Mémoire Qualité Environnementale des Bâtiments 10

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Mémoire Qualité Environnementale des Bâtiments 10
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Remerciements
Nous tenons à remercier vivement le conseil régional de l’Ordre des architectes Rhône Alpes, l’ADEME et Europe & Environnement pour
l’organisation très réussie de la formation et du voyage du voyage d’étude.
L’ensemble des intervenants qui nous ont permis de développer tout au long de cette année notre réflexion et notre connaissance dans les
différents domaines de la Qualité Environnementale du Bâtiment et notamment :
M. TASSIN, JP. MARIELLE, A. BORNAREL, A. DOS SANTOS + F. L BAIL + JF. PERRETANT, R. JOBERT, B. SEVESSAND, J. HAASE,
B. GEORGES, K. LAPRAY, P. LEVY, H. GIRARD, JC. CRYONNET, H. HAMADOU, F. RICHER, G STORTI, D. SUISSE-GUILLAUD, B. PAULE,
N. THIELLAND.
Nous remercions également les différents acteurs avec qui nous avons pu nous entretenir pour élaborer notre présente réflexion sur la
préparation, la réussite et la pérennisation du transfert d’un équipement de conception environnementale :
- Stéphane ROUJOL, du BET GIRUS, intervenant en QEB et sur la mise en œuvre de contrats d’exploitation de type performanciel ;
- Mearetey GIRAULT-CHAILLOU, de l’association HESPUL, qui notamment intervient auprès de publics variés avec une pédagogie réfléchie et
adaptée, sur les thématiques du développement durable et de la maîtrise énergétique ;
- Hakim HAMADOU, de l’ADEME.
Sommaire
1
INTRODUCTION............................................................................................................................................................................................. 3
2
NORMES ET TEXTES RECENSES ............................................................................................................................................................... 4
3
AVENEMENT DE LA QEB - LES PREMIERS RETOURS D’EXPERIENCE................................................................................................. 8
4
ACTEURS..................................................................................................................................................................................................... 11
5
DEMARCHE POUR ATEINDRE ET PERENNISER LES OBJECTIFS DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE D’UN BATIMENT............ 17
6
MEMENTO.................................................................................................................................................................................................... 37
7
CONCLUSION .............................................................................................................................................................................................. 42
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………………………………………...43
2
I. Introduction
A la remise d’un bâtiment en fin de travaux, il est encore rare qu’une préparation à la prise de possession et à l’installation du futur utilisateur ait
été faîte, et qu’un accompagnement à sa mise en service soit réalisé.
Pourtant, les enjeux sont conséquents, puisque la phase d’exploitation maintenance représente au minimum les ¾ de l’impact environnemental
d’un bâtiment, la construction pesant pour environ ¼1.
Pour un bâtiment de conception environnementale, il apparaît opportun, voire nécessaire, de réaliser un transfert de connaissances et de bons
usages aux futurs utilisateurs, tant dans les démarches et interventions en exploitation maintenance, que pour les gestes du quotidien des usagers
courants.
L’optimisation des usages, le maintien des performances énergétiques telles qu’elles ont été conçues, et la sensibilisation de l’usager sont des
objectifs qui doivent régir la préparation de ce transfert. Il s’agira aussi de maintenir les qualités environnementales du bâtiment et de ses
équipements, pour qu’ils répondent à leurs vocations, aux besoins des usagers, tout en limitant l’utilisation des ressources et l’impact sur
l’environnement.
Il nous est apparu opportun de mener la réflexion sur ce transfert de l’équipement à organiser par le Maître d’Ouvrage entre les équipes de
conception, de réalisation, et les futurs usagers et exploitants, en cherchant à définir les interventions mais aussi les moyens à confier au Maître
d’œuvre pour réussir la mise en service et la pérenniser.
La définition de cette mission transversale sur les phases de conception, de réalisation et des premières années de mise en service doit tout
d’abord pouvoir être appropriée naturellement par le Maître d’œuvre, en étant démonstrative de son utilité.
Elle doit également bien cerner les acteurs concernés, et proposer en conséquence les langages et les outils de transfert adaptés. Notamment, la
dimension humaine devra être largement présente au travers des notions de pédagogie, de sensibilisation, d’association, de participation, de
motivation, d’engagement, de prise de conscience… l’enjeu n’est pas seulement technique, mais bien autant social : il s’agit de suggérer un
modus vivendi, sans perdre en identité.
1
Source ADEME : en terme de consommation énergétique, la construction d’un bâtiment pèse de 10 à 25% des consommations alors que la part de
l’exploitation est de 75 à 90%, selon le niveau de performance énergétique visé.
3
II. Normes et textes recensés
La prise en compte de la phase d’exploitation fait l’objet de quelques textes, que nous rappellerons ici :
a. Article 1 de la Loi Grenelle II
L’exposé des motifs rappelle qu’il s’agit par ce texte entre autre de « définir un futur label devant être fondé sur des exigences de performances
environnementales globales portant sur le cycle de vie du bâtiment, et prenant notamment en considération : les ressources nécessaires en
énergie, en eau, les émissions équivalentes de CO2 et de polluants, la qualité de l’air intérieur, les déchets produits ».
Le dispositif Grenelle II met par ailleurs très clairement l’accent sur les résultats mesurés plus que sur les niveaux de performances théoriques
correspondant à telle ou telle disposition constructive ou équipement.
b. Norme méthodologique NF ISO 15392 Développement durable dans la construction- Principes
généraux
Cette norme vise à définir les objectifs du développement durable dans la construction de bâtiment. Elle propose une base pour définir des
critères et des indicateurs d’évaluation de la contribution des bâtiments au développement durable, en prenant en compte les différentes échelles
de la construction, de l’ouvrage au morceau de ville. Cette norme internationale ne fournit directement aucun élément d’évaluation, mais situe la
construction par rapport au développement durable, à partir d’une approche des objectifs et des principes. Parmi les objectifs figurent la réduction
des impacts du secteur, mais aussi d’autres objectifs liés au progrès de la construction et à la simulation de l’innovation. La nécessité de concilier
approches de court terme liées au processus de construction et impacts de long terme de l’ouvrage réalisé en fait partie.
Les principaux principes :
- Amélioration continue ;
- Equité ;
- Penser global, agir local ;
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- Approche holistique ;
- Implication des parties intéressées ;
- Vision à long terme ;
- Précaution et gestion du risque
- Responsabilité ;
- Transparence ;
Ces principes visent tous le même objectif : placer l’acte de construire dans un système de valeurs qui dépasse la simple recherche de l’optimum
économique contraint par une série de réglementations.
c. Norme XP 01-020-03 – Evaluation des performances environnementales d’un bâtiment (juin 2009)
Cette norme a pour objet d’identifier et de calculer les indicateurs de performances environnementales et sanitaires des bâtiments.
La méthode proposée par la norme permet la définition d’indicateurs, sous forme d’entrants et sortants :
- Indicateurs entrants :
o Consommation de ressources énergétiques non renouvelables ;
o Epuisement des ressources ;
o Consommation d’eau ;
o Consommation de foncier ;
- Indicateurs sortants :
o Biodiversité ;
o Pollution de l’eau ;
o Eutrophisation ;
o Pollution de l’air ;
o Changement climatique ;
o Acidification atmosphérique ;
o Formation d’ozone photochimique ;
o Destruction de la couche d’ozone stratosphérique ;
o Production de déchets, distinguant : dangereux, non dangereux, inertes, radioactifs
La norme apparaît donc très exhaustive, proposant un panel très complet d’indicateurs d’éco-gestion.
5
Elle nécessite néanmoins pour un propriétaire ou son gestionnaire, l’appui d’un ou plusieurs spécialiste(s) pour réaliser le calcul de ces
indicateurs, qui présente une certaine complexité.
d. Certification NF Bâtiments Tertiaires en Exploitation – Démarche HQE – CERTIVEA
Cette certification s’appuie sur la norme XP 01-020-03 – Evaluation des performances environnementales d’un immeuble tertiaire existant, en
retenant 4 indicateurs, qu’elle juge prioritaire, à savoir :
-
La consommation de ressources énergétiques non renouvelables ;
La consommation d’eau ;
Le changement climatique ;
La production de déchets.
Elle s’articule sur deux volets, qui permettent chacun d’évaluer les performances atteintes :
- Le Système de Management de l’Exploitation (SMEx), qui traduit l’ensemble des exigences pour pouvoir mener à bien l’exploitation sur
l’ouvrage et atteindre les performances environnementales du référentiel, et donc évalue le management environnemental mise en œuvre
par le porteur de la certification Exploitation ;
- La Qualité Environnementale des Bâtiments en Exploitation (QEBE) qui traduit, par l’intermédiaire des 14 cibles HQE, les performances
environnementales que doit satisfaire un bâtiment en phase exploitation. Dans cette partie, liée exclusivement aux performances du bâti (et
non des pratiques), chacune des 14 cibles est subdivisée en deux items :
o La Qualité Environnementale Intrinsèque du Bâtiment (QEIB) : cet item regroupe l’ensemble des préoccupations liées à la Qualité
Environnementale Intrinsèque de l’ouvrage (performance acoustique, thermique …)
o La Qualité Environnementale de l’Exploitation (QEE) : cet item regroupe l’ensemble des préoccupations liées à la gestion et au suivi
de l’ouvrage (suivi des consommations, maintenance des équipements, entretien …) ainsi que l’amélioration de la Qualité
Environnementale Intrinsèque du bâti.
Comme en phases de conception et réalisation, la QEBE doit faire l’objet d’une hiérarchisation des cibles.
Par ailleurs, la Qualité Environnementale des Pratiques (QEP) regroupe les bonnes pratiques qui peuvent être mises en place par les acteurs,
dans l’équipement ; ce document est donc lié exclusivement aux pratiques des acteurs.
6
Schéma extrait du guide pratique du référentiel pour la Qualité Environnementale des Bâtiments en Exploitation – Certivea Juillet 2009
De manière similaire à la démarche de conception et réalisation, la démarche de Haute Qualité Environnementale (HQE®) en phase exploitation
s’exprime par la combinaison :
- d’un Système de Management, ici le SMEx ;
- de la Qualité Environnementale de l’équipement, elle même composée de : QEIB+QEE+QEP
- d’indicateurs environnementaux qui traduisent la performance de l’équipement.
