Le Chalumeau

Transcription

Le Chalumeau
La 7
ème
l’ECHOtidien du festival Chahuts
MERCREDI 10 juin 2015
1/2
rumeur (la vie secrète du festival)
Le Chalumeau
par The Hunter
éPISODE 1 : ET POUR UN CASANIS DE PLUS
Ainsi, malgré les rumeurs persistantes, la 24ème édition du festival Chahuts aura bien lieu. On avait
pourtant crû comprendre que la place allait être transformée en gigantesque stalag après l’installation place Maucaillou d’un camp de travail forcé pour enfants dont les grilles presque patibulaires
projetaient sur le sol l’ombre inquiétante des lendemains qui ne chantent pas. En parlant de chants,
on a entendu les répétitions de la chorale de Chahuts. Bon courage à tous. Demain s’ouvre donc
le festival Chahuts, avec une inauguration prévue sur la place à 18h34 précise, alors que d’après le
bulletin météo de Radio France (plutôt alarmiste après la répétition de la chorale, du coup), aucune
invasion d’intermittents n’est prévue avant jeudi, 15h37, ce qui nous laisse quand même un peu
de temps pour nous amuser et nous poser des vraies questions. Les pleureuses se mettent-elles
vraiment toutes nues à la fin de leur performance post-inaugurale, et si c’est le cas, pourquoi ? Que
contient donc l’étrange enveloppe reçue par un de nos collaborateurs de la part d’une bénévole
dont nous tairons le nom pour ne pas faire de tort à Marine, et portant simplement la mention
«Donne moi ta langue» ? Pourquoi diable, parmi le budget course du festival Chahuts de cette année
(et des années précédentes), la seule ligne budgétaire attribuée à sa directrice bien-aimée laisset-elle seulement apparaître la mention obscure de «Casanis» ? Et pourquoi, lorsqu’une innocente
stagiaire (dont nous tairons le nom pour ne pas faire de tort à Maryse) se rend au supermarché du
coin avec la ferme intention de remplir sa mission, lui répond-on de manière on ne peut plus brutale
que le Casanis n’est définitivement pas une épice bio et qu’elle s’est trompée de rayon ? Et si le jaune
est la couleur de l’année pour Chahuts, quelle influence cela pourra-t-il avoir sur la prochaine liste de
courses de la reine mère ? Autant de points auxquels nous répondrons certainement (ou pas) dans
notre édition de demain. Bisous.
La gazette qui rend la monnaie sans se tromper
Et mon pain dans ta gueule ?
par Jonathan Hénault
Où chahuter...
Mercredi 10 juin 2015_
07h00
10h00
10h00 > 20h00
10h00 > 21h00
10h00 > 21h00
11h00 > 15h30
11h00 > 20h00
18h30
18h30
18h30
21h00
22h30
ASSISES SILENCIEUSES
Anne Roy de Pianelli
UNE FORêt d’écoutants
Laure Terrier
PROMENADES SONORES
Marc Pichelin
LA GRANDE EXPOSITION
Hanna Daugreilh
UNE PLACE à prendre Production collective
BALADES INSOLITESGreetchahuteurs
Sophro-épluchage de trottoir
La Grosse Situation
INauguration
Tout le monde !
les pleureuses Cécile Maurice
arriver là et en faire quelque chose Monts & Merveilles
pourquoi les poules...
Jérôme Rouger
le monde est foutu, vraiment ?
L’établi
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# infos, insultes, bisous CHALUMEAU _ [email protected]
Le Chalumeau : jonathan hénault
Coordination: cécile broqua - ne pas jeter sur la voie publique (même si elle le mérite des fois)
7ème Étage 1/2
Place Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Chapelle du CROUS
Place Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Place Saint-Michel
Place Saint-Michel
Place Saint-Michel
Place Saint-Michel
Sous la flèche
© Cécile Gras
Dans les oreilles du rédac-chef :
"C’est con, Hubert joue
en même temps que
nous. Bon, ben on lui
enverra une VHS, hein !"
John & John (mais lequel?)
