N` 71 - Version PDF : La dépêche du sud
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La note de cadrage exposée à Sa Majesté Le Roi par le CESE Nouvel an amazigh 2963, l’année de tous les possibles La FIFEL monte au créneau Lire page 2 Lire page 4 Directeur de la publication : Abdellah Tidrarine Conflictualité ingérable dans les exploitations agricoles N°71 Harite Gabari : un Gadiri au Rallye Dakar 2013 Lire page 6 Du 11 au 17 janvier 2013 Lire page 3 1er hebdomadaire francophone de la Région Dépôt légal: 64/94 4 Dhs Le tourisme en hausse de 3,25% en 2012 Le Sud commence à Agadir S .M. le Roi a prononcé le 6 novembre 2012, à l’occasion du 37e anniversaire de la Marche verte, un discours dans lequel il a appelé à la mise en œuvre d’un modèle de développement régional pour les provinces du Sud. Mercredi 2 janvier, le Souverain a reçu à Agadir les membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE). A cette occasion, le président du CESE, Chakib Benmoussa a présenté la note de cadrage du projet en application des orientations royales. Les deux événements expriment et traduisent le même souci de voir le Sud décoller et, en même temps, assumer le rôle de modèle pionnier de la Régionalisation. Agadir a donc été le théâtre privilégié de cette manifestation qui illustre l’attachement royal au sud. Agadir, c’est aussi le symbole immémorial du déclenchement de la Marche verte. Le lancement du processus de développement des provinces du sud à partir de la capitale du Souss Massa Drâa n’est pas le fruit du hasard, mais la signification que le sud commence à partir de ce pôle économique qui a donné ses preuves, en termes d’organisation institutionnelle, d’infrastructures, de promotion de grands secteurs, notamment l’agriculture, le tourisme, la pêche et les services. C’est donc à Agadir que la nouvelle conception du développement économique et social pour le Sud a été lancée et promue. Il servira de modèle pour la mise en œuvre de ce projet phare qu’est la Régionalisation avancée. Les régions de Lâayoune-Boujdour-Sakia al Hamra, Oued Eddahab-Lagouira, et Guelmim-Smara, sont le prolongement du Souss et leur adossement sur Agadir confirme une interdépendance, politique, géographique, économique , culturelle et humaine…Le Sud commence à Agadir… Abdellah Tidrarine Agadir, vecteur de relance du balnéaire A l’heure du bilan, les professionnels respirent. En 2012, le tourisme balnéaire a enregistré une légère hausse de l’ordre de 3,25%.Les arrivées se chiffrent à 780 OOO clients, 4 300 000 nuitées, 6 milliards de DH dans l’escarcelle. Mais la conjoncture de crise est lourde de menaces. Que faire pour fidéliser les pays émetteurs ? L’insuffisance promotionnelle, l’absence d’animation touristique et la faible desserte aérienne sont pointées du doigt. Agadir doit réagir et vite pour pallier ce déficit structurel, si la métropole du Souss tient à adhérer aux objectifs de la Vision 2020 SAEL Le stylisme en tenues uniques Fatima Tachtoukte, voix idyllique du Souss Lire page 15 Violence à l’université une spirale, mais pas une fatalité Eclairage www.ladpechedusud.com t de trois, fermez le ban ! L’élection récente au poste de premier secrétaire de l’USFP de Driss Lachgar, tribun entre les tribuns, confirme de son sceau la mue du paysage politique national. En l’occurrence, la montée au pinacle du leadership partisan d’une génération de mentors qui revendiquent leur appartenance au petit peuple, en assument le Verbe et les slogans simples, sinon simplistes mais qui font recette et font écho à des problématiques bien dans l’air du temps. Désaffection à l’endroit des hérauts « bien pensants »,des caciques qui légitiment leur ancrage dans les arcanes de l’historicité ?Les électeurs énamourés tournent visiblement le dos au discours d’une doxa surannée, volontiers qualifiée de « langue de bois » pour une prise de parole plus directe, plus musclée ,voire virile et qui séduit .D’aucuns mettent en avant le concept de « populisme » pour qualifier cette mue de l’élite politicienne. Or, le contour du mot « populisme » est relativement flou et varie selon celui qui l’utilise. De nos jours, il est souvent synonyme de démagogie, d’électoralisme, d’opportunisme. Il n’empêche. Chaque fois qu’un courant de pensée similaire éclot, le « poujadisme » en France dans les années cinquante, le « péronisme » en Argentine, les relents d’extrême droite en Europe, c’est sur fond d’une société en crise, que cette idéologie qui se réfère au peuple pour l’opposer à E l’élite des gouvernants, prend corps. Une constante : l’érosion du pouvoir d’achat, la récession, mettent à nu les contradictions internes d’un langage politique sirupeux et truffé de lieux communs, de promesses courtermistes. Si bien que l’opinion, de guerre lasse, finit par se détourner de l’« homo academicus »,issus de l’establishment, ayant usé ses fonds de culotte dans moult cabinets lambrissés, pour arrimer son destin sur des hommes « du peuple »,des gens « ordinaires » parlant le même langage dit de « la vérité »,qui bat en brèche les sub- N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 2 cipe, il doit hisser le peuple vers le firmament du politique ».Le profil du « populiste » est ainsi fait. Il se décline, moins comme une entité structurée, qu’un faisceau d’instantanés qui se décomposent et se recomposent au gré des saisons, sous l’effet des conjonctures qui, elles, sont rédhibitoires. L’apparition du phénomène Benkirane-Chabat-Lachgar fait certes couler beaucoup d’encre, à bon escient. Il risque de créer des émules sur le plan locorégional. Les palabres politiques se teinteront de cacophonie. Le Verbe « aboiera » Quels enseignements tirer de cette nouvelle configuration ? Le processus de démocratisation de notre société, s’il est bien réel, il n’en est pas moins ambivalent et à la croisée des chemins. Le verdict des urnes est un signal fort et montre à quel point le citoyen a besoin de changement, d’un « saut qualitatif » dans le mode de gouvernance de la chose publique et le discours y afférant. Les urnes parlent désormais et sanctionnent. Parenthèse dans l’histoire immédiate ? Rome qui a inventé le concept de la démocratie dans la gestion de la Cité le surdimensionne à un adage significatif : « Vox populi, vox Dei »( La voix du peuple est la voix de Dieu).L’élite politique ne doit pas manquer le rendez-vous de l’écoute et de la prise de parole vraie et efficiente. « Vox populi, vox Dei » tilités de l’argumentaire analytique, et lui préfère les formules à l’emporte-pièce, adresses lapidaires qui font mouche à tous les coups. Le « populiste » s’adresse, moins à la raison qu’à l’instinct viscéral de l’individu. Il attise ses appréhensions, et fonde son plaidoyer sur des revendications domestiques, pressantes. Sans lui dénier le moindre charisme intrinsèque, le politicien de cet acabit, n’a cure des thèses rationnelles, ni d’approches prospectives des problématiques économiques et sociétales. Sa vision des choses est réductionniste et s’inscrit dans l’immédiateté. « Il place le politique au diapason du peuple-dit un confrère alors qu’en prin- Mohamed Malki Nouvel an amazigh 2963, l’année de tous les possibles « Mohamed Malki I d Innayr »,12 janvier, voit éclore le nouvel an amazigh, an de grâce 2963.C’est une occasion festive par excellence que toute la communauté amazighe, au Maghreb, saisit au vol pour réaffirmer son ancrage à un socle identitaire et culturel authentiques. Dans le Souss, cette célébration est une tradition immémoriale qui se ressource dans le passé historique. Elle fait valoir la richesse du patrimoine culturel et symbolique capitalisé au fil des siècles et qui fait fi de toute velléité de communautarisme ou de repli sur soi. La composante amazighe de la population du Maroc est fière de son enracinement à une nation, à un peuple, en gardant, chevillé au corps, le crédo unitaire et le sentiment du destin commun et de l’appartenance à une même terre nourricière et l’attachement à la patrie, à l’Islam et au Trône alaouite. Cet élan unitaire n’exclut nullement une revendication de la spécificité fondatrice, linguistique, culturelle et qui participe à la consolidation et l’enrichissement d’une civilisation mil- lénaire. Rendez-vous annuel de tous les amazighes, sur fond d’amertume qu’il ne soit point déclaré jour férié, et, ce faisant, institutionnalisé comme une balise commémorative de tous les Marocains, une fête nationale, « Id Innayr », au-delà de la réaffirmation rituelle d’un sentiment collectif d’adhésion à une terre, une histoire et une civilisation, est un moment fort de prise de parole, de refus de toute exclusive. Tout le monde est unanime à admettre que l’ère de l’exclusion, de la confiscation mémorielle est révolue. La cause amazighe est aujourd’hui en voie d’officialisation. C’est l’aboutissement d’un long combat et de la mobilisation d’une société civile de plus en plus présente et participative au débat national. La nouvelle Constitution de 2011, d’abord. Elle énonce solennellement, dans son article 5, l’officialisation de la langue amazighe en complémentarité avec la langue arabe. Le discours royal prononcé l’occasion de l’ouverture de la session législative de l’automne 2012, ensuite, qui place l’hémicycle face à ses responsabilités, en l’occurrence, l’institutionnalisation des lois organiques à même de concrétiser ce grand chantier du règne. Un travail pointu et de longue haleine attend les élus de la nation .Parce qu’il s’agit de plancher sur une configuration législative inédite. Et, pour se faire, une méthodologie est à inventer, une vision consensuelle doit être dégagée, loin de toute surenchère idéologique ou de politique politicienne. Des mesures d’accompagnement doivent suivre en concomitance : l’intégration de l’amazigh dans le système éducatif national doit être consolidée, l’investissement de l’espace public, des mass-médias, de la création culturelle et symbolique renforcée. Directeur de la publication Abdellah Tidrarine Rédaction Mohamed Malki, Abdelfettah Aberbri, Hassan Alaoui, Mohamed Laghouizi, Meryam Lasri, Amina Belkay Technique et Infographie Hassan Kharraz Département Commercial Faissal Arribat 06 61 43 39 71 Dossier de presse Dépôt légal 73/92 64/94 ISSN 2028/6554 Rédaction, publicité et administration 17, Bis Rue Sidi Ifni, Impasse Sbouya, Talborjt - Agadir Tél.: 05 28 84 58 24 / 05 28 82 84 66 Fax : 05 28 82 84 67 Courriel [email protected] Site Web www.ladepechedusud.com Edité par Agadir Média Impression : Ecoprint Distribution : Sapress Actualité www.ladpechedusud.com Sidi Ifni Visite du ministre de la justice et des libertés Mohamed Laghouizi L e ministre de la justice et des libertés, Mostapha Ramid, s’est rendu jeudi 27 Décembre à la province de Sidi Ifni. Une visite qui s’insère dans le cadre d’une tournée que le ministre effectue aux différentes juridictions du royaume et qui a pour but l’identification des besoins des provinces sud en ressources