Ces différents textes n’assurent néanmoins pas, à notre sens, une articulation suffisante entre les acteurs liés à l’élaboration
du projet d’une part, et ceux liés à la gestion, l’exploitation, l’usage de l’équipement.
7
III. Avènement de la QEB
Les premiers retours d’expérience
La formation QEB délivrée par le conseil régional de l’Ordre des architectes Rhône Alpes nous a permis de connaître de multiples expériences
vécues par des pionniers en la matière. Ces expériences nous ont interpelé à plus d’un titre, nous ne repartirons pas avec notre mallette pleine de
solutions prêtes à l’emploi.
L’objectif est de recenser quelques retours d’expériences de bâtiment ambitieux en termes de qualité environnementale. Les cas pratiques listés
ci-après nous permettent de comprendre pourquoi et comment :
-
l’étude menée par ICADE avec le CSTB, financée par PREBAT, sur trois bâtiments pionniers en HQE : le 270, le Millénaire et l’INERIS
montre que deux bâtiments sur trois ont des consommations au niveau de la RT 2005 ;
-
une étude du Conseil National de Recherche Canadien sur 100 bâtiments construits selon les certifications LEED monte qu’environ 30%
d’entre eux consomment davantage que des bâtiments non homologués ;
-
la Tour Elithis à Dijon en passe d’être certifiée NF Bâtiments Tertiaires en exploitation Démarche HQE®…ne tient pas toutes ses promesses.
Des expériences vécues, comme le Lycée Germaine Tillion à l’Arbresle – un mandat de la SERL pour le compte de la région Rhône Alpes – a été
un projet dans lequel la démarche QEB a été explorée, et d’où nous tirons dès la première année d’exploitation des leçons instructives.
a. Adéquation entre conception et usage :
-
Exemple du bâtiment « 270 » à Aubervilliers : conçu pour fonctionner le jour, le bâtiment est occupé également partiellement la nuit par l’un
des locataires qui travaille dans la presse, du coup, le chauffage et la climatisation ne passent jamais aux modes de veille prévus – d’où
des consommations d’énergies plus élevées que prévu.
-
Exemple de la tour Elithis à Dijon, où l’hypothèse de température de consigne de 20°C prise pour conception thermique du bâtiment, a été
jugée trop basse par les occupants qui ont réclamé de la porter à 22°C. Cette différence de 2°C, entre théorie et pratique, a été la
principale cause du triplement de la consommation évaluée lors des simulations. Dans un bâtiment bien isolé, où les besoins de chauffage
sont réduits, une légère modification de température implique une importante modification des consommations.
-
Choix d'une chaufferie granulés bois inadéquat pour un bâtiment bien isolé car les faibles besoins en chauffage et la finesse de la
production de chaud nécessaire en cas de températures extérieures supérieures à 0 degrés sont difficilement réalisables avec un cycle de
combustion, et entraîne de mauvais rendements.
8
-
Pour la Tour Elithis, les hypothèses prises en conception pour les activités bureautiques étaient largement inférieures aux usages : plus de
50kWhep/m²SHON/an soit 10 fois les consommations de chauffage. Les serveurs informatiques, redondants, H24, représentant 1/3 de ces
activités.
-
Exemple du pavillon d'accueil de l'Ineris à Verneuil-en-Halatte (Oise) où des chauffages d’appoints ont été installés en hiver car le Hall
d’accueil était mal chauffé
-
Trappe de silo de la chaufferie bois inadaptée aux véhicules de livraison au lycée G Tillion, perturbant le bon approvisionnement du
combustible bois durant toute la première saison de chauffe (inertie dans la prise de décision d’actions correctives, délais de fournitures de
vérins spécifiques …)
b. Excès de sophistications pour les utilisateurs et les exploitants :
-
asservissement de l’éclairage des salles de cours à la présence et à la luminosité extérieur sur le Lycée G Tillion : incompréhension du
dispositif par les usagers, réglages fins nécessitant systématiquement l’intervention d’un programmateur informatique de la société ayant
vendue le système technique !
-
stores robotisés trop bruyants arrêtés par les utilisateurs ;
-
grandes façades vitrées occultées car gênant le travail sur écran, induisant une utilisation plus importante de l’éclairage artificiel ;
-
gêne liée à l’impossibilité d’ouvrir les fenêtres (pour efficacité double flux) ;
-
pas de raccordement des eaux pluviales au double réseau intérieur mis en œuvre ;
-
isolation phonique parfois vécue par certain comme une coupure gênante ;
-
sous dimensionnement des chasses d’eau économiques, qui ne sont doc pas utilisées ;
-
le ventilateur d’une installation double flux a été arrêté dans une crèche car les voisins se plaignaient du bruit, on imagine les
conséquences sur la qualité de l’air intérieur
-
double flux : nettoyage ou changement des filtres obligatoire ;
-
double flux : ramonage des conduits d’air neuf nécessaire ;
-
triple flux (Tour Elithis) : il s'agit d'une ventilation double flux avec échangeur de chaleur complété par des obturateurs répartis tous les
2m70 sur les parties opaques de la façade. Ainsi, durant les journées de mi-saison et les nuits d'été, pour dissiper les calories générées
par l'activité professionnelle, les obturateurs s'ouvrent automatiquement, l'arrivée d'air du système double flux est bloquée, l'air extérieur
dont la température est comprise entre 10 et 15°C pénètre alors par l'obturateur, entraîné par le système d'aspiration toujours en
fonctionnement. Mais durant la première année de fonctionnement, seul le double flux a fonctionné. L'automatisation des obturateurs
9
nécessitant encore des mises au point, ils n'ont été ouverts qu'en marche forcée. Une fois réglée, cette « ventilation triple flux » devrait
faire baisser la consommation du poste rafraîchissement... Mais quelle complexité !
c. Mauvaise mise en œuvre, et parfois mauvaise conception
-
mauvaise pose de l’isolation aux points singuliers : au droit ponts thermiques : pourtour des baies, dalles façades, passage des pannes ou
chevêtre de charpentes etc.…
-
mauvaise pose des fenêtres et des portes, pour lesquelles les joints ne sont pas toujours de qualité ni posés correctement
-
système de pompage inversé sur la bâche de récupération des eaux pluviales, collectées pour l’arrosage ; non vu en phase de réception
(réalisée bâche vide, par temps sec en été) – plusieurs mois avant de constater le problème, le diagnostiquer et le résoudre.
-
hall tempéré par récupération de la chaleur de l’air extrait dans les salles d’enseignements : non fonctionnel le premier hiver car les portes,
montées sur pivots, entre l’extérieur et ce hall restaient systématiquement en position ouverte ; c’étaient également le cas pour les portes
entre ce hall tempéré et les circulations des ailes d’enseignement, qui étaient chauffées ! quelques semaines se sont écoulées avant mise
en œuvre d’actions correctives (identifiées grâce à un suivi des consommations et de leurs origines ; sinon ce blocage des portes en
position ouverte serait encore en fonctionnement).
-
manque de savoir-faire dans l'étanchéité à l'air
-
réglages et programmation des gestions technique du bâtiment et asservissement d’éclairages ou d’occultation
-
préfabrication
-
mise en œuvre des bâtiments à ossatures bois
Nous constatons donc qu’une part essentielle des difficultés rencontrées trouve son origine dans la « rupture » entre la
conception du bâtiment et ses usagers.
Ces premiers retours d’expériences et le « vieux bon sens » réanimé pendant notre formation nous ont convaincu de
privilégier autant que possible la simplicité de la conception et les dispositifs passifs.
Il ressort également de ces premiers retours d’expériences la nécessité d’accorder comportements et mise à disposition de
technologies efficaces pour éviter l’utilisation en mode dégradé et énergivore dont souffrent les bâtiments à vocation
environnementale.
10
IV. Acteurs
Les acteurs concernés par la Qualité Environnementale peuvent se décomposer en 4 grandes familles, qu’il s’agira d’articuler et de coordonner
entre elles pour réussir et pérenniser le transfert d’un équipement.
Nous rappelons dans un premier temps la définition succincte des intervenants concernés, par famille :
a. Acteurs dans l’élaboration et la réalisation du projet
Il s’agit des activités liées à la gouvernance, à la programmation, à la conception, à la réalisation et à la mise en service de l’équipement :
-
Maître d’Ouvrage : selon l’article 2 de la loi MOP, " le maître de l’ouvrage est la personne morale, pour laquelle l’ouvrage est construit.
Responsable principal de l’ouvrage, il remplit dans ce rôle une fonction d’intérêt général dont il ne peut se démettre.
Il lui appartient, après s’être assuré de la faisabilité et de l’opportunité de l’opération envisagée, d’en déterminer la localisation, d’en définir
le programme, d’en arrêter l’enveloppe financière prévisionnelle, d’en assurer le financement, de choisir le processus selon lequel l’ouvrage
sera réalisé et de conclure avec les maîtres d’œuvre et entrepreneurs qu’il choisit, les contrats ayant pour objet les études et l’exécution
des travaux. […]
Le maître de l'ouvrage définit dans le programme les objectifs de l’opération et les besoins qu’elle doit satisfaire ainsi que les contraintes et
exigences de qualité sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et économique, d’insertion dans le paysage et de
protection de l'environnement, relatives à la réalisation et à l’utilisation de l’ouvrage."
-
Mandataire du Maître d’Ouvrage : selon l’article 3 de la loi MOP : « Dans la limite du programme et de l'enveloppe financière
prévisionnelle qu'il a arrêtés, le maître de l'ouvrage peut confier à un mandataire, […], l'exercice, en son nom et pour son compte, de tout
ou partie des attributions suivantes de la maîtrise d'ouvrage :
o Définition des conditions administratives et techniques selon lesquelles l'ouvrage sera étudié et exécuté ;
o Préparation du choix du maître d'œuvre, signature du contrat de maîtrise d'œuvre, après approbation du choix du maître d'œuvre
par le maître de l'ouvrage, et gestion du contrat de maîtrise d'œuvre ;
o Approbation des avant-projets et accord sur le projet ;
11
o Préparation du choix de l'entrepreneur, signature du contrat de travaux, après approbation du choix de l'entrepreneur par le maître
de l'ouvrage, et gestion du contrat de travaux ;
o Versement de la rémunération de la mission de maîtrise d'œuvre et des travaux ;
o Réception de l'ouvrage,
[…].
