ISSUE #i2 - FALL 20i0 - FREE MAGAzINE

Transcription

ISSUE #i2 - FALL 20i0 - FREE MAGAzINE
issue #12 - fall 2010 - free magazine
COVER
photo: Vincent Rocher
rider: Nico Vink
ÉDITO
illustration: Djana Rocher
NEWS
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CULTURE
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SHOPPING .
FASHION .
TESTS
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BMX MASTERS .
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MTB WORLD CUP .
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BIKE POLO WORLD CUP
GROUNDED BMX
ROLLAPALUZA .
ÉDITO
ISSUE #12 - FALL 2010
YOU’RE BEAUTIFUL, BUT WE ARE CUTER.
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NISSAN DOWNHILL CUP .
JULIET ELLIOTT .
FMB WORLD CUP .
METAL BIKES .
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4-6
8
9
10-14
16-18
20-26
28-36
38-46
48-54
56-60
62-70
72-76
78-84
86-90
COLOFON
associate editors
Jonathan Borms
Christophe Bortels
Christophe Carmeliet
Vincent Rocher
fixed gear redaction coordinator
Jonathan Borms
bmx redaction coordinator
Christophe Carmeliet
mtb redaction coordinators
Vincent Rocher
Christophe Bortels
art direction & design
Jonathan Borms + Christophe Carmeliet = Food /// www.designmyfood.be
photography coordinators
Christophe Bortels & Vincent Rocher
UK junior assistant copyright
Natasher Beecher
general contact
[email protected]
redaction contact
[email protected]
advertising
[email protected]
digital LS Mag
www.landscape-magazine.com
thanks for everything!
Philippe Hébert, Monique Daive,
Caroline Delvaulx, Léa Kerkhove,
Nicolas Niederprüm, Esteban
Hendrickx,Tarek Rasouli, Bastian
Dietz, Marie Rebts, Germain
Ozer, Brecht Baeyens, Sylvain
Rudent, Fred Glo, Timo Pritzel,
Marc Genon, Sacha Kimmes, Chat,
Mireille Louis, Atenao, Unik Bikes,
The 5thFloor , Mortimer Lojka,
Olivier Wauters, Thibault Jadoul
ISSUE #12 - 2 /92
NEWS
NEWS
Writer:
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Web:
Writer:
Photo:
Web:
Vincent Rocher
Tribe Sport Group
www.landscape-magazine.com
photo: Tribe Sport Group - rider: Remy Absalon
Vincent Rocher
Vincent Rocher
www.landscape-magazine.com
photo: Vincent Rocher
C’EST LA MERCKX
BELGIUM - WWW.CESTLAMERCKX.COM
Le 4 juillet, Bruxelles fut le centre de la scène
fixie européenne. L’hyperactif Crew Parisien de
SoundTrack et les Bruxellois de Fixed Gear Ketjes
on joint leurs forces pour réaliser un événement
autour de la pratique street et tricks en pignon
fixe aussi appelé 700CMX ou encore Fixed Gear
Free style. Cette pratique est le vilain petit canard
de la scène fixie, elle est en constante évolution
et connaît un grand succès outre-atlantique
ainsi qu’au japon. 32 riders se sont affrontés sur
le skatepark des Ursulines à base de tricks et de
styles parfois très différents. Une belle réussite
qu’on espère voir se renouveler l’an prochain.
On July 4th, Brussels was the centre of the European fi xie scene. The hyperactive Parisian
crew of SoundTrack and the Brussels-based
Fixed Gear Ketjes joined forces to put together
an event about street practice and fi xed gear
tricks also known as 700CMX or even Fixed
Gear Freestyle. This practice is the ugly duckling of the fi xie scene – it is constantly evolving
and is highly popular across the Atlantic and
in Japan. Thirty-two riders competed at the
Ursulines skate park based on tricks and styles
that were very different at times. A great success, that we hope to see again next year.
ENDURO MTB TROPHY OF NATIONS
NOT SO FLAT DH CUP
DAKINE FREERIDE FESTIVAL SAALBACH (AUSTRIA)
ROCK OR RIDE FESTIVAL
FRANCE - WWW.E-MTN.NET
FRANCE
AUSTRIA - WWW.BIKE-FREERIDE.DE
BELGIUM - WWW.ROCKORRIDE.BE
3ème édition du trophée des Nations sous domination française puisque c’est trois équipes tricolores
qui montent sur le podium. L’engouement pour
cette discipline très populaire dans l’hexagone
gagne de plus en plus de pays mais l’expérience
des pilotes français dans les compétitions du
genre fait encore toute la différence.
C’était les 26 et 27 juin que des équipes de sept
pays se sont affrontées sur des spéciales variées,
du back country au singletrack typé DH, il fallait
être un rider complet pour déjouer les pièges du
Val d’Allos. A ce petit jeu c’est Rémy Absalon qui
s’impose individuellement. L’équipe belge composée de Nico Casteels, Renaud Chantry et Bobaf
Compère termine à la huitième position sur les
12 équipes ayant pris le départ.
Les organisateurs donnent rendez-vous aux pilotes l’an prochain, peut-être hors du territoire
français pour voir si cela bouscule la hiérarchie
de l’enduro mondial.
ISSUE #12 - 4 /92
The third edition of the Trophy of Nationals
was under French domination, given that three
French teams mounted the podium. The passion for this sport, which is very popular in
“the hexagon country”, is growing more and
more in other countries but the experience of
the French riders in this kind of competition
still makes all the difference. Teams from 7
countries competed on June 26th and 27th in
various specialties, from back country to DHtype singletrack, you had to be a well-rounded
rider to avoid the pitfalls of Val d’Allos. Remy
Absalon was the individual winner of these
games. The Belgian team consisting of Nico
Casteels, Renaud Chantry and Bobaf Compere
fi nished in 8th place out of the 12 teams who
started. The organizers invite riders to next
year’s event, perhaps held off French soil to see
if that shifts the world enduro hierarchy.
La coupe de descente
du Nord de la France se
clôturera en beauté les
18 et 19 septembre prochain à Anzin, non loin
de Valenciennes... sur
un terril!
Tout est encore possible
au niveau du classement général mené actuellement par Pierre
Bauvin, suivi de Matthieu Beaube, Maxime
Janssens, Nicolas Pary
et Dimitri Hurion.
Ne manquez donc pas
la finale de cette NSF
DH Cup à l’ambiance
inimitable!
The downhill cup in
the north of France will
have its grand close on
September 18th and
19th in Anzin, not far
from Valenciennes...on
a slag heap! Everything
is still possible in the
overall standings currently led by Pierre
Bauvin, followed by
Matthieu Beaube, Maxime Janssens, Nicolas
Pary and Dimitri Hurion. So don’t miss the
fi nal in the unique atmosphere of the NSF
DH Cup!
Ce 10 juillet dernier, la
finale de l’Airstrike
Contest, moment fort
du Dakine Freeride
Bike Festival, a tenu
toutes ses promesses,
avec un plateau de riders plutôt alléchant. 2
runs de qualifs sur un
set-up enchaînant 2
gaps (depuis un toit sur
un autre toit), puis un
wall, un hip, le passage
de la rivière et le dernier jump. A ce petit
jeu, cinq riders se qualifient pour les finales :
Geoff Gulevich, Tobi
Wrobel, Amir Kabanni,
Yannick Granieri et Peter Henke. Et c’est fina-
lement, un peu à la surprise générale puisqu’il
ne replaque pas son
dernier jump, Amir
Kabbani qui s’impose
devant Yannick qui fait
pourtant un run parfait.
Mais il faut bien reconnaître que le run final
d’Amir était plus varié,
même si Yannick montait vraiment plus haut
que les autres ! Le jeune
Tobi Wrobel complète
le podium..
On July 10th the fi nal
of the Airstrike Contest, a high point of the
Dakine Freeride Bike
Festival, fulfi lled all
its promises, with a
very attractive line up
of riders. Two qualifying runs on a set up
connecting two gaps
(from one roof onto
another roof), a wall,
a hip and the river
crossing to the last
jump. In this small
contest, 5 riders qualified for the fi nals: Geof f Gulev ich, Tobi
Wrobel, Amir Kabanni,
Yannick Granieri and
Peter Henke. In the
end, and a bit surprising since he didn’t
land his last jump,
Amir Kabbani beat
Yannick, who nonetheless had a perfect run.
But we must recognize
that Amir’s fi nal run
was more varied, even
though Yannick really
rose above the others!
Young Tobi Wrobel
completed the podium.
Du BMX et du Punk-Rock-Métal, c’est le programme de cette 3ème édition. Ca se passe à
Quiévrain (Belgique) le samedi 9 octobre. Un
line-up internationnal avec Your Demise, Do or
Die, Foose, No Turning Back, From Plan To Progress, Poulycroc, Smash It Combo, Dadabovic
et Skapilsburger. Du côté des riders on attend
entre autres Paddy Gross et Jimmy Van Belle! A
ne pas manquer pour s’en mettre plein les oreilles
et plein les yeux!
BMX and Punk-Rock-Metal are scheduled for
this 3rd edition. It happens in Quievrain (Belgium) on Saturday, October 9th. There is an
international line up with Your Demise, Do or
Die, Foose, No Turning Back, From Plan to
Progress, Poulycroc, Smash It Combo, Dadabovic
and Skapilsburger. As far as riders go, Paddy
Gross and Jimmy Van Belle, among others, are
expected! A feast for the ears and eyes that is
not to be missed!
NEWS
Writer:
Photo:
Web:
Christophe Bortels
Nicolas Niederprüm
www.landscape-magazine.com
photo: Nicolas Niederprüm - rider: Sylvain Gérard
GILLES + LENSSENS X 2
BELGIUM MTB CHAMPIONSHIPS
C’est un incroyable doublé qu’on réalisé les deux
pilotes du team Barracuda-Kona lors des championnats de Belgique de VTT à Malmedy à la
mi-juillet. Bertrand Gilles a remporté son cinquième titre consécutif de champion de Belgique
de descente – son premier chez les élites –, devant
son co-équipier Kristof Lenssens. Et profitant
le lendemain d’un accrochage entre ce dernier
et Johnny Magis, Bertrand Gilles a également
décroché le titre en 4X, là aussi devant son coéquipier!
Double shot! That was the brilliant performance
of the two riders from the Barracuda-Kona team
at the Belgian mountain bike championships
held in mid-July. Bertrand Gilles took home his
fi fth DH Champion title – his fi rst in the Elite
category – right in front of team mate Kristof
Lenssens. And next day, thanks to a collision
between Kristof and Johnny Magis, Bertrand
Gilles won the 4X crown! Kristof ended up second. What a team…
THE BACK TO THE ROOTS RACE
BELGIUM - WWW.UNITED2RIDE.BE
L’équipe de United2Ride, qui a longtemps organisé la Coupe de Belgique de descente avant de
passer la main à X-Free en 2010, ne sera pas restée longtemps inactive. Et pour leur retour, ils
avaient décidé de marquer le coup ! Dix semiremorques de matos, un écran géant de 150m2,
des remontées en camion réfrigéré pour éviter
toute surchauffe sous les casques, une hôtessemasseuse pour chaque pilote, et on en passe !
Euh, non, en fait rien de tout ça…
aléatoire dirons-nous. Amis nostalgiques, sortez
vos mouchoirs… Ils étaient finalement près d’une
cinquantaine de joyeux lurons à s’être donné
rendez-vous le dimanche 22 août avec un seul
mot d’ordre : se faire plaisir ! Une mission qui
aura été amplement réussie. Pour l’anecdote, et
puisqu’il s’agissait quand même d’une course,
c’est Kristof Lenssens qui l’a emporté. Les
connaissant, nul doute que les gaillards de U2R
n’en resteront pas là…
L’événement qu’ils ont mis en place se voulait en
réalité résolument à contre-courant. Un nom on
ne peut plus clair – la Back to the Roots Race -,
une affiche kitschissime, une piste créée uniquement pour l’occasion et répondant au doux nom
de « La Cornette »… : le ton était donné, on allait
retrouver ce qui faisait le charme des courses d’il
y a quelques années, à savoir une structure minimaliste, un barbecue, de la pinte, une ambiance de dingue, et surtout un système de chronométrage à la main tout ce qu’il y a de plus, euh...
You surely know about the United2Ride team
who used to organize the Belgian DH races.
And since 2010 it is X-free Sport Productions
who took control of the events. Well it is now
time for United2Ride to make its comeback,
and they decided to make it big! Dozens of tech
trucks, a 150m² giant screen, refrigerated shuttles, a stewardess for each rider, and many
more… Mhh well actually non of that!
ISSUE #12 - 6 /92
The event the U2C crew created can be described
as oldschool! So the race name will not surprise
you: the Back to the Roots Race. Add to this a
crazy placard, a brand new track exclusively
built for the occasion, called “La Cornette”. So
now you’ll understand what this event is all
about! If you’re desperate to get back the spirit
from the old races, this race is for you! And
thereby we mean: a small structure, a barbecue,
beer, a crazy atmosphere, and the famous chrono
system… mmh let’s say it’s somehow random !
They were eventually fi fty happy riders who
took part in this very unique race. Fun was
really the main word! And because it was still
a race, you should be aware that it was Kristof
Lenssens who took the win.
Knowing the U2R guys, we can be sure this
won’t be their last shot!
CULTURE
SHOPPING
Writer:
Web:
Writer:
Web:
Vincent Rocher & Jonathan Borms
www.landscape-magazine.com
Our Mastercards
www.landscape-magazine.com
1.
CRACKDOWN 2
ALAN WAKE
DEATH PEDAL 2
JUSTIN BIEBER
XBOX 360
XBOX 360
KAREEM SHEHAB
MY WORLDS
MICROSOFT
MICROSOFT
Pour un deuxième Opus sur la machine
à Billou, on s’attendait à une belle évolution au vu des qualités de Crackdown
premier du nom. Malheureusement on
reste un peu sur sa faim. Le jeu a du mal
à rivaliser avec les standards actuels et
ce n’est pas la petite touche en «cell shading» qui va lui sauver la mise. Un bon
défouloir tout de même, un mode multijoueur qui prolonge un peu le plaisir.
Incarner un soldat aux capacités physiques hors du commun c’est jouissif mais
on aimerait avoir mieux à se mettre sous
la dent. Les zombies et les terroristes ça
use à la fin !
Vous voyez Mario, le petit moustachu en
salopette qui saute partout et qui doit
sauver une princesse des griffes d’un
gros méchant monstre. Et bien Alan
Wake c’est la même chose en beaucoup,
mais alors beaucoup plus sombre. C’est
que vous êtes dans un «thriller psychologique», un vrai, un qui pique, un qui
arrache! Votre femme vient d’être enlevée par une entité maléfique alors que
vous, écrivain à succès, vous étiez en
retraite dans le trou du cul du monde.
Classique! Bon, pour les sprints et le
combat au corps-à-corps, Alan est limite. Pas de super-pouvoirs, de champignons magiques ou de capacités surnaturelles, c’est le réalisme qui prime
ici. Magnifique réalisation, scénario
complexe, ambiance vraiment prenante... Ce jeu est une perle du genre!
Second opus made in US de Kareem
Shebab, ce dernier film de 37 minutes
nous présente quelques-uns des killers
du fixie freestyle du pays de Tonton
Obama. Définitivement Rock’n Roll, on
aimera la B.O qui vous en met plein les
oreilles et qui soutiendra très très bien
les enchaînements de tricks qui se succèdent frénétiquement tout au long de
la tape.
Bien que les tricks sont innombrables
pendant la demi-heure, nous restons un
peu sur notre faim dû à un petit manque
dans la variété des figures. Mais que cela
ne tienne, tout le monde sait que le freestyle urbain en fixie n’a pas 10 ans d’histoire derrière lui. Ambiance entre postsurfer et old-punk, ça nous rappelle le
fun et le style des bonnes vieilles Props
des 90’s. En gros, miam-miam.
Justin Bieber, sans aucun doute la dernière bombe sonore à avoir dans vos
enceintes.
Entre le flow de Method Man, le scream
de Bring Me To The Horizon, les enchaînements de Darkest Hour et la puissance de Slayer… On ne sait où donner
de la tête et des tympans. Vous vous assommerez vous-même à coup de headbangings dans votre plus beau jersey
Shaquille O’Neal. Des textes d’une profondeur accouchée d’un mix entre Pink
Floyd et Jacques Brel, une image encore
plus merveilleuse que le fruit d’une nuit
de luxure entre Elton John et Lady Gaga,
le charisme de John Lennon... C’est certain, Justin est disque de platine dans
notre coeur et Michael Jackson ne devient plus que prince de la pop.
You’ve seen Mario, the little moustachioed guy in overalls who jumps all
over the place and who has to save a
princess from the clutches of a big, bad
monster. Well, Alan Wake is the same
in many ways, but a lot darker. You
are in a “psychological thriller”, one
that’s real, one that has a bite to it, one
that snatches! Your wife has just been
kidnapped by an evil being while you,
a successful writer, were on holiday in
the asshole of the world. Classic! However, for sprints and hand-to-hand
combat, Alan is limited. No superpowers, magic mushrooms or supernatural
abilities, it is realism that is key here.
Magnificently designed, complex scenario, a truly captivating atmosphere...
This is a gem among its kind!
The second Kareem Shehab work made
in the US, this latest 37-minute film
introduces some of the fixie freestyle
killers from the country of Uncle
Obama. Definitely rock n’ roll, you’ll
love the soundtrack which gives you
an earful and goes so well with the series of tricks which unfold frenetically
throughout the film.
Although the tricks are endless during
the half hour, we found ourselves longing to see a variety of figures. But that
doesn’t matter, everyone knows that
urban fixie freestyle has no more than
a 10-year history behind it. With an
atmosphere between post-surfer and
old punk, it reminds us of the fun and
the style of the good old 90s Props. Basically, yum, yum.
Justin Bieber, undoubtedly the latest
sound bomb to have on your speakers.
Between the flow of Method Man, the
screaming of Bring Me The Horizon,
the riffs of Darkest Hour and the power of Slayer...You don’t know where it’s
coming from, the head or the ears. You
knock yourself senseless headbanging
in your best Shaquille O’Neal jersey.
With deep lyrics born of a mix of Pink
Floyd and Jacques Brel, an image even
more wonderful that the fruit of a night
of lust between Elton John and Lady
Gaga, the charisma of John Lennon...
It’s for real, Justin is a platinum disc
in our hearts and Michael Jackson will
never again be the prince of pop.
For the second Opus of Bill Gate’s machine we were expecting great evolution
in light of the qualities of the first Crackdown. Unfortunately, we are still hungering for it. The game is not in keeping
with current standards and the little
touch of cell shading is not going to
save it. It’s a good stress reliever just
the same, with a multi-player mode that
prolongs the enjoyment a bit. Becoming
a soldier with uncommon physical capabilities is fun but we’d like to have
more to sink our teeth into. The zombies and the terrorists certainly do in
the end!
ISSUE #12 - 8 /92
2.
3.
UNIVERSAL
4.
1. Camelbak The Don
Carry your full-face helmet, armor
and more for a full day thrashing
the mountain.
2. Alpinestars
SLC Knee Pad
3. Alpinestars
Bionic Neck Support SB
4. New Era caps
ISSUE #12 - 9 /92
It’s raining
outside
photography, art direction
and stylism:
Jonathan Borms
Thanks to Yvan & Abbie
for the mess and the beers
at home.
MISTER HALL
headphones: wesc
tshirt: fenchruch
short: girl
shoes: nike
ALEX
cap: cinelli
shirt: és
pants: vans
TASH
tanktop: vans
pants: vans
shoes: vans
hoodie: french church
headphones: wesc
short: wesc
shoes: vans
MISTER HALL
cap: new era
headphones: wesc
vans: vans
short: emerica
RUDY
tshirt: vans
jacket: wesc
tshirt: leader bikes
shoes: vans
SIR CHEEK
MISTER CHEEK
tshirt: vans
short: emerica
cap: new era
cap: new era
hoodie: fallen
short: etnies
SACHA
ISSUE #12 - 10 /92
TASH
ISSUE #12 - 11 /92
ABBIE
tshirt: vans
shoes : vans
bag: fidelity
ANGUS
polo: wesc
pants: vans
shoes : vans
pink bag: fidelity
ALEX
cap: london courier
emergency fund
tshirt: skullcandy
SACHA
skirt: fenchurch
LUCIA
tshirt: vans
LYNN
sweatshirt: wesc
JOHNNY
tshirt: krew
shoes: vans
MISTER HALL
polo: fenchurch
pants: vans
DAVID P.
jacket: etnies
jacket on bike : wesc
ISSUE #12 - 12 /92
ISSUE #12 - 13 /92
THANKS TO:
EMERICA
www.emericaskate.com
ÉS
www.esskateboarding.com
ETNIES
www.etnies.com
FENCHURCH
www.fenchurch.com
FIDELITY
www.highfydelity.com
GIRL
www.girlskateboards.com
KR 3 W
www.kr3wdenim.com
SKULLCANDY
www.skullcandy.com
VANS
www.vans.com
WESC
www.wesc.com
ALEX
cardigan: wesc
pants: vanss
JOHNNY
tshirt: krew
short: carhartt
DAVID P.
headphones: wesc
tshirt: wesc
RUDY
tshirt: krew
MISTER HALL
tshirt: vans
headphones on the table:
wesc
ISSUE #12 - 14 /92
photos: Angus Sung
photos: Jonathan Borms
TEST / LEADER BIKE
TEST / BROTHER CYCLES
725TR V2
STEEL TRACK
Writer:
Web:
Writer:
Web:
Rudy Melo
www.leaderbikeusa.com
Basée sur la côte ouest des USA, à San Diego, la
marque Leader Bike USA fabrique des composants et des cadres démentiels comme ce petit
bijou taillé pour la piste, le V2 T25TR 2010. Ridant
dessus depuis 6 mois, il correspond vraiment à
ce que j’attendais d’un cadre de piste alu. Il est
très rigide, léger et compact, dégageant une impression de solidité tout en permettant un pilotage fluide. Personnellement, ce 725TR est un,
si ce n’est le meilleur, des alu que j’ai pu rider.