Vous allez pas le croire, mais l’autre jour, j’ai croisé chez
le boulanger de la place un mec du quartier que je connais
relativement bien vu qu’on partage la même enveloppe
corporelle, et qui pourrait être un gars très sympa s’il ne
la ramenait pas tout le temps alors qu’on ne lui demande
rien. Et bien justement, tout le monde attendait sagement
sa chocolatine depuis une plombe quand le gars s’est
penché à mon oreille qui est aussi la sienne, ce qui fait
qu’il a failli se péter la gueule, et m’a suggéré sur un ton
relativement fielleux qu’en réalité, il faudrait instaurer le
principe de deux files d’attente dans notre boulangerie.
Une pour les résidents du quartier comme lui et moi, et
l’autre, plus lente et mal éclairée, pour tous les bobos qui
nous envahissent chaque dimanche et viennent se fournir
en bon pain dans «notre» boulangerie, à croire qu’il y a
une pénurie de baguettes dans le reste de la ville. J’étais
sur le point de lui répondre assez sèchement que tout de
même, c’était une position assez sectaire avec laquelle
je n’étais pas tout à fait sûr d’être d’accord, quand la jolie blondinette qui nous précédait a avancé son tailleur
bien trop chic en direction du comptoir et s’est adressé
à «ma» boulangère d’un ton un peu trop pincé à mon
goût, s’enquérant du prix des différentes viennoiseries
avant de commander sèchement... Un pain au chocolat.
Un pain au chocolat ? Vous voulez dire, une baguette et
une plaque de Milka à côté, c’est bien ça ? Du coup, j’ai
fini par abonder dans le sens de mon copain, et j’ai même
renchéri en proposant, en plus de son système de doublefile, l’instauration d’une taxe supplémentaire pour tous
les gens qui commandent un pain au chocolat dans un
sac plastique. Tant qu’on y était, on s’est aussi dit qu’il
faudrait mettre des barrières tout autour de la place, avec
des checkpoints pour contrôler l’identité des gens. Ce
coup-ci, c’est lui qui a tiqué, et il m’a fait assez sournoisement remarquer que même si je traînais mes savates
dans le coin depuis un bail maintenant, je n’étais pas
non plus né sur la place. Pour le coup, ça m’a stoppé net.
C’est que des fois, ce mec avec qui je vis, il oublie d’être
con deux secondes, et il dit des trucs sensés. Non, je ne
suis pas né ici. Oui, un jour, fameux d’ailleurs, j’ai été un
«nouveau» dans le quartier. Alors j’ai changé d’avis, j’ai
pris mon courage à deux mains et mon portefeuille dans
l’autre, et je lui ai payé, à la nana, son pain au chocolat.
direction de la publication: association Chahuts - tirage 500 exemplaires
L’interview au pif
par Jonathan Hénault
MEhDI HAZGUI
Travaux d’intérieur(s)
Sociologue embarqué sur le projet
Travaux : Vous êtes ici, Medhi Hazgui propose une
conférence qui décrypte plus ou moins en douceur
les changements de la place saint michel.
Qui es-tu, Mehdi ?
Je suis Mehdi, H.D.I, comme le moteur. Un sociologue
embarqué qui bosse régulièrement sur les notions de
laïcité, de citoyenneté et depuis peu, sur les projets
culturels. Je me définis plutôt comme un sociologue
de l’expérience, qui s’interroge sur la façon dont les
personnes vivent, même si ce n’est pas forcément de
façon très académique.
à chacun sa place
Enfin, Chahuts retrouve sa place ! Sa place qui
est la sienne, sa place qui est la nôtre, the place
to be, une place pas comme les autres. Mais
qu’en pensent les gens du quartier, en vrai ?
La perspective est assez cool ainsi, on voit mieux
l’ensemble, et peut-être que les serveurs de la
place se prennent moins les petits boudins.
à part le changement de population, l’espace
en lui-même n’a pas tellement changé, si ? On
le sent bien, quand même, la gentrification.
Peut-être qu’elle manque d’organique, elle est
un peu trop sèche... J’aurais bien aimé une
fontaine !
Elle est penchée, la place. On est passé du grun
au bris, enfin, du gris au brun.
Du coup, tu t’es retrouvé embarqué sur le projet
Travaux de Chahuts ?
