Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem

Transcription

Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem
REMBRANDT
ET
LA
NOUVELLE JERUSALEM
Juifs et Chrétiens à Amsterdam au Siècle d’or
du 28 mars au 1er juillet 2007
Rembrandt et la
Nouvelle Jérusalem
Juifs et Chrétiens à Amsterdam au Siècle d’or
Avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre
Exposition du 28 mars au 1er juillet 2007
au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Dans le cadre de la Saison néerlandaise en France
Avec le soutien de la Fondation Pro-MAHJ, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Direction
régionale des Affaires culturelles d’Île-de-France, ministère de la Culture et de la Communication, de
l’Institut Alain de Rothschild, de la Fondation Gulbenkian, de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas et de
personnes ou d’organismes ayant préféré garder l’anonymat.
COMMISSAIRES
Laurence Sigal-Klagsbald, commissaire
Alexis Merle du Bourg, commissaire-adjoint
SCÉNOGRAPHIE
Jean-François Bodin et Marc Vallet, Agence Bodin et Associés
SIGNALÉTIQUE
Alain Choukroun
CONCEPTION GRAPHIQUE
Doc. Levin
CONTACT PRESSE
Sandrine Adass
Téléphone : 01 53 01 86 67
Fax : 01 53 01 86 63
Mèl : [email protected]
En partenariat avec le Figaroscope,
France Culture et Métrobus
Sommaire
p. 4
Communiqué
p. 6
Parcours de l’exposition
p. 12
Autour de l’exposition
p. 14
Le catalogue de l’exposition
p. 15
Repères chronologiques
P. 19
Liste des prêteurs
p. 20
Bibliographie
p. 21
Informations pratiques
p. 22
Visuels disponibles pour la presse
Rembrandt et la
Nouvelle Jérusalem
Juifs et Chrétiens à Amsterdam au Siècle d’or
Exposition du 28 mars au 1er juillet 2007
Dans la continuité des célébrations autour du quatrième centenaire de la naissance de
Rembrandt, et dans le cadre de la Saison néerlandaise, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
présente Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem, Juifs et Chrétiens à Amsterdam au Siècle d'or.
L’exposition réunit plus de 190 pièces (peintures, dessins, estampes, objets d’art, manuscrits
et documents rares), dont cinq peintures de Rembrandt montrées pour la première fois en
France. Elle confronte un ensemble significatif d’œuvres du maître et de ses contemporains, à un
événement culturel et religieux d’une portée considérable : l’installation à Amsterdam, au
e
XVII siècle, dans un climat unique de tolérance, des communautés juives réfugiées de la
péninsule Ibérique et d’Europe centrale. Les Pays-Bas témoignent alors d’un puissant
phénomène d’« identification hébraïque » conduisant ses habitants à se penser comme les
nouveaux Israélites. Le monde juif et le monde chrétien réformé se rencontrent à Amsterdam,
« Nouvelle Jérusalem », tissant d’innombrables liens religieux et culturels. Fondatrice pour la
société juive moderne, cette communauté de « nouveaux chrétiens » convertis par force au
Portugal, mais restés secrètement fidèles au judaïsme, et devenus des « nouveaux juifs » à
Amsterdam, innove dans de nombreux domaines : organisation communautaire, représentation
de soi par l’image et l’archive, acculturation, inscription dans la cité.
L'exposition est délimitée chronologiquement par la vie de Rembrandt (1606-1669) qui recouvre,
peu ou prou, la période qui s'étend de l'établissement des juifs dans les Pays-Bas, à l'extrême fin
e
du XVI siècle, jusqu'à l'inauguration de la grande synagogue d'Amsterdam (1675). Un large
prologue est consacré à l'évocation du milieu social, intellectuel et artistique juif à Amsterdam afin
de mettre en valeur le dynamisme d'une communauté portée par le formidable essor économique
de la cité, et par le régime de libertés grâce auxquels elle a pu se développer. Certaines œuvres
de Rembrandt présentées, qu’il s’agisse de portraits ou de scènes d'histoire, portent les échos
des échanges et des débats qui s'établirent alors entre les communautés juive et protestante.
D'autres œuvres permettront des réflexions et des rapprochements inédits, notamment à travers
l'étude de la représentation de quelques épisodes de la Bible relatifs à l'élection, au salut du
peuple juif et au messianisme. Le renouveau de la lecture biblique, l’idée de l’imminence des
temps messianiques et l’attrait exercé par des personnalités juives exceptionnelles, tant dans le
champ intellectuel qu’économique, ont nourri une présence forte et inédite des juifs dans l’art et la
représentation. Une série d'œuvres peintes, dessinées et gravées (notamment l'intégralité des
estampes relatives à l'Ancien Testament) vient illustrer l'originalité du regard porté par Rembrandt
sur les juifs, et sa lecture novatrice et très singulière des Écritures. Cette singularité résulte peutêtre de liens privilégiés qu'il entretint avec des membres de la communauté séfarade
d'Amsterdam, au premier rang desquels figure le célèbre rabbin Menasseh Ben Israël.
Jusqu’à une période récente, des historiens de l’art, héritiers d’un influent corpus de textes des
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Jusqu’à une période récente, des historiens de l’art, héritiers d’un influent corpus de textes des
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e
et XX siècles, avaient encore tendance à « judaïser » l’œuvre de Rembrandt, et à voir, en
particulier dans maintes représentations d’hommes et de vieillards exécutées par l’artiste, des
portraits de juifs et de rabbins. Si l’on est aujourd’hui revenu de ce lieu commun simplificateur, les
échos dans l’art du maître de ses relations avec son environnement juif demeurent néanmoins
une question intéressante.
XIX
Ce projet, d’une envergure unique pour le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, a bénéficié de
l’aide de prestigieux musées, et en premier lieu de la participation exceptionnelle du musée du
Louvre, qui a accepté de prêter, pour la première fois, un ensemble d’estampes de Rembrandt
issues de la collection léguée par le baron Edmond de Rothschild. La Gemäldegalerie de Berlin et
le Kimbell Art Museum de Fort Worth, au Texas, ont consenti le prêt des peintures qui figurent
parmi les types juifs les plus convaincants de Rembrandt. L’admirable Disgrâce d’Aman, du
musée de l’Ermitage, de Saint-Pétersbourg, viendra clore le parcours. L’exposition présente
d’autres chefs-d’œuvre, parmi lesquels des peintures de Pieter Lastman, le maître de
Rembrandt, d’Arent de Gelder, son disciple le plus fidèle, et de Jan Victors. La description de la
fondation des communautés juives aux Pays-Bas a été rendue possible grâce aux fonds
patrimoniaux conservés à Amsterdam : au Joods Historisch Museum, à la Bibliothèque
universitaire d’Amsterdam, Bibliotheca Rosenthaliana, et à la bibliothèque Ets Haim / Livraria
Montezinos, en particulier. Diverses collections françaises publiques et privées contribuent à faire
de l’ensemble une exposition spectaculaire.
L’exposition est complétée par une série de manifestations dans l’auditorium (conférence, aprèsmidi d’étude, concerts), par des ateliers pédagogiques et des visites guidées. Elle est
accompagnée d’un catalogue publié en coédition avec Panama musées, de 352 pages avec
280 illustrations en couleurs, auquel ont contribué d’éminents spécialistes.