humaines, infrastructures et s’arrêter sur les cadences et les conditions du travail du personnel. A son arrivée, Mostapha Ramid, accompagné par une délégation importante constituée de Said Soufi, directeur des ressources humaines, Miloud Ghalab, procureur du Roi près le tribunal de première instance de Tiznit, Driss Bahci, président du même tribunal, il a été attendu par le gouverneur de la Province de Sidi Ifni Mamay Bahi, le colonel major de garnison place d’arme, Driss Assaoui, le Pacha de la Ville ainsi que d’autres personnalités. La visite du Centre du Juge Résident relevant de la cours d’appel d’Agadir et présidé par Tijani Ahmed Zekri était une occasion pour le ministre de constater le dysfonctionnement de cette institution juridique dans la province de Sidi Ifni. Il a été aussi question des conditions médiocres dans lesquelles tra- «Nous sommes arrêtés aujourd’hui ici à Sidi Ifni sur l’état lamentable du centre du juge Résident qui ne répond à aucun critère d’une institution juridique et n’honore en aucun cas la juridiction dans notre pays. Nous nous engageons donc à sortir dans si peu de temps un établissement juridique qui répondra aux critères en vigueur» vaille le personnel de ce centre. « Cette visite fait partie d’une série de visites que nous sommes entrain d’effectuer à travers le royaume. Donc après, Dakhla, Laayoune, Smara, Tan Tan et Guelmim, nous nous sommes arrêtés aujourd’hui ici à Sidi Ifni sur l’état lamentable du centre du juge Résident qui ne répond à aucun critère d’une institution juridique et n’honore en aucun cas la juridiction dans notre pays. Nous nous engageons donc à sortir dans si peu de temps un établissement juridique qui répondra aux critères en vigueur. Notre détermination est la réforme structurelle du système juridique pour garantir une consolidation de la gouvernance judiciaire, l’usage des nouvelles technologies dans l’administration et la promotion de l’infrastructure des tribunaux et autres structures du secteur. Le département de la justice a mis en place un système informatique avancé et un plan de formation destiné au personnel des tribunaux. », a déclaré le ministre à la « Dépêche du Sud » après sa visite. Conclusion, la visite du ministre, une première dans son genre prouve la volonté du ministère de tutelle de concrétiser l’appel de sa Majesté à une amélioration de la juridiction dans notre pays et à l’urgence de remédier aux dysfonctionnements dans différentes circonscriptions judiciaires du pays. A cet égard, le ministre a présidé à Dakhla la 7ème conférence régionale du dialogue national sur la réforme de la justice sous le thème «La gouvernance de la justice et la modernisation de l’administration judiciaire et de l’infrastructure des tribunaux». Votre privilège sur le premier site web francophone de la région N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 3 Harite Gabari : un Gadiri au Rallye Dakar 2013 L a cinquième édition du Rallye Dakar est partie sur le continent sud-américain dans les trois pays, le Pérou, le Chili et l’Argentine. Une compétition qui durera jusqu’au 20 janvier 2013. Différents professionnels de l’automobile et de la moto participent à cette grande manifestation sportive déplacée de l’Afrique pour des raisons sécuritaires et suivie par des millions de spectateurs à travers le monde. Le Maroc, seul pays maghrébin est présent dans cet événement de grande envergure grâce à Harite Gabari. Un professionnel de la moto qui encore une fois de plus a prouvé ses qualités, sa détermination et son ambition de tenir tête aux grands champions du monde dans la course à moto. Le drapeau national a flotté tout haut sur les 8000kilomètres qui séparent Lima ( Pérou) de Santiago (Chili). Une étape dure qui a connu pas mal d’abandons et d’incidents dans lesquels notre héros a porté secours à ses coéquipiers. Un héros que la blessure au bras n’a pas empêché de se diriger vers le continent sud-américain pour satisfaire une passion et un amour d’un sport qui manque de sponsoring et d’intérêt de la part du ministère des Sports ainsi que de la Fédération. Dés lors, parler de Harite Gabari, c’est parler aussi de son lieu de naissance, c’est un Gadiri et à cet effet, son exploit est celui de tous les marocains en général et d’Agadir en particulier, où le désir et l’ambition sont nés pour le conduire vers d’autres sphères, celle du championnat du Maroc, d’Afrique pour finir classé 68eme à l’échelle internationale. Enfin, pour cet homme doté d’un courage exceptionnel et d’un patriotisme hors du commun, nous souhaitons plus de succès et un bon rétablissement. 39 ha accordés à un pôle de santé S uite à un accord conclu jeudi 03 janvier auprès de divers intervenants, un terrain d’une superficie globale de près de 39 hectares a été réservé à un pôle de santé. Selon un communiqué de la wilaya de la région de Souss Massa Drâa, « il s’agit d’un terrain d’une superficie globale d’environ 39 ha qui recevra, dans un premier temps, le CHU et la faculté de médecine, et le reste du terrain est préservé pour le futur, pour d’autres structures d’enseignement des métiers de la santé (faculté de la pharmacie, faculté de médecine dentaire, laboratoires ». La même source explique que le site devrait disposer de façades sur les axes de la voie express, du prolongement du barreau Est-Ouest et sur la nouvelle voie d’accès au stade d’Agadir. L’accord en question a été conclu à l’unanimité lors d’une réunion présidée par le wali de la région, en présence du président du Conseil Régional, du président du Conseil Communal d’Agadir et du président de l’UIZ. La réunion a connu également la participation du directeur régional de la santé, le directeur de l’Agence urbaine d’Agadir, la représentante de l’Inspection régionale de l’Habitat, le directeur régional des Domaines, du chef de Cadastre et des représentants des services extérieurs concernés. Actualité www.ladpechedusud.com N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 4 La note de cadrage exposée au Roi par le CESE Mohamed Malki P artant des orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a décidé de préparer une plateforme pour un modèle de développement régional intégré et durable pour les provinces du sud. Ce modèle doit être apte à insuffler une nouvelle dynamique à la région et capable de relever les défis auxquels elle fait face tant sur le plan économique que sur le plan social. Il doit mettre les citoyennes et les citoyens des provinces du sud au centre des préoccupations en les impliquant dans les phases de conception et de mise en œuvre de ce projet. La finalité est de libérer davantage l’esprit d’initiative et les énergies créatives des citoyens pour permettre de tirer profit des atouts du territoire en faveur des popula- tions de la région. Il doit favoriser la mise en place d’un système économique régional porteur de croissance, créateur de richesse et générateur d’emplois notamment au profit des jeunes et ce en mobilisant toutes les composantes de la société des provinces du sud, en favorisant leur épanouissement et leur bien-être et en favorisant l’intégration dans le respect des particularités culturelles. Ce modèle concernera les populations résidentes des provinces récupérées mais aussi des autres provinces de la région de Guelmim du fait des liens historiques, des liens sociaux et de la continuité géographique qui en fait une zone de transition. C’est donc les régions administratives de LaâyouneBoujdour-Sakia Al Hamra, de Oued Eddahab-Lagouira ainsi que celle de Guelmim-Es Smara qui seront considérées parfois toutes ensemble, parfois séparément lorsque les spécificités de chaque région le justifient. Le travail qui sera mené dans ce cadre se focalisera sur les domaines de compétence du CESE, à savoir, l’économique, le social, l’environnemental et le culturel, même s’il se permettra d’aborder les autres volets quand il considérera qu’ils sont en relation étroite avec les centres d’intérêt du CESE. Pour gérer les inflexions majeures, tout en tenant compte des attentes pressantes des populations locales, le CESE propose de travailler sur une vision temporelle réaliste se situant entre 10 et 15 ans. Les travaux du CESE s’inscriront dans le cadre du projet de régionalisation avancée ; ils contribueront à donner corps sur les plans économique, social, environnemen- tal et culturel à ce projet, dont les contours sont par ailleurs en train d’être définis à l’échelle nationale. En facilitant la concrétisation et la mise en œuvre de la régionalisation avancée, en premier lieu dans les provinces du sud, ces travaux pourraient préparer par la même occasion le terrain pour la réussite de l’initiative marocaine d’autonomie, une fois négociée dans le cadre des Nations Unies. Les travaux du CESE n’ont pas vocation à se substituer aux acteurs institutionnels en charge de la planification et du développement territorial: Etat/Région/élus locaux/société civile/ partenaires sociaux. L’ambition du CESE est de proposer une plateforme qui peut faciliter la mobilisation des acteurs autour d’un projet fédérateur. La démarche du CESE Le CESE est une institution constitutionnelle, indépendante qui assure des missions consultatives auprès du Gouvernement et des deux Chambres du Parlement. Il compte 99 membres, représentant la pluralité de la société civile organisée, qui participent de manière soutenue à l’élaboration de ses rapports et adoptent en plénière ses avis. Le CESE agit simultanément comme un observatoire de la situation économique, sociale, environnementale et culturelle du pays et des signaux faibles de la société, comme une force de proposition sur des sujets de société et enfin comme un espace de dialogue social et civil et de construction de convergence entre des sensibilités ayant des intérêts parfois contradictoires. Les travaux du CESE depuis près de deux ans reflètent de manière concrète et effective ce positionnement. Dans l’élaboration de la plateforme du modèle de développement pour les provinces du sud, le CESE pourra tirer profit de sa composition plurielle, de sa représentativité de la société civile organisée et de sa démarche participative basée sur l’écoute, la concertation, les débats et une méthodologie interactive entre diagnostic, benchmark et recommandations opérationnelles. Le CESE constituera ainsi une force active de propositions tenant compte de l’opinion des différentes composantes de la population locale et de ses forces vives, de manière objective et indépendante et veillera à la convergence des positions autour des inflexions et des réformes à opérer dans les provinces du Sud. • La Commission ad’ hoc du CESE Au lendemain du discours Royal, le bureau du CESE, a décidé la création d’une commission ad’ hoc, chargée de conduire les travaux d’élaboration d’une plateforme d’un modèle de développement régional intégré et durable pour les provinces du sud. Cette commission procédera à un diagnostic et une analyse critique