On peut sans souci rouler avec pour ses déplacements quotidiens. Je l’ai même utilisé pour un
périple de Londres à la tour Eiffel de Paris sans
que son confort ne fasse défaut sur une longue
distance. Dernièrement j’y ai combiné une fouche
carbone Leader I806TR, très légère et parfaite
pour rouler en ville ou en vélodrome.
In the West Coast of USA, in San Diego is where
Leader Bike USA has been located since 2000,
making top frames and bike parts such as V2
725TR 2010 Track Frame. I have been riding
the V2 725TR frame for over 6 months and it’s
everything I expected from an aluminium track
frame. It is very stiff, light and very compact,
and feels very solid and rides really smooth. In
my opinion the 725TR is one of, if not, the most
comfortable aluminium frame I have ridden.
Comfortable enough to ride everyday, commuting at least 14miles a day, plus riding in the
evenings and weekends. I also used this frame
to ride from the centre of London to the Eiffel
Tower in Paris, and yet again it was extremely
comfortable on a very a long ride. I have recently
been using Leader I806TR Fork on this frame
(perfect combination), a full carbon fork, which
is extremely light and ideal for street riding or
on the velodrome.
sonal preference, and the frame comes with
double-sided steel dropouts for strength and
ease of wheel removal.
The track geometry on the frame is very pleasant and one of the top aspects that I found from
it, which I fi nd really important and love, is
that there is no toe overlap with 165mm crank
arms, making the riding more fun. The frame
design is quite unique in that you can recognise
it is a 725TR (even without the decals, which
can be easy peeled off) by its geometry, shape
and tubes: for example, it has the thicker down
tube making the frame extremely strong, the
aero seat tube with rear wheel cut out and the
beautiful and clever seat clamp system. The
rear bridge is drilled to add a brake for per-
V2 725TR is available in six different sizes, 49,
51, 53, 55, 58 and 61cm and in two different
colours, matt black or gloss white. It’s a perfect
frame for urban riding, very light and is a very
reasonable price. Overall I love this bike, it’s a
beauty and a machine on the road, it’s responsive, light and fast. Now all this talk about it
made me want to go for a spin, I’m going for a
night ride, to abuse the frame once again.
ISSUE #12 - 16 /92
La géométrie piste du cadre est très agréable et
un des ses points forts est que vos pointes de
pieds ne touchent pas la roue avant avec des
manivelles de 165mm. Ca rend vraiment le ride
plus fun. Le design est vraiment particulier, ce
qui rend le 725TR reconnaissable même sans ses
stickers. Le tube diagonal assez fat donne au
bike une allure très costaude, le tube de selle
profilé avec un dégagement pour la roue arrière
et le système de serrage de tige de selle bien
pensé en sont les principales caractéristiques.
Une fixation est prévue pour un frein arrière.
Le V2 725TR est disponible en 6 différentes
tailles, 49,51, 53, 55 et 61 cm. 2 couleurs sont
proposées : noir mat et blanc brillant. En conclusion, c’est un cadre parfait pour un usage urbain.
Léger et proposé à un prix raisonnable, cette
petite bombe a du répondant et ne demande qu’à
se laisser emmener à pleine vitesse. Bon maintenant je file, j’ai un ride de nuit qui m’attend
pour abuser encore une fois de cette merveille.
Olivier Wauters
www.brothercycles.com
Brother Cycles est une jeune marque anglaise
qui produit un cadre acier fait main et inspiré
des cadres de piste traditionnels.
Oui, comme sont l’indique ce sont bien deux frères,
James & Will, qui sont à l’origine du projet.
Le cadre est sobre, classique, de belle facture, et
très élégant dans sa robe laquée de noir.
Si le cadre doit se caractériser, ce sera très certainement par ses raccords à l’ancienne, du long
au court lug. Les pattes arrières sont vraiment
belles, la finition impeccable, les soudures invisibles et avec un petit plus: il y a deux discrètes
petites vis pour la tension de chaîne. Il semble à
Brother Cycles is a young English brand that
makes a handmade steel frame inspired by traditional track frames.
The name gives it away, there are two brothers,
James and Will, who are behind the project.
The frame is simple, classic, well-made and very
elegant in its black painted cloak.
If the frame must be characterized, it will certainly be by its ties to the old, from the long to
the short lugs. The rear legs are truly beautiful,
the fi nish is fl awless, the welds invisible and
there’s a little bonus: there are two small discreet screws for the chain tension. At fi rst
première vue souple, assez robuste et permet le
montage de pneus jusqu’à 28c.
Son caractère british est souligné par sa décoration
typographique très collège, que nous avons soutenu par un montage sobre et très classique: selle
Brooks, cintre moustache, composants chromés
au style rétro. Petit bémol sur cet équipement, un
cintre plus grand pour plus de confort et de maniabilité aurait dû être envisagé.
Place au test urbain. Première rapide impression
sur route, le Brother s’avèrera un peu moins réactif
qu’un vrai cadre de piste plus sportif, mais il offre
une stabilité et une précision à la conduite remar-
glance, it looks flexible and sturdy enough and
allows tires of up to 28c to be mounted.
Its British identity is emphasized by its decorative collegiate lettering, which we have upheld
by a simple and very classic assembly: Brooks
saddle, moustache handlebars, retro-style
chrome components. One slight drawback to
this equipment, is that larger handlebars for
more comfort and manoeuvrability should have
been envisioned.
City test: fi rst quick impression on the road,
the Brother proves a little less reactive than a
real sporty track frame, but offers remarkable
stability and driving precision. Over time, it
quable. Sur la durée, il avale les kilomètres sans le
moindre souci et ne bronche pas que la route soit
mauvaise ou jonchée de pavés. Que ce soit pour
aller bosser tous les jours ou pour les longues sorties du dimanche, son confort invitera son rider à
allonger sans aucun doute ses itinéraires.
En résumé, ce cadre acier est traditionnel et élégant, d’un excellent rapport qualité-prix. Disponible en un modèle de base, Il vous sera proposé
en 4 tailles (de 55 à 61cm) et en noir brillant
uniquement pour l’instant. Il est également possible de le commander avec différents boitiers
de pédalier et jeux de direction qui vous seront
montés avant la livraison.
swallows up the kilometres without the least
concern and does not fl inch when the road is
bad or strewn with cobblestones. Whether it’s
for going to work every day or for long rides on
Sundays, its comfort entices riders to take a
longer route without a doubt.
In short, this steel frame is traditional and
elegant, and excellent value for money. Available in a basic model, it is offered in 4 sizes
(from 55 to 61cm) and in shiny black only at
this time. It can also be ordered with different
gearbox brackets and headset which will be
assembled for you prior to delivery.
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photo: DR
photo: Christophe Bortels - rider: Pierre Bauvin
TEST / TRANSITION
TR450
Writer:
Web:
Philippe Hébert
www.transitionbikes.com
Nouveau venu chez Transition pour 2010, le TR450
vient se positionner comme le bike de DH « race
ready » de la marque américaine. Les amateurs
de Transition en manque d’un pur vélo de descente attendaient donc avec impatience ce nouveau
bestiau, qui s’était fait désirer. Et le résultat est,
comme nous allons le voir, à la hauteur des espérances… et du formidable travail accompli !
Disponible en trois coloris, le cadre fait la part
belle aux courbes harmonieuses, et offre au regard une agréable impression de simplicité et de
pureté. Hé oui, il faut le savoir, le TR450 fait tourner la tête des riders sur votre passage… Fourni
avec le tout nouvel amortisseur Fox DHX RC4
qui prodigue 210mm de débattement arrière, le
bike est prêt à affronter les pires traitements sur
le terrain !
Et sur le terrain justement, le charme continue.
Le bike jouit d’une géométrie parfaitement ajusNewborn in 2010, the TR450 is the brand new
race ready downhill bike from the Transition
guys. Transition fans had waited for this bike to
come for a long time, and it was a hell of a wait !
We now have this unique opportunity to take a
look at this magnificent piece of bike engineering
and check out if it was worth the wait !
The TR450 frame is available in three different
paintjobs and sizes. At fi rst glance all you can
see is flow and purity. Indeed, all the lines on the
bike really flow together, whether it is the downtube into the chainstay or the toptube into the
front triangle. The overall design and look of the
bike is really crazy and there is no doubt people
might get jealous of its sex-appeal… The frame is
provided with a Fox DHX RC4 shock delivering
no more than 210mm of rear travel, enough to
shred the trails or the downhill tracks !
ISSUE #12 - 18 /92
tée à la pratique de la descente. Un poste de pilotage bas et large, un centre de gravité abaissé
et légèrement en arrière du vélo, un empattement
généreux mais pas trop, tout invite à l’attaque !
Il est indéniable que ce bike est conçu pour aller
vite ! Et pour gérer cette vitesse, rien de tel que
de bonnes suspensions… ce qui est assurément
le cas sur ce bike. Le travail de la suspension
arrière est absolument fabuleux. La suspension
encaisse tous les types de chocs, du plus subtile
au plus violent, toujours avec le même flegme et
la même efficacité – et en silence s’il-vous-plaît !
De ce fait, le TR450 colle au terrain et gomme le
relief d’une façon incroyable, ce qui permet au
rider une maîtrise totale du bike. Finalement, la
seule limite de ce bike, c’est le pilote… et pour
être 100% honnête, la patte de dérailleur aussi…
En effet, celle-ci a la fâcheuse tendance de s’arracher facilement lors de chocs un peu violents
ou de souches passées un peu trop près du dérailleur. Mais cela est sans doute à mettre sur le
compte de la jeunesse ! Et pour en finir avec le
rayon des petites déceptions – qui sont vraiment
loin d’entacher le superbe tableau, soyons clairs
– il faut noter que la suspension arrière peut
s’écraser un peu fort – du moins plus que la suspension avant – dans les grosses compressions
de type appuis ou tournants relevés. L’avant du
bike peut donc se dérober si vous ne veillez pas
à mettre plus de poids sur l’avant !
When it comes to the ride, the fascination continues. The bike geometry is perfectly tuned for
downhill racing, that is, an aggressive one that
promotes stability and high speed. Indeed, the
bike allows for low handlebars and the center of
gravity is nicely placed right behind the bottom
bracket. The wheelbase is long enough to ensure
stability, while still not threatening maneuverability ! Everything on the bike is set to go fast,
there is no doubt about that… And if you want to
go fast, you’d better have good suspension, so it’s
great news that this is the case: the rear suspension does an incredible job, as it handles every
single type of impact, from the more subtle one
to the harshest one ! But that’s not all folks, beside
the amazing efficiency of the suspension, it also
works in complete silence, which is a welcome
comfort ! As a result the TR450 really sticks to
the ground and helps the rider to keep focus on
the track. Actually the rider can be considered
as the only limit of the bike… well to be 100%
honest we must note that the rear derailleur
hanger can break a bit too easily. So watch out
for bad landings or roots passing by your transmission ! But that little fault (that would be very
annoying during your qualifying run…) is for
sure due to the fact this is a whole new bike ! Just
to ensure we’re done with mentioning the bike’s
faults, it would be honest to say that the rear
suspension tends to compress itself more than
the front (although we tried several suspension
settings). As a result, the front wheel can wash
out while taking a big compression or G-out like
on a berm… so be sure to be aware of it ! In conclusion, the TR450 is a killer, let’s face it ! Geo,
suspension or even overall design, the bike has
what it takes to beat the big guns. The TR is available as frame only or complete. Check out your
local dealer for further information and enjoy
your ride !
En conclusion, ce TR450 est une vraie tuerie,
n’ayons pas peur des mots. Géométrie, suspension, et design, le bike se pare de vraiment beaux
atouts. Disponible en cadre seul ou en montage
complet (à voir avec votre importateur national),
le TR peut revendiquer haut et fort le statut de
super bike de race, celui qui vous fait rêver, en
photo ou à son guidon…
photo: Jonathan Borms
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photo: Jonathan Borms - rider: Andreu Lacondeguy Alier
SMALL WHEELS
BEERS,, MUSIC
AND NO HOTEL
BMX MASTERS 2010 - KÖLN, GERMANY
Web:
Writer:
Photography:
www.bmxmasters.com
Germain Ozer
Germain Ozer & Jonathan Borms
Découvrir les worlds en tant que shooteur pour
Landscape, c’est un peu comme débarquer dans
un espace VIP sans trop savoir pourquoi t’as le
droit d’être là.Une hôtesse d’accueil te donne un
bracelet gratos sans que t’aies dû faire la moindre
file, juste parce que ton nom est sur une liste. Au
passage, tu jettes un coup d’œil sur le tarif à la
journée en te réjouissant de ne pas devoir débourser le moindre centime.Ensuite, tu fais ton
entrée dans l’arène, ça sent bon le ride, les minishorts, les Früh, y’a des nanas tous les mètres,
c’est à se demander si c’est bien un contest
bike.
Ensuite toi et l’autre photographe Landscape vous
pointez dans la tente press, il y a les résultats
affichés des manches déjà clôturées. Tu comprends enfin comment les shooteurs peuvent être
aussi précis dans leurs articles sur les résultats
des contests. C’est là que ça devient bandant, une
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gonzesse, planquée derrière un Imac te tend un
pass press pour la journée, t’essayes de faire le
mec habitué à la situation mais t’as grave envie
de lui baiser les pieds pour la remercier. La récréation commence, t’as le droit d’aller partout.
Tu zigzagues entre les gens qui tentent d’apercevoir tant bien que mal le spectacle pour aller
te fourrer devant eux, juste dans le dernier angle
de vision qui leur restait. Tu choisis exactement
où tu te places et tu te demandes s’il est possible
que quelqu’un puisse profiter du show mieux que
toi, mais t’en doutes. Juste un mirador planté au
milieu de l’air de street et réservé à l’élite photographique te rappelle que t’es encore qu’un branleur qui shoote son premier événement. La journée passe, les tricks claquent, t’as déjà rempli la
moitié de tes cartes mémoires et il te reste le soir
et le lendemain, tu shootes à tout va. Du street
en amateur, du flat, les fruh s’enchaînent, t’as
pas à te plaindre. Puis le soleil se couche, chose
que tout le monde attendait, il laisse place à la
finale pro dans la mini Braun. Tiens, ce n’est pas
la mini Braun que tu connais, elle est composée
de Deux spines au lieu d’un, ce qui fait trois sections à la mini dont la dernière comporte une fun
box. T’as jamais vu ça, tu lances un coup d’œil
vers le public et te dis que toutes les personnes
présentes à l’événement doivent être là, t’as du
mal à croire qu’un truc comme ça puisse se passer à coté de chez nous. Tu sors tes flashs et tu
commences à shooter, ça sent bon la couv’ de
«t’as grave envie
de lui baiser les pieds
pour la remercier»
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photo: Germain Ozer
mag. Mais tu déchantes vite, le niveau est bien
là et t’en reviens pas des tricks que tu vois mais,
dans l’espace photographe, t’as même plus la
place pour tes épaules. Tu te rends alors compte
qu’ils ont filé des pass press à n’importe qui, tu
sais maintenant pourquoi ça été si facile de t’en
procurer un. Un mec qui shoote la finale avec
son Iphone te bouscule, t’as envie de rire tellement il est ridicule. Du coup tu shootes un peu
moins, tu profites du spectacle et des riders qui
se défoncent pour satisfaire les gens du public.
Tu te dis qu’ils en ont pour leur argent et c’est
tant mieux. Tu retiens les multiples tentatives
d’un Flair to Full Jam replaqué aux alentours du
quinzième essai dans l’euphorie générale et qui
vient clôturer cette heure et demie inoubliable.
Y’a Marc Webb et Bob Harro à 3 mètres de toi,
tu viens de croiser deux légendes. Vient ensuite
La finale Dirt, dont les bosses n’ont rien à envier
à un trail de Fmx. Un pote te dit qu’elles sont plus
petites que l’année d’avant, t’as du mal à l’imaginer. Tu te faufiles de nouveau à travers les gens
pour gagner ton espace réservé qui n’est autre
que l’aire de dirt elle-même, tu peux aller te
coucher entre les bosses si l’envie te prend. Tu
croises Thomas Genon, il roule en pro, y’a pas
d’amateur en dirt, qu’à cela ne tienne, il envoie
du steak et t’es bien content pour lui. Le public
n’a plus de voix, ça fait plus de deux heures qu’il
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photo: Germain Ozer - rider: Dominik Nekolny
s’égosille devant les 3-6 whips, les 720, les frontflip. Bob Harro félicite chaleureusement chaque
rider qui a fait gueuler le public, ça te donne une
idée de l’esprit très bon enfant de cette finale.
Puis les bosses se font déserter, la soirée touche
à sa fin, ce n’est pas plus mal, faut pas oublier
que t’es aussi venu pour la Fruh et que t’as déjà
bouffé pas mal de poussière. Vous allez vous
poser au bord du Rhin, il fait bon et des centaines
d’images te traversent la tête au rythme des feux
d’artifices qui détonnent un peu partout dans
Cologne. C’est la fête de «tu ne sais pas quoi»
mais t’es content qu’elle ait lieu, le ciel s’embrase encore une fois. Tu finis par suivre le flux
migratoire qui se dirige vers le centre ville mais
tu sais à quel point c’est loin, du coup vous vous
rabattez sur un concert dans un squat à la sortie
d’un parking des worlds. Tu choisis combien tu
payes pour ton entrée, et te diriges machinalement vers le bar. Au menu, Du punk, Maestro.
Tu sympathises avec deux zonards locaux dont
l’un se prend pour une fée punk en brandissant
une tapette à mouche, «Fligen Klatchen» dans
leur dialecte. La soirée s’achève, tu retiendras
juste un détour par le mac Do du centre ville (La
faim a eu raison de ta fainéantise), mais vous
avez fait du stop pour rentrer et c’est un gars sur
un clark qui vous a chargés. Retour sur le site, il
est temps de vous trouver où dormir. T’es au bord
d’une rivière, la rosée ne pardonnera pas. Vous
optez finalement pour la fun box de la mini Braun,
vous serez à l’abri en-dessous. Le confort est
correct, mais t’auras pas ton café servi demain
matin, faudra aller le chercher.
Le réveil est un peu brutal, Deux gars roulent
dans la mini sans se douter que t’es en dessous,
ils font une drôle de tête en te voyant sortir de là
mais c’est des belges alors ils comprennent vite.
Petit déjeuner à base de donuts et de café, t’es
au paradis. La journée se passe comme la précédente, finale flat pro le matin, finale street pro
après midi. Il est temps de rentrer, y’a de la route à faire, t’en profites pour papoter avec ton
acolyte photographe que t’as suivi partout pendant le week-end et te réjouis déjà d’être l’année
prochaine.
Checking out the Worlds as a shooter for Landscape is a bit like landing in a VIP area without
knowing why you’re there. A hostess gives you
a free bracelet without you having to get in any
line, just because your name is on a list. On the
way, you cast a glance at the entrance fee, delighted that you don’t have to pay a penny. Then,
you make your entrance into the arena, the ride
feels good, the mini-shorts, the Früh, there are
girls of all sizes, you wonder if it’s really a bike
contest.
Then you and the other Landscape photographer
steer towards the press tent, where the results
from rounds already completed are posted. You
fi nally understand how shooters can be so accurate about contest results in their articles.
This is where it gets sexy, a chick hidden behind
an Imac hands you a press pass for the day, you
try to act like a guy who’s used to this situation
but you really want to kiss her feet in gratitude.
The games begin, you have the right to go anywhere. You zigzag among the people trying to
catch the show as best they can by slipping in
front of them, just in their last remaining corner of sight. You choose exactly where you station yourself and you wonder if it’s possible that
anyone could enjoy the show better than you,
but you doubt it. Only an observation deck
planted in the middle of the street atmosphere
and reserved for the photographic elite reminds
you that you are still a wanker shooting his
fi rst event. The day goes on, the tricks are slamming, you have already replaced half of your
memory cards and you still have the evening
and the next day, you are shooting full on.
Amateur street, fl ats, the Früh are flowing,
you’re not complaining. Then the sun goes
down, just what everyone was waiting for, and
gives way to the pro fi nal in the mini Braun.
This is not the mini Braun that you know, it
consists of two spines instead of one, which
makes three sections to the mini, the last of
which is a fun box. You’ve never seen this, you
glance over at the crowd and see that all the
people present at the event have to be there,
you were wrong to believe that a trick like this
was going to happen right beside you. You take
out your fl ashes and begin to shoot, you can
sense the cover of the mag. But you are quickly disappointed, the level is there and you can’t
get over the tricks you’re seeing but, in the photography area, you have even more room for
your shoulders. Now you realize that they
handed out press passes to anyone, you now
know why it was so easy to get one. A guy shooting the fi nal with his Iphone bumps into you,
you want to laugh so hard it’s ridiculous. Suddenly you shoot a little less, you enjoy the show
and the riders who are tearing it up in order to
satisfy the audience. You’re telling yourself that
they are getting their money’s worth and that’s
good. You remember the multiple attempts of a
Flair to Full Jam landed around the fi fteenth
try amid general euphoria which closed out this
unforgettable hour and a half. There were Mark
Webb and Bob Haro 3 metres away from you,
you have just crossed paths with two legends.