Le mandataire représente le maître de l'ouvrage à l'égard des tiers dans l'exercice des attributions qui lui ont été confiées […].
-
Conducteur d’opération : il apporte au maître de l’ouvrage une assistance générale à caractère administratif, financier et technique ;
-
Programmiste : il assiste le MO à définir, préciser et maîtriser sa demande, son besoin. Il intervient à ce titre aux prémices de l’opération,
et sa mission aboutit à la rédaction du programme qui définit, selon l’article 2 de la loi MOP : « les objectifs de l'opération et les besoins
qu'elle doit satisfaire ainsi que les contraintes et exigences de qualité sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et
économique, d'insertion dans le paysage et de protection de l'environnement, relatives à la réalisation et à l'utilisation de l'ouvrage » ;
-
Maîtrise d’œuvre : selon l’article 7 de la loi MOP : «La mission de maîtrise d'œuvre que le maître de l'ouvrage peut confier à une
personne de droit privé ou à un groupement de personnes de droit privé doit permettre d'apporter une réponse architecturale, technique et
économique au programme » ; on pourrait ajouter désormais la réponse « environnementale » également, les programmes intégrant de
manière croissante les enjeux sur ce sujet. La Maîtrise d’œuvre est chargée d’établir le projet architectural, de diriger l’exécution du ou des
marchés de travaux avec les entreprises, de proposer le règlement des travaux et la réception. La Maîtrise d’œuvre est en général une
équipe pluridisciplinaire, composée de différentes compétences ; les fonctions les plus fréquemment représentées sont :
l’architecte, souvent mandataire de l’équipe,
o l’économiste de la construction,
o les bureaux d’études techniques : fluides, structure, VRD
o la compétence en terme de Qualité Environnementale, dont l’action est transversale, sur les différentes composantes de l’équipe de
Maîtrise d’œuvre,
o et selon la mission et/ou la nature du projet : l’acousticien, le cuisiniste, l’ergonome, le paysagiste, le pilote de chantier, …
-
-
Le Contrôleur Technique : sa mission vise à l'établissement d'avis techniques préventifs sur la solidité, la sécurité de l'ouvrage,
l’accessibilité de l’équipement aux différents handicaps. Il s'opère par référence à un ensemble de normes législatives et administratives
établies en matière de construction.
-
Le Coordonnateur Sécurité Protection de la Santé (CSPS) : il est chargé d’établir dès la conception et de compléter par la suite jusqu’à
la réception un dossier rassemblant toutes les données de nature à faciliter la prévention des risques professionnels lors des interventions
ultérieures, le Dossier des Interventions Ultérieures sur l’Ouvrage (DIUO, selon l’article L4532-16 du Code du Travail), notamment
d’entretien, d’exploitation et de maintenance. En phase travaux, il est chargé de prévenir les risques résultant des interventions
simultanées ou successives des entreprises et de prévoir, lorsqu'elle s'impose, l'utilisation des moyens communs tels que les
infrastructures, les moyens logistiques et les protections collectives.
12
b. Acteurs dans la gestion et l’exploitation du patrimoine
-
Le propriétaire de l’équipement : c’est l’entité à qui appartient l’ouvrage. Il a notamment pour obligation de maintenir l’équipement, au
sens de la norme NF EN 13306 X 60-319 : « Maintenance : ensemble de toutes les actions techniques, administratives et de management
durant le cycle de vie d'un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un état dans lequel il peut accomplir la fonction requise ». Il
peut déléguer ses obligations de maintenance, d’entretien et d’exploitation à un gestionnaire ;
-
Le gestionnaire du bâtiment a la responsabilité, confiée par le propriétaire, de la gestion des opérations d’entretien, de maintenance et
d’exploitation de l’équipement, la mise en œuvre et le suivi des contrats par des entreprises externes, la gestion du budget, la gestion de
programmes préventifs ;
-
Facility Manager : prestataire multi technique et multiservice, il assure l’optimisation de la gestion de biens immobiliers ou d’activités
supports, nécessaires à l’activité principale d’une entreprise, avec comme objectif, le meilleur rapport qualité/coût global ;
-
L’exploitant : si une exploitation directe par le propriétaire et/ou l’exploitant est possible, il peut être fait le choix, notamment par manque
de moyens, ou liée à la complexité, de recourir à des contrats d’exploitation. Les enjeux d’un contrat d’exploitation sont d’ordre
technique (bon fonctionnement de l’installation, pérennité) et financier (surcoût éventuel à mettre en regard d’économies).Les termes
courants (consacrés par l’usage et le CCTG) utilisés pour les marchés de chauffage et ventilation sont :
-
P1 : Energie (consommation)
-
P2 : Conduite et petit entretien
- P3 : Gros entretien et renouvellement
On peut trouver aussi le terme P4 - financement, (à priori non utilisé dans le cadre du de marchés publics).
c. Utilisateur
L’utilisateur, ou l’usager, est l’entité physique et/ou morale qui occupe et utilise l’ouvrage ; c’est donc celui pour lequel l’ouvrage a été conçu.
Selon extrait du rapport PREBAT visé dans la bibliographie, « la raison d’être d’un projet est bien d’héberger des activités humaines », ou encore
« il ne peut y avoir adhésion des occupants sans qualité d’usage »
13
d. Installateurs et industriels
Les entrepreneurs : leurs missions n’est pas décrite par la loi MOP ; l’entrepreneur est chargé de réaliser l’ouvrage en respectant les
prescriptions du maître d’œuvre.
L’industrie est l'ensemble des activités tournées vers la production en série de biens ; pour le secteur du bâtiment, il s’agit donc des activités de
fabrication et de distribution des matériaux et produits destinés aux opérations de construction, mais aussi de maintenance et d’entretien de
l’équipement.
e. Rôle et limites
Ces différentes familles d’intervenants ont donc un rôle individuel à jouer dans la réussite environnementale d’un équipement :
- L’élaboration du projet : en rappelant que la phase de définition et de conception du projet engage 90% du coût global (source : MICQ –
guide « Ouvrages publics et coût global » - Janvier 2006) ;
- Les propriétaires, gestionnaires et exploitants : pour réduire les impacts environnementaux des bâtiments, réduire les charges
d’exploitation, voire même assurer une valorisation patrimoniale du bâtiment. Ils sont les garants des performances du bâtiment en
exploitation ;
- L’usager, par une prise de conscience, un comportement adapté et responsable vis à vis des préoccupations environnementales ;
- Les industriels : par des processus de fabrication et de transports moins énergivores, et par la performance des produits mis en œuvre,
devant concourir à celle de l’équipement à réaliser.
Ces prérogatives « individuelles » prennent forme à notre sens sur ces dernières années pour les familles relatives à l’élaboration du projet, et les
industriels. En effet, la prise de conscience se fait dans la prise en compte des enjeux environnementaux :
- positionnement stratégique dans un contexte économique où l’environnement est une préoccupation croissante ;
- positionnement citoyen et global pour la sauvegarde de la planète.
Pour les gestionnaires et exploitants, ce changement de comportement individuel reste naissant.
Ces interventions isolées par famille d’intervenants présentent néanmoins rapidement des limites, dont notamment :
-
les intervenants dans l’élaboration du projet sont très peu engagés en responsabilité environnementale sur la phase d’exploitation (hormis
quelques cibles, notamment : acoustique, énergétique : mais sur ce dernier point la responsabilité est diluée entre concepteur, exploitants
et usagers…) ;
14
-
le Maître d’Ouvrage, dans la plupart des opérations menées selon la démarche HQE®, ne retient que trop rarement les cibles de confort et
de santé en niveaux Performant et Très Performant (20% des cas pour les cibles de confort ; 30% des cas pour les cibles de santé –
source : PREBAT – Retour d’expérience de bâtiments de bureaux certifiés HQE®) : ces thématiques ne sont donc pas privilégiées dans
l’élaboration du projet et peuvent aboutir à une prise en compte au second plan de l’usager, derrière les performances techniques du
bâtiment;
-
le Maître d’Ouvrage privilégie encore trop l’affichage, et donc la réalisation, de performances techniques actives de l’équipement,
également aidé ou tout au moins accompagné en ce sens par l’ingénierie de l’équipe de Maîtrise d’œuvre ;
-
le gestionnaire et l’exploitant pourraient optimiser les pratiques, les consommations, mais cette intervention reste peu valorisée dans
l’exercice de leur métier ;
-
quel intérêt pour l’utilisateur de modifier son comportement ? on ne peut pas compter uniquement sur son engagement citoyen de
sauvegarde des ressources de la planète ;
-
l’industriel :
o « bénéficie » du report de responsabilité dans l’acte de construire, qui ne l’incite dès lors pas à proposer de réelles (r)évolutions de
ses produits ;
o ne bénéficie que trop rarement d’un retour d’expérience ;
-
les différents intervenants restent en phase d’apprentissage, et ce de manière isolée sur leur thématique Métier : la pluralité des
acteurs ne permet pas l’émergence de réponses globales sur la thématique QE.
f. Articulation des fonctions, vecteur de résultat
Pour réussir l’exploitation en terme de QE, ces familles d’acteurs doivent pouvoir se retrouver dans des rôles collectifs, par une réelle
articulation entre elles :
15
Extrait PREBAT – Retour d’expérience de bâtiments de bureaux certifiés HQE®
Ce schéma traduit bien l’implication nécessaire des 3 « acteurs clés de la performance », et met en relation l’ensemble des familles d’acteurs
« clés du résultat ».
Notre réflexion menée au paragraphe 5 a pour objet de préciser le travail individuel, les réflexions communes et donc les articulations entre ces
acteurs pour préparer, réussir et pérenniser le transfert en terme de Qualité Environnementale.
L’enjeu désormais de la réussite et la pérennisation du transfert se joue dans cette capacités des acteurs à remettre en
cause leurs pratiques d’interventions actuelles, et dans leur aptitude à trouver un langage commun, aux différentes étapes
de l’élaboration, de la mise en service et de la vie d’un équipement.
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V. Démarche pour atteindre et pérenniser
Qualité Environnementale d’un Bâtiment
les
objectifs
de
Les chapitres précédents marquent la nécessité de trouver une meilleure articulation entre les différents acteurs pour ne pas se retrouver dans
des usages dégradés des bâtiments d’aujourd’hui, conçus avec des objectifs de qualité environnementale.
