Télécharger le dossier artistique
Transcription
Télécharger le dossier artistique
L’EMPIRE DES LUMIÈRES D’après le roman de KIM Young-ha Spectacle en coréen surtitré en français Production National Theater Company of Korea (NTCK) Coproduction CDN Orléans/Loiret/Centre Avec le soutien de l’Institut Français dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016 CORÉE ! Arts plastiques, littérature, cinéma: du 11 au 21 mai 2016, une série de rendez-vous est organisée avec de nombreux partenaires à Orléans, pour faire découvrir la culture et des artistes sud-coréens. Mise en scène Arthur Nauzyciel CRÉATION: 04 - 27 mars 2016 National Theater Company of Korea (NTCK) REPRISE: du mardi 17 mai au samedi 21 mai 2016 Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre Mardi, mercredi, vendredi à 20h30 Jeudi à 19h30 Samedi à 18h Contacts: National Theater Company of Korea (NTCK): Kim Ok-Kyoung [email protected] CDN Orléans/Loiret/Centre: Anne Cuisset, Secrétaire générale [email protected] Presse: Nathalie Gasser [email protected] 06 07 78 06 10 L’EMPIRE DES LUMIÈRES D’après le roman de KIM Young-ha Mise en scène Arthur Nauzyciel Équipe artistique Adaptation: Valérie Mréjen et Arthur Nauzyciel Distribution Hyun-joon JEE Kim Kiyeong So-ri MOON Jang Mari Décor: Riccardo Hernandez Seng-gil JUNG Lee Pil Lumière et design vidéo: Ingi Bekk Dong-tak YANG Park Chol-su Réalisation, image et montage vidéo: Pierre-Alain Giraud Young-mi YANG So Ji-hyon Han KIM Wi Song-gon Son: Xavier Jacquot Chung-hoon KIM Ko Song-uk Costumes: Gaspard Yurkievich Hong-jae LEE Panda Maquillage et coiffures: Baek Ji-young 2 L’EMPIRE DES LUMIÈRES Kim Kiyeong, importateur de films étrangers, est un homme comme tant d’autres. Sa femme, Mari est vendeuse de voitures. Rien, dans leur vie, n’attire le regard. Séoul est la ville où tous deux se fondent dans un banal anonymat. Il suffit d’un mail pour que bascule leur réel, renvoyant à d’incroyables fluctuations la surface plane du quotidien. Quelques lignes laconiques : « l’ordre numéro 4 » renvoie Kim à ce qu’il est à l’origine : un espion, introduit depuis près de 20 ans en Corée du Sud. Et voilà ce quidam qui a devant lui 24 heures pour réintégrer son pays natal, la Corée du Nord et rayer d’un trait lapidaire le présent qu’il s’est fabriqué à l’insu de tout le monde. Ce sont ces 24 heures que retrace le spectacle mis en scène par Arthur Nauzyciel. La division est au cœur d’une représentation où l’image vidéo vient relayer le propos. Fracture politique d’une nation dont la plaie n’est pas encore vraiment cicatrisée, séparation en temps réel d’un homme et d’une femme que les heures qui défilent éloignent inexorablement, chavirement intérieur de deux âmes : tout n’est que déchirure. À l’instar des réalités qui se percutent et se troublent l’une l’autre, des évidences s’effritent, des mensonges s’affirment, des souvenirs hantent les mémoires. Un va-etvient inconciliable entre ce qui est et n’est pas, ce qui a été et ce qui sera. Cette quête que mène Arthur Nauzyciel lui ressemble. On sait son goût pour effleurer, d’un revers de théâtre, l’apparente normalité des choses. À l’invitation du National Theater Company of Korea (NTCK), implanté à Séoul, Arthur Nauzyciel a présenté SPLENDID’S en ouverture de la saison 2015/2016 et y crée en mars 2016 L’EMPIRE DES LUMIÈRES, best-seller de l’auteur coréen Kim Young-ha, adapté pour la scène par Valérie Mréjen. Valérie Mréjen a déconstruit ce récit en forme de polar avant d’en livrer une réécriture subjective qui se déploie entre vérité et artifice. Arthur Nauzyciel voulait s’attacher aux pas de Kim Kiyeong et de sa femme Mari. Un couple qui se quitte innocemment le matin, et se retrouve le soir radicalement métamorphosé. Mari ignore l’identité de son époux. Comme un écho inconscient à l’ultimatum qui vient de lui être posé, elle traverse sa propre journée au rythme d’un dévoilement intime qui la transforme du tout au tout. Ce projet, événement artistique majeur de la saison 2015/2016 du National Theater Company of Korea (NTCK), s’inscrit dans le cadre de L’Année France-Corée. 