N` 71 - Version PDF : La dépêche du sud

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N` 71 - Version PDF : La dépêche du sud
La note de cadrage
exposée à Sa Majesté
Le Roi par le CESE
Nouvel an amazigh
2963, l’année de
tous les possibles
La FIFEL monte au
créneau
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Directeur de la publication : Abdellah Tidrarine
Conflictualité ingérable dans les
exploitations agricoles
N°71
Harite Gabari :
un Gadiri au
Rallye Dakar 2013
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Du 11 au 17 janvier 2013
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1er hebdomadaire francophone de la Région
Dépôt légal: 64/94
4 Dhs
Le tourisme en hausse de 3,25% en 2012
Le Sud commence à
Agadir
S
.M. le Roi a prononcé le 6 novembre
2012, à l’occasion du 37e anniversaire de
la Marche verte, un discours dans lequel
il a appelé à la mise en œuvre d’un modèle de
développement régional pour les provinces du
Sud. Mercredi 2 janvier, le Souverain a reçu à
Agadir les membres du Conseil économique,
social et environnemental (CESE). A cette
occasion, le président du CESE, Chakib
Benmoussa a présenté la note de cadrage du
projet en application des orientations royales.
Les deux événements expriment et traduisent le
même souci de voir le Sud décoller et, en même
temps, assumer le rôle de modèle pionnier de la
Régionalisation. Agadir a donc été le théâtre
privilégié de cette manifestation qui illustre
l’attachement royal au sud. Agadir, c’est aussi
le symbole immémorial du déclenchement de
la Marche verte. Le lancement du processus de
développement des provinces du sud à partir de
la capitale du Souss Massa Drâa n’est pas le
fruit du hasard, mais la signification que le sud
commence à partir de ce pôle économique qui a
donné ses preuves, en termes d’organisation
institutionnelle, d’infrastructures, de promotion
de grands secteurs, notamment l’agriculture, le
tourisme, la pêche et les services.
C’est donc à Agadir que la nouvelle conception
du développement économique et social pour le
Sud a été lancée et promue. Il servira de modèle
pour la mise en œuvre de ce projet phare qu’est
la Régionalisation avancée. Les régions de
Lâayoune-Boujdour-Sakia al Hamra, Oued
Eddahab-Lagouira, et Guelmim-Smara, sont
le prolongement du Souss et leur adossement
sur Agadir confirme une interdépendance,
politique, géographique, économique ,
culturelle et humaine…Le Sud commence à
Agadir…
Abdellah Tidrarine
Agadir, vecteur
de relance du balnéaire
A l’heure du bilan, les professionnels respirent. En 2012, le tourisme balnéaire a enregistré une
légère hausse de l’ordre de 3,25%.Les arrivées se chiffrent à 780 OOO clients, 4 300 000 nuitées, 6
milliards de DH dans l’escarcelle. Mais la conjoncture de crise est lourde de menaces. Que faire
pour fidéliser les pays émetteurs ? L’insuffisance promotionnelle, l’absence d’animation touristique
et la faible desserte aérienne sont pointées du doigt. Agadir doit réagir et vite pour pallier ce déficit
structurel, si la métropole du Souss tient à adhérer aux objectifs de la Vision 2020
SAEL
Le stylisme en tenues uniques
Fatima
Tachtoukte,
voix
idyllique
du Souss
Lire page 15
Violence à l’université
une spirale, mais
pas une fatalité
Eclairage
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t de trois, fermez le ban ! L’élection récente
au poste de premier secrétaire de l’USFP
de Driss Lachgar, tribun entre les tribuns,
confirme de son sceau la mue du paysage politique
national. En l’occurrence, la montée au pinacle du
leadership partisan d’une génération de mentors
qui revendiquent leur appartenance au petit peuple,
en assument le Verbe et les slogans simples, sinon
simplistes mais qui font recette et font écho à des
problématiques bien dans l’air du temps. Désaffection à l’endroit des hérauts « bien pensants »,des
caciques qui légitiment leur
ancrage dans les arcanes de
l’historicité ?Les électeurs
énamourés tournent visiblement le dos au discours
d’une doxa surannée, volontiers qualifiée de « langue
de bois » pour une prise de parole plus directe,
plus musclée ,voire virile et qui séduit .D’aucuns
mettent en avant le concept de « populisme » pour
qualifier cette mue de l’élite politicienne. Or, le
contour du mot « populisme » est relativement flou
et varie selon celui qui l’utilise. De nos jours, il est
souvent synonyme de démagogie, d’électoralisme,
d’opportunisme. Il n’empêche. Chaque fois qu’un
courant de pensée similaire éclot, le « poujadisme »
en France dans les années cinquante, le « péronisme
» en Argentine, les relents d’extrême droite en Europe, c’est sur fond d’une société en crise, que cette
idéologie qui se réfère au peuple pour l’opposer à
E
l’élite des gouvernants, prend corps. Une constante
: l’érosion du pouvoir d’achat, la récession, mettent
à nu les contradictions internes d’un langage politique sirupeux et truffé de lieux communs, de
promesses courtermistes. Si bien que l’opinion,
de guerre lasse, finit par se détourner de l’« homo
academicus »,issus de l’establishment, ayant usé
ses fonds de culotte dans moult cabinets lambrissés, pour arrimer son destin sur des hommes « du
peuple »,des gens « ordinaires » parlant le même
langage dit de « la vérité »,qui bat en brèche les sub-
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
2
cipe, il doit hisser le peuple vers le firmament du
politique ».Le profil du « populiste » est ainsi fait.
Il se décline, moins comme une entité structurée,
qu’un faisceau d’instantanés qui se décomposent et
se recomposent au gré des saisons, sous l’effet des
conjonctures qui, elles, sont rédhibitoires. L’apparition du phénomène Benkirane-Chabat-Lachgar fait
certes couler beaucoup d’encre, à bon escient. Il
risque de créer des émules sur le plan locorégional.
Les palabres politiques se teinteront de cacophonie.
Le Verbe « aboiera » Quels enseignements tirer de
cette nouvelle configuration
? Le processus de démocratisation de notre société,
s’il est bien réel, il n’en est
pas moins ambivalent et à la
croisée des chemins. Le verdict des urnes est un signal
fort et montre à quel point le citoyen a besoin de
changement, d’un « saut qualitatif » dans le mode
de gouvernance de la chose publique et le discours
y afférant. Les urnes parlent désormais et sanctionnent. Parenthèse dans l’histoire immédiate ?
Rome qui a inventé le concept de la démocratie
dans la gestion de la Cité le surdimensionne à un
adage significatif : « Vox populi, vox Dei »( La voix
du peuple est la voix de Dieu).L’élite politique ne
doit pas manquer le rendez-vous de l’écoute et de la
prise de parole vraie et efficiente.
« Vox populi, vox Dei »
tilités de l’argumentaire analytique, et lui préfère
les formules à l’emporte-pièce, adresses lapidaires
qui font mouche à tous les coups. Le « populiste »
s’adresse, moins à la raison qu’à l’instinct viscéral
de l’individu. Il attise ses appréhensions, et fonde
son plaidoyer sur des revendications domestiques,
pressantes. Sans lui dénier le moindre charisme
intrinsèque, le politicien de cet acabit, n’a cure des
thèses rationnelles, ni d’approches prospectives
des problématiques économiques et sociétales. Sa
vision des choses est réductionniste et s’inscrit
dans l’immédiateté. « Il place le politique au diapason du peuple-dit un confrère alors qu’en prin-
Mohamed Malki
Nouvel an amazigh
2963, l’année de tous les possibles
«
Mohamed Malki
I
d Innayr »,12 janvier,
voit éclore le nouvel an
amazigh, an de grâce
2963.C’est une occasion festive par excellence que
toute la communauté amazighe,
au Maghreb, saisit au vol pour
réaffirmer son ancrage à un
socle identitaire et culturel authentiques. Dans le Souss, cette
célébration est une tradition
immémoriale qui se ressource
dans le passé historique. Elle
fait valoir la richesse du patrimoine culturel et symbolique
capitalisé au fil des siècles et qui
fait fi de toute velléité de communautarisme ou de repli sur
soi. La composante amazighe
de la population du Maroc est
fière de son enracinement à une
nation, à un peuple, en gardant,
chevillé au corps, le crédo unitaire et le sentiment du destin
commun et de l’appartenance
à une même terre nourricière
et l’attachement à la patrie, à
l’Islam et au Trône alaouite.
Cet élan unitaire n’exclut nullement une revendication de la
spécificité fondatrice, linguistique, culturelle et qui participe
à la consolidation et l’enrichissement d’une civilisation mil-
lénaire. Rendez-vous annuel
de tous les amazighes, sur fond
d’amertume qu’il ne soit point
déclaré jour férié, et, ce faisant,
institutionnalisé comme une
balise commémorative de tous
les Marocains, une fête nationale, « Id Innayr », au-delà de
la réaffirmation rituelle d’un
sentiment collectif d’adhésion
à une terre, une histoire et une
civilisation, est un moment fort
de prise de parole, de refus de
toute exclusive. Tout le monde
est unanime à admettre que l’ère
de l’exclusion, de la confiscation mémorielle est révolue. La
cause amazighe est aujourd’hui
en voie d’officialisation. C’est
l’aboutissement d’un long
combat et de la mobilisation
d’une société civile de plus en
plus présente et participative
au débat national. La nouvelle
Constitution de 2011, d’abord.
Elle énonce solennellement,
dans son article 5, l’officialisation de la langue amazighe en
complémentarité avec la langue
arabe. Le discours royal prononcé l’occasion de l’ouverture de la session législative
de l’automne 2012, ensuite,
qui place l’hémicycle face à
ses responsabilités, en l’occurrence,
l’institutionnalisation
des lois organiques à même de
concrétiser ce grand chantier du
règne. Un travail pointu et de
longue haleine attend les élus
de la nation .Parce qu’il s’agit
de plancher sur une configuration législative inédite. Et, pour
se faire, une méthodologie est
à inventer, une vision consensuelle doit être dégagée, loin de
toute surenchère idéologique ou
de politique politicienne. Des
mesures
d’accompagnement
doivent suivre en concomitance
: l’intégration de l’amazigh
dans le système éducatif national doit être consolidée, l’investissement de l’espace public,
des mass-médias, de la création
culturelle et symbolique renforcée.
Directeur de la publication
Abdellah Tidrarine
Rédaction
Mohamed Malki, Abdelfettah Aberbri,
Hassan Alaoui, Mohamed Laghouizi,
Meryam Lasri, Amina Belkay
Technique et Infographie
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Sidi Ifni
Visite du ministre de la justice et des libertés
Mohamed Laghouizi
L
e ministre de
la justice et
des libertés,
Mostapha Ramid,
s’est rendu jeudi 27
Décembre à la province de Sidi Ifni.
Une visite qui s’insère dans le cadre
d’une tournée que le
ministre effectue aux
différentes juridictions du royaume et
qui a pour but l’identification des besoins
des provinces sud
en ressources humaines, infrastructures et s’arrêter sur
les cadences et les
conditions du travail
du personnel.