The Dirt fi nal is next, the humps in which are
just as good as an FMX trail. A friend tells you
they’re smaller than last year, you fi nd it hard
to imagine. You sneak back through the crowd
to take your reserved space, which is none
other than in the dirt itself, you could lie down
«the ride feels good,
the mini-shorts,
the Früh»
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photo:
ppho
hotto:
ho
too:: JJo
Jonathan
ona
nathan Borms - rider: Raphael
p
Chiquet
q
photo: Jonathan Borms - rider: Alex Coleborn
photo: Jonathan Borms
photo: Jonathan Borms - Rider: mark Webb
between the humps if you wanted to. You pass
Thomas Genon, he rides in pro and not amateur
in dirt, never mind, he brings it and you are
happy for him. The audience has no more voice,
it’s been more than two hours that they’ve been
shouting themselves hoarse at the 3-6 whips,
the 720s, the front fl ips. Bob Haro warmly congratulates each rider who made the audience
shout, this gives you an idea of the friendly
atmosphere of this fi nal. The humps have been
abandoned, the evening reaches its end, and
that’s not a bad thing, don’t forget that you’re
also here for the Fr h and you’ve already eaten
a lot of dust. You go to rest on the banks of the
Rhine, it feels good and hundreds of images
pass through your head to the rhythm of the
fi reworks going off all over Cologne. They are
celebrating “you don’t know what” but you’re
happy it’s taking place, the sky is ablaze again.
You end up following the migratory flow heading towards downtown but you know how far
it is, suddenly you fall back on a concert in a
squat at the exit to one of the Worlds’ parking
lots. You choose how much you pay to enter,
and you automatically head for the bar. On the
menu, Du punk, Maestro. You sympathize with
two local lads, one of whom looks like a punk
fairy waving around a fl yswatter, “Fligen
Klatchen”, in their dialect. The night wears on,
you fall back only for a detour to Maccy D’s
downtown (hunger was the reason for your
laziness), but you hitchhiked back and it’s a
guy on a Clark who picks you up. Return to the
site, it’s time for you to fi nd somewhere to sleep.
You’re on a river bank, the dew is unforgiving.
You fi nally opt for the fun box of the mini Braun,
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you will be sheltered under there. It’s comfortable, but you won’t have your coffee served in the
morning, you will have to go and look for it.
Waking up is a bit brutal, two guys are riding
the mini without suspecting that you’re under
it, they make funny faces when they see you
come out of there but they’re Belgian so they
quickly understand. Breakfast of donuts and
coffee, you’re in heaven. The day unfolds like
the previous one, pro fl at fi nal in the morning,
pro street fi nal in the afternoon. It’s time to go,
there’s the way out, you get a chance to chat
with your photographer sidekick who you followed around all weekend and you’re already
looking forward to next year.
photo: Christophe Bortels - rider: Gee Atherton @ Champéry
UCI
WORLD
CUP
LEOGANG, CHAMPÉRY & VAL DI SOLE
Web:
Writer:
Photography:
www.landscape-magazine.com
Christophe Bortels
Christophe Bortels & Esteban Hendrickx
Au moment où vous lirez ces lignes, la finale de
la Coupe du Monde de descente aura eu lieu
à Windham, aux Etats-Unis, et on saura qui de
Greg Minnaar ou de Gee Atherton aura succédé à Sam Hill en décrochant le titre tant
convoité. Retour en mots et en images sur une
Coupe du Monde 2010 riche en émotions et
en suspense.
Après les deux premières manches disputées à Maribor
(Slovénie) et Fort William (Ecosse), remportées respectivement par Greg Minnaar et Gee Atherton et dont vous
avez pu découvrir les comptes-rendus et les images dans
Landscape #11, c’est à Schladming que devaient se retrouver
les pilotes au mois de juin. Devaient, car la station autrichienne, qui avait accueilli la finale de la Coupe du Monde
en 2009, sera l’hôte des championnats du monde de... ski
alpin en 2013. Amenée dès lors à effectuer d’importants
aménagements, Schladming était contrainte d’annuler
l’organisation de sa course. C’est donc à Leogang, en Autriche
toujours, que revenait la lourde tâche de remplacer au piedlevé la très belle épreuve Schladmingienne. Pari amplement
réussi pour le bike park, puisque les organisateurs ont
réussi en peu de temps à tracer une magnifique piste de
plus de quatre minutes, rapide et très variée : des portions
en virages relevés très ludiques, des sauts, quelques bonnes
et longues relances, et surtout des passages en sous-bois
franchement pentus et techniques, bourrés de racines
rendues encore plus délicates à aborder par la pluie qui se
sera abattue sur Leogang une bonne partie du week-end.
Auteur du meilleur chrono lors des qualifications, Sam
Blenkinsop ne réussira pourtant pas à concrétiser en finale
en terminant quatrième et c’est finalement le leader du
ISSUE #12 - 28 /92
ISSUE #12 - 29 /92
photo: Esteban Hendrickx - rider: Shaun O’Connor @ Val Di Sole
photo: Christophe Bortels - rider: Danny Hart @ Champéry
classement général Greg Minnaar, deuxième des
qualifs, qui l’emportera en 4:05.65 devant son
dauphin Gee Atherton et Aaron Gwin. Une
deuxième victoire en trois courses qui permettait
au sud-africain de conserver l’avantage au classement général, toujours devant Gee Atherton,
ce qui laissait augurer une deuxième moitié de
saison passionnnante. Et comme on le verra plus
loin, on ne sera effectivement pas déçu... Du côté
des filles, la course aura été marquée par le triplé
français Sabrina Jonnier – Emmeline Ragot –
Floriane Pugin, mais surtout par le crash de
Rachel Atherton dans une portion technique, qui
l’obligera à faire l’impasse sur une bonne partie
du reste de la saison. Après l’accident de Sam
Hill qui s’était déchiré trois ligaments de l’épaule
à Fort William, la Coupe du Monde perdait ainsi
un autre de ses acteurs essentiels et sérieux prétendant au titre.
Un mois plus tard, la Coupe du Monde faisait
son grand retour sur la déjà mythique piste de
Champéry, en Suisse. Mythique, alors qu’une
seule manche de World Cup à peine s’y est déroulée jusqu’à présent ? Oui, mais quelle piste,
et quelle course ! C’était en 2007, et les pilotes
découvraient alors ce qui constitue sans doute
la piste la plus technique qu’ils aient jamais eu
à descendre. Et quand on dit descendre, ce n’est
pas peu dire. Car c’est ce qui caractérise sans
doute le plus Champéry : un dénivelé vertigineux
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(581m pour une piste longue de 1550m...) combiné à des petits virages serrés, des racines, de
la roche, des virages à plat etc. Et puis il y a ce
contraste saisissant entre ces fameuses portions
techniques très raides et des parties ultra rapides
agrémentées d’énormes sauts que l’on retrouve
partout, du début à la fin. A ce propos, le final,
remanié par rapport à la première course, valait
à lui seul le déplacement cette année : une succession de monstrueuses doubles, dont certaines
en transfert, qui lançaient à une vitesse folle dans
un virage à plat avant deux sauts plus modestes
(quoique...) et la ligne d’arrivée. Un régal pour
le public logiquement massé à cet endroit et qui
attendait avec ferveur les Brendan Fairclough,
Cédric Gracia, Danny Hart et autres showmen
qui se sont cette année livrés à une magistrale
battle de bons gros whips et tables. Mais audelà de la pente et de ce contraste technique/
rapide, ce qui avait surtout marqué les esprits en
2007, c’est la pluie qui avait fait son apparition
en pleine finale, rendant encore bien plus difficile une piste déjà très périlleuse sur le sec, et
envoyant au tapis tous les pilotes qui avaient eu
la malchance de devoir s’élancer dans ces conditions. Au final c’est Matti Lehikoinen - qui s’était
volontairement arrêté un moment lors de sa
qualif pour pouvoir partir tôt lors de la finale et
ainsi éviter la pluie - qui l’avait emporté il y a
trois ans, devant Steve Peat et Sam Hill, auteur
d’un run de légende dans ces conditions apoca-
lyptiques et qui terminera à une seconde et demi
de Lehikoinen et à 3 centièmes de seconde à
peine de Peaty !
Malgré quelques remaniements de la piste et des
aménagements pour faciliter l’accès pour le public le long du parcours escarpé, tous les ingrédients de 2007 étaient à nouveau réunis cette
année, en ce compris... la pluie, qui s’était cette
fois invitée dès les qualifications, transformant
en mer de boue les portions plus ou moins plates
et en cascades et torrents les endroits plus raides,
anéantissant les relevés et les appuis, emportant
certaines consolidations en bois, bref, le chaos
absolu... Comme à Leogang, c’est Sam Blenkinsop qui tirera le mieux son épingle du jeu en
réalisant le meilleur chrono des qualifs, devant
le français Damien Spagnolo – visiblement très
il n’y a pas
que deux pilotes
capables de
gagner des courses
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photo: Christophe Bortels - rider: Wyn Masters @ Val Di Sole
à l’aise dans ce genre de conditions extrêmes – et
Gee Atherton, Minnaar décrochant quant à lui
le 15e temps. Et comme à Leogang, Blenki n’arrivera pas à conserver l’avantage en finale.
Minnaar vainqueur à Maribor, Gee Atherton à
Fort William, Minnaar à nouveau à Leogang...
C’est donc presque logiquement que Gee allait
l’emporter à Champéry, lors d’une finale toujours
très boueuse et difficile, maintenant l’alternance
de rigueur depuis le début de cette saison et rétablissant l’égalité au nombre de victoires, mais
laissant toujours le leadership au classement
général pour seulement 13 petits points à Greg
Minnaar, deuxième de cette quatrième manche
de Coupe du Monde, devant Brendan Fairclough,
Blenki et Damien Spagnolo, qui montait là pour
la première fois sur un podium de World Cup. La
course aura fait quelques heureux, mais aussi
pas mal de dégâts. On retiendra notamment le
gros crash du belge Nico Vink qui aura dû être
évacué en hélicoptère et la fracture du scaphoïde
de Cameron Cole qui réalisait une très belle saison, avec notamment une deuxième place à Fort
William, et qui pointait à la 6e place du classement général avant Champéry...
A peine le temps de se remettre de ces émotions
que tout ce petit monde se retrouvait quelques
jours plus tard de l’autre côté des Alpes, à Val Di
Sole en Italie, pour la cinquième et déjà avant
dernière épreuve de cette Coupe du Monde 2010
de descente. Avec deux questions sur toutes les
lèvres : la pluie allait-elle cette fois s’abstenir de
venir jouer les trouble-fête, et qui de Greg Minnaar ou Gee Atherton allait prendre l’avantage
ISSUE #12 - 32 /92
photos: Christophe Bortels - rider: Greg Minnaar @ Val Di Sole
sur l’autre ? Pour la première, on allait être fixé
rapidement puisque les gouttes tant redoutées
sont arrivées dès les entraînements. Heureusement, et contrairement à Champéry pour ne citer
que l’exemple le plus récent, la piste de Val Di
Sole, grâce à son sol très meuble et sablonneux,
résiste plutôt bien à la pluie. Une autre particularité qui en fait indéniablement son charme,
c’est l’omniprésence de gros rochers ronds et
affleurants, mais également cette succession de
portions pratiquement plates et de sections extrêmement pentues et piégeuses, pour ne pas
dire dangereuses, aux multiples traces possibles
entre les rochers, racines et souches d’arbres…
Qui plus est, on a affaire ici à une piste très naturelle sans virages relevés ni sauts artificiels,
si ce n’est le dernier jump passant au dessus du
parcours de cross country et qui envoie vers la
ligne d’arrivée.
Pour en revenir à la pluie, elle n’aura finalement
que légèrement troublé le premier jour d’entraînements et laissera rapidement la place à un
grand soleil pour le reste du week-end, qui se
déroulera dans la poussière et par moments dans
la chaleur. Et le duel Minnaar-Atherton pour le
nombre de victoires et surtout le classement général dans tout ça ? C’est à l’occasion des qualifications qu’il connaîtra un premier vrai rebondissement. Premier à s’élancer, Greg Minnaar
va partir à la faute à la sortie du bois juste avant
l’entame de la portion finale et perdre de précieuses secondes et donc de précieux points,
terminant finalement 15e. Malheureusement
pour lui, Gee Atherton allait dans la foulée réa-
liser le meilleur temps de ces qualifs, récolter les
50 points qui vont avec et ainsi prendre virtuellement et pour la première fois cette saison la
tête du classement général de la Coupe du Monde, occupé par Greg Minnaar depuis la première course, à Maribor !
Le dimanche, jour de finale, allait donc être crucial à plus d’un titre. Allait-on poursuivre cette
étonnante alternance de victoires ? L’un des deux
pilotes allait-il enfin pouvoir prendre un avantage décisif ? Eh bien pas du tout… Car ce qu’on
avait un peu oublié, c’est qu’il n’y a pas que deux
pilotes capables de gagner des courses de Coupe
du Monde. Evitant les pièges, virevoltant au dessus des rochers et réalisant tout simplement le
run parfait, le britannique Marc Beaumont, 12e
du classement général avant cette épreuve de Val
Di Sole, est allé décrocher une victoire aussi
splendide qu’inattendue, au nez et à la barbe des
deux stars de la saison… qui n’ont pas démérité
pour autant. Grâce à sa deuxième place, à une
seconde et demi de Beaumont, Greg Minnaar
rattrapait une partie du retard occasionné suite
à sa « mauvaise » qualif, alors que Gee, troisième
de la finale, officialisait son leadership au classement général.
Un classement général qui nous offrait un suspense ahurissant avant la sixième et ultime manche
de la Coupe du Monde : 1000 points pour Greg
Minnaar, 1007 points pour Gee Atherton…
By the time you read this, the World Cup
downhill final will have taken place at
Windham, in the United States, and we
will know whether Greg Minnaar or Gee
Atherton has become the successor
to Sam Hill in winning the coveted title.
We take a look back in words and images at an emotional, suspense-filled
2010 World Cup.
After the fi rst two rounds held in Maribor
(Slovenia) and Fort William (Scotland), won by
Greg Minnaar and Gee Atherton respectively,
and after the scores and pictures of which you
may have seen in Landscape #11, the riders
were supposed to meet up again in Schladming
in June. Supposed to, because the Austrian
resort, which played host to the 2009 World
Cup fi nal, will host the world downhill ski
championships in 2013. With this meaning that
signifi cant renovations have to be made,
Schladming had to cancel the organization of
its race. So it was Leogang, also in Austria,
that took on the difficult task of replacing the
great Schladmingian round. This was a
challenge that the bike park was able to pull off
admirably, with the organizers managing to lay
out a magnificent track of over four minutes,
which was fast and varied: portions with very
entertaining banked curves, jumps, some nice
long follow-throughs, and especially some really
steep, technical passages through the
rider: Joey Schusler @ Val Di Sole
undergrowth, studded with roots, which were
particularly difficult to tackle due to the rain
which fell on Leogang for most of the weekend.
Despite the best time in the qualifiers, Sam
Blenkinsop was not able to take the fi nal and
fi nished fourth. Greg Minnaar, second in the
qualifiers, had the best overall standing with
a time of 4:05.65, ahead of his apparent heir
Gee Atherton, and Aaron Gwin. A second
victory in three races allowed the South African
to stay ahead in the overall standings, in front
of Gee Atherton, which augured well for an
exciting second half of the season. And as you
will see below, we really won’t be disappointed...
As for the ladies, the race was to be marked by
the French triple threat, Sabrina Jonnier –
Emmeline Ragot – Floriane Pugin, but especially
by Rachel Atherton’s crash on a technical
section, which will force her to bow out for a
good part of the rest of the season. After Sam
Hill’s accident, in which he tore three shoulder
ligaments in Fort William, the World Cup lost
another of its key players and a serious contender
for the title.
One month later, the World Cup made its great
return on the already legendary track at
Champery, in Switzerland. Legendary, even
though only a single World Cup round has been
held there thus far? Yes, but what a track, and
what a race! It was in 2007 that riders discovered
what is undoubtedly the most technical track
they have ever gone down. And when we say
“down”, we’re not kidding. Because this is
certainly what best characterizes Champery: a
dizzying slope (581m on a 1550m long track...)
combined with small tight turns, roots, rock,
fl at turns, etc. And then there’s the stark
contrast between these famous steep technical
portions and the super fast parts with enormous
jumps found throughout, from start to fi nish.
In this sense, the fi nal, revised from the fi rst
race, was by itself worth the trip this year: a
series of monstrous doubles, some of which were
switchback, which led into a fl at turn at a
breakneck speed before two more modest
(relatively...) jumps and the fi nish line. A feast
for the spectators who strategically crowded
the place and were fervently awaiting Brendan
Fairclough, Cedric Gracia, Danny Hart and
other showmen who put up a brilliant battle of
big whips and tables. But beyond the slope and
its contrast between the fast and technical
aspects, it was the rain that made the strongest
“would the rain
refrain this time
from being a spoilsport”
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photos: Christophe Bortels - rider: Cameron Cole @ Leogang
photos: Christophe Bortels - rider: Logan Binggeli @ Champéry
Leogang
rider: Cédric Gracia
rider: Sam Blenkinsop @ Val Di Sole
impression in 2007, which broke out with the
fi nal underway, making a track which was
extremely perilous when dry even more difficult
and sending all the riders who had the
misfortune of having to rush into these
conditions to the ground. In the end it was
Matti Lehikoinen – who had voluntarily stopped
for a moment during his qualifier in order to
be able start early in the fi nal and thus avoid
the rain – who won three years ago, ahead of
Steve Peat and Sam Hill, who had a legendary
run under those apocalyptic conditions and
who would fi nish a second and a half behind
Lehikoinen and only 3 hundredths of a second
behind Peaty!
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rider: Brendan Fairclough @ Val Di Sole
Despite some modifications of the track and the
facilities to provide public access to the steep
course, all of the ingredients of 2007 were
present this year, including rain, which showed
up this time during the qualifiers, transforming
the more or less fl at sections into a sea of mud
and the steeper segments into cascades and
streams, destroying banks and supports,
sweeping away some wooden reinforcements,
in short, absolute chaos... As in Leogang, it
would be Sam Blenkinsop who made the best
play by obtaining the best time in the qualifiers,
ahead of Frenchman Damien Spagnolo – visibly
at home with this type of extreme conditions
– and Gee Atherton, beating Minnaar who
placed 15th. And just like in Leogang, Blenki
was not able to keep his lead in the fi nal.
Minnaar won in Maribor, Gee Atherton in Fort
William, Minnaar again in Leogang... So it was
almost logical that Gee would win in Champery,
in a very muddy and difficult fi nal, keeping up
the alternating wins that have been happening
since the beginning of this season and
reestablishing equality in the number of wins
but still leaving leadership of the overall
standings to Greg Minnaar by a mere 13 points,
ahead of Brendan Fairclough, Blenki and
Damien Spagnolo, who stood on a World Cup
podium for the fi rst time. Some were happy
with the race, but there was also a lot of damage.
We particularly recall the big crash of Belgian
Nico Vink, who had to be evacuated by helicopter,
and the scaphoid fracture of Cameron Cole, who
had a beautiful season, with second place in
Fort William, and had held 6th place in the
overall standings prior to Champery...
There was hardly enough time to recover from
these emotions when this whole group met again
a few days later on the other side of the Alps,
in Val Di Sole, Italy, for the fi fth and penultimate
event in the 2010 World Cup downhill. There
were two questions on everybody’s lips: would
the rain refrain this time from being a spoilsport,
and who would gain an advantage over the other
- Greg Minnaar or Gee Atherton? As to the
former, this would be seen quickly as the
dreaded drops arrived during training. Luckily,
and unlike in Champery to name only the most
recent example, the Val Di Sole track, thanks
to its loose, sandy soil, stands up well in rain.
Another feature that undeniably makes up its
charm are the omnipresent large, round rocks
and outcroppings, as well as its series of
practically fl at portions and sections that are
extremely steep and tricky, if not dangerous,
with multiple trails possible between the rocks,
roots and tree stumps... Moreover, we are
dealing here with a very natural track with no
banked turns or artificial jumps, except for the
last jump over the cross-country course which
leads to the fi nish line. Going back to the rain,
in the end it only slightly bothered the fi rst day
of training and was quickly replaced by sunshine
for the rest of the weekend, which took place
in the dust and at times, in the heat. And what
about the Minnaar-Atherton duel for the number
of victories and for the overall standing in
particular? It was during the qualifiers that
the fi rst real development would arise. First
to take off, Greg Minnaar made a mistake
coming out of the woods just before coming into
the fi nal portion and lost precious seconds, and
therefore points, fi nally fi nishing in 15th.
Unfortunately for him, Gee Atherton was on
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photos: Christophe Bortels - rider: Cédric Gracia
Champéry
the heels of the best qualifying time, collecting
the 50 points that go with it and thus virtually,
and for the fi rst time this season, taking the
lead in the overall World Cup standings, which
had been held by Greg Minnaar since the fi rst
race in Maribor! The fi nal on Sunday would
thus be crucial in more ways than one. Would
they continue this amazing alternation of
victories? Would one of the two riders fi nally
gain a clear advantage? Not at all...because what
we had forgotten a little was that there are more
than two riders capable of winning the World
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rider: Aaron Gwin
Cup races. Avoiding pitfalls, twirling over rocks
and simply making the perfect run was Briton
Marc Beaumont, ranked 12th overall prior to
the Val Di Sole race, who picked up a victory
that was as splendid as it was unexpected, right
under the noses of the two stars of the season...
and was worthy nonetheless. Thanks to his
second place, a second and a half from Beaumont,
Greg Minnaar caught up some of the delay
caused by his “bad” qualifier, while Gee, third
in the fi nal, solidified his leadership of the
overall standings. These overall standings
provided us with breathtaking suspense prior
to the sixth and fi nal round of the World Cup :
1000 points for Greg Minnaar, 1007 points for
Gee Atherton...
there are more than
two riders capable of winning
the World Cup races
photo: Mortimer Lojka
ISSUE #12 - 38 /92
ISSUE #12 - 39 /92
photo: Mortimer Lojka
3-2-1-POLO
WORLD HARDCOURT BIKE POLO CHAMPIONSHIPS 2010, BERLIN
Writer:
Photography:
Web:
Mortimer Lojka
Mortimer Lojka
www.hardcourtbikepolo.com / www.brusselsbikepolo.be
LES JOUEURS QUI VONT TENTER DE SE
QUALIFIER AUJOURD’HUI ÉMERGENT DES
TENTES : LES HONGROIS FIXENT LES PROTECTIONS SUR LES ROUES PENDANT QUE
LES ITALIENS PRÉPARENT DU CAFÉ. MES
COÉQUIPIERS ESSUIENT LA ROSÉE DE
LEUR CADRE, IL EST 8H, ON DONNE LES
PREMIERS COUPS DE PÉDALES POUR SE
RENDRE AUX TERRAINS, LE MAILLET SUR
L’ÉPAULE. CETTE JOURNÉE SERA CONSACRÉE AUX “PRELIMS” DU DEUXIÈME
CHAMPIONNAT DU MONDE DE BIKE POLO
QUI, CETTE ANNÉE, SE TIENT À BERLIN.