3 L’ADAPTATION L’EMPIRE DES LUMIÈRES suit la journée heure par heure d’un agent du Nord, un espion dormant, en Corée du Sud. Un matin, il se lève comme tous les jours et part travailler, mais à son bureau il reçoit un message crypté qui lui intime l’ordre de rentrer à Pyongyang. Pour le travail d’adaptation, nous avons commencé par effectuer un relevé des événements, décors et personnages présents dans chaque chapitre. Il a assez vite fallu faire un tri : il y avait beaucoup de personnages dont certains étaient secondaires ou décrits au passé dans des moments de flash-back ou de monologues intérieurs. De même pour les décors : il fallait trouver un principe qui permettait d’englober tous les lieux, suffisamment neutre et ouvert pour qu’y tiennent place tous types de scènes. Un café, une chambre d’hôtel, une route, un wagon de métro etc. Puisqu’il est question d’espionnage et d’écoute, et que beaucoup de scènes du livre évoquent des souvenirs qui remontent dans le désordre à la mémoire des personnages, nous avons d’abord imaginé une sorte de studio d’enregistrement avec une table, des micros. Il n’y aura pas forcément de micros sur scène, mais l’idée est qu’au début ou à la fin d’une scène dialoguée, l’un ou l’autre des personnages puisse raconter sur un mode plus frontal l’un de ces souvenirs. Kim Young-ha a eu la gentillesse de nous laisser totalement libres, et nous n’avons donc pas hésité à changer aussi l’ordre de certaines séquences, ce qui bien entendu a encore bougé à la mise en scène. Nous avons également intégré des histoires et souvenirs personnels des comédiens. Notamment à partir de cette question : « Comment ou à quel moment avez-vous pris conscience de la présence de la Corée du Nord ? ». Ces courts récits viennent ponctuer le spectacle et développent, sur un versant intime et générationnel, le thème de la division du pays. Par exemple, l’un d’eux a raconté qu’il lui arrivait de tomber sur des tracts de propagande lancés depuis un avion audessus des rues. Lorsque les enfants rapportaient ces papiers au commissariat, on leur offrait quelques bonbons ou des petits cadeaux. Pour lui à l’époque, la Corée du Nord représentait donc cela : un moyen facile d’obtenir des friandises et de se voir féliciter pour son attitude patriote. Un autre a parlé de Tori Jangun, un dessin animé qui passait très souvent à la télévision. C’était l’histoire d’un jeune garçon qui se battait contre des soldats-loups dont le chef était un cochon. Ces bêtes représentaient les Coréens du Nord. Tori Jangun gagnait toujours, à la fin de chaque épisode. Valérie Mréjen et Arthur Nauzyciel, février 2016 4 ENTRETIEN AVEC ARTHUR NAUZYCIEL En tant qu’étranger, comment avezvous approché ce roman très coréen ? Quelle a été votre préoccupation première dans l’adaptation du roman ? Pour l’adaptation, nous avons choisi de nous concentrer sur les trajectoires de Kiyeong et Mari. Le thème principal du roman est l’amour, un amour gâché. Et la séparation. La même chose sépare ce couple et ce pays. Avec ce projet, j’ai voulu montrer de quelle façon le passé tragique de la Corée affecte encore aujourd’hui la vie des gens, comment tout le monde ici porte cette histoire en lui, parfois sans s’en rendre compte. Je crois que l’auteur a non seulement utilisé pour son roman des histoires fictionnelles, mais aussi des histoires réelles qu’il avait entendues, que des gens lui avaient racontées ; il a assemblé tout cela dans le roman. Pour la scène, j’ai prolongé cette démarche et demandé aux acteurs de partager des souvenirs d’enfance liés à la scission de la Corée. À partir des récits empruntés au roman et de ceux des acteurs, nous avons tenté de faire de cette pièce une sorte de cérémonie dramatique. Le théâtre est un espace ambigu entre vérité et mensonge, entre réalité et illusion, et ici entre théâtre fictionnel et documentaire. 5 J’ai rencontré Kim Young-ha, et nous nous sommes vite découverts des points communs et des références culturelles communes, dont certaines sont par ailleurs dans le roman. Par ailleurs, les thèmes que nous abordons sont suffisamment universels pour intéresser Coréens et Européens. L’intrigue d’espionnage est un prétexte permettant à Kim Young-ha d’aborder beaucoup d’autres sujets. Le secret qui sépare Mari et Kiyeong et finira par détruire leur amour a une résonance universelle. Mais il n’y a pas besoin d’être un espion pour avoir des secrets ; on a tous des choses à cacher, des choses que l’on garde secrètes ou que l’on a trop peur de partager. Vous avez visité les lieux réels du roman avec l’auteur ? Oui. Je souhaitais reconnecter les lieux à la fiction. Le romancier avait assurément des raisons spécifiques de choisir tel ou tel lieu. Je ressentais le besoin de saisir ces endroits. La ville elle-même est un personnage de l’histoire. Deux protagonistes évoluent à travers la ville. Leurs trajectoires diffèrent, mais ils sont en mouvement. L’un fuit quelque chose, tandis que l’autre erre, flotte. C’est pour cela que vous avez eu recours au film ? Avant même de commencer l’adaptation, je savais qu’un film serait intégré au spectacle, que l’image filmée y tiendrait un rôle important. C’est la première fois que