de l’état des lieux et proposer les inflexions qu’il conviendra d’introduire aux politiques publiques pour atteindre les objectifs fixés. Elle devra dans un deuxième temps d’identifier des scénarios de développement cible, les projets pouvant lui donner corps et les modalités d’implémentation et de gestion d’une transition entre l’existant et le modèle projeté, en focalisant sur les thématiques clés. La commission ad-hoc est composée de 25 membres désignés selon un processus démocratique. Les cinq catégories composant le conseil ainsi que les six commissions permanentes y sont représentées. La commission a mis en place ses instances de travail (présidence, vice-présidence, rapporteurs et groupe de travail dédié). Actualité www.ladpechedusud.com « Paysages » tire la sonnette d’alarme Anza, une poudrière écologique N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 5 Barrages du Souss Taux de remplissage de l’ordre de 62,88% C’est l’association « Paysages » qui tire la sonnette d’alarme. Anza, le pole industriel, satellitaire du Grand Agadir, enregistre à l’heure actuelle, des dérapages préjudiciables à l‘équilibre écologique du site et, partant à l’hygiène publique et à la santé des populations riveraines .Suite à l’analyse de l’état des lieux, cette instance militante pour la protection et la sauvegarde de l’environnement, a tiré des conclusions alarmistes et a appelé à l’urgence d’une remédiation à ce état de fait Mohamed Malki A nza est, certes, la plus ancienne zone industrielle du sud du Maroc. Edifiée par le colonisateurs au milieu des années quarante, du siècle dernier, au nord d’Agadir, du fait de son emplacement à proximité du port de pêche. Cette vocation a suscité un exode rural massif de la main d’œuvre et l’éclosion, au sein des unités industrielles et des sites environnants, d’une véritable ceinture bidonvillisée qui a essaimé dans les décennies 70,80 et jusqu’à l’an 2000, souillant le site mitoyen aux deux ports. Le programme « Agadir, ville sans bidonvilles » a, sans doute, rendue aisée l’éradication de ce fléau, mais il en a résulté, des incidences écologiques néfastes inhérentes à la pollution de l’atmosphère, le déversement des eaux usées directement sur le littoral, les odeurs nauséabondes diffusées par les usines de farine de poisson, les effluves provenant des produits oléagineux, des gaz et carburants, les poussières dégagées par la cimenterie et qui obscurcissent le ciel d’Anza. Il est indéniable que les unités de production industrielle et économique, fleurons d’Anza, sont des établissements citoyens qui créent de l’emploi et contribuent au développent économique et social au bénéfice d’une main-d’œuvre substantielle. En revanche, ces mêmes opérateurs sont L appelés à adhérer au projet environnemental national. Les dysfonctionnements structurels sont connus de tous : vétusté et obsolescence des équipements infrastructurels qui datent Les dysfonctionnements structurels sont connus de tous : vétusté et obsolescence des équipements infrastructurels qui datent du protectorat du protectorat. D’où la nécessité de s’engager à adapter l’existant aux normes technologiques innovantes en matière de protection de l’environnement, dans la perspective d’émailler un modèle du genre qui aura valeur d’exemplarité sur le plan national, voire à l’international. Dans ce sens, ces unités sont ap- pelées à construire des dispositifs de traitement des eaux usées, au sein de leurs établissements, qui procèderont au filtrage avant déversement dans le réseau d’assainissement. Ceci est un préalable à la participation à ce grand chantier soutenu par les pouvoirs publics et qui consiste à encourager le tissu productif à s’investir résolument dans l’entreprise d’opérationnalisation de la Charte nationale de l’environnement et le développement durable. A charge pour « Paysage », de suivre à distance pour assumer sa mission de contrôle, d’encadrement et de conscientisation des en jeux. S’agissant de la station d’épuration de la zone Anza Ou Tadart,il convient d’admettre que c’est un moindre mal, comparé au déversement direct sur le littoral avec son corolaire de quantités de particules chimiques polluantes et toxiques qui rendent impossible tout sport nautique dans la strate méridionale de la plage d’Anza. Concernant cette unité dont la réalisation est tardive et qui nécessitera un financement conséquent de presque 300 millions de DH, suite au prêt consenti par l’Agence française de développement, il importe qu’elle soit dotée d’un label de qualité optimale, sur le plan technique et écologique. Il faut aussi éviter qu’elle ne porte préjudice à l’hygiène publique, d’autant qu’elle est située dans un site habité, à l’inverse de la station de Lmazare Ait Melloul. Globalement, la zone d’Anza nécessite une entreprise de mise à niveau urbanistique d’envergure . Dans cette perspective, un transfert des unités industrielles sur le site d’Haliopoles-futur pole régional de la deuxième capitale économique du royaume-doit être envisagé à terme. « Paysages » n’hésite pas à affirmer que la zone d’Anza, au nord d’Agadir est au bord de « la catastrophe » écologique .Sa réhabilitation ne peut souffrir aucun report, si l’on tient compte des enjeux de l’économie verte, érigé en crédo du Maroc moderne. e taux de remplissage des neuf barrages de la région Souss-Massa –Draa a atteint 62,88%, soit une quantité d’eau emmagasinée de l’ordre d’un peu plus de 757 mille mètres /cubes. Ce même indicateur avait atteint 78,59%, soit l’équivalent de 946 milles m. /cubes lors de la même période de l’année 2011. L’Agence du bassin hydraulique de la région SMD qui donne ces chiffres, mentionne les données concernant chacun des ouvrages hydrauliques relevant de son autorité de gestion. Ainsi, le barrage Mansour Eddahbi a réalisé un taux de 55,09% ; celui de Abd El Moumen 63,98%.Tandis que le barrage de Moulay Abdallah 73,67% alors que Imi Lkhang 59,65%. Et Aoulouz 82,03%.De même, les barrages Ahl Souss et Mokhtar Soussi, ils ont enregistré les taux de remplissage respectifs de 98,14% et 100,48%.Les ouvrages de Dkhila et Ibn Tachfine, quant à eux, ils ont atteint un taux de remplissage respectivement de l’ordre de 57,32% et 52,22% Economie www.ladpechedusud.com Conflictualité ingérable dans les exploitations agricoles La FIFEL monte au créneau 6 Taroudant Earthstone injecte 66 MDH dans sa filiale marocaine A Malki Mohamed L es responsables de la Fédération interprofessionnelle de production et d’exportation des Fruits et Légumes (FIFEL) peinent à garder leur réserve face à une conjoncture défavorable à tous les points d vue. Leur grogne est à son summum. Du fait des contraintes naturelles (climat), institutionnelles (fiscalité), la production a été sérieusement pénalisée lors de la saison écoulée, d’autant que l’exportation enregistré depuis 2008, un recul en spirale du à la crise économique qui touche le marché européen. Mais là où le bât blesse, c’est lorsque le facteur humain participe-en interne- à l’exacerbation de cette contreperformance sectorielle récurrente. C’est en tout cas, le grief majeur que la FIFEL porte à l’endroit de sa main d’œuvre, acteur massif, s’il en est, mais dont le moindre des avatars est le malaise du à la « saisonnalité ». Dans un communiqué, cette instance dénonce ce qu’elle appelle une vague de grèves et d’arrêts de travail non justifiés, téléguidées, sinon orchestrées par des directives syndicales au sein de nombre d’exploitations agricoles et d’unités d’emballage des fruits et légumes. Autant d’actes délictueux qui-selon la fédération- ont entrainé à l’occasion, la destruction de récoltes agricoles, l’endommagement d’équipements et matériels, au vu et au su de certains res- N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 ponsables syndicaux locaux. Ce même communiqué signale en substance que les syndicats encadrant ces grèves, transgressent ouvertement les termes de l’accord convenu entre les partenaires sociaux, en date du 15 avril 2010, sous De même, la recherche d’un mode de concertation opérationnel prenant en compte la spécificité du secteur agricole dans la perspective d’une gouvernance idoine des relations professionnelles l’égide du ministère du Travail et en présence des représentants du département de l’Agriculture. Cet accord stipule le respect mutuel des droits et des libertés, des paramètres régulateurs du travail et des critères de productivité. De même qu’il préconise la recherche d’un mode de concertation opérationnel prenant en compte la spécificité du secteur agricole dans la perspective d’une gouvernance idoine des relations professionnelles. Le tout dans le but d’aboutir à une convention de travail collective devant résulter de la promulgation d’un arrêté délimitant les secteurs et les cas exceptionnels afférant à l’octroi de contrats de travail à durée limitée. Dans ce même ordre d’idées, la FIFEL estime que la poursuite de ces arrêts sauvages de travail, la fermeture des issues de certaines fermes agricoles, les stations d’emballage, les dommages causés aux propriétés sont des faits préjudiciables, à même d’entraîner la faillite de plus d’une exploitation, l’arrêt des investissements dans ce secteur agricole vital pour l’économie de la région. Cependant, la FIFEL tient à réitérer – toujours selon le com- muniqué signé par son président Lhoussaine Aderdour-sa volonté de dialogue comme base de résolution de tous les problèmes que connait le secteur agricole, et exhorte les milieux concernés à accélérer l’élaboration du texte législatif afférant à la délimitation de la spécificité du secteur agricole et ce, afin de définir et de clarifier les droits et devoirs respectifs de chaque partie. De même, demande-t-elle aux autorités provinciales, régionales et centrales, d’assurer la protection des propriétés et la garantie de la liberté du travail. Pour rappel, le secteur agricole dans le Souss engrange plus de 85% de la production nationale de primeurs et assure plus de 125 millions de journées de travail ainsi que 500 milles emplois stables par an. A l’actif de ce secteur de pointe, la contribution majeure à la sécurité alimentaire dans notre pays et l’apport de 7 milliards de DH en devises fortes, annuellement, sans compter les agrumes. près avoir signé, quelques semaines avant, avec le Conseil municipal de Taroudant le cahier des charges pour la réalisation d’une aciérie dans le pôle urbain de Stah Lamdina, le groupe indonésien Earthstone apporte les fonds nécessaires pour la concrétisation du projet. Un apport destiné au budget d’investissement arrêté à 436 MDH, dont 20% seront couverts par fonds propres et 80% par un prêt bancaire. Earthstone avait auparavant exporté en Chine, via le port d’Agadir, 200 000 tonnes de minerai de fer tirées du gisement d’Alnif qu’il exploite dans la province de Tinghir. Le groupe vient de libérer quelque 65,6 MDH au titre des trois quarts restant du capital souscrit dans sa filiale marocaine