A son arrivée, Mostapha Ramid, accompagné par une délégation
importante constituée
de Said Soufi, directeur des ressources
humaines,
Miloud
Ghalab, procureur du
Roi près le tribunal de
première instance de
Tiznit, Driss Bahci,
président du même tribunal, il a été attendu
par le gouverneur de la
Province de Sidi Ifni
Mamay Bahi, le colonel major de garnison
place d’arme, Driss
Assaoui, le Pacha de la
Ville ainsi que d’autres
personnalités.
La visite du Centre du
Juge Résident relevant
de la cours d’appel
d’Agadir et présidé par
Tijani Ahmed Zekri
était une occasion pour
le ministre de constater
le dysfonctionnement
de cette institution
juridique dans la province de Sidi Ifni. Il a
été aussi question des
conditions médiocres
dans lesquelles tra-
«Nous sommes
arrêtés aujourd’hui ici
à Sidi Ifni
sur l’état lamentable du
centre du juge
Résident qui
ne répond à
aucun critère
d’une institution juridique
et n’honore
en aucun cas
la juridiction
dans notre
pays. Nous
nous engageons donc à
sortir dans si
peu de temps
un établissement juridique
qui répondra
aux critères en
vigueur»
vaille le personnel de
ce centre.
« Cette visite fait partie d’une série de visites que nous sommes
entrain d’effectuer à
travers le royaume.
Donc après, Dakhla,
Laayoune, Smara, Tan
Tan et Guelmim, nous
nous sommes arrêtés
aujourd’hui ici à Sidi
Ifni sur l’état lamentable du centre du
juge Résident qui ne
répond à aucun critère
d’une institution juridique et n’honore en
aucun cas la juridiction dans notre pays.
Nous nous engageons
donc à sortir dans si
peu de temps un établissement juridique
qui répondra aux critères en vigueur. Notre
détermination est la
réforme structurelle du
système juridique pour
garantir une consolidation de la gouvernance
judiciaire, l’usage des
nouvelles
technologies dans l’administration et la promotion
de l’infrastructure des
tribunaux et autres
structures du secteur.
Le département de la
justice a mis en place
un système informatique avancé et un plan
de formation destiné
au personnel des tribunaux. », a déclaré
le ministre à la « Dépêche du Sud » après
sa visite.
Conclusion, la visite
du ministre, une première dans son genre
prouve la volonté du
ministère de tutelle de
concrétiser l’appel de
sa Majesté à une amélioration de la juridiction dans notre pays et
à l’urgence de remédier aux dysfonctionnements dans différentes circonscriptions
judiciaires du pays. A
cet égard, le ministre
a présidé à Dakhla
la 7ème conférence
régionale du dialogue
national sur la réforme
de la justice sous le
thème «La gouvernance de la justice et la
modernisation de l’administration judiciaire
et de l’infrastructure
des tribunaux».
Votre privilège sur le premier site web
francophone de la région
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Harite Gabari : un Gadiri au
Rallye Dakar 2013
L
a cinquième édition du Rallye Dakar est partie sur le
continent sud-américain dans les trois pays, le Pérou,
le Chili et l’Argentine. Une compétition qui durera
jusqu’au 20 janvier 2013. Différents professionnels de l’automobile et de la moto participent à cette grande manifestation sportive déplacée de l’Afrique pour des raisons sécuritaires et suivie par des millions de spectateurs à travers le
monde.
Le Maroc, seul pays maghrébin est présent dans cet événement de grande envergure grâce à Harite Gabari. Un professionnel de la moto qui encore une fois de plus a prouvé
ses qualités, sa détermination et son ambition de tenir tête
aux grands champions du monde dans la course à moto. Le
drapeau national a flotté tout haut sur les 8000kilomètres qui
séparent Lima ( Pérou) de Santiago (Chili). Une étape dure
qui a connu pas mal d’abandons et d’incidents dans lesquels
notre héros a porté secours à ses coéquipiers. Un héros que la
blessure au bras n’a pas empêché de se diriger vers le continent sud-américain pour satisfaire une passion et un amour
d’un sport qui manque de sponsoring et d’intérêt de la part du
ministère des Sports ainsi que de la Fédération.
Dés lors, parler de Harite Gabari, c’est parler aussi de son
lieu de naissance, c’est un Gadiri et à cet effet, son exploit est
celui de tous les marocains en général et d’Agadir en particulier, où le désir et l’ambition sont nés pour le conduire vers
d’autres sphères, celle du championnat du Maroc, d’Afrique
pour finir classé 68eme à l’échelle internationale.
Enfin, pour cet homme doté d’un courage exceptionnel et
d’un patriotisme hors du commun, nous souhaitons plus de
succès et un bon rétablissement.
39 ha accordés à un pôle de santé
S
uite à un accord conclu jeudi 03 janvier
auprès de divers intervenants, un terrain
d’une superficie globale de près de 39 hectares a été réservé à un pôle de santé. Selon un
communiqué de la wilaya de la région de Souss
Massa Drâa, « il s’agit d’un terrain d’une superficie globale d’environ 39 ha qui recevra, dans un
premier temps, le CHU et la faculté de médecine,
et le reste du terrain est préservé pour le futur,
pour d’autres structures d’enseignement des métiers de la santé (faculté de la pharmacie, faculté
de médecine dentaire, laboratoires ». La même
source explique que le site devrait disposer de
façades sur les axes de la voie express, du prolongement du barreau Est-Ouest et sur la nouvelle
voie d’accès au stade d’Agadir. L’accord en question a été conclu à l’unanimité lors d’une réunion
présidée par le wali de la région, en présence du
président du Conseil Régional, du président du
Conseil Communal d’Agadir et du président de
l’UIZ. La réunion a connu également la participation du directeur régional de la santé, le directeur
de l’Agence urbaine d’Agadir, la représentante de
l’Inspection régionale de l’Habitat, le directeur
régional des Domaines, du chef de Cadastre et des
représentants des services extérieurs concernés.
Actualité
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La note de cadrage exposée au Roi
par le CESE
Mohamed Malki
P
artant des orientations de Sa
Majesté le Roi
Mohammed VI, le
Conseil économique,
social et environnemental (CESE) a décidé de préparer une
plateforme pour un
modèle de développement régional intégré
et durable pour les
provinces du sud. Ce
modèle doit être apte à
insuffler une nouvelle
dynamique à la région
et capable de relever
les défis auxquels elle
fait face tant sur le plan
économique que sur
le plan social. Il doit
mettre les citoyennes
et les citoyens des provinces du sud au centre
des préoccupations en
les impliquant dans les
phases de conception
et de mise en œuvre de
ce projet. La finalité est
de libérer davantage
l’esprit d’initiative et
les énergies créatives
des citoyens pour permettre de tirer profit
des atouts du territoire
en faveur des popula-
tions de la région.
Il doit favoriser la mise
en place d’un système
économique régional
porteur de croissance,
créateur de richesse et
générateur d’emplois
notamment au profit des jeunes et ce en
mobilisant toutes les
composantes de la société des provinces du
sud, en favorisant leur
épanouissement et leur
bien-être et en favorisant l’intégration dans
le respect des particularités culturelles.
Ce modèle concernera
les populations résidentes des provinces
récupérées mais aussi
des autres provinces
de la région de Guelmim du fait des liens
historiques, des liens
sociaux et de la continuité
géographique
qui en fait une zone de
transition. C’est donc
les régions administratives de LaâyouneBoujdour-Sakia
Al
Hamra, de Oued Eddahab-Lagouira ainsi que
celle de Guelmim-Es
Smara qui seront considérées parfois toutes
ensemble, parfois séparément lorsque les
spécificités de chaque
région le justifient.
Le travail qui sera
mené dans ce cadre
se focalisera sur les
domaines de compétence du CESE, à
savoir, l’économique,
le social, l’environnemental et le culturel,
même s’il se permettra d’aborder les autres
volets quand il considérera qu’ils sont en
relation étroite avec
les centres d’intérêt du
CESE. Pour gérer les
inflexions majeures,
tout en tenant compte
des attentes pressantes des populations
locales, le CESE propose de travailler sur
une vision temporelle
réaliste se situant entre
10 et 15 ans.
Les travaux du CESE
s’inscriront dans le
cadre du projet de
régionalisation avancée ; ils contribueront
à donner corps sur les
plans
économique,
social, environnemen-
tal et culturel à ce projet, dont les contours
sont par ailleurs en
train d’être définis à
l’échelle nationale. En
facilitant la concrétisation et la mise en
œuvre de la régionalisation avancée, en
premier lieu dans les
provinces du sud, ces
travaux
pourraient
préparer par la même
occasion le terrain
pour la réussite de
l’initiative marocaine
d’autonomie, une fois
négociée dans le cadre
des Nations Unies. Les
travaux du CESE n’ont
pas vocation à se substituer aux acteurs institutionnels en charge de
la planification et du
développement territorial: Etat/Région/élus
locaux/société civile/
partenaires
sociaux.
L’ambition du CESE
est de proposer une
plateforme qui peut faciliter la mobilisation
des acteurs autour d’un
projet fédérateur.
La démarche du CESE
Le CESE est une institution
constitutionnelle,
indépendante qui assure des missions consultatives auprès du
Gouvernement et des deux
Chambres du Parlement. Il
compte 99 membres, représentant la pluralité de la société
civile organisée, qui participent de manière soutenue à
l’élaboration de ses rapports et
adoptent en plénière ses avis.
Le CESE agit simultanément
comme un observatoire de la
situation économique, sociale,
environnementale et culturelle
du pays et des signaux faibles
de la société, comme une force
de proposition sur des sujets
de société et enfin comme
un espace de dialogue social
et civil et de construction de
convergence entre des sensibilités ayant des intérêts parfois
contradictoires. Les travaux du
CESE depuis près de deux ans
reflètent de manière concrète
et effective ce positionnement.
Dans l’élaboration de la plateforme du modèle de développement pour les provinces du
sud, le CESE pourra tirer profit de sa composition plurielle,
de sa représentativité de la société civile organisée et de sa
démarche participative basée
sur l’écoute, la concertation,
les débats et une méthodologie
interactive entre diagnostic,
benchmark et recommandations opérationnelles.
Le CESE constituera ainsi une
force active de propositions
tenant compte de l’opinion
des différentes composantes
de la population locale et de
ses forces vives, de manière
objective et indépendante et
veillera à la convergence des
positions autour des inflexions
et des réformes à opérer dans
les provinces du Sud.
• La Commission ad’ hoc du
CESE
Au lendemain du discours
Royal, le bureau du CESE, a
décidé la création d’une commission ad’ hoc, chargée de
conduire les travaux d’élaboration d’une plateforme d’un
modèle de développement régional intégré et durable pour
les provinces du sud.
Cette commission procédera
à un diagnostic et une analyse
critique de l’état des lieux et
proposer les inflexions qu’il
conviendra d’introduire aux
politiques publiques pour
atteindre les objectifs fixés.
Elle devra dans un deuxième
temps d’identifier des scénarios de développement cible,
les projets pouvant lui donner
corps et les modalités d’implémentation et de gestion d’une
transition entre l’existant et le
modèle projeté, en focalisant
sur les thématiques clés.
La commission ad-hoc est
composée de 25 membres
désignés selon un processus
démocratique. Les cinq catégories composant le conseil
ainsi que les six commissions
permanentes y sont représentées. La commission a mis en
place ses instances de travail
(présidence, vice-présidence,
rapporteurs et groupe de travail dédié).
