pIERROT DE lOUIS VAlDèS
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pIERROT DE lOUIS VAlDèS
o n t r o p e pass 5.1. 4 (9)6 Pierrot de Louis Valdès Salle Théâtres forains et marionnettes à la télévision Taille 147 cm de haut, 40 cm de large Type de marionnette marionnette à fils, manipulation à vue Le geste du marionnettiste Nom, prenom Pierrot Cette marionnette à fils représente le personnage du Pierrot, issu de la commedia dell’arte, devenu au 19e s. le clown blanc des pantomimes. Il porte un masque souriant, qui dissimule son vrai visage de clown triste. Traditionnellement, les marionnettes à fils sont des poupées de l’illusion : les fils sont les plus discrets possibles et les manipulateurs cachés par les décors et le castelet. Au contraire, au music-hall, les gestes du marionnettiste sont presque aussi importants que les mouvements de la marionnette : le public regarde à la fois l’illusion de vie et la virtuosité de l’artiste. Louis Valdès est un des premiers en France à dépasser ce schéma : non seulement il est visible sur scène, mais il entame un dialogue intime avec sa marionnette. Les frontières entre l’homme et les poupées s’effacent, renforçant la charge émotionnelle du numéro... mots en gris : objets à voir dans la salle Date et lieu de naissance, nationalite années 1960, Paris, France, français Louis-Auguste Petit, dit Louis Valdès Music-hall et télévision Apparence physique Le 20e s. voit la naissance du dernier avatar du marionnettiste ambulant vivant de sa virtuosité et de l’attachement du public pour ses personnages : l’artiste de music-hall, dit aussi théâtre de variétés, dont l’âge d’or se situe au début du siècle. Ces spectacles sont entièrement organisés par un impresario, ou producteur, et composés de différents artistes. Dans la 2e moitié du 20e s. ce genre s’acclimate parfaitement aux émissions de télévision. Ainsi La piste aux étoiles, créée par Gilles Margaritis, accueille au printemps 1964 sur le petit écran les poupées de Louis Valdès, dans de courtes scènes comiques ou poétiques. Parmi elles, aux côtés de la danseuse espagnole ou de la cantatrice, Pierrot tombant le masque de la gaieté pour dévoiler sa profonde mélancolie marque une génération de télé spectateurs par son intensité dramatique. Voir Piste Place au spectacle du coffre de projection. Le succès est tel que Louis Valdès est appelé à New-York pour la célèbre émission The Ed Sullivan Show avant de jouer à Las Vegas. | MARIONNETTES DU MONDE jeune homme en costume blanc, carreaux noirs, visage émacié, porte un masque Pour Louis Valdès, la marionnette est l’acteur parfait, car elle n’a d’existence que celle du personnage et toute sa physionomie, ses articulations, ses mécanismes tendent seulement vers l’expression d’un sentiment par le geste parfait. Il crée ses poupées de A à Z. Une fois l’idée du personnage fixée, l’artiste réalise ses premiers croquis généraux puis détaillés, pour les parties techniques. Les visages sont modelés en carton ou en papier puis peints, avec des cheveux et cils en fibre synthétique ; les mains, pieds et bustes en bois sont sculptés. Les numéros de Louis Valdès, muets, sont accompagnés d’une bande sonore choisie avec grand soin : ainsi l’Adagio d’Albinoni, qui retentit pour le numéro de Pierrot, semble avoir été composé pour lui ! Retrouvez les fiches de salle du musée sur le site : www.gadagne.musees.lyon.fr .../... FRANçAIS Pierrot de Louis Valdès ressemblance troublante à Louis Valdès Les marionnettes de Louis Valdès fascinent par leur force poétique et dramatique. Toutes symbolisent des facettes différentes de la personnalité de l’artiste. Antoine Tudal, poète, l’évoque dans un hommage écrit en octobre 2008 : “Chaque personnage était l’émanation de Louis, un fragment de miroir éclairé qui faisait apparaître au grand jour un aspect de son humanité. (...) Il y avait en lui de la cantatrice, de l’arlequin, du jongleur, de la strip-teaseuse et du Pierrot de Commedia dell’Arte.” Valdès a créé des dizaines de poupées au cours de sa courte carrière mais très peu d’entre elles nous sont parvenues. En effet, il avait coutume de détruire régulièrement les marionnettes dont il ne se servait plus. À sa mort, sa mère fait don de neuf marionnettes au musée Gadagne par l’intermédiaire de Georges Tournaire, alors Président du Syndicat National des Arts de la Marionnette et d’Animation, permettant ainsi de conserver une mémoire de son art. Parmi elles, outre le Pierrot, on retrouve celles qui ont fait sa gloire comme le jongleur, la cantatrice, la strip-teaseuse ou la danseuse espagnole. Cantatrice Strip-teaseuse Danseuse espagnole Profession clown à double personnalité Le personnage de Pierrot est issu de la commedia dell’arte (à lire : fiche La commedia dell’arte en salle Marionnettes traditionnelles en Italie). Originaire du nord de l’Italie, Pedrolino se francise en Pierrot. Entièrement vêtu de blanc, il fait partie des valets comiques. Grand naïf souvent rival d’Arlequin dans ses déboires amoureux, il est synonyme de nigaud jusqu’au 18e s. Il change radicalement de caractère au milieu du 19e s. grâce à la pantomime et devient le doux rêveur, malheureux en amour, que l’on connaît encore aujourd’hui. Voir N203.4 (Séraphin), en salle Marionnettes traditionnelles en France. Pere Louis-Auguste Petit, dit Louis Valdès Une étoile filante Né enfant naturel à Blérancourt dans l’Aisne en 1922, de parents modestes, Louis-Auguste Petit fréquente les tziganes auprès desquels il s’initie à la guitare et au flamenco, et développe le goût du spectacle et de l’itinérance. Déporté pendant la guerre, il aurait subi des expérimentations médicales perpétrées par les nazis. Irrémédiablement marqué, il se réfugie dans l’art de la marionnette, en pur autodidacte. Installé à Paris, il débute une carrière d’artiste entièrement consacrée au monde de la nuit, sous le nom de Louis Valdès. Il présente ses premiers numéros dans le cabaret transformiste “Madame Arthur” puis au “Crazy Horse”, où il se produit Louis-Auguste Petit, dit Louis Valdès de 1957 à 1965. Son passage à la télévision lui permet de toucher un public nombreux et d’accéder à une popularité inédite. Il meurt le 4 janvier 1965 des suites d’un cancer à l’âge de 42 ans. Hommage mots en gris : objets à voir dans la salle De nombreux artistes reprennent à sa suite la mise en scène de leur relation à leur poupée. Parmi eux, Philippe Genty, marqué par sa rencontre avec Louis Valdès, propose dans les années 1970 un nouveau numéro de Pierrot. Il explore les limites des rapports entre le marionnettiste-créateur et la marionnettecréature : Pierrot, d’abord insouciant, se rend progressivement compte de sa condition de marionnette manipulée et décide de couper un à un ses fils pour retrouver une liberté, qui lui coûte la vie. Un véritable hommage à l’œuvre de Louis Valdès ! Visas etrangers | MARIONNETTES DU MONDE 1965 ŒUVRE RESTAURÉE 2008 Retrouvez les fiches de salle du musée sur le site : www.gadagne.musees.lyon.fr Conception : R. Augustin / G. Emonot / P. Gausset – Crédits photographiques: © musées Gadagne / R. Agustin Signes particuliers