Laurence Sigal-Klagsbald, commissaire
Alexis Merle du Bourg, commissaire-adjoint
La collection Edmond de Rothschild
La collection Edmond de Rothschild conserve trois cent quatre-vingt-cinq estampes et dix-huit
dessins (dont deux sont aujourd’hui rejetés du corpus) catalogués sous le nom de Rembrandt. Cet
ensemble, dont la singularité repose sur l’excellence du choix, la rareté des états conservés, ainsi que
l’extraordinaire fraîcheur des pièces, est le fruit d’une campagne de recherches et d’acquisitions
menée durant une vie entière. Les premières estampes de Rembrandt qu’il posséda provenaient de la
succession de son père Jacob James de Rothschild. Au fil des grandes ventes publiques, telle la
célèbre vente à Paris en 1877 de la collection d’Ambroise Firmin-Didot où s’affrontèrent Eugène
Dutuit, le Duc d’Aumale et Edmond de Rothschild, le baron constitua cet ensemble singulier. Les
acquisitions furent aussi menées conjointement par des achats ponctuels.
Les estampes de Rembrandt présentées dans cette exposition exploitent presque tous les genres
gravés par Rembrandt : portraits, scènes de genre et scènes bibliques. Elles forment un ensemble
prestigieux appartenant au fonds réuni par le baron Edmond de Rothschild, dont la collection –
donnée le 28 septembre 1935 au musée du Louvre par ses héritiers – fut en partie constituée autour
de la figure déterminante du Maître.
Parcours de l’exposition
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Parcours de l’exposition
I. Être juif à Amsterdam au temps de Rembrandt
L’arrivée des juifs portugais à Amsterdam
Entre 1595 et 1600, des juifs originaires de la péninsule Ibérique s’établissent à Amsterdam : contraints de
vivre comme catholiques mais secrètement restés fidèles au judaïsme, ces conversos ou marranes, fuyant
l’Inquisition, espèrent trouver la sécurité au cœur de la république des Provinces-Unies, qui, la première en
Europe, reconnaît la liberté religieuse. Nombre de ces juifs sont en fait entrés au Portugal entre 1492 et
1496, chassés d’Espagne ; contraints d’accepter le baptême en 1497, une partie d’entre eux y demeure,
er
assurée par le roi Manuel I que les « nouveaux chrétiens » ne seront pas inquiétés pour leurs origines
religieuses. Mais l’instauration de l’Inquisition au Portugal en 1536 modifie radicalement la situation et les
« nouveaux chrétiens » sont soumis à une pression permanente. Dès lors, ils cherchent à gagner des lieux
où, même s’ils ne peuvent retourner au judaïsme, ils pourront néanmoins séjourner dans une tranquillité
relative, loin de la menace inquisitoriale.
L’organisation de la communauté et ses rabbins : la réinvention du judaïsme
Amsterdam va être le théâtre d’une renaissance atypique du judaïsme dans une Europe occidentale qui
n’accepte pas favorablement les juifs. Ces « Portugais » quittent la clandestinité et renouent avec la religion
de leurs pères, après plusieurs générations. Souvent ignorants des fondements du judaïsme, ils doivent
effectuer un véritable apprentissage religieux, réinventer un judaïsme dont ils ont été privés, réapprendre les
prières et les coutumes, se familiariser avec une langue qui leur a été interdite. Ils cherchent leurs modèles
auprès des communautés du pourtour méditerranéen, rejointes par ceux qui ont été expulsés d’Espagne en
1492, du Portugal en 1497, et par ceux qui ont fui les persécutions. Certains de ces « nouveaux juifs »
développent des points de vue hétérodoxes par rapport au judaïsme rabbinique, ce qui leur vaut parfois
d’être excommuniés par les autorités rabbiniques. Celles-ci doivent également lutter contre les influences
chrétiennes en développant une littérature polémique défensive vis-à-vis des thèses calvinistes.
Scènes de la vie et lieux juifs
À partir des années 1630, les juifs font partie du paysage amstellodamois ; badauds et curieux visitent
souvent les quartiers auxquels, mêlés au reste de la population, les juifs apportent des couleurs
particulières. Il est commun, notamment, de voir des non-juifs visiter les synagogues. De nombreux juifs
séfarades, dont quelques-uns des représentants les plus fortunés et les plus considérés de la communauté,
viennent s’établir dans la Sint Anthoniesbreestraat, rue bordée de hautes maisons bourgeoises où demeure
une importante colonie de marchands d’art et d’artistes renommés. Rembrandt s’y établit en 1639 et fait
l’acquisition d’une maison somptueuse sise au 4-6. Le cimetière juif d’Ouderkerk, ainsi que les lieux de culte
des communautés séfarades et ashkénazes établies à Amsterdam, deviennent assez vite des sujets
pittoresques pour les artistes. Au terme d’un fort développement de la communauté, la grande synagogue,
fruit de la fusion en 1639 de trois congrégations portugaises, est inaugurée le 2 août 1675. Cet évènement
coïncide avec la volonté des juifs portugais de donner plus de grandeur à leurs cérémonies et de les rendre
conformes aux canons du comportement élitiste des bourgeois d’Amsterdam.
Ludolph Backhuyzen
Vue d’Amsterdam
près de la
Haringpakkerstoren
Vers 1685
Musée de la Marine, Paris
Martin Engelbrecht
et Jeremias Wachsmuth
Temple des juifs
Entre 1730 et 1750
Musée d’art et d’histoire du
Judaïsme, Paris
La vie économique et culturelle
Amsterdam s’impose comme la première place bancaire, financière et commerciale d’Europe. Parmi les juifs
portugais qui y sont établis, on compte nombre de négociants participant activement à l’essor économique
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La vie économique et culturelle
Amsterdam s’impose comme la première place bancaire, financière et commerciale d’Europe. Parmi les juifs
portugais qui y sont établis, on compte nombre de négociants participant activement à l’essor économique
de la ville. Ils jouent notamment un rôle majeur au sein de la Compagnie des Indes et du grand commerce
avec les principaux centres d’échanges européens, avec le monde méditerranéen et les marchés coloniaux.
À Amsterdam même, ils font fructifier les branches de l’économie auxquelles on les laisse accéder, malgré
l’opposition des guildes : l’industrie de la soie, du sucre, du tabac et le négoce des pierres précieuses et du
diamant. La vie culturelle de la communauté juive d’Amsterdam n’a rien à envier à sa prospérité marchande.
La privation de livres dont les marranes ont souffert et leur absence de familiarité avec l’hébreu ont rendu
nécessaire une abondante édition de Bibles et de livres de prière et d’étude. L’imprimerie hébraïque devient
ainsi l’outil indispensable des retrouvailles avec le judaïsme et de l’édification de la nouvelle orthodoxie. La
poésie, le théâtre et la musique connaissent également une abondante production. Lieu de rencontre
privilégié d’un cercle de poètes, de musiciens et d’érudits distingués, le château de Muiden, situé à quelques
kilomètres d’Amsterdam, devient le lieu d’expression de la culture la plus raffinée. La passion effrénée pour
la peinture qui s’est emparée des Pays-Bas touche les « nouveaux juifs », qui deviennent pour la première
fois des consommateurs de peinture, voire des collectionneurs, répondant ainsi à la mode. Allant à
l’encontre des principes exprimés dans la Bible et renforcés par la littérature rabbinique, la représentation
figurée, autrefois condamnée comme un usage étranger, devient le signe de l’acculturation des juifs.