L’année dernière, c’était sur le continent américain,
à Philadelphia. Malgré la distance, certaines équipes ont fait le déplacement depuis Seattle, Chicago,
Milwaukee, New York. Il y a aussi des Australiens,
des Canadiens, et puis des équipes européennes,
venues d’Espagne, Italie, Pologne, Hongrie, Suisse, France, Royaume-Uni... Beaucoup d’Allemands,
évidemment, et deux équipes belges.
Les organisateurs donnent les derniers coups
de balais sur les terrains, mais il reste beaucoup
de petits éclats de verre sur le court n°3. Nous
décidons de faire une ligne d’une dizaine de
personnes pour ramasser à la main les morceaux
coupants. 20 minutes et 500 grammes de verre
plus tard, les premiers matchs amicaux s’improvisent, en guise d’échauffement.
ISSUE #12 - 40 /92
On commence à se demander quand débutera le
tournoi, mais les organisateurs montent enfin
sur le court n°2 et rassemblent tout le monde pour
un bref discours d’accueil et de remerciements.
Les règles détaillées sont distribuées et une immense feuille de matchs dépliée par terre: sur
les 40 équipes inscrites aux éliminatoires, seules
14 pourront rejoindre les 50 qualifiées d’office,
qui arriveront le lendemain.
Il y a déjà un peu de retard sur le programme,
aussi les matchs commencent rapidement.
“Boneshaker, Tough Shit , Court n°1 !”.
Les 6 joueurs passent la porte en bois et se dirigent vers l’arbitre, qui vérifie si les guidons et
les manches des maillets sont bien bouchés: une
mauvaise chute sur un tube ouvert, c’est comme
un emporte-pièce dans de la pâte à gâteau: ça
entre facilement et ça enlève un morceau de
chair… Pour ceux qui ne sont pas en ordre, on
met une pièce de 10 cents qu’on fixe avec un bon
bout de tape d’électricien. “Messieurs, c’est un
sport de gentlemen: soyez fair-play et respectez
votre adversaire. Des questions?”
On se serre la main, les maillets s’entrechoquent:
“Good game !”.
Roue arrière contre le bord du terrain, derrière
la ligne de goal: “On the left, ready? On the right,
ready? 3-2-1-POLO !”
C’est parti !
Les matchs se succèdent sur les 4 courts. Il y a
12 minutes maximales de jeu, mais certaines
équipes arrivent à inscrire 5 goals en moins de
temps que ça pour boucler le match.
Les premières bières sont servies, boisson par
excellence du Bike Polo, avec le sourire et une
consigne de 50 cents pour le gobelet, afin d’éviter que les abords ne se transforment en poubelle à ciel ouvert.
Des dizaines de vélos sont alignés, à l’envers, roues
vers le haut, et le soleil commence à taper. À tel
point que certains pneus surgonflés explosent. On
entend ainsi de temps à autre une détonation, suivie de rires amicaux quand le propriétaire constate que ça vient de sa monture. Mais le sol vient lui
aussi user prématurément la gomme: le tarmac
est tellement abrasif que les maillets accrochent
plus qu’à notre habitude, rendant les passes moins
fluides, et les pneus trop usés ne résistent pas aux
dérapages: certains crèvent en plein match et sont
contraints de rester au goal. Les pneus morts viennent s’empiler, petit à petit, sur un piquet: depuis
le début de la journée, une demi-douzaine déjà. Et
on n’est qu’au premier jour.
L’après-midi avance, et les nuages aussi. Les
équipes commencent à faire de rapides calculs,
et après 4 matchs perdus, certains se savent déjà
éliminés. Mais l’ambiance est excellente, tout le
monde est heureux d’être présent, de retrouver
des amis, et la citation du Baron de Coubertin,
“l’important n’est pas de gagner…”, illustre parfaitement l’évènement.
ISSUE #12 - 41 /92
photos: Mortimer Lojka
Au loin, un coup de tonnerre. Une grosse goutte
me tombe sur le bras, puis une autre, et en un
rien de temps, c’est le déluge. On se rassemble
sous les tentes, les matchs en cours se terminent,
et la pluie redouble. Et voilà les éclairs ! “En été,
c’est fréquent dans cette région d’Allemagne.
Mais c’est dommage: ces 8 dernières semaines,
on n’a eu que du beau temps !”. Après plusieurs
minutes, des centaines de litres d’eau s’échappent
quand la porte du terrain 2 s’ouvre. Il ne reste
que quelques matchs à jouer, et le verdict tombe:
il faut continuer, à cause du retard.
Les équipes montent alors sur le terrain, lui
torse nu, elle avec un k-way… Les conditions sont
exécrables, les spectateurs ont les chaussures
détrempées, la balle est freinée par les grosses
flaques et le jeu tourne forcément au ralenti, mais
on assiste à un spectacle superbe, presque surréaliste : après le coup de sifflet final, l’arbitre
descend immédiatement de sa chaise pour se
mettre à l’abri, mais les joueurs se félicitent et
se prennent dans les bras, affichant un large
sourire d’euphorie.
On attend encore quelques minutes, mais la décision est finalement prise de reporter les derniers matchs au lendemain matin: il faut être un
peu taré pour jouer au Bike Polo, mais les conditions sont devenues trop extrêmes. Je vais me
réchauffer à côté du barbecue, discutant un bon
moment avec des Australiens. Mes coéquipiers
me retrouvent: les mecs, cette nuit, pas de camping pour moi, je passe la nuit au gymnase.
Je découvre la salle, et suis surpris qu’il y ait
aussi peu de monde. Les Français ont déjà mis
ISSUE #12 - 42 /92
les affaires à sécher, je prends une douche chaude et les rejoins à la buvette, pour manger un
bout, boire quelques coups et discuter de matériel,
de telle équipe… “Roue libre ou pignon fixe?”,
“t’as vu les bécanes des anglais?”, “lors du dernier
tournois, il y a un gars qui a couru à poil sur le
terrain”. Un peu après 23h, on se prépare pour
la nuit, et très vite, le silence se fait: cette première journée est même venue à bout des plus
fêtards. Extinction des feux…
Vendredi. C’est aujourd’hui que commence le
tournoi des meilleures équipes mondiales. Il a
plu toute la nuit, et ça continue ce matin. Le terrain 4 est noyé sous plusieurs centimètres d’eau,
une pompe a été installée et 4 gaillards armés
de brosses évacuent des centaines de litres.
Les pieds sont déjà mouillés, on prend notre premier
café/croissants en regardant le match qui devait
se jouer la veille. Les résultats sont rapidement
affichés, mais un petit cafouillage dans le calcul
des points — différence entre les goals encaissés
et marqués — casse le moral d’une équipe qui se
croyait qualifiée, et fait le bonheur d’une autre.
On voit passer des têtes connues, on se salue, on
discute bien évidemment de polo, on observe les
vélos : « lui, avec ses freins à disque, sera moins
emmerdé par la flotte que l’autre avec son frein
traditionnel. » L’âge moyen des pratiquants est
de 30 ans, mais on voit déjà arriver une génération
plus jeune. Et il y a quelques équipes de filles, les
plus connues étant les Poloholica, de Munich.
Tous types de vélos se mélangent — course, mountain bike — il y a quelques pignons fixes, mais le
jeu a beaucoup évolué ces dernières années, et
la roue-libre (avec un frein avant ou arrière), est
devenue omniprésente, car elle permet de se
concentrer plutôt sur le jeu que sur la conduite.
Les braquets sont très légers, permettant des accélérations immédiates.
Une table avec de la nourriture végétarienne est
dressée près du vendeur de nouilles asiatiques,
non pas pour lui faire concurrence, car les assiettes de salade-feta-nouilles sont gratuites! On
remercie l’organisation, et comme dit Jack: “les
allemands sont bons dans beaucoup de domaines,
sauf pour les blagues”.
Les spectateurs commencent à arriver en masse,
et on sent que le niveau de jeu est un cran au
dessus, en terme de vitesse, de belles actions et
de techniques bien huilées… Le soleil refait son
apparition, le bitume sèche, et les joueurs qui
sortent des terrains sont en sueur et essoufflés.
Des pneus recommencent à éclater, des maillets
sont pliés, certains abîment leur fourche ou une
roue, mais la fraternité entre joueurs étant bien
présente, on trouve rapidement de quoi réparer,
en quelques minutes, sur le terrain. Le plus malchanceux se prendra une balle haute dans la
clavicule… fracturée quelques semaines plus tôt.
Le service médical le fera évacuer en ambulance.
Un joueur Français sera même victime d’un accident improbable: coursant d’un peu trop près un
adversaire, le maillet rasant le sol, sa main sera
happée et se coincera entre le hauban et la roue
arrière. Il hurle, tout le monde retient son souffle
pendant qu’on le libère… On l’examine et... il se
remet en selle !
Certains matchs sont très attendus : on veut absolument voir l’Équipe, Apologie, ou les Cosmics,
qui ont offert du très grand jeu, rapide, précis,
agressif !
Les scores tombent petit à petit, et la pluie clôt la
journée. On répare sa bécane, on retourne au camping ou au gymnase pour se sécher et soigner ses
blessures. Comme la veille, les groupes se forment
autour d’une bière, on récupère et on a vite fait
d’aller se glisser dans son sac de couchage.
Ce samedi, les matchs recommencent sous la
pluie, des heures durant, mais le ciel bleu refait
enfin son apparition. Les parties sont de plus en
plus intenses, les spectateurs de plus en plus
passionnés, et déjà se profilent des noms. Dans
l’après-midi commence un tournoi non-officiel
pour les « loosers ». L’atmosphère est à la rigolade, pendant que de l’autre côté, ça devient vraiment sérieux. On passe d’un terrain à l’autre, il
y a du spectacle partout, d’autant plus qu’avec
l’avancement de la compétition, les niveaux commencent à s’équilibrer. L’après-midi se termine
déjà, et on nous offre en soirée la projection du
documentaire « 3, 2, 1… KILL ! » qui nous montre de très belles images sur, bien évidemment,
le mouvement Bike Polo, sa naissance, ses équipes, ses joueurs, sa philosophie. Les yeux sont
rivés sur le mur du hangar, certains lancent une
insulte amicale en reconnaissant un ami… Les
lampes se rallument, et des concours sont lancés :
« Track Stand ! » : les participants tentent de
rester en équilibre le plus longtemps possible sur
leur vélo, d’abord à deux mains, puis une, puis
en retirant un pied, puis l’autre... Le public est
survolté. «Skid ! » : on trace des lignes à la bom-
be sur la route, et c’est à celui qui fera le plus
long dérapage : les meilleurs font plusieurs dizaines de mètres. « Mini-Polo ! » : une arène de
quelques mètres carrés est montée à l’aide de
planches, un gobelet posé de chaque côté, le vainqueur étant celui qui renversera celui de l’adversaire. « Goldspriiiiint ! » : deux vélos, montés sur
une structure à rouleaux, des câbles, un ordinateur, et 2 sprinteurs qui s’affrontent sur quelques
centaines de mètres virtuels… Mais le système
est difficile à régler, et l’épuisement de la journée
me pousse à aller me coucher, alors que j’étais
gagnant de la première course…
Dimanche, 4e et déjà dernier jour : celui des titans.
Les Américains, champions du monde et pratiquants depuis de très nombreuses années, partent
favoris. Les Anglais également, mais les Suisses
de l’Équipe sont très attendus ! Les matchs s’enchaînent, de plus en plus rapidement, on sent la
pression monter sur des joueurs qui donnent tout
ce qu’ils ont, allants parfois jusqu’à commettre
de bêtes fautes ou des chutes évitables : la fatigue
physique et mentale est bien là, l’agressivité monte, et l’arbitre doit parfois maintenant rappeler
des joueurs à l’ordre, leur demandant de calmer
le jeu. Il y a finalement eu très peu d’accidents
jusqu’à présent, vu le nombre de matchs joués
(248 !), pour un sport aussi technique et potentiellement dangereux : ce serait dommage que ça
se produise aussi proche de la fin.
Machine Politics, de Chicago, joue contre L’Équipe : 3 goals sont marqués en moins de 10 secondes ! Les Américains vont rapidement plier le
jeu, 5 à 3, et vont en finale, mais l’Equipe reçoit
une standing ovation du public.
Pour le tout dernier match, il n’y aura pas de chrono: le premier à 5 sera vainqueur. Beaver Boys
contre les Machine Politics… 3-2-1-POLO !!!
Et bim, 1:0, 2:0, 2:1, le public est survolté, les 6
joueurs donnent absolument tout, mais les Beavers
mènent. 4 :1, ils commencent à y croire et… 5 :1 !
Les champions du Monde de Bike Polo 2010 sont
les Beaver Boys, de Milwaukee. Les spectateurs
explosent et montent sur le terrain, les Beavers
se mettent des claques, n’osant y croire. Rapidement, les très nombreux prix sont amenés sur le
terrain et les meilleures équipes appelées tour à
tour pour recevoir des cadres, des jantes et des
sacs de coursiers. Les vainqueurs brandissent,
sous les cris et les ovations, le trophée spécialement créé pour l’occasion, représentant 3 maillets
soutenant une balle
Les organisateurs ne savent pas en placer une,
on trinque tous, heureux d’avoir pu participer à
ça. On ne parle pas encore de l’année prochaine :
pour le moment, on est là, fiers d’être de cette
petite famille, d’être acteurs de la naissance de
ce sport.
Parce que vous risquez fort d’encore entendre
parler de nous…
« lui torse nu,
elle avec un k-way »
ISSUE #12 - 43 /92
photos: Mortimer Lojka
THE PLAYERS ATTEMPTING TO QUALIFY TODAY EMERGE FROM THE TENTS:
THE HUNGARIANS PUTTING ON THE
WHEEL COVERS WHILE THE ITALIANS
PREPARE THE COFFEE. MY TEAMMATES
WIPE THE DEW FROM THEIR FRAMES,
IT IS 8 A.M., WE ARE MAKING THE FIRST
PEDAL STROKES TO GET TO THE COURTS,
MALLETS ON OUR SHOULDERS. TODAY
WILL BE DEVOTED TO THE “PRELIMS”
OF THE SECOND WORLD BIKE POLO
CHAMPIONSHIPS, WHICH ARE BEING
HELD IN BERLIN THIS YEAR.
Last year, they were held in Philadelphia, in
the United States. Despite the distance, certain
teams have made the trip from Seattle, Chicago, Milwaukee and New York. There are also
Australians, Canadians, and European teams,
coming from Spain, Italy, Poland, Hungary,
Switzerland, France, the UK... a lot of Germans
obviously, and 2 Belgian teams.
The organizers made a fi nal sweep of the court,
but there are still lots of little shards of glass
on Court No. 3. We decided to form a line of ten
or so people to pick up the sharp pieces by hand.
20 minutes and 500 grams of glass later, the
fi rst friendly matches were improvised as a
warm up.
ISSUE #12 - 44 /92
We begin to wonder when the tournament will
start, but the organizers fi nally get onto Court
No. 2 and gather everyone together for a brief
welcome speech and acknowledgements. Detailed rules are handed out and a huge match
sheet is unfolded on the ground: of the 40 teams
signed up for the eliminatories, only 14 can
join the 50 automatically qualified teams, who
will arrive the next day.
We are already a little behind schedule, so the
matches begin quickly.
“Boneshaker, Tough Shit, Court No.1!”. The 6
players go through the wooden door and head
toward the referee, who checks to see that handlebars and mallet handles are well capped…
a bad fall on an open tube is like a hole punch
in cake batter: it goes in easily and takes out a
chunk of flesh... For those who don’t know, you
put in a 10 cent piece taped with a good length
of electrical tape. “Men, this is a gentleman’s
sport: play fair and respect your opponent. Any
questions?”.
age to get 5 goals in less time than the time
allotted to complete the game.
The fi rst beers are served, an excellent Bike Polo
beverage, with a smile and a deposit of 50 cents
for the cup, in order to prevent the surroundings
from becoming an open-air garbage can.
Dozens of bikes are lined up, upside down,
wheels up, and the sun begins to beat down.
So much so that some overinflated tyres explode.
We hear an explosion from time to time, followed
by friendly laughter when the owner realizes
that it is coming from his bike. But the ground
also wears away the rubber prematurely: the
tarmac is so abrasive that the mallets stick more
than we’re used to, making the passes less
fluid, and the worn tires cannot withstand the
skids: some burst in the middle of the match
and are forced to remain in goal. The dead tires
are piled up, little by little, on a post: a half
dozen of them already since the start of the day.
And it’s only the fi rst day.
Hands are shaken, mallets collide: “Good game!”.
Back wheel on the edge of the court, behind the
goal line: “On the left, ready? On the right,
ready? 3-2-1-POLO!”
They’re off!
The matches take place on 4 courts. Maximum
game time is 12 minutes, but some teams man-
« he with a bare chest,
she with a waterproof
jackets »
The afternoon goes on and the clouds come in.
The teams begin to make quick calculations, and
after 4 lost matches, some of them know they
have already been eliminated. But the atmosphere is excellent, everyone is happy to be present,
to reunite with friends, and the quote from Baron de Coubertin, “the important thing is not to
triumph...”, perfectly illustrates this event.
In the distance, a thunderclap. One large drop
falls on my arm, then another, and in no time,
it’s a downpour. Everyone gets together in the
tents, the matches underway stop, and the rain
gets heavier. And now lightning! “In summer,
this is a frequent occurrence in this region of
Germany. But it’s a shame: these last 8 weeks,
we’ve had nothing but good weather!”. After a
few minutes, hundreds of litres of water escape
when the door of Court 2 is opened. There are
only a few more matches to play, and the verdict
is passed: it must go on, because of the delay.
The teams then get onto the court, he with a
bare chest, she with a waterproof jackets...The
conditions are appalling, the spectators shoes
are soaked, the ball is slowed by large puddles
and the game has to go slower, but there is a
wonderful show, almost surreal: after the fi nal
whistle blows, the referee comes down from his
chair immediately to take shelter, but the players congratulate and embrace each other, wearing large euphoric smiles.
We wait for a few minutes more, but a decision
is fi nally made to postpone the fi nal matches
until tomorrow morning: you must be somewhat insane to play Bike Polo, but the conditions
have become too extreme. I go to warm up
beside the barbeque, chatting for a while with
the Australians. My teammates come and fi nd
me: guys, tonight, no camping for me, I’m spending the night in the gymnasium.
I fi nd the room, and I’m surprised that there
are so few people in it. The French have already
set things out to dry, I take a hot shower and
join them at the bar, to get a bite, have a few
drinks and discuss such team matters as... “Freewheel or fi xed gear?”, “did you see the bikes in
English?”, “at the last tournament, there was
a guy streaking”. Shortly after 11 p.m., we get
ready for bed, and quickly, everything is silent:
this fi rst day has even worn out the biggest
partiers. Lights out...
Friday. Today is the day that the tournament
of the best teams in the world begins. It rained
all night, and it continues this morning. Court
4 is flooded under several centimetres of water,
a pump is installed and 4 guys armed with
brooms get rid of hundreds of litres.
Our feet are already wet, we have our fi rst coffee/croissants while watching the match that
should have been played the day before. The
results are quickly posted, but a little mix up
in the calculation of points – the difference between goals conceded and scored – dampens the
morale of a team that thought it had qualified
and boosts that of another.
We see familiar faces pass, we greet each other,
we talk, naturally, about polo, we look at the
bikes: “that one, with the disc brakes, will be
less screwed by the rain than the other one with
traditional brakes”. The average age of the participants is 30, but we are already seeing a
younger generation arrive. There are a few
ladies’ teams, the best known being Poloholica,
from Munich. There is a mix of all types of
bikes - racing, mountain bike - there are a few
fi xed gears, but the game has evolved a lot over
the last few years, and freewheel (with a front
or back brake), has become ubiquitous, as it
allows you to concentrate more on the game
than on riding. The gears are very light, allowing for fast acceleration.
A table with vegetarian food is set up near the
Asian noodle seller, not in competition with
him, because the plates of salad-feta-noodles
are free! We thank the organization, and, as
Jack said : “the Germans are good at a lot of
things, except for jokes”.
The spectators begin to arrive en masse, and we
sense that the level of play has been stepped up
in terms of speed, good moves and well-oiled
techniques... The sun reappears, the pavement
dries, and the players who go out on the courts
are sweaty and out of breath. The tyres begin
to pop again, mallets are bent, some ruin their
forks or a wheel, but with the brotherhood among
players ever-present, a means of repair is found
in a matter of minutes, on the court. The most
unlucky one takes a high ball to the clavicle...
ISSUE #12 - 45 /92
photo: Mortimer Lojka
fractured several weeks earlier. The medical
service evacuates him in an ambulance. A
French player will be the victim of an unlikely
accident: racing a bit too hard after an opponent,
the mallet scrapes the ground, his hand is caught
up and gets stuck between the strut and the rear
wheel. He screams, everyone holds their breath
while he frees himself... We have a look at it
and...he gets back in the saddle!
Some matches are highly anticipated: L’Équipe,
Apologie, or the Cosmics, who display great
gamesmanship, and are quick, precise, and aggressive, are must sees!
The scores come down little by little, and rain
fi nishes off the day. We repair our bikes, go back
to the campsite or the gymnasium to dry off and
heal our wounds. Just like the day before, the
groups get together over a beer, we recover and
are quick to slip into our sleeping bags.