Earthstone metals & mining (EMM). En attendant la mise en place du financement bancaire, garanti par le Crédit Suisse, EMM pourrait dès les prochaines semaines s’acquitter du prix de vente du terrain de 50 ha mis à sa disposition par le comité local de valorisation du foncier, au prix global de 17,5 MDH, soit 35 DH le mètre carré. Selon le calendrier de l’investisseur, cette usine de Taroudant spécialisée dans l’acier d’armature servant à la construction devrait être opérationnelle au cours du premier trimestre 2014. Sa capacité de production annuelle avoisinerait les 150 000 tonnes. Il s’agit en effet d’une opération d’intégration verticale : l’approvisionnement en matières premières sera assuré par le gisement d’Alnif. Dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation, Earthstone s’intéresse de plus en plus à l’Afrique et outre le Maroc, le groupe est présent dans les activités minières en Mauritanie et au Mali. Hausse de la vignette auto 2013 C ette année, la loi relative à la hausse des vignettes va rentrer en vigueur. Les tarifs de la vignette automobile 2013 seront majorés pour les voitures de puissance fiscale de 11 chevaux et plus. Les véhicules dont la puissance fiscale à partir de 11 à 14 chevaux seront taxés à 3.000 DH pour la motorisation essence et 6.000 DH pour le diesel, au lieu de 2.000 DH et 5.000 DH, respectivement. Quant aux véhicules de puissance fiscale égale ou supérieure à 15 chevaux, la taxation sera doublée à 8.000 DH pour la version essence et à 20.000 DH pour le gasoil. Le montant de la taxe reste inchangé pour les véhicules de puissance fiscale inférieure à 11 chevaux. Pour ce qui est des véhicules utilitaires (pick-up) à moteur gasoil appartenant à des personnes physiques, elles resteront passibles de la taxe au tarif des véhicules essence. Economie www.ladpechedusud.com N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 7 Le panier de la ménagère Un souci quotidien Mohamed Laghouizi N ous sommes dimanche, cinq heures du matin, la ville d’Inezgane est déjà réveillée. Un va et vient incessant de camions et de pick up chargés de légumes sillonnent les rues éclairées par les lampadaires. La bourse des primeurs est ouverte. Des hommes spécialisés dans le déchargement et le chargement sont là, manches retroussées, prêts à exécuter n’importe quelle tâche pour gagner leur journée. D’autres, sont aussi présents, avec leurs poussettes, pour faire la livraison et d’autres pour acheter quelques caisses de légumes pour les revendre sur le trottoir. Tout un monde qui vit de ce secteur vital et essaie en fonction de son rôle d’en tirer profit. A la lueur du jour, Honda, poussettes et triporteurs filent dans tous les sens. Les marchandises acquises doivent arriver à destination pour le consommateur qui va se présenter dans les quelques prochaines heures. C’est une lutte contre le temps. Il faut être disponible et c’est une question que la plupart des marchands maîtrisent bien. Agadir ville, un autre monde caractérisé par la concentration des grandes surfaces, des hôtels et restaurants et enfin par toute cette population qui a besoin de ces produits de base au quotidien. Un vrai centre de consommation où les usagers n’ont pas le temps de se rendre à ce fameux Inezgane connu par sa popularité et ses prix qui n’obéissent à aucune règle si ce n’est celle du profit immédiat. Dés lors, la différence parait vite et l’on est étonné devant cette complexité du choix du panier de la ménagère. Un panier en per- Or, la conjoncture est maîtresse de la situation. Que ce soit pour les agriculteurs, les commerçants de gros ou ceux du détail, c’est la panique générale manente fluctuation et changement de prix et de qualité. On continue donc à suivre cet itinéraire puisqu’on est tous concerné, qu’on soit gérant de restaurant, simple ouvrier, père de famille, fonctionnaire, sans emploi, PDG ou autre. Les prix de ces produits de base nous poussent à nous poser des questions, surtout qu’on est dans une région agricole par excellence. Entre Inezgane et la ville, le calcul commence à se faire. L’économie de 20 centimes sur tel ou tel légume, tel ou tel fruit peut constituer le budget pour le jour d’après ou la semaine prochaine. Tout dépend de la façon avec laquelle on gère ses dépenses quotidiennes. Un vrai challenge qui ne finit point. Or, la conjoncture est maîtresse de la situation. Que ce soit pour les agriculteurs, les commerçants de gros ou ceux du détail, c’est la panique générale. On ne sait quoi faire avec les exigences du marché extérieur demandeur certes des produits marocains, surtout la tomate, mais qu’on a du mal à maîtriser à cause de la concurrence d’autres pays et le marché intérieur qui constitue l’essentiel de la demande mais malheureusement disproportionné au niveau du pouvoir d’achat. Compte tenu de ces deux critères, les prix sont en hausse permanente et ce sont les gens à faible rendement qui n’arrivent pas à s’adapter à ces changements instantanés. Ils sont frustrés par cette instabilité des prix et ont du mal à se retrouver dans ce labyrinthe incontournable. Dés lors et selon un rapport publié par la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC), les prix de certains fruits et légumes ont enregistré une hausse en décembre 2012 comparés au mois décembre de l’année 2011. Des légumes de base surtout dont voici la liste : Une analyse rapide Légumes et fruits Pommes de terre banane tomates oignons Navets carottes nous permet de déduire que les légumes et les fruits ont connu une hausse que la bourse des ménages n’arrivait pas à couvrir. Les causes de cette inflation ressentie un peu partout dans le pays sont multiples, à savoir la hausse des prix des carburants et aussi la vague de froid et de gel qu’a connue le pays au début du mois de novembre et qui s’est étalée sur tout le mois de décembre. Des conditions climatiques qui ont mobilisé en quelque sorte le transport dans certaines régions connues par leur production agricole et principaux fournisseurs des deux marchés, local et mondial. L’exemple de ces produits est la tomate dont la hausse a été de l’ordre de 138% et dont le prix sur le marché s’est stagné autour de 10dh/kg. D’autres en cette période de l’année. L’exportation des tomates vers ces pays ainsi que la Mauritanie a joué un rôle prépondérant dans cette inflation, sans oublier l’exportation massive des agrumes et fruits vers la Russie et l’Amérique. Il s’avère donc que malgré l’importance de la région SMD dans le secteur agricole, la flambée des prix des fruits et légumes n’a pas épargné la bourse de la ménagère qui s’est trouvée contrariée de réduire certaines dépenses pour maintenir un rythme normal de vie, surtout durant cet hiver rude. A cela s’ajoute les inondations que la région avait vécues durant le mois d’octobre et qui ont causé de gros dégâts dans la production agricole. Une étude prévisionnelle établie par le Ministère des affaires générales et de la gouvernance a révélé que cette hausse n’est pas d’ordre structurel mais conjoncturel et qu’à partir du mois de jan- Décembre Décembre Variations en % 2011 2012 2,35 5,97 2,7 1,72 2,53 2,3 3,46 6,61 4,76 1,85 2,72 2,71 légumes ont connu des taux d’inflation importants comme l’oignon (7à8dh/kg), la pomme de terre (8dh/kg), les petits poids (13dh/kg) etc… L’autre facteur de cette hausse est la demande des pays de l’Union européenne +47,23 +10,72 +76,30 +7,56 +7,51 +17,83 vier 2013, les prix vont retrouver leur rythme habituel. D’ici là, les couches défavorisées surtout continueront à subir dans le silence le poids d’une inflation que les revenus ne parviennent pas à suivre. Dossier www.ladpechedusud.com N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 8 Tourisme balnéaire Eclaircie en 2012.Et après ? Malki Mohamed I l est curieux de constater que le discours ambiant sur le tourisme à Agadir, se ressource du lexique de la météorologie. On parle, à l’avenant de « tiédeur », ou d’ « éclaircie ».Il est question, pour ce qui concerne les 11 mois de 2012 (de janvier à novembre) de légère « embellie ».C’est, en tout cas ce qui ressort du rapport circonstancié exposé par M.Oummani, président du Conseil régional du tourisme, lors de la tenue de son dernier conseil d’administration, en présence du wali. Les chiffres, sont édifiants Durant la période précitée, la destination d’Agadir a connu un léger accroissement de l’ordre de 3,25%, à un moment où le secteur subit les soubresauts d’une crise aux allures planétaires. En effet, Les arrivées se chiffrent à 780 000 clients, 4 300 000 nuitées, 6 milliards de DH de recettes et 80 000 emplois, ce qui consacre l’activité touristique en tant que poumon économique de la cité balnéaire. Par ailleurs, il est loisible de noter une tendance à la consolidation de l’infrastructure hôtelière qui compte désormais 27 830 lits, avec l’ouverture de deux unités haut de gamme (Sofitel Thalassa et RIU Tikida Palace), un village de vacances (Paradis Plage), un hôtel 4 étoiles (Oméga) et un deux étoiles (Ibis Budget).L’envers du décor réside néanmoins dans la vétusté de certaines structures, la fermeture de certaines enseignes et la suspension de certains projets. Le verdict des professionnels est sans appel. Potentiellement, l’offre est en deçà de la demande. Le taux de remplissage, quant à lui, subit toutes sortes de fluctuations, au gré des saisons. Il avoisine les 85% dans certains établissements, alors que dans d’autres, il se stabilise aux alentours de 10%.Dans son exposé, M.Oummani n’a pas manqué de faire l’apologie des efforts consentis par le CRT, dans la promotion de la destination Agadir et qui valorise cette instance au niveau national comparée à ses homologues. Cependant, Le grief est fait sans ambages à bon nombre de professionnels qui sont loin de suivre le mouvement, de s’impliquer activement dans cette entreprise promotionnelle, en s’abstenant même de s’acquitter de leurs cotisations. Un dysfonctionnement majeur réside dans le manque d’activités d’animation et de loisirs, ce qui incite les touristes, tant nationaux qu’étrangers à écourter leur séjour, pénalisant ainsi un secteur à forte valeur ajoutée. D’où l’impératif d’impulser la compétitivité, de multiplier et de diversifier les structures d’accueil, à Le grief est fait sans ambages à bon nombre de professionnels qui sont loin de suivre le mouvement, de s’impliquer activement dans cette entreprise promotionnelle, en s’abstenant même de s’acquitter de leurs cotisations. l’instar d’autres destinations concurrentes. Ces structures ont pour noms : parcs d’attraction, aqua parcs, aquariums, parcs à thèmes, Bowlings, jardins botaniques, parcs zoologiques, etc. Autant d’atouts à même de fidéliser le visiteur et de renforcer le taux de retours. Sur un autre plan, M Oummani a mis l’accent sur les incidences négatives du problème posé par l’aérien qui freine en permanence toute velléité de promotion de la destination. Le constat est alarmant. En 2011, pas moins