Fin 2012, j’ai été contacté par Hélène et Caroline
pour travailler avec elles sur ce projet, d’abord en
simple observateur, puis petit à petit, de manière
plus engagée. Le but était de voir comment les gens
du quartier vivaient cette expérience, qu’est-ce qui
les impactaient par rapport aux changements dans
leur quartier, qui pouvait s’apparenter à une véritable
opération à coeur ouvert.
Elle s’est débordélisée, cette place, c’est bien dommage. Tout est lisse maintenant, trop bien posée.
Est-ce qu’on peut facilement résumer leurs réactions ?
C’est difficile de résumer l’intégralité du travail en une
phrase, mais on peut dire que c’est une expérience
qui a été vécue à trois degrés : un niveau poétique,
assez surprenant, parce que d’une certaine façon, les
habitants se sont sentis subitement le droit de réagir à
leur façon. Un degré politique bien sûr, qui se partage
en une sorte de frustration de se rendre compte que
toutes les décisions sont prises à un autre niveau, et
un aspect purement contestataire. Et enfin, un degré
relationnel, ce que tu appelles «affectif», qui est
plus en lien avec leurs émotions, leurs souvenirs. Car
même si leur témoignage de départ est individuel, il y
a eu ensuite un partage collectif de l’expérience vécue.
Ce qui est sympa, c’est de pouvoir faire du roller
depuis la place Maucaillou jusqu’au Bar Tabac...
Le plus dur, c’est de s’arrêter avant de finir dans
les bras de Jacky.
 Travaux d’Intérieurs
Jeudi 11 juin à 20h et samedi 13 juin à 15h30
à la Chapelle du CROUS
ça ne me fait rien du tout. Mais elle est censée
être finie, en vrai ?
Pourquoi ils l’ont refait, en fait ? C’est sans
doute un complot pour nettoyer le quartier,
hum ? Mais la place, c’est que le truc apparent,
y’a plein de choses moins réjouissantes en dessous
Franchement, sans parler de politique, elle est
quand même vachement fonctionnelle, et plus
agréable. ça n’occulte pas le reste, hein.
L’assise devant l’église, c’est n’importe quoi,
c’est vraiment un baltringue, cet architecte. Par
contre, le petit pavé anguleux, en cas de révolution, c’est parfait, très pratique à déterrer et
à lancer !
Alors, les piquets en bois autour des arbres,
c’est parfait, en fait, j’attend juste qu’un bébé
s’embroche dessus.
ILesnside
Chahuts
Extra-Balle
greetchahuteurs, joyeuse bande de trublions, Le Collectif Jambe se définit lui-même comme un
vous font découvrir le quartier comme vous ne
l’avez jamais vu à travers une petite dizaine de balades urbaines aux thématiques Alléchantes.
Travaux forcés
Après quelques mois de travaux, le quartier Saint
Michel renaît de ses cendres et semble plus praticable.
Mais ce trajet en poussette s’apparente pourtant
toujours autant à un parcours du combattant que
Nadège vous propose de vivre en l’accompagnant
dans ses tribulations quotidiennes. Venez passer
votre permis poussette (parce que le B, c’est bien trop
facile) en compagnie d’une spécialiste du parcours
tout-terrain. Pour ceux qui maîtrisent déjà ce niveau
de difficulté, il reste la promenade La tête dans les
nuages, qui vous propose de lever un peu les yeux
pour découvrir ce qui se passe au-dessus, un peu plus
haut. La spécialité d’Elise, la fille qui passe son temps
le nez en l’air...
Voyage dans le temps
Vous le savez sans doute, le quartier Saint Michel ne
date pas d’hier, et les traces du passé y sont toujours
présentes. Celles des pèlerins du chemin de SaintJacques de Compostelle, par exemple, aux trousses
desquels vous emmène Monique le temps d’une
balade où l’on prend le temps de se retrouver avec
soi-même. Pendant ce temps, mais quelques siècles
avant le nôtre, Eric et Nathanael vous convient
chacun leur tour à une balade dans le temps à travers
le quartier, avant de rejoindre l’impasse dérobée de la
fontaine Bouquière et ses multiples secrets cachés.