Compte tenu de son rôle central et d’anticipation, il nous a semblé pertinent de relever la mission de la MOE au niveau de catalyseur de cette
amélioration nécessaire.
Le tableau qui suit déroule sur la première colonne la mission de la MOE selon extraits de la loi MOP, la réflexion environnementale selon le guide
ADEME QEB, et la réflexion à chaque étape sur les interventions ultérieures selon le code du travail et le cahier des modalités pratiques de
coopération entre les intervenants (outil SERL). La seconde colonne est le résultat de notre réflexion : elle met en lumière les actions qui
permettront une meilleure adéquation entre objectifs environnementaux et la réalité d’usage du bâtiment au cours de sa vie.
La démarche exposée repose sur les hypothèses suivantes :
-
équipement neuf, recevant du public,
-
sous maîtrise d’ouvrage publique (et donc application de la loi MOP),
-
relevant d’une démarche de qualité environnementale (certifiée ou non).
Notre réflexion vise également à faire ressortir de façon très pratique des précisions et des missions complémentaires à la mission de MOE qui
permette d’assurer au MO une réelle efficience de ses objectifs de QEB, non seulement prouvée par les mesures scientifiques de performances
mais aussi par la compréhension, la participation et la satisfactions des usagers, exploitants et gestionnaires.
17
ETAPE 1 : Programmation et contrat Moe
Déroulement actuel d’une opération QEB
Conditions de la réussite du transfert
Loi MOP, Guide ADEME Qualité Environnementale des Bâtiments
Missions complémentaires de la MOE
Programme :
Le programme devrait préciser explicitement :
“Le maître de l’ouvrage définit dans le programme les objectifs de
l’opération et les besoins qu’elle doit satisfaire ainsi que les contraintes
et exigences de qualité sociale, urbanistique, architecturale,
fonctionnelle, technique et économique, d’insertion dans le paysage et
de protection de l’environnement, relatives à la réalisation et à
l’utilisation de l’ouvrage”.
La définition et le comportement des usagers :
(Loi MOP)
Définir le profil socioprofessionnel et culturel des usagers,
Définir l’activité des usagers dans le bâtiment, du fonctionnent type
d’une journée pour chaque usager :
-
personnel,
-
public,
-
habitant,
-
logistique,
Définir les scénarios d’occupation, les plages horaires
Le cas échéant, à titre d’information, le programme peut intégrer le
règlement intérieur d’un bâtiment existant où les usagers sont déjà
présents.
La définition de l’organisation de l’exploitation et de la maintenance :
Préciser si la maintenance sera assurée en interne, sur quels domaines
d'interventions et sur quelles fonctions : étude, préparation,
ordonnancement, réalisation, gestion.
Préciser ce qui sera externalisé, et sous quelle forme de contrat (avec
ou sans astreinte, …)
Préciser suivant les fonctions du bâtiment, si la maintenance envisagée
est Corrective ou Préventive.
Préciser les temps d'indisponibilité acceptable des équipements
(priorité, criticité)
18
Préciser les contraintes budgétaires concernant la maintenance.
Préciser les indicateurs de maintenance en place, ou souhaités
(tableaux de bord)
Préciser si il y aura une gestion de stock de pièce de maintenance ?
(inventaire annuel, gestion des entrées/sorties, gestion des
approvisionnements, ...)
Préciser si la stratégie de maintenance s'intègre dans une organisation
qualité, si oui laquelle ?
Règlement du concours de maîtrise d’œuvre
Sélection des candidatures :
Dans la description de leurs références et expériences en QEB chaque
membre de l’équipe de maîtrise d’œuvre doit préciser les missions
réalisées en :
• accompagnement à la mise en exploitation des ouvrages ;
• transfert à l’usager.
Choix des offres, mise au point du marché :
Le choix des offres et la mise au point des marchés se fera notamment
en examinant le temps passé à la mission spécifique déroulée ci-après,
par analogie à une mission de CSPS :
• le temps passé par élément de mission
• la répartition entre les membres de la MOE
suivant un canevas par élément de mission fourni par le MO
19
ETAPE 2 : Conception
Déroulement actuel d’une opération QEB
Conditions de la réussite du transfert
Loi MOP, Guide ADEME Qualité Environnementale des Bâtiments
Missions complémentaires de la MOE
2.1 Etudes d'esquisse, première étape de la réponse de la maîtrise La Maîtrise d’œuvre doit prendre en compte les contraintes du
d'œuvre aux objectifs, données et contraintes du programme, elles programme en termes :
ont pour objet de :
- d’organisation de l’exploitation, de la maintenance, des usages de
- proposer une ou plusieurs solutions d'ensemble, traduisant les
l’équipement, des scénarios d’occupation
éléments majeurs du programme, de définir le parti général de
et / ou proposer et justifier une approche différente ;
l’ouvrage et son inscription dans le site, de proposer une
organisation générale des fonctions, d'en présenter les dispositions La Maîtrise d’œuvre doit vérifier la faisabilité de l'opération au regard
techniques envisagées, d'en indiquer les délais de réalisation et des exigences de Qualité Environnementale, notamment en analysant
d'examiner leur comptabilité avec la partie de l'enveloppe financière la capacité des usagers et des intervenants techniques dont l’exploitant,
prévisionnelle retenue par le maître de l'ouvrage et affectée aux à maintenir les qualités et performances environnementales de
l’équipement.
travaux ;
-
vérifier la faisabilité de l'opération au regard des différentes
contraintes du programme et du site et proposer, éventuellement, La Maîtrise d’œuvre doit élaborer un ou des scénario(s) de conception
des études géologiques et géotechniques, environnementales ou intégrant l’exploitation/ maintenance.
urbaines complémentaires.
Elles permettent de proposer, éventuellement, certaines mises au point
du programme.
En matière de qualité environnementale :
Les études d’esquisse permettent d’évaluer les principaux effets sur la
qualité environnementale des choix de parti et d’expression
architecturale, de plan de masse et de volumétrie.
-
l’adéquation de réponse architecturale du projet avec l’éthique
20
architecturale de la QE.
-
la qualité de la réponse architecturale du projet aux préoccupations
d’image du maitre d’ouvrage.
-
le niveau des relations du bâtiment avec le site alentour.
-
la qualité des espaces extérieurs.
-
la prise en compte des nuisances et des caractéristiques spécifiques
du site, des orientations, des masques….
-
le niveau d’éclairage naturel du bâtiment.
-
les surfaces vitrées.
-
les déperditions.
-
le niveau de solarisation du bâtiment.
-
le niveau de maîtrise du cycle de l’eau.
21
2.2 Etudes d'avant-projets, fondées sur la solution d'ensemble retenue La maîtrise d’œuvre est chargée de recueillir les informations sur
et le programme précisé à l'issue des études d'esquisse approuvées l’exploitation/maintenance auprès des experts et des fournisseurs.
par le maître de l'ouvrage, elles comprennent :
Les études d'avant-projet sommaire ont pour objet de :
-
-
Le MO identifie puis constitue le groupe de travail Qualité d’Usage.
préciser la composition générale en plan et en volume ;
La MOE anime le groupe Qualité d’Usage, destiné à assurer la
vérifier la compatibilité de la solution retenue avec les contraintes du consultation nécessaire des différents acteurs.
programme et du site ainsi qu'avec les différentes réglementations,
Les intervenants de groupe Qualité d’Usage :
notamment celles relatives à l'hygiène et à la sécurité ;
- les usagers, si identifiés, ou représentant équivalent
contrôler les relations fonctionnelles des éléments du programme et
- le gestionnaire si identifié ou représentant équivalent
leurs surfaces ;
apprécier les volumes intérieurs et l'aspect extérieur de l'ouvrage,
ainsi que les intentions de traitement des espaces
d'accompagnement ;
-
proposer les dispositions techniques pouvant être envisagées ainsi
qu'éventuellement les performances techniques à atteindre ;
-
préciser un calendrier de réalisation et, le cas échéant, le
découpage en tranches fonctionnelles ;
-
établir une estimation provisoire du coût prévisionnel des travaux.
En matière de qualité environnementale
- l’exploitant si déjà présent auprès du MOA
- le maître d’ouvrage
- la maîtrise d’œuvre
La Maîtrise d’œuvre doit animer les premières réunions Qualité d’Usage
de façon à présenter le projet.
A l’issue cette phase du projet, la plupart des choix de principe sont
définis et l’on peu effectuer une évaluation complète sur le projet. La La Maîtrise d’œuvre doit formuler les questions relatives à la stratégie
seule limite à cette évaluation tient au degré de définition qui reste de maintenance souhaitée par la maîtrise d’ouvrage afin d’orienter le
encore sommaire car des modifications importantes peuvent encore choix des solutions techniques qui seront proposées à l’APD.
intervenir, dans le programme ou dans la réponse au programme.
La Maîtrise d’œuvre doit lister les opérations d’exploitation
Des indicateurs plus précis et cohérents avec ceux de l’esquisse sont maintenance ; interroger le maître d’ouvrage pour obtenir la liste des
utilisés. Ils restent cependant simplifiés :
contrats existants ; procéder avec le maître d’ouvrage à une analyse
croisée de ces données et proposer des choix de conception.
- les niveaux de déperditions
22
-
le niveau de solarisation
-
le niveau d’éclairage naturel
-
le niveau de confort d’été
-
le niveau de confort acoustique et de qualité de l’air
-
les premières estimations de consommation d’énergie
-
la maîtrise de l’eau
-
les principaux matériaux
-
le niveau d’évolutivité
Avant Projet Sommaire, en matière d’Interventions Ultérieures
La Maîtrise d’œuvre doit établir des analyses comparatives ciblées voire
croisées / choix de conception : par exemple : enveloppe du bâti,
confort thermique, éclairage, solution énergétique par l’étude de
faisabilité des approvisionnements en énergie conformément à l’arrêté
du 18 décembre 2007.
A l’issue des premières réunions avec le groupe Qualité d’Usage et à
partir de ces analyses comparatives :
-
la Maîtrise d’œuvre doit arrêter avec le MO le (ou les) scénario(s)
d’usage et d’occupation et du bâtiment.
