Cheikh BA Directeur Géneral Assur Conseils Marsh

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Cheikh BA Directeur Géneral Assur Conseils Marsh
PROBLÉMATIQUE DE L'ASSURANCE DES
GRANDS RISQUES EN AFRIQUE
LE 12 FÉVRIER 2016
Cheikh BA
Directeur Géneral
Assur Conseils Marsh - Dakar
Sommaire
• Introduction : quelques chiffres significatifs
• Problématique des grands risques en zone FANAF:
– Qu’est ce qu’un grand risque ?
– Capacité, solvabilité, solidité financière
– Compétence des assureurs, des intermédiaires et auxiliaires
– Contenu, langue, devise et tarification du contrat
• Comment résoudre cette problématique ?
– Règlementation
– Capacité, solvabilité, solidité financière
– Compétence des assureurs, intermédiaires et auxiliaires
– Conclusion
MARSH
12 February 2016
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Introduction : quelques chiffres significatifs (1)
• Avant de parler de l’assurance des grands risques, il faut rappeler
quelques données incontournables sur le marché mondial de l’assurance
et la place de l’Afrique dans ce marché:
Primes 2013 en Mds de USD
Amériques
Nord
Sud
Europe
Ouest
Est/centrale
Asie
Japon/Chine/Corée
Autre
Afrique
Afrique du Sud/Maroc
Autres
Océanie
Total Mondial
MARSH
1 568
1 384
184
1 631
1 556
75
1 279
822
457
72
54
18
90
4 640
12 February 2016
% des primes mondiales
33,8%
29,8%
4,0%
35,2%
33,5%
1,6%
27,6%
17,7%
9,8%
1,6%
1,2%
0,4%
1,9%
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Introduction : quelques chiffres significatifs (2)
• A titre d’exemple voici une comparaison de la zone FANAF avec le Maroc:
(1) Chiffres 2013 pour la FANAF, 2014 pour le Maroc
(2) 7 compagnies se partagent 83% du marché non vie et sont celles
susceptibles d’assurer des grands risques
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Problématique de l’assurance des grands risques
Qu’est-ce qu’un grand risque ?
Faute de définition précise, on peut approcher la notion de grand risque de
deux manières :
– Par la taille : les valeurs assurées sont « énormes », en tout cas bien audelà des capacités en réassurance achetées par les compagnies du
marché
– Par leur nature : activités à haut risque, garanties spécifiques (certains
type de RC)
• En tout état de cause un risque qu’on ne peut ou ne veut pas couvrir dans
le cadre de opérations usuelles d’un marché d’assurance
• Le grand risque fait donc appel a de la capacité « étrangère » : certains
appellent cela « délocalisation » et crient au scandale, en oubliant que,
dans la plupart des cas, la délocalisation est avant tout le résultat de
l’incapacité du marché à fournir une solution appropriée, conforme
aux besoins des clients.
MARSH
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Problématique de l’assurance des grands risques
Capacité, solvabilité, solidité financière
Quelques idées reçues :
– Les assureurs locaux n’ont pas de capacité
– Ils ne sont pas solvables
– Leur solidité financière est douteuse
Et, de fait :
– Malgré les rétentions obligatoires, la quasi-totalité des grands risques
est cédée en réassurance (y compris traités)
– Les assureurs sont plus des courtiers de réassurance que des preneurs
de risques,
– On contourne facilement le code CIMA ou les lois restreignant le fronting
En conséquence : les grands risques continuent à « échapper » aux
marchés locaux puisque les assureurs semblent plus intéressés par
les commissions de fronting et comptabiliser les primes brutes de
manière virtuelle.
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Problématique de l’assurance des grands risques
Compétence des assureurs, intermédiaires et auxiliaires
Assurer des grands risques n’est pas qu’une affaire de capacité ou de
solvabilité. Il faut aussi des compétences pour acquérir de la crédibilité.
– Coté assureurs : tant en souscription, qu’en prévention/ingénierie, qu’en
gestion de sinistres.
– Coté intermédiaires, très peu sont au fait de la problématique grands
risques
– Côté auxiliaires : nous manquons terriblement d’experts compétents et
d’avocats spécialisés
Et, de fait, puisque, comme vu précédemment pour la
capacité/solvabilité, les grands risques échappent aux marchés, les
assureurs n’acquièrent aucune compétence en la matière et le savoir
faire reste en dehors du continent Africain. C’est un cercle vicieux
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Problématique de l’assurance des grands risques
Contenu, langue, devise et tarification du contrat
La quasi-totalité les grands risques a des polices d’assurance sur mesure qui
contiennent des clauses bien spécifiques à leur métier ainsi que des dispositions
relatives au financement des projets (clauses « prêteurs »). Et souvent, ces polices
sont en langue anglaise.