Actualité
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« Paysages » tire la sonnette d’alarme
Anza, une poudrière
écologique
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
5
Barrages du Souss
Taux de remplissage de
l’ordre de 62,88%
C’est l’association « Paysages » qui tire la sonnette d’alarme. Anza, le pole industriel,
satellitaire du Grand Agadir, enregistre à l’heure actuelle, des dérapages préjudiciables
à l‘équilibre écologique du site et, partant à l’hygiène publique et à la santé des populations riveraines .Suite à l’analyse de l’état des lieux, cette instance militante pour la protection et la sauvegarde de l’environnement, a tiré des conclusions alarmistes et a appelé
à l’urgence d’une remédiation à ce état de fait
Mohamed Malki
A
nza est, certes,
la plus ancienne
zone industrielle
du sud du Maroc. Edifiée par le colonisateurs
au milieu des années
quarante, du siècle dernier, au nord d’Agadir,
du fait de son emplacement à proximité du
port de pêche. Cette
vocation a suscité un
exode rural massif de la
main d’œuvre et l’éclosion, au sein des unités
industrielles et des sites
environnants,
d’une
véritable ceinture bidonvillisée qui a essaimé
dans les décennies 70,80
et jusqu’à l’an 2000,
souillant le site mitoyen
aux deux ports. Le programme « Agadir, ville
sans bidonvilles » a,
sans doute, rendue aisée
l’éradication de ce fléau,
mais il en a résulté, des
incidences écologiques
néfastes inhérentes à la
pollution de l’atmosphère, le déversement
des eaux usées directement sur le littoral, les
odeurs nauséabondes
diffusées par les usines
de farine de poisson, les
effluves provenant des
produits
oléagineux,
des gaz et carburants,
les poussières dégagées
par la cimenterie et qui
obscurcissent le ciel
d’Anza.
Il est indéniable que
les unités de production industrielle et
économique, fleurons
d’Anza, sont des établissements
citoyens
qui créent de l’emploi
et contribuent au développent économique et
social au bénéfice d’une
main-d’œuvre substantielle. En revanche, ces
mêmes opérateurs sont
L
appelés à adhérer au
projet environnemental
national. Les dysfonctionnements structurels
sont connus de tous :
vétusté et obsolescence
des équipements infrastructurels qui datent
Les dysfonctionnements
structurels
sont connus
de tous :
vétusté et
obsolescence
des équipements infrastructurels
qui datent du
protectorat
du protectorat. D’où la
nécessité de s’engager
à adapter l’existant aux
normes technologiques
innovantes en matière de
protection de l’environnement, dans la perspective d’émailler un modèle du genre qui aura
valeur d’exemplarité sur
le plan national, voire à
l’international. Dans ce
sens, ces unités sont ap-
pelées à construire des
dispositifs de traitement
des eaux usées, au sein
de leurs établissements,
qui procèderont au filtrage avant déversement
dans le réseau d’assainissement. Ceci est un
préalable à la participation à ce grand chantier
soutenu par les pouvoirs
publics et qui consiste à
encourager le tissu productif à s’investir résolument dans l’entreprise
d’opérationnalisation
de la Charte nationale de
l’environnement et le
développement durable.
A charge pour « Paysage
», de suivre à distance
pour assumer sa mission
de contrôle, d’encadrement et de conscientisation des en jeux.
S’agissant de la station d’épuration de la
zone Anza Ou Tadart,il
convient d’admettre que
c’est un moindre mal,
comparé au déversement direct sur le littoral
avec son corolaire de
quantités de particules
chimiques polluantes
et toxiques qui rendent
impossible tout sport
nautique dans la strate
méridionale de la plage
d’Anza.
Concernant
cette unité dont la réalisation est tardive et qui
nécessitera un financement conséquent de
presque 300 millions
de DH, suite au prêt
consenti par l’Agence
française de développement, il importe qu’elle
soit dotée d’un label de
qualité optimale, sur le
plan technique et écologique. Il faut aussi
éviter qu’elle ne porte
préjudice à l’hygiène publique, d’autant qu’elle
est située dans un site
habité, à l’inverse de la
station de Lmazare Ait
Melloul.
Globalement, la zone
d’Anza nécessite une
entreprise de mise à niveau urbanistique d’envergure .
Dans cette perspective,
un transfert des unités
industrielles sur le site
d’Haliopoles-futur pole
régional de la deuxième
capitale économique du
royaume-doit être envisagé à terme. « Paysages
» n’hésite pas à affirmer
que la zone d’Anza, au
nord d’Agadir est au
bord de « la catastrophe
» écologique .Sa réhabilitation ne peut souffrir aucun report, si l’on
tient compte des enjeux
de l’économie verte, érigé en crédo du Maroc
moderne.
e taux de remplissage des neuf barrages
de la région Souss-Massa –Draa a atteint
62,88%, soit une quantité d’eau emmagasinée de l’ordre d’un peu plus de 757 mille mètres
/cubes. Ce même indicateur avait atteint 78,59%,
soit l’équivalent de 946 milles m. /cubes lors de
la même période de l’année 2011. L’Agence du
bassin hydraulique de la région SMD qui donne
ces chiffres, mentionne les données concernant
chacun des ouvrages hydrauliques relevant de
son autorité de gestion. Ainsi, le barrage Mansour Eddahbi a réalisé un taux de 55,09% ; celui
de Abd El Moumen 63,98%.Tandis que le barrage de Moulay Abdallah 73,67% alors que Imi
Lkhang 59,65%. Et Aoulouz 82,03%.De même,
les barrages Ahl Souss et Mokhtar Soussi, ils
ont enregistré les taux de remplissage respectifs
de 98,14% et 100,48%.Les ouvrages de Dkhila
et Ibn Tachfine, quant à eux, ils ont atteint un
taux de remplissage respectivement de l’ordre de
57,32% et 52,22%
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Conflictualité ingérable dans les exploitations agricoles
La FIFEL monte au créneau
6
Taroudant
Earthstone injecte 66
MDH dans sa filiale
marocaine
A
Malki Mohamed
L
es responsables
de la Fédération interprofessionnelle de production et d’exportation
des Fruits et Légumes
(FIFEL) peinent à garder leur réserve face à
une conjoncture défavorable à tous les points
d vue. Leur grogne est
à son summum. Du fait
des contraintes naturelles (climat), institutionnelles (fiscalité), la
production a été sérieusement pénalisée lors
de la saison écoulée,
d’autant que l’exportation enregistré depuis
2008, un recul en spirale du à la crise économique qui touche le
marché européen. Mais
là où le bât blesse,
c’est lorsque le facteur
humain participe-en
interne- à l’exacerbation de cette contreperformance
sectorielle récurrente. C’est
en tout cas, le grief
majeur que la FIFEL
porte à l’endroit de sa
main d’œuvre, acteur
massif, s’il en est, mais
dont le moindre des
avatars est le malaise
du à la « saisonnalité ».
Dans un communiqué,
cette instance dénonce
ce qu’elle appelle une
vague de grèves et
d’arrêts de travail non
justifiés, téléguidées,
sinon orchestrées par
des directives syndicales au sein de nombre
d’exploitations agricoles et d’unités d’emballage des fruits et légumes. Autant d’actes
délictueux qui-selon
la fédération- ont entrainé à l’occasion, la
destruction de récoltes
agricoles, l’endommagement d’équipements
et matériels, au vu et
au su de certains res-
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
ponsables syndicaux
locaux. Ce même communiqué signale en
substance que les syndicats encadrant ces
grèves, transgressent
ouvertement les termes
de l’accord convenu
entre les partenaires
sociaux, en date du
15 avril 2010, sous
De même, la
recherche
d’un mode
de concertation opérationnel
prenant en
compte la
spécificité
du secteur
agricole
dans la
perspective
d’une gouvernance
idoine des
relations
professionnelles
l’égide du ministère du
Travail et en présence
des représentants du
département de l’Agriculture. Cet accord stipule le respect mutuel
des droits et des libertés, des paramètres régulateurs du travail et
des critères de productivité. De même qu’il
préconise la recherche
d’un mode de concertation
opérationnel
prenant en compte la
spécificité du secteur
agricole dans la perspective d’une gouvernance idoine des
relations professionnelles. Le tout dans
le but d’aboutir à une
convention de travail
collective devant résulter de la promulgation
d’un arrêté délimitant
les secteurs et les cas
exceptionnels afférant
à l’octroi de contrats
de travail à durée limitée. Dans ce même
ordre d’idées, la FIFEL
estime que la poursuite
de ces arrêts sauvages
de travail, la fermeture
des issues de certaines
fermes agricoles, les
stations d’emballage,
les dommages causés
aux propriétés sont des
faits préjudiciables, à
même d’entraîner la
faillite de plus d’une
exploitation, l’arrêt des
investissements dans
ce secteur agricole vital
pour l’économie de la
région. Cependant, la
FIFEL tient à réitérer –
toujours selon le com-
muniqué signé par son
président Lhoussaine
Aderdour-sa volonté
de dialogue comme
base de résolution de
tous les problèmes
que connait le secteur
agricole, et exhorte
les milieux concernés
à accélérer l’élaboration du texte législatif
afférant à la délimitation de la spécificité
du secteur agricole et
ce, afin de définir et
de clarifier les droits
et devoirs respectifs
de chaque partie. De
même, demande-t-elle
aux autorités provinciales, régionales et
centrales, d’assurer la
protection des propriétés et la garantie de la
liberté du travail.
Pour rappel, le secteur
agricole dans le Souss
engrange plus de 85%
de la production nationale de primeurs
et assure plus de 125
millions de journées
de travail ainsi que 500
milles emplois stables
par an. A l’actif de ce
secteur de pointe, la
contribution majeure à
la sécurité alimentaire
dans notre pays et l’apport de 7 milliards de
DH en devises fortes,
annuellement,
sans
compter les agrumes.
près avoir signé, quelques semaines avant, avec
le Conseil municipal de Taroudant le cahier des
charges pour la réalisation d’une aciérie dans
le pôle urbain de Stah Lamdina, le groupe indonésien
Earthstone apporte les fonds nécessaires pour la concrétisation du projet. Un apport destiné au budget d’investissement arrêté à 436 MDH, dont 20% seront couverts par
fonds propres et 80% par un prêt bancaire. Earthstone avait
auparavant exporté en Chine, via le port d’Agadir, 200
000 tonnes de minerai de fer tirées du gisement d’Alnif
qu’il exploite dans la province de Tinghir. Le groupe vient
de libérer quelque 65,6 MDH au titre des trois quarts restant du capital souscrit dans sa filiale marocaine Earthstone
metals & mining (EMM).
En attendant la mise en place du financement bancaire, garanti par le Crédit Suisse, EMM pourrait dès les prochaines
semaines s’acquitter du prix de vente du terrain de 50 ha
mis à sa disposition par le comité local de valorisation du
foncier, au prix global de 17,5 MDH, soit 35 DH le mètre
carré. Selon le calendrier de l’investisseur, cette usine de
Taroudant spécialisée dans l’acier d’armature servant à la
construction devrait être opérationnelle au cours du premier trimestre 2014. Sa capacité de production annuelle
avoisinerait les 150 000 tonnes. Il s’agit en effet d’une
opération d’intégration verticale : l’approvisionnement
en matières premières sera assuré par le gisement d’Alnif. Dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation,
Earthstone s’intéresse de plus en plus à l’Afrique et outre
le Maroc, le groupe est présent dans les activités minières
en Mauritanie et au Mali.
