L`écrivain italien Andrea CAMILLERI, père spirituel du commissaire

Transcription

L`écrivain italien Andrea CAMILLERI, père spirituel du commissaire
L’écrivain italien Andrea CAMILLERI,
père spirituel du commissaire
"Montalbano", est un arpenteur
infatigable de la Sicile et un authentique
héritier de Simenon.
Il nous attend à la fin du jour, sur la plage
de Vigàta, pour écouter ses récits entre
amis. Ce sera le prétexte à un voyage
imaginaire dont il devient le guide.
De sa voix envoûtante, Camilleri nous
emmène sur les routes de SA terre
sicilienne.
Un itinéraire jalonné de fables, d’extraits
de ses œuvres et de témoignages de
personnages inconnus sur une certaine
réalité d’aujourd’hui. Soit autant de
paraboles
de
l'âme
sicilienne
contemporaine, soit autant de miroirs de
la personnalité du dottore.
UN SICILIEN, UN VRAI
D'aucuns surnomment Andrea CAMILLERI le "Simenon italien". Père
spirituel du fameux commissaire "MONTALBANO" et arpenteur
infatigable de la petite histoire sicilienne, champion incontesté des bestsellers, farouche partisan du mouvement citoyen des 'Girotondi', il est
aussi un adversaire reconnu du Président du Conseil, Silvio Berlusconi.
Véritable coqueluche des médias, son autorité est sollicitée dès qu'il se
passe quelque chose en Sicile.
Après une carrière bien remplie comme réalisateur à la RAI, Camilleri
vient tardivement à l’écriture lors de sa retraite. Une nouvelle vie
commence pour lui.
Aujourd’hui, à 82 ans, il est devenu un authentique phénomène de
l'édition en Italie et en Europe. Un auteur véritablement populaire.
Ecrits dans un subtil mélange d'italien et de dialecte sicilien, ses livres
tant policiers que historiques se vendent comme des "panini".
Traduit en 23 langues, Andrea Camilleri s'impose comme un auteur
majeur de l’Europe méditerranéenne.
Car "Montalbano" ce n'est pas qu'un succès de librairie ou de série
télévisée ( 10 épisodes édités en DVD ) c'est aussi une analyse pointue de
la Sicile contemporaine et de ses mœurs. Des romans historiques qui
s’attachent aux destins extraordinaires de gens simples pour en faire des
héros ordinaires. En ce sens, Camilleri se pose en véritable héritier de
l'écrivain belge Georges Simenon.
Loin des clichés mafieux ou exotiques, Camilleri explore l'âme de ses
concitoyens insulaires avec la minutie du chroniqueur et la verve du
conteur. Une démarche intègre qui rend son œuvre passionnante pour le
plus grand public.
UNE RENCONTRE
Je ne m'étais jamais demandé quelle forme pouvait bien avoir l'eau jusqu'au jour où un petit livre
bleu du "Fleuve Noir" me fut offert. Il s'intitulait "La forme de l'eau". Sur la couverture, il y avait
une grande tache rouge sang et le portrait coupé d'un drôle de bonhomme avec de grandes lunettes
carrées. C'était l'auteur; un vieux sicilien à l'air malicieux : Andrea Camilleri. Mais ce qui retint
mon attention, c'était le sous-titre : "On vit et on meurt comme ça en Sicile". Dès la première page,
j'entrai dans l'univers du commisario Montalbano et j'eus la certitude que je n'en sortirais pas avant
longtemps.
Les œuvres originales de Camilleri, écrites en partie en dialecte sicilien, n'étaient pas encore à ma
portée. Alors, j'attendais les traductions françaises qui, heureusement pour le lecteur avide,
arrivaient avec la régularité d'un métronome. Livres historiques et polars s'alternaient au fil des
saisons et petit à petit Andrea Camilleri s'imposa dans les rayons de ma bibliothèque.
Bien sûr, j'aimais retrouver cette terre de Sicile qu'il décrit si bien mais par-dessus tout je me
sentais "in famiglia" avec ses personnages. A chaque page, je m'attendais à être invité par
Montalbano à la trattoria "San Calogero" ou chez sa bonne, Adelina, pour un festin d'arancini. Un
sentiment partagé (hélas pour moi) par un nombre grandissant de lecteurs; jusqu'à propulser
Camilleri en tête des ventes de livres en Italie. Le festin était devenu banquet national et j'avais
peur qu'il n'y ait plus de place pour moi per una cena tra amici (un dîner entre amis).