Certains d’entre eux inspirent des portraits à Rembrandt. Au sein du monde de la pensée et des arts se
distingue la figure du philosophe Baruch Spinoza. Né en 1632 à Amsterdam, il n’a que 24 ans lorsqu’il est
excommunié sans retour, soit bien avant la parution du Traité théologico-politique (1670), qui, quelques
années plus tard, donne corps à ses opinions hérétiques concernant le monothéisme juif et le caractère
révélé de la Bible. Dans l’Éthique, il développera l’idée que Dieu n’existe que philosophiquement, en
opposition complète avec la doctrine de la Providence, contestera la divinité de la Loi de Moïse et de
l’immortalité de l’âme.
II. Les juifs vus par Rembrandt
Prologue : les protestants et l’image
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L’avènement de la Réforme, au XVI siècle, s’accompagne d’une vive contestation du rôle de l’image. Cette
interdiction traduit un souci du respect de « l’honneur de Dieu », dont la nature divine ne peut être
circonscrite dans une image faite d’une matière corruptible. En plus d’être sacrilège, l’image, parce qu’elle
conduit à une confusion entre l’objet peint ou sculpté, et ce qu’elle rend visible, est accusée de pousser les
croyants à l’idolâtrie. Le bannissement de l’image trouve son fondement dans maints passages de l’Ancien
Testament, notamment dans le Décalogue adressé par Dieu à Moïse sur le mont Horeb : « Tu ne te feras
pas d’idole, ni aucune image de ce qui est dans les cieux en haut, ou de ce qui est sur la terre en bas, ou de
ce qui est dans les eaux sous la terre. » (Exode XX, 4-6 ; Deutéronome V, 8-10).
Bannie de la majorité des lieux de cultes, la production de peinture religieuse ne tarit pourtant nullement
dans les Provinces-Unies qui ont hérité de l’une des plus solides traditions picturales européennes, celle des
anciens Pays-Bas, et pour laquelle le goût ne se dément pas.
Anonyme
Don Antonio Lopes Suasso
Vers 1670
Historisch Museum, Amsterdam
Job Berckheyde
Vue intérieure de
la Bourse d’Amsterdam
Vers 1668-1675
Museum Boijmans van
Beuningen, Rotterdam
Les juifs dans les Évangiles
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Les juifs dans les Évangiles
En 1629, Rembrandt produit dans son atelier de Leyde un étonnant tableau représentant un Judas si
déchiré par le remords qu’il suscite la compassion (Judas rendant les trente deniers). L’approche narrative
mise en œuvre ici sera reconduite dans l’illustration de plusieurs scènes de la vie du Christ. Dans Le Christ
devant Pilate (1636), qui constitue une charge violente contre les scribes et les prêtres, assez férocement
caricaturés, Rembrandt semble hériter d’une tradition iconographique nordique au sein de laquelle les juifs,
souvent dotés de visages aux traits disgracieux (chez Dürer notamment), sont désignés comme les
responsables de la mise à mort du Christ. Pourtant, vingt ans plus tard, quand il illustre le même thème
dans Ecce Homo, Rembrandt s’émancipe nettement de cette tradition. De manière générale, l’œuvre
biblique de Rembrandt témoigne, pour la première fois, d’un certain respect à l’égard du judaïsme. Les
pharisiens y font rarement l’objet de représentations caricaturales et leur aspect ne diffère guère de nombre
de personnages orientaux qui peuplent les compositions du maître. Celui-ci se place dans la tradition qui
insiste davantage sur la continuité entre la nouvelle et l’ancienne Loi que sur la rupture (La Prédication du
Christ, 1647-48 ; Jésus parmi les docteurs, 1652 ; Présentation au temple, 1654). Particulièrement
audacieux d’un point de vue formel, le Christ en buste de 1656 nous offre un contre modèle aux Christ à la
peau et aux cheveux clairs que la tradition nordique nous a livrés. Cette figure brune est le fruit de la
démarche d’un artiste qui aurait peint son tableau « d’après un modèle vivant » choisi dans son voisinage,
parmi les habitants juifs du quartier.
Portraits et tronies
Jusqu’à une période récente, des historiens de l’art, héritiers d’un influent corpus de textes publiés entre le
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XVIII et le xx siècle, ont eu tendance à « judaïser » l’œuvre de Rembrandt. Se fiant à des indices tels que la
physionomie, la tenue vestimentaire, la longue barbe, ou encore le couvre-chef de certains hommes et
vieillards exécutés par le maître, ils virent dans ces représentations des portraits de juifs et de rabbins. C’est
ainsi qu’un personnage coiffé d’un haut bonnet incarna le philosophe juif Philon d’Alexandrie (« Philon le
juif », vers 1637), ou qu’un vieil homme flanqué d’un bonnet rouge fut identifié comme le rabbin ashkénaze
Moïse Ribkes (Vieil homme dans un fauteuil, vers 1655). Une autre œuvre, Juifs dans la synagogue, met en
lumière la simplification qui a conduit les critiques d’art à voir systématiquement dans les vieillards vêtus de
longs manteaux et d’aspect miséreux, des juifs ashkénazes réfugiés à Amsterdam, fuyant les horreurs de la
Guerre de Trente ans et les massacres des cosaques, les distinguant soigneusement des juifs portugais
auxquels Rembrandt prête une allure digne. Le cas du majestueux Vieillard à la barbe carrée et au bonnet
fendu de 1640 est remarquable dans la mesure où ici, ce furent les juifs eux-mêmes qui judaïsèrent
l’œuvre : en 1730, les membres de la communauté juive d’Amsterdam se servirent en effet de cette gravure
de Rembrandt ne présentant a priori aucun signe de judéité, pour produire un portrait posthume du rabbin
Abraham Berliner, qui n’avait pas pu (ou pas voulu) être portraituré de son vivant. Si la judaïté de toutes ces
figures a été remise en cause ces dernières années, deux tableaux présentés dans l’exposition, ont pourtant
résisté au processus de « déjudaïsation » de l’œuvre de Rembrandt : Jeune Juif (1645-50), Jeune Juif en
buste (1663).