Hausse de la vignette
auto 2013
C
ette année, la loi relative à la hausse des
vignettes va rentrer en vigueur. Les tarifs
de la vignette automobile 2013 seront majorés pour les voitures de puissance fiscale de 11
chevaux et plus. Les véhicules dont la puissance
fiscale à partir de 11 à 14 chevaux seront taxés à
3.000 DH pour la motorisation essence et 6.000
DH pour le diesel, au lieu de 2.000 DH et 5.000
DH, respectivement. Quant aux véhicules de puissance fiscale égale ou supérieure à 15 chevaux, la
taxation sera doublée à 8.000 DH pour la version
essence et à 20.000 DH pour le gasoil. Le montant de la taxe reste inchangé pour les véhicules
de puissance fiscale inférieure à 11 chevaux. Pour
ce qui est des véhicules utilitaires (pick-up) à moteur gasoil appartenant à des personnes physiques,
elles resteront passibles de la taxe au tarif des véhicules essence.
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N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
7
Le panier de la ménagère
Un souci quotidien
Mohamed Laghouizi
N
ous sommes
dimanche,
cinq heures
du matin, la ville
d’Inezgane est déjà réveillée. Un va et vient
incessant de camions
et de pick up chargés
de légumes sillonnent
les rues éclairées
par les lampadaires.
La bourse des primeurs est ouverte. Des
hommes spécialisés
dans le déchargement
et le chargement sont
là, manches retroussées, prêts à exécuter
n’importe quelle tâche
pour gagner leur journée. D’autres, sont
aussi présents, avec
leurs poussettes, pour
faire la livraison et
d’autres pour acheter
quelques caisses de
légumes pour les revendre sur le trottoir.
Tout un monde qui vit
de ce secteur vital et
essaie en fonction de
son rôle d’en tirer profit.
A la lueur du jour,
Honda,
poussettes
et triporteurs filent
dans tous les sens.
Les marchandises acquises doivent arriver
à destination pour le
consommateur qui va
se présenter dans les
quelques prochaines
heures. C’est une lutte
contre le temps. Il faut
être disponible et c’est
une question que la
plupart des marchands
maîtrisent bien.
Agadir ville, un autre
monde caractérisé par
la concentration des
grandes surfaces, des
hôtels et restaurants
et enfin par toute cette
population qui a besoin de ces produits de
base au quotidien. Un
vrai centre de consommation où les usagers
n’ont pas le temps de
se rendre à ce fameux
Inezgane connu par sa
popularité et ses prix
qui n’obéissent à aucune règle si ce n’est
celle du profit immédiat. Dés lors, la différence parait vite et l’on
est étonné devant cette
complexité du choix
du panier de la ménagère. Un panier en per-
Or, la
conjoncture
est maîtresse
de la situation. Que ce
soit pour les
agriculteurs,
les commerçants de gros
ou ceux du
détail, c’est la
panique générale
manente fluctuation et
changement de prix et
de qualité.
On continue donc à
suivre cet itinéraire
puisqu’on est tous
concerné, qu’on soit
gérant de restaurant,
simple ouvrier, père de
famille, fonctionnaire,
sans emploi, PDG
ou autre. Les prix de
ces produits de base
nous poussent à nous
poser des questions,
surtout qu’on est dans
une région agricole
par excellence. Entre
Inezgane et la ville, le
calcul commence à se
faire. L’économie de
20 centimes sur tel ou
tel légume, tel ou tel
fruit peut constituer
le budget pour le jour
d’après ou la semaine
prochaine. Tout dépend de la façon avec
laquelle on gère ses dépenses quotidiennes.
Un vrai challenge qui
ne finit point.
Or, la conjoncture est
maîtresse de la situation. Que ce soit pour
les agriculteurs, les
commerçants de gros
ou ceux du détail, c’est
la panique générale.
On ne sait quoi faire
avec les exigences
du marché extérieur
demandeur certes des
produits
marocains,
surtout la tomate,
mais qu’on a du mal à
maîtriser à cause de la
concurrence d’autres
pays et le marché intérieur qui constitue l’essentiel de la demande
mais
malheureusement disproportionné
au niveau du pouvoir
d’achat. Compte tenu
de ces deux critères,
les prix sont en hausse
permanente et ce sont
les gens à faible rendement qui n’arrivent
pas à s’adapter à ces
changements instantanés. Ils sont frustrés
par cette instabilité des
prix et ont du mal à se
retrouver dans ce labyrinthe incontournable.
Dés lors et selon un
rapport publié par la
Fédération marocaine
des droits des consommateurs (FMDC), les
prix de certains fruits
et légumes ont enregistré une hausse en décembre 2012 comparés au mois décembre
de l’année 2011. Des
légumes de base surtout dont voici la liste :
Une analyse rapide
Légumes et fruits
Pommes de terre
banane
tomates
oignons
Navets
carottes
nous permet de déduire que les légumes
et les fruits ont connu
une hausse que la
bourse des ménages
n’arrivait pas à couvrir. Les causes de
cette inflation ressentie un peu partout dans
le pays sont multiples,
à savoir la hausse des
prix des carburants et
aussi la vague de froid
et de gel qu’a connue
le pays au début du
mois de novembre et
qui s’est étalée sur tout
le mois de décembre.
Des conditions climatiques qui ont mobilisé en quelque sorte
le transport dans certaines régions connues
par leur production
agricole et principaux
fournisseurs des deux
marchés, local et mondial. L’exemple de ces
produits est la tomate
dont la hausse a été
de l’ordre de 138% et
dont le prix sur le marché s’est stagné autour
de 10dh/kg. D’autres
en cette période de
l’année.
L’exportation des tomates vers
ces pays ainsi que la
Mauritanie a joué un
rôle prépondérant dans
cette inflation, sans
oublier l’exportation
massive des agrumes
et fruits vers la Russie
et l’Amérique.
Il s’avère donc que
malgré l’importance
de la région SMD dans
le secteur agricole, la
flambée des prix des
fruits et légumes n’a
pas épargné la bourse
de la ménagère qui
s’est trouvée contrariée de réduire certaines dépenses pour
maintenir un rythme
normal de vie, surtout durant cet hiver
rude. A cela s’ajoute
les inondations que
la région avait vécues
durant le mois d’octobre et qui ont causé
de gros dégâts dans la
production agricole.
Une étude prévisionnelle établie par le
Ministère des affaires
générales et de la gouvernance a révélé que
cette hausse n’est pas
d’ordre structurel mais
conjoncturel et qu’à
partir du mois de jan-
Décembre Décembre Variations en %
2011
2012
2,35
5,97
2,7
1,72
2,53
2,3
3,46
6,61
4,76
1,85
2,72
2,71
légumes ont connu des
taux d’inflation importants comme l’oignon
(7à8dh/kg), la pomme
de terre (8dh/kg), les
petits poids (13dh/kg)
etc…
L’autre facteur de
cette hausse est la
demande des pays de
l’Union européenne
+47,23
+10,72
+76,30
+7,56
+7,51
+17,83
vier 2013, les prix vont
retrouver leur rythme
habituel. D’ici là, les
couches défavorisées
surtout continueront à
subir dans le silence le
poids d’une inflation
que les revenus ne parviennent pas à suivre.
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N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
8
Tourisme balnéaire
Eclaircie en 2012.Et après ?
Malki Mohamed
I
l est curieux de
constater que le
discours ambiant
sur le tourisme à Agadir,
se ressource du lexique
de la météorologie. On
parle, à l’avenant de «
tiédeur », ou d’ « éclaircie ».Il est question,
pour ce qui concerne
les 11 mois de 2012 (de
janvier à novembre)
de légère « embellie
».C’est, en tout cas ce
qui ressort du rapport
circonstancié
exposé par M.Oummani,
président du Conseil
régional du tourisme,
lors de la tenue de son
dernier conseil d’administration, en présence
du wali. Les chiffres,
sont édifiants Durant
la période précitée, la
destination d’Agadir a
connu un léger accroissement de l’ordre de
3,25%, à un moment
où le secteur subit
les soubresauts d’une
crise aux allures planétaires. En effet, Les
arrivées se chiffrent
à 780 000 clients, 4
300 000 nuitées, 6
milliards de DH de
recettes et 80 000 emplois, ce qui consacre
l’activité touristique
en tant que poumon
économique de la cité
balnéaire. Par ailleurs,
il est loisible de noter une tendance à la
consolidation de l’infrastructure hôtelière
qui compte désormais 27 830 lits, avec
l’ouverture de deux
unités haut de gamme
(Sofitel Thalassa et
RIU Tikida Palace),
un village de vacances
(Paradis Plage), un
hôtel 4 étoiles (Oméga) et un deux étoiles
(Ibis Budget).L’envers
du décor réside néanmoins dans la vétusté
de certaines structures,
la fermeture de certaines enseignes et la
suspension de certains
projets. Le verdict des
professionnels est sans
appel. Potentiellement,
l’offre est en deçà de
la demande. Le taux de
remplissage, quant à
lui, subit toutes sortes
de fluctuations, au gré
des saisons. Il avoisine
les 85% dans certains
établissements, alors
que dans d’autres, il
se stabilise aux alentours de 10%.Dans son
exposé, M.Oummani
n’a pas manqué de faire
l’apologie des efforts
consentis par le CRT,
dans la promotion de
la destination Agadir
et qui valorise cette
instance au niveau national comparée à ses
homologues. Cependant, Le grief est fait
sans ambages à bon
nombre de professionnels qui sont loin de
suivre le mouvement,
de s’impliquer activement dans cette entreprise promotionnelle,
en s’abstenant même
de s’acquitter de leurs
cotisations. Un dysfonctionnement majeur
réside dans le manque
d’activités
d’animation et de loisirs, ce qui
incite les touristes, tant
nationaux qu’étrangers
à écourter leur séjour,
pénalisant ainsi un
secteur à forte valeur
ajoutée. D’où l’impératif d’impulser la compétitivité, de multiplier
et de diversifier les
structures d’accueil, à
Le grief est
fait sans
ambages à
bon nombre
de professionnels qui
sont loin
de suivre le
mouvement,
de s’impliquer activement dans
cette entreprise promotionnelle, en
s’abstenant
même de
s’acquitter
de leurs cotisations.
l’instar d’autres destinations concurrentes.
Ces structures ont pour
noms : parcs d’attraction, aqua parcs, aquariums, parcs à thèmes,
Bowlings,
jardins
botaniques, parcs zoologiques, etc. Autant
d’atouts à même de
fidéliser le visiteur et
de renforcer le taux de
retours.