Pourtant, Camilleri a géré son succès avec la sagesse de l'âge. Ecrivain reconnu après une retraite
méritée comme réalisateur à la Rai, cette notoriété tardive semblait l'amuser. Il continua à écrire
avec régularité et qualité comme si de rien n'était, comme s'il était toujours Andrea Camilleri, "il
nonno" (le grand'père) !
D'un voyage en Italie à l'autre, j'avais toujours un Camilleri dans mes valises. J'avais même réussi
maintenant à dompter l'édition originale. L'incident "déclencheur" eut lieu quelques mois plus tard
en pleines vacances, c'était un 14 juillet. La canicule, l'afa comme on dit là-bas, dévastait le pays
et mordait la Sicile plus durement encore. Les journaux titraient "Una task force per la sete" ( Une
"task force" contre la soif ).
Le gouvernement était aux abois, la population assoiffée et La Repubblica donnait la parole à un
sicilien pas comme les autres : Andrea Camilleri. Même pour un sujet d'actualité, il posait son
regard distancié, curieux, attentif et finalement différent qui faisait toute la force de ses livres.
L'homme avait eu soif, il s'en souvenait; mais selon lui, l'eau ne manquait pas en Sicile. Le sujet
en devenait passionnant. L'eau prenait la forme d’un projet de documentaire.
Un ami journaliste m’a alors introduit dans l'antre du dottore. La rue porte le nom d'un fromage
célèbre, tout à-côté de studios radios de la Rai en plein centre de Rome. L'immeuble est un décor.
L'ascenseur digne d'un polar
C'est ici que vit un des auteurs les plus marquants d'Europe en toute simplicité. On entre chez un
artisan dans toute la noblesse du mot.
Immédiatement, le dottore me présenta le maître des lieux, San Calogero ! Ce saint Maure dont on
ne sait s'il est catholique ou païen. Deux statuettes veillent comme des sentinelles sur le bureau de
Camilleri et ne laissent pas le visiteur indifférent. Andrea Camilleri est né le jour de la fête de San
Calogero qui est donc son Saint patron et c'est qu'il en fier cet ancien communiste !
Je voulais faire un documentaire sur l'écrivain Camilleri. Le dottore s'endormait presque en
m'écoutant. Visiblement, l'homme n'avait aucune envie de parler de lui. Pourtant, l'idée d'un film
lui plaisait. Alors quoi ?
C'est ici que l'eau prit une nouvelle forme. En reparlant de cet article sur la sécheresse, le sujet du
film s'imposa naturellement. Nous allions parler de la Sicile, pas celle des autres, la sienne. L'œil
de Camilleri s'alluma et les histoires s'enchaînèrent. Il était devenu intarissable. J’écoutais
religieusement en prenant notes sur notes. Dans ce bureau, j’ai vraiment été le premier spectateur
du film. J'avais découvert un véritable conteur.
Les sujets étaient nombreux, trop nombreux. Il m'importait maintenant de faire le tri et de choisir
ceux qui nous révèleraient aussi l'âme de l'écrivain.
Pendant plusieurs mois, de nombreux "fax" ont voyagé entre Rome et Bruxelles et il nous aura
fallu quelques rencontres pour arriver à vous proposer le scénario du film que vous allez
découvrir.
Aujourd’hui Andrea Camilleri est octogénaire. Le temps file entre ses mots comme du sable blanc
sicilien. Il s'en rend compte. Cela préoccupe son œuvre et sa vie d'homme. Il a décidé de réserver
à ce documentaire une part de ce temps qui lui est si précieux.
Filmer, rendre vie à la Sicile de Camilleri est un superbe défi mais grâce au soutient du dottore et
ses conseils, la tâche devenait à portée de caméra. Bien sûr, ce sera un documentaire imaginaire
mais pourtant tellement réel. Comme dans les romans de Camilleri, le ton est simple, direct et
s'adresse au plus grand public.
Car ce qui fascine chez l'écrivain c'est la simplicité et en même temps l'intelligence du propos et
"Camilleri alla siciliana" aura la forme exacte de l'eau telle que la voit Camilleri.
.