Atelier de Rembrandt
Vieil homme dans un fauteuil
ou Vieil homme au bonnet rouge
Vers 1655
Gemäldegalerie, Berlin
Rembrandt
Christ en buste
1655-1656
Gemäldegalerie, Berlin
III Rembrandt et ses contemporains interprètes de l’Ancien
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Testament
L’identification hébraïque
La montée du protestantisme encourage un retour aux Écritures, et en particulier à l’Ancien Testament, qui
n’est plus seulement considéré, contrairement aux thèses défendues dans le monde catholique, comme une
préfiguration du Nouveau Testament, mais lu pour lui-mê me. En redécouvrant l’Ancien Testament, les
protestants s’identifient à ce peuple hébreu à la conquête de son autonomie, qui se libéra de l’esclavage
d’un pharaon incarnant le monde idolâtre. Les habitants des Provinces-Unies, au premier chef ceux ayant
adhéré aux différents courants de la Réforme et particuliè rement les calvinistes, s’emparent de cette histoire
comme d’une grille de lecture pour représenter leur conquête de la liberté contre le royaume d’Espagne. Le
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Jérusalem
Les Protestants à la recherche d’Israël
Modèle auquel s’identifient les habitants des Provinces-Unies en pleine ferveur patriotique, l’Ancien
Testament est également une référence pour le monde chrétien réformé, qui, en proie aux idées
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millénaristes dès le début du XVII siècle, attend fébrilement la seconde arrivée du Christ et son règne de
mille ans sur terre. Quelques exemples, au sein de l’exposition, attestent de cette « recherche d’Israël” : le
portrait d’un pasteur tenant inclinée la plus belle édition de la Bible réalisée par l’imprimeur et éditeur
Menasseh Ben Israël, ouverte à la page de titre hébraïque ; une magnifique bible élaborée conjointement
par des juifs et des protestants ; une affiche représentant la maquette du Temple de Jérusalem. C’est un
rabbin surnommé Templo qui, à la demande des protestants, en établit les plans à partir des sources
bibliques et rabbiniques, en vue de l’avènement messianique tant attendu. Elle devient une véritable
attraction aussi bien pour les protestants que pour les juifs, tant millénarisme et messianisme convergent et
se développent parallèlement. En 1644, un juif portugais, Antonio de Montezinos, arrivant d’Amérique à
Amsterdam, affirme y avoir rencontré des descendants des Dix Tribus Perdues d’Israël, dont on sait que la
redécouverte est le préalable à la venue du Messie. Menasseh Ben Israël consacre son ouvrage le plus
connu, Espérance d’Israël (1650), à ce récit. Il y défend les croyances messianiques juives auprès des
chrétiens. Qu’il soit authentique, une affabulation ou un délire de l’imagination, le récit de Montezinos et la
réaction de Menasseh Ben Israël auront un fort retentissement sur les attentes des juifs portugais, dont
l’espérance messianique culminera avec l’annonce de la révélation de Sabbataï Tsevi.
Le messianisme juif et Sabbataï Tsevi
Jérusalem, 1665. Sabbataï Tsevi, rabbin illuminé, se proclame Messie. Missives et lettres annonçant la
bonne nouvelle se répandent et la rumeur enfle dans toutes les communautés juives, notamment en Europe
occidentale. Des juifs se mettent en route de tous les pays pour accueillir le Messie à Jérusalem. De retour à
Smyrne, sa ville natale (Turquie), Sabbataï Tsevi prononce l’abrogation de la Loi et se livre à des actes
hérétiques ainsi qu’à des comportements extravagants. Un nouveau rituel est mis en place, les jours de
deuil sont remplacés par des réjouissances. Arrêté par le Sultan, il accepte la conversion à l’islam qui lui est
« proposée » comme issue, entraînant à sa suite certains de ses fidèles, et laissant le monde juif dans le
désarroi. L’ampleur du sabbatianisme en fait le mouvement messianique le plus important de l’histoire juive
depuis la destruction du deuxième Temple. Il touche l’intégralité du monde juif, du Yémen à la Hollande, et
de la Russie au Maroc. Sabbataï Tsevi a rallié à lui des populations éprouvées par de nombreux
traumatismes : expulsions d’Espagne et du Portugal, conversions forcées, exils, massacre de 200.000 juifs
perpétré en Pologne par les cosaques (1648), persécutions liées à la Guerre de Trente Ans... À travers le
prisme des idées kabbalistiques de rédemption du monde, ces événements dramatiques ont été perçus
comme les douleurs de l’enfantement du Messie. L’exposition présente plusieurs pièces témoignant de cette
effervescence, notamment une des nombreuses lettres d’allégeance en faveur du prétendant messianique,
émanant d’une école talmudique d’Amsterdam ; des livres de prières pénitentielles et méditatives (tiqqunim),
devant être lues pour “réparer“ et amender le monde, édités tout spécialement en 1665-66. Certains de ces
livres portant des chronogrammes relatifs à la révélation de Sabbataï, sont retirés de la circulation ou
amendés après sa conversion. Les protestants s’intéressèrent de très près au mouvement sabbatéen ; une
des sources les plus fiables le concernant est le récit du pasteur Thomas Coenen, envoyé à Smyrne pour
étudier la figure du faux messie.
Cornelis Janssens van Ceulen II
Portrait du révérand Gualterus Boudaan
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Menasseh Ben Israël et la fin des temps
Issu d’une famille de marranes portugais, Menasseh Ben Israël (1604-1657) devient rabbin dès l’âge de dixhuit ans. En 1626, il fonde la première imprimerie hébraïque à Amsterdam. Sa double culture européenne et
hébraïque en fait rapidement un érudit internationalement renommé. Les juifs, comme les chrétiens, le
consultent sur des questions aussi bien d’ordre moral que théologique : le petit traité De Termino Vitae
(1639), présenté dans l’exposition, n’est autre qu’une réponse à la lettre d’un médecin protestant
l’interrogeant sur la doctrine de la prédestination chez les juifs. L’admiration dont bénéficie Menasseh Ben
Israël dans les milieux chrétiens favorise sa mission d’inlassable défenseur de la religion juive et de la
restauration des juifs dans leurs droits. Dans son adresse à Cromwell, notamment, il milite pour la
réadmission des juifs en Angleterre, dont ils ont été expulsés en 1290. Pour mieux souligner la nécessité de
leur réintégration dans les pays desquels ils ont été bannis, il convoque les thèses millénaristes et
l’argument théologique prônant la dispersion des juifs dans le monde entier comme préalable à l’avènement
du Messie. Rembrandt eut des liens avec Menasseh Ben Israël, dont il fit le portrait (1636). Il illustra Piedra
Gloriosa (1655), ouvrage dans lequel l’artisan du dialogue judéo-chrétien s’empare du Livre de Daniel
comme support pour penser la fin des temps, et dont la conception demeure un événement dans l’histoire
du livre juif. Pour la première fois, un artiste chrétien est requis par un rabbin pour illustrer un livre dont le
sujet, de surcroît, touche à la plus profonde des croyances juives, et constitue la pierre d’achoppement des
théologies chrétiennes et juives s’affrontant sur la question du Messie. Tout à fait surprenante, dans un
contexte juif comme protestant, est la représentation de Dieu sous les traits d’un vieillard. Cette figure
disparaît pourtant dans certaines éditions. Menasseh Ben Israël aurait-il récusé les eaux-fortes de
Rembrandt, comme le laissent supposer les historiens ? Des critiques d’art ont d’autre part cru percevoir les
échos des échanges entre les deux hommes dans Le Festin de Balthazar (1639) et dans Faust (vers 1652).
Conclusion : Le triomphe de Mardochée,
une lecture patriotique, une lecture juive
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Au V siècle avant l’ère chrétienne, dans l’antique Suse, Aman, vizir du roi de Perse Assuérus, décide
l’extermination de tous les juifs. Sur la prière de son oncle Mardochée, la reine Esther plaide la cause de son
peuple auprès de son époux Assuérus, auquel elle a dissimulé ses origines. Les juifs mènent alors une
bataille victorieuse contre Aman et ses fils, qui sont pendus. Rembrandt thématise cet épisode du Livre
d’Esther, particulièrement en vogue en Hollande à cette époque, à plusieurs reprises, notamment dans le
célèbre tableau La Disgrâce d’Aman (vers 1665), ou encore dans La grande mariée juive (1635), en qui
certains historiens de l’art ont cru identifier Esther. Dans la gravure Le Triomphe de Mardochée (vers 1642),
Rembrandt dépeint l’accueil du héros biblique par une foule extrêmement enthousiaste. Cette eau-forte
reflète l’identification des Provinces-Unies à la figure du noble Mardochée et surtout à celle d’Esther.