Sur un autre plan, M
Oummani a mis l’accent sur les incidences
négatives du problème
posé par l’aérien qui
freine en permanence
toute velléité de promotion de la destination. Le constat est
alarmant. En 2011, pas
moins de 11 dessertes
aériennes directes avec
des métropoles européennes ont été supprimées (75% de moins
pour la Russie, 60%
pour la Pologne).La
compagnie nationale
est invitée à repenser sa
stratégie en la matière
et à se positionner véritablement en un vecteur de développement
du tourisme, et non pas
comme un aiguillon négatif. L’outillage promotionnel se met à l’air
du temps, en renforçant
son arsenal numérique
: webmarketing, installation de Google Analytics pour le suivi des
visites et séjours, publication d’une News
letter, rénovation de la
page du CRT sur Facebook. L’e-tourisme
étant en vogue actuellement de par le monde,
les professionnels, sont
sommés de se mettre au
diapason de ces nouvelles technologies qui
sont théoriquement tout
bénéfice pour l’attractivité de la destination.
Le classement des
pays émetteurs est instructif au plus haut
point. Les marchés en
accroissement durant
les onze derniers mois
sont l’Arabie Saoudite
avec 48%, l’Espagne
17%, la Russie 11%,
la Grande Bretagne,
5,60%.En tête des arrivées, les nationaux se
positionnent avec un
taux de 32%,les français viennent ensuite
avec 24%,les allemands 8%,et les Britanniques
7,87%.A
l’horizon
2013,les
marchés britannique et
russe semblent augurer
de perspectives optimistes.
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N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
9
Sidi Ifni
Pour la promotion du tourisme de
montagne
Nul n’est censé ignorer la place qu’occupe le tourisme balnéaire dans la province de Sidi Ifni. Cette bourgade partagée entre
le littoral et la montagne est dotée de potentialités naturelles qui peuvent, une fois mises en valeur, rapporter beaucoup pour
la ville et tous les villages avoisinants. En effet, la ville de Sidi Ifni jouit d’un emplacement stratégique qui lui permet d’être un
nouveau spot touristique où en plus des fanas de la mer et toutes les activités qui s’y rattachent, peut aussi accueillir un tourisme de montagne grâce aux sites ainsi que l’étendue montagneuse qui rentre dans sa circonscription.
Mohamed Laghouizi
D
és lors, plusieurs
destinations
sont
possibles et la randonnée pédestre ou autre
peut aussi fleurir dans
cette région et devenir
un pilier de développement de cette zone
rurale qui a gardé son
authenticité et toute
sa richesse culturelle
et artistique. Ainsi, en
partant de Sidi Ifni vers
Thioughza, on est complètement dépaysé et
emporté par le charme
de ces collines (laargoub…) qui s’étendent
sur l’infini. L’aridité
de la nature ne fait pas
défaut et des groupements de petites maisons en pisé, dispersés
là et là s’imposent,
nous invitant ainsi à
penser, à rêver et finalement à considérer ce
défi dont les arômes et
les couleurs emplissent
déjà l’atmosphère et
l’espace. C’est un autre
monde caché dans
l’arrière pays que le
touriste autochtone ou
étranger est invité à découvrir et à explorer. Il
suffit donc de prendre
la carte de la région
et on est tout de suite
frappé par l’extension
des circuits qu’on peut
organiser. Des circuits
qui nous conduiront
aux confins les plus
secrets de ces petits
villages se dressant au
milieu des arganiers et
de larges champs où le
cactus domine.
Il est donc temps de
se concentrer sur cette
nouvelle perspective
et donner au tourisme
de montagne une place
dans le plan de développement communal
surtout que la région de
Sidi Ifni, terre des Ait
Baamrane, est encore
vierge et prometteuse.
L’organisation des circuits permettra à la
population rurale de
sortir de l’ombre et de
s’ouvrir sur le monde
extérieur. Elle générera aussi de nouveaux
emplois et des revenus supplémentaires.
Cette nouvelle perspective contribuera entre
autre à une révolution
culturelle par le biais
de confrontations des
idées et des apports de
chacun. Et comme le
tourisme de montagne
repose sur l’hébergement chez l’habitant,
cela entraînera forcément de nouveaux investissements tels que
gites touristiques, maisons privées chargées
de l’accueil et autres
pour assurer une bonne
expansion du secteur.
Le tourisme de montagne ne se limite pas
à la randonnée mais
démontre à quel point
l’environnement,
l’écologie est importante. La nécessité
d’avoir des accompagnateurs de montagnes
sur place absorbera le
chômage par la formation des jeunes dans
ce créneau et pourquoi
pas la création d’un
centre de formation des
guides de montagnes
comme c’est le cas à
Ait Bougamaz dans la
région d’Azilal. Vu la
diversité de la région,
la protection de certaines espèces animales
en voie de disparition
pourra enfin trouver
un écho chez des chercheurs, des photographes et encore des
passionnés de la nature
et bénéficiera de l’intérêt qu’elle mérite.
Le tourisme de montagne est une valeur
ajoutée non négligeable
au secteur touristique
dans notre pays. Les
chaînes montagneuses
marocaines n’ont jamais cessé de fasciner et d’attirer nombreux visiteurs dont
le nombre augmente
d’année en année. Elles
sont peintes comme
un paradis terrestre à
part et la région de Sidi
Ifni peut aussi jouer un
rôle prépondérant dans
l’avenir du tourisme
de montagne. Ainsi, le
climat est pratiquement
chaud à longueur d’année. C’est un avantage
qu’il faut bien consi-
Atlas ou le Moyen
Atlas où l’hiver est parfois rude et long. L’altitude dans la région ne
dépasse pas 2000m et
l’accès est facile. Tous
ces facteurs favorisent
cette activité tourisComme le
tique dans la région.
tourisme de
A cet égard, une association portant le
montagne
nom de « réseau de
repose sur
développement du toul’hébergerisme rural (RDTR)
» a été créée par les
ment chez
différents opérateurs
l’habitant,
dans le domaine avec
cela entraîne- l’appui du Conseil de
la région. Les objecra forcément tifs de cette associade nouveaux tion tournent autour de
cinq axes prioritaires à
investissesavoir la consolidation
de la capacité instituments tels
tionnelle, l’accompaque gites tou- gnement et la formation, la promotion et la
ristiques
commercialisation, le
dérer puisqu’on peut développement de cirfaire des randonnées à cuits touristiques et la
n’importe quelle sai- démarche qualité.
son contrairement aux Une nouvelle action
autres régions monta- qui s’inscrit dans un
gneuses comme l’Anti plan d’action qui vise
le tourisme dans l’arrière pays de toute la
région SMD, resté
jusqu’à présent dans
l’oubli par les différents promoteurs touristiques. L’importance
du tourisme rural ne se
limite pas aux circuits
touristiques mais elle
peut toucher d’autres
sphères comme le bio
par le biais circuits
agrotouristiques, ceci
évidement
partenariat avec l’AGROTECH
(Association
agro technologies du
Souss-Massa-Drâa) et
l’AMABIO (Association marocaine d’agriculture biologique).
Le développement du
tourisme rural constitue
entre autre une occasion pour les jeunes de
l’arrière pays une opportunité de travailler
sans toutefois oublier
l’impact économique,
culturel et social sur la
population de l’arrière
pays dans toutes ses
catégories.
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Dossier
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
10
Tourisme de fin d’année
Les deals : une nouvelle formule pour les hôtels
Chaque fin d’année, les fêtes du réveillon prennent toute forme imaginable. Thème des mille et
une nuit, animation orientale ou encore rythme chaabi, les hôtels se retrouvent en pleine phase de
concurrence pour attirer touristes et fêtards. Un nouveau concept vient donner un coup de pouce,
les sites de deal.
Amina Belkay
A
vant, il fallait
faire le tour
des
hôtels,
affiches plaquées et
flyers distribués aux
portes, pour trouver
le programme propre à
son goût ou encore aller
droit vers le lieu le soir
même du 31 décembre.
Internet a permis de dépasser cette méthode,
et via leurs sites web,
les hôtels livrent toute
information sur leurs
offres. Mieux encore,
les sites de deal ont fait
irruption et semblent
engendrer plus de succès auprès des consommateurs.
Nouveau mode
d’achat
Le principe est simple,
il s’agit de l’achat
groupé
en
ligne.
Chaque jour, ces sites
proposent aux clients
potentiels une offre
spéciale appelée « deal
» pour une prestation
ou un produit dans une
ville définie et sur une
période déterminée.
Les prix, allant parfois jusqu’à 80% de
réduction, sont négociés entre sites et entreprises. Le nombre
d’acheteurs minimum
atteint durant la période indiquée, le deal
est validé et l’affaire
conclue. L’opérateur
envoie le bon de réduction sur les boites
électroniques
des
abonnés, il ne reste
plus qu’à l’imprimer
pour aller bénéficier
de l’offre. Le paiement
se fait essentiellement
par carte bancaire et
parfois sur place. Ce
nouveau mode d’achat
offre une rapidité et
un choix séduisant
pour les consommateurs en quête de
bonnes affaires. Alliant
réseaux sociaux et e-
commerce, les sites de
deal permettent aussi
l’échange entre internautes sur les points
forts et faibles des
deals et leur qualité.
Marocdeal, Hmizate,
Mydeal, Undeal, Superdeal, Groupon…,
une pléiade de sites ont
vu le jour dans un laps
de temps. Les offres
peuvent
concerner
des séances d’esthé-
tique, vêtements, billets d’avions, soirées,
restauration et séjours
touristiques. Les trois
dernières sont les plus
servies par les hôtels.
Des réductions
alléchantes
La période de fin d’année regorge de festivités, et la concurrence
devient rude entre les
hôtels. C’est ainsi que
quelques uns adoptent
l’équation : réduire le
prix pour augmenter
le nombre des clients,
et donc négocient avec
lesdits sites des rabais
s’ils leur ramènent une
clientèle de masse. A
titre d’exemple, un
hôtel haut de gamme
d’Agadir avait offert
l’année dernière via
le site Marocdeal une
offre spéciale réveillon
de trois nuitées pour
un prix 4490 dhs au
lieu de 7500 dhs. Le
programme
incluait
également un cocktail suivi d’un dîner
de gala avec spectacle.
Luxe et volupté est la
devise d’une autre enseigne gadirie pour ce
réveillon 2012. Via le princier est offert à
site Hmizate, un séjour deux pour une nuitée à
720 dhs au lieu de 1700
dhs, y compris le spectacle avec buffet international et prestations
folkloriques.
Idem
pour un luxueux établissement de la plage
qui propose via le site
Mydeal une formule
en All Inclusive composée d’une offre pour
Noël et une autre pour
le réveillon de la SaintSylvestre. Au menu,
fitness, hammam, dîner
de gala et animation
de fin d’année. Les
deals sont passés alors
du stade de tendance
vers un nouveau mode
de consommation, qui
repose sur
l’implication de l’enseigne
pour fidéliser le client.
Ce dernier, satisfait
des réductions et de la
qualité des prestations,
continuera à acheter les
prochains deals. Une
double profitabilité.
Les prix,
allant parfois jusqu’à
80% de
réduction,
sont négociés entre
sites et entreprises.
Le paiement se
fait essentiellement
par carte
bancaire et
parfois sur
place.
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Au féminin
SAEL
Le stylisme en tenues uniques
Samedi 29 décembre, toutes les lumières de l’Hôtel Atlantic Palace se tournent vers Sarah El
Qarquouri, styliste franco-marocaine installée à Agadir. En partenariat avec le créateur de
bijoux Paulin Bedou, la créatrice revient en sa deuxième année consécutive présenter des pièces
uniques aux couleurs multiples, le tout sous le signe de « Glamour & Tapis rouge ».