j’utilise autant le film dans un spectacle. Ce n’est pas juste un élément scénique, pas plus qu’il n’est là pour expliquer. Il participe à l’atmosphère, à un certain état, rend compte d’une attente, et nous permet de jouer avec différents niveaux de réalité et de temporalité. Les gros plans sur des visages, l’aspect fantomatique, spectral donné aux lieux, produisent une certaine mélancolie, une certaine solitude. En outre, j’aime beaucoup le cinéma, et cela m’intéressait de travailler sur les relations que nous pouvions créer entre théâtre et cinéma. À vrai dire, ma curiosité pour la Corée est aussi née des films coréens que l’on peut voir en France depuis une décennie. C’est aussi pour cela que j’ai voulu travailler avec l’actrice Moon So-ri, que j’avais vu dans les films de Lee Chang-dong et Hong Sang-soo. Quel regard portez-vous sur Séoul en tant que personnage ? La plus grande différence entre Séoul et Paris, c’est qu’à Paris, le passé reste très présent. J’habite un immeuble qui a été construit en 1647 et cela n’a rien d’exceptionnel. La plupart des bâtiments du centre de Paris ont été bâtis au XVIIe siècle. Ici à Séoul, le passé a été balayé. Impossible de savoir à quoi cette ville ressemblait avant d’être entièrement démolie puis reconstruite. Mais on ne réalise pas toujours que l’on porte le passé en soi, on ne se rend pas compte que toutes ces histoires sont ancrées en nous, que 6 nous sommes le produit d’une histoire. Le passé peut nous alourdir, mais il est important de renouer avec lui et de s’en servir pour aller de l’avant. C’est de mémoire qu’il est question dans ce projet. Cela fait sens avec votre travail plus généralement, par rapport à l’idée selon laquelle le théâtre est un rituel. Oui, pour moi le théâtre est plus qu’un divertissement, il peut aider à penser, à déchiffrer des émotions plus profondes, plus complexes. L’espace de deux heures, il est une expérience humaine. Le théâtre, ce sont des gens qui se réunissent dans un même espace, au sein duquel certains créent une illusion pour d’autres qui ont envie d’y croire. C’est très singulier, il y a quelque chose de mystique dans ce rapport-là. Ce spectacle ne montre pas des personnages sur une scène, mais des personnes qui témoignent pour d’autres. Ici, par exemple, pas de Kiyeong, mais le comédien Jee Hyun-joon qui parle pour Kiyeong, pour tous les Kiyeong. Nous n’illustrons pas L’EMPIRE DES LUMIÈRES, mais dans l’expérience d’en raconter des fragments, ce sont des bribes de mémoire qui ressurgissent, des histoires intimes, qui viennent s’inscrire entre la fiction et la grande Histoire. Le théâtre donne une voix aux absents, à ceux qui sont invisibles. J’aime le théâtre quand il brouille les frontières entre rêve et réalité, entre les vivants et les morts. Il est l’envers du monde. Ainsi, il devient rituel. Entretien réalisé en anglais par Myung-Joo Chung, février 2016, NTCK, traduction en français : Baptiste Nollet MOON SO-RI Pour ce spectacle, Arthur Nauzyciel travaille avec des comédiens coréens d’univers différents, dont notamment l’actrice Moon So-ri, bien connue au cinéma (HILL OF FREEDOM, IN ANOTHER COUNTRY, OASIS), qui fait ici un retour attendu au théâtre. Entre 1995 à 1997 Moon So-ri fait ses débuts au théâtre et dans des court-métrages comme THE POWER OF LOVE et BLACK CUT. Elle décroche son premier rôle au cinéma avec PEPPERMINT CANDY réalisé par Lee Chang-dong en 1999. En 2002 il lui propose de jouer dans OASIS, qui sera sélectionné à la Mostra de Venise, et recevra deux prix : Lion d’argent du meilleur réalisateur pour Lee Chang-dong et Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir pour Moon So-ri, devenant ainsi la première actrice sud-coréenne à remporter ce prix et la deuxième actrice sud-coréenne à être récompensée à la Mostra de Venise. Elle reçoit également le prix de la meilleure actrice au Festival international du film de Seattle en 2003. L’année suivante, elle est à nouveau remarquée avec son troisième film, UNE FEMME CORÉENNE qui lui fait remporter le prix de la meilleure actrice du Festival international du film de Stock-holm. Entre 2004 et 2010, elle joue dans de nombreux films, dont notamment FAMILY TIES de Kim Tae-yong, LES FEMMES DE MES AMIS de Hong Sang-soo, HAHAHA de Hong Sang-soo (film récompensé par le prix Un certain regard au Festival de Cannes en 2010), THE HOUSEMAID de Im Sang-soo. 7 En 2012, elle retrouve le réalisateur Hong Sang-soo dans IN ANOTHER COUNTRY aux côtés d’Isabelle Huppert. Trois ans plus tard, elle tournera à nouveau avec lui dans HILL OF FREEDOM. En 2015, Moon So-ri est devenue la première actrice coréenne à être invitée comme