de 11 dessertes aériennes directes avec des métropoles européennes ont été supprimées (75% de moins pour la Russie, 60% pour la Pologne).La compagnie nationale est invitée à repenser sa stratégie en la matière et à se positionner véritablement en un vecteur de développement du tourisme, et non pas comme un aiguillon négatif. L’outillage promotionnel se met à l’air du temps, en renforçant son arsenal numérique : webmarketing, installation de Google Analytics pour le suivi des visites et séjours, publication d’une News letter, rénovation de la page du CRT sur Facebook. L’e-tourisme étant en vogue actuellement de par le monde, les professionnels, sont sommés de se mettre au diapason de ces nouvelles technologies qui sont théoriquement tout bénéfice pour l’attractivité de la destination. Le classement des pays émetteurs est instructif au plus haut point. Les marchés en accroissement durant les onze derniers mois sont l’Arabie Saoudite avec 48%, l’Espagne 17%, la Russie 11%, la Grande Bretagne, 5,60%.En tête des arrivées, les nationaux se positionnent avec un taux de 32%,les français viennent ensuite avec 24%,les allemands 8%,et les Britanniques 7,87%.A l’horizon 2013,les marchés britannique et russe semblent augurer de perspectives optimistes. www.ladpechedusud.com Dossier N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 9 Sidi Ifni Pour la promotion du tourisme de montagne Nul n’est censé ignorer la place qu’occupe le tourisme balnéaire dans la province de Sidi Ifni. Cette bourgade partagée entre le littoral et la montagne est dotée de potentialités naturelles qui peuvent, une fois mises en valeur, rapporter beaucoup pour la ville et tous les villages avoisinants. En effet, la ville de Sidi Ifni jouit d’un emplacement stratégique qui lui permet d’être un nouveau spot touristique où en plus des fanas de la mer et toutes les activités qui s’y rattachent, peut aussi accueillir un tourisme de montagne grâce aux sites ainsi que l’étendue montagneuse qui rentre dans sa circonscription. Mohamed Laghouizi D és lors, plusieurs destinations sont possibles et la randonnée pédestre ou autre peut aussi fleurir dans cette région et devenir un pilier de développement de cette zone rurale qui a gardé son authenticité et toute sa richesse culturelle et artistique. Ainsi, en partant de Sidi Ifni vers Thioughza, on est complètement dépaysé et emporté par le charme de ces collines (laargoub…) qui s’étendent sur l’infini. L’aridité de la nature ne fait pas défaut et des groupements de petites maisons en pisé, dispersés là et là s’imposent, nous invitant ainsi à penser, à rêver et finalement à considérer ce défi dont les arômes et les couleurs emplissent déjà l’atmosphère et l’espace. C’est un autre monde caché dans l’arrière pays que le touriste autochtone ou étranger est invité à découvrir et à explorer. Il suffit donc de prendre la carte de la région et on est tout de suite frappé par l’extension des circuits qu’on peut organiser. Des circuits qui nous conduiront aux confins les plus secrets de ces petits villages se dressant au milieu des arganiers et de larges champs où le cactus domine. Il est donc temps de se concentrer sur cette nouvelle perspective et donner au tourisme de montagne une place dans le plan de développement communal surtout que la région de Sidi Ifni, terre des Ait Baamrane, est encore vierge et prometteuse. L’organisation des circuits permettra à la population rurale de sortir de l’ombre et de s’ouvrir sur le monde extérieur. Elle générera aussi de nouveaux emplois et des revenus supplémentaires. Cette nouvelle perspective contribuera entre autre à une révolution culturelle par le biais de confrontations des idées et des apports de chacun. Et comme le tourisme de montagne repose sur l’hébergement chez l’habitant, cela entraînera forcément de nouveaux investissements tels que gites touristiques, maisons privées chargées de l’accueil et autres pour assurer une bonne expansion du secteur. Le tourisme de montagne ne se limite pas à la randonnée mais démontre à quel point l’environnement, l’écologie est importante. La nécessité d’avoir des accompagnateurs de montagnes sur place absorbera le chômage par la formation des jeunes dans ce créneau et pourquoi pas la création d’un centre de formation des guides de montagnes comme c’est le cas à Ait Bougamaz dans la région d’Azilal. Vu la diversité de la région, la protection de certaines espèces animales en voie de disparition pourra enfin trouver un écho chez des chercheurs, des photographes et encore des passionnés de la nature et bénéficiera de l’intérêt qu’elle mérite. Le tourisme de montagne est une valeur ajoutée non négligeable au secteur touristique dans notre pays. Les chaînes montagneuses marocaines n’ont jamais cessé de fasciner et d’attirer nombreux visiteurs dont le nombre augmente d’année en année. Elles sont peintes comme un paradis terrestre à part et la région de Sidi Ifni peut aussi jouer un rôle prépondérant dans l’avenir du tourisme de montagne. Ainsi, le climat est pratiquement chaud à longueur d’année. C’est un avantage qu’il faut bien consi- Atlas ou le Moyen Atlas où l’hiver est parfois rude et long. L’altitude dans la région ne dépasse pas 2000m et l’accès est facile. Tous ces facteurs favorisent cette activité tourisComme le tique dans la région. tourisme de A cet égard, une association portant le montagne nom de « réseau de repose sur développement du toul’hébergerisme rural (RDTR) » a été créée par les ment chez différents opérateurs l’habitant, dans le domaine avec cela entraîne- l’appui du Conseil de la région. Les objecra forcément tifs de cette associade nouveaux tion tournent autour de cinq axes prioritaires à investissesavoir la consolidation de la capacité instituments tels tionnelle, l’accompaque gites tou- gnement et la formation, la promotion et la ristiques commercialisation, le dérer puisqu’on peut développement de cirfaire des randonnées à cuits touristiques et la n’importe quelle sai- démarche qualité. son contrairement aux Une nouvelle action autres régions monta- qui s’inscrit dans un gneuses comme l’Anti plan d’action qui vise le tourisme dans l’arrière pays de toute la région SMD, resté jusqu’à présent dans l’oubli par les différents promoteurs touristiques. L’importance du tourisme rural ne se limite pas aux circuits touristiques mais elle peut toucher d’autres sphères comme le bio par le biais circuits agrotouristiques, ceci évidement partenariat avec l’AGROTECH (Association agro technologies du Souss-Massa-Drâa) et l’AMABIO (Association marocaine d’agriculture biologique). Le développement du tourisme rural constitue entre autre une occasion pour les jeunes de l’arrière pays une opportunité de travailler sans toutefois oublier l’impact économique, culturel et social sur la population de l’arrière pays dans toutes ses catégories. www.ladpechedusud.com Dossier N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 10 Tourisme de fin d’année Les deals : une nouvelle formule pour les hôtels Chaque fin d’année, les fêtes du réveillon prennent toute forme imaginable. Thème des mille et une nuit, animation orientale ou encore rythme chaabi, les hôtels se retrouvent en pleine phase de concurrence pour attirer touristes et fêtards. Un nouveau concept vient donner un coup de pouce, les sites de deal. Amina Belkay A vant, il fallait faire le tour des hôtels, affiches plaquées et flyers distribués aux portes, pour trouver le programme propre à son goût ou encore aller droit vers le lieu le soir même du 31 décembre. Internet a permis de dépasser cette méthode, et via leurs sites web, les hôtels livrent toute information sur leurs offres. Mieux encore, les sites de deal ont fait irruption et semblent engendrer plus de succès auprès des consommateurs. Nouveau mode d’achat Le principe est simple, il s’agit de l’achat groupé en ligne. Chaque jour, ces sites proposent aux clients potentiels une offre spéciale appelée « deal » pour une prestation ou un produit dans une ville définie et sur une période déterminée. Les prix, allant parfois jusqu’à 80% de réduction, sont négociés entre sites et entreprises. Le nombre d’acheteurs minimum atteint durant la période indiquée, le deal est validé et l’affaire conclue. L’opérateur envoie le bon de réduction sur les boites électroniques des abonnés, il ne reste plus qu’à l’imprimer pour aller bénéficier de l’offre. Le paiement se fait essentiellement par carte bancaire et parfois sur place. Ce nouveau mode d’achat offre une rapidité et un choix séduisant pour les consommateurs en quête de bonnes affaires. Alliant réseaux sociaux et e- commerce, les sites de deal permettent aussi l’échange entre internautes sur les points forts et faibles des deals et leur qualité. Marocdeal, Hmizate, Mydeal, Undeal, Superdeal, Groupon…, une pléiade de sites ont vu le jour dans un laps de temps. Les offres peuvent concerner des séances d’esthé- tique, vêtements, billets d’avions, soirées, restauration et séjours touristiques. Les trois dernières sont les plus servies par les hôtels. Des réductions alléchantes La période de fin d’année regorge de festivités, et la concurrence devient rude entre les hôtels. C’est ainsi que quelques uns adoptent l’équation : réduire le prix pour augmenter le nombre des clients, et donc négocient avec lesdits sites des rabais s’ils leur ramènent une clientèle de masse. A titre d’exemple, un hôtel haut de gamme d’Agadir avait offert l’année dernière via le site Marocdeal une offre spéciale réveillon de trois nuitées pour un prix 4490 dhs au lieu de 7500 dhs. Le programme incluait également un cocktail suivi d’un dîner de gala avec spectacle. Luxe et volupté est la devise d’une autre enseigne gadirie pour ce réveillon 2012. Via le princier est offert à site Hmizate, un séjour deux pour une nuitée à 720 dhs au lieu de 1700 dhs, y compris le spectacle avec buffet international et prestations folkloriques. Idem pour un luxueux établissement de la plage qui propose via le site Mydeal une formule en All Inclusive composée d’une offre pour Noël et une autre pour le réveillon de la SaintSylvestre. Au menu, fitness, hammam, dîner de gala et animation de fin d’année. Les deals sont passés alors du stade de tendance vers un nouveau mode de consommation, qui repose sur l’implication de l’enseigne pour fidéliser le client. Ce dernier, satisfait des réductions et de la qualité des prestations, continuera à acheter les prochains deals. Une double profitabilité. Les prix, allant parfois jusqu’à 80% de réduction, sont négociés entre sites et entreprises. Le paiement se fait essentiellement par carte bancaire et parfois sur place. www.ladpechedusud.com Au féminin SAEL Le stylisme en tenues uniques Samedi 29 décembre, toutes les lumières de l’Hôtel Atlantic Palace se tournent vers Sarah El Qarquouri, styliste franco-marocaine installée à Agadir. En partenariat avec le créateur de bijoux Paulin Bedou, la créatrice revient en sa deuxième année