Lech Kowalski use de sa caméra comme le poète

Transcription

Lech Kowalski use de sa caméra comme le poète
« Nous exploitons
les ressources de la terre
à un rythme plus
effréné que jamais... »
CRITIQUE DE NEIL YOUNG (THE HOLLYWOOD REPORTER) - PAGE 2
ENTRETIEN AVEC LECH KOWALSKI - PAGE 4
HOLY FIELD
HOLY WAR
JANVIER 2014
PHOTO CORALY JAZZ
« On retrouve là, la veine traditionnelle,
passionnée, des essayistes
et documentaristes polémiques. »
Partout dans le monde,
les petits agriculteurs sont menacés.
Leur lutte pour survivre se fait loin
des caméras et des médias.
En Pologne, un pays où plus de 60%
de la surface est occupée
par l’agriculture,
de nouveaux acteurs sont
en compétition pour s’accaparer
les terres. Ce qui se passe
en Pologne est un avertissement
à prendre au sérieux.
PHOTO ANDREJ BAC
Holy Field Holy War dénonce l’usage de l’agriculture « Lech Kowalski use de sa caméra
comme le poète de sa plume. »
intensive ainsi qu’une forme d’invasion industrielle
PAR JOSÉ BOVÉ - PAGE 2
connue sous le nom de « fracturation hydraulique ».
Le film permet au spectateur d’être témoin et de
ressentir les problèmes auxquels font face les fermiers
polonais. Il faut bien comprendre que les compagnies
multinationales en Pologne sont des envahisseurs,
pour la plupart invitées par le gouvernement...
Elles sont venues pour tirer profit. Que laisseront-elles ?
ERIC LORET LIBÉRATION
(…) « Inratable également : le
voyage en Pologne de Lech
Kowalski, increvable documentariste de l’underground punk
new-yorkais, qui part ici vers ses
terres d’origines menacées par les
forages de gaz de schiste. » (…)
THÉO RIBETON LES INROCKS
(...) « Toujours sur la crête,
toujours en guerre, le Polonais,
muni de sa « camera-war » nous
avait habitués ces dernières
années à des combats bien
éloignés de sa terre polonaise
(notamment avec The End of
the World Begins With One Lie,
2011, consacré à la catastrophe
pétrolière au Mexique).
Avec Holy Field Holy War
(Prix Georges de Beauregard
International, Prix Marseille
Espérance et Prix du GNCR),
il revient cette fois au plus près
d’une terre qu’il connaît par
coeur et qui subit de plein fouet
une crise à la fois écologique
et économique assez peu documentée : celle liée à la mainmise
sur le gaz de schiste, qui attire
la convoitise de puissants
consortium américains. Kowalski
mène l’enquête, d’une manière
en apparence plus calme que
d’habitude.
Au début du film, on s’étonne
presque de la méthode : des
entretiens au long cours,
le réalisateur accordant de
l’espace à la parole des
paysans en lutte, en contrepoint
de séquences qui nous montrent
la campagne polonaise.
C’est nouveau, Kowalski prend
son temps. Il filme les paysages
comme pour la dernière fois,
des paysages qui, contrairement
à ceux magnifiés dans Lacrau,
sont nimbés de mélancolie.
Kowalski porte un regard rempli
d’affection sur son pays, qui
semble voué à la dislocation.
Il ressort des paroles de ces
paysans une résignation devant
l’inéluctable. Mais le réalisateur
propose un contrepoint à la
fin de son film, en insistant
longuement sur une scène de
réunion publique. Les habitants,
les paysans, sont confrontés pour
la première fois au représentant
du consortium américain.
Kowalski filme la scène au plus
près, et lorsque la tension monte
entre les participants, on
comprend mieux son projet :
démontrer que sous la terre
polonaise en apparence paisible
et résignée, se tapissent les
ferments d’une colère profonde,
qui remise la nostalgie au
placard. Grand film de révolte,
Holy Field Holy War fait la
synthèse des questionnements
et en quelque sorte de l’esthé-
tique kowalskienne. » (…)
ARTHUR LOGIBAR GAITE-LYRIQUE.COM
(…) « Holy Field Holy War,
est signé Lech Kowalski.
C’est une chronique relativement
classique mais brûlante des
mutations subies par l’agriculture du pays. Depuis le désastre
écologique de l’industrialisation
à outrance jusqu’à la tentative
d’implantation, soutenue par le
gouvernement polonais, de
grands groupes américains qui
voient dans ces terres le futur
eldorado européen du gaz de
schiste. Filmé du côté et au plus
près des paysans, le film
enregistre notamment une
confrontation sidérante entre
cette population démunie et l’art
du sophisme des industriels
américains, qui rappelle de
manière troublante le récent
Promised Land de Gus van
Sant. Beaucoup de films ont
été réalisés récemment dans
cette inquiétude écologique.