Un peu plus tard, on se retrouve dans l’entre-deuxguerres avec Martine, que ses origines familiales et
affectives ont fait revenir dans le quartier à sa retraite,
sur les traces des souvenirs d’enfance de son père. Enfant d’opposants au franquisme immigrés en France,
le président Ramon vous emmène lui dans un autre
voyage dans le temps, directement dans les années 60,
une époque où ses parents organisèrent la résistance
à la dictature directement depuis le quartier Saint Michel. Un temps où l’on parlait bien le bordeluche, un
temps qu’Esteban vous fera découvrir en vous invitant
à le suivre dans les tribulations d’un drolle du quartier,
quand il était maque à Saint Migue...
Infos / réservations obligatoires : 05 56 92 22 27
cercle de ludophiles, explorant de façon joviale et
désordonnée de nouveaux terrains de jeu. On va bien
voir s’ils sont joviaux, surtout quand ils débarquent
à peine de l’aéroport avec un enfant sous les bras.
Donc en fait, vous êtes plutôt des ludopathes?
On est tous un peu des ludopathes, mais avec différents degrés d’affectation, certains d’entre nous sont
quand même assez sérieusement touchés, on est
proche de l’addiction... D’autres ont longtemps été
ludophobes, assez étrangement.
Comment est-ce qu’on devient ludophobe ?
Sans doute un traumatisme à l’adolescence, quand
on est plein d’inhibition et de timidité. Il suffit d’un
jeu avec une défaite difficile à avaler, une humiliation
qui ne passe pas.
Qu’est-ce qui fait un bon jeu ou un mauvais jeu, alors ?
Les critères sont impossibles à définir. Il y a des bons
jeux qu’on joue au mauvais moment, il y a aussi une
question de patience, et d’autres qui sont des mauvais jeux juste parce que les adversaires sont désagréables.
Du coup, le Collectif Jambe, c’est une façon de réconcilier les ludophobes avec le jeu ?
Pour l’instant, on ne se sent pas encore investi d’une
mission particulière, on est encore au début du projet et on essaie plein de trucs. On est surtout parti
du constat que le jeu prenait de plus en plus de place
dans nos vies, dans le boulot, partout, et on essaie
de décoder cette addiction au jeu. On s’est rendu
compte qu’on pouvait parler de plein de choses en
jouant, en fait... La plupart des jeux sont des simulacres de vie en miniature !
Petites annonces
J.H 100 kil. amours / tendresse, cherche J.F ou V.F, ou
F. pas trop regardante, pour discussions et contacts
espérés. Femmes sérieuses s’abstenir. Amours tarifés
à négocier. Contactez J au service à table.
J.F cherche chien gratuit, type Cavalier King Charles,
sexe indifférent. Contactez Constance à l’accueil.
La 7
ème
1/2
rumeur (la vie secrète du festival)
par The Hunter & L’Ours de Guadeloupe
éPISODE 2 : Faut rigoler, faut rigoler, avant que le ciel nous tombe sur la tête
ça y est, ça chahute. Tout le monde est là, une belle tripotée (je ne vise personne) de nouvelles têtes
qui viennent prêter main forte à l’équipe régulière de la reine mère, qui comme à son habitude flotte audessus de la plèbe, juchée sur son égo démesuré et à peine douché par les quelques trombes d’eau qui
se sont déversés sur nos têtes suite à la dernière répétition de la chorale. à moins que ce ne soit la faute
de Maxime, le stagiaire de la com’, mais on ne peut pas tout lui mettre sur le dos, il a pas eu une vie facile,
le garçon, il vient de la région Centre quand même. Enfin, il est quand même un peu beau gosse, et à lui
tout seul, il justifierait presque le lancement annuel du CABG, ce Comité Anti Beau Gosse chargé de faire
respecter la règle essentielle selon laquelle le festival n’est pas censé accueillir plus de beaux garçons qu’il
ne peut en contenir, à savoir l’Ours de Guadeloupe et le chalumeur en chef. Vous pourrez les retrouver
du côté du service restauration, où l’on nous dit dans l’oreillette qu’il va falloir changer les sets de table
en temps réel, ce qui est tout de même assez inquiétant quand on connaît les trous spatio-temporels qui
ne cessent de débouler dans la vie de n’importe quel chahuteur normalement constitué. More crazy, less
rice, conclut sur ce sujet l’Ours de Guadeloupe. Pendant ce temps, March cherche des torchons, mais
nous sommes des serviettes, et Wendy cherche son Peter. Et pan. Tandis que de l’autre côté du festival,
on cherche plutôt les comédiens d’Happy Manif, aucun rapport avec Happy Feet. Mais est-ce que les
pingouins ont le droit d’être manchots ? ça dépend si les croque-morts ont le droit d’être à côté de leurs
pompes. Est-ce que les serpents peuvent se gratter les couilles ? Réponse : la Belgique
l’ECHOtidien du festival Chahuts
JEUDI 11 juin 2015
Le Chalumeau
La gazette qui a oublié de fermer son parapluie
Du jus pour tous
par Stéphane Gilet
Où chahuter...