Parfois également, que ce soit pour les projets faisant l’objet de financements
internationaux ou en raison de la devise utilisée par les réassureurs, il est demandé
que le contrat soit libellé en une monnaie « forte », souvent le dollar américain.
Enfin, les conditions proposées par les réassureurs sont celles du marché mondial,
et donc trop basses souvent pour les assureurs locaux qui ne conservent donc pas
de rétention, ou engrangent des pertes lourdes s’ils conservent…
Il n’est généralement pas possible de trouver des polices satisfaisant aux
besoins des grands comptes y compris en termes de compétitivité : comme
les problèmes de capacité et de compétence, ce manque de solutions et de
concepts adaptés contribue à ce phénomène « échappatoire » des grands
risques.
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Comment résoudre la problématique de l’assurance des grands risques
Règlementation
Au cours des dernières années on a vu apparaitre des lois restreignant la
pratique du fronting - ce qui concerne essentiellement les grands risques.
On a instauré :
– des rétentions minimum (CIMA, Algérie)
– des interdictions de fronting (Ghana, Mauritanie)
– des sociétés de réassurance contrôlant les cessions en fac (SCR au Maroc)
Les résultats sont mitigés :
– La rétention minimale n’est pas respectée à 100%, souvent en raison des
conditions et tarification des polices, et il y a peu de contrôles réels
– Le fronting est souvent autorisé par les autorités, car les assureurs locaux
ne peuvent porter le risque
– Si la SCR a permis de structurer le marché marocain, elle continue à céder
l’essentiel des grands risques faute de capacité locale.
Règlementer n’est donc pas suffisant
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Comment résoudre la problématique de l’assurance des grands risques
Capacité, solvabilité, solidité financière. :
Les chiffres examinés en introduction sont éloquents :
– Aucune compagnie de la zone FANAF n’a la taille critique suffisante pour
accéder au marché de la réassurance en position de force .
– On pourrait penser que ce n’est pas le cas pour les groupes, mais comme
généralement la réassurance est achetée au niveau de la maison mère
dans leur pays d’origine, les grands risques qu’ils couvrent échappent
également au marché local.
– Très peu de nos compagnies sont notées par une agence de notation
internationale
Deux pistes :
1) Concentrer les marchés, c’est-à-dire réduire le nombre d’assureurs afin
que les compagnies atteignent la taille critique, tant pour l’achat de
réassurance, la compétence, que pour pouvoir être notées.
2) Profiter des vecteurs existants (CICA Re, Afica Re) pour acheter de la
réassurance en commun et que ces vecteurs contrôlent les cessions
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Comment résoudre la problématique de l’assurance des grands risques
Compétence des assureurs, intermédiaires et auxiliaires
Règlementer et concentrer les marchés ne servira à rien si les acteurs du
monde l’assurance ne sont pas reconnus au plan international.
– Les assureurs ne sont pas que des fournisseurs d’assurance : ils doivent
faire preuve d’une compétence pointue pour analyser les risques et
proposer des solutions conjointement avec les intermédiaires et les clients.
– Les auxiliaires (experts, avocats) doivent aussi être des interlocuteurs
crédibles
Deux pistes :
1) Lancer des programmes de recrutement de candidats à haut
potentiel pour attirer l’élite dans nos métiers
2) Lancer des programmes de formation exigeants pour tous les cadres
et techniciens afin de leur permettre d’être reconnus
internationalement
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Comment résoudre la problématique de l’assurance des grands risques
Conclusion
• Eviter la délocalisation totale des grands risques est possible.
– Pas besoin de règlementation supplémentaire :
- Il faudrait commencer par contrôler sérieusement l’application des règles
existantes, sanctionner les contrevenants et surtout comprendre pourquoi
on délocalise.
- Si les législations sont trop contraignantes les grands risques obtiennent
assez facilement des dérogations de la part des gouvernements…
– Le respect de la législation et la « relocalisation » dépendront
essentiellement :
- de la crédibilité des assureurs sur le plan financier(capacités, solvabilité
etc.) : ce qui signifie concentration et maitrise de la réassurance hors zone
- de la crédibilité technique et professionnelle des différents acteurs
– Et bien sûr il faudrait que la montée en puissance de la « relocalisation »
soit progressive
Faute de quoi, les grands risques continueront d’aller chercher ailleurs ce
qu’ils ne trouvent pas ici ! Il faut donc que nous sachions nous remettre en
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cause !
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MARSH S.A.S.
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Assurance de responsabilité civile professionnelle et Garantie financière conformes aux articles L512.6 et L512.7 du code des assurances

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