Celui ci se caractérise par sa manière presque douce de mettre
en scène une sorte d’apocalypse
silencieuse, redoublée par le souvenir presque nostalgique des
personnages du temps de la
ferme d’Etat communiste. Mais à
défaut de la puanteur permanente dégagée par le lisier des
porcs, l’époque était alors aux
incessantes manoeuvres des
chars soviétiques. « On n’a
jamais la paix », conclut philosophiquement, par une litote qui
l’honore, un paysan. » (…)
JACQUES MANDELBAUM LE MONDE
imprimé en France - janvier 2014 - ©revoltcinema
PHOTOS MAREK KRYDA
(…) « Pour ceux qui regrettent
l’obsolète D de FID (pour
« documentaire »), ils se rattraperont par exemple avec Holy
Field Holy War, de Lech
Kowalski, portrait ralenti de la
ruralité polonaise. Un étrange
docu écolo en position de
gisant, la catastrophe n’y étant
pas attendue, mais déjà là, sous
la forme d’un camion Nutrena
qui sillonne le film avec sa bouffe
animalière aux OGM. » (…)
En 1947, Stanolind Oil a réalisé la première fracturation expérimentale
à Hugoton dans le sud-ouest du Kansas.
Le traitement utilisait du napalm et le sable de la rivière Arkansas.
Feuilletonnée dans La Revue Dessinée, Energies extrêmes (enquête
de SYLVAIN LAPOIX dessinée par DANIEL BLANCOU), narre l’émergence technique,
politique et économique des hydrocarbures non conventionnels depuis
l’après-guerre. À paraître en album à la rentrée 2014 aux éditions Futuropolis.
Être paysan.
PAR JOSÉ BOVÉ
Être paysan, comme je l’ai toujours dit, est un mode de vie plus
qu’un métier. Les saisons passent, les choses à faire varient au fil
des saisons. Les années se succèdent toutes différentes les unes
des autres, hier trop pluvieux, demain trop sec. Une inquiétude
toujours un peu présente. Va-t-il pleuvoir alors qu’il faut rentrer
le foin ? L’agnelage va-t-il bien se passer ? Est-ce que le prix du lait
ne va pas chuter ? Mais également cette sérénité de pouvoir
s’arrêter, quand on le souhaite, au milieu d’un champ
et de s’engloutir dans les souvenirs et s’émerveiller de la beauté
des paysages, et rêver son avenir.
Dans Holy Field Holy War Lech Kowalski use de sa caméra
comme le poète de sa plume. Il donne sa place au temps et laisse
monter peu à peu l’inquiétude de ces femmes et de ces hommes
polonais qui voient leurs villages et leurs communautés mises
en danger par l’arrivée d’une agriculture industrielle productiviste
massive qui dépasse leur entendement. « Des fermes avec plus
de 1 000 vaches, des porcheries avec 20 000 cochons ».
Tout cela paraît impossible, et pourtant cette réalité s’est installée
avec son cortège de pollution et de dégâts de toutes sortes.
Les gens de ces campagnes sont désemparés par cette vague
qui les submerge, qui les emporte, qui les inquiète. « De quoi sera
fait le monde de demain ? », se demande le paysan qui ramasse
les abeilles mortes après avoir bu l’eau d’une flaque contaminée
par des pesticides. Les préoccupations de ces hommes et de ces
femmes sont celles de l’écologie et du respect de l’environnement.
L’arrivée des camions de vibreurs de Chevron, à la recherche
de gaz de schiste, au milieu de ces villages détruit littéralement
les fondations de ces gens. Leurs maisons sont fendues. Leur rêves
sont lézardés, leur désarroi est total. Loin de se laisser abattre,
ils décident de combattre Chevron, cette firme américaine dont ils
ne connaissaient pas l’existence. J’ai rencontré une délégation
de ces paysans en juin 2011 qui sont venus me voir à Varsovie
parce qu’ils savaient que je devais rencontrer Donald Tusk,
le Premier ministre polonais. Ils m’ont demandé de lui remettre
une lettre de doléance. La lutte ne faisait que commencer.
Les années des dirigeants de Chevron sont rythmées par
la publication des rapports financiers trimestriels. Celles des paysans
embrassent toute une vie. De la caméra de Lech Kowalski jaillit
cette contradiction frontale entre deux mondes, celui où le temps
c’est de l’argent et celui où le temps c’est la vie.
La tension monte constamment
jusqu’à un point culminant,
dans Holy Fied Holy War. Les
premières séquences du film
nous font progressivement
découvrir une région agricole
très localisée – située non loin de
la frontière ukrainienne, dans l’Est
de la Pologne –, où les vieilles
méthodes persistent obstinément
(on voit un homme âgé faucher
son champ), où la vie se déroule
selon un rythme méditatif constant.