membre du jury du Festival international du film de Locarno. En mars 2016, elle renoue avec la scène avec la création de L’EMPIRE DES LUMIÈRES au National Theater Company of Korea. REVUE DE PRESSE (ROMAN) Il faut se méfier de L’EMPIRE DES LUMIÈRES, le troisième roman de Kim Young-ha. Comme son personnage principal, Kiyeong, il n’est pas ce qu’il paraît. Plus qu’un roman d’espionnage ambitieux, plus qu’une digression languide à la John Le Carré version coréenne, L’EMPIRE DES LUMIÈRES est un audacieux éloge de la fadeur, de son drame et de son désir - un roman de la condition humaine. (...) Kim Young-ha dénonce les dangers de la paralysie désabusée, qui ne guette pas que les espions endoctrinés. Tout l’entourage du héros souffre de cette même aboulie*. Seuls les souvenirs parviennent à faire vibrer ces pantins désincarnés. (...) Peu à peu, Kiyeong s’humanise, son infime métamorphose intérieure distille une douce chaleur, à la coréenne : par le sol, pour que les pieds soient les premiers à sortir du froid. La tête suivra... Télérama - TTT Mélancolique et violent, L’EMPIRE DES LUMIÈRES étudie méthodiquement la manière dont les différentes pellicules du cocon d’insignifiance de Kiyeong se rompent et tombent. Son mensonge intérieur, tout d’abord, cette absence intime dans laquelle il s’est drapé pour ne pas reconnaître sa défaite idéologique et sa condamnation au vide. (...) La plume du narrateur est dans l’œil de son personnage, implacable et méticuleuse. Elle voit tout, et même ce que Kiyeong ne voit pas. Détail après détail, patient et virtuose, Kim Young-ha compose là un irrésistible roman de la nécessité et de la fuite. Le Monde * L’aboulie est une forme de trouble de la personnalité qui se traduit par une incapacité à exécuter des actes pourtant planifiés, et une grande difficulté à prendre des décisions. 8 Une création franco-coréenne: Une coproduction entre Séoul et Orléans L’ANNÉE FRANCE CORÉE L’Année France-Corée a débuté par une Année de la Corée en France de septembre 2015 à août 2016. Elle se poursuit par une Année de la France en Corée de mars à décembre 2016. L’Année France-Corée 2015-2016, qui vient célébrer les 130 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, marque une volonté d’intensifier et de densifier les relations entre la France et la Corée, et de valoriser toute la richesse et la diversité de leurs échanges résolument tournés vers l’avenir. Cette Année propose, en France puis en Corée, des évènements culturels d’envergure dans les musées, les théâtres, les salles de concert mais aussi des manifestations dans les espaces publics. Associant toutes les formes artistiques, elle réunit aussi tous les publics lors de grands événements culturels, sportifs, scientifiques ou encore gastronomiques. Dans le domaine économique, elle permet de valoriser les pratiques innovantes, tout en favorisant les relations commerciales déjà très dynamiques entre les deux pays. Sur le plan universitaire et scientifique, elle développe des partenariats structurants entre les établissements supérieurs d’enseignement et de recherche. Privilégiant le dialogue et les regards croisés, l’Année France-Corée 2015-2016 renforce toutes les formes de coopération pour construire ensemble un partenariat global pour le XXIe siècle. 9 LE NTCK Créé dans les années 1950, le National Theater Company of Korea (NTCK) est l’une des compagnies de théâtre les plus importantes en Corée. Rattachée au Théâtre national de Corée jusqu’en 2010, le NTCK est depuis une fondation indépendante avec un lieu de travail et deux salles de répétition dans le quartier Seogye-dong, à Séoul. L’année 2015 marque un moment historique pour le NTCK qui revient à son lieu d’origine, le Théâtre Myeongdong (558 places), dans le centre de Séoul. Désormais, le NTCK est l’un des premiers producteurs de théâtre en Corée, disposant de trois lieux d’accueil. Ainsi, il peut poursuivre ses missions de représentation de la scène contemporaine coréenne tout en présentant des œuvres internationales de grands metteurs en scène étrangers. Sous la direction du directeur artistique Kim Yun-cheol, président de l’Association internationale des critiques de théâtre (IATC / AICT), le NTCK vise à développer les liens avec des artistes internationaux. Présentant à la fois un repertoire classique et contemporain, le NTCK crée désormais environ vingt spectacles par saison. Une création franco-coréenne: CALENDRIER L’EMPIRE DES LUMIÈRES Octobre 2013 Première visite d’Arthur Nauzyciel en Corée. Mise en place du projet Le NTCK, centre d’art dramatique à Séoul, a souhaité inviter Arthur Nauzyciel à venir créer un spectacle en