Amina Belkay
A
gée de 25
ans, Sarah El
Qarquouri est
une jeune créatrice
autodidacte. Après des
études en management des ressources
humaines à Sup de
Co Marrakech, elle se
découvre pour vocation le monde de la
mode. Shootings, défilés et enfin lancement
de ses propres créations signées Sael. Un
an après Interview.
Comment se sont
déroulés vos débuts
tings et défilés de mode par la suite. Mon premier
dans la mode ?
J’avance que je suis une
créatrice autodidacte, je
n’ai jamais étudié tout
ce qui relève du stylisme et de la mode. Ma
formation de base est le
management des ressources humaines, dont
j’ai obtenu un master.
Or, je réalisais des shoo-
en tant que mannequin
et avais cette forte passion pour le domaine.
Egalement lassée de voir
autour de moi le même
style vestimentaire sur
chaque femme! De là j’ai
commencé à créer des tenues, l’idée de lancer ma
propre collection s’est
réellement concrétisée
défilé s’est tenu à Agadir
le 28 décembre 2011.
ment des tenues marocaines mais également
d’autres cultures telle
que la culture romaine
d’époque et des habits
traditionnels asiatiques.
Ce qui marque le plus
mon style ce sont les créations uniques, il n’existe
qu’une seule pièce pour
chaque modèle. C’est
dire que celle qui porte
une de ces tenues ne retrouvera jamais la même
chez une autre femme,
une exclusivité ! Je me
passionne aussi à percevoir que chaque tenue
innovée met en valeur
les atouts de la femme,
mince soit-elle ou ronde.
Et pour que celle-ci se
sente à l’aise dedans,
j’opte généralement pour
des tenues assez amples.
Parlez nous du défilé « Glamour &
Tapis rouge »?
Comment décrivez- C’est le deuxième du
vous votre style?
genre que j’organise,
Je dirai que c’est un
style
maroco-contemporain qui revisite les
tenues marocaines les
plus répandues, je les
modernise et accessoirise
avec des bijoux. Comme
exemple des gandouras
dos-nu ou des sarouels
ouverts, cela englobe
également les djellabas,
caftans et capuches. Je
ne m’inspire pas unique-
c’est un
style maroco-contemporain qui
revisite les
tenues marocaines les
plus répandues, je les
modernise
et accessoirise avec des
bijoux
le thème est le glamour
avec une ambiance de
festival et tapis rouge.
Je serai accompagnée
de Paulin Bedou, créateur de bijoux parisien
partagé entre Marrakech
et Paris et a accessoirisé mes tenues, notamment les bijoux de tête
et de dos. L’an dernier
je me suis focalisée sur
les robes, courtes et longues, cette année le style
sera plus classique, des
ensembles à base de matériaux différents et aux
couleurs multiples. L’entrée pour le défilé est gratuite, il suffit de réserver
sa place, de cette manière
l’occasion est donnée à
tout le monde d’assister
à un défilé mais surtout
à contempler toutes les
nouveautés en la matière.
A ajouter que deux jours
avant ce défilé, un autre
s’est tenu à Marrakech,
j’y ai présenté d’autres
tenues avec cette même
touche traditionnelle, le
tout dans un cadre d’ambiance orientale.
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
11
Sur les cimaises de la galerie Nadar
Femmes plasticiennes
d’Aourir à l’honneur
U
n collectif de femmes récemment alphabétisées, issues d’un douar montagneux
jouxtant la commune d’Aourir ont pris
l’initiative d’exposer leurs œuvres picturales dans
le cadre du programme « Talents de femmes »,
piloté depuis octobre 2OO9 par l’association Kane
Ya Makane dont le crédo est-comme le précise la
fondatrice et animatrice de cette instance, Mounia
Benchekroune, est de « faire de l’art un vecteur de
renforcement socio-économique d’un groupe de
femmes ».
Intitulée « Rêves de femmes », cette exposition
aura lieu du 16 au 26 courant, sur les cimaises de
la prestigieuse galerie Nadar à Casablanca .Elle
constitue un prolongement d’une édition inaugurale intervenue 18 mois auparavant au sein de la
même galerie sous le thème « il était une fois…
Talait ».A l’époque, 14 femmes du douar Alma,
fédérés au sein d’un coopérative dénommée Talait,
avaient présenté leurs œuvres picturales. Cet événement dont le vernissage avait connu un succès
d’affluence-et auquel six de ces artistes concernées ont participé-a permis au public de découvrir
les créations et le talent collectif authentique dont
recèle le Maroc profond.
A présent, Kane Ya Makane réédite cette expérience en association avec la galerie Nadar pour
mettre en valeur les œuvres récentes de ces artistes
à l’occasion de l’exposition « Rêves de femmes
».Peut-on parler à leur endroit d’œuvres naïves ?
Toujours-est-il qu’elles sont marquées par un style
résolument singulier, et reflètent le chemin parcouru, sous l’influence de différents artistes, dont
récemment, Mohamed Rachdi et Imad Mansour.
Un style sublimé par le sens atypique de la beauté,
issu d’un environnement difficile et d’un imaginaire brut et infini-souligne Mme Benchekroun.
L’exposition « Rêves de femmes » est la concrétisation des aspirations de ces femmes et de leurs
talents uniques.
L’association Kane Ya Makane œuvre en faveur
des enfants, des jeunes et des femmes vivant
dans des conditions de précarité. Outre le projet
« Talents de femmes », cette instance associative
déploie le projet Tanouir au profit de 2000 élèves
d’écoles primaires de la province d’Agadir Idaoutanane .L’objectif de ce projet est de lutter contre
l’abandon scolaire, à travers la mise en place d’activités artistiques destinées à développer l’éveil et
la créativité des enfants les plus vulnérables, tout
en les imprégnant des valeurs universelles
Société
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N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
Agadir sans sacs en plastiques
Amina Belkay
a campagne
de sensibilisation «Maroc
sans sacs en plastiques» a mis le cap
les 23 et 24 décembre
à Agadir. L’évènement s’est tenu au
sein de l’Institution Ibn Batouta au
quartier Amsernate,
l’Institution Fatima
El Fihria au quartier
industriel et Souk
El Had. Organisée
par
l’association
«Mawarid», l’action
vise à sensibiliser le
grand public au danger que représentent
les sacs en plastique
non biodégradables
pour
l’environnement. Mais aussi
promouvoir, auprès
des
commerçants
et consommateurs,
des solutions alternatives durables et
solidaires. C’est dans
L
ce sens que Yassine
Zegzouti, président
de l’association a
souligné lors d’une
conférence de presse
tenue à l’occasion
que l’opération est
en conformité avec
les nouvelles lois
visant à bannir définitivement les sacs
en plastique, dont le
nouveau projet de loi
cadre portant sur une
charte de l’environnement et du développement durable,
ayant pour objectif
de renforcer le rôle
effectif et participatif
de la société civile.
Après le succès de
la campagne «Marrakech sans sacs en
plastique» réalisée
en 2010, Mawarid décide d’élargir
son champ d’action
en mettant en place
un plan de sensibilisation à l’échelle
nationale, et ce en
partenariat avec la
Société
Générale
Maroc. Cela inclut
une campagne TV
sur les chaînes nationales, avec un film
de sensibilisation au
concept inédit, une
tournée d’information dans les écoles
des principales villes
du Royaume, mais
également une tournée de sensibilisation et de distribution
de sacs écologiques
dans les marchés
municipaux et souks.
Aussi, les marchands
ont bénéficié d’ateliers de formation
notamment à Marrakech, Agadir et
Casablanca. Créée
en octobre 2009,
Mawarid ambitionne
d’œuvrer pour de
grandes causes liées
à l’environnement et
à l’énergie, d’ancrer
les valeurs environnementales
dans
l’esprit de la population
marocaine,
toutes couches sociales confondues, et
de créer un mouvement écologique marocain en phase avec
l’actualité mondiale.
12
Aide médicale aux artistes
L
’Association TALILTE, d’aide médicale
aux artistes marocains démunis, organise
à l’occasion du nouvel an amazigh 2963
une grande soirée artistique de solidarité avec les
artistes, le 12 janvier 2013 sous le thème «Généralisation de l’adhésion à la mutuelle pour les artistes marocains», à la Salle des fêtes Diafat Afrah
Souss.
Nombreux artistes célébreront cette soirée dont :
Le groupe Inouraz et ses guest Ali Faiq et Rachida
Talal, Rayssa Fatima Tachtoukt, Rayss Arrab Atigui, Cherifa, Aouad Tamanar, le groupe Tarragt
ainsi que deux humoristes Bouchaib Abaamrane et
Hassan Allioui.
Les recettes de cette soirée sous le signe de la solidarité sont destinées à la prise en charge des adhésions à la mutuelle des artistes concernés.
Créée le 15 mars 2008, l’Association Talilte apporte une aide médicale aux artistes qui sont dans
le besoin pour leur permettre de faire face à la maladie : l’objectif étant l’accès de ces derniers aux
soins médicaux à travers une bonne couverture
médicale.
Le café
Pour d’aucuns, un pseudo-foyer
S
’asseoir aux terrasses
des cafés exige pour
les femmes que le lieu
soit bien branché, une charmante compagnie masculine
ou encore une convivialité
familiale et amicale. Côté
hommes, aucune condition
n’est de mise, il suffit que
l’horaire du travail prenne
fin pour qu’ils se ruent vers
l’endroit, quelques dirhams
dans la poche et parfois un
paquet de cigarettes à la
main. Qu’ils soient fonctionnaires, patrons, ouvriers,
inactifs et surtout retraités,
le passage au café représente
une étape intermédiaire
entre deux mondes, la maison et l’extérieur. Pour certains, cela dépasse de loin
cette description pour se
transformer en une activité
de base, ou encore devenir
un pseudo-foyer. Un lieu
privilégié pour tuer le temps
quotidiennement, détrônant
ainsi les agréables moments
familiaux passés dans le
cadre domestique.
Bien plus qu’une consommation
Non seulement pour siroter
une tasse de café, réchauffée
à maintes reprises par le serveur à la demande du client
en ce temps d’hiver, le café
est l’endroit de la détente,
la rencontre, voire même
l’analyse de certaines polémiques. Dans cet ensemble
d’activités, la consommation de boissons, en principe
obligatoire, apparaît comme
un prétexte. Les accoutumés
des cafés s’adonnent au jeu
des mots fléchés, sodoku,
dés et cartes. Et de poursuivre le jeu des yeux scrutant toute silhouette qui défile dans les parages tels les
regards des fans du tennis.
Les journaux à la disposition des consommateurs, le
poste de télévision souvent
allumé pour diffuser les informations et les matchs de
foot contribue encore plus à
ancrer cette habitude dans la
routine des hommes. L’heure
du café marque habituellement le départ pour le travail, matin et après-midi,
celle de l’apéritif de midi ou
du soir en célèbre le retour.
Aux heures matinales, entre
six et huit heures, ce sont des
hommes en partance pour le
travail qui se retrouvent. Un
ton des conversations bas,
une atmosphère paisible et
un service simplifié. L’heure
de l’apéritif du soir offre
une toute autre ambiance.
Les voix souvent fortes des
discussions passionnées dominent, les sons d’une station de radio ou de la télévision s’y ajoutent.