Comparée pendant des siècles par les chrétiens à la Vierge couronnée, médiatrice auprès du Christ au Jour
du Jugement dernier, Esther est érigée par la jeune nation hollandaise en véritable héroïne patriotique
sauvant son peuple de l’ennemi. Pièces de théâtre, discours et portraits à son effigie la célèbrent. Cette
adhésion est partagée avec une ferveur toute particulière, et pour d’autres raisons, par les juifs portugais. Ils
font de l’Espagne catholique l’ennemi ayant juré la perte du peuple juif, tandis que Menasseh Ben Israël se
présente comme un nouveau Mardochée, capable de le sauver et de hâter la rédemption. La nécessité pour
Esther de dissimuler sa judéité anticipe le sort des marranes ayant du se convertir pour rester en vie. De
nouveau, juifs et chrétiens se retrouvent autour du même récit.
Rembrandt
Portrait d’un homme,
Menasseh Ben Israel
1636
Musée du Louvre, Paris
Rembrandt
Le Triomphe de Mardochée
Vers 1642
Musée du Louvre, Paris
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Autour de l’exposition
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Conférence
Jeudi 3 mai 2007 à 19 h
REMBRANDT ET LA NOUVELLE JERUSALEM
par Laurence Sigal-KLagsbald, et Alexis Merle du Bourg, commissaires de l’exposition.
> Ouverture exceptionnelle de l’exposition jusqu’à 21 h
Les commissaires de l’exposition reviennent sur les thèmes qu’ils ont voulu mettre en évidence et sur
l’approche spécifique qu’ils ont bâtie ; ils traiteront notamment de l’événement que constitue l’édification des
communautés juives à Amsterdam, et du rapport inédit à l’art instauré en milieu juif ; ils examineront les
« rencontres » réelles ou supposées dont l’œuvre de Rembrandt et de quelques uns des artistes dont il fut
proche, peuvent témoigner.
n
Après-midi d’étude
Dimanche 3 juin 2007 de 15 h à 18 h 30
JUDAÏSME ET PROTESTANTISME AU MIROIR DE L’IMAGE
e
DANS LA HOLLANDE DU XVII SIECLE.
Avec la participation de : Richard Y. Cohen, Université hébraïque de Jérusalem, Olivier Christin, Université de Lyon II,
Alexis Merle du Bourg, chercheur indépendant, commissaire-adjoint de l’exposition, Gérard Nahon, directeur d’études
honoraire à l’EPHE, Laurence Sigal-Klagsbald, directrice du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, commissaire de
l’exposition, Michael Zell, Boston University.
Amsterdam fournit un brillant modèle de modernité pour le monde juif, modernité dont les rapports inédits à
l’art et à la représentation constituent le signe même. C’est là que, pour la première fois, une communauté
juive entreprend à la fois de se faire représenter et se prend pour objet d’observation, rejoignant en cela
e
l’attitude de la Hollande du XVII siècle qui fit de l’art un outil à la fois mémorial et de démonstration. Le retour
à l’Ancien Testament et les positions de la Réforme en matière de représentation d’une part, le détour forcé
par le catholicisme opéré par ceux qui, à Amsterdam, devinrent des « nouveaux-juifs » et la remise en cause
de l’interdit de la représentation d’autre part, ont conduit à l’élaboration d’une iconographie inédite et
novatrice. La rencontre au cours de laquelle interviendront historiens et historiens de l’art, permettra
d’étudier à travers les images produites au sein de ces milieux respectifs, l’évolution des cultures
religieuses, des lectures du texte biblique ainsi que le rapport à la société dans laquelle ils s’inscrivent.
Après une présentation du contexte historique, il sera question de l’émergence du portrait dans les cercles
religieux, des représentations de la Bible et de leurs sources, et de la réception des œuvres de Rembrandt.
n
Concerts
Dimanche 4 mars 2007 à 16 h
ESTHER, OU LE SALUT D’ISRAËL PAR ESTHER
Oratorio en langue hébraïque
Livret de Jacob Raphaël Saraval (1707-1782)
Musique de Cristiano Giuseppe Lidarti (1730-1793)
Ensemble Le Tendre Amour :
María Hinojosa, soprano ; Adrián Schvarzstein, conteur ; Kathryn Elkin, hautbois baroque ; Adriana Alcaide, violon
baroque ; Sébastien Perrin, flûte traversière baroque ; María Sanchez, violoncelle baroque ; Esteban Mazer, clavecin
Découverte en 1997 à Cambridge par Richard Andrewes, bibliothécaire de l’université, la partition en langue
hébraïque Ester a été identifiée en 1998 par le musicologue Israël Adler. Le compositeur en est l’ItaloViennois C. G. Lidarti, un chrétien connu pour des œuvres en hébreu composées pour la communauté juive
portugaise d’Amsterdam, dans les années 1770.
12
L’ensemble Le Tendre Amour se propose de fêter ce Pourim de l’année 5767, en accompagnant la lecture
de la megillah d’Esther, de la musique laissée par Lidarti.
En prélude à l’exposition « Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem »
En partenariat avec Atelier von Nagel
Jeudi 10 mai 2007 à 20 h
UN SALON DE MUSIQUE AU TEMPS DE REMBRANDT
Récital de Bob van Asperen, clavecin
Depuis l’obtention de son diplôme de soliste en 1972 à Amsterdam, Bob van Asperen a été le compagnon
de musique de tous les maîtres du baroque : Gustav Leonhardt, Frans Brüggen, Sigiswald Kuijken.
Curieux, érudit, il est très sensible à la peinture. Le récital qu’il nous propose aurait pu se dérouler
dans le grand salon du château de Muiden. Plus qu’à une reconstitution, c’est à un partage et à une
découverte musicale que nous convie ce claveciniste inclassable.
En partenariat avec Atelier von Nagel
n
Visites guidées
Dimanches 15 avril, 13 mai et 17 juin 2007 à 15 h
Mardis 24 avril et 29 mai 2007 à 15 h
VISITES INDIVIDUELS ADULTES
par Raphaëlle Laufer-Krygier, et Déborah Sicsic, conférencières
n
Ateliers pédagogiques
Dimanche 29 avril et 17 juin 2007 à 11 h
Mercredi 9 et 30 mai 2007 et 13 juin 2007 à 14 h
L’ATELIER DE REMBRANDT (7-12 ANS)
Dimanche 27 mai 2007 et 17 juin 2007 à 14 h
L’ATELIER DE REMBRANDT (ADULTES)
En explorant des détails minutieux de l’œuvre gravé de Rembrandt, les participants s’imprègnent de la
vision de l’artiste sur la Bible. À travers son regard, ils pénètrent dans l’atmosphère d’Amsterdam,
« Nouvelle Jérusalem », et le quotidien de ceux qui la peuplent. Ensuite, ils sont invités à graver à la pointe
sèche leur propre planche, qu’ils imprimeront sur papier.