résidence. Nous lui avons proposé de travailler autour du roman best-seller coréen, L’EMPIRE DES LUMIÈRES de Kim Young-ha. Juillet 2014 Deuxième visite d’Arthur Nauzyciel en Corée. Rencontre avec l’auteur et réflexion autour d’une adaptation théâtrale Ce projet sera un événement important de notre prochaine saison et s’inscrira dans le cadre de L’Année France-Corée avec le soutien de l’Institut français et du département d’Information et Culture coréen. Novembre 2014 Rencontre des producteurs avec Arthur Nauzyciel à Paris et Orléans (NTCK et CDN Orléans/Loiret/Centre) Réflexion sur le calendrier et le budget L’EMPIRE DES LUMIÈRES est un roman riche et fascinant, car il propose à la fois une lecture critique et très éclairante des vingt dernières années de la Corée du Sud et du Nord, et il nous attache passionnément au destin d’un homme qui voulait changer le monde et découvre que c’est le contraire qui est arrivé. Décembre 2014 ~ mai 2015 Adaptation du roman pour la scène Février ~ mai 2015 Visite de l’équipe des créateurs en Corée Août 2015 Rencontre de l’équipe du spectacle et auditions pendant la tournée de SPLENDID’S de Jean Genet, mise en scène Arthur Nauzyciel au NTCK Avec la participation d’acteurs coréens renommés, et de créateurs venant d’horizons divers, L’EMPIRE DES LUMIÈRES sera une pièce contemporaine autour de l’extraordinaire histoire d’un homme forcé de quitter sa patrie pour vivre dans un pays ennemi sous une fausse identité. Février 2016 Début des répétitions à Séoul Mars 2016 Première mondiale au NTCK La première mondiale de L’EMPIRE DES LUMIÈRES aura lieu à Séoul en mars 2016 au NTCK suivie de la reprise en France qui débutera au Centre Dramatique National Orléans/Loiret/ Centre en mai. Mai 2016 Première en France au CDN Orléans/Loiret/Centre Saison 2016/2017 (en cours) Tournée en France CHUNG Myung-Joo, juin 2015 Programming & Producing Division/Chief Producer 10 EXTRAITS notre entrée à l’Université. J’étais arrivée à ma station et elle continuait. Au moment où je suis descendue elle m’a dit : on devrait se voir, ton numéro estil toujours le même ? J’ai fait au revoir de la main en pensant que je n’en avais pas vraiment envie. J’étais trop occupée à sortir. Je pensais que ce ne serait pas drôle pour moi de sortir avec elle. La dernière fois que je l’ai vue c’était sur des photos à son enterrement. Il y avait beaucoup d’amis aux funérailles mais nous étions si jeunes que c’était étrange pour nous d’être là. Depuis j’ai cette sorte de peur à l’intérieur de moi. Car son nom était Gui Sun, qui sonne un peu comme fantôme. Toutes les nuits je pensais qu’elle allait apparaître pendant mon sommeil. Quand je prends le métro tard le soir j’ai l’impression que je vais la rencontrer. Je me sens désolée aujourd’hui car je n’étais pas si triste à l’époque. Elle est morte au moment de l’effondrement du grand magasin Sampoong, en 1995. Pour moi ces deux événements sont liés. Quand j’ai eu trente ans, elle m’est apparue en rêve. Elle était bien habillée et m’a dit au revoir. Depuis je n’ai plus jamais rêvé d’elle. Deux zones distinctes d’un côté et de l’autre de la scène. Un « studio » d’enregistrement. Ecran. Une table Des casques. Des micros. Un canapé. Ecran. Une horloge. 1 Mari Jusqu’au lycée, j’étais une étudiante modèle. Je n’étais jamais allée ailleurs qu’à l’école et j’écoutais mes parents. Après avoir réussi mon entrée à l’Université, j’ai décidé de faire ce que je voulais. Je me suis mise à sortir jour et nuit. J’étais comme un papillon. Un jour une amie m’a appelée pour m’annoncer la mort d’une de nos camarades. Cette fille n’était pas une amie proche, j’avais quelques souvenirs avec elle, un début de relation qui n’avait pas duré. Elle avait eu un accident. Elle avait traversé une avenue à huit voies la nuit et une voiture l’avait renversée alors que le feu était vert pour elle. J’ai décidé d’assister aux funérailles et sur le chemin je pensais au court moment de notre relation et à sa gentillesse. Une fois je l’avais rencontrée dans le métro juste après 11 2 sens en pleine forme et ma vue est excellente. Pampa pampaba pampa pampaba. Tadadadadadada. Tadadadada. Mari et Kiyeong prennent leur douche. Puis Mari lit ses sms. Kiyeong regarde le soleil se lever. Mari Je pars au travail. (...) 