Réalisation par le CSPS d’une première liste des interventions
ultérieures sur l’ouvrage, à compléter par le maître d’œuvre
Traçabilité : le MO initie le système de gestion documentaire ainsi que
Analyse et établissements en commun par le CSPS et le Moe de la liste l’arborescence des documents attendus qui sera mis à jour durant la vie
des interventions ultérieures sur l’ouvrage
du bâtiment, et qui constituera la mémoire de l’équipement.
2.3 Etudes d'avant-projet définitif, fondées sur l'avant-projet Définir, avec le CSPS et le MO, les conditions de réalisation des
sommaire approuvé par le maître de l'ouvrage, elles ont pour objet Interventions Ultérieures. A ce titre se reporter aux modalités pratiques
de :
de coopérations entre les différents intervenants à l’acte de construire
en matière de SPS.
- vérifier le respect des différentes réglementations, notamment celles
relatives à l'hygiène et à la sécurité ;
La Maîtrise d’œuvre et le CSPS doivent Proposer au maître d’ouvrage
d’arrêter la liste des opérations d’exploitation et de maintenance.
- déterminer les surfaces détaillées de tous les éléments du
programme ;
-
arrêter en plans, coupes et façades, les dimensions de l'ouvrage, La Maîtrise d’œuvre peut avoir un intérêt à utiliser dès cette étape le
ainsi que son aspect ;
savoir faire des industriels et des entrepreneurs.
-
définir les principes constructifs, de fondation et de structure, ainsi
que leur dimensionnement indicatif ;
-
définir les matériaux ;
-
justifier les solutions techniques retenues, notamment en ce qui
La Maîtrise d’œuvre doit quantifier les consommations ; il établit
notamment les estimations des consommations énergétiques annuelles
du bâtiment en exploitation et les coûts associés, sur la base du dernier
23
concerne les installations techniques ;
-
-
coût des énergies connu.
permettre au maître de l'ouvrage d'arrêter définitivement le
programme et certains choix d'équipements en fonction de
La Maîtrise d’œuvre doit déterminer les coûts d'exploitation et de
l'estimation des coûts d'investissement, d'exploitation et de
maintenance, justifier des choix architecturaux et techniques par
maintenance ;
l'analyse du coût global de l'ouvrage en proposant, éventuellement, la
établir l'estimation définitive du coût prévisionnel des travaux, mise en place d'un système de gestion.
décomposés en lots séparés ;
arrêter le forfait de rémunération dans les conditions prévues par le
La MOE doit s’engager sur les estimations de consommation d’énergie
contrat de maîtrise d'œuvre.
à partir du scénario établi avec le groupe de travail Qualité d’Usage, et
d’une simulation thermique dynamique.
En matière de qualité environnementale :
Si au cours des trois premières années, les performances sont
améliorées, la maîtrise d’œuvre pourrait se voir attribuer un
L’évaluation portera sur les mêmes thèmes qu’en APS, mais avec un
intéressement financier sur l’élément de mission spécifique.
niveau de description plus précis et plus détaillé.
La nature des méthodes utilisables en APD induit la possibilité de
présenter, en plus des indicateurs déjà utilisés jusqu’alors, de nouveaux
indicateurs moins architecturaux et plus techniques, moins simplifiés et
La Maîtrise d’œuvre doit dimensionner les systèmes de mesure :
plus physiques.
- définir les indicateurs de qualité et de performance : établissement
- l’évaluation environnementale des choix architecturaux
de la liste de ces indicateurs, définition de leurs modalités de
- l’isolation
mesure en phase OPR, définition de leurs modalités de mesures
durant la vie de l’équipement.
- le renouvellement d’air
- définir les dispositifs visuels de comptage à destination des
- l’inertie
usagers : afficheurs (énergie, consommation d’eau, qualité de
- la solarisation
l’air…)
-
l’éclairage naturel
-
le confort d’été
-
l’acoustique
-
l’énergie
-
l’eau
-
les matériaux
24
-
la gestion des déchets
-
l’économie
La Maîtrise d’œuvre doit animer le groupe de travail Qualité d’Usage
pour aboutir notamment à :
En matière d’Interventions Ultérieures
Analyse en commun par le CSPS et le Moe des interventions ultérieures
sur l’ouvrage
Fourniture par le CSPS d’un projet de DIU suivant formalisme imposé
par le MO
arrêter les conditions et les qualités d’usages de l’équipement, selon
le (ou les) scénario d’occupation arrêté à l’APS
initier le projet de carnet de vie environnemental de l’ouvrage à
destination des usagers : définir à ce stade à qui s’adressera ce
guide, définir le support de communication et initier sa rédaction.
L’objectif de la réflexion est aussi de s’interroger et vérifier
l’appropriation par l’usager des dispositifs envisagés sur les
différentes thématiques QEB. Le MO désigne sur cette base un
prestataire pour la production ultérieure du carnet de vie
environnementale.
Les études d'avant-projet comprennent également l'établissement des
dossiers et les consultations relevant de la compétence de la maîtrise
Mise à jour, si nécessaire,
d’œuvre et nécessaires à l'obtention du permis de construire et des
approvisionnements en énergie
autres autorisations administratives, ainsi que l'assistance au maître de
l'ouvrage au cours de leur instruction ;
de
l’étude
de
faisabilité
des
2.4 Etudes de projet, fondées sur le programme arrêté et les études
d'avant-projets approuvées par le maître de l'ouvrage ainsi que sur
les prescriptions de celui-ci, découlant du permis de construire et
autres autorisations administratives, définissent la conception
générale de l'ouvrage.
Les études de projet ont pour objet de :
-
Le Moe s’assure de la bonne prise en compte des réflexions amonts, et
de leurs traductions dans les pièces écrites dont notamment :
préciser par des plans, coupes et élévations, les formes des
différents éléments de la construction, la nature et les caractéristiques des matériaux et les conditions de leur mise en
œuvre ;
préciser les objectifs à atteindre en corrélation avec les indicateurs
validés à l’APD, les responsabilités et les garanties, tant dans les
domaines strictement normés en bâtiment (confort thermique,
25
-
déterminer l'implantation et l'encombrement de tous les éléments de
structure et de tous les équipements techniques ;
-
préciser les tracés des alimentations et évacuations de tous les
fluides et, en fonction du mode de dévolution des travaux, coordonner les informations et contraintes nécessaires à
l'organisation spatiale des ouvrages ;
-
décrire les ouvrages et établir les plans de repérage nécessaires à
la compréhension du projet ;
-
établir un coût prévisionnel des travaux décomposés par corps
d'état, sur la base d'un avant-métré ;
-
permettre au maître de l'ouvrage, au regard de cette évaluation,
d'arrêter le coût prévisionnel de l'ouvrage et, par ailleurs, d'estimer
les coûts de son exploitation ;
-
déterminer le délai global de réalisation de l'ouvrage.
En matière de qualité environnementale :
La plupart des choix effectués en phase PRO viennent compléter et
améliorer les efforts environnementaux réalisés précédemment. Pour
l’appréciation des caractéristiques environnementales globales du
projet, les phases PRO/DCE et les indicateurs rencontrés ne diffèrent
guère de ceux utilisés en phase APD. Mais c’est sur les choix définitifs
des techniques, des produits et matériaux que ces phases sont
décisives en matière d’environnement.
-
isolants, maçonneries, murs, toitures, sols, parois opaques
-
menuiseries extérieures équipées, portes extérieures
-
installation d’éclairage
-
générateurs de chaleur
-
machines frigorifique
-
appareils sanitaires, lavage, cuisson, électroménagers
-
production et distribution d’ECS, traitement et distribution d’air
acoustique, confort visuel) que dans les domaines non parfaitement
définis par la réglementation : qualité de l’air, hygrométrie,
santé, consommation d’eau, confort visuel…;
préciser les tests et les essais à réaliser durant les OPR en
corrélation avec les indicateurs définis dans les phases précédentes
: modalités de réalisation : qui ? comment ? dont prise en compte
des saisons : comment est testé le chauffage pour des OPR
réalisées durant des OPR l’été ? comment est testé le
rafraîchissement durant des OPR l’hiver ?
-
prescrire les moyens de mesures spécifiques durant la vie de
l’équipement : mise en place de compteurs sectorisés (énergies,
eau, air …)
-
décrire les formations et les moyens pédagogiques (éléments de
mesures visuelles notamment) à mettre en place pour les
gestionnaires et les usagers ;
-
rédaction d’un cadre de décomposition des couts de maintenance et
de gros travaux, construit sur le modèle de celui des prix (par lot et
par ouvrage) sur lequel l’entreprise qui est sur le point d’être retenue
devra renseigner pendant la phase de mise au point du marché les
4 colonnes suivantes : coût d’entretien annuel, durée de vie, coût de
renouvellement, classes de consommation.
26
-
produits et matériaux
-
chantier vert
En matière d’Interventions Ultérieures
- Analyse en commun par le CSPS et le Moe des interventions
ultérieures sur l’ouvrage, en tenant compte des éléments retenus par le
MO lors de la phase précédente.
-
Fourniture par le CSPS d’un DIU de conception.
Fourniture par le CSPS dans son rapport d’analyse du dossier PRO du
Moe, de la liste des éléments nécessaires au DIU final, qui devront être
fournis par les entreprises.
2.5 Assistance apportée au maître de l'ouvrage pour la passation La MOE prévoira que le mémoire technique remis par les entreprises
du ou des contrats de travaux, sur la base des études qu'il a comprenne les moyens qu’elles comptent mettre en place pour
approuvées, a pour objet de :
respecter les exigences contractuelles du DCE définies ci-dessus.
-
préparer, s'il y a lieu, la sélection des candidats et analyser les La note sur la valeur technique devra donc explicitement tenir compte
candidatures obtenues ;
de ce critère.
-
préparer la consultation des entreprises de manière telle que cellesci puissent présenter leurs offres en toute connaissance de cause,
sur la base d'un dossier constitué des pièces administratives et
techniques prévues au contrat ainsi que des pièces élaborées par la
maîtrise d'œuvre , correspondant à l'étape de la conception choisie
par le maître de l'ouvrage pour cette consultation. Le dossier est
différent selon que la dévolution est prévue par marchés séparés ou
à des entreprises groupées ou à l'entreprise générale ;
-
Lors de la mise au point du marché, la maîtrise d’œuvre fait renseigner
le cadre de décomposition des coûts de maintenance par l’entreprise
qui est sur le point d’être retenue. La MOE vise ce tableau ou demande
des précisions, corrections à l’entreprise.