10h00
10h00 > 15h30
10h00 > 20h00
10h00 > 21h00
10h00 > 21h00
14h00
12h00
17h00
18h00 > 19h30
19h00 19h00 20h00 21h00 21h00
22h30 > 01h30 Jeudi 11 juin 2015_
UNE FORêt d’écoutants
Laure Terrier
BALADES INSOLITESGreetchahuteurs
PROMENADES SONORES
Marc Pichelin
LA GRANDE EXPOSITION
Hanna Daugreilh
UNE PLACE à prendre Production collective
l’arpentage
L’établi
COLLECtif jambe Amicale de Production
COLLECtif jambe Amicale de Production
cartes postales Production collective
j’te raconte pas les travaux
Les habitant(e)s du quartier
lecture for every one
Sarah Vanhee
travaux d’intérieurs
Medhi Hazgui
Blind test chahuts
John & John
RictuSGarniouze
DJ SET
El Selector Andaluz
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# infos, insultes, bisous CHALUMEAU _ [email protected]
Le Chalumeau : jonathan hénault
Coordination: cécile broqua - ne pas jeter sur la voie publique (ou alors avec amour et respect)
Place Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Chapelle du CROUS
Place Saint-Michel
Place Saint-Michel
7ème Étage 1/2
7ème Étage 1/2
Place Saint-Michel
Chapelle du CROUS
TNBA
Chapelle du CROUS
7ème Étage 1/2
Quartier Saint-Michel
7ème Étage 1/2
© «Chouette» by Olivier Specio / Collectif De Mèche
(http://olivierspecio.tumblr.com)
Dans l’oreille du rédac chef :
"Non, c’est toi tu
t’apaises, là !!!!! "
Perrine, bénévole au sang-froid
Si vous voulez, on peut défoncer deux ou trois portes ouvertes,
de la gentrification, des bobos, d’InCité, des touristes, de l’arrivée
des hipsters (vous avez remarqué que c’était tous des garçons?) …
J’ai connu cette place, c’était une énorme plaque de goudron complètement engorgée, avec ses jours de marché bien chaotiques
tant la délimitation entre la rue et la place était imprécise. Ils l’ont
refaite, la place, foutu des boudins, des réverbères, on a bien râlé,
les loyers ont augmenté, des appartements remis à neuf pour des
familles et tout ça, pis c’est reparti. Ça fait pratiquement trente
ans que j’habite ici, en continu ou par intermittence, ce quartier,
il m’a aidé à grandir, c’est bien là que j’ai fait ces rencontres, monté
ces projets, des groupes, des concerts, je m’y suis séparé et j’y suis
tombé amoureux, sur la terrasse de l’Atlas, comme ça. J’y ai toujours
cette impression d’évoluer dans un film de Mocky avec ses gueules
et ses histoires loufdingues. Des fois, je me rends compte que je ne
suis pas sorti de l’axe Saint Mich/Capus depuis bien longtemps, ça
me file une petite torgnole, peut-être je m’encroûte, je vieillis, je vais
finir petit vieux, avec ma canne, assis sur un banc, à commenter le
passage des gens qui passe, ma brave dame ! Mais non, justement !