8 Histoire de Tak (qui joue Pak) C’était avant d’entrer à l’école. J’étais très jeune. Il y avait un dessin animé à la télé. En fait je ne l’aimais pas mais on le regardait tout le temps. C’était Général Tori Jangun. Tori Jangun, un garçon courageux, se battait contre les nord coréens et gagnait toujours. Les soldats Nord Coréens étaient représentés avec des visages de loups. Ils avaient des armes et creusaient des tunnels. Tori Jangun arrivait toujours à les vaincre. A la fin de chaque épisode, il croisait le chef des soldats nord coréens, qui avait une tête de cochon. C’était un cochon énorme, mais après le combat, lorsque Tori Jangun l’avait mis en déroute, son manteau tombait et révélait en fait un petit porcelet qui s’enfuyait effrayé. Quand j’étais enfant, lorsque j’entendais que les Nord Coréens étaient mauvais je pense que je le croyais. Je ne les imaginais pas comme des humains mais comme des loups ou des bêtes. 3 Mari Tu as toujours mal à la tête ? Kiyeong Non, plus maintenant. J’éprouve un bonheur indicible, comme si on m’avait fait une piqûre de morphine. Cette journée commence à la perfection. Je pars au travail. Mari Un bonheur indicible… Il chante le générique de Tori Jangun Tori arrive, poussez-vous Tori arrive, n’ayez pas peur Arrêtez et allez-y Vous les Rouges Vous les mauvaises gens Kiyeong C’est vrai. Je n’ai pas à me plaindre. Je suis heureux dans mon ménage et mes affaires roulent sans problème. Je me 12 Son poing d’acier ne pardonnera pas vos mensonges Il ne vous pardonnera pas Pak Je suis Pak Cheol-su. Je vous ai appelée hier. Son nom est Tori qui n’a pas d’ennemis Son nom est Tori de justice Il va venir Il va courir Tori Veni vidi vici Mari Ah oui en effet. Pak La voiture est prête ? Mari Oui, elle est dehors. Où il va, il n’y a que la victoire Que la victoire Etc. Mari Vous êtes ?… 13 ARTHUR NAUZYCIEL Mise en scène festivals internationaux : L’IMAGE (2006) de Beckett à Dublin, avec Damien Jalet et Anne Brochet, puis Lou Doillon et Julie Moulier, performance présentée à Reykjavik, New York, Paris, en Chine et au Japon. Au Théâtre National d’Islande, LE MUSÉE DE LA MER de Marie Darrieussecq (2009). À Oslo, il recrée ABIGAIL’S PARTY au Théâtre National de Norvège (2012), spectacle repris au CDN Orléans/Loiret/Centre en novembre 2013. En novembre 2015, il met en scène LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT de R. W. Fassbinder, au Mini teater de Ljubljana en Slovénie. Il crée en mars 2016 L’EMPIRE DES LUMIÈRES de Kim Young-ha, au National Theater Company of Korea (NTCK), à Séoul. Après des études d’arts plastiques et de cinéma, il entre en 1987 à l’école du Théâtre national de Chaillot dirigée par Antoine Vitez. D’abord acteur, il crée ses premières mises en scène au CDDB– Théâtre de Lorient, LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE d’après Molière et Giovanni Macchia (1999) et OH LES BEAUX JOURS (2003), présenté à l’OdéonThéâtre de l’Europe et Buenos Aires. Suivront, en France : PLACE DES HÉROS qui marque l’entrée de Thomas Bernhard à la Comédie-Française (2004); ORDET (LA PAROLE) de Kaj Munk au Festival d’Avignon (2008) et au théâtre du Rond-Point dans le cadre du Festival d’Automne à Paris; JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) d’après le roman de Yannick Haenel au Festival d’Avignon (2011); FAIM d’après le roman de Knut Hamsun (2011); LA MOUETTE de Tchekhov (2012) dans la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon; KADDISH d’Allen Ginsberg (2013). En janvier 2015 il crée SPLENDID’S, avec Xavier Gallais et les comédiens américains de JULIUS CAESAR. Il travaille également pour la danse et l’opéra : il met en scène RED WATERS (2011), opéra de Lady & Bird (Keren Ann Zeidel et Bardi Johannsson) et participe à la création de PLAY du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui et de la danseuse Shantala Shivalingappa (2011). Dans le cadre de ses projets, il travaille régulièrement avec d’autres artistes: Miroslaw Balka, Étienne Daho, l’Ensemble Organum, Christian Fennesz, Damien Jalet, Valérie Mréjen, Erna Omarsdottir, Sjon, Winter Family. Il travaille régulièrement aux ÉtatsUnis, et crée à Atlanta deux pièces de B-M Koltès : BLACK BATTLES WITH DOGS (2001) présenté en France, à Chicago, Athènes et au Festival d’Avignon (2006) puis ROBERTO ZUCCO (2004), et à Boston, pour l’American Repertory Theater, ABIGAIL’S PARTY de Mike Leigh (2007) et JULIUS CAESAR de Shakespeare (2008), en tournée depuis sa création: Festival d’Automne à Paris, Festival Ibéro-américain à Bogota. À l’étranger, il crée des spectacles repris ensuite en France ou dans des Il est lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs. JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) a reçu le prix Georges-Lerminier décerné par le Syndicat de la critique (distinction récompensant le meilleur spectacle théâtral de l’année créé en province). Depuis le 1er juin 2007, il dirige le CDN Orléans/Loiret/Centre. 