Aucune évocation de la fracture
hydraulique : la principale cause
de mécontentement parmi les
personnes interviewées par
Kowalski, c’est l’intrusion alarmante des techniques industrielles
agricoles modernes. Tout ceci est
présenté comme le rush vers la
« modernisation » d’un pays
membre de l’Union européenne
particulièrement accueillant pour
les multinationales « Les lois ne
s’appliquent pas pour eux ! »,
dit l’une des personnes interviewées
en faisant la moue. « Ils ont même
acheté le prêtre ! »
Avec audace, Kowalski attend
jusqu’à plus de la moitié du film
pour introduire ce qui en sera
le principal sujet. On observe
d’inoffensifs petits drapeaux
rouge plantés par Chevron,
multinationale et géant pétrolier,
sur toutes les terres agricoles alentours pour indiquer l’emplacement
des forages-tests préliminaires.
Le degré de notification et de
consultation est assez peu clair
(« Ils m’ont dit de signer, alors
j’ai signé », soupire une femme
âgée), mais l’arrivée bruyante de
gros camions dans cette zone
bourdonnante et bucolique
déclenche des mécontentements
qui révèlent une franche colère.
Quand les premiers tests ont
pour corollaire des craquements,
pas seulement dans la terre mais
aussi sur les murs des maisons
des fermiers, la litanie des complaintes enregistrées par la
camera de Kowalski – lequel est
clairement perçu comme un
interviewer sympathique, qui
inspire confiance – se transforme
en torrent. La partie finale, la
meilleure, montre l’arrivée d’un
représentant de Chevron en
Pologne à un meeting communal
précisément organisé pour expliquer
les plans de la multinationale et
dissiper les plaintes des résidents.
La surprenante incapacité de cet
homme corpulent, et tout sourire,
à parler un tant soit peu le
polonais, tout comme sa
confiance aveugle dans une forme
de discours prémâché, et insipide,
vouent sa présentation à l’échec
dès le début... et ses contorsions
de malaise offrent un spectacle à
la fois délicieux et embarrassant.
Après une mise en place délibérément lente d’une heure, dont
les apparentes longueurs sont
naturellement voulues, la trame
inquisitrice du film trouve un
filon en or avec cette rencontre
explosive. Kowalski montre
comment cette communauté
divisée peut se rassembler contre
un ennemi commun et poser des
questions d’une rare pertinence
en matière de démocratie
locale, surtout à une époque
où le pouvoir transfrontalier
des multinationales s’amplifie
(« Pourquoi personne ne nous
a rien demandé ? », dit un
fermier avec insistance).
Nul doute que Kowalski est
Le mirage
du gaz
de schiste
PAR THOMAS PORCHER
Le gaz de schiste, c’est quoi ?
Le gaz de schiste est un gaz piégé dans des roches compactes
à très grande profondeur (2 000 à 3 000 mètres sous terre).
Pour pouvoir le sortir, il est donc nécessaire d’avoir recours à la
technique de la « fracturation hydraulique » qui consiste à
fracturer la roche à l’aide de grandes quantités d’eau - 12 à
30 millions de litres d’eau par fracturation - injectées à forte
pression et mélangées à plusieurs produits chimiques.
Or, bien qu’utilisée massivement aux Etats-Unis, cette technique reste très controversée, notamment à cause des risques de
pollution. À cela s’ajoute tous les problèmes liés à l’exploitation
du gaz de schiste pour les populations avoisinantes. Plusieurs
articles scientifiques ont montré les effets négatifs : nappes
phréatiques polluées en Pennsylvanie, baisse du prix de
l’immobilier, augmentation du nombre de séismes, risques pour
la santé…
Le miracle économique promit par les lobbies.
Malgré tout, les lobbies des compagnies pétro-gazières ont
décidé de travailler l’opinion pour imposer l’exploitation
des gaz de schiste en Europe. Pour atténuer les risques de la
fracturation hydraulique, il fallait mettre dans la balance les
gains économiques de l’exploitation comme les créations
d’emplois, le retour de la compétitivité ou l’indépendance
énergétique. Des arguments d’autant plus audibles par les
gouvernements que l’Europe traverse l’une des crises les plus
graves de son histoire.
Pourtant, ce que les lobbies qualifient de « révolution
énergétique américaine » est en réalité une dangereuse
« ruée vers l’or » avec comme seul impératif le forage intensif,
pour assouvir les profits de quelques-uns au détriment de
l’intérêt général. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, un nouveau puits
est foré toutes les douze minutes et c’est ce modèle que certains
cherchent à imposer en Europe.
plutôt pro David que Goliath,
depuis ses débuts, quand il
chroniquait la scène punk newyorkaise. Le réalisateur a toujours
été attiré par les outsiders, les
laissés pour compte, les marginaux et les exploités. Il explique
d’ailleurs que, dans ce nouveau
film, il considère les paysans
comme la composante du « nouvel underground ».
