Embrun Yannick - Roanne Triathlon
Transcription
Embrun Yannick - Roanne Triathlon
L'EPREUVE : Embrun est un graal pour le triathlète, un mythe, je dirais que les amoureux du long se doivent du faire, et pourquoi ? Il ya l'épreuve Ironman et il y a Embrun, ce sont deux choses différentes. Ce triathlon s'est construit cette solide réputation sur deux axes principaux : sa difficulté (3800 m de natation, 188kms à vélo avec un dénivelé positif de 5000 m et un marathon avec 600 m de d+) et sa pérennité (29ème édition en 2012, bravo Mr Iacono). A titre plus personnel, c'est un gamin qui un dimanche soir voit ses hommes de fer sur Stade2 et qui n'en croit pas ses yeux, un gamin qui occulte complètement (ce n’est pas pour toi..., c'est trop..., tu n'es pas assez...) et qui un jour prend le départ, ne jamais dire jamais... LA PREPARATION : C'est la partie obscure de notre sport, la face cachée de l'iceberg. C'est cette préparation qui est dure, l'épreuve c'est la cerise sur le gâteau (enfin, si l'on peut dire). C'est un travail de plusieurs années pour approcher correctement la distance, et de plusieurs mois pour préparer l'Ironman. Cette année, je planifie depuis la mi-janvier (la période précédente devait me permettre de travailler spécifiquement la VMA mais il y a eu un marathon de trop à l'automne). La planification a été trouvée sur internet, merci Mr Hemerlin, c'est bien passé peut-être à part les cycles de dix jours. Pour la diététique... Je devais faire attention un an… Puis six mois… Puis un mois… Et juillet a eu raison de moi, très chargé, certains diront trop, mais la tête va super bien et si j'ai été un moine, c'est plutôt celui qui dévore un poulet et se jette quelques choppes de bière, pas fier mais on ne se refait pas... L'AVANT COURSE : Objectif se détendre, et penser à autre chose qu'au tri... Impossible, la ville transpire triathlon et puis c'est dingue ce qu'il y a comme roannais, tanconnais, chandonnais (tous des gens bien nés vous avez remarqué), comprends pas... Et de quoi on parle à votre avis..? Un après-midi toboggan/piscine avec les enfants, une virée en Italie avec la famille Simond, les pâtes, le café, la glace, dio cane!!! Bon et si on parlait de la BETE un peu, la veille je mets bien 2 réveils (vous imaginez que je râte le départ après tout ça... Dring, je déjeune, m'habille et descends avec ma caisse par les rues d'Embrun, il est 4h45. Petits cachotiers va !!! LA NATATION : Petit passage scato oblige, il ya fallut faire un micro-stage aux WC pour un maxi-bien-être et tout ça avec la combi (si c'est possible, à condition d'enlever les bras, sinon ça le fait pas, arf). Bon c'est le départ, j'essaies bien de trouver un coin tranquille pour éviter les 1057 autres batraciens mais c'est pas facile, je tape dans les mains, je gonfle, je sens les larmes monter, m'en fout derrière les lunettes ça se voit pas, on s'élance et plouf...) Je gère le départ chaotique et l'entonnoir jusqu'aux pédalos se resserre (fallait pas partir à droite). Je fais pas une natation de rêve mais je ne suis pas un nageur de rêve non plus, en revanche le décor une fois le jour levé... Il faut penser à sortir, ça c'est fait (1h12) et le comble vous savez qui j'écoute derrière : mon saumon de frère, Lionel "eh, Yan!" (même lac, dans les mêmes temps, une fois de plus!) Sont pas pressés d’y aller, c’est plus la bousculade après dans l’eau ! LE VELO : Encore une transition de légende même si sur IM c'est pas le nerf de la guerre (8'). Je vois rouge dès la sortie, non je ne suis pas énervé, mais la famille et les supporters tanconnais arborent tous fièrement des T-shirt de la même couleur pour apporter leur soutien, ils sont dans la place et quelle animation, merci... Une des particularités du parcours vélo c'est que tu es direct planté dans la bosse en sortant de l'eau, inutile de vous dire qu'il faut tout de suite rouler en dedans pour que le cardio monte doucement. Après un arrêt pipi, on se croise avec Pascal, puis Gilou, Lionel, ce qui occasionne quelques ressentis sur la journée et le vent est déjà au rendez-vous à Savines. C'est à ce moment que l'on décide de rouler avec Gilles, couché sur le prolongateur, on oppose moins de résistance au vent, Lionel m'encourage "vas-y fais toi plaisir!", je lui réponds "à tout à l'heure dans l'Izoard". Il parait que mon bras baisse sur les photos à mesure que les kilomètres défilent ? On se rapproche d'Embrun et au rond-point la foule est dense mais qui voit-on, qui sort du lot, je vous le demande ? Tancon et ses ressortissants toujours idéalement placés (je soupçonne Michel sur ce coup, il connait bien l'épreuve). Vous êtes grandissimo !