consécutive présenter des pièces uniques aux couleurs multiples, le tout sous le signe de « Glamour & Tapis rouge ». Amina Belkay A gée de 25 ans, Sarah El Qarquouri est une jeune créatrice autodidacte. Après des études en management des ressources humaines à Sup de Co Marrakech, elle se découvre pour vocation le monde de la mode. Shootings, défilés et enfin lancement de ses propres créations signées Sael. Un an après Interview. Comment se sont déroulés vos débuts tings et défilés de mode par la suite. Mon premier dans la mode ? J’avance que je suis une créatrice autodidacte, je n’ai jamais étudié tout ce qui relève du stylisme et de la mode. Ma formation de base est le management des ressources humaines, dont j’ai obtenu un master. Or, je réalisais des shoo- en tant que mannequin et avais cette forte passion pour le domaine. Egalement lassée de voir autour de moi le même style vestimentaire sur chaque femme! De là j’ai commencé à créer des tenues, l’idée de lancer ma propre collection s’est réellement concrétisée défilé s’est tenu à Agadir le 28 décembre 2011. ment des tenues marocaines mais également d’autres cultures telle que la culture romaine d’époque et des habits traditionnels asiatiques. Ce qui marque le plus mon style ce sont les créations uniques, il n’existe qu’une seule pièce pour chaque modèle. C’est dire que celle qui porte une de ces tenues ne retrouvera jamais la même chez une autre femme, une exclusivité ! Je me passionne aussi à percevoir que chaque tenue innovée met en valeur les atouts de la femme, mince soit-elle ou ronde. Et pour que celle-ci se sente à l’aise dedans, j’opte généralement pour des tenues assez amples. Parlez nous du défilé « Glamour & Tapis rouge »? Comment décrivez- C’est le deuxième du vous votre style? genre que j’organise, Je dirai que c’est un style maroco-contemporain qui revisite les tenues marocaines les plus répandues, je les modernise et accessoirise avec des bijoux. Comme exemple des gandouras dos-nu ou des sarouels ouverts, cela englobe également les djellabas, caftans et capuches. Je ne m’inspire pas unique- c’est un style maroco-contemporain qui revisite les tenues marocaines les plus répandues, je les modernise et accessoirise avec des bijoux le thème est le glamour avec une ambiance de festival et tapis rouge. Je serai accompagnée de Paulin Bedou, créateur de bijoux parisien partagé entre Marrakech et Paris et a accessoirisé mes tenues, notamment les bijoux de tête et de dos. L’an dernier je me suis focalisée sur les robes, courtes et longues, cette année le style sera plus classique, des ensembles à base de matériaux différents et aux couleurs multiples. L’entrée pour le défilé est gratuite, il suffit de réserver sa place, de cette manière l’occasion est donnée à tout le monde d’assister à un défilé mais surtout à contempler toutes les nouveautés en la matière. A ajouter que deux jours avant ce défilé, un autre s’est tenu à Marrakech, j’y ai présenté d’autres tenues avec cette même touche traditionnelle, le tout dans un cadre d’ambiance orientale. N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 11 Sur les cimaises de la galerie Nadar Femmes plasticiennes d’Aourir à l’honneur U n collectif de femmes récemment alphabétisées, issues d’un douar montagneux jouxtant la commune d’Aourir ont pris l’initiative d’exposer leurs œuvres picturales dans le cadre du programme « Talents de femmes », piloté depuis octobre 2OO9 par l’association Kane Ya Makane dont le crédo est-comme le précise la fondatrice et animatrice de cette instance, Mounia Benchekroune, est de « faire de l’art un vecteur de renforcement socio-économique d’un groupe de femmes ». Intitulée « Rêves de femmes », cette exposition aura lieu du 16 au 26 courant, sur les cimaises de la prestigieuse galerie Nadar à Casablanca .Elle constitue un prolongement d’une édition inaugurale intervenue 18 mois auparavant au sein de la même galerie sous le thème « il était une fois… Talait ».A l’époque, 14 femmes du douar Alma, fédérés au sein d’un coopérative dénommée Talait, avaient présenté leurs œuvres picturales. Cet événement dont le vernissage avait connu un succès d’affluence-et auquel six de ces artistes concernées ont participé-a permis au public de découvrir les créations et le talent collectif authentique dont recèle le Maroc profond. A présent, Kane Ya Makane réédite cette expérience en association avec la galerie Nadar pour mettre en valeur les œuvres récentes de ces artistes à l’occasion de l’exposition « Rêves de femmes ».Peut-on parler à leur endroit d’œuvres naïves ? Toujours-est-il qu’elles sont marquées par un style résolument singulier, et reflètent le chemin parcouru, sous l’influence de différents artistes, dont récemment, Mohamed Rachdi et Imad Mansour. Un style sublimé par le sens atypique de la beauté, issu d’un environnement difficile et d’un imaginaire brut et infini-souligne Mme Benchekroun. L’exposition « Rêves de femmes » est la concrétisation des aspirations de ces femmes et de leurs talents uniques. L’association Kane Ya Makane œuvre en faveur des enfants, des jeunes et des femmes vivant dans des conditions de précarité. Outre le projet « Talents de femmes », cette instance associative déploie le projet Tanouir au profit de 2000 élèves d’écoles primaires de la province d’Agadir Idaoutanane .L’objectif de ce projet est de lutter contre l’abandon scolaire, à travers la mise en place d’activités artistiques destinées à développer l’éveil et la créativité des enfants les plus vulnérables, tout en les imprégnant des valeurs universelles Société www.ladpechedusud.com N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 Agadir sans sacs en plastiques Amina Belkay a campagne de sensibilisation «Maroc sans sacs en plastiques» a mis le cap les 23 et 24 décembre à Agadir. L’évènement s’est tenu au sein de l’Institution Ibn Batouta au quartier Amsernate, l’Institution Fatima El Fihria au quartier industriel et Souk El Had. Organisée par l’association «Mawarid», l’action vise à sensibiliser le grand public au danger que représentent les sacs en plastique non biodégradables pour l’environnement. Mais aussi promouvoir, auprès des commerçants et consommateurs, des solutions alternatives durables et solidaires. C’est dans L ce sens que Yassine Zegzouti, président de l’association a souligné lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion que l’opération est en conformité avec les nouvelles lois visant à bannir définitivement les sacs en plastique, dont le nouveau projet de loi cadre portant sur une charte de l’environnement et du développement durable, ayant pour objectif de renforcer le rôle effectif et participatif de la société civile. Après le succès de la campagne «Marrakech sans sacs en plastique» réalisée en 2010, Mawarid décide d’élargir son champ d’action en mettant en place un plan de sensibilisation à l’échelle nationale, et ce en partenariat avec la Société Générale Maroc. Cela inclut une campagne TV sur les chaînes nationales, avec un film de sensibilisation au concept inédit, une tournée d’information dans les écoles des principales villes du Royaume, mais également une tournée de sensibilisation et de distribution de sacs écologiques dans les marchés municipaux et souks. Aussi, les marchands ont bénéficié d’ateliers de formation notamment à Marrakech, Agadir et Casablanca. Créée en octobre 2009, Mawarid ambitionne d’œuvrer pour de grandes causes liées à l’environnement et à l’énergie, d’ancrer les valeurs environnementales dans l’esprit de la population marocaine, toutes couches sociales confondues, et de créer un mouvement écologique marocain en phase avec l’actualité mondiale. 12 Aide médicale aux artistes L ’Association TALILTE, d’aide médicale aux artistes marocains démunis, organise à l’occasion du nouvel an amazigh 2963 une grande soirée artistique de solidarité avec les artistes, le 12 janvier 2013 sous le thème «Généralisation de l’adhésion à la mutuelle pour les artistes marocains», à la Salle des fêtes Diafat Afrah Souss. Nombreux artistes célébreront cette soirée dont : Le groupe Inouraz et ses guest Ali Faiq et Rachida Talal, Rayssa Fatima Tachtoukt, Rayss Arrab Atigui, Cherifa, Aouad Tamanar, le groupe Tarragt ainsi que deux humoristes Bouchaib Abaamrane et Hassan Allioui. Les recettes de cette soirée sous le signe de la solidarité sont destinées à la prise en charge des adhésions à la mutuelle des artistes concernés. Créée le 15 mars 2008, l’Association Talilte apporte une aide médicale aux artistes qui sont dans le besoin pour leur permettre de faire face à la maladie : l’objectif étant l’accès de ces derniers aux soins médicaux à travers une bonne couverture médicale. Le café Pour d’aucuns, un pseudo-foyer S ’asseoir aux terrasses des cafés exige pour les femmes que le lieu soit bien branché, une charmante compagnie masculine ou encore une convivialité familiale et amicale. Côté hommes, aucune condition n’est de mise, il suffit que l’horaire du travail prenne fin pour qu’ils se ruent vers l’endroit, quelques dirhams dans la poche et parfois un paquet de cigarettes à la main. Qu’ils soient fonctionnaires, patrons, ouvriers, inactifs et surtout retraités, le passage au café représente une étape intermédiaire entre deux mondes, la maison et l’extérieur. Pour certains, cela dépasse de loin cette description pour se transformer en une activité de base, ou encore devenir un pseudo-foyer. Un lieu privilégié pour tuer le temps quotidiennement, détrônant ainsi les agréables moments familiaux passés dans le cadre domestique. Bien plus qu’une consommation Non seulement pour siroter une tasse de café, réchauffée à maintes reprises par le serveur à la demande du client en ce temps d’hiver, le café est l’endroit de la détente, la rencontre, voire même l’analyse de certaines polémiques. Dans cet ensemble d’activités, la consommation de boissons, en principe obligatoire, apparaît comme un prétexte. Les accoutumés des cafés s’adonnent au jeu des mots fléchés, sodoku, dés et cartes. Et de poursuivre le jeu des yeux scrutant toute silhouette qui défile dans les parages tels les regards des fans du tennis. Les journaux à la disposition des consommateurs, le poste de télévision souvent allumé pour diffuser les informations et les matchs de foot contribue encore plus à ancrer cette habitude dans la routine des hommes. L’heure du café marque habituellement le départ pour le travail, matin et après-midi, celle de l’apéritif de midi ou du soir en célèbre le retour. Aux heures matinales, entre six et huit heures, ce sont des hommes en partance pour le travail qui se retrouvent. Un ton des conversations bas, une atmosphère paisible et un service simplifié. L’heure de l’apéritif du soir offre une toute autre ambiance. Les voix souvent fortes des discussions passionnées dominent, les sons d’une station de radio ou de la télévision s’y ajoutent. Les retraités, des clients fidèles Ce sont les cafés situés dans les