Le MO lance la consultation des contrats d’exploitation maintenance à
analyser les offres des entreprises, et s'il y a lieu les variantes à ces partir :
offres, procéder à la vérification de la conformité des réponses aux - des DCE Travaux qui intègrent les performances en matière de
documents de la consultation, analyser les méthodes ou solutions
qualité
environnementale
du
bâtiment :
(consommations
techniques en s'assurant qu'elles sont assorties de toutes les
27
-
justifications et avis techniques, en vérifiant qu'elles ne comportent
énergétique, confort thermique, acoustique, confort visuel qualité de
pas d'omissions, d'erreurs ou de contradictions normalement
l’air, hygrométrie, santé, consommation d’eau, confort visuel,
décelables par un homme de l'art et établir un rapport d'analyse
gestion des déchets…).
comparative proposant les offres susceptibles d'être retenues,
- la
note
d’estimation
des
consommations
énergétiques
conformément aux critères de jugement des offres précisées dans le
prévisionnelles du bâtiment établie à l’APD par la MOE.
règlement de la consultation ; la partie financière de l'analyse
comporte une comparaison des offres entre elles et avec le coût
prévisionnel des travaux ;
Le MO intègre dans la mission de l’exploitant une phase d’avis sur
préparer les mises au point nécessaires pour permettre la passation documents d’exécution des entreprises travaux.
du ou des contrats de travaux par le maître de l'ouvrage.
Le contrat d’exploitation est si possible de type performanciel (marché
température ou marché comptage) et pouvant intégrer des
engagements sur les taux de couvertures des énergies renouvelables
et/ou des engagements sur les quantités de CO2 émises.
En matière de qualité environnementale :
Si les exigences environnementales ont été correctement décrites
L’exploitant, une fois retenu, intègre le groupe Qualité d’Usage.
dans le dossier de consultation, les réponses des entreprises
doivent y correspondre.
La place de la QE dans la hiérarchie des critères de sélection doit
être préalablement définie par le maître d’ouvrage :
Les critères suivants peuvent être appréciés :
- qualités environnementales des fournitures proposées,
- formation particulières du
environnementale du bâtiment
personnel
liée
à
la
qualité
- pendant le chantier : protection du voisinage, propreté du chantier,
gestion valorisation et élimination des déchets
En matière d’Interventions Ultérieures :
Fourniture par les entreprises dans leurs réponses de tout élément
permettant au CSPS de réaliser une analyse des risques.
28
ETAPE 3 : Réalisation
Déroulement actuel d’une opération QEB
Conditions de la réussite du transfert
Loi MOP, Guide ADEME Qualité Environnementale des Bâtiments
Missions complémentaires de la MOE
3.1 Les études d'exécution, pour l'ensemble des lots ou certains d'entre
eux lorsque le contrat le précise, fondées sur le projet approuvé par
le maître de l'ouvrage, permettent la réalisation de l'ouvrage ; elles
ont pour objet, pour l'ensemble de l'ouvrage ou pour les seuls lots
concernés :
-
l'établissement de tous les plans d'exécution et spécifications à
l'usage du chantier, en cohérence avec les plans de synthèse
correspondants, et définissant les travaux dans tous leurs détails,
sans nécessiter pour l'entrepreneur d'études complémentaires
autres que celles concernant les plans d'atelier et de chantier,
relatifs aux méthodes de réalisation, aux ouvrages provisoires et
aux moyens de chantier ;
-
la réalisation des études de synthèse ayant pour objet d'assurer
pendant la phase d'études d'exécution la cohérence spatiale des
éléments d'ouvrage de tous les corps d'état, dans le respect des
dispositions architecturales, techniques, d'exploitation et de
maintenance du projet et se traduisant par les plans de synthèse qui
représentent, au niveau du détail d'exécution, sur un même support,
l'implantation des éléments d'ouvrage, des équipements et des
installations ;
-
l'établissement, sur la base des plans d'exécution, d'un devis
quantitatif détaillé par lots ou corps d'état ;
-
l'établissement du calendrier prévisionnel d'exécution des travaux
par lots ou corps d'état.
L’exploitant est chargé de formuler un avis sur les documents
d’exécution des entreprises.
La MOE peut décider de demander à l’entreprise de prendre en
compte les avis de l’exploitant.
La MOE est garante de la continuité de la prise en compte des
dispositions prises ci-avant.
En particulier elle vérifiera que les études de synthèse ne dégradent
pas les performances attendues en termes de qualité
environnementale.
29
Lorsque le contrat précise que les documents pour l'exécution des
ouvrages sont établis, partie par la maîtrise d'œuvre, partie par les
entreprises titulaires de certains lots, le présent élément de mission
comporte la mise en cohérence par la maîtrise d'œuvre des documents
fournis par les entreprises.
L'examen de la conformité au projet des études d'exécution et de
synthèse faites par le ou les entrepreneurs ainsi que leur visa par le
maître d'œuvre ont pour objet d'assurer au maître de l'ouvrage que les
documents établis par l'entrepreneur respectent les dispositions du
projet établi par le maître d'œuvre. Le cas échéant, le maître d'œuvre
participe aux travaux de la cellule de synthèse.
En matière de qualité environnementale :
Parmi les multiples décisions prises notamment lors de la préparation
de chantier, des études d’exécution et des réunions de synthèse sur les
plans d’exécution, certaines d’entre elles peuvent remettre en cause
des choix arrêtés lors de la conception et susceptibles de porter atteinte
à la qualité environnementale du projet.
Les procédures de choix et des décisions sont alors les mêmes que
celle utilisées aux étapes précédentes, PRO et DCE.
En matière d’Interventions Ultérieures :
Fourniture par les entreprises de tous les éléments demandés dans les
pièces du marché au titre du DIU
30
3.2 La direction de l'exécution du ou des contrats de travaux qui a Le gestionnaire initie le dossier d’utilisation, d'exploitation et de
maintenance DUEM (Cf. annexe DUEM) : « Prendre en Compte
pour objet de :
l'Exploitation et la Maintenance dans la conduite de projet immobilier »
- s'assurer que les documents d'exécution ainsi que les ouvrages en
cours de réalisation respectent les études effectuées ;
-
-
-
-
s'assurer que les documents à produire par le ou les entrepreneurs, La maîtrise d’œuvre doit garantir la qualité de la mise en œuvre des
en application du ou des contrats de travaux, sont conformes performances :
auxdits contrats et ne comportent ni erreur, ni omission, ni
- par anticipation sur les points sensibles et préparation des tâches
contradiction normalement décelables par un homme de l'art ;
de vérification.
s'assurer que l'exécution des travaux est conforme aux prescriptions
- réalisation de locaux témoin et/ou prototype, (répétitifs ou
du ou des contrats de travaux, y compris le cas échéant, en ce qui
symboliques) tel que bureau, salle de cours, chambres, module de
concerne l'application effective d'un schéma directeur de la qualité,
façade…. pour validation des ambiances par le groupe de travail
s'il en a été établi un ;
Qualité d’Usage et réaliser les premières mesures selon les
indicateurs prédéfinis. Il est nécessaire d’anticiper ces réalisations
délivrer tous ordres de service et établir tous procès-verbaux
pour permettre des adaptations en cas de besoin.
nécessaires à l'exécution du ou des contrats de travaux ainsi que
procéder aux constats contradictoires, organiser et diriger les
- mise place d’essais et de tests intermédiaires en cours de chantier
réunions de chantier ;
tels que défini dans les marchés de travaux, pour anticiper les
réajustements nécessaires avant l’intervention d’autres corps d’état
informer systématiquement le maître de l'ouvrage sur l'état
et garantir la qualité et les performances demandées (test
d'avancement et de prévision des travaux et dépenses, avec
d’étanchéité à l’air, mesures acoustique, niveau d’éclairement…)
indication des évolutions notables ;
-
vérifier les projets de décomptes mensuels ou les demandes
d'avances présentés par le ou les entrepreneurs, établir les états
Le groupe de travail Qualité d’Usage se réunit régulièrement :
d'acomptes, vérifier le projet de décompte final établi par
- visites de chantier aux étapes clés de l’avancement du chantier
l'entrepreneur, établir le décompte général ;
-
donner un avis au maître de l'ouvrage sur les réserves
éventuellement formulées par l'entrepreneur en cours d'exécution
des travaux et sur le décompte général, assister le maître de
l'ouvrage en cas de litige sur l'exécution ou le règlement des
travaux, ainsi qu'instruire les mémoires de réclamation de ou des
entreprises.
- présentation des échantillons, prestations
ambiances intérieures (étude couleurs…)
qualitatives
des
- proposition d’actions correctives éventuelles à étudier par la MOE
pour faisabilité et arbitrage MO
- finalisation du contenu du carnet de vie environnementale de
l’ouvrage à destination de l’usager, pour une validation et une mise en
forme 3 mois avant la mise en service prévisionnelle.
31
En matière de qualité environnementale :
La gestion de chantier à proprement parlé, la phase de préparation du
chantier est une étape décisive où se décident les détails de la charte
de chantier vert qui établit l’engagement de chaque entreprise. La
gestion environnementale du chantier concerne un grand nombre de
domaine :
-
installation de chantier
-
organisation du chantier
-
techniques
-
matériaux et mise en œuvre
-
déchets de chantier
En matière d’Interventions Ultérieures :
Fourniture par les entreprises de tous les éléments demandés dans les
pièces du marché au titre du DIU
3.3 L'assistance apportée au maître de l'ouvrage lors des La Moe doit réceptionner les installations :
opérations de réception ainsi que pendant la période de garantie
- mise en œuvre des mesures, essais et tests définis
de parfait achèvement a pour objet :
contractuellement, en présence si concernés, de l’exploitant et du
- d'organiser les opérations préalables à la réception des travaux ;
gestionnaire.