Pratiquement aucune tentative
de comprendre la perspective
de Goliath, ici, ni d’analyser
ce débat épineux du point de vue
adverse, pas plus que d’écouter
ceux qui voient les bénéfices
potentiels pour l’économie de la
Pologne et de l’Europe.
On retrouve là, évidemment,
la veine traditionnelle, passionnée,
des essayistes et des documentaristes polémiques. C’est le genre
même de ce cinéma qui l’impose.
NEIL YOUNG
THE HOLLYWOOD REPORTER
Pour suivre l’actualité de la lutte
en Pologne à Zurawlow
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En polonais /anglais (plus à jour)
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PHOTO ZBIGNIEW PEDOWSKI
Holy Field Holy War :
critique du FID
MARSEILLE
La révolte des citoyens
Alors partout en Europe, des citoyens, fermiers, chasseurs,
chanteurs, cinéastes, enseignants, retraités, de gauche comme
de droite, vivant à Zurawlow (Pologne), Balcombe (RoyaumeUni), Alès (France) ou Pungesti (Roumanie) ont décidé de dire
« non » au gaz de schiste. Dans leur combat, ils se sont retrouvés face à des compagnies au chiffre d’affaire libellé en milliards
d’euros, pouvant s’acheter les faveurs des politiques, au niveau
local comme à Bruxelles. Mais certains mouvements ont
réussi et aujourd’hui, la fracturation hydraulique est interdite
en France et en Bulgarie. D’autres continuent le combat.
En tant qu’économiste, je me suis attaché dans mon livre à
montrer que le gaz de schiste était un mirage d’un point de vue
économique surtout si l’on prend en compte les spécificités de
l’Europe. Une partie de mon ouvrage porte sur les effets pour
les populations avoisinantes. Dans le film de Lech Kowalski,
les images remplacent les mots et valent mieux que n’importe
quelle théorie économique. En faisant un parallèle avec
l’agriculture industrielle, il montre la clairvoyance de fermiers
polonais qui, confrontés à la violence et au mépris de grands
groupes pétro-gazier ou agroalimentaire, décident de se révolter.
Dans ce film, on comprend bien comment la mondialisation,
que certains de nos experts ont tant chéri malgré les ravages
qu’elle faisait dans des contrées plus lointaines, est en train de
se retourner contre nous.
Thomas Porcher
est docteur en économie,
professeur en «Marché
des matières premières»
à l’ESG Management
School et enseignant en
«Economie et
géopolitique de l’énergie»
à l’université ParisDauphine.
Il est l’auteur du livre
Le mirage du gaz de
schiste (éd. Max Milo).
« Il se peut que la réalité
n’ait jamais surgi aux yeux de
personne », formulait le plasticien
Michel Semeniako
dans La Chinoise en 1967.
Ne pas présupposer ce qu’est
le réel, se désintoxiquer de toute
scénarisation, analyser les rapports
de force, filmer pour dissoudre
le donné, monter pour élaborer
du possible, montrer pour
en débattre, bref, pratiquer tout
l’inverse de l’audiovisuel qui
enkyste l’histoire sur elle-même :
le travail de Lech Kowalski
se porte au secours du devenir. »
FILMOGRAPHIE DE LECH KOWALSKI
2013 Holy Field Holy War (1h 45 min)
Compétition internationale FID, France
Compétition Officielle Abu d’Abhi, Emirats Arabes Unis
Compétition Officielle festival de film européen à Séville, Espagne
[Prix Georges de Beauregard international - FID]
[Prix du groupement national des cinémas de recherches - FID]
[Prix Marseille espérance - FID]
2013 Drill Baby Drill / La Malédiction du gaz de schiste (84 min)
Première au Sénat français/ multiples projections au Parlement
Européen/ Projection au COP19 de Varsovie.
Compétition Green Doc Sheffield, UK, International documentaries
competition / CinemAmbiente – Environmental Film Festival, Turin, Italie
Cinema Planeta, Mexique / Krakow International Film Festival, Pologne
CrossRoads Graz, Austriche / Incredible festival, Bad-Saarow en
Allemagne/ Riviera Maya Film Festival, Mexique,/ Glimmerglass Film
Days à Coopertown USA / DOCSDF, Mexico, Mexique/ Bath Film Festival,
Bath, Angleterre / Tournée de salles cinéma et alternatives en Angleterre/etc.
Les Sex Pistols dans D.O.A (1981)
2012 Cuts on http://cuts.creative.arte.tv/
30 heures de performances d’artistes filmées pour la (pré)ouverture
du Palais de Tokyo pour ARTE Créative.
2011 www.besider.fr Site élaboré avec les élèves de la FEMIS, Paris
NICOLE BRENEZ CHERCHEUSE, PROGRAMMATRICE
DES SÉANCES D’AVANT-GARDE DE LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE.