On Saturday, the matches begin again in the rain,
which last for hours, but blue skies fi nally reappear. The matches are more and more intense,
the spectators more and more enthusiastic, and
names are already emerging. An unofficial tournament begins in the afternoon for the “losers”.
The atmosphere is light hearted, while on the
other side, things get really serious. We go from
one court to another, there is entertainment everywhere, especially as the competition advances,
the levels begin to equal out. The afternoon is
already over, and we are offered an evening
screening of the documentary “3, 2, 1...KILL!”,
which shows us some great pictures on, of course,
the Bike Polo movement, its birth, its teams, its
players, its philosophy. Eyes are fi xed on the wall
ISSUE #12 - 46 /92
of the shed, some people shout a friendly insult
upon recognizing a friend...The lights come back
on, and the contests start : “Track Stand !”: the
participants try to balance on their bicycle for
as long as possible, fi rst with 2 hands, then 1,
then taking one foot off, then the other... The
audience members are beside themselves. “Skid!”:
lines are sprayed onto the road to see who can
make the longest skid : the best manage several
tens of meters. “Mini-Polo!”: an arena several
metres square is built using planks, a cup placed
at each end, the winner is the one who can fl ip
over his opponent’s cup. “Goldspriiiiint!”: two
bikes, mounted on a structure with rollers, cables,
a computer, and 2 sprinters who face off on several hundred of virtual metres... But the system
is difficult to handle, and the exhaustion of the
day sends me to bed, just when I was winning
the fi rst race...
Sunday, the 4th and fi nal day: the day of the
titans. The Americans, world champions and
practitioners for many years, are the clear favourites. The English also, but there is a lot of
anticipation about the Swiss from l’Équipe! The
matches unfurl, faster and faster, you can feel
the pressure mount on the players who give it
their all, sometimes causing them to make stupid mistakes or preventable falls : physical and
mental fatigue is present, the aggressiveness
increases, and the referee now has to sometimes
call the players to order, demanding that they
calm the game down. In the end, there have
been very few accidents up until now, given the
number of matches played (248!), for a sport
that is so technical and potentially dangerous:
it would be a shame if this should happen so
close to the end.
Machine Politics, from Chicago, plays against
L’Équipe: 3 goals are scored in less than 10
seconds! The Americans quickly wrap up the
game, 5 to 3, and head to the fi nal, but L’Équipe
receives a standing ovation from the public.
For the fi nal match, there will be no timing:
the fi rst to 5 will be the winner. Beaver Boys
against Machine Politics… 3-2-1-POLO !!!
And bam, 1:0, 2:0, 2:1, the audience is riled up,
the 6 players give it their all, but the Beavers
are leading. 4:1, they begin to believe it and...5:1!
The 2010 World Bike Polo champions are the
Beaver Boys of Milwaukee. The spectators explode and crowd onto the court, the Beavers
slap each other, not daring to believe it. Quickly, the many prizes are brought out onto the
court and the best teams are called in turn to
receive frames, wheels and carrier bags. The
winners brandish, amid shouts and cheers, the
trophy specially created for the occasion, representing 3 mallets supporting a ball. The organizers can’t get a word in edgewise, we clink
glasses, happy to have been able to participate.
We haven’t yet spoken about next year: for the
moment, we are here, proud of belonging to this
little family, to be key players in the birth of
this sport.
So it’s likely that you’ll be hearing more about
us...
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Vincent Rocher - rider: Bircan «Birre» Kareman
ISSUE #12 - 48 /92
ISSUE #12 - 49 /92
photo: Vincent Rocher - rider: Jelle Harnisfeger
GROUNDED
BMX
BELGIUM / A GREAT TEAM IN A SURREALISTIC COUNTRY
Web:
Writer:
Photography:
ISSUE #12 - 50 /92
www.groundedbmx.com
Vincent Rocher
Vincent Rocher
En Belgique rien n’est jamais facile et je ne pense
pas que, vu de l’extérieur, vous y compreniez
grand chose à ce si petit pays où partir shooter
à une demi-heure de chez soi c’est comme passer
une frontière. Il y en a bien une, linguistique
certes, mais pour beaucoup de belges elle est
surtout psychologique. Ne pas se comprendre,
dans tous les sens du terme, c’est bien tout le
problème des wallons et des flamands, les deux
grandes communautés de cet état européen. Je
plaide coupable ! Comme beaucoup d’adolescents
francophones, j’avais zappé mes cours de néerlandais. Il n’y a pas vraiment d’échanges entre
les écoliers francophones et néerlandophones,
et donc pas de liens qui les pousseraient à apprendre la langue de l’autre. Si pour moi c’est le
bike qui m’a permis de côtoyer des riders de
toute la Belgique, il doit en être de même pour
de nombreux sports où finalement on se rend
compte qu’on partage les mêmes joies, les mêmes
douleurs et les mêmes peines. Lors de ce shooting
avec les gars du team Grounded, j’ai encore pu
mesurer le surréalisme de ces situations «à la
belge» où l’on se retrouve à partager ses tartines
en ayant tant de mal à se parler. Alors si j’ai un
message à faire passer à tous mes jeunes compatriotes encore sur le banc de l’école, c’est d’aller
vers les autres, peu importe leur langue, car passer
du temps avec des gars comme Jelle, Thijs, Birre,
Mike, Nico et Kenzo, c’est bien plus motivant
d’apprendre une autre langue que ce que le système
scolaire propose !
Nothing is ever easy in Belgium and I don’t
think that, looking from the outside in, you can
understand much about this small country
where going to shoot half an hour away is like
crossing a border. There is a language issue of
course, but for a lot of Belgians it’s mainly psychological. It’s not understood, in any sense
of the word, it’s the whole problem of the Walloons and the Flemish, the two largest communities of this European country. I plead
guilty! Like many adolescent Francophones, I
skipped my Dutch classes. There aren‘t really
any exchanges between the Francophone and
Dutchophone schoolchildren, and therefore no
ties that would motivate them to learn each
other’s languages. For me, it was my bike that
has allowed me to mingle with riders from all
over Belgium, it must be the same for many
sports in which we realize in the end that we
share the same joys, the same pain and the
same sorrows. During the shoot with the guys
from the Grounded team, I was able to measure
the surrealism of these Belgian situations once
again where we meet to share our bread without
being able to talk to one another. So I have a
message to pass on to all my young countrymen
who are still sitting at their school desks, go
out and meet the others without worrying about
their language, because spending time with
guys like Jelle, Thijs, Birre, Mike, Nico and
Kenzo is more incentive for learning another
language than what the school system offers!
« on se retrouve
à partager ses tartines
en ayant tant de mal
à se parler »
ISSUE #12 - 51 /92
photos: Vincent Rocher
rider: Thijs Vervaeck
rider: Kenzo De Witte
rider: Mike Hendrick
BIRCAN «BIRRE» KAREMAN
JELLE HARNISFEGER
THIJS VERVAECK
NICO VINK
KENZO DE WITTE
MIKE HENDRICK
age: 21
where do you live: Roeselare
favorite trick: invert and tabletop
favorite spot: skateparks
favorite bad word: oooh shit
favorite food: spaghetti bolognaise
favorite beer: vodka redbull
Music you listen to: r’n’b
Sponsors: Grounded bmx
age: 23
where do you live: Ghent
favorite trick: barspin
favorite spot: Barcelona
favorite bad word: fuck
favorite food: burgers, chinese, italian, anything with meat. I hate seafood.
favorite beer: Jack Daniels
Music you listen to: I listen to pretty much
anything.
Sponsors: Grounded bmx
age: 21
where do you live: Ghent
favorite trick: ET
favorite spot: Neusje
favorite bad word: FAAAAAAK
favorite food: Grilled scampi
favorite beer: whisky
Music you listen to: hip hop
Sponsors: BSD, Grounded bmx
age: 27
where do you live: Waasmunster
favorite trick: 360 table top
favorite spot: Mx Trails
favorite bad word: Fuck, aahhhh or wow.
favorite food: Red cabbage with paotatoes and
sausages
favorite beer: Leffe Blond
Music you listen to: Slayer, Motorhead, Saxon,
Iron Maiden, Dire Straits and lots more.
Sponsors: Vans, Troy Lee Designs, Grounded
bmx, Solid, Reverse, Hope, Sapim, Schwalbe and All Company.
age: 20
where do you live: Ghent
favorite trick: 360
favorite spot: Barcelona street
favorite bad word: ahh, oh shit, hah
favorite food: Japanese
favorite beer: don’t drink beer
Music you listen to: chill
Sponsors: Grounded bmx, stranger flow
age: 24
where do you live: Herve
favorite trick: backflip and footjam
favorite spot: Woodward
favorite bad word: putain
favorite food: couscous
favorite beer: Jupiler
Music you listen to: everything but R’n’B
Sponsors: Grounded bmx
ISSUE #12 - 52 /92
ISSUE #12 - 53 /92
rider: Jelle Harnisfeger
Tenu par des riders, et poussé par la passion. Du
bmx pur souche, voilà ce que représente Groundedbmx.com. C’est à la fois un shop, un projet et
un mode de vie. C’est rider et essayer de transmettre cette expérience aux autres. Un shop
online, un blog, des événements, des vidéos, et
bien-entendu un team qui envoie.
Nico Vink, plus rapide que n’importe qui, plus
haut et plus propre. Mike Hendrick, connu et
reconnu pour ses tricks les plus fous et une
absence totale d’aversion pour les chutes. Birre,
avec ses pouvoirs surnaturels et sa capacité à
passer du technique à l’envoyage de gros. Jelle
Harnisfeger, au barspin inné et qui montre qu’être
drôle peut aider à être sponsorisé. Thijs Vervaeck,
avec ses combos dingues en street et son style
en skatepark. Et pour finir en beauté, Kenzo
Dewitte, le magicien technique de la rue en provenance de Gent.
Basé à Ninove et avec des riders provenant des
quatre coins du pays, Grounded bmx se veut être
la nouvelle vague du BMX belge, en proposant
des produits de haute qualité et le service le plus
rapide, pour faire en sorte de faire tourner votre
petit vélo bien comme il faut.
C’est le moment de sortir de chez vous, de prendre votre bike, et de profiter du bon temps !
Owned by riders, ran by passion. Pure, unfi ltered BMX is what GroundedBMX.com stands
for. It’s a shop, a project, and a lifestyle. It’s
about riding, and trying to pass on that experience to other people. An online shop, a blog,
events, videos and of course, a kickass team.
with his supernatural powers and his ability to
go tech, big and everything in between. Jelle
Harnisfeger, barspin skills and showing that
being funny helps to get sponsored. Thijs Vervaeck, doing crazy combos on street and stylish
through skateparks. And the last addition to the
team, Kenzo Dewitte, the technical streetwizard
from Ghent.
all over the country, GroundedBMX is attempting to become the new wave in the Belgian BMX
scene with up to date, high-quality products
and the fastest possible service, to get that little
bike running smooth.
Nico Vink, going faster than anyone, going high
and smooth. Mike Hendrick, known for crazy
trickery and absolutely no fear to crash. Birre,
ISSUE #12 - 54 /92
Operating from Ninove and with riders from
Go out, get on your bike, and let the good times
roll!
photo: Tom Oldham
INTERVIEW WITH CASPAR, FOUNDATOR
OF THE ROLLAPALUZA RACING TEAM
Writer:
Photography:
Web:
Jonathan Borms
Tom Oldham
www.rollapaluza.com
Comment se déroule un event Rollapaluza ?
Le Rollapaluza Roller Racing est un remaniement contemporain d’un vieux sport. Cela
consiste en deux vélos, un rouge et un bleu, fixés
par la roue avant ce qui permet à la roue arrière de tourner sur deux cylindres en aluminium
parfaitement réglés, qui sont eux-mêmes reliés
à compteur gigantesque. Au plus vite tu pédales,
au plus vite les aiguilles tournent. La course se
déroule sur une distance de 500 ou 1000 mètres
et les rouleaux offrent une petite résistance; le
but est de pédaler le plus vite que tu peux.
Dans les années 30 et 40, ce type de course
était vraiment populaire en Angleterre et était
généralement accompagné d’un groupe de
musique. Nous avons remplacé le groupe par
un DJ. Si vous en avez un bon qui interagit avec
le MS et que la course est bonne, ça donne une
dimension fantastique au contest. On a la
chance d’avoir de bons DJ’s à Londres.
Quel est le plus difficile dans un Rollapaluza ?
Les 100 derniers mètres.
Quand avez-vous commencé ces events ?
Le premier sous le nom de Rollapaluza, c’était
en 2003 à Londres, à l’époque c’était un event
pour les communautés des messengers londoniens. Winston et moi-même étions chacun
coursiers pendant plus ou moins 10 ans.
La première course sur rouleaux a eu lieu en
ISSUE #12 - 56 /92
2000, c’était organisé par des amis coursiers.
Je leur avais donné un coup de main sur ce
premier event et je me suis beaucoup plus engagé par la suite. J’ai fini par organiser et
promouvoir les events avec un peu d’aide de
coursiers entre 2003 et 2007.
Winston m’a rejoint il y a trois ans et nous avons
décidé d’essayer d’en faire un business. On
roule toujours comme coursiers, mais que sur
les championnats du monde à l’Est chaque année
ainsi que dans d’autres events en Angleterre.
Qui vient sur les courses? Des riders, des
touristes, des enfants ?
Il y a diverses cultures cyclistes à Londres: les
pisteurs, les hipsters, les bmxers, les routeux,
les coursiers, les fans d’endurance, les enfants,...
Ils viennent tous rouler chez nous.
Comme la scène fixie se développe énormément dans notre pays, on organise des courses
dans de plus en plus de villes. L’année passée
le Rollapaluza National Series a visité 5 villes,
cette année on espère en faire 8.
Combien de personnes vous voyez en moyenne?
L’année passée on a eu plus de 15.000 personnes sur nos rouleaux spéciaux. On suit aussi
des programmes scolaires de plus en plus intensifs, on a visité plus de cinquante écoles en
un an. Le plus de personnes qu’on ait fait sur
un event d’un week-end, c’était 600.
ISSUE #12 - 57 /92
photos: Tom Oldham
Quels sont les records du Rollapaluza?
01 MATT CRAMPTON - 17’’90 - 100,6 km/h
World Championship Keirin Bronze
02 CRAIG MACLEAN - 18’’94 - 95 km/h
Olympic Silver Medallist
03 CHRIS HOY - 19’’44 - 92,6 km/h
Triple Olympic Gold Medallist
04 MARTEEN - 19’’47 - 92,4 km/h
Dutch Courier
05 ROBIN THOMPSON - 19’’59 - 91,9 km/h
Fire Fighters Games Track Champion
Faut-il une condition physique particulière ?
C’est un sport assez intense et un peu technique,
un peu de fitness peut vous aider en fin de soirée.
Un Rollapaluza est plein de surprises sportives;
l’année dernière un professeur de karaté de 62
ans a explosé un plus jeune qui tenait un des
anciens records du monde de Rollapaluza.
Est-ce qu’on peut dire que c’est une sorte de
sport extrême ?
Du point de vue du spectateur je dirais non, vu
par un rider je dirais sans aucun doute.
Dans combien de pays avez-vous faits des
events ?
Le Rollapaluza a déjà visité les Philippines, la
Hollande, la France, l’Ecosse, l’Allemagne et les
Wales. On est en train de planifier des events en
Belgique et en Autriche pour cette année. D’autres
pays sont encore prévus.
Comment allez-vous développer le concept dans
les deux prochaines années ? Avez-vous des
plans pour conquérir le monde ?
Nous sommes toujours en train d’affiner et d’analyser nos events. Tous les équipements sont designés, réalisés par une série d’ingénieurs et
assemblés par mes soins. L’année passée on avait
deux larges écrans digitaux pour certaines des
courses. Ce qui permet aux spectateurs de voir
ISSUE #12 - 58 /92
immédiatement à quelle vitesse roulent les riders.
Cette année on a ajouté un chronométrage digital sur une de nos courses et nous espérons afficher bientôt de plus en plus d’infos. A côté des
courses sur rouleaux, on a aussi organisé la Urban Hill Climb, la première course anglaise de
montée de côte en milieu urbain. Là on est juste
en train d’organiser la deuxième course de nuit
en Cyclo Cross qui s’appelle la Muddy Hell.
les dernières centaines de mètres.
Ces dernières années, nous voyons de plus en
plus de cyclistes dans les grandes villes et ils
sont souvent très passionnés. Peux-tu expliquer
cette affluence ?
Il y a bon nombre de raisons pour lesquelles le
cyclisme devient de plus en plus populaire. Premièrement parce que c’est pas cher, accessible
et que ça offre une indépendance complète, bien
plus que ce qu’une voiture peut faire. Rajoute à
cela le fait que les gens peuvent customiser à
souhait leur vélo avec une grande facilité et le
nombre de bonnes pièces qu’on peut trouver...
Ce sont des ingrédients parfaits pour complètement individualiser leur vélo. Je pense qu’il est
facile de devenir passionné pour quelque chose
que tu as créé.
Et la moustache ?
La ‘stache offre des avantages aérodynamique.
Il y a également un nouvel intérêt pour la culture «route». De plus en plus de gens ont un nouveau regard sur l’Histoire du cyclisme et on
peut même voir le Tour de France sur grand
écran dans les bars. C’est la même chose pour
des disciplines comme le cyclo-cross. Penses-tu
que c’est une mode ?
Pour être honnête je ne sais pas encore. Comme
chaque année précédente je vois de plus en plus
de gens s’intéresser au cyclisme et à la course.
J’espère vraiment que cela va engendrer une
masse qui ira plus loin que la simple tendance.
Le vélo de course ne ressemble à aucun autre
sport, vous devez porte allégeance à vos concurrents pour gagner et seulement les quitter dans
Et les hispters ?
Ils seront toujours là.
Est-il obligé de porter une petite casquette et
un lycra pour défoncer un Rollapaluza ?
Non, parfois les gens gagnent en portant un jeans.
Généralement un serrant.
Qui sont les meilleurs au Rollapaluza ? Les coursiers, les pisteurs, les vttistes, les routiers ?
Les pisteurs et les bmxers sont rapides, c’est une
cadence spécifique à leur discipline.
Si vous pouviez organiser le meilleur des contests
avec une dream team, qui voudriez-vous voir sur
les rouleaux ? Oui, vous avez le droit de réveiller
les riders ou rockers morts... Jimi Hendrix vs
Poulidor ? Elton John vs Eddy Merckx ?
Lance vs Louis Amstrong ou Sven Nijs vs Steve
Peat.
Dans moins d’un mois vous arriverez avec votre
van pour organiser le premier Rollapaluza
belge. Tu penses que ça va aller le mix Rollapaluza et Duvel ?
Bière et Roller Racing vont de paire. C’est régulier
que le Rollapaluza se tienne dans dans events de
coursiers où la bière coule à flot . En plus vous ne
pouvez pas tomber d’un vélo qui est fixé au sol !
Explain how a Rollapaluza event works…
Rollapaluza roller racing is a contemporary
take on an old sport. It takes place on two
bikes, one red one blue, the bikes are bolted
via front wheel replacement units straight
onto a frame that allows the rear wheel to
rotate a couple of very accurately manufactured aluminium rollers, these in turn drive
their corresponding hand around a giant dial.
The faster you pedal the faster the hand travels. Racing is done over a distance of 500m or
1000m and the rollers offer little resistance;
the aim is to pedal as fast as you can. Top
racers can achieve a cadence of more than 220
(254 being the fastest we have had) on average
for the length of a race.
In the 1930’s and 40’s roller racing was a
popular sport in the UK and it often used to
go hand in hand with a dancing band. We have
replaced the band with a DJ, if you get a good
one who interacts with the MC and racing well
it adds a fantastic dimension to the racing.
We are lucky to have a few brilliant DJ’s in
London.
What’s the most difficult thing in a Rollapaluza Race?
The last 100 metres.
When did you start running your events?
The fi rst Rollapaluza event was 2003 in London, back then it was an event for the courier
community of London. Both Winston & I used
to be couriers for around 10 years each.
The First roller race was in 2000, it was put
on by some courier friends of ours. I helped
out a little at the fi rst event and became more
involved over the following few. I ended up
arranging and promoting the events with a
little help, from 2003-2007, all courier orien-
tated. Winston came on board about three years
ago and we decided to try and run it as a business. We still run a working courier-only championships around Easter each year as well as
other courier events around the UK.
Who comes to the races, riders, strangers,
kids?
London has a diverse cycling culture, trackies,
hipsters, BMXers, roadies, commuters, runners, couriers and kids have all raced at our
events.
As the fi xie trend grows throughout our country we are organising races in more and more
cities. Last years Rollapaluza National Series
visited 5 cities, this year we are hoping to
visit 8 cities.
How many people could you reach on average?
In the last year we have had over 15,000 people on our specially designed rollers. We run
an increasingly busy schools program, over
50 school visits in the last year. The most we
did over one weekend was 600 racers.
What are the fastest Rollapaluza times?
Matt Crampton, he is one of the top track
sprinters in the world.
01 Matt Crampton - 17’’90 - 100,6 km/h
World Championship Keirin Bronze
02 Craig MacLean - 18’’94 - 95 km/h
Olympic Silver Medallist
03 Chris Hoy - 19’’44 - 92,6 km/h
Triple Olympic Gold Medallist
04 Marteen - 19’’47 - 92,4 km/h
Dutch Courier
05 Robin Thompson - 19’’59 - 91,9 km/h
Fire Fighters Games Track Champion
Does it need a certain physical condition?
It is a technique orientated sport, though a little
fitness does help towards the end of the evening.
Rollapaluza is fantastic for springing surprises,
last year a 62 year old Karate teacher beat a slightly younger ex Roller Racing world record holder!
Can we say that Rollapaluza is a kind of extreme sport?
From a spectators point of view I’d say no, from
a rider’s point of view without a shadow of a
doubt!
In how many countries have you run
events?