Les retraités, des clients fidèles
Ce sont les cafés situés dans
les quartiers populaires de
la ville qui sont les plus
connus et fréquentés par
les retraités. Une catégorie
d’hommes qui considère ces
endroits les seuls lieux où
ils peuvent briser la routine
quotidienne. Ils passent la
majorité de leur temps attablés aux terrasses, narrant
les souvenirs nostalgiques
qui remontent au temps de
la jeunesse ou élaborant
quelques projets rentables.
Non seulement pour gagner
plus d’argent mais le but
est surtout de rester en activité, l’idée la plus répandue
est de devenir taximan. Si
la clientèle évolue remarquablement en quantité, il
n’en est pas moins pour les
cafés qui poussent comme
des champignons que ce soit
au niveau de la zone touristique ou des quartiers péricentraux de la ville. L’offre
évolue également, bien plus
qu’un jus ou un café, le lieu
propose de la nourriture
virant vers la restauration,
mais une connexion Wifi.
Tout un menu complet pour
les beaux yeux des clients
fidèles.
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Attia, N°39 sur Route de Marrakech en Face
du Station Service Total, en face du Club
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Foot Du Souk 0528-22-65-84
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Avenue Cadi Ayad, Q.industriel (près de la
Maison Renault)
0528-22-16-94
CHIFA AGADIR
94 Av, Moulay Hassan 1er Autoroute
Dakhla, Cité Dakhla 0528-22-37-12
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
13
Art & Culture
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« Le film amazighe, questions et enjeux »
Un livre de Mohamed Bellouche
Adeptes de la cinéphilie amazighe et critiques de cinéma, seront bien inspirés de lire « Le
film amazighe, questions et enjeux », édité par l’association journaliste touche à tout et fin
connaisseur des problématiques de création symbolique dans la strate amazighe de notre pays,
et notamment s’agissant du versant du 7eme art. Cet opus vient à point nommé combler un vide
en matière d’exégèse et d’évaluation d’un cinéma émergeant et qui commence à faire valoir son
rayonnement tant sur le plan régional, national, voire international, tant le cumul et la diversification des expériences créatrices augurent d’une évolution qualitative évidente et d’une pérennisation inscrite dans la durée.
Mohamed Malki
A
u commencement, l’enjeu
de la culture
amazighe, dans l’atomisation de ses expressions symboliques était
–nous dit l’auteur dans
sa préface-de « réussir-en tant que socle
culturel,
qu’identité
nationale et qu’idiome
de
communication
signifiante, le passage
obligé de l’oralité hégémonique quoique féconde à l’étape scripturale et la production et
le transfert d’un savoir
et d’une pensée vivante ».Sitôt franchi ce
cap, les premiers opus
filmiques ont émergé
au milieu des années
80 du siècle dernier
d’une façon empirique,
sans mise en théorie
préalable, sans prise en
compte des invariants
rédhibitoires :l’un de
l’ordre académique,
l’imprégnation d’une
culture de l’image et
de la technique ;l’autre
matériel, la financiarisation ,apanage de
la création au cinéma
.C’est dire que les précurseurs ,drapés dans
leur dénuement, ont eu
pour crédo chevillé au
corps ,la passion et la
rage de créer, caméra
au point des instantanés sans doute teintés
de naïveté et d’amateurisme. L’approximation esthétique du
départ cédera le pas,
bon an mal an, à une
quête farouche d’identité et d’insertion dans
le circuit commercial.
En dépit de quelques
réussites, la prolifération des essais, la compétitivité de mauvais
aloi des productions,
l’enjeu de la qualité
optimale reste en permanence différé, voire
confisqué.
D’autant
que le segment thématique, la narration
énonciative
restent
encore, ici et là, les parents pauvres d’un projet cinématographique
en gestation. Des expériences non dénuées
d’intérêt sortent du
lot. Elles sont l’objet
d’une analyse critique
pointue. Tel est notamment le cas de « Tariq
Akhi », du réalisateur
Abdallah El Abdaoui
qui marie à la perfection histoire et fiction,
« Zraifa », hymne à la
femme, ballotée entre
le langage onirique, le
prosaïque et le mythe,
« Akal », film télévisuel de Ahmed Amal, «
Tabrat », comédie noire
et dramatique à succès.
Le documentaire n’est
pas en reste. « L’écho
du silence » de Rabiy
El Jaouhari a ouvert
le bal d’une esthétisation du réel amazigh.
Bref, le cinéma dans
le Souss est en quête
d’identité. Mohamed
Bellouche le définit
comme un cinéma de
toutes les espérances.
Tiznit fête la nouvelle année Amazighe
A
l’occasion du nouvel an
Amazigh 2963, « nid yanayir », l’association « Tairin oakal » organise une manifestation culturelle, artistique et sociale
à Tiznit le samedi 12 janvier 2013.
Le programme de cette manifestation comprend une table ronde
sur la thématique « le nouvel an
Amazigh, mémoire et hommes »
au cours de laquelle des lectures en
poésie seront présentées à la maison de la Culture à Tiznit à partir
de 15 :30. A cette table participeront nombreux chercheurs et intéressés par le patrimoine culturel et
l’approche historique pour mieux
élaborer les différentes coutumes
et traditions liées à cet événement.
Le soir même et dans la salle « Riad
Asslaf » à Tiznit, une soirée musicale débutera à partir de 8h, célébrant cette occasion. Le fameux
plat traditionnel « Tagoula » sera
servi pour revivre des us enracinés dans l’histoire et les faire aussi
connaître aux jeunes générations.
Différents groupes, venus du Rif,
de l’Atlas et du Souss, animeront
cette soirée.
Des hommages seront rendus aux
différents intervenants sélectés en
fonction de leurs travaux durant
l’année dans divers thèmes à savoir
la recherche journalistique, littéraire ou sportive relative à la culture
Amazigh dans son ensemble. Un
hommage particulier sera rendu au
professeur Ahmed Aassid comme
étant une personnalité élue de
l’année 2965 à côté d’une subvention symbolique qui sera dédiée à
la communauté des élèves orphelins dans la province de Tiznit qui
poursuivent leurs études dans les
différentes institutions scolaire de
la province pour les encourager à
continuer dans ce sens.
La ville de Tiznit connaîtra par
ailleurs dans différents espaces
publics des festivités et des jeux de
feux d’artifices, comme symbole
de la célébration de la nouvelle
année Amazigh.
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
14
Un film marocain sur
El haj Blaid
L
ors de sa visite à Tiznit, pendant le festival international du cinéma organisé en Novembre dernier,
l’acteur égyptien Ahmed Maher a été impressionné par la ville, la culture, les gens et par le grand musicien
amazigh Lhaj Blaid. Surtout après avoir entendu l’histoire
de la rencontre du maître de l’amarg avec le maître de
la chanson arabe, Mohamed Abdelouhab en l’occurrence
: On raconte d’ailleurs que Mohamed Abdelouahab était
admiratif devant Raïss Belaïd et que celui-ci lui a lancé
un défi, celui d’écrire et de composer une chanson sur
le champ car Belaïd était connu pour cela, Il n’écrivait
presque jamais ses poèmes, il les improvisait. En présence
du réalisateur palestinien Soud Mhana, président du jury
pendant le festival, l’artiste Ahmed Maher a eu l’idée de
jouer le rôle du musicien marocain amazigh Lhaj Belaid
dans un film marocain, réalisé par le palestinien Soud
Mhana, qui racontera la vie de ce grand musicien.
Le président du festival de cinéma de Tiznit, Jamal Agoussal nous a précisé qu’il s’agit seulement d’une idée et que
aucune action n’a été menée encore pour la réaliser. Il a
également souligné que le ribabe « instrument de music
amazigh » offert à l’artiste Ahmed Maher lors du festival
est son ribabe personnel et non celui de Lhaj Blaid comme
l’ont diffusé certains sites électroniques.
A souligner que Lhaj Blaid était chanteur, poète, génie
de l’improvisation, musicien et troubadour, il a marqué
l’histoire de la création de l’amazighe au Maroc. Avec son
prestige de poète, il a formé un grand nombre de chanteurs,
il est inégalable. Unique et inimitable. Ses compositions,
quant à elles, sont écoutées de génération en génération.
Lhaj Blaid est né à Anu n Àdu aux environs de Tiznit à vers
1873 dans une famille pauvre. Orphelin dès son bas âge,
il est obligé de quitter l’école coranique et de s’adonner
à toutes sortes de travaux : berger, direction d’un groupe
d’acrobates à Tazeroualt , etc. À Tazeroualt, il a émancipé
son amour pour la poésie et la musique et a commencé à
apprendre les premières règles de cet art dans une troupe
de chanteurs troubadours avant de créer sa propre troupe
à laquelle ont adhéré Mohamed Boudraà, Ali Es Saouiri
et M’barek Belahcen. La constitution de cette troupe lui
a permis d’entretenir de larges relations avec les notables
des tribus et représentants makhzéniens. Sa mort est survenue après 1945.
Il a chanté les femmes, l’amour, les guerres entre les tribus et des poèmes nationalistes. Il a initié d’autres grands
rwayess dont Sassbo, Boubaker Anachad, Boubaker Zaâri,
qui tous ont été ses disciples et ont à leur tour marqué la
chanson soussie.
Meryam Lasri
Art & Culture
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N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
15
Fatima Tachtoukte, voix idyllique du Souss
ée en1986 dans
le douar Tadart
Nait Amira dans
la province Chtouka Ait
Baha, Fatima Tchtoukte
a commencé sa carrière
artistique en participant à la compétition
de découverte des voix
organisée par la chaîne
Radio Plus en 2007.
Pendant cette compétition, elle a eu le premier
prix entre 300 participants. A l’aide de Mohamed Elkhattaby, son
manager actuellement,
et du groupe Imghranes,
elle a pu enregistrer ses
premières chansons. Ensuite elle créé sa propre
société de production
en s’associant avec son
manager Mohamed Elk-
N
htabi en 2011.
Notre artiste a pu avoir
une présence forte dans
le domaine artistique
amazighe
marocaine
à travers ses diverses
créations, elle a gagné
la confiance et l’amour
du public marocain en
général et amazigh en
particulier en moins de
trois ans.
Ella a participé à
plusieurs
festivals,
concerts, rencontres à
la radio et soirées diffusées à la télévision.
Elle a eu plusieurs prix
parmi lesquels le Prix
national de la culture
amazighe.
Elle a enregistré son
premier
album
«
Amargh Idern » en
2008. Cet album a mis
en valeur les chansons
éternelles amazighes.
En 2010, elle a lancé
son deuxième album
« Tamazirt Aymi » qui
lui a permis d’obtenir
le Prix national de la
culture amazigh. Pendant la même année,
elle a sorti un troisième
« Iselmed Fla Zin ». Son
quatrième sorti en 2011
est titré « Ayouz Ayawal
». En 2012, elle a lancé
son dernier « Ah Ayan
Tmyart ».