quartiers populaires de la ville qui sont les plus connus et fréquentés par les retraités. Une catégorie d’hommes qui considère ces endroits les seuls lieux où ils peuvent briser la routine quotidienne. Ils passent la majorité de leur temps attablés aux terrasses, narrant les souvenirs nostalgiques qui remontent au temps de la jeunesse ou élaborant quelques projets rentables. Non seulement pour gagner plus d’argent mais le but est surtout de rester en activité, l’idée la plus répandue est de devenir taximan. Si la clientèle évolue remarquablement en quantité, il n’en est pas moins pour les cafés qui poussent comme des champignons que ce soit au niveau de la zone touristique ou des quartiers péricentraux de la ville. L’offre évolue également, bien plus qu’un jus ou un café, le lieu propose de la nourriture virant vers la restauration, mais une connexion Wifi. Tout un menu complet pour les beaux yeux des clients fidèles. A.B Service www.ladpechedusud.com Meteo d’Agadir 11 au 16 Janvier 2013 Pharmacies de Garde Agadir Du 11 Au 16 Janvier 2013 MARINA complex Touristique MARINA Agadir, Quai nord du port de plaisance, N° M6R19 Agadir 0528-82-44-26 BORJ TADDART Av. des F.A.R, Imm. Taddart (C.G.I), derrière charaf, vers Collège Al Hanane en bas et villas Taddart 0528-82-32-13 ARGANE Erac Bouargane, Angle rue Adrar & rue Ibn Attia, N°39 sur Route de Marrakech en Face du Station Service Total, en face du Club Moving 0528-22-76-44 SOUK EL HAD 13 Bis Lot Kasbah en face du Terrain De Foot Du Souk 0528-22-65-84 CADI AYAD Avenue Cadi Ayad, Q.industriel (près de la Maison Renault) 0528-22-16-94 CHIFA AGADIR 94 Av, Moulay Hassan 1er Autoroute Dakhla, Cité Dakhla 0528-22-37-12 N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 13 Art & Culture www.ladpechedusud.com « Le film amazighe, questions et enjeux » Un livre de Mohamed Bellouche Adeptes de la cinéphilie amazighe et critiques de cinéma, seront bien inspirés de lire « Le film amazighe, questions et enjeux », édité par l’association journaliste touche à tout et fin connaisseur des problématiques de création symbolique dans la strate amazighe de notre pays, et notamment s’agissant du versant du 7eme art. Cet opus vient à point nommé combler un vide en matière d’exégèse et d’évaluation d’un cinéma émergeant et qui commence à faire valoir son rayonnement tant sur le plan régional, national, voire international, tant le cumul et la diversification des expériences créatrices augurent d’une évolution qualitative évidente et d’une pérennisation inscrite dans la durée. Mohamed Malki A u commencement, l’enjeu de la culture amazighe, dans l’atomisation de ses expressions symboliques était –nous dit l’auteur dans sa préface-de « réussir-en tant que socle culturel, qu’identité nationale et qu’idiome de communication signifiante, le passage obligé de l’oralité hégémonique quoique féconde à l’étape scripturale et la production et le transfert d’un savoir et d’une pensée vivante ».Sitôt franchi ce cap, les premiers opus filmiques ont émergé au milieu des années 80 du siècle dernier d’une façon empirique, sans mise en théorie préalable, sans prise en compte des invariants rédhibitoires :l’un de l’ordre académique, l’imprégnation d’une culture de l’image et de la technique ;l’autre matériel, la financiarisation ,apanage de la création au cinéma .C’est dire que les précurseurs ,drapés dans leur dénuement, ont eu pour crédo chevillé au corps ,la passion et la rage de créer, caméra au point des instantanés sans doute teintés de naïveté et d’amateurisme. L’approximation esthétique du départ cédera le pas, bon an mal an, à une quête farouche d’identité et d’insertion dans le circuit commercial. En dépit de quelques réussites, la prolifération des essais, la compétitivité de mauvais aloi des productions, l’enjeu de la qualité optimale reste en permanence différé, voire confisqué. D’autant que le segment thématique, la narration énonciative restent encore, ici et là, les parents pauvres d’un projet cinématographique en gestation. Des expériences non dénuées d’intérêt sortent du lot. Elles sont l’objet d’une analyse critique pointue. Tel est notamment le cas de « Tariq Akhi », du réalisateur Abdallah El Abdaoui qui marie à la perfection histoire et fiction, « Zraifa », hymne à la femme, ballotée entre le langage onirique, le prosaïque et le mythe, « Akal », film télévisuel de Ahmed Amal, « Tabrat », comédie noire et dramatique à succès. Le documentaire n’est pas en reste. « L’écho du silence » de Rabiy El Jaouhari a ouvert le bal d’une esthétisation du réel amazigh. Bref, le cinéma dans le Souss est en quête d’identité. Mohamed Bellouche le définit comme un cinéma de toutes les espérances. Tiznit fête la nouvelle année Amazighe A l’occasion du nouvel an Amazigh 2963, « nid yanayir », l’association « Tairin oakal » organise une manifestation culturelle, artistique et sociale à Tiznit le samedi 12 janvier 2013. Le programme de cette manifestation comprend une table ronde sur la thématique « le nouvel an Amazigh, mémoire et hommes » au cours de laquelle des lectures en poésie seront présentées à la maison de la Culture à Tiznit à partir de 15 :30. A cette table participeront nombreux chercheurs et intéressés par le patrimoine culturel et l’approche historique pour mieux élaborer les différentes coutumes et traditions liées à cet événement. Le soir même et dans la salle « Riad Asslaf » à Tiznit, une soirée musicale débutera à partir de 8h, célébrant cette occasion. Le fameux plat traditionnel « Tagoula » sera servi pour revivre des us enracinés dans l’histoire et les faire aussi connaître aux jeunes générations. Différents groupes, venus du Rif, de l’Atlas et du Souss, animeront cette soirée. Des hommages seront rendus aux différents intervenants sélectés en fonction de leurs travaux durant l’année dans divers thèmes à savoir la recherche journalistique, littéraire ou sportive relative à la culture Amazigh dans son ensemble. Un hommage particulier sera rendu au professeur Ahmed Aassid comme étant une personnalité élue de l’année 2965 à côté d’une subvention symbolique qui sera dédiée à la communauté des élèves orphelins dans la province de Tiznit qui poursuivent leurs études dans les différentes institutions scolaire de la province pour les encourager à continuer dans ce sens. La ville de Tiznit connaîtra par ailleurs dans différents espaces publics des festivités et des jeux de feux d’artifices, comme symbole de la célébration de la nouvelle année Amazigh. N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 14 Un film marocain sur El haj Blaid L ors de sa visite à Tiznit, pendant le festival international du cinéma organisé en Novembre dernier, l’acteur égyptien Ahmed Maher a été impressionné par la ville, la culture, les gens et par le grand musicien amazigh Lhaj Blaid. Surtout après avoir entendu l’histoire de la rencontre du maître de l’amarg avec le maître de la chanson arabe, Mohamed Abdelouhab en l’occurrence : On raconte d’ailleurs que Mohamed Abdelouahab était admiratif devant Raïss Belaïd et que celui-ci lui a lancé un défi, celui d’écrire et de composer une chanson sur le champ car Belaïd était connu pour cela, Il n’écrivait presque jamais ses poèmes, il les improvisait. En présence du réalisateur palestinien Soud Mhana, président du jury pendant le festival, l’artiste Ahmed Maher a eu l’idée de jouer le rôle du musicien marocain amazigh Lhaj Belaid dans un film marocain, réalisé par le palestinien Soud Mhana, qui racontera la vie de ce grand musicien. Le président du festival de cinéma de Tiznit, Jamal Agoussal nous a précisé qu’il s’agit seulement d’une idée et que aucune action n’a été menée encore pour la réaliser. Il a également souligné que le ribabe « instrument de music amazigh » offert à l’artiste Ahmed Maher lors du festival est son ribabe personnel et non celui de Lhaj Blaid comme l’ont diffusé certains sites électroniques. A souligner que Lhaj Blaid était chanteur, poète, génie de l’improvisation, musicien et troubadour, il a marqué l’histoire de la création de l’amazighe au Maroc. Avec son prestige de poète, il a formé un grand nombre de chanteurs, il est inégalable. Unique et inimitable. Ses compositions, quant à elles, sont écoutées de génération en génération. Lhaj Blaid est né à Anu n Àdu aux environs de Tiznit à vers 1873 dans une famille pauvre. Orphelin dès son bas âge, il est obligé de quitter l’école coranique et de s’adonner à toutes sortes de travaux : berger, direction d’un groupe d’acrobates à Tazeroualt , etc. À Tazeroualt, il a émancipé son amour pour la poésie et la musique et a commencé à apprendre les premières règles de cet art dans une troupe de chanteurs troubadours avant de créer sa propre troupe à laquelle ont adhéré Mohamed Boudraà, Ali Es Saouiri et M’barek Belahcen. La constitution de cette troupe lui a permis d’entretenir de larges relations avec les notables des tribus et représentants makhzéniens. Sa mort est survenue après 1945. Il a chanté les femmes, l’amour, les guerres entre les tribus et des poèmes nationalistes. Il a initié d’autres grands rwayess dont Sassbo, Boubaker Anachad, Boubaker Zaâri, qui tous ont été ses disciples et ont à leur tour marqué la chanson soussie. Meryam Lasri Art & Culture www.ladpechedusud.com N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 15 Fatima Tachtoukte, voix idyllique du Souss ée en1986 dans le douar Tadart Nait Amira dans la province Chtouka Ait Baha, Fatima Tchtoukte a commencé sa carrière artistique en participant à la compétition de découverte des voix organisée par la chaîne Radio Plus en 2007. Pendant cette compétition, elle a eu le premier prix entre 300 participants. A l’aide de Mohamed Elkhattaby, son manager actuellement, et du groupe Imghranes, elle a pu enregistrer ses premières chansons. Ensuite elle créé sa propre société de production en s’associant avec son manager Mohamed Elk- N htabi en 2011. Notre artiste a pu avoir une présence forte dans le domaine artistique amazighe marocaine à travers ses diverses créations, elle a gagné la confiance et l’amour du public marocain en général et amazigh en particulier en moins de trois ans. Ella a participé à plusieurs festivals, concerts, rencontres à la radio et soirées diffusées à la télévision. Elle a eu plusieurs prix parmi lesquels le Prix national de la culture amazighe. Elle a enregistré son premier album « Amargh Idern » en 2008. Cet album a mis en valeur les chansons éternelles amazighes. En 2010, elle a lancé son deuxième album « Tamazirt Aymi » qui lui a permis d’obtenir le Prix national de la culture amazigh. Pendant la même année, elle a sorti un troisième « Iselmed Fla Zin ». Son quatrième sorti en 2011 est titré « Ayouz Ayawal ». En 2012, elle a lancé son dernier « Ah Ayan Tmyart ». Fatima Tachtoukte a tourné cinq vidéos clips dans lesquelles elle a mis en valeur la culture, la tradition amazighe et les paysages naturels de la région. Elle vise l’in- ternational