Rollapaluza has already visited The Philippines,
Holland, France, Scotland, Germany, and Wales.
We are in the process of organising events in
Belgium and Austria for later this year; there
are other countries in the pipeline too.
How will you develop the concept into the next
two years? Do you have plans to conquer the
world?
We are always refi ning and analysing our
events. All Rollapaluza’s equipment is designed
and made by a number of engineers and assembled by me. Last year we added two large
digital displays to a set of our rigs. This enabled
spectators to see exactly how fast the riders
had ridden immediately. This year we are adding digital timing to one of our 4 up rigs, soon
we hope to be able to offer wattage data too.
Along side the roller racing events we have also
run the UK’s fi rst closed road Urban Hill Climb
and we are just organising our second night
time Cyclo Cross race called Muddy Hell.
In the last few years we have seen more and
more cyclists taking to the streets in a lot of
big cities and they are often very impassioned,
how could you explain this craze?
ISSUE #12 - 59 /92
photos: Tom Oldham
There are a number of reasons why cycling is
popular, fundamentally it is cheap, accessible
and it offers complete independence, far earlier than a car does. Add to this the ease with
which people are able to customise their bikes
and the number of well made parts available
and you have all the ingredients necessary for
people to completely individualise their bikes.
I think it is easy to become passionate about
something you have created.
I think that there are a number of reasons why
cycling is getting more and more popular.
There is also a new interest to the race culture.
More and more people have a new look on the
history of bicycling, and we can now see the
Tour de France on screens in bars. It’s the
same for disciplines like the cyclo-cross. Do
you think that it’s just a fashion?
To be honest I am not sure yet, as each year
passes I see more and more people become
interested in cycling and racing. I hope that
the increase in interest reaches a critical mass
that takes it beyond a trend. Bike racing is
like no other sport, what other sport do you
have to form allegiances with your competitors
ISSUE #12 - 60 /92
in order to win only to turn on them in the
fi nal few hundred metres?
What about the hipsters?
They will be here for ever.
Is it obligatory to wear a small cap and a lycra
to mash a Rollapaluza?
No, people sometimes win wearing jeans, usually skin tight.
And what about the moustache?
The ‘tache offers an aerodynamic advantage
Who are the best in a Rollapaluza ? Messengers, pisat riders, moutain bikers, racers?
Track riders and BMXers are fast, they do specific cadence training for their disciplines.
If you coul organise the best contest ever with
a dream team, who would you like to see on
the rolls? Yes, you could wake up dead riders
or rockers… Jimi Hendrix VS Poulidor? Elton
John VS Eddy Merckx ?
Lance vs Louis or Sven Nijs vs Steve Peat
In less than one month, you will come with
your van to organise the fi rst Belgian Rollapaluza. Do you think it will be ok to mix Rollapaluza and Duvel beers?
Beer and Roller Racing go hand in hand, in
its current form Rollapaluza evolved from a
courier event and there is always plenty of
beer at those, what they lack in strength they
make up for in quantity. You can’t fall off a
bike that is bolted down!
A last word to make people hot before the contest?
Try it, it looks easy.
photo: Esteban Hendrickx
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ISSUE #12 - 63 /92
photo: Christophe Bortels - rider: Stefano Dolfi n
NISSAN EUROPEAN DOWNHILL CUP
ARGENTERA
ITALY / 26 & 27.06.2010
Web:
Writer:
Photography:
www.x-free.net
Christophe Bortels
Christophe Bortels
Après quelques changements de lieu et de date, c’est
finalement à Argentera, en Italie, qu’a eu lieu à la fin du
mois de juin la première des trois manches du nouveau
projet de X-Free, la Nissan European Downhill Cup.
Le petit village d’Argentera, situé à plus de 1500m d’altitude dans les
Alpes italiennes, à quelques kilomètres à peine de la frontière française,
réunissait tous les ingrédients nécessaires pour un week-end de course
réussi : l’incoutournable pizzeria, une charmante petite épicerie, un
immense parking, un torrent idéal pour laver le matos et conserver les
boissons au frais, et surtout du dénivelé et un télésiège pour le gravir. Et
puisqu’on en parle, prenons-le tout de suite ce télésiège. La petite demiheure (oui oui, vous avez bien lu !) de montée permet d’apprécier la nature
luxuriante et magnifique, et de se rendre compte que les pilotes n’ont pas
été floués sur la marchandise : les 500m de dénivelé négatif annoncés
sont bien là ! Et puis arrivés en haut, c’est le choc. Ou plutôt les chocs.
Thermique et épidermique tout d’abord. Il fait frais, le vent souffle, il y a
même encore de la neige par-ci par-là, que les plus espiègles se feront
évidemment un plaisir d’aller fouler du pied ou du pneu. Et puis tout autour
de nous, il y a ce paysage exceptionnel, fait de montagnes magnifiques
sur lesquelles dansent les ombres des nuages, ce genre de montagnes
tellement hautes que plus grand chose n’y pousse. C’est là qu’on oublie
totalement les nombreux kilomètres parcourus pour arriver jusqu’ici. On
en oublierait même qu’on est là pour une course de descente. Tiens
d’ailleurs, il ne devrait pas y avoir une piste là quelque part ? Pas de start
visible, pas l’ombre d’une rubalise... C’est en fait quelques centaines de
mètres plus loin que débute véritablement la trace de la course, que l’on
rejoint via un délicieux petit singletrack bourré de petits sauts naturels
dans la plaine puis de quelques virages serrés. On aurait donc encore pu
ajouter plusieurs dizaines de secondes aux déjà impressionnantes quatre
bonnes minutes de descente... Wow !
En guise d’entrée, une nouvelle portion boisée racineuse et en dévers,
plus délicate à négocier, puis une nouvelle section très rapide où l’on
trouve un road-gap et des virages relevés qui mènent au plat de résistance : de la pente, de la roche, des petits virages serrés, des dévers, un
long pierrier. Après avoir été bien secoué, voici le dessert, qui apporte une
douceur bienvenue. C’est plus roulant, ça tourne vite, ça saute, bref, on
se régale. Ce copieux repas, on le termine logiquement avec le digestif :
une successsion de virages à plat visibles depuis l’aire d’arrivée, qui
lancent vers le dernier saut très piégeux, qui devenait l’”ultimo drop” dans
la bouche du commentateur italien. Savoureux !
Mais une belle piste ne serait évidemment rien sans pilotes pour s’y lancer.
Ils étaient heureusement nombreux à avoir fait le déplacement, et de
nombreuses nations étaient représentées : France, Belgique, Argentine,
Australie, Suisse, Nouvelle-Zélande, et surtout Italie. Logique, et encore
moins surprenant quand on sait que cette première manche de la Nissan
European Downhill Cup faisait aussi office de deuxième étape de la
Coupe d’Italie, dont on reprenait ici le format de course : deux runs de
course le dimanche pour tous les pilotes, puis on retenait au final le meilleur
des deux chronos, tout simplement. Au grand dam des Italiens qui étaient
donc présents en nombre, c’est un néo-zélandais qui s’est imposé dans
les deux manches. Matthew Scoles, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a
d’abord remporté au matin la première manche en 4’27”78 puis a encore
amélioré son chrono l’après-midi en réalisant un extraordinaire 4’09”90
dans la manche finale, près de 5 secondes devant l’Italien Marco Bugnone,
deuxième en 4’14”75. Son compatriote Marco Milivinti, à 8 secondes de
Scoles, monte sur la troisième marche du podium.
Après la traditionnelle remise des prix, la journée s’est terminée par une
surréaliste et interminable tombola pour les pilotes – à la clé, pédales,
cintres, selles décorées façon vache, cadre de XC, horloges New York et
Marilyn Monroe (!), paniers de produits locaux et on en passe, –, puis par
une orgie de mini-pizzas…
Bon bon, nous y voici enfin sur cette piste, d’une longueur de trois kilomètres et réalisée tout spécialement pour l’évènement. Une sympathique
portion boisée puis une partie dégagée et plus rapide servent d’apéritif.
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photo: Christophe Bortels
photo: Christophe Bortels
photo: Christophe Bortels - rider: Stefano Mezzeta
photo: Christophe Bortels - rider: Francesco Danilo Petrucci
photo: Esteban Hendrickx - rider: Matthew Scoles
After a few changes in venue and date, the first of three
rounds of the new X-Free project, the Nissan European
Downhill Cup, was finally held in Argentera, Italy at
the end of June.
The small town of Argentera, located over 1500m above sea level in the
Italian Alps, just a few kilometers from the French border, has all the
necessary ingredients for a successful weekend of racing: the must-have
pizzeria, a quaint little shop, a large parking lot, a mountain stream
that is ideal for washing gear and keeping drinks cold and, above all,
a slope and a chairlift in which to scale it. And while we’re on the
subject, what a chairlift! The little half-hour (yes, you read that right!)
climb allows you to enjoy the abundant and magnificent natural setting,
and to realize that the riders have not been cheated on the goods: the
500m drops are right there as advertised! And then at the top, there’s
the shock. Or rather, several shocks. Firstly, thermal and epidermal
shocks. It’s cool, the winds blows, and there is snow scattered about,
which the most mischievous will obviously enjoy trampling under foot
or tire. And then we are surrounded by a breathtaking landscape of
splendorous mountains over which the shadows of clouds dance, the
kind of mountain so high that nothing bigger grows there. It’s there
that you completely forget the many kilometers travelled in order to
arrive at this place. You also forget that you’re there for a downhill
race. Speaking of that, shouldn’t there be a track around here somewhere? No start in sight, no trace of a marking tape... The racing track
actually starts a few hundred meters further on and is reached by a
delightful little single-track full of small natural jumps on the plain
and several tight turns. So it must have added several tenths of seconds
to an already impressive full four minutes of descent... Wow!
faster segment with a road gap and steep turns that lead to the main
course: slope, rock, small sharp curves, banks, and a long scree. After
a good shaking, here is the dessert, which brings sweet relief. It’s more
rolling, the turns are fast, it soars; in short, a feast. This hearty meal
must logically be topped off with something to wash it down: a succession of fl at turns visible from the fi nish area, which launch riders into
one last tricky jump, which became the “ultimo drop” in the words of
the Italian commentator. Tasty!
But a beautiful track is obviously nothing without riders hurtling themselves down it. Fortunately, there were many who made the trip, and
many nations were represented: France, Belgium, Argentina, Australia, Switzerland, New Zealand and, of course, Italy. Logically, and
even less surprising when you discover that this fi rst round of the Nissan European Downhill Cup also served as the second stage for the
Italian Cup, the race format was as follows : two runs on Sunday for all
riders, as in the end it was simply the best of two times that was kept.
To the great displeasure of the Italians, who were out in force, it was a
New Zealander who won both heats. Matthew Scoles, the man we are
talking about, won the fi rst heat in the morning with a time of 4’27”78,
which he later improved upon in the afternoon with an extraordinary
4’09”90 in the fi nal heat, more than 5 seconds ahead of Italian Marco
Bugnone, who came in second with 4’14”75. His compatriot, Marco
Milivinti, 8 seconds behind Scoles, took the third step on the podium.
After the traditional awards ceremony, the day ended with a surreal
and seemingly never-ending raffle for the riders – on offer, pedals,
handlebars, saddles decorated like cows, XC frame, New York and Marilyn Monroe (!) watches, gift baskets of local products and so on, and
then an orgy of mini-pizzas...
So, we are fi nally on the three kilometer track made especially for the
event. There is a nice wooded section then a faster, more open part,
which serve as appetizers. To whet the appetite, another forest section
full of roots, banked and tricky to negotiate is served up, followed by a
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photo: Christophe Bortels - rider: Schipper Henning
photo: Christophe Bortels - rider: Charly Di Pasquale
photo: Vincent Rocher - rider: Maxime Rémy
NISSAN EUROPEAN DOWNHILL CUP
LA BRESSE
FRANCE / 07 & 08.08.2010
Web:
Writer:
Photography:
www.x-free.net
Vincent Rocher
Christophe Bortels & Vincent Rocher
La France accueillait la deuxième manche de cette nouvelle coupe européenne, plus particulièrement le département des Vosges puisque c’est à
La Bresse que les hostilités allaient se dérouler. Les sommets arrondis et
verdoyants de ce massif montagneux aux formes généreuses offrent des
tas de possibilités de singletracks mais le Hohneck, culminant à 1366m,
a l’énorme avantage d’être desservi par un télésiège. Un gain de temps
énorme et une facilité logistique pour la remontée des riders et de leur
monture pas vraiment adaptées pour manger de la pente en mode ascension. C’est Philippe Derbier qui fut chargé du tracé, lui qui en 2009 signait
celui de la manche de coupe du Monde de descente dans cette même
station. Pour info, les Sam Hill, Greg Minaar et autres Atherton seront de
retour en 2011 puisque La Bresse est officiellement au calendrier UCI
l’année prochaine.
Si le potentiel du site était énorme, on peut juste regretter la trop grande
«fraîcheur» de la trace. Elle était vierge (ou presque) lorsque les pilotes
se sont élancés pour les entraînements, vous y ajoutez les litres de pluie
de ce mois d’août à l’ambiance automnale et un sol composé en partie de
sphaigne, un végétal très absorbant aux multiples utilisations, mais qui
dans notre cas retenait surtout cette fichue flotte, vous laissez agir quelques heures... et vous obtenez une patinoire boueuse. Les pilotes ont donc
pu goûter aux joies de la glisse... sans rencontre avec les arbres pour les
plus chanceux. Heureusement les conditions météo se sont améliorées
pour les qualifications et sont restées correctes pour les finales. Une
piste naturelle, un peu trop aux goûts de certains, qui alternait fortes
pentes, faux-plats et quelques sauts timides pour se terminer sur une aire
d’arrivée dynamisée par le désormais traditionnel écran géant de la Nissan Downhill Cup, affichant les runs des descendeurs au millier de spectateurs présents.
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Côté course, 110 pilotes au départ, de nombreuses nationalités et au final
un duel franco-français pour la première place. Le suspense a tenu
jusqu’aux dernières secondes puisque le régional de l’étape, Maxime
Rémy, occupait le hot seat tout en suivant sur l’écran la descente de Charly Di Pasquale, vainqueur de cette deuxième manche de la Nissan European
Downhill Cup. Alexis Pujol suivi de Jérome Crocombette complètent un
podium entièrement français. Coupe européenne oblige, le reste du top
10 est clairement internationnal puisque le suisse Roman Roschi est cinquième, l’allemand Noah Grosseman sixième, l’espagnol Javier Guijarro
septième, en huitième et neuvième position on trouve les belges Bertrand
Gilles et Randy Van Goubergen, pour finir avec un autre allemand, Janik
Filter signant le dixième temps. On note les prestations d’Alexandre Blardone, le premier junior en 15ème position au général et de Nicolas Mathieu,
premier cadet en 19ème position. On allait pas oublier les véritables rayons
de soleil du week-end... les descendeuses ! L’alsacienne Caroline Sax
devance Léa Fourton (France) et Joanne Muoser (Suisse).
Une manche réussie donc pour les organisateurs, l’équipe d’X-Free, qui
s’efforce depuis trois ans déjà de développer les compétitions de DH en
Belgique et qui s’attaque depuis cette saison au niveau européen. Un
contexte économique tendu ne leur rend pas la tâche aisée mais n’entame
pourtant pas leur dynamisme. Certes il y aura toujours des choses à améliorer, mais ils ont le mérite de proposer des courses avec une organisation
proche d’un niveau coupe du monde auxquelles n’importe quel pilote peut
s’inscrire. Rendez-vous à Namur les 25 et 26 septembre pour un week-end
placé sous le signe du gros vélo, finale de la Nissan European Dowhnill
Cup et manche du Wall Ride Tour. Du jamais vu au plat pays!
France hosted the second round of the new European Cup, more specifically, the department of Vosges, as the rivalry would take place in
La Bresse. The rounded, verdant peaks of this mountain offer heaps of
opportunities for singletracks but Hohneck, with a height of 1366m,
has the massive advantage of being equipped with a chairlift. This
proves a great time saver and gives ease of logistics in order to get riders and their bikes up, which are not really adapted for squandering
the slope on ascent mode. Philippe Derbier was responsible for the track,
the same man who designed that of the World Cup downhill round at
the same resort in 2009. FYI, Sam Hill, Greg Minaar, the Athertons
and others will be back in 2011, as La Bresse is officially on the UCI
calendar for next year.
Although the potential for the site was huge, we were a little disappointed the “freshness” of the track. It was virgin (or nearly) when
the riders took off for training; when you add in the liters of rain in
August to a fall environment and ground cover partly made up of moss,
a very absorbent multi-purpose plant (which in our case retained the
damn rain), let that sit for a few hours - you get a muddy skating rink.
Riders were able to taste the joys of skiing...without hitting the trees,
for the lucky ones. Fortunately, the weather conditions improved for
the qualifiers and remained good for the fi nals. This was a natural
track, a little too natural for some tastes, which alternated between
steep slopes, false fl ats and some slight jumps ending up at a fi nish line
brought to life by the now traditional giant screen of the Nissan Downhill Cup, showcasing the riders’ runs to the thousand or so spectators
in attendance.
For the race, 110 riders at the start, of many different nationalities and
a Franco-French duel at the end for fi rst place. The suspense held right
up until the last seconds, as the local of the stage, Maxime Remy, was
in the hot seat, while the descent of Charly Di Pasquale, winner of this
second round of the Nissan European Downhill Cup was being shown
on the screen. Alexis Pujol, followed by Jerome Crocombette completed
the entirely French podium. This being a European Cup, the rest of the
top 10 is prominently international, with Swiss Roman Roschi in fi fth,
German Noah Grosseman sixth, Spanish Javier Guijarro seventh, and
Belgians Bertrand Gilles and Randy Van Goubergen in eighth and ninth,
and fi nished up by another German, Janik Filter in tenth place. Notable were the performances of Alexandre Blardone, the fi rst junior in
15th place overall and of Nicolas Mathieu, the fi rst cadet in 19th place.
We cannot forget the real rays of sunshine of the weekend…what racers!
Caroline Sax, the Alsatian, ahead of Lea Fourton (France) and Joanne
Muoser (Switzerland).
A successful round for the organizers, the X-Free team, who have been
working for 3 years to develop DH competitions in Belgium and who
are taking things on on the European level as of this season. The
strained economic climate does not make their task easy but it has not
dampened their enthusiasm at all. Of course there will always be improvements that can be made, but we must not forget that they have
the merit of proposing races with an organization close to a World Cup
level which any rider can sign up for. Visit Namur on September 25
and 26 for a weekend under the sign of the big bikes, the Nissan European Downhill Cup and the Wall Ride Tour round. Riding like Belgium
has never seen before!
« Philippe Derbier was responsible
for the track, the same man who designed
that of the World Cup »
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photo: Nicolas Niederprüm - rider: Kristof Lenssens
photo: Christophe Bortels - rider: Cédric Moermans
NISSAN DOWNHILL CUP
HUY
BELGIUM / 10 & 11.07.2010
Web:
Writer:
Photography:
www.x-free.net
Christophe Bortels
Nicolas Niederprüm & Christophe Bortels
Des vraies gueules de mineurs. Méconnaissables, en sueur, le visage
couvert de poussière, des erraflures, des ecchymoses, des plaies parfois...
Voilà la scène surréaliste qu’on a découverte en arrivant à Huy, le 10 juillet
dernier, pour assister à la troisième manche de la Coupe de Belgique. On
l’aura donc compris, les conditions étaient extrêmes pour ce week-end de
course dans la cité hutoise. On a même rarement connu une atmosphère
aussi torride. Il faut dire que le soleil tapait très fort et que le thermomètre flirtait avec les 35°C, sans même un petit brin de vent pour rafraichir
les corps en ébullition. La seule façon de perdre quelques précieux petits
degrés était donc de se réfugier sur les pentes boisées. Mais là aussi c’était
chaud ! Car Huy reste Huy, une piste très courte mais très nerveuse, et
surtout raide et technique à souhait. Avec cette autre particularité d’être
très glissante, qu’il fasse humide ou sec et poussiéreux comme c’était le
cas cette fois. Si la seconde moitié de la piste était identique à l’année
passée – avec notamment le dévers toujours très piégeux qui en aura
envoyé plus d’un dans les filets et au dessus..., les virages serrés et le saut
final au dessus des rails – , le début avait subi quelques modifications
importantes. Au grand regret de certains d’ailleurs. Et c’est vrai que la
très spectaculaire et fameuse passerelle avait son charme et constituait
une des grandes attractions de la course ces dernières années. Cette foisci, les pilotes empruntaient le début de la trace de droite mais bifurquaient
sur la gauche avant le bien connu mur de roche, sautaient un road-gap
qui lançait dans un gauche ultra-rapide, puis un step-up, un droite serré
pour ensuite aller rechercher la trace de gauche peu avant la portion
technique.
Imagine workmen coming back from the mine, face covered with dust,
sweating like hell… You can see pain on their facial expression… Well
that’s nearly what the third round of the Belgian Nissan Downhill Cup
was all about! The race held in Huy suffered from extremely hot weather. The sun was astonishingly powerful as temperatures rose to more
than 35° C! And don’t even think of a little bit of wind to cool down the
boiling riders… there wasn’t a single breeze! Eventually the only way
to refresh yourself was to fi nd shelter on the wooded slopes of the track.
You could indeed get some refreshment, but the extreme conditions
were still there, considering the technicality of the track. Huy is well
known around Belgium for its sick slopes, technical lines and rocky
sections. What’s more the track is also very slippery, whether it is under
wet or dusty conditions, which was of course the case this time. For
those of you who know the track, the second part of it was very similar
to last year’s – you could still fi ght against the famous and tricky off
camber left corner, the tight corners or the fi nal railgap. As far as the
fi rst part of the track was concerned, quite a few things had changed.
Forget about the north shore gap, this time riders were invited to take
another line more to the right of the hill. Riders had to avoid the former
steep rockgarden and jump a sweet natural roadgap, before launching
quite a big step up. A tight and very dusty right corner led the riders to
the old part of the track, right before joining the very steep and technical second section of the track.