2010 The End Of The World Begins With One Lie (62 min)
2009 Police Force Ouvrière (12 min) Contribution au film
collectif ‘Outrage et Rébellion’. Diffusion sur le site informatif médiapart.fr
2008-2009 http://www.camerawar.tV 79 courts-métrages
documentaires de 1 à 30 minutes
PHOTO JUSTYNA MIELNIKIEWICZ
Lech Kowalski sur le tournage de Gringo (1984)
PHOTO ZBIGNIEW PEDOWSKI
Sur le tournage de The Boot Factory (2000)
“Polska B”
Des forêts, des champs, des lacs, des marais. Peu d’infrastructure
routière et ferroviaire. Un PIB moyen égal à 66% du PIB national.
Un exode rural massif vers les grandes villes de l’ouest du pays
et du continent. Bienvenue dans la Pologne de 2e catégorie,
la « Polska B », à l’est, par contraste avec l’autre Pologne,
à l’ouest, plus riche et plus moderne : la « Polska A ».
L’horizon de la Pologne orientale a pourtant changé depuis
l’intégration du pays à l’Union européenne, en 2004. L’afflux
de fonds communautaires (plus de 2 milliards d’euros en 7 ans)
a boosté l’économie des régions concernées. Mais à quel prix…
du point de vue identitaire et culturel, notamment : l’espace
Schengen rend difficiles les relations avec les « frères » russes,
ukrainiens, lituaniens... du point écologique et financier,
aussi : les paysages changent et la dette publique s’accroit.
Et, finalement, à qui cela profite-t-il vraiment ? Aux Polonais de
l’Est ? Ou aux entreprises étrangères privées qui savent
opportunément profiter des aides publiques ?
C’est notamment sur ces terres que Lech Kowalski a planté sa
caméra pour réaliser Holy Field Holy War. Parce qu’il a voulu
voir de plus près ce qu’il y avait vraiment de nouveau, à l’Est :
pour le meilleur ? ou pour le pire… ?
HANNA THIRTEC JOURNALISTE FREE-LANCE
ROGOW : Un des villages où Chevron a un permis
pour construire un puits de gaz de schiste.
LITUANIE
Lech Kowalski sur le tournage de Holy Field Holy War (2013)
La peste ou le choléra ?
La malédiction du gaz de schiste
(diffusé sur Arte en janvier 2013) est un
film dénonçant les méthodes de cowboys
de Chevron, en Pennsylvanie comme en
Pologne. Il offre la parole à ceux que la
multinationale essaye de faire taire, à
coup de dollars ou de poursuites
judiciaires. Kowalski s’y fait le portevoix des citoyens, sa caméra donne une
dimension internationale à ce qui aurait
pu rester une affaire locale. Le réalisateur
saisit un moment qu’on espère historique :
partout à travers le monde, les activistes
sont rejoints, ou dépassés, par de simples
paysans, par des voisins, qui occupent
les terrains où les multinationales
pensaient imposer leurs lois impunément.
D’aucuns luttent contre des barrages,
contre des projets miniers, d’autres
encore contre l’exploitation du gaz de
schiste. Dans ce petit village de Polonais
adopté par Kowalski s’inventent, comme
ailleurs (à Balcombe, chez les Mapuche ou
à Notre-Dame-des-Landes), de nouvelles
formes d’activisme, qui permettront
peut-être une gestion de l’environnement
plus humaine.
Holy Field Holy War (en salles en 2014)
met en scène certains de ces mêmes
paysans polonais pour un film d’auteur
qui donne à voir la banalité du mal.
L’exploitation du gaz de schiste n’est
plus le centre, mais la goutte d’eau
qui fait déborder le vase trop plein de
l’industrialisation agricole. L’agriculture
intensive, productiviste, est encore
considérée par les citadins comme un
progrès, la condition de la croissance,
le symbole du développement. Avec
ce mode de production, les paysans
seraient sortis du Moyen-âge, les
tracteurs et les chaînes de production
auraient rendu la tâche moins pénible
et généré des bas prix bénéfiques à
tous. Pourtant, en filmant ces champs,
Kowalski montre l’absurdité vécue
au quotidien, la lente destruction des
espèces et des paysages. La pollution
détruit à petit feu ce qui a fait vivre des
générations d’hommes et de femmes.
Ils s’inquiètent et cherchent à comprendre. Ce cauchemar se passe de
commentaires : ici, pas besoin de
spécialistes, d’experts, de voix off ou
encore de diagrammes pour comprendre
ce qui se trame mais que nous n’avions
pas, jusqu’àlors, pris le temps de
regarder en face.
Mais Kowalski reste optimiste, croit à la
lutte et au débat d’idées, même lorsque
de simples paysans polonais se retrouvent en face d’un directeur du géant
pétrolier américain. C’est ce qui donne
toute sa force à Holy Field Holy War...
