaine.
Dans cette ville à laquelle, il a tant rêvé, il ne connaît que solitude et pauvreté. Il part
à Détroit pour y travailler. Il rencontre Molly, une prostituée généreuse qui le délivre
de l'enfer de l'usine Ford. Molly aime Bardamu, l'entretient et lui propose de partager
son bonheur. Mais son désir d'explorer plus avant l'existence le pousse à renoncer à
cette femme généreuse. Il quitte les Etats-Unis et revient à Paris. Il rentre le cœur
gonflé et meurtri par toutes ces expériences.
10 eBac Français 2.1. travaux facultatifs Devenu médecin, mais menant une existence toujours aussi misérable, il s'installe à
Rancy, banlieue triste et pauvre. Il y découvre les côtés les plus répugnants et les
plus désespérants de la condition humaine. Il assiste impuissant à la mort de Bébert,
un petit garçon qu'il aimait bien et que la science ne peut sauver. Puis il se retrouvé
mêlé à une sordide histoire. Une famille de sa clientèle, les Henrouille, souhaite se
débarrasser de leur mère âgée. Ils font appel à Robinson qui accepte de tuer la
vieille dame pour dix mille francs. Mais par maladresse, Robinson échoue et se
blesse. Il perd provisoirement la vue. Bardamu soigne Robinson qui part ensuite
s'exiler à Toulouse en compagnie de la mère Henrouille, sa victime rescapée.
Bardamu quitte Rançy et abandonne la médecine. Il devient figurant dans un
spectacle de danse. Il se rend ensuite à Toulouse et retrouve Robinson. Il fait la
connaissance de Madelon , sa fiancée et devient son amant. Il fait visiter avec la
mère Henrouille un caveau plein de cadavres à des touristes. Mais la vieille dame
tombe dans l'escalier, vraisemblablement poussée par Bardamu, et se tue. Robinson
incite son compère à regagner Paris.
Il est engagé comme médecin dans un établissement psychiatrique dont le patron
est le docteur Baryton. Les deux hommes sympathisent.
Rapidement, Baryton sombre dans la folie et annonce à Bardamu sa décision de
partir : " je vais renaître, Ferdinand." Il confie à Bardamu la direction de la clinique.
Robinson reparaît au grand regret de son ami. Il a recouvré la vue et a quitté
Madelon. Bardamu le cache dans sa clinique pour le soustraire à Madelon qui,
amoureuse, le poursuit. Sophie, une superbe infirmière slovaque, qui est devenue la
maîtresse de Bardamu, prêche pour la réconciliation entre Robinson et Madelon.
Bardamu propose une sortie à la fête des Batignolles afin de réconcilier tout le
monde. Robinson refuse les avances de Madelon dans le taxi et avoue son dégoût
des grands sentiments Madelon le tue de trois coups de revolver. Après l'agonie de
Robinson, Bardamu se retrouve seul en bordure d'un canal. Un remorqueur siffle au
loin comme s'il souhaitait emmener avec lui tout ce qui existe : " tout, qu'on n'en
parle plus."
http://www.alalettre.com/celine-oeuvres-voyage.php
11 eBac Français 2.1. travaux facultatifs 2) Introduction
12 eBac Français 2.1. travaux facultatifs 13 eBac Français 2.1. travaux facultatifs 3) Extrait à analyser
Le roman s’ouvre sur une conversation à la terrasse d’un café. Le narrateur, qui se
pose en anarchiste et tient des propos provocants sur l’amour, la guerre et Dieu,
vient de lire à son ami Arthur une « prière vengeresse et sociale » de son invention :
14 eBac Français 2.1. travaux facultatifs Analyse stylistique :
- Quelle est l’impression produite par le langage populaire parlé, employé dans les
échanges du dialogue, mais aussi par le narrateur durant le récit ?
- Relevez toutes les tournures syntaxiques qui vous semblent non conformes à
l’usage de la langue écrite. Essayez de les regrouper par catégories.
- Relevez les mots que vous jugez argotiques, familiers ou grossiers.
Littérature Textes et Documents XX°siècle.Collection Henri Mitterand,Nathan. p.
360,361
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