Il y a toujours un truc qui vient me sortir de ma fainéantise, toujours
un truc qui bouge pour moi qui va me faire bouger pour d’autres,
c’est comme ça. Et quand je voyage, ben je voyage loin, et ce qui est
drôle, c’est que quelque soit le bled ou le pays dans lequel je suis,
c’est encore un coin à la Saint Mich que je cherche. à Paris, Londres
ou Berlin, je suis bien, là, dans ces villages à l’intérieur des villes, bougez-moi de quartier, Gambetta, Saint Pierre ou le Jardin public, et je
me sens un peu étranger. Alors voilà, maintenant, on a une place
toute neuve de pavés tout gris, je ne sais pas si je trouve ça beau, je
m’en fous, c’est du lino, on a pas le choix de la couleur ni du motif,
mais c’est du lino, pour le reste, le coin est seulement ce qu’on en
fait. Il y a d’ailleurs un truc que je vais beaucoup regretter : au pied
des anciens réverbères, il y avait un petit capot avec, juste derrière,
des prises électriques. Avec le temps et à force d’utilisation, ces
capots étaient un peu branlants, ils s’ouvraient d’un coup d’ongle. Il
suffisait d’une petite rallonge, et hop, du jus pour ce qu’on veut. J’ai
fait quelques concerts sauvages, à l’arrache. Le temps que les forces
de l’ordre arrivent, on avait mis notre petit chaos sympatoche, pour
le sourire. Et même à l’arrivée des uniformes, c’était un truc du
genre "On est désolé de vous faire arrêter, parce que vous savez,
c’est interdit, ça fait du bruit, quelqu’un nous a appelé, mais vous
pouvez faire un morceaux de plus, hein, parce que c’est chouette,
quoi, vous avez sorti un CD ?". Terminé les réverbères pourvoyeurs
d’électricité. Ben du coup, j’ai acheté une plus grande rallonge. Je
connais une bonne partie des commerçants, il y en a bien un qui va
me laisser me brancher sur sa prise. à vous les studios.
direction de la publication: association Chahuts - tirage 500 exemplaires
La Grosse Interview
par Jonathan Hénault
GARNIOUZE
pour "RICTUS"
Clown triste porté sur la marche à pied, ou joyeux
vagabond un peu sinistre sur les bords mais pas
vraiment, Christophe Lafarge alias Garniouze endosse
dans son spectacle le drôle de personnage de Jehan
Rictus, poète social du XIXe siècle, entre armoire de
Pandore et Octo-syllabes. Octo-quoi ? C’est lui qui l’a dit
le premier.
Salut Garniouze, c’est quoi les niouzes ?
Ah ah. Les niouzes, elles sont relativement bonnes, mais
éprouvantes en même temps. Beaucoup de tournées,
beaucoup de route, entre Rictus et d’autres trucs que je
fais, notamment avec l’école de cirque de Toulouse. Mais
à un moment, trop de niouzes tue le niouze.
Pour commencer, c’est quoi ce nom à la con ? Tu as
perdu un pari, c’est une punition ?
Pour faire court, je jouais à l’époque dans un spectacle de
clown qui s’appelait «un trésor dans la chasse», avec un
autre Christophe. ça faisait beaucoup trop de Christophe,
et Garniouze fut le nom que m’ont donné des enfants en
bas-âge pour nous distinguer l’un de l’autre. ça vient de
Simone Garnier, c’est un peu un hommage à toutes les
potiches du monde.
Donc, tu gardes ce nom-là. Ok, mais tu aurais fait quoi si
tu n’avais pas été comédien ?
Oh purée, c’est chiant, tes questions. Hum, quand j’étais
gamin, je voulais être archéologue. Et plus tard, dans la
vie, je crois que je veux faire tranquille, comme métier,
ou alligator, bouffer tous les quinze jours et faire la sieste
entre temps. Ou bien écrivain public, mais je crois que je
le fais déjà un peu, en fait. En tout cas, je voudrais qu’on
me foute la paix. Mais pas maintenant, hein ?
Pour ce spectacle, tu deviens aussi Jehan Rictus. Mais
c’est qui ce mec ?