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Le catalogue de l’exposition
« Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem »
Publié en coédition par le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et Panama musées
352 pages, 280 illustrations en couleurs, format 22 x 28 cm : 49
Extraits du sommaire
n
Préface
n Introduction
Laurence Sigal et Alexis Merle du Bourg
n Rembrandt dans la collection du baron Edmond de Rothschild
Pascal Torres Guardiola
n Les juifs portugais de la Jérusalem du Nord
Yosef Kaplan
n La réception des Antiquités Judaïques de Flavius Josèphe dans la peinture
e
e
d‘histoire hollandaise aux XVI et XVII siècles
Christian Tümpel
n Les inscriptions hébraïques dans l’œuvre de Rembrandt, un procédé ingénieux
Mirjam Alexander-Knotter
n Esquisse d’un portrait de Menasseh Ben Israël à travers quelques dédicaces
Henry Méchoulan
n
Catalogue des œuvres exposées
n Controverses autour de Rembrandt
Albert Blankert
n
Chronologie
n
Bibliographie
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Repères chronologiques
1566-68 : Début du soulèvement politique et religieux des Pays-Bas contre Philippe II d’Espagne.
Guillaume d’Orange, alors le prince le plus puissant des Pays-Bas, prend la tête d’une partie de
la noblesse et du peuple révoltés. Jusqu’à sa mort en 1584, il sera le promoteur inlassable d’une
tolérance religieuse et de l’unité des Pays-Bas méridionaux et septentrionaux.
1579 : Union d’Utrecht : formation de la République des Provinces-Unies
1578 : Adoption de la Réforme à Amsterdam.
1595 : Début supposé de la présence juive à Amsterdam.
1602 : Constitution de la première communauté séfarade d’Amsterdam, Beth Yaakov.
1603 : Les autorités municipales d’Amsterdam reconnaissent aux commerçants juifs espagnols et
portugais le droit de pratiquer leur religion en privé.
1606 : Naissance à Leyde de Rembrandt (15 juillet), neuvième de dix enfants (ou plus) de
Harmen Gerritszoon van Rijn (1568-1630), meunier aisé et de Neeltgen Willemsdr van Zuybroeck
(1568-1640), fille d’une prospère famille de boulanger.
1608 : Fondation de la deuxième congrégation sépharade, Neveh Shalom.
1609 : Signature de la Trêve de douze ans avec l’Espagne ; ce traité constitue une
reconnaissance de facto de la République hollandaise.
1613-1619 : Le jeune Rembrandt fréquente la Latijnse Scool, l’école latine, de Leyde.
1614 : Création de Beth Israel, dirigée par Joseph Pardo ; établissement du cimetière
d’Ouderkerk ; pogrom contre les juifs de Francfort ; 164 familles sont dénombrées à Amsterdam.
1616 : La Charte municipale d’Amsterdam reconnaît la présence de la nation juive, n’impose
aucune législation particulière, mais interdit aux juifs le prosélytisme et les relations charnelles
avec des chrétiennes. Les juifs sont toutefois exclus des guildes d’artisans et de marchands.
1618 : Création de la troisième communauté Bet Israel.
1620 : Rembrandt fréquente quelques mois la section littéraire de l’université de Leyde.
Arrivée des premiers juifs allemands réfugiés à cause de la Guerre de Trente ans.
1621: Début de trois années d’apprentissage chez le peintre leydois italianisant Jacob Isacszoon
van Swanenburgh (1571-1638).
Fin de la Trêve de douze Ans ; reprise de la guerre avec l’Espagne ; fondation de la Compagnie
hollandaise des Indes occidentales, pour développer les échanges commerciaux avec l’Amérique
du Nord et du Sud, d’une part, et avec la côte africaine, d’autre part.
1624 : Rembrandt fréquente à Amsterdam, pendant environ six mois, l’atelier de Pieter Lastman
(1583-1633), peintre d’histoire très renommé, qui avait été en contact, en Italie, avec le Caravage
(1573-1610) et son entourage. Rembrandt se familiarise avec l’art d’Hercule Seghers,
d’Elsheimer (1579-1610), Honthorst (1590-1656) et Baburen (1594-1624).
Retour de Rembrandt à Leyde, où il achève peut-être son apprentissage chez Joris van
Schooten (1587-1651) ; il ouvre peu après son propre atelier, comme peintre indépendant, chez
ses parents, dans la Weddesteeg.
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1625 : Première œuvre datée de Rembrandt, La Lapidation de saint Etienne (Lyon, musée des
Beaux-Arts).
1626 : Rembrandt partage son atelier avec son ami Jan Lievens (1607-1674), ancien élève de
Lastman, qui l’initie à l’art de la gravure. Les deux jeunes artistes travaillent en étroite
collaboration.
1628 : Rembrandt accueille Gérard Dou (1613-1675), son premier élève, dans son atelier pour
trois ans, signe ses premières gravures datées et commence la suite de ses autoportraits.
1627 : premier livre hébraïque imprimé par Menasseh Ben Israël (livre de prières).
1631 : Rembrandt s’installe à Amsterdam, ville florissante et cosmopolite. Il loge et travaille dans
la Sint’Anthoniesbreestraat, chez le marchand de tableaux et éditeur Hendrick van Uylenburgh
(1587-1661). Celui-ci avait joint à sa galerie d’art une « académie » formant de jeunes artistes.
1632 : Rembrandt, qui est devenu un portraitiste reconnu, reçoit sa première commande
importante : La Leçon d’anatomie du professeur Nicolaes Tulp (La Haye, Mauritshuis).
Pour répondre à une demande du stadhouder Frederick Hendrik, le jeune artiste commence à
peindre les premières scènes d’une suite sur La Passion du Christ.
Naissance à Amsterdam du philosophe Baruch Spinoza (1632-1677), fils de négociants d’origine
juive portugaise ; publication de la première partie du Conciliador de Menasseh Ben Israël.
1633 : Rembrandt commence à signer ses œuvres de son seul prénom, à l’exemple des maîtres
italiens comme Léonard (1452-1519), Michel-Ange (1475-1564), Raphaël (1483-1520) et Titien
(vers 1488-1575).
1634 : Rembrandt épouse Saskia van Uylenburgh (1612-1642), riche orpheline d’un influent
bourgmestre de Leeuwarden, ce qui lui confère une nouvelle position sociale. Saskia sera jusqu’à
sa mort, en 1642, le modèle favori du peintre. Rembrandt est reçu bourgeois de la ville
d’Amsterdam et devient membre de la guilde de Saint-Luc.
1635 : Rembrandt s’installe dans la Nieuwe Doelenstraar, sur l’Amstel, au cœur d’Amsterdam ; il
commence à faire travailler de nombreux élèves dans son atelier, parmi lesquels Ferdinand Bol
(1616-1680) et Govaert Flinck (1615-1660) ; il achève Le Sacrifice d’Abraham, grande toile
souvent considérée comme représentative de la phase « baroque » de son évolution stylistique.
Création d’une communauté ashkénaze.
1636 : Rembrandt peint ses premiers paysages.
1639 : Fortement impressionné par le Balthazar Castiglione de Raphaël, et le portrait de l’Arioste
de Titien, Rembrandt réalise son Autoportrait gravé et son Autoportrait peint (National Gallery,
16
1642 : Mort de Saskia à l’âge de 30 ans ; Rembrandt achève La Ronde de nuit, portrait de groupe
de l’une des six compagnies d’arquebusiers formant la Garde municipale de la ville ; pour
s’occuper de son fils Titus, il engage comme gouvernante Geetje Dircks, qui devient bientôt sa
maîtresse.
Acquisition d’un cimetière par les ashkénazes à Muiden.