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Dans ces conditions difficiles, et en l’absence de Nico Vink, vainqueur
des deux premières manches à La Roche et Malmedy mais qui soignait
une blessure au poignet, il y avait clairement un coup à jouer. Et c’est le
belge Kristof Lenssens qui en a saisi l’opportunité, en réalisant en deuxième manche un excellent chrono de 1’17”437, que ne sera battu ni par
l’espagnol Javier Guijarro, deuxième en 1’17”707, ni par Pascal Closset,
troisième à une seconde et demi de Lenssens. Ludovic Oget et Cédric
Moermans, tous deux très en forme mais victimes d’une chute dans l’avantdernier virage, terminent quatrième et cinquième.
Race conditions got unreal as the track was blown away all weekend
with riders training. Nico Vink who won the fi rst two rounds of the
Nissan Downhill Cup was out as he was still dealing with an injury. So
there was clearly a big opportunity for racers desperate for points. And
when it comes to seizing the opportunity, you can count on Belgian
rider Kristof Lenssens, who took the win with an incredible 1’17”437
on his second run. Even Spanish rider Javier Guijarro couldn’t follow
the pace, taking second place with a 1’17”707 run. Pascal Closset took
third place, running more than one second and a half slower than
Lenssens. Ludovic Oget and Cédric Moermans, who were very fast all
weekend long, both made a mistake at the same spot – relegating them
to the fourth and fi fth places.
photo: Jonathan Borms
INTERVIEW
WITH
JULIET ELLIOTT: CATWOMAN, BIKES AND HEAVY METAL!
Writer:
Photography:
Web:
Jonathan Borms
Jonathan Borms, Stefano Savarino, Greg Falski
iliketoridemybicycle.wordpress.com / www.chargesbikes.com
Salut Juliet, alors est-ce qu’il pleut toujours à
Londres ?
Salut ! Tu sais quoi… La météo a vraiment été
capricieuse ces derniers temps. Il fait grand
soleil quand d’un coup il se met à pleuvoir des
cordes ! Le mois de juin et la première moitié
de juillet ont été vraiment sympas, mais à présent c’est plutôt pourri pour le mois d’août. Et
vu que je suis anglaise, et qu’en plus je roule à
vélo, je suis plutôt obsédée par la météo. Je check
le bulletin météo plusieurs fois par jour mais il
est rarement exact.
Si tu devais te présenter, tu dirais quoi ?
Salut, je m’appelle Juliet…
Depuis combien de temps est-ce que tu roules ?
Quand as-tu poussé la première fois sur tes pédales, qui t’a appris et quand as-tu commencé
le bike version « extrême » ?
Comme tous les enfants, je roulais à vélo, mais
sans plus. Je suis devenu obsédée par les vélos
il y a à peu près 3 ans quand j’ai transformé mon
premier cadre en fixie.
Je pensais que mon appart était un vrai magasin de bike… Quand je vois le tien, je me dis
que je suis encore un petit joueur. Est-ce qu’il
y a des pièces dans ton appartement où il n’y a
pas de bikes ou même de pièces de bike ?
Hmm, en fait je viens de me débarrasser de quelques bikes donc à mes yeux mon appart est plus
vide que d’habitude ! Mais ouais, y a du brol de
bike un peu partout. Sur toutes les armoires, sous
le lit, partout ! C’est limite grotesque, je trébuche
carrément sur mes vélos pour aller à l’évier.
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Une bonne découverte dans ta cuisine… tu roules
en BMX aussi ! Est-ce que le 20 pouces t’aide
pour les tricks de fixie ?
Je ne pense pas… Je pense que si tu ne sais pas
comment prendre les transitions ou quelles lignes
prendre, alors un BMX peut t’aider… mais j’ai
plus ou moins appris tout ça en faisant du snow.
Et la plupart des trucs que je fais sur mon BMX,
je les ferai pas forcément sur mon fixie.
Tu sais que la communauté des tricks 700cc
n’est pas toujours super copain avec la scène
BMX. Vu que tu es des deux bords, quel est ton
point de vue là-dessus ?
Mon dieu, j’en suis bien consciente du problème.
Il y a tellement d’opinions sur tout, ça me rend
complètement dingue. Ferme ta gueule et roule
j’ai envie de dire ! Il y a déjà tellement de divisions
au sein du milieu du fixie, autant éviter ça ! Et
déjà la moitié des BMXers déteste l’autre moitié.
Faut croire que quelque chose dans le bike peut
faire de toi un gros gamin ! C’est juste complètement immature. Bien entendu, des BMXers me
prennent pour une conne parce je roule en fixie
etc… Je reçois même des mails de gens me demandant de ne pas ramener de riders fixie à
certain parks. C’est quoi de ce bordel franchement ? Comme si j’étais responsable de tous les
faits et gestes des riders fixie !!
Et tu sais quoi, c’est ce genre de conneries qui
me rend dingue. Si seulement les gens pouvaient
grandir, avoir une vie et laisser tout le monde
faire ce qui le rend heureux du moment que ça
ne blesse personne d’autre…
Quand je parle de toi avec des riders du Royaume-Uni,
Belgique, Pays-Bas ou France, ils disent toujours
“Ooh Juliet, elle est trop cool, elle est sympa,
et plutôt jolie… » Finalement tu es une sorte de
princesse dans le monde du fixie non ? Qu’est-ce
que t’en penses ? Tu aimes bien ? Ou alors tu
préfères qu’on te considère comme une pote
punk ?
Hahaha, c’est drôle ça. Et bien c’est vachement
sympa d’entendre des compliments de gens, je
suis flattée ! En fait je suis quand même souvent
couverte de bleus… et de transpiration, et j’ai
une fâcheuse tendance à jurer tout le temps. Je
pense qu’ils ne sont pas au courant de ça !
Tu es rideuse pour Charge et Carhartt et tu as
ta propre compagnie PR qui bosse pour des
clients de bike. On peut dire que tu es complètement dans le milieu du bike. Est-ce que tu
estimes avoir la vie parfaite ou alors est-ce que
tu veux donner encore plus dans le deux roues ?
Genre devenir rider pro et passer tout ton temps
à bouger et faire des vidéos…
Je suis très heureuse dans ma vie actuelle. J’ai
fait pas mal de trucs dans le passé et je me rends
«Je suis devenu obsédée
par les vélos»
ISSUE #12 - 73 /92
photo: jonathan Borms
compte que je suis en train de transformer tout
doucement ma vie en ce dont j’ai envie qu’elle
soit… C’est comme si il y avait des trucs qui me
gênaient, et dont je me débarrasse, et d’autres
par contre qui me bottent vraiment, et du coup
je me concentre là-dessus. Du coup j’arrange les
choses comme bon me semble, ou du moins, du
mieux possible. J’ai fait en sorte de faire de ma
vie quelque chose qui me convient pour le moment, mais ça n’est pas arrivé par hasard. J’ai
travaillé après les heures de mon dernier job pour
lancer ma société PR, et comme je voulais spécifiquement être freelance, j’ai pu travailler
quand ça m’arrangeait. Je suis contente que ça
ait payé ! Je ne suis pas motivée par l’argent, mais
bien par le bonheur et la liberté.
un an. Et puis après tout, on s’en fout de ce que
tu fais sur quel type de vélo, du moment que t’as
le sourire en ridant !
Les tricks avec des 700c sont devenus de plus
en plus populaires au cours des 2, 3 dernières
années. Le style et le niveau n’ont cessé de grimper, on peut voir à présent des bunny-hop over
fixie, des gros stair gap, des tailwhips et même
des flips en park… Comment vois-tu le futur du
fixie freestyle ?
Ouais, c’est plutôt dingue non ? Si tu regardes
les premières vidéo de Bootleg Sessions tu te
rends vraiment compte de la progression de tout
le monde.
Est-ce que le Heavy Metal est plus que de la
musique pour toi ?
Hmm, je ne suis pas sûre de la réponse à cette
question piège…
Comment je présage le futur ? J’en sais rien à
vrai dire, tout ce que je sais c’est que les gens
deviennent meilleurs et que les bikes deviennent
plus costauds.
Pas mal de gens disent : “Le seul trick que tu
puisses faire avec un bike de piste c’est rouler
vite”. Qu’est-ce que t’en penses ?
Et bien je ne voudrais clairement pas faire de
figures avec un vrai bike de piste… mais un fixie
c’est complètement différent, la géométrie est
différente. Ces bikes ont pas mal évolué depuis
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Tu es un enfant du Heavy Metal ! Tout chez toi
est Metal. Quand est-ce que tu as commencé à
écouter ce genre de musique ? Qu’est-ce qui a
été le déclic ?
Quand j’étais vraiment petite, j’aimais bien les
trucs de Manchester genre les Stone Roses et les
groupes comme The Cure et The Smiths et
j’aimais bien acheter des trucs pas chers juste
pour checker… Je pense que comme beaucoup
beaucoup de gens, c’est Black Sabbath qui m’a
mis dedans… Quand je les ai entendus, j’ai décidé d’explorer beaucoup plus le métal.
Est-ce que tu es plutôt du style Stoner, années
80, hardcore, black … ? Qu’est-ce qui te fait
vibrer ? Ou est-ce que tu as quelque chose de
prévu pour chaque moment de la journée ?
Dans l’ensemble, je dirais que je préfère les trucs
du style doom/sludge, mais j’aime bien pas mal
de styles de métal.
Ta dernière découverte ?
Hmm. Fenriz (rires).
Et ta meilleure ?
En concert ? Eyehategod at The Underworld,
c’était plutôt fou, mais par dessous tout, je dirais
Hellfest. Groupe de folie et supers potes !
Ton souvenir de concert le plus fou ?
Turbonegro, c’est de la bombe !
Tu l’écoutes plutôt à fond, ou VRAIMENT A
FOND ?
Juste ce qu’il faut de vraiment à fond… Je pense
que je suis devenue un peu sourde.
Même ton BMX est un bike de Métal. Racontenous son histoire !
J’ai ramené mon fixie à un skatepark et ça ne
m’a pas spécialement plu de rider là-bas… Il me
paraissait trop long, lourd et chiant pour être
honnête. Puis j’ai essayé un coup le BMX d’un
pote et j’ai vraiment aimé au premier coup. Il
fallait que j’en aie un ! J’ai eu le Metal Bike d’un
ami qui était sponsorisé par la marque. J’adore,
j’aime ce bike ! Je serais même affectée si jamais
on me le volait.
Tu es peut-être une reine (ou une princesse)
pour les riders, mais la seule reine dans ton
appart, c’est Catwoman ! Que dirait ton chat à
ton sujet ?
Haha, une reine ? Mais non… Mais je dois avouer
que Catwoman est très importante dans ma vie.
J’adore cette petite boule de poils de tout mon
cœur, à la folie même ! Elle est ce qui m’est arrivé de mieux, et je n’ose imaginer vivre sans
elle !
Combien de fois par an est-ce que tu visites le
shop de tattoo ?
Hmm, pas si souvent que ça en fait ! Je dirais que
je me fais faire au plus un tattoo par an. Je n’apprécie pas beaucoup la douleur !
Un petit mot pour la fin ?
Merci pour l’interview, Jonathan ! Et merci beaucoup à Charge Bikes, Carhartt, Vans, Knog et
Les Etes.
photo: Greg Falski
photo: Stefano Savarino
Hello Juliet, has it stopped raining in London ?
Hello! You know what, its been such weird
weather recently; one minute its sunny, the
next its a torrential downpour. It was so nice
in June and the fi rst half of July and now its
pretty shit for August. As I’m British PLUS I
ride bikes, I am pretty much obsessed with the
weather. I check the forecast several times a
day but its never right.
You know that the 700cc tricks community is
not über friendly with the bmx scene… As you
are riding on both, how do you see that ? How
do you feel it ?
Oh jesus christ, yeah Im well aware of that.
There are so many politics in everything it
drives me fucking crazy. Just shut up and ride
your bike! There are divisions WITHIN fi xed
gear let alone outside it! And half the BMXers
hate the other half too. Is there something about
bikes that makes you a big baby? Its so immature!
Of course I get some of the BMXers thinking
I’m a dick for riding fi xed gear etc… I’ve had
people emailing me telling me not to bring fi xed
gear riders to certain parks! I mean, what the
hell? As if i’m responsible for what all fi xed gear
riders do?Its got nothing to do with me what
other people on fi xed gears do!
I tell you what, immature sniping, bitching and
slagging off drives me fucking crazy. I wish
people would grow up, get a life and leave everyone to do whatever makes them happy as long
as its not hurting anyone else.
If you had to introduce yourself, what would
you say ?
Hello, my name is Juliet……………
How long have you been riding ? When did you
start to push the pedals, who taught you and
when did you start the ‘extreme’ bicycling ?
I rode a bike when I was a kid, but no more than
any other kid really. I became obsessed with
bikes maybe three years ago when I converted
my fi rst frame to fi xed.
I thought my apartment was a bike store. I was
wrong, I’m a small player compared to you. Are
there any rooms in your apartment where you
don’t have any bikes or parts ?
Hmm, well actually I just got rid of a few bikes
so in my eyes my apartment is emptier than
usual! But yeah, there is bike shit everywhere.
On top of every cupboard, under the bed, all
over the place. Its ridiculous; I quite literally
fall over bikes and can’t get to the sink
A cool discovery in your kitchen… you ride a BMX
too! Does the 20” help you for the fi xie tricks ?
I’m not sure either way…. I think that if you
had no idea how to ride transitions and what
lines to take then BMX would help, but I kinda
knew about that stuff already from snowboarding. Quite a bit of the stuff I do on my BMX is
not stuff I would do on my fi xed gear
When I speak about you with riders in UK, Belgium, Holland or France, they say all the time
“ Oooh Juliet, she’s so cool, she’s nice, beautiful… “. You are a kind of princess in the world
of fi xed gear. What do you think about that? Do
you like that ? Or do you prefer they consider
you as a punk-homie ?
Hahaha, that’s really funny. Well it’s really nice
if people are complimentary and I’m super fl attered! In actual fact I am always covered in
bruises and sweat and I have a bad habit of
swearing all the time; I guess that they don’t
know that!
bike clients. You are completely plunged in bicycling. Do you think you have the perfect life
or do you want to push it more into the two
wheels ? Like become a pro-rider and spend all
the time on tour and record tapes…
I’m really happy with my life as it is at the moment. I’ve done all sorts of things over the years
and what tends to happen is that I gradually
change my life into what I want it to be…like
if there are elements I am unhappy with, I phase
them out and if there are things I am really
into then I focus on them more. That way, I get
things the way I want them, or at least as much
as I can. I have managed to make my life into
something that suits me right now, but it didn’t
happen by accident by any means. I worked on
my down time in my last job to set up the PR
company as I specifically wanted to be freelance
so I could work my own hours. I’m happy that
it’s paid off! I am not motivated by money but
by happiness and a sense of freedom.
Tricks with 700c have become more and more
popular in the last two or three years. The style
and the level have grown very fast, we can see
now bunny-hop over another fi xie, huge stairs
gap, tailwhips and backfl ips in parks… How do
you see the future of the freestyle fi xed gear ?
Yeah its amazing isn’t it - if you look back at
the fi rst Bootleg Sessions vid you can see just
«I became obsessed
with bikes»
You are rider for Charge & Carhartt and you
have your own PR company which works for
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photo: Jonathan Borms
how far everyone has progressed.
How do I see it in the future? I have no idea really - all I know is that people are getting better
and better and the bikes are getting stronger.
thing special for each part of the day ?
On the whole, I would say than I like doom/
sludge kinda stuff the best but I like many kinds
of metal
A lot of people at fi rst say : “ The only trick you
can do with a track bike is riding fast “. What
do you think about that?
Well I certainly wouldn’t want to do tricks on
a proper track bike… but a fi xed gear trick bike
is totally different with different geometry.
These bikes have evolved quite a lot even over
the last year. I don’t think it matters what you
do on what bike though really as long as it puts
a smile on your face
What was your last Metal crush ?
Hmm. Fenriz. Hahaha
You are a Heavy Metal kid! Everything in your
place is Metal ! When did you start listening to
loud music ? What was the revelation for you ?
When I was really young I liked stuff from Manchester like the Stone Roses plus bands like The
Cure and The Smiths and I liked to buy stuff
from charity shops for cheap just to check it
out….I think that like many, many people, it
was Black Sabbath that got me into metal. When
I heard them, I decided to explore metal more
Is Heavy Metal more than just music for you ?
Um, well I’m not sure of the answer to that one.
Are you more Stoner, 80’s, hardcore, black,… ?
What makes you crazy ? Or do you have some-
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Your best ever ?
Ever what? Gig? Eyehategod at The Underworld
were awesome but as an overall experience, it
would have to be Hellfest. Great bands and great
friends!
Your most amazing gig souvenir ?
Turbonegro skirt is pretty good!
Do you listen to it loud or FUCKING LOUD ?
Really annoyingly fucking loud. I think I am
a bit deaf
Even your BMX is a Metal Bike ! Tell us the
story about this bike.
I took my fi xed gear to a skatepark and I didn’t
particularly enjoy riding it there… it felt too
big, too clumsy and annoying to be quite honest.
Then I had a go on my friend’s BMX and I immediately loved it. I had to get one! I got the
Metal Bike from a friend who was sponsored by
them. I love, love, love that bike. I would be
devastated if it got stolen.
You are maybe a queen ( or a princess ) for the
riders, but the ONLY queen in your apartment
is Catwoman ! What could your cat says about
you ?
Haha, a queen? That’s silly. But yes, Catwoman
does indeed rule my life. I love that little furball
with all my heart and an intensity bordering
on the insane. She is the best thing ever and I
can’t imagine a life without her!
How many times a year do you visit the tattoo
shop ?
Hmm, not that often, I would say at most I get
one tattoo a year. I don’t like the pain!
A last word ?
Thanks for the interview Jonathan! And thanks
to Charge Bikes, Carhartt, Vans, Knog and Les
Ettes. Oh and thanks to Trevor Gordon for taking the air to fakie picture.
«Catwoman does
indeed rule my life”
photo: Yorick Carroux - rider: Linus Sjöholm
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photo: David Ulrich - rider: Sam Reynolds
Freeride
Mountain Bike
World Tour
ALL AROUND THE WORLD
Web:
Writer:
Photography:
photo: David Ulrich
photo: Ale Di Lullo - rider: Achim Seeger
www.fmbworldtour.com
Vincent Rocher
David Ulrich, Yorick Carroux, Ale Di Lullo & Marc Genon
Le nombre de pratiquants de mtb
freeride est en pleine explosion et
pourtant cette discipline n’avait jamais
été encadrée par une fédération mondiale, ni même connu un vrai classement général des meilleurs riders.
Vous me direz que par définition, le freeride n’est
pas vraiment compatible avec une fédération...
mais si celle-ci est fondée par d’anciens riders,
des organisateurs d’événements et des gens
vraiment issus de la scène alternative du 2 roues,
la sauce devrait prendre. Et c’est chose faite,
puisque la première saison se terminera en apothéose début octobre par la mythique Red Bull
Rampage. Et ce n’est pas un hasard si les comThe number of practitioners of freeride mountain bike is booming and yet this discipline has
never been controlled by a world federation, or
even seen true overall ranking of its best riders.
You might say that by defi nition, freeride is not
really compatible with a federation...but if it is
founded by former riders, event organizers and
people who are really in tune with the alternative 2-wheeled scene, it had to catch on. And
so it has, as the fi rst season will end in a blaze
of glory at the beginning of October with the
legendary Red Bull Rampage. And it’s no coincidence that the competitions which have earned
great fame have joined the FMB World Tour, as
its principle is to bring together the best from
all over the world to try to standardize the judging system, types of courses and safety. This
is good progress for this sport initiated by Tarek
Rasouli, Todd Barber and Jeremy Roche, the
president, vice-president and treasurer, respectively, of the all new Freeride Mountain Bike
Association (FMBA).
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pétitions ayant acquis une grande renommée ont
rejoint ce FMB World Tour, puisque son principe
est de réunir ce qui se fait de mieux à travers le
monde en essayant de normaliser les système de
jugements, les type de parcours et la sécurité.
Une belle évolution pour ce sport initiée par Tarek
Rasouli, Todd Barber et Jeremy Roche, respectivement président, vice-président et trésorier
de la toute fraîche Freeride Mountain Bike Association.
Pour différencier les plus gros contests de ceux
moins réputés, ils ont été divisés en quatre catégories: Bronze, Silver, Gold, diamond. Plus l’évènement est important, plus il rapporte de points
au classement général du FMB World Tour. Après
le fameux Kokanee Crankworx de Whistler
In order to differentiate the biggest contests
from the lesser known, they have been divided
into four categories: Bronze, Silver, Gold, Diamond. The more important the event, the more
points awarded in the overall standings of the
FMB World Tour. After the famous Diamondclass Kokanee Crankworx of Whistler, the games
that seemed to be set were completely turned
upside down! The die is cast in the great world
freeride casino and everything will play out in
Utah at the Red Bull Rampage, a round that is
also classified as Diamond. Brandon Semenuk,
winner of the previous Rampage in 2008, is
currently the leader in the world rankings of
the FMB World Tour but, having been injured
in Whistler, he probably won’t be able to defend
his spot. So Frenchman Yannick Granieri, currently second, becomes the new big favourite.
Will his engaging slopestyler style be enough
for him to stand in the way of the big old school
freeride stars? They’ll be playing for the
crown!
classé Diamond, les jeux qui semblaient être faits
se retrouvent complètement chamboulés! Rien
ne va plus dans le grand casino du freeride mondial et tout se jouera en Utah lors de la Red Bull
Rampage, une manche classée elle aussi Diamond.