et souhaite contribuer au développement de la chanson amazighe « Il faut garder les caractéristiques de la chanson amazighe en les communiquant d’une façon moderne, avec le travail et la performance, on peut y arriver » explique notre jeune artiste Les paroles de ses chansons sont rédigées par le poète Mohamed Khttaby et et d’autres poètes amazighs c o m m e Ahmade Abaamran et Hossine Fatmi. L a dis- tribution des albums souffre du problème de piratage, pour celà les sociétés de production ont créé une association professionnelle pour lutter contre le piratage. Egalement la distribution est limitée dans des régions, il y a des villes ou les albums ne sont pas distribués A l’occasion du nouvel an amazigh, notre chanteuse participera à une soirée le 12 janvier, organisée par l’association Talilt pour l’aide médicale des artistes. Meryam Lasri Un opus érudit de Mohamed Afquir et Ahmed El Mounadi Bibliographie de la création littéraire amazighe au Maroc (1968-2010) Deux auteurs amazighs, Mohamed Afquir et Ahmed El Mounadi viennent de faire paraitre un ouvrage écrit à quatre mains, intitulé « Bibliographie de la création littéraire amazighe au Maroc (1968-2010) » publié sous les auspices de l’IRCAM. De format standard, égrenant 120 pages, cet opuscule, s’annonce néanmoins comme une œuvre d’érudition dans la mesure où il constitue, à n’en point douter, le premier inventaire descriptif couvrant presque un demi-siècle de littérature amazighe produite et publiée dans notre pays. Mohamed Malki L e livre se décline en une introduction analytique sur le thème générique de la littérature amazighe ,ensuite en une bibliographie aussi étoffée que possible des recueils de poésie, de nouvelles, puis des romans et des œuvres de théâtre, et s’achève sur des considérations critiques générales sur les spécificités scripturales et thématiques ,tant sur le plan de la diachronie que de la synchronie, de ce corpus éditorial. Sont présentés et, à l’occasion, soumis au crible de la critique, quelques 215 œuvres nouvelles, 13 romans de création esthétiques et 8 corpus dramaturdont 129 recueils de giques. Certains des poésie, 65 recueils de le lecteur, c’est la profusion des parutions au cours de la première décennie du XXIème siècle, puisque le nombre de livres édités atteint le cap de 164, contre 51 durant la dernière moitié du siècle précédent. Pour rappel, le premier recueil de poésie est paru en 1968 sous l’intitulé « Amanar ».Il est du à la plume d’Ahmed El Asri Amzal ; tandis que le premier roman, « Amarayn », de Lahcen Id Belopus sont inclus dans cations relèvent du rekassem, il est sorti en le genre de l’écriture gistre de la traduction. pour enfants.13 publi- Ce qui frappe d’emblée librairie en 1988.Ce n’est qu’en 2001 que la première pièce théâtrale « Oussane Smmidnine » de Safi Moumen Ali et le premier roman intitulé « Tssiri f Tmane Tassaraboute » de Mohmed Bouzkou,ont vu le jour. Sur le plan de la graphie, les auteurs amazighs, ont été partagés entre les caractères arabes, latins et le tifinagh. Ce livre se veut une contribution à la confection d’un thésaurus bibliographique en plein mutation tant sur le plan de la quantité que de la qualité scripturale. A l’évidence, il comble un vide. Il offre une opportunité aux chercheurs et aux critiques, d’esquisser une approche globale du paysage littéraire amazighe dans ses deux versants, poétique et dramaturgique. www.ladpechedusud.com Entretien N° 71 du 11 au 17 janvier 2013 16 Violence à l’université une spirale, mais pas une fatalité L’opinion publique est unanime à admettre que le climat au sein de l’université marocaine est délétère .La vague de violence s’accroit de façon alarmante dans les campus, notamment dans l’enceinte de l’UIZ. Les échauffourées entre factions antagonistes relèvent du vécu quotidien. La peur panique est omniprésente au sein de la communauté estudiantine et enseignante. Quelles explications à ce phénomène préjudiciable ? Quelles alternatives pour en accélérer l’éradication ? Questions posées au Dr Outarahout Rachid, professeur-chercheur au sein du département de sociologie. Propos recueillis par Mohamed Malki V ous avez crée une cellule de recherche au sein du département de sociologie à la faculté des lettres qui se penche sur l’analyse du phénomène de la violence qui prend visiblement de l’ampleur dans l’enceinte de l’université. Comment vous est venue l’idée de ce projet ? Quelles sont les modalités de cette recherche-action ? De prime abord, il s’agit moins d’une initiative d’essence institutionnelle ou officielle, mais plutôt d’une initiative personnelle à laquelle ont été associés nombre de mes étudiants qui suivent le module de la méthodologie de la recherche universitaire. Je l’ai donc proposée à mes étudiants et à ma hiérarchie, en premier lieu le Pr .Omar Halli, présidant de l’UIZ dont tout le monde reconnaît la probité intellectuelle et l’audace de ses positions publiques et citoyennes, ainsi que le Pr. A h m e d Saber, doyen de la faculté d e s lettres dont le sens de l’éthique et le dévouement à la cause de l’université sont connus de tous, sans omettre son attachement à la libre expression des sensibilités politiques et syndicales plurielles représentées au sein de cette instance des études supérieures, pour réaliser une approche scientifique du phénomène. Quels postulats théoriques liminaires ? La problématique est claire. Comment, l’université au Maroc, qualifiée jusqu’à peu de temps d’ espace ouvert et producteur de valeurs de pluralité, vivier idéal d’une culture de la différence, s’est transformée en un huis- clos qui favorise des facteurs d’exclusion, entérine des faits discriminatoires, voire à la ségrégation et à l’obscurantisme .Un espace qui rend victo- rieux des appels idéologiques et culturels fondés sur tout, sauf sur la notion du droit à la différence en matière de pensée et à la liberté d’expression. Ce phénomène ne peut être analysé uniquement sous le prisme des planifications pédagogiques générales, ni sur les seules définitions des fonctions universitaires inhérentes aux missions d’encadrement, d’enseignement / apprentissage et de formation, moins encore à la recherche scientifique. Comme il ne relève pas, tant s’en faut, des politiques publiques relatives aux institutions universitaires d’accès libre, et qui sont traduites sous forme de dispositions juridiques légales idoines. De même qu’elle repose sur des initiatives volontaristes qui tentent de manière pragmatique à résorber cette crise récurrente et qui semble programmée, orchestrée. L’approche analytique de ces dysfonctionnements implique la convocation d’un regard scientifique sur les référentiels idéologiques, les pratiques hégémoniques à l’œuvre dans la prise de parole politique, les stratégies de monopole et de manipulation des consciences, les outils de coercition maté- rielle et symbolique qui régissent la confection de tout produit pédagogique. Comment certaines universités du Maroc, et non des moindres, se sont muées en lieux de pugilat constant, de confrontations sanglantes, où l’on s’arme de cocktails Molotov, de gaz lacrymogènes, et autres technologies de violence urbaine ? Comment nos universités se sont transformées en espaces de violence extrémiste, de contestation aveugle, et d’anéantissement des invariants de la vie en commun ? Comment l’université, espace public par excellence, a muté en un théâtre ouvert inédit de criminalité et de guéguerres entres petites factions rivales ? Comment expliquer les luttes sanglantes perpétrées entre des noyaux culturels, des identités linguistiques et symboliques différentes, ce qui a entraîné une perte progressive et organisée des repères consensuels et normés, de l’usage libre et spontané de ce qui, en principe, constitue, de par la logique du politique, de la loi, de la morale religieuse et civile, un espace public, libre de toute entrave, dédié à l’échange souple ,au partage, de l’acquis matériel et culturel symbiotique et synergique ? Comment l’espace universitaire est –t-il devenu de cette façon dramatique un spectacle visuel qui reproduit tous les soubresauts d’une pratique disciplinée, politique, sociale et culturelle et éducative dans le Maroc moderne ? Pourquoi cette « occupation confiscatoire » discriminatoire de nos espaces universi- taires publics ? Par quelle logique, nos espaces communs sont l’objet d’une « privatisation » d’un genre paradoxal que les pouvoirs publics, l’appareil sécuritaire n y a point accès, alors que formellement, ces mêmes espaces relèvent du domaine patrimonial de l’Etat ? Et, qu’a contrario, sont pris d’assaut par des activistes estudiantins, sous prétexte de protestation revendicative, de grèves, de boycott des cours, de sittings sous les tentes, et autres formes de L’approche analytique de ces dysfonctionnements implique la convocation d’un regard scientifique sur les référentiels idéologiques, les pratiques hégémoniques à l’œuvre dans la prise de parole politique, les stratégies de monopole et de manipulation des consciences contestation estudiantine ? Celles-ci se confondant aux autres manifestations de grogne sociale, syndicale initiées par des franges de la population hostiles aux contraintes imposées par la loi du marché capitaliste ,et a des politiques publiques ou sectorielles rédhibitoires (grévistes, jeunes acculés au chômage chronique, marchands ambu- lants, ouvriers saisonniers, citoyens victimes d’aménagements immobiliers ou économique, jugés non équitables ) et qui découvre dans l’occupation de l’espace public un moyen idéal pour exprimer ses doléances. Ce qui transforme nos villes, dans leur majorité, en des scènes de spectacle politique, rééditant le concept générique de « Ville spectacle », à l’image de la cité qui se construit pour servir de scénographie à visualiser impérativement car, reflétant les signes du pouvoir, et transformant l’espace public en un théâtre où se meuvent les symboles emblématiques de la société et du politique. Quelle explication objective de ce phénomène, selon vous ? Il est ardu d’énoncer des conjectures, tant le phénomène frappe par sa complexité interne. De nombreuses études et recherches sont nécessaires pour pouvoir esquisser un modèle d’interprétation. Il importe de souligner, cependant, à tout le moins sur le plan du principe, que la sociologie de la violence au sin d l’université, laisse entrevoir des spécificités intrinsèques qui la distingue des autres formes de violence extra muros. C’est une violence collective qui mobilise des masses de groupuscules. Une violence d’essence idéologique qui recèle les germes d’une vision globale qui se greffe sur un ancrage idéologique et politique déterminé. C’est aussi une violence « segmentaire » qui déchiquette l’unité virtuelle de l’identité universitaire, et se positionne dans une optique de division horizontale et verticale des appartenances tribales et géographiques, sans oublier les clivages politiques et partisans.