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! La vallée du Guil se fait toujours en compagnie de Gilou, on roule tranquille, jusqu'à ce que la route s'élève, je pars. Arrivée avant Brunissard, le rythme de tous s'étiole, pourquoi ? Un gars me fait des recommandations à la prudence, sympa mais je connais les raidars, je suis venu avec mes kilos à l'ascension et il y a fallut les monter... L'Izoard passe bien, arrivé presque à la cime, je trouve Nono à l'arrêt : "j'ai des crampes partout" me dit-il. Le problème c'est que quand ça te prend dans la bosse pour te reprendre. A la cime 10 mètres avant la ligne, début de crampes moi aussi, je vois Mr Simond (bonjour rapide, je m'en excuse mais je rêvai du jambon blanc), également Lolapy du forum onlinetri avec qui j'avais fini le marathon au ch'triman dans un rythme endiablé et Michel à qui je laisse 2 sporténines pour les crampes à moto... Je mange en descendant, le pain a séché, mais bon, je mange ça fait du bien, je partagerai le deuxième avec Vincent qui a connu un problème logistique... plus son ravito à l'Izoard??? Pallon approche, j'étais resté scotché dedans en mai (monté difficilement), ça va plutôt pas mal jusqu'au moment où l'on touche ma roue arrière, sûrement un mec pas clair, me dis-je, que nenni , un ancien m'a touché avec l'aile de sa voiture pourtant je suis bien à droite, je lui dis gentiment de faire attention, il accélère et pousse un triathlète espagnol d'un bon mètre comme aux autotamponneuses, je me mets en colère... Un organisateur l'arrête et je monte Pallon très vite finalement un poil énervé. Pas long, pas long… Vous remarquez mon style ? Le bleu et vert c’est l’espagnol ! Reste Chalvet, seule interrogation restante, je ne connais pas, encore une fois ça passe bien malgré une traversée de chat inopinée et un début de tout droit dans la descente bien maîtrisé. LA COURSE A PIEDS : Change complet, la température est écrasante (37°C), hydratation et épongeage devront être mes obsessions permanentes, il faut à tout prix éviter la chauffe, je sais que je ne ferai pas le même marathon qu'à Cambrai, il faut gérer, courir à l'économie et ça je sais faire. Bisous mérité, c’est long d’attendre un papa, et il a encore pas fini ! Les hélicos, les ambulances et les mecs contraints à se coucher sur le bas côté renforceront ma volonté de rester prudent. Le premier semi te dézingue et sur le deuxième en gros tu gères la fatigue du premier. Je verrai revenir derrière moi sur le premier semi Isabelle Ferrer er Erika Csomor que je salue et me le rend bien, très sport en plein effort (elles sont sur leur deuxième boucle...) C'est un chassé-croisé permanent avec les autres coureurs, je croiserai les roannais devant moi Sylvain, Jérôme, Laurent et Albert puis ceux derrière Lionel, Pascal, Gilou, ça fait du bien de voir leurs bobines. Je finirai presque mon marathon avec Mathieu un sacré bébé (un gros gros nageur) que j'ai eu du mal à reprendre, il craquera à la fin. C'est le dernier tour de lac, on sent plus proche la ligne d'arrivée et le public, m'y voilà, Lolapy qui me dit "profites!", les tanconnais qui ont vraiment pris possession des lieux, quel bordel si vous me permettez l'expression, géniaux! Et puis mes deux petites têtes blondes et leur maman, ils passent la ligne avec moi.. Seulement d'y repenser j'ai encore... Enfin, ça me fait... Vous avez compris quoi...323ème, 14h23 d'effort je crois, mais ça , on s'en fout, même si la modestie doit en souffrir, je le dis très fort : JE SUIS FIER ! L'APRES-COURSE : Après un grand "moment émotion", je me restaure, puis me fais masser à côté d'un étranger qui essaie de faire comprendre qu'il faut lui tirer la jambe dans l'autre sens (pas facile en Tchèque), la scène est cocasse d'autant plus qu'un énorme papillon de nuit rentre sous la toile de tente (vraiment énorme), son ami dans un très bon français mais avec accent me dit "HALLUCINATION", "si, si, j'ai fais Embrun deux fois, je connais!", MDR comme disent les jeun's. Bon, ce n’est pas tout ça mais je veux voir l'arrivée du père Lionel, je me fais du mauvais sang même si je sais qu'il finira... un ange passe... Le voilà, et méga-bordel avec, quelle arrivée!!! Ils sont fiers de toi ! REMERCIEMENTS : Je remercie les gars avec qui j'ai vécu cette merveilleuse journée sur le macadam les inconnus (avec qui tu échanges quelques mots sur la course), les triathlètes roannais pour le partage tant sportif qu'humain , la famille de ces derniers et les amis roannais pour les encouragements et la logistique, les charliendins (ECC) présents les deux Jean-Yves et Philippe, les autres Patrick, Pascal, et Michel qui a dû insisté beaucoup pour m'avoir au téléphone, les Ricca, les Grouiller, les tanconnais qui ont fait que cette journée a été un réel partage, clin d'oeil à Laurence Gilles et les garçons (merci beaucoup pour les photos) et évidemment mes 2 loulous et Nath' pour les sacrifices consentis, et les moments volés pour le sport qui m’est si cher.