CECILE RENAULT BLOGUEUSE
beyonddevelopmentality.com
2008 History On My Arms (27 min)
2008 Vom In Paris (22 min)
2008 One Two (11 min)
2008 Unfinished 82 (64 min)
2008 What happened in New Orleans (31 min)
2007 Winners and Losers (75 min)
2005 A l’Est du Paradis /East of Paradise (110 min)
2005 Journal d’un homme marié /Diary of a Married Man (22 min)
2003 Charlie Chaplin à Kaboul (Charlie Chaplin in Kabul) (60 min)
2003 Salle Comble à Malalai (Full House In Malalai) (90 min)
2003 Camera Gun (29 min)
2003 Hey Is Dee Dee Home (63 min)
2002 On Hitler’s Highway (81 min)
2002 Maverik Award du Gimme Shelter Festival à Athenes
2001 Born To Lose (the last rock and roll movie) (104 min)
2000 The Boot Factory (88 min)
1997 Punk, Rap, Grunge : a series of short for the Rock and Roll Hall
of Fame The Robert Johnson Story, Fan , Alan Freed
1997 Under Underground (3 X 60min)
1991 Chico and the People (20 min)
1991 Rock Soup (81 min)
1984 Gringo (87 min)
1984 Breakdance Test (6 min)
1981 D.O.A. (A right of passage) (90 min)
1979 The Smugglers (90 min)
1978 Walter and Cutie (25 min)
1977 Sex Stars (85 min)
ENFIN EN V.O.D !
POUR CEUX QUI L’ONT RATÉ
SUR ARTE
un film de Lech KowaLsKi
mOnTAGe Lech KowaLsKi & Marcin LataniK / miXAGe SOn eMManueL soLand
TOurnAGe en pOlOGne fp mulTimediA Marcin KrasnowoLsKi
COnSulTAnTe en prOduCTiOn MathiLde trichet / AdminiSTrATeur GiLLes Baudouin
prOduCTriCe reVOlT CinemA odiLe aLLard / pOST prOduCTiOn miKrOS imAGe Marie-anGe rousseau
ArTe Geie uniTe dOCumenTAireS annie BataiLLard & PhiLLiPPe MuLLer
rTS uniTe dOCumenTAireS irene chaLLand & GasPard LaLuMiere
Observateur
«Éclairant.» le nouvel
kuptibles
nt, irréfutable.» les inroc
viva
ire
nta
ume
doc
«un
nt.» libération
«un film fort, importa
lacable.» Télérama
«un réquisitoire imp
> www.lechkowalski.com/fr/shop/vod
HOLY FIELD
HOLY WAR
Le réalisateur Lech Kowalski est une figure culte du cinéma underground.
Connu pour ses documentaires polémiques, il a été qualifié par un journaliste,
de « guerrier combattant avec sa caméra pour redéfinir l’art du documentaire».
Né à Londres de parents polonais ayant fui les goulags de Sibérie,
Lech Kowalski a grandi aux Etats-Unis sur un mode nomade.
Il a commencé sa carrière dans les années 1970 à New York.
Son film culte D.O.A. (1980) qui suit la tournée aux États-Unis du légendaire
groupe punk The Sex Pistols, a remporté le premier prix du festival de musique
de Paris en 1982. Lech Kowalski s’est fait connaître au fil des ans
pour ses documentaires controversés, toujours récompensés et très appréciés
des festivals du monde entier. Après D.O.A., il réalise un des tout premiers
docu-fictions, sur les junkies du Lower East Side : Gringo : Story of a junky
(festival de Berlin), puis il s’intéresse aux sans-abri du parc de Tompkins
de Manhattan pour Rock Soup, (primé à Sundance et San Francisco)
et aux musiciens des années 1970 ( Johnny Thunders dans Born To Lose
(the last rock and roll movie) et Dee Dee Ramone dans Hey is Dee Dee Home).
De retour vers ses racines polonaises, il conçoit une trilogie intitulée
The Fabulous Art of Surviving en association avec la Lucarne d’Arte :
The Boot Factory en 2000 (meilleur documentaire de création l’année de la SCAM),
On Hitler’s Highway en 2002 (prix spécialdu jury à IDFA) et East of Paradise
en 2005, primé entre autres à la Mostra de Venise. En 2007 Winners and Losers
projeté devant 6000 personnes sur la Piazza Grande, clôtura le Festival
international de Locarno. Depuis 2008, Kowalski expérimente de nouvelles
techniques de « guérilla » visuelle en usant de l’esthétique et du dispositif
de l’Internet pour atteindre un public mondial : www.camerawar.tv. La chercheuse
Nicole Brenez classera CameraWar dans sa liste des 10 films les plus marquant
du 21e siècle. En 2012, avec http://cuts.creative.arte.tv/ Kowalski
capture la réouverture du Palais de Tokyo à Paris (le plus grand musée européen).