1642-49 : Rembrandt grave La Pièce aux cent florins, dont le titre en lui-même témoigne de la
célébrité du graveur ; Carel Fabritius (1622-1654) et Samuel van Hoogstraeten (1627-1678)
travaillent dans l’atelier du maître ; l’intérêt que Rembrandt porte au paysage s’accroît, aussi bien
en gravure qu’en peinture.
1646 : Commande de deux scènes de l’enfance du Christ, une Adoration des bergers (Munich,
Alte Pinakothek) et une Circoncision (perdue), par le stathouder Frederik Hendrik ; Rembrandt
achève La Sainte Famille au rideau (Kassel), œuvre intime et recueillie dont la célébrité repose
en grande partie sur le fascinant motif du rideau en trompe-l’œil.
1647 : Rembrandt exécute un portrait gravé du médecin juif Ephraïm Bueno.
1648 : Geertje Dircks fait citer Rembrandt en justice pour rupture de promesse de mariage. Le
magistrat ne retiendra pas ce chef d’accusation mais ordonnera à Rembrandt de verser une
pension importante à son ancienne gouvernante.
Paix de Münster. L’Espagne reconnaît l’indépendance des Provinces-Unies.
Arrivée des juifs de Pologne après les massacres des cosaques de Chmielnitski.
1649 : Rembrandt entame une longue liaison avec Hendrickje Stoffels, une jeune servante âgée
de vingt-trois ans, entrée dans la maison du maître en 1647 comme ménagère. Jusqu’à sa mort
en 1663, Hendrickje devient le modèle favori du peintre.
1650 : Rembrandt reçoit un nouvel élève, Willem Drost (1633-1663 ?).
Parution de L’Espérance d’Israel de Menasseh Ben Israël.
1650 : Rembrandt reçoit un nouvel élève, Willem Drost (1633-1663 ?).
Parution de Nishmat Hayyim de Menasseh Ben Israël, un traité sur l’immortalité de l’âme.
1652 : Aristote avec le buste d’Homère (New-York, Metropolitan Museum), commande d’un noble
de Messine, don Antonio Ruffo (1610-1678), pour qui Rembrandt réalise deux autres peintures,
un Homère et un Alexandre le Grand. Rufo fera l’acquisition, en 1669, d’un ensemble de 189
eaux-fortes du maître.
1654 : Les Trois Croix (retravaillée vers 1661), majestueuse planche réalisée entièrement à la
pointe sèche ; ayant dépensé sans compter pour l’acquisition de ses précieuses collections d’art
et ayant développé, aux dépens de ses intérêts, son indépendance artistique, Rembrandt se
trouve dans une situation financière difficile, aggravée par une crise économique passagère aux
Pays-Bas. Ne pouvant faire face aux arriérés de la dette contractée en 1639 pour l’achat de sa
demeure, il sollicite trois prêts. Parmi ses créanciers figure son ami le bourgmestre Jan Six (16181700), dont il réalise le portrait (Amsterdam, collection Six).
1655 : Menasseh ben Israël est reçu par Cromwell
Arrivée de 1700 juifs de Lituanie réfugiés à la suite de l’invasion suédoise.
1656 : Rembrandt fait faillite ; ses biens, y compris sa collection d’art et curiosités, sont
inventoriés en vue de la liquidation. L’artiste reçoit une commande prestigieuse de la guilde des
chirurgiens désirant pérenniser un événement capital, la dissection d’un cerveau humain. Le
maître livre une toile austère et troublante, La Leçon d’anatomie du docteur Joan Deyman.
Le 27 juillet, Spinoza est excommunié.
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1657-58 : Les biens de Rembrandt sont dispersés au cours de trois ventes aux enchères, pour de
modiques sommes. Sa demeure de la Sint Anthonisbreestraat est vendue ; Rembrandt,
Hendrickje, Titus et sa fille Conelia, emménagent dans une maison de location sur le
Rozengracht, dans le quartier populaire du Jordan. C’est là que le peintre vécut jusqu’à la fin de
sa vie.
Mort de Menasseh Ben Israël.
Vers 1959 : Rembrandt reçoit dans son nouvel atelier l’un de ses derniers élèves, Arent de
Gelder (1645-1727).
1660 : Par acte notarié, Titus et Hendrickje, qui avaient monté un petit commerce d’objets d’art,
acquièrent la propriété et l’exclusivité de vente de la production de Rembrandt, à l’entretien
duquel ils s’engagent à subvenir.
Les juifs polonais se séparent de la communauté ashkénaze.
vers 1661 : Rembrandt achève La Conjuration de Claudius Civilis, commande officielle pour la
décoration de la Burgerzaal du Niewe Stathuis d’Amsterdam. L’œuvre, qui lui fut retournée
l’année suivante, est conservée aujourd’hui au musée national de Stockholm.
1662 : Rembrandt est contraint de vendre la tombe privée de Saskia, sise dans la Oude Kerk.
Le peintre réaliste pour la corporation des fabricants de tissus d’Amsterdam un portrait de
groupe, Les Syndics des drapiers, qui constitue sa dernière commande importante (Amsterdam,
Rijksmuseum).
1663 : Hendrickje meurt de la peste. Elle est enterrée le 24 en la Westerkerk.
1665 : Sabbataï Tsevi se proclame Messie.
1666 : Apostasie de Sabbataï Tsevi.
1667 : Rembrandt achève La Fiancée juive, portrait de couple appelé également Isaac et
Rébecca (Amsterdam, Rijkmuseum).
1668 : Mort de Titus, âgé de moins de vingt-sept ans. Victime probable d’une récidive de la peste.
Date probable du Retour du fils prodigue, la dernière et la plus majestueuse interprétation d’un
thème récurrent dans l’œuvre du maître (Saint-Pétersbourg, musée national de l’Ermitage).
1669 : Trois autoportraits, conservés actuellement à Londres (National Gallery), Florence
(Galleria degli Uffuzi) et la Haye (Mauritshuis).
Mort de Rembrandt à l’âge de 63 ans (4 octobre). Il est enterré à Amsterdam dans la Westerkerk,
dans une tombe louée et anonyme.
Rembrandt laisse inachevée sa dernière peinture, Siméon et l’Enfant Jésus dans le Temple.
1670 : Traité théologico-politique de Spinoza.
1675 : Inauguration de la synagogue de la communauté Talmud Torah, fruit de la fusion des trois
synagogues portugaises de 1639.