14 KIM YOUNG-HA Auteur VALÉRIE MRÉJEN Adaptation Né en 1968, c’est après son service militaire, en 1995, que Kim Young-ha se consacre à sa carrière d’écrivain avec son premier récit: UNE MÉDITATION À TRAVERS LE MIROIR (GEO-URE DAEHAN MYEONGSANG). Il anime en parallèle une émission littéraire sur la radio sud-coréenne. En 1996 il écrit son premier roman, LA MORT À DEMI-MOT (NANEUN NAREUL PAGOEHAL GWOLLIGA ITDA), pour lequel il remporte le très convoité prix du Nouvel Écrivain attribué par le Munhakdongne. Auteur prolifique, il a depuis publié cinq romans et quatre recueils de nouvelles: RÉCEPTEUR D’APPEL (HOCHUL, 1997), QU’EST DEVENU L’HOMME COINCÉ DANS L’ASCENSEUR ? ELEBE-ITEO-E KKIN GEU NAMJANEUN EOTTEOKE DOE-EONNA, 1999), POURQUOI ARANG (ARANG-EUN WE 2001) et SOUVENIRS D’UN ASSASSIN (SARINJA-UI GI-EOKBEOP, 2013). Valérie Mréjen, née en 1969 à Paris est une romancière, plasticienne et vidéaste française. Elle effectue ses études à l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise. Elle fait sa première exposition en 1997 et participe à de nombreux festivals et expositions, en France et à l’étranger. Son premier récit, MON GRAND-PÈRE, est publié en 1999, suivi de L’AGRUME (2001) et EAU SAUVAGE (2004), aux Éditions Allia. Son dernier roman, FORÊT NOIRE (P.O.L) est paru en 2012. Elle a été, en 2001, invitée d’honneur de l’Oulipo, en 2002-2003 pensionnaire de la Villa Médicis et en 2010 pensionnaire de la Villa Kujoyama, à Kyoto. En 2008, le Jeu de Paume lui consacre une exposition monographique intitulée LA PLACE DE LA CONCORDE. Elle a réalisé plusieurs courts-métrages, des documentaires et un premier longmétrage de fiction, EN VILLE (cosigné avec Bertrand Schefer), sélectionné à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2011. En 2012, elle est à l’honneur au Centre Pompidou lors d’une soirée du Festival Hors Pistes 3, dans le cadre du Nouveau Festival, avec une carte blanche autour de l’écrivain W. G. Sebald et pour l’exposition « Portraits de famille ». Kim Young-ha a reçu une reconnaissance internationale avec la traduction française de son premier roman LA MORT A DEMI-MOT édité par Philippe Picquier en 1998. Ses œuvres sont publiées en plusieurs langues et il s’est vu décerner le Prix Dong-in pour son roman historique FLEUR NOIRE (Geomeun kkot). Avec son quatrième roman, L’EMPIRE DES LUMIÈRES, il soulève la question de l’identité dans une société coréenne démocratique et consumériste. Ce roman a été publié en France en 2009 et aux Etats-Unis en 2010 sous le titre YOUR REPUBLIC IS CALLING YOU. Membre du collectif pointligneplan, elle a été l’une des artistes présentes lors de l’exposition « La Fabrique des films » à la Maison d’art Bernard-Anthonioz à Nogent-sur-Marne. Kim Young-ha est souvent considéré comme une figure de proue d’une nouvelle génération d’écrivains ayant grandi dans une société modernisée, loin du joug des dictatures. 15 Elle a participe à de nombreuses éditions du Livre du CDN et réalise celui de la saison 2015/2016. Elle met en scène son premier spectacle en 2014, TROIS HOMMES VERTS. L’ÉQUIPE ARTISTIQUE RICCARDO HERNANDEZ Décor INGI BEKK Lumière et design vidéo Pour Arthur Nauzyciel, il a créé les décors de : JULIUS CAESAR, JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION), RED WATERS, ABIGAIL’S PARTY, LA MOUETTE, SPLENDID’S, LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT. La création de L’EMPIRE DES LUMIÈRES sera la première collaboration entre Ingi Bekk et Arthur Nauzyciel. Ingi Bekk est diplômé de la Royal Central School of Speech and Drama. Il travaille à l’international en tant que designer lumières et vidéos indépendant. Né à Cuba, il a grandi à Buenos Aires et étudié à la Yale School of Drama aux États-Unis. Il travaille régulièrement à Broadway, où il a remporté de nombreux prix: THE PEOPLE IN THE PICTURE (au légendaire Studio 54), CAROLINE OR CHANGE, PARADE (nominé au Tony Awards et Drama Desk), TOPDOG/UNDERDOG, et PORGY AND BESS (Tony Awards 2012). Pour l’opéra il a créé entre autres les décors de APPOMATTOX de Philip Glass en 2007, LOST HIGHWAY mis en scène par Diane Paulus, d’après le film de David Lynch (Young Vic, Londres, 2008), et ceux de IL POSTINO, composé par Daniel Catàn et mis en scène par Ron Daniels (Los Angeles Opera, Théâtre du Châtelet à Paris, 2011). Les productions auxquelles il participe sont jouées dans les principaux théâtres de New York et des États-Unis : New York Shakespeare Festival/Public Theater, Lincoln Center, BAM, Goodman Theatre, Kennedy Center... Au théâtre, il a travaillé avec George C. Wolfe, Brian Kulik, Mary Zimmerman, Ron Daniels, Liz Diamond, Rebecca Taichman et notamment Robert Woodruff, Ethan Coen, John