-
d'assurer le suivi des réserves formulées lors de la réception des
travaux jusqu'à leur levée ;
L’organisme compétant en matière de QEB au sein de la MOE recolle
de procéder à l'examen des désordres signalés par le maître de les résultats des mesures et établit le rapport de conformité
l'ouvrage ;
environnementale.
de constituer le dossier des ouvrages exécutés nécessaires à La MOE propose des optimisations, des réglages, afin de palier aux
l'exploitation de l'ouvrage, à partir des plans conformes à l'exécution premières imperfections relevées pendant les opérations de réception.
remis par l'entrepreneur, des plans de récolement ainsi que des
notices de fonctionnement et des prescriptions de maintenance des
fournisseurs d'éléments d'équipement mis en œuvre.
32
Transmission des documents d’exploitation :
En matière de qualité environnementale :
-
Dans la liste des points de conformité à vérifier à l’occasion des
différentes réceptions, les exigences de la qualité environnementale
vont s’ajouter aux autres exigences.
Constituer le rapport de conformité environnementale qui couvre
l’ensemble des cibles du programme.
Pour ce qui est de la réalisation concrète des contrôles de
conformités, certains postes peuvent être contrôlés dès la réception :
-
constatation visuelle des prestations qualitatives
-
mesure des niveaux d’éclairage naturel
-
mesure des niveaux d’éclairage artificiel
-
mesure d’éblouissement
-
mesures acoustiques
-
-
la Moe doit vérifier les DOE remis par les entreprises au regard des
exigences qualité environnementales, fiches FDES, rapports
d’essais et mesures effectuées ;
la Moe remet et présente le DOE en version papier et électronique
au groupe Qualité d’Usage ;
le CSPS remet et présente le DIUO en version papier et
électronique au groupe Qualité d’Usage ;
le gestionnaire finalise, et présente le DUEM au groupe Qualité
d’Usage ;
Transfert = éviter une rupture dans la chaîne de responsabilité
[0-3] mois
Après la réception mais avant l’entrée dans les lieux :
Formation du personnel par les entreprises :
- Formation et visite des installations techniques par les entreprises
D’autres postes requièrent plusieurs mois ou années de
concernées pour le personnel spécifique.
fonctionnement du bâtiment. Pour être comparés aux estimations
prévisionnelles, la plupart des relevés et mesures devront être
corrigés des différences climatiques ou de scénarios d’usage et
Sensibilisation des utilisateurs :
d’occupation, entre le fonctionnement réel et les estimations
- Présentation et visite guidée par l’architecte du projet et de son
prévisionnelles :
message à transmettre pour tous les usagers
mesures de températures intérieures (confort d’été)
- Information sur les gestes verts avec communication sur supports
relevés de consommations (chauffage, ECS, climatisation,
carnet de vie environnementale du bâtiment
éclairage, autres usages, eau potable de réseau)
Après cette sensibilisation, le gestionnaire prend la responsabilité du
mesures de polluant des différents équipements
transfert pédagogique auprès des usagers et de son application
mesures de polluant intérieurs
Il peut s’il le souhaite se faire assister par une ressource spécialisée
relevé des dépenses d’entretien
extérieure.
-
mesures de nuisances de proximité (bruit, pollution)
-
mesures de fréquentation des différents modes de déplacement
La sensibilisation peut prendre des formes assez diverses ; quelques
exemples de cas réalisés et/ou en cours :
33
-
enquêtes de perception d’image
-
enquêtes de satisfaction auprès des usagers du bâtiment
- intervention d’un pédagogue de l’espace info-énergie auprès d’un
groupe relais gestionnaire – enseignants dans un Lycée : exercices
pratiques selon les matières enseignées et l’équipement :
biodiversité, énergie, acoustique …
- pièce de théâtre participative : mise en situation des usagers, et
apprentissage des gestes et actions du quotidien
Remise :
- des clefs
- des DOE
- du DIUO
Positionnement du gestionnaire dans l’Action :
La relation entre le gestionnaire et l’utilisateur doit prendre une toute
autre dimension :
-
positionnement du gestionnaire en « pionner qui tire la
performance » plutôt qu’intervenant en Réaction aux
problématiques
-
gestionnaire en exemple, irréprochable pour généraliser des
comportements plus vertueux en terme de qualité
environnementale
-
préoccupations du gestionnaire en termes de qualité d’usage et
place centrale de l’occupant : intervention en terme de
« service » et non en terme de « moyens »
- d’un carnet de vie environnementale dans certains cas
En matière d’Interventions Ultérieures
Fourniture par le CSPS du DIU phase réalisation, suivant le formalisme
imposé par le MO
Incorporation par le MO du DIU au DUEM
Au-delà de cibles de gestion telles que l’énergie, l’eau, les déchets,
apparaît à cette étape la notion d’Eco-gestion sur les thématiques : de
nettoyage, de déplacement, de restauration, d’entretien des espaces
verts.
Egalement, pour une cohérence globale de
œuvre de pratiques d’éco-consommation :
informatiques, consommables bureautique,
produits de consommation alimentaires
restauration.
la démarche, mise en
mobilier, équipements
fournitures diverses,
si présence d’une
Tout nouveau transfert du bâtiment à l’usager et/ou l’exploitant doit être
reproductible, et est assuré par la mise à jour de l’arborescence des
documents mise à jour périodiquement depuis l’APS. Notamment les
documents carnet de vie environnementale et DUEM seront évolutifs
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ETAPE 4 : Exploitation
Déroulement actuel d’une opération QEB
Conditions de la réussite du transfert
Loi MOP, Guide ADEME Qualité Environnementale des Bâtiments
Missions complémentaires de la MOE
Dans les 3 premières* années de mises en service :
L’exploitation est gérée par une relation contractuelle entre un *3 ans car :
propriétaire ou son gestionnaire et une société professionnelle de
- durée minimum adéquate à la mesure de la qualité et des
l’exploitation.
performances : première année dégradée, par expérience ; 2ième
année = ajustement ; 3ième année : mesures représentatives des
performances de l’équipement
Usage au quotidien : l’utilisateur agit selon les éléments suivants,
hiérarchisés :
- première rotation d’intervenants usagers dont plusieurs
« usager relais QEB » : permet de vérifier comment les données se
1/ son propre confort
transfèrent vers leurs successeurs
2/ le niveau de connaissance qu’il a des fonctionnalités de
[3-36] mois :
l’équipement
Gestion – Exploitation :
3/ sa sensibilisation à la démarche environnementale.
L’exploitant communique de manière trimestrielle les données de
consommation au gestionnaire.
L’exploitant, le gestionnaire, la maîtrise d’œuvre se réunissent pour
comparer et analyser les consommations relevées par rapport aux
performances visées, et ce à fréquence biannuelle (période chauffée, et
non chauffée).
Le groupe Qualité d’Usage produit un rapport annuel qui comprend :
- le comportement général du bâtiment (pathologie, statistique sur les
demandes de maintenance curative …)
- les caractéristiques énergétiques et fluides
déperditions, cartographie des compteurs, …)
(consommations,
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- économique (coût d’exploitation, nettoyage, coût de maintenance
préventif et curatif, dégradations diverses, frais de remplacement des
consommables, filtres et lampes,…)
- mais aussi social (satisfaction des utilisateurs, plaintes, notation du
confort visuel, acoustique, qualité d’air…)
Sur la base du rapport annuel d’exploitation, la Moe :
- apprécie l’utilisation optimum des installations
- définie et assiste le MO et le gestionnaire à la mise en œuvre des
actions correctives
L’exploitant formule un retour d’expérience auprès des industriels.
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VI. Mémento
Approche holistique :
En épistémologie, l’approche holistique est une doctrine qui ramène la connaissance du particulier à celle du tout, de l’ensemble dans lequel il
s’inscrit.
La demande sociale exige le développement des approches globales : intégrant le bâti à son environnement écologique, économique, social et
culturel. Face à la complexité des systèmes considérés, les vues mono-disciplinaires sont inadaptées.
Chaque partenaire du projet doit prendre conscience de ses limites propres, apprendre à analyser et évaluer les systèmes complexes.
La QEB induit des changements sensibles dans la conception, la réalisation et la gestion d’un bâtiment. Elle rappelle avant tout la nécessité
d’améliorer l’intégration des différentes compétences d’un projet de construction mais aussi l’implication nécessaire des tous les acteurs aux
différentes étapes de l’élaboration, de la mise en service et de la vie d’un bâtiment. Ce constat n’est pas nouveau, mais l’approche holistique
devient incontournable pour concilier économie du projet et performances attendues, objectifs annoncés et performances mesurées, dans un
contexte où tout détail ou toute rupture de la chaîne d’information risque d’entraîner des dégradations irréversibles. La clé de la mutation se joue
tant sur les articulations entre ingénierie et architecture, qu’entre architecture et utilisation et qu’entre ingénierie et gestion.
Carnet de vie environnementale d’un bâtiment :
Le carnet de vie environnementale de l’ouvrage est destiné aux usagers pour expliquer le fonctionnement de l’ouvrage et ses caractéristiques
environnementales. Il comprend notamment :
- des recommandations et bonnes pratiques à suivre sur les dispositions constructives et les particularités techniques et environnementales de
l’ouvrage, notamment le fonctionnement des équipements au quotidien.
- des informations sur les bons comportements et les bonnes pratiques non liés au bâti (énergie, bruit, eau, déchets).
Ce document est à destination des occupants du bâtiment, c’est-à-dire des personnes amenées à travailler dans le bâtiment ou à l’occuper de
façon permanente.
Ce document doit être complété et mis à jour périodiquement (notamment après chaque travail modificatif et d’amélioration en phase
d’exploitation) et rediffusé auprès des usagers après modification.
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Coût global:
La notion de coût global est liée au concept de développement durable, en général. L’avenir de la planète exige, par définition, la réalisation de
bâtiments économiques et respectueux de l’environnement, adaptés aux besoins des utilisateurs et des usagers pendant toute leur durée de vie
ou, plus exactement, pour une durée de vie donnée. À la fin des études, 70 % du coût global sont prédéterminés, alors que seulement 2 % des
dépenses sont réellement engagées !
L’analyse en coût global est donc une méthode d’analyse économique qui somme tous les coûts pertinents d’un projet durant une période d’étude,
en terme de valeur actuelle.
L’approche en coût global d’un projet de bâtiment consiste à prendre en compte, dès le début des études (programmation, conception) outre le
coût d’investissement initial, les coûts différés de toutes natures inhérents à la vie future du bâtiment.