En 2013 La Malédiction du gaz de schiste fait une des meilleures d’audience d’Arte
en prime time. Il sera programmé dans les plus grands festivals
mondiaux après avoir été diffusé en avant-première au Sénat et projeté
plusieurs fois au Parlement européen.
Actuellement Lech Kowalski travaille sur l’écriture d’un scénario de fiction pour
le cinéma et développe d’autres projets de films documentaires.
Ceci est dû au fait que j’ai beaucoup appris en travaillant sur Holy
Field Holy War et que ces connaissances suscitent une plus grande
curiosité. J’ai également réalisé un autre film par la suite qui
s’appelle la Malédiction du gaz de schiste.
Vous avez tourné un autre film en même temps, la
Malédiction du gaz de schiste, pouvez-vous nous dire
comment les deux films se croisent ?
Vers la fin du tournage de Holy Field Holy War, on m’a demandé
de faire un film pour la télévision, pour Arte, sur la fracturation
hydraulique et le gaz de schiste. J’ai donc interrompu mon travail
sur Holy Field Holy War et je suis allé en Pologne et en Pennsylvanie
pour tourner le film suivant. J’ai finalement terminé le second
film en premier. Les deux histoires se déroulent dans l’est de la
Pologne, dans un endroit que l’on appelle « les poumons » de la
Pologne.
Les empoisonneurs, dehors !
ENTRETIEN AVEC LECH KOWALSKI, ZURAWLOW, JUILLET 2013
Pourquoi vous êtes-vous intéressé aux changements de
l’agriculture en Pologne dans Holy Field Holy War ?
Nous avançons à grands pas vers un point de non-retour. Nous
exploitons les ressources de la terre à un rythme plus effréné que
jamais. Mon rôle en tant que réalisateur est de raconter des
histoires qui évoquent ce moment de l’Histoire, alors que nous
nous rapprochons de ce point de non-retour. Les auteurs doivent
faire réagir les gens, les réveiller au lieu d’être égocentriques.
Mais d’un autre côté, le journalisme vieillit et se fatigue, les
journalistes ne font plus leur travail. Les médias grand public sont
contrôlés par ces mêmes multinationales qui exploitent la planète.
Je me suis toujours intéressé aux marginaux, à ceux que l’on met
de côté. Les agriculteurs sont menacés : j’entends par là les vrais
agriculteurs, les petits exploitants qui cultivent les produits les plus
sains. J’ai parcouru la Pologne en voiture pendant presque un an et
j’ai fini par trouver un champ qui correspondait parfaitement à ce que
j’avais imaginé. J’ai alors commencé à tourner Holy Field Holy War.
Le film aborde différents problèmes liés aux multinationales de l’agro-business, comment avez-vous
réfléchi à la structure d’ensemble et au montage ?
J’ai appris à filmer la nature, les agriculteurs et les animaux.
Je filmais donc tout cela quand j’ai compris que les champs
qui ont attiré mon attention sont le reflet d’une génération
d’agriculteurs qui les ont travaillés. Ces terres, magnifiques, ont
été créées par le peuple. Chaque étendue de terre a sa propre
personnalité, tout comme les personnes qui les ont cultivées.
Le rythme du film ne correspond pas au rythme de la nature car
ces lieux ont été remodelés par l’homme. Nous n’avons pas affaire
à une nature sauvage. Un champ peut paraître ennuyeux mais
beaucoup de choses s’y passent : c’est en apprenant à l’observer que
j’ai compris comment construire mon histoire.
Dans chaque partie du film, on trouve des indices qui conduisent
à un paroxysme. Je ne voulais pas d’un mélodrame monté de façon
artificielle. Je souhaitais que les images et les sons fassent avancer
l’histoire et que le film soit construit de manière à permettre
aux spectateurs d’observer librement, plutôt que de leur dicter
la façon de le faire ou sur quoi focaliser leur attention. Chaque partie
du film contient des détails minimes qui font avancer l’histoire.
Dans Holy Field Holy War, nous entendons la parole
d’agriculteurs mais sans commentaires de votre part sur
le contexte. Pouvez-vous me parler de ce choix ?
Je souhaitais qu’il y ait aussi peu de paroles que possible dans
le film, jusqu’à la dernière séquence qui repose sur ce qui est dit.
Les agriculteurs sont silencieux quand ils travaillent dans les
champs. Je voulais rendre ce silence théâtral. Je ne voulais pas
d’une voix off qui guide les spectateurs. Ce sont les images, les
panoramiques et les inclinaisons de la caméra qui font progresser
l’histoire dans le film. Qu’apporterait un commentaire ? C’est pour
ça qu’il n’y en a pas. Je ne voulais pas d’un commentaire qui détruise
le film. Je voulais créer une tension, une impression de découverte,
un désir de savoir ce qui va se passer. C’est tout. La trame du film est
simple : que se passe-t-il ensuite ?