Brandon Semenuk, vainqueur de la précédente
Rampage en 2008, est actuellement leader au
classement mondial du FMB World Tour mais,
blessé à Whistler, il ne pourra probablement pas
défendre sa place. C’est alors le français Yannick
Granieri, actuellement deuxième qui devient le
grandissime favori. Son style de slopestyler engagé suffira-t-il à faire barrage aux ténors du
gros freeride à l’ancienne? Ca va se jouer aux
corones !
OVERALL RANKING AFTER CRANKWORX
01 - Semenuk B. - CAN - Trek - 2932,5
02 - Granieri Y. - FRA - Commencal - 2567,5
03 - Söderström M. - SWE - NS Bikes - 2477,8
04 - Pilgrim S. - GBR - Ashton D. B. - 2351,85
05 - Berrecloth D. - CAN - Specialized - 2284,1
06 - Zink C. - USA - Corsair - 2242,45
07 - McCaul - Cameron - USA - Trek - 2192,55
08 - Groves C. - CAN - Transition - 2164,3
09 - Watts G. - USA - Haro - 2164,2
10 - Kabbani A. - GER - Mongoose - 2100,025
11 - Agassiz G. - CAN - Kona - 1877,55
12 - Basagoitia P. - USA - Kona - 1805,975
13 - McCaul T. - USA - GT - 1772,475
14 - McGarry K. - NZL - Corsair - 1763,9
15 - Reynolds S. - GBR - DMR Bikes - 1686,6
16 - Montgomery M. - USA - Banshee - 1665,5
17 - Chubey M. - CAN - Morpheus C. - 1576,175
18 - Gulevich G. - CAN - Rocky Mntn - 1546,725
19 - Kirchmann S. - GER - Scott - 1415,175
20 - Taylor A. - USA - Marin - 1405,95
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Tarek Rasouli - photo: Yorick Carroux
photo: David Ulrich - rider: John Alm Högman
photo: Ale Di Lullo - rider: Niki Leitner
TAREK RASOULI
Salut Tarek, est-ce que tu peux nous raconter
ton histoire ? Surtout pour les lecteurs qui ne
te connaissent pas forcément.
Salut tout le monde, je suis un ex-rider pro en freeride, et avant ça j’ai même été BMXer de race pro.
J’ai commencé avec 9 ans de BMX et j’ai roulé
jusque 1999. En 1991 j’ai roulé pour la première
fois en vtt et j’ai roulé pendant presque 10 ans :
race en BMX, dirt et VTT (principalement des
shootings photo et des courses). A partir de 2000,
j’ai roulé pour Rocky Mountain Canada, RaceFace, Red Bull, Giro, Oakley, Marzocchi and CameBak. Je ne roulais alors plus qu’à vtt et j’ai rejoint
les “Froriders” de Rocky Moutain (Richie Schley,
Brett Tippie, Wade Simmons, et puis Thomas Vanderham qui a rejoint le team). J’ai participé à des
tournages de films comme Kranked IV et V. Pendant l’entraînement pour Kranked V j’ai complètement overshooté un gros gap et je me suis fracturé la colonne vertébrale, ce qui m’a paralysé
jusqu’à aujourd’hui. Tout ça s’est passé il y a 8 ans.
Après 2 ans, j’ai commencé à organiser des événements et j’ai lancé avec mon partenaire de business Anne Baltes la société « rasoulution » au
printemps 2005. Depuis lors, nous avons organisé
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beaucoup d’événements dans à peu près 8 pays
différents, Red Bull District Ride, le challenge
Nissan Qashqai, le 26TRIX, White Style, BIG IN
BAVARIA, Red Bull Vozie Bre, Vienna Air King,
et j’en passe ! En plus des événements de la boite,
j’ai fait des jobs de consultance pour des marques
issues du milieu du bike, voire d’autres marques,
en dehors du vélo. Nous faisons aussi de la gestion
d’athlètes, et nous bossons avec des gens comme
Andreu Lacondeguy, Danny MacAskill, Martin
Söderström, Roger Rinderknecht, Benny Korthaus,
Trond Hansen, Dane Searls et JB Peytavit.
En 2009, rasoulution a lancé la créactino du FMBA
et du FMB World Tour. En 2010, le premier FMB
World Tour a commencé et je suis actuellement
le président du FMBA aux côtés de Todd Barber
(organisateur de la Red Bull Rampage), vice-président, et de Jérémy Roche (organisateur des
événements Crankworx) en tant que directeur.
En tant qu’organisateur de pas mal de contests,
quels sont les meilleurs ingrédients pour réussir son événement ?
Tout d’abord, je voudrais préciser que je ne suis
plus moi-même organisateur d’événement à présent. En revanche, ma société l’est, tout comme la
personne derrière l’organisation de nombreux
événements, à savoir Anne Baltes mon associée.
Sans elle, nous n’aurions certainement pas la même
qualité événementielle. Elle aime prendre soin du
moindre détail, et c’est cela qui permet d’approcher
la perfection. Je lui suis vraiment reconnaissante,
que ce soit pour son énergie comme son enthousiasme. Donc voilà : il vous faut une équipe qui
tourne bien, et à part un bon responsable de projet, il vous faut surtout un super staff qui travaille
dur avant, pendant et après l’événement. Et puis
évidemment, il vous faut un endroit et un concept.
Où veux-tu aller, et pour faire quoi ? Nous avons
fait pas mal d’événements dans des centres ville
mais aussi dans des montagnes. Ensuite tu as besoin du budget pour réaliser ton événement, en
respectant les demandes de chacun : par exemple,
une super piste, de la prod et distribution TV, du
gros prize money, et puis les services pour les riders (les navettes, logement, nourriture, etc. tout
ça dépend du niveau de l’event)… tu as besoin
d’expérience et de bien d’autres choses…
Le FMB World Tour est une grande évolution
pour le sport. Pourquoi cette étape décisive
n’est-elle pas arrivée plus tôt ?
Ca nous a pris du temps, et nous ne l’avons pas
lancé plus tôt tout simplement parce que nous
étions occupés par d’autres choses (comme le
Challenge Nissan Qashqai), mais nous y avons
réfléchi jusqu’à le lancer, depuis 3-4 ans.
Ce n’est pas facile de professionnaliser le freeride ou le slopestyle. Les riders ne sont pas
comparables à des riders de XC ou DH. Est-ce
que tu penses que c’est compatible avec l’esprit
du sport ?
Oh oui, c’est clair. Les riders deviennent de plus
en plus pro, et les riders tout comme l’industrie
le souhaitent vraiment. Tout d’un coup, les riders
ont un calendrier pour la saison, et les marques
peuvent regarder quel est le classement mondial,
pour voir qui vaut la peine d’être soutenu. Les
retours ont été extrêmement positifs, des deux
parties !
Des sauts toujours plus gros, des plus gros
drops. Qu’en est-il du risque de blessure ou
même pire ?
Il y a toujours un risque, mais nous essaierons à
l’avenir de le gérer de plus en plus, de sorte que
la sécurité soit toujours plus impliquée dans le
sport. Bien entendu nous allons faire monter le
niveau, mais les riders se poussent eux-mêmes
en dehors de leurs limites, et il y aura toujours
des blessures, c’est impossible de passer à côté.
Mais quand on prend un peu de recul, le VTT
n’est pas si mal loti, si on le compare au foot ou
au ski !
Quel conseil peux-tu donner aux jeunes riders
qui regardent des vidéos ou photos des top riders, et qui voudraient les imiter ?
Ride, ride, ride… Sans te prendre la tête… Trouve ton sport perso qui pourra te rassasier en dirt,
et puis lance-toi de temps en temps sur des pistes
de freeride. Toujours porter suffisamment de
protection, à savoir genouillères, casque voire
dorsale pour du gros. Dès que tu as appris à
mieux rouler, et que tu t’en sors dans des plus
gros trails de dirt, cherche un bac à mousse et
apprends à rentrer des tricks. Et puis il faut rentrer ces tricks sur le dur pour de vrai. Regarde
toujours comment font tes riders préférés, quels
tricks font-ils et comment ?… Regarde leurs vidéos encore et encore ! Et puis il sera temps de
se lancer dans la compète et de tout éclater !
Le FMB World Tour 2010 est Presque terminé.
Et pour 2011 ?
Nous souhaitons améliorer plein de choses, évidemment. Il est possible que nous ajoutions
d’autres événements, plus de pilotes et plus de
partenaires. Nous souhaitons passer à la vitesse
supérieure niveau prize money, et aussi optimiser le jury avec des juges FMBA qui sont formés
spécifiquement. Et puis nous souhaitons étendre
notre médiatisation encore plus vers la TV !
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photo: Marc Genon - rider: Andreu Lacondeguy
TAREK RASOULI
Hey Tarek, could you tell us your story for our
readers who don’t know you?
Hi everybody, I am an ex-mountain bike freeride
pro and before that I was a BMX race pro.
I started for 9 years with BMX and rode until
1999. In 1991 I had my fi rst mountain bike
experiences and rode for nearly 10 years: BMX
race and Dirt and mountain bike (mainly photo shoots and some races). From 2000 onwards
I rode for Rocky Mountain Canada, RaceFace,
Red Bull, Giro, Oakley, Marzocchi and CameBak.
I only rode mountain bike and joined the Rocky
Mountain “Froriders” (Richie Schley, Brett Tippie, Wade Simmons and later on Thomas Vanderham joined our team). I shot for Freeride movies like Kranked IV and V. During practice for
the Kranked V movie I overshot a big gap and
broke my spine which kept me paralyzed until
today. This was 8 years ago. After 2 years I
started organising events and I opened together with my business partner Anne Baltes the
company “rasoulution” in Spring 2005. Since
then we organised many events in about 8 different countries like the Red Bull District Ride,
the Nissan Qashqai Challenge, the 26TRIX,
White Style, BIG IN BAVARIA, Red Bull Vozie
Bre, Vienna Air King and many some more. In
addition to events our company does PR and
consulting work for brands within the biking
world as well as outside of biking. We also do
athlete management and work with athletes
like Andreu Lacondeguy, Danny MacAskill,
Martin Söderström, Roger Rinderknecht, Benny Korthaus, Trond Hansen, Dane Searls and
JB Peytavit.
In 2009 rasoulution initiated the creation of
the FMBA and the FMB World Tour. In 2010 the
fi rst FMB World Tour got started and I am actually the president of the FMBA along with Todd
Barber (organiser of the Red Bull Rampage) as
Vice President and Jeremy Roche (organiser of
the Crankworx events) as the Principal.
ISSUE #12 - 84 /92
As an organiser of many contests, which are
the most important things to create a good
event?
First of all I want to point out that I am actually not myself an organiser. But my company
is and the main person for the realisation of a
great organisation of events is my business partner Anne Baltes. Without her we wouldn’t have
the same quality of events. She loves to take care
of the fi ne details that make an event a perfect.
I am really thankful to her for all her power
and enthusiasm. So here we go: you need a good
working team, and as well as a great project
leader you need great staff that work hard before,
during and after an event. Then of course you
need a location and an idea. Where do you want
to do what? We’ve done many events in city centres as well as in the mountains. Then you need
the budget to realize the event with the different
demands you get: e.g. great course, TV production and distribution, big prize money, then
services for the athletes (like shuttles, hotel,
food, etc. depends on the level of the event)…
experience and of course much more…
The FMB World Tour is a great evolution for the
sport. Why didn’t this happen sooner?
It took a while and we didn’t do it any earlier
since we were occupied with other things (Nissan Qashqai Challenge), but we thought about
it more and more in the past 3-4 years.
It’s not easy to «profesionalize» freeride or slopestyle. Riders are not the same as in XC or DH.
Do you think it’s compatible with the spirit of
this sport?
Oh yes, I think so! The riders get more professional, and riders as well as the industry both
want this. Suddenly the riders have a schedule
at the beginning of the season and the brands
can look up the world ranking list in order to
see who is hot and who is not!
The feedback has been very positive from both
sides!
Bigger jumps. Bigger Drops. What about the risk
of injuries… or worse?
There is always risk, but we’ll try to regulate
more and more in the future, so we also get
more safety involved in the sport. Of course we
will push the level, but riders push themselves
and there will be always some injuries, you
cannot stop it really. Biking isn’t that bad if
you compare us with sports such as soccer or
ski!
What is the best advice you could give to all the
young blood riders who see video or photos of
top riders and want to do the same?
Ride, ride, ride… No seriously….Find your local
spot which provides you with dirt jumps or fi nd
some time freeride trails. Always wear enough
protection, like knee pads, helmets and if you
go real big also a safety jacket. As soon as you
have great riding skills and you make it well
through bigger dirt jump trails, go and look for
a foam pit in order to learn tricks. Then do the
tricks done on dirt, then go and ride on the
slope and look to your favourite riders. Which
tricks they are doing and how... Watch their
videos again and again! Then look for contests
and rip it up!
The FMB World Tour 2010 is nearly fi nished.
What About 2011?
We want to improve lots of things of course.
Possibly we’ll add some events, more riders and
more partners. We want to upgrade the overall
prize fund and also optimize the judging with
FMBA judges who would get properly educated.
Then we want to spread our media output more
and more on TV!
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ISSUE #12 - 87 /92
METAL BIKES
PUNK FOR LIFE !
Writer:
Photography:
web:
sorry, no pix
too porn
Jonathan Borms
Jonathan Borms
www.metabikesbmx.com
Il y a beaucoup de mots pour expliquer ou définir Metal Bike… Mais je sais pas si ce serait
très courtois. Comment pourrais-tu décrire ta
compagnie et son esprit aux mamans et à leurs
enfants ?
De la même manière que je le ferais pour tout le
monde, c’est une compagnie fondée par des riders
qui construisent des vélos et des pièces pour
résister au street le plus trash, le trail, le park,
mais qui gardent un poids et une taille pour que
tout le monde puisse les rouler. Je ne fais pas que
designer des bikes, je les ride aussi. Par conséquent, ce ne sont pas des vélos conçus par des
businessmen de 50 ans.
Comment fais-tu pour trouver les riders les plus
dingues pour rejoindre le team ? Où les trouvestu ? Dans un bar après un concert 80’s-punkpsycho-rockabilly ? Dans la rue, sentant le Jack
Daniels ?
Ce sont tous des potes que j’ai rencontrés à travers
les sessions bmx. Ils viennent tous d’endroits un
peu différents.
Qu’est-ce qui est obligatoire pour devenir un
rider de chez Metal Bike ?
Il n’y a pas de règles, être juste toi-même, un mec
cool et un bon rider.
Qu’est ce qui est banni chez Metal ?
Ne sois pas un tueur d’axes.
Depuis les années et les années que je matte
des vidéos de bmx, je pense que les edits de
chez Metal sont les plus inattendues que je
puisse trouver. Normalement on attend des
nouveaux tricks, des flows, mais avec le team
nous sommes juste en attente de nouvelles sensations comme : “ Non... Il va pas faire ça,
noooon, pas là !!! “Ils sont comme des snowboarders qui se prennent une nouvelle montagne et risquent leur vie dans l’inconnu. Quand
vas-tu arrêter tes gars ?
Les gens disent qu’on est le team : “ Envoie du
gros ou rentre chez toi “… Et j’aime ça. On ap-
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précie de se faire des tricks sympas et d’un gros
niveau, mais nous ne sommes pas nécessairement
inventeurs de nouveaux tricks ou flips.
Combien de fois tes gars se sont tapés l’hôpital
cette année ?
Je sais pas exactement, mais beaucoup.
Comment tu vois ton team dans les prochaines
années ?
Si tout va bien pareil et faisant les même trucs !
Quand on voit une photo de vous tous ensemble,
ça ressemble un peu au retour des combattants
de la seconde guerre mondiale… Vous êtes tous
cassés. Qui est le roi des infirmières ?
Pas certains…
Vous ne roulez jamais de manière safe, même
si vous ridez vraiment très trash. Est-ce que la
sécurité signifie quelque-chose pour toi, ou estce un mot inconnu ? Pourquoi ce choix de pas
de frein / pas de protection ?
C’est chacun pour soi. Je porte parfois un casque
depuis mon dernier gros casse à la tête, mais la
plupart du team n’en porte pas.
Il y a de plus en plus de street, de dirt ou de
park en fixie ( 700c ou plus petit ) ou avec des
vtt. Comment vois-tu cet intéret de plus en plus
grand ?
Je pense qu’il y a plus de street, dirt et park pour
du 20”, mais ce n’est que mon opinion.
Pourquoi est-il si compliqué de vous voir sur
des contests ? Vous préférez rester dans votre
monde et rider pour vous-mêmes ?
On est simplement pas des riders de contests.
Dans le passé je l’etais. Dans les 90’s je roulais
sur les compets de street et de dirt ainsi que sur
les quatre premiers X-Games, les contests 2-Hip,
etc… J’ai arrêté après un certain temps.
Colt et Sean Burns étaient deux des riders principaux et icônes du crew. Ils te manquent ?
Colt était un pote de Sean, je ne l’ai rencontré
qu’un week-end. Sean et moi sommes toujours
potes, on a encore fait la fête ensemble il y a 15
jours aux X-Games à Los Angeles. Il n’y a aucun
drame.
Il y a quelque chose qui a changé depuis leur
départ ?
De nouveaux riders sont rentrés dans le team,
comme Travis Lyons et Austin McCabe.
Est-ce qu’un de vous est déjà sorti avec l’une
d’elles ?
Toutes nos copines deviennent des infirmières
pour nous quand il faut.
La musique et la culture psycho-punk est très
proche de Metal Bike, ce qui se voit bien dans
votre long métrage “Bone Deth “. Explique nous
cette grosse influence.
J’ai toujours été à fond dans la musique, et comme les autres membres du team, beaucoup d’entre nous ont joué ou jouent dans un groupe.
Est-ce facile de rouler torse nu avec une veste en
cuir cloutée et un jeans slim volé aux Cramps ?
A fond, juste porte ce que tu porterais si tu ne
roulais pas.
Comment décrirais-tu la tournée parfaite pour
Metal ?
Une bonne ville avec de bons spots et tout le crew !
Du bon temps.
Qui est le plus psychobilly de la bande ? Le plus
pochtron ? Le plus punk ?
On l’a tous été un jour.
Qui est le vieux rockab ?
Bein… Je suis plus vieux. Donc moi je pense ?
La phrase pour ta pierre tombale ?
Ce mec s’est défoncé pour vivre chaque moment
à fond et pour avoir le plus de fun.
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There are many words that I could use to explain or define Metal Bike… But I don’t think
it would be very courteous. How would you
define a company and its spirit to the kids and
their mummies?
The same way I tell anyone, it is a rider owned
company who makes bikes and parts designed to
hold up under hard street riding, trail riding, and
park riding, but still keeping them lightweight with
sizes to fit everyone. I not only design the bikes, I
also ride the hell out of them. Therefore, they aren’t
bikes being designed by 50 year old business
dudes.
And if you had to explain the reality to your
psycho friend?
DITTO
How do you find the craziest riders to join the
team? Where do you find them? In a bar after
a 80’s-punk-psycho-rockabilly gig? In the
streets with a smell of Jack Daniels?
They are all friends of mine I meet through riding
BMX with them. Kind of just meet them all kinds
of different places.
What is required to become a Metal Bike rider?
There are no rules, be yourself, be a cool dude who
is a good rider.
What is forbidden if you want to join the
crew?
Don’t be an axe murderer.
In the years and years that I’ve been watching
BMX tapes, I think the Metal’s edits are the most
unexpected we can find. Normally we’re waiting
for new tricks, new flows, but with the team we are
just waiting for a new sensation like “No… he won’t
do that, noooo wayyyy, not there! “. They are like
snowboarders who take new mountains and risk
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their life in the unknown. When will you stop your
guys? People have said things like we are the ‘Go
big, or go home’ team...and I like that. We like to
take cool style tricks to a higher level, we’re not
necessarily inventors of the new flip tricks.
How would you see your riders in a few
years?
Hopefully still at it, doing the same things!
You never ride safely in the vids, even if you
all ride very trash. Does security mean something to you, or is it an unknown word? Why
the choice of no-gears/ no brakes?
It’s each person for themself. I try to wear a helmet
sometimes due to my last bad head injury, but most
of my team does not.
There is more and more street, dirt or park
with fi xed gear (700c or smaller), or with
moutain-bikes. How do you view this bigger
and bigger interest?
I feel there is more street, dirt, and park stuff for
20 inch BMX, but thats my opinion.
Why is it so hard to find your guys in contests?
Do you prefer to stay within your world and
ride for yourself? Is it a will?
We just aren’t contest riders. In the past I was. All
through the 90s I rode dirt and street contests
along with the first four X-Games, 2-Hip meet the
street comps, etc. etc. I just got over it after
awhile.
Colt and Sean Burns were two of the main
riders and icons of the crew. They miss you?
Colt was a friend of Sean’s that I only met and hung
out with one weekend. Sean and I are still friends,
we just hung out in LA during the X-Games a
couple weeks ago. There is no drama here.
Did anything change since the departure?
A couple new riders on the team such as Travis
Lyons and Austin McCabe.
How many times did the crew go to the hospital this year?
Not sure, many times.
When we see pics of you all together, it looks like
a comeback of the World War 2 soldiers… You’re
all broken. Who’s the king of the nurses?
No clue
Did any of you date a nurse?
All of our chics become nurses for us at times.
Music and punko-psycho culture are really close
to Metal Bike, which can be seen a lot in your long
movie “Bone Deth”. Explain to us this massive
influence. I have always been into music, and like
a few other guys on the team, a lot of us either have
been in bands, or are in a band.
Is it easy to ride naked with a studded leather
jacket and a skinny pants stolen of the
Cramps?
Sure, just wear what you would wear if you weren’t
riding.
How would you describe the perfect tour for
Metal Bike?
A great city with great streets to ride with the whole
crew! Good times.
Who’s the biggest psychobilly in the crew ?
Anyone on any given day.
Who is the old rockab?
Well, I’m the oldest so I guess me?
Who’s the punk? The drunkard?
We all have been.
The sentence on your burial tombstone?
This dude pushed himself to live each to the fullest
and have the most fun possible.
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