Fatima Tachtoukte a
tourné cinq vidéos clips
dans lesquelles elle a
mis en valeur la culture,
la tradition amazighe et
les paysages naturels de
la région. Elle vise l’in-
ternational et souhaite
contribuer au développement de la chanson
amazighe « Il faut garder les caractéristiques de la chanson amazighe en
les communiquant
d’une façon moderne, avec le travail
et la performance, on
peut y arriver » explique
notre jeune artiste
Les paroles de ses chansons sont rédigées par
le poète Mohamed
Khttaby et et
d’autres poètes
amazighs
c o m m e
Ahmade
Abaamran et Hossine
Fatmi.
L a
dis-
tribution des albums
souffre du problème de
piratage, pour celà les
sociétés de production
ont créé une association
professionnelle
pour
lutter contre le piratage.
Egalement la distribution est limitée dans des
régions, il y a des villes
ou les albums ne sont
pas distribués
A l’occasion du nouvel an amazigh,
notre chanteuse
participera
à
une soirée le
12 janvier,
organisée par
l’association
Talilt
pour
l’aide médicale des artistes.
Meryam Lasri
Un opus érudit de Mohamed Afquir et Ahmed El Mounadi
Bibliographie de la création littéraire amazighe au Maroc
(1968-2010)
Deux auteurs amazighs, Mohamed Afquir et Ahmed El Mounadi viennent de faire paraitre un ouvrage écrit à quatre mains,
intitulé « Bibliographie de la création littéraire amazighe au Maroc (1968-2010) » publié sous les auspices de l’IRCAM. De
format standard, égrenant 120 pages, cet opuscule, s’annonce néanmoins comme une œuvre d’érudition dans la mesure où il
constitue, à n’en point douter, le premier inventaire descriptif couvrant presque un demi-siècle de littérature amazighe produite
et publiée dans notre pays.
Mohamed Malki
L
e livre se décline
en une introduction analytique
sur le thème générique
de la littérature amazighe ,ensuite en une
bibliographie
aussi
étoffée que possible des
recueils de poésie, de
nouvelles, puis des romans et des œuvres de
théâtre, et s’achève sur
des considérations critiques générales sur les
spécificités scripturales
et thématiques ,tant sur
le plan de la diachronie
que de la synchronie, de
ce corpus éditorial.
Sont présentés et, à
l’occasion, soumis au
crible de la critique,
quelques 215 œuvres nouvelles, 13 romans
de création esthétiques et 8 corpus dramaturdont 129 recueils de giques. Certains des
poésie, 65 recueils de
le lecteur, c’est
la profusion des
parutions
au
cours de la première
décennie du XXIème
siècle, puisque le
nombre de livres
édités
atteint
le cap de 164,
contre 51 durant
la dernière moitié
du siècle précédent. Pour rappel,
le premier recueil
de poésie est paru
en 1968 sous
l’intitulé « Amanar ».Il est du à la
plume d’Ahmed
El Asri Amzal
; tandis que le
premier roman,
« Amarayn », de
Lahcen
Id Belopus sont inclus dans cations relèvent du rekassem,
il
est
sorti en
le genre de l’écriture gistre de la traduction.
pour enfants.13 publi- Ce qui frappe d’emblée librairie en 1988.Ce
n’est qu’en 2001 que la
première pièce théâtrale
« Oussane Smmidnine
» de Safi Moumen Ali et
le premier roman intitulé « Tssiri f Tmane Tassaraboute » de Mohmed
Bouzkou,ont vu le jour.
Sur le plan de la graphie,
les auteurs amazighs,
ont été partagés entre
les caractères arabes,
latins et le tifinagh.
Ce livre se veut une
contribution à la confection d’un thésaurus bibliographique en plein
mutation tant sur le plan
de la quantité que de la
qualité scripturale. A
l’évidence, il comble un
vide. Il offre une opportunité aux chercheurs et
aux critiques, d’esquisser une approche globale du paysage littéraire amazighe dans ses
deux versants, poétique
et dramaturgique.
www.ladpechedusud.com
Entretien
N° 71 du 11 au 17 janvier 2013
16
Violence à l’université
une spirale, mais pas une fatalité
L’opinion publique est unanime à admettre que le climat au sein de l’université marocaine est délétère .La vague de violence
s’accroit de façon alarmante dans les campus, notamment dans l’enceinte de l’UIZ. Les échauffourées entre factions antagonistes relèvent du vécu quotidien. La peur panique est omniprésente au sein de la communauté estudiantine et enseignante.
Quelles explications à ce phénomène préjudiciable ? Quelles alternatives pour en accélérer l’éradication ? Questions posées au
Dr Outarahout Rachid, professeur-chercheur au sein du département de sociologie.
Propos recueillis par
Mohamed Malki
V
ous avez crée
une
cellule
de recherche
au sein du département de sociologie à
la faculté des lettres
qui se penche sur
l’analyse du phénomène de la violence
qui prend visiblement de l’ampleur
dans l’enceinte de
l’université. Comment vous est venue
l’idée de ce projet
? Quelles sont les
modalités de cette
recherche-action ?
De prime abord, il s’agit
moins d’une initiative
d’essence institutionnelle
ou officielle, mais plutôt
d’une initiative personnelle à laquelle ont été
associés nombre de mes
étudiants qui suivent le
module de la méthodologie de la recherche universitaire. Je l’ai donc
proposée à mes étudiants
et à ma hiérarchie, en
premier lieu le Pr .Omar
Halli, présidant de l’UIZ
dont tout le monde reconnaît la probité intellectuelle et l’audace de ses
positions publiques
et citoyennes,
ainsi que
le
Pr.
A h m e d
Saber,
doyen
de
la
faculté
d e s
lettres dont le sens de
l’éthique et le dévouement à la cause de l’université sont connus de
tous, sans omettre son
attachement à la libre expression des sensibilités
politiques et syndicales
plurielles représentées au
sein de cette instance des
études supérieures, pour
réaliser une approche
scientifique du phénomène.
Quels
postulats
théoriques
liminaires ?
La problématique est
claire. Comment, l’université au Maroc, qualifiée jusqu’à peu de
temps d’ espace ouvert
et producteur de valeurs
de pluralité, vivier idéal
d’une culture de la différence, s’est transformée
en un huis- clos qui favorise des facteurs d’exclusion, entérine des faits
discriminatoires, voire à
la ségrégation et à l’obscurantisme .Un espace
qui
rend victo-
rieux des appels idéologiques et culturels fondés
sur tout, sauf sur la notion
du droit à la différence en
matière de pensée et à la
liberté d’expression. Ce
phénomène ne peut être
analysé uniquement sous
le prisme des planifications pédagogiques générales, ni sur les seules
définitions des fonctions
universitaires inhérentes
aux missions d’encadrement, d’enseignement /
apprentissage et de formation, moins encore à
la recherche scientifique.
Comme il ne relève pas,
tant s’en faut, des politiques publiques relatives
aux institutions universitaires d’accès libre, et qui
sont traduites sous forme
de dispositions juridiques
légales idoines. De même
qu’elle repose sur des initiatives volontaristes qui
tentent de manière pragmatique à résorber cette
crise récurrente et qui
semble programmée, orchestrée. L’approche analytique de ces dysfonctionnements implique la
convocation d’un regard
scientifique sur les référentiels idéologiques, les
pratiques hégémoniques
à l’œuvre dans la prise
de parole politique, les
stratégies de monopole
et de manipulation des
consciences, les outils de
coercition maté-
rielle et symbolique qui
régissent la confection de
tout produit pédagogique.
Comment
certaines
universités
du Maroc, et non
des moindres, se
sont muées en lieux
de pugilat constant,
de confrontations
sanglantes, où l’on
s’arme de cocktails
Molotov, de gaz
lacrymogènes,
et
autres technologies
de violence urbaine
?
Comment nos universités
se sont transformées en
espaces de violence extrémiste, de contestation
aveugle, et d’anéantissement des invariants de la
vie en commun ? Comment l’université, espace
public par excellence, a
muté en un théâtre ouvert inédit de criminalité
et de guéguerres entres
petites factions rivales ?
Comment expliquer les
luttes sanglantes perpétrées entre des noyaux
culturels, des identités
linguistiques et symboliques différentes, ce qui
a entraîné une perte progressive et organisée des
repères consensuels et
normés, de l’usage libre
et spontané de ce qui, en
principe, constitue, de
par la logique du politique, de la loi, de la morale religieuse et civile,
un espace public, libre
de toute entrave, dédié à
l’échange souple ,au partage, de l’acquis matériel
et culturel symbiotique
et synergique ? Comment l’espace universitaire est –t-il devenu de
cette façon dramatique
un spectacle visuel qui
reproduit tous les soubresauts d’une pratique
disciplinée, politique,
sociale et culturelle et
éducative dans le Maroc
moderne ? Pourquoi cette
« occupation confiscatoire » discriminatoire
de nos espaces universi-
taires publics ? Par quelle
logique, nos espaces
communs sont l’objet
d’une « privatisation »
d’un genre paradoxal
que les pouvoirs publics,
l’appareil sécuritaire n y
a point accès, alors que
formellement, ces mêmes
espaces relèvent du domaine patrimonial de
l’Etat ? Et, qu’a contrario,
sont pris d’assaut par des
activistes
estudiantins,
sous prétexte de protestation revendicative, de
grèves, de boycott des
cours, de sittings sous les
tentes, et autres formes de
L’approche
analytique de
ces dysfonctionnements
implique la
convocation
d’un regard
scientifique sur
les référentiels
idéologiques,
les pratiques
hégémoniques
à l’œuvre dans
la prise de parole politique,
les stratégies de
monopole et de
manipulation
des consciences
contestation estudiantine
? Celles-ci se confondant
aux autres manifestations de grogne sociale,
syndicale initiées par des
franges de la population
hostiles aux contraintes
imposées par la loi du
marché capitaliste ,et a
des politiques publiques
ou sectorielles rédhibitoires (grévistes, jeunes
acculés au chômage chronique, marchands ambu-
lants, ouvriers saisonniers, citoyens victimes
d’aménagements immobiliers ou économique,
jugés non équitables ) et
qui découvre dans l’occupation de l’espace public
un moyen idéal pour
exprimer ses doléances.
Ce qui transforme nos
villes, dans leur majorité,
en des scènes de spectacle politique, rééditant
le concept générique de
« Ville spectacle », à
l’image de la cité qui se
construit pour servir de
scénographie à visualiser
impérativement car, reflétant les signes du pouvoir,
et transformant l’espace
public en un théâtre où
se meuvent les symboles
emblématiques de la société et du politique.
Quelle
explication
objective de ce phénomène, selon vous ?
Il est ardu d’énoncer des
conjectures, tant le phénomène frappe par sa
complexité interne. De
nombreuses études et recherches sont nécessaires
pour pouvoir esquisser
un modèle d’interprétation. Il importe de souligner, cependant, à tout
le moins sur le plan du
principe, que la sociologie de la violence au
sin d l’université, laisse
entrevoir des spécificités
intrinsèques qui la distingue des autres formes
de violence extra muros.
C’est une violence collective qui mobilise des
masses de groupuscules.
Une violence d’essence
idéologique qui recèle
les germes d’une vision
globale qui se greffe sur
un ancrage idéologique
et politique déterminé.
C’est aussi une violence
« segmentaire » qui déchiquette l’unité virtuelle
de l’identité universitaire,
et se positionne dans une
optique de division horizontale et verticale des
appartenances
tribales
et géographiques, sans
oublier les clivages politiques et partisans.