André Buytaers
UN FILM
Ce documentaire se veut avant tout une rencontre avec la Sicile d’un conteur hors pair. De sa voix
profonde, Andrea Camilleri adore raconter des fables, des histoires, tout en captivant son
auditoire. Si cette nature transparaît dans son œuvre littéraire, elle explose littéralement lorsqu'on
se retrouve face à lui.
Sa silhouette « hitchcockienne » en impose immédiatement et c’est presque naturellement que l’on
se surprend à savourer ses paroles.
Alors, glissons-nous parmi ses amis et écoutons-le !
Toute l’œuvre de Camilleri baigne dans le clair obscur. C’est donc depuis son bureau plongé dans
la pénombre, persiennes entr’ouvertes laissant filtrer une chaude lumière de fin de journée que le
dottore Camilleri nous invite à partir pour un voyage imaginaire.
La voix éraillée par une cigarette omniprésente, il est le GUIDE de ce périple qui nous emmène
sur les chemins de traverse de SA terre sicilienne. Il nous fait visiter des splendeurs notoires (La
vallée des temples d’Agrigento, la Conca d’Oro, …) et des recoins connus de lui seul (la
campagne aride de son enfance, un champ de pistachiers, les ruelles de Porto Empedocle,…) qui
ont toujours une résonance dans son œuvre.
Quatre extraits choisis de ses romans illustrent ou viennent en contrepoint et nous donnent
l’occasion de connaître également son écriture.
Et puis, sur notre route, nous nous arrêtons aussi à la rencontre de « personaggi sconosciuti »
(personnages inconnus) tout à fait dans l’esprit de Simenon et de Camilleri. Nous laissons la
parole à des gens ordinaires (ménagère, berger, paysan, entrepreneur, plombier, prêtre,…) qui,
comme dans ses romans, sont d’authentiques héros. Des individus à l’avis tranché, à l’emportepièce, pertinent, contradictoire parfois mais toujours dans la langue, la gestuelle et la couleur de
cette âme humaine que le commissaire Montalbano ne cesse de sonder dans ses enquètes.
La lumière vive, blanche de la Sicile est presque éblouissante lors des aller-retours dans le bureau
de Camilleri plongé, lui, dans la pénombre. Un lieu où nous avons privilégié le gros-plan voire le
très gros-plan afin de renforcer l'intimité du conteur avec le spectateur.
André Buytaers
UNE VIE, UNE ŒUVRE
Andrea Camilleri naît en 1925 à Porto Empedocle (la Vigàta de ses romans), dans la
province d'Agrigente d'où est originaire Leonardo Sciascia. Fils unique d'une famille
apparentée à celle de Pirandello, il va poursuivre ses études à Palerme et c'est à cette
époque qu'il commence à rédiger des nouvelles pour des journaux et revues, activité
qu'il poursuivra pendant de très nombreuses années.
En 1949, il reçoit à Florence un prestigieux prix pour une pièce de théâtre Giudizio
a mezzanotte (Jugement à minuit). Sur le chemin du retour, relisant son texte, il en
est si peu satisfait qu'il jette l'unique exemplaire par la fenêtre du train. La même
année, il quitte la Sicile; cette île où il n'a jamais cessé, physiquement mais surtout
littérairement de revenir.
Commence alors ce qu'on pourrait appeler sa première carrière : metteur en scène.
Du théâtre à la télévision en passant par la radio, Andrea Camilleri consacrera sa vie
professionnelle à l'art dramatique. Ses adaptations de Pirandello feront autorité mais
c'est avec l'adaptation de Maigret pour la télévision italienne qu'il qu'il connaîtra la
célébrité.
Durant toutes ce années il continuera à écrire des nouvelles. Mais, malgré les
encouragements de son ami Sciascia, jamais de romans. "Dans la langue italienne,
dans l'italien des italiens, je n'ai jamais ressenti un élan assez long pour écrire un
roman, ce que j'avais à dire en italien se contenait toujours dans la forme de la
nouvelle".
C'est donc seulement en 1982, à 57 ans que Camilleri publie son premier roman "Un
filo di fumo" (Un filet de fumée) et il faudra attendre 1990 et sa réédition pour que
le succès vienne enfin.
Andrea Camilleri commence sa deuxième carrière d'écrivain à 65 ans !