Comment s’est passé le tournage en équipe réduite ? Avezvous eu des difficultés pour filmer certains sites comme
dans la séquence avec Exxon ?
J’aime filmer des choses qui se déroulent dans la réalité. Les
événements suivent une chorégraphie naturelle et j’aime participer
à cela plutôt que de manipuler la réalité. Je ne peux pas échapper
à la manipulation mais je peux la réduire au minimum et c’est en
travaillant seul qu’on a le plus de chances d’être libre de filmer
ainsi. L’aventure du tournage fait partie de ma vie. Je vis pour ces
instants. Ce n’est pas uniquement un moyen de gagner ma vie.
Je me plonge entièrement dans l’histoire. Dans une large mesure,
mes films parlent aussi de moi. La société Chevron ne voulait
pas que je filme ses activités. Elle souhaite opérer à huis clos. J’ai
donc dû m’immiscer dans ses activités et je lui ai fait jouer un rôle
symbolique. Chevron représente les vieilles méthodes utilisées sur
cette planète. Nous ne pouvons pas continuer avec ces techniques et
ces philosophies. J’ai eu des rapports conflictuels avec les employés
de Chevron mais pas au point de me sentir en danger.
Pouvez-vous nous parler de votre approche politique du
cinéma ?
Je progresse à l’intérieur de mon cinéma. Vous pouvez le qualifier
de cinéma d’investigation mais pas dans le sens premier du mot.
Il s’agit plutôt d’un cinéma curieux. Je veux en savoir plus sur le
monde des agriculteurs et de l’énergie et sur l’état de la planète.
Je ne suis pas militant. Mon travail consiste à raconter ma propre
histoire en m’impliquant dans quelque chose qui était au départ
éloigné de ma réalité et qui en fait maintenant partie. Je suis de
plus en plus engagé et je réalise plus de films sur ces questions.
www.lechkowalski.com @Kowalski_Lech
ww.facebook.com/lech.kowalski
Avez-vous vu le film de Gus Van Sant, Promised Land
(2012), sur le même problème ? Dans ce cas, quelle est
votre impression sur la version hollywoodienne de
ce sujet ?
J’aime les débuts de Gus Van Sant mais Promised Land est un
film inachevé. Les réalisateurs ont fait de leur mieux mais ils ne
connaissaient vraiment pasassez le sujet. Et il a fallu qu’ils ajoutent
une histoire d’amour. Hollywood fait partie du système des grosses
multinationales, c’est suffisant pour vous donner une idée de ce que
je pense de tout ce qui vient d’Hollywood.
La séquence de la réunion avec les agriculteurs avec un
représentant de Chevron par rapport au gaz de schiste
est importante dans Holy Field Holy War.
La réunion entre les agriculteurs et Chevron est extrêmement
emblématique. Elle ne pourrait absolument pas être filmée
aujourd’hui car Chevron ne le permettrait jamais. La société
Chevron pensait qu’elle pourrait s’installer en Pologne et faire
comme bon lui semblait, mais elle se heurte à une résistance de
plus en plus forte, bien que le gouvernement soutienne entièrement
l’exploitation du gaz de schiste en Pologne. La confrontation entre
Chevron et les agriculteurs traduit notre conscience collective.
En voyant cette scène, les spectateurs suivent un cheminement qui
leur permettra de comprendre qu’une chose effrayante est en train
de se produire sur notre planète.
Quelle est la situation aujourd’hui concernant la lutte
des agriculteurs avec “Occupy Chevron” ?
La société Chevron est revenue à l’endroit même où j’ai tourné Holy
Field Holy War et la Malédiction du gaz de schiste pour y créer
un site de forage. Cette fois-ci, elle est mieux préparée et plus
déterminée à y arriver. Mais les agriculteurs sont encore plus
déterminés à lutter. Et, à présent, le monde observe ce que Chevron
fait subir à ces agriculteurs : une guerre des médias a éclaté. Il est
difficile de prédire ce qui va se passer, mais je pense que ce qui se déroule
en ce moment sur ce champ est l’une des plus importantes batailles
entre les vieilles méthodes d’exploitation de la planète et une nouvelle
volonté collective de stopper ces activités industrielles terroristes.
Les agriculteurs élèvent la voix. Quant à la société Chevron, elle
poursuit ce qu’elle ne peut cesser de faire. Une guerre que l’on
appelle “Occupy Chevron” s’intensifie.
J’aimerais poursuivre cet entretien mais je dois aller retrouver
des personnes venues de Lettonie pour soutenir et aider les
agriculteurs dans leur combat contre les attaques des grosses
multinationales sur la planète.
Propos recueillis par Olivier Pierre
Photo Andrej Bac

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