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Liste des prêteurs
L’exposition Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem. Juifs et chrétiens au Siècle d’or a bénéficié de
prêts des institutions suivantes :
France
Paris, musée du Louvre
Paris, Bibliothèque de l’Alliance israélite universelle
Paris, Bibliothèque nationale de France
Paris, Bibliothèque Mazarine
Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Paris, Institut néerlandais, collection Frits Lugt
Paris, musée national de la Marine
Amiens, musée de Picardie
Boulogne-sur-Mer, Château-Musée
Orléans, musée des Beaux-Arts
Rouen, Bibliothèque municipale
Collections particulières
Allemagne
Berlin, Staatliche Museen, Gemäldegalerie
Francfort-sur-le-Main, Städel Museum
Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek
États-Unis
Fort Worth (Texas), Kimbell Art Museum
Grande-Bretagne
Londres, The Jewish Museum
Israël
Jérusalem, Israel Museum
Pays-Bas
Amsterdam, Historisch Museum
Amsterdam, Bibliothèque Ets Haim / Livraria Montezinos
Amsterdam, Joods Historisch Museum
Amsterdam, Rijksmuseum
Amsterdam, Museum het Rembrandthuis
Amsterdam, Bibliothèque universitaire, Bibliotheca Rosenthaliana
Leyde, Bibliothèque universitaire
Rotterdam, Museum Boijmans van Beuningen
Russie
Saint-Pétersbourg, Musée national de l’Ermitage
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Bibliographie sélective
Catalogues d’exposition
n Rembrandt, Eaux-fortes, Paris, musée du Petit Palais, Collection Dutuit, Paris-Musées, 1986.
n Rembrandt et son École. Dessins du Musée du Louvre, Paris, musée du Louvre, 1988-1989.
n Largesse, Paris, Musée du Louvre, 1994.
n Rembrandt, Gravures et dessins de la Collection Edmond de Rothschild et du Cabinet des Dessins, Paris,
Musée du Louvre, Réunion des Musées nationaux, 2000.
n Rembrandt, Eaux-fortes, musée du Petit Palais, Paris, Collection Dutuit, Paris-Musées, 2006
n Rembrandt dessinateur, musée du Louvre, Paris, Somogy / musée du Louvre Éditions, 2006
n Rembrandt. La Lumière de l’ombre, BNF, Paris, Bibliothèque nationale de France / Fundació Caixa
Catalunya, 2006
Ouvrages
n BARON, Jean-Marie, BONAFOUX, Pascal, Rembrandt et La Bible, Paris, 1993.
n CABANNE, Pierre, Rembrandt, Profils de l’Art, Chêne, Bienne (Suisse), 1991.
n KAPLAN, Yosef, Les Nouveaux-Juifs d’Amsterdam, essais sur l’histoire sociale et intellectuelle du
e
judaïsme séfarade au XVII siècle, Chandeigne, Paris, 1999.
n MECHOULAN, Henry
- Etre Juif à Amsterdam au temps de Spinoza, Albin Michel, Paris, 1991.
e
- (dir.) Amsterdam, XVII siècle Marchands et philosophes : les bénéfices de la tolérance, sous la direction
d’Henry Méchoulan, Autrement, Paris,1993.
n MENASSEH BEN ISRAEL
- Espérance d’Israël, Introduction, traduction et notes par Henri Méchoulan et Gérard Nahon, Librairie
philosophique J. Vrin, Paris, 1979.
- De la fragilité humaine et de l’inclination de l’homme au péché, introduction, traduction et notes par Henry
Méchoulan, Paris, 1996.
n MICHEL, Émile, Rembrandt : sa vie, son œuvre et son temps, Paris, 1983.
n NADLER, Steven, Rembrandt’s Jews, University of Chicago Press, 2003.
n NAHON, Gérard, Métropoles et périphéries séfarades d’Occident, Cerf, Paris, 1993.
n REVAH, I.-S
- Antonio Enríquez Gómez, un écrivain marrane (v. 1600-1663), Chandeigne, Paris, 2003.
- Des Marranes à Spinoza, J. Vrin, Paris, 1995.
- (Mémorial REVAH, I.-S.), Etudes sur le marranisme, l’hétérodoxie juive et Spinoza, Collection de la revue
des Etudes juives, Peeters Paris-Louvian, 2001.
n SCHAMA, Simon, L’embarras de richesses, Gallimard, Paris.
- Dans les Yeux de Rembrandt, Le Seuil, Paris, 2004.
n SCHWARTZ, Gary, Rembrandt, Paris, Flammarion, 2006.
n YERUSHALMI, Yosef Hayim, Sefardica, Essais sur l’Histoire des Juifs, des Marranes et des NouveauxChrétiens d’origine hispano-portugaise, Chandeigne, Paris, 1999.
n ZELL, Michael, Reframing Rembrandt, Jews and the Christian Image in Seventeeth-Century Amsterdam,
University of California Press, Berkeley, 2002.
20
Informations pratiques
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
Jours et horaires d’ouverturede l’exposition
Ouvert du lundi au vendredi de 11 h à 18 h et le dimanche de 10 h à 18 h.
Nocturnes exceptionnelles le dimanche jusqu’à 19 h.
Accès
Métro : Rambuteau, Hôtel de Ville
RER : Châtelet – Les Halles
Bus : 29, 38, 47, 75
Parking :
Beaubourg, Hôtel de Ville
Tarifs et renseignements
Expos ition + musée
Plein tarif : 9,50 / tarif réduit : 7
Les dimanches de 17 h 15 à 19 h tarif unique 7
(fermeture des caisses à 18 h 15)
Possibilité de préachat des billets
- Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Possibilité de réserver sur place uniquement.
- FNAC
Par téléphone au 0892 684 694, sur internet (www.fnac.com) ou dans les enseignes FNAC.
Plein tarif 10,50 / tarif réduit 8 (billet coupe-file)
- Ticketnet
Par téléphone au 0892 390 100 ou dans le réseau Ticketnet
Conférence
Tarif unique : 4
Tarif couplé conférence + exposition : 12
Renseignements et réservations au 01 53 01 86 48 ou [email protected]
Après-midi d’études
Plein tarif : 6 / tarif réduit : 4,50
Billet couplé rencontre + exposition Rembrandt : 12
Concerts
Plein tarif : 20 / tarif réduit : 15
Renseignements et réservations au 01 53 01 86 48 ou [email protected]
Visites guidées
Plein tarif : 11 / tarif réduit : 8,50
Renseignements et réservations au 01 53 01 86 48 ou [email protected]
Ateliers pédagogiques
Plein tarif 8, 50 / tarif réduit 6, 50
Renseignements et réservations au 01 53 01 86 53 ou [email protected]
Laurence Sigal,
Corinne Bacharach,
directrice
responsable de la communication et de l’auditorium
CONTACT PRESSE :
Sandrine Adass
Téléphone : 01 53 01 86 67 / fax : 01 53 01 86 63 / mél : [email protected]
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Visuels disponibles
pour la presse
1. Rembrandt, Buste d’un jeune Juif
1663
Huile sur toile
Kimbell Art Museum, Fort Worth, Texas
2. Rembrandt, La Disgrâce d’Aman (ou David et Urie)
Vers 1665
Huile sur toile
Musée national de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg
3. Rembrandt, Christ en buste
1655-1656
Huile sur toile
Staatliche Museen zu Berlin Preussischer Kulturbesitz, Gemäldegalerie, Berlin
4. Pieter Lastmann, Le Triomphe de Mardochée
Vers 1624
Huile sur bois
Amsterdam, Instituut Collectie Nederland, en dépôt à Amsterdam, Museum Het Rembrandthuis
5. Rembrandt, Agar renvoyée par Abraham
Vers 1624
Eau-forte et pointe sèche
Institut néerlandais, Paris
6. Emmanuel de Witte, La synagogue portugaise d’Amsterdam
Vers 1680
Huile sur toile
The Israel Museum, Jérusalem, don d’un groupe « Friends in Paris », par l’intermédiaire de M. Maurice Fischer
7. Rembrandt, Ephraïm Bueno (1599-1665)
1647
Eau-forte, pointe sèche et burin
Collection Edmond de Rothschild, Musée du Louvre, Paris
8. Anonyme, Portrait de Benedictus Spinoza
Vers 1665-70
Huile sur sur toile
Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel
1
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3
4
6
5
7
8

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