Suivront alors une vingtaine de romans que l'on peut répartir en deux veines
distinctes. Dans la première, consacrée à la Sicile du passé, Camilleri trace son
propre sillon dans un genre que Sciascia a lui aussi exploré : le récit historique à
trame policière, bâti à partir d'un fait divers ayant laissé dans les archives une trace,
souvent ténue, énigmatique, mais toujours assez forte pour donner essor à
l'imagination.
La seconde est constituée par les aventures du commissaire Montalbano (en
hommage à son ami, l'écrivain espagnol Manuel Vasquez Montalban).
Des récits où Camilleri ne s'intéresse pas tant à la mafia qu' aux gens ordinaires.
« Montalbano doit beaucoup à Maigret : tous deux se heurtent constamment à la
duplicité d'une bourgeoisie dont la vie n'est paisible qu'en apparence ».
Et c’est vrai que Camilleri partage avec Simenon un regard singulier jeté sur les
humains : tendrement moqueur ou indulgent pour les humbles, férocement ironique
pour les puissants et leurs manigances.
Vigàta, cette cité imaginaire incarne à elle seule la Sicile : elle en a non seulement
les couleurs, la musique, l'odeur et le goût. Car lire Camilleri c'est mettre tous ses
sens en alerte ! Fin gastronome, Montalbano est lui-même imbattable sur l'art
d'accomoder le poisson – ce qu'il considère comme aussi important que de boucler
une enquète !
Les manières nonchalantes et peu orthodoxes de Montalbano sont bien celles de
Camilleri avec qui il partage tant de points communs : humour, désenchantement,
goût de la justice sociale,…
L'alchimie du succès de Camilleri tient également à la langue de son écriture. Elle
est représentative du très riche idiome constitué au fil des siècles par les Sicieliens
cultivés, au point de contact entre le dialecte populaire de l'île, la langue des autres
régions d'Italie ( l'italien officiel symbole de l'Etat central ) et les langues des
multiples conquérants ( grecs, byzantins, français, espagnols jusqu'aux américains
lors de la dernière guerre ).
Une gageure pour les traducteurs qui cependant n'ont pas reculé devant cette
difficulté puisque aujourd'hui l'œuvre de Camilleri est traduite en 23 langues.
UNE FICHE TECHNIQUE
Durée : 53’20“ - Format : 16 :9 - ß digital
REALISATION
POST-PRODUCTION SON
André BUYTAERS
IP4U
NARRATION
SONS additionnels
André BUYTAERS
Denise VINDEVOGEL
Henri MORELLE
ASSISTANTS REALISATION
Antonio BELLIA
Davide FICARRA
MUSIQUE
Ivan GEORGIEV
MONTAGE
Denise VINDEVOGEL
IMAGE
Sylvain FRADIER
Marco PASQUINI
Carmelo SCORDI
SON
Sandro BUTERA
Igor FRANCESCUTTI
MOYENS TECHNIQUES
France 3 Lille
Atelier de production
Anne-Marie ZAMPONI
Francis RICHARD
Dominique VANNESTE
ETALONNAGE
Nicolas STRASEELE
MONTAGE SON
Gervaise DEMEURE
Michaël FERRASSON
LECTURE TEXTES
Mathieu MOREAU
MIXAGE
Mathieu COX
TRADUCTIONS
Chantal LINDEN
PRODUCTION EXECUTIVE Italie
DEMETRA Produzioni
ASSISTANT Rome
Stéphane PENOUEL
DIRECTION DE PRODUCTION
Julie Delecocq
UNE COPRODUCTION
ImageCréation.com
Les productions du triton
Centre Wallonie Image Production
L’ archipel
RTBF
France 3
Collectivité Cor
CONFORMATION
MAIN FRAME FACILITIES
ASSISTANCE TECHNIQUE
Céline LAHURE
UN CARNET D’ADRESSES
PRODUCTION :
ImageCréation.com.com
Martine Barbé
00322 218 28 16
0032475266906
[email protected]
DISTRIBUTION :
Wallonie Image Production
Tél : 003243401040
FAX :003243401041
[email protected]
ventes-cba/[email protected]
EN SAVOIR PLUS :
Sur la diffusion :
www. ladeux.be
Sur l’auteur
www.bela.be
Sur Andrea Camilleri
www.vigata.org
Envie de télécharger la musique :
www.musiquepourimages.com

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