Turturro, Steven Soderbergh. Récemment, il a réalisé le décor de GROUNDED de George Brant, dirigé par Julie Taymor, avec Anne Hathaway, au Public Theater à New York. Au théâtre et à l’opéra, il a travaillé récemment avec - Terry Gilliam: BENVENUTO CELLINI, English National Opera, 2015 - Katie Mitchell: SORROW BEYOND DREAMS, Burg Theatre Vienna, 2014 et FORBIDDEN ZONE, Managing Mayhem and Salzburg Festspiele, 2014 - Josie Rourke: PRIVACY, Donmar Warehouse, 2014 - Simon McBurney: THE MAGIC FLUTE, English National Opera, 2013 Il travaille également pour la danse (CEREMONY OF INNOCENCE, Royal Opera House, 2014); des musicals (ELF THE MUSICAL, Theatre Royal Bath, 2014 and SATURDAY NIGHT FEVER, UK Tour, 2014); ou des concerts (Backstreet Boys, Blur, Maceo Parker, Keane, Sheila E, Retro Stefson). 16 PIERRE-ALAIN GIRAUD Réalisation, image et montage vidéo XAVIER JACQUOT Son La création de L’EMPIRE DES LUMIÈRES sera la première collaboration entre Pierre-Alain Giraud et Arthur Nauzyciel. Il a créé la bande son de la plupart des spectacles d’Arthur Nauzyciel: LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE, BLACK BATTLES WITH DOGS, OH LES BEAUX JOURS, ORDET (LA PAROLE), JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION), FAIM, LA MOUETTE, SPLENDID’S. Né à Lyon en 1982, Pierre-Alain Giraud est réalisateur, monteur et directeur de la photographie. Il est diplômé de l’école d’ingénieur d’Arts et Métiers et de la London Film School. Créateur sonore, il a étudié à l’École Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg. Il a réalisé plusieurs documentaires, courts-métrages et animations (en Islande pour Valgeir Sigurdsson et Gabriela Friðriksdóttir notamment). En 2011, il réalise un long métrage documentaire, EVERYTHING EVERYWHERE ALL THE TIME, sélectionné au Reykjavik International Film Festival et au CPH:DOX Copenhagen International Documentary Film Festival, la même année. Il a écrit et réalisé deux films d’animation: CREPUSCULUM et THE INNER LIFE OF A HAY BALE (coréalisés avec Gabriela Friðriksdóttir), présentés à la biennale d’art contemporain de Lyon en 2013 et à la biennale d’art contemporain de Venise en 2015. Il travaille sur une trilogie de performances avec Erna Ómarsdóttir et Matthew Barney, dont la première aura lieu au printemps 2017. Il prépare un premier long métrage de fiction, AIMÉ (APC productions - France 2016). Un long métrage documentaire est en cours de tournage, LE DERNIER VOYAGE DE GERHARD (APC 2016) et il co-écrit une série de dessins animés avec Guillaume Long, À BOIRE ET À MANGER (Mikros Image, APC, 2016). Il collabore régulièrement avec les metteurs en scène Éric Vigner, Stéphane Braunschweig, Balazs Gera, Jean-Damien Barbin, Macha Makeïeff, Thierry Collet, Daniel Mesguich, Xavier Maurel, et pour des courts et longs métrages au cinéma, ainsi que des fictions et des documentaires pour la télévision. Après avoir intégré l’équipe pédagogique de l’école du TNS, il encadre la formation son des élèves de la section régie. Il est aussi musicien et joue avec Michael Wookey et Angil and the Hiddentracks. 17 GASPARD YURKIEVICH Costumes Pour Arthur Nauzyciel, il a créé les costumes de RED WATERS (2011) et LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT (2015). Né en 1972 à Paris, le franco-argentin Gaspard Yurkievich prend des cours au studio Berçot de 1991 à 1993, une période pendant laquelle il jongle entre ses études et un stage chez Thierry Mugler (1992). L’année suivante, il part travailler chez Jean Paul Gaultier, puis devient assistant de Jean Colonna en 1994. Cette expérience au sein d’une griffe indépendante s’avère cruciale et précieuse dans la mesure où elle lui permet d’intégrer chaque aspect de la création et de la production de mode. En 1997, il lance sa propre griffe pour femme, qui lui vaut la même année le prestigieux prix de meilleur styliste pour femme au festival de Hyères. En 1998, il présente à Paris une première collection financée par l’ANDAM, organisation de soutien aux jeunes créateurs fondée par le ministère de la Culture. Les créations Yurkievich possèdent toujours une élégance moderne, ou selon les propres mots du créateur, « un parfum urbain avec une touche de féminité ». En juin 2003, il présente au Centre Georges Pompidou une première collection pour homme, « Pornographie », sur quatre danseurs professionnels. En mars 2004, il lance sa collection de chaussures. Gaspard Yurkievich complète le tableau avec l’ouverture de sa première boutique dans la rue Charlot. Combinant art de la performance, musique live et éléments design, ses défilés révèlent sa passion pour l’ouverture et la polyvalence. 18