On entend par coût initial la somme des coûts d’approche (frais de recherche, frais de mutation, frais d’études diverses, …) et des coûts de
réalisation (acquisition foncière, viabilisation, coût des travaux, frais financiers, …). La notion de coût initial est trop rarement évoquée au profit du
coût des travaux, lequel n’en constitue qu’un élément partiel.
Lorsque tous les coûts initiaux ont été acquittés, interviennent les coûts différés, à savoir :
- les coûts d’exploitation liés au fonctionnement du bâtiment. Ils peuvent être techniques (consommations d’énergie, consommation d’eau,
entretien courant, …) ou fonctionnels. Ils dépendent alors de l’usage du bâtiment.
- les coûts de maintenance liés à la conservation du bâtiment en état de fonctionnement. Ils concernent la maintenance courante (personnel
technique, contrats d’entretien, consommables, …) les grosses réparations et le renouvellement d’équipements.
- pour être plus complet, il serait nécessaire de prendre en compte les coûts de transformation d’usage, de mise aux normes, de destruction en fin
de vie et de remise en état des sols.
L’ignorance du coût global, ou tout du moins son mauvais traitement, tient à plusieurs facteurs :
- un malentendu possible sur ce qu’est réellement une approche en coût global,
- le manque d’exigence en la matière de la part du maître d’ouvrage,
- le manque de pédagogie et d’encadrement de la part du référentiel HQE,
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- la réalité économique d’une opération et plus généralement la dissociation des budgets « d’investissement » et des budgets de fonctionnement,
- l’incertitude des bénéfices différés attendus contre la certitude des surinvestissements.
Pour être réellement efficace, l’approche en coût global doit être introduite et définie le plus en amont possible, c’est-à-dire lors du programme.
Haute Qualité d’Usage :
Le bâtiment n’est pas seulement un objet technique et architectural inerte. L’immobilier relève également de la science du vivant. Ses occupants
retiennent avant tout d’un projet sa qualité d’usage. C’est donc à la conception de mieux l’appréhender et à la gestion de l’améliorer pour éviter
que le comportement des occupants ne vienne dégrader la logique du projet.
La problématique des dispositions à mettre en place pour inciter les occupants à bien utiliser le bâtiment devient urgente à traiter. Le
comportement est tout sauf conventionnel et standardisé, c’est pourquoi les écarts entre la réalité et les intentions sont parfois si sensibles. Ce
n’est pas forcément à l’utilisateur de s’adapter au bâtiment, mais au projet d’intégrer les contraintes d’usage.
Il ne peut y avoir d’adhésion des occupants sans qualité d’usage, même si les utilisateurs sont de plus en plus sensibles à l’environnement.
Dès la mise en service, la bonne fiabilité des installations de l’équipement est indispensable pour initier un dialogue constructif entre usager et
gestionnaire, les menant vers des comportements vertueux.
Mesurer la QEB :
Mesurer, c’est apprécier les efforts accomplis et fixer des objectifs individuels et collectifs.
Que mesurer, comment mesurer :
Le choix des indicateurs de mesure relève du système de management, il doit être un compromis négocié par les parties prenantes pour tenir
compte :
- des objectifs définis,
- des moyens et compétences disponibles à leur suivi,
- des dernières connaissances scientifiques et outils qui en découlent,
- de la volonté politique qui préside le projet,
- des comportements que l’on veut induire,
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- de leur capacité à induire des actions correctives et donc à engager les parties prenantes dans un processus d’amélioration continu.
Pour mesurer, il faut une unité simplifiée commune qui permette d’apprécier simultanément les familles d’actions environnementales que sont
l’énergie, l’eau, les déchets, les matériaux, etc., afin de mesurer l’impact environnemental des différentes composantes d’une construction.
Actuellement, seuls le kWh et la quantité de carbone vont, partiellement, en ce sens, notamment au travers des diagnostics de performance
énergétique :
Performance environnementale et innovation technique :
Contrairement à ce que laissent supposer les logiciels thermiques, la performance n’est pas automatique et l’usage ne se décrète pas. Il faudrait
pouvoir raisonner à partir d’un usage probable plutôt qu’un usage conventionnel normatif. Le projet performanciel ne peut donc se limiter à la
conception et à la réalisation. Il doit également couvrir la gestion et l’usage du bâtiment.
Certains projets à haute performance environnementales reposent essentiellement sur la technologie. Le principal risque de ces bâtiments ne
réside pas dans sa conception ou dans sa construction mais dans sa gestion et son mode d’occupation. A l’image de la Formule 1, ces hautes
performances sont parfois obtenues au prix d’une perte de robustesse et de stabilité de l’ensemble. Le risque est alors une contre-réaction et un
rejet par les utilisateurs. Quand la qualité environnementale et l’efficacité énergétique n’est appréhendée que sous l’angle de l’innovation de
produits et de technologie, le corps social peut avoir du mal à s’en emparer. Le risque serait alors de reproduire l’expérience malheureuse de la
domotique des années 80 qui est restée au stade de l’invention car les utilisateurs n’y ont pas trouvé de sens.
Une autre approche consiste à faire simple et efficace en privilégiant l’architecture bioclimatique et les solutions passives, par définition plus
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robustes, plus pérennes et surtout plus écologiques, plutôt que les solutions actives dites intelligentes, en réalité complexes et sophistiquées, à
grand renfort de GTB et de « performance active ». Souvent mal maîtrisées sur le terrain et en proie à la moindre défaillance ou changement de
scénario d’utilisation et d’usage, les solutions actives rendent souvent l’exploitation incertaine et nécessairement plus coûteuse. Il ne faut pourtant
pas les rejeter en bloc mais bien les réserver à l’optimisation de certaines fonctions qui ne sauraient être réalisées autrement.
Retour d’expérience:
Évaluer est un des meilleurs moyens d’évoluer.
Le principe d’amélioration continue est doit être implicite dans toute démarche environnementale.
Ce principe repose sur la recherche des progrès à accomplir au fur et à mesure d’une opération ou par comparaison de projets, dans toutes les
étapes de l’opération ou du projet. Il nécessite une mise à jour et une mise à niveau du processus et des ressources. Il favorise une évaluation
positive des pratiques et une meilleure adéquation des équipements et des usages
L’amélioration des pratiques passant nécessairement par la possibilité d’apprendre de ces actions. Pour rendre systématique cet apprentissage
continu, il est important de pouvoir permettre au concepteur, au constructeur et aux industriels de progresser en bénéficiant d’un retour
d’expérience. L’analyse doit se faire au terme des 3 ans d’observation, tant d’un point de vue de l’occupation, que des consommations
énergétiques ou des performances environnementales afin d’avoir suffisamment de matière et d’historique pour la réflexion.
Traçabilité:
La gestion documentaire d’un bâtiment permet d’identifier l’origine et de reconstituer le parcours de la conception à l’exploitation.
Il est fondamental de pouvoir capitaliser sur l’expérience, non pas à l’échelle d’une personne, mais à l’échelle de la vie d’un bâtiment.
A l’heure de la dématérialisation, plus aucun obstacle ne se dresse devant la réalisation d’une telle base de données, qui permettrait une
traçabilité, des performances énergétiques et environnementales d’un bâtiment et d’assurer le transfert des compétences et de la gouvernance.
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VII. Conclusion
Les motivations de notre équipe :
L’origine de notre réflexion est née en réaction à nos premiers retours d’expériences en QEB et à celles rapportées par les intervenants de la
formation. Notre objectif a été de définir un outil exploitable pour que la Qualité Environnementale du Bâtiment tienne ses promesses.
Ce mémoire nous a permis de confronter les réflexions d’un l’Architecte associé de l’agence VURPAS et de deux ingénieurs Chefs de projets en
Maîtrise d’Ouvrage Publique de profils très différents : l’un issu de l’entreprise générale et l’autre formé chez un Maître d’Ouvrage Public exploitant
son patrimoine. Notre réflexion est venue approfondir par ailleurs un travail de fin d’étude initié à la SERL qui s’intitule « Comment améliorer le
transfert d’un bâtiment à qualité environnementale des concepteurs aux futurs utilisateurs ».
L’esprit de notre démarche repose sur la motivation et une implication valorisée des différents acteurs, qui se traduit dès lors, par des principes
d’obligations de moyens et d’intéressement, plutôt que par la mise en œuvre de nouvelles responsabilités – obligations de résultats - adossées à
d’éventuelles pénalités. Il s’est agit en effet de concevoir une méthodologie fédérant les différents acteurs autour d’un même objectif, la tenue des
promesses de performances et de qualité d’usage.
Les limites de l’exercice :
La mission complémentaire de Maîtrise d’œuvre ainsi définie, pourrait être délicate à mettre en œuvre aujourd’hui, (pour celui qui n’a pas suivi la
formation QEB !) car au-delà de son coût et du délai supplémentaire d’étude qu’elle nécessite, elle incite à une évolution des mentalités.
En effet l’équipe de maîtrise d’œuvre doit continuer à s’investir dans son projet après la réception et accepter que les objectifs à atteindre soient
mesurés, plutôt que comparés à la règlementation au stade des études.
Notre travail souligne enfin l’importance de l’implication et de la dynamique des participants au groupe Qualité d’Usage qui repose sur la volonté
initiale de la Maîtrise d’ouvrage et de son mandataire.
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Bibliographie
•
Article des Echos : (Source : article « les bâtiments verts tiennent-ils leurs promesse ? » 22/03/2010
•
Article du Moniteur Retour d'expérience : la tour Elithis est-elle vraiment un "bâtiment à énergie positive" 22/04/2010
•
Mesurer la qualité environnementale des bâtiments : Méthodes globales, normes et certifications. Cas pratiques –auteur Michel PLATZEREdition LE MONITEUR
•
Qualité Environnementale des Bâtiments : Manuel à l’usage de la maîtrise d’ouvrage et des acteurs du bâtiment- ADEME
•
Rapport de fin d’étude « Comment améliorer le transfert d’un bâtiment à qualité environnementale des concepteurs aux futurs utilisateurs »
Auteur : Abélia ESCUDIE
•
Organisation et contenu du DUEM : Dossier d’Utilisation, d'Exploitation et de Maintenance établi par le CERTU
Les sites internet consultés
•
www.developpement-durable.gouv.fr
•
www2.ademe.fr
•
http://ville-amenagement-durable.org
•
www.hespul.org
•
www.certivea.fr
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