Presque un super-héros. C’était le nom de scène d’un
mec appelé Gabriel Randon, un poète du XIXe qui écrivait
des trucs de cabarets et qui s’est donné lui-même ce
surnom de Jehan Rictus. Ce fut un poète complètement
abandonné par la postérité... Entre Victor Hugo et Proust,
tu as presque l’impression qu’il n’y a jamais eu personne,
si tu en crois les manuels de littérature.
Petit précision pour les demeurés de Chahuts dont la
plupart n’ont pas eu leur bac, quelle est la différence
entre un rictus et un sourire ?
Le rictus a un côté sarcasme, ironie, colère qui
m’intéresse, parce qu’un sourire béat n’a jamais changé
les choses. Mais ça reste positif, un rictus, c’est pas
comme quelqu’un qui fait la gueule, c’est tout de même
prendre les choses de manière pétillante et critique à la
fois. Je suis parti du constat que le monde d’aujourd’hui
n’est pas heureux, mais qu’on préférerait quand même
tous s’amuser plutôt que de faire la gueule. L’époque s’y
prête pourtant bien...
Du coup, tu te balades avec une véritable armoire de
Pandore, mais y’a quoi dedans ?
Faut pas que je le dise, mais des émotions, des souvenirs,
des paradis perdus, mais aussi des espoirs, des désespoirs,
des impulsions de promenade...
Oui, d’ailleurs, c’est marrant ce côté ambulatoire, c’est
parce que tu ne tiens pas en place ? Tu es un gros
marcheur, au départ ?
De moins en moins, j’ai des problèmes d’arthrose, ça
aide. Plus sérieusement, ce recueil de poésie de Jehan
Rictus a déjà été joué en salle, mais il y parle quand même
beaucoup d’errance, de voyage, d’user des kilomètres de
bitume. ça me semblait logique de le faire en marchant.
Et puis, je viens de la rue, j’ai commencé dans le métro,
des clochards et des vagabonds, j’en ai côtoyé. Y’a encore
aujourd’hui 3 millions d’enfants qui vivent en-dessous du
seuil de pauvreté, dont 30.000 qui sont SDF. Et quand t’as
froid, que tu gèles, ben, tu marches pour te réchauffer...
Ton musicien arrive à te suivre, du coup, entre la marche
et les octo-syllabes ?
Il a intérêt à suivre, c’est un peu mon Jiminy Cricket. Tu
savais que dans la version originale de Pinocchio, Jiminy
Cricket se faisait écraser au bout de quelques pages
parce qu’il était trop chiant? Mais non, François, il suit
bien le truc. Du coup, il a les yeux rivés sur son ordinateur
portable, vraiment portable, avec lequel il balance des
boucles et des sons. Par contre, y’a des risques, s’il y a
des crottes de chien par terre, c’est pour lui... Mais en
revanche, l’octo-syllabe, ça lui va bien, c’est le genre à
savoir retomber toujours sur ses huit pattes.
 Rictus à 21h, place Saint Michel
Mise en scène et jeu : Garniouze
Création sonore et mise au diapason live : François Boutibou
Production déléguée : Le Phun
Extra Balle
Chemin intime, regard public
Non, ça n’est pas là le titre d’un nouveau spectacle
de peep-show du Cours de la Marne, mais la proposition théâtrale mise en place par Sébastien Sampietro
dans le cadre de Chahuts. Entre deux représentations
de son spectacle «L’Endive au Vestiaire». On lui a demandé d’éclaircir un peu tout ça, histoire d’éviter les
mauvaises vannes.
Bon, c’est quoi cette histoire, en vrai ?
L’idée, c’était de faire travailler les élèves de l’école
Henri IV sur la notion d’espace public et d’espace
privé, en recueillant leur témoignage. L’espace privé,
c’est la chambre, la maison, et l’espace public, c’est
l’école, le lieu de rencontre. Entre les deux, il y a aussi
un chemin à parcourir...
Et tout ça a été scénarisé sous forme de spectacle ?
On a fait quelques ateliers avec eux pour construire
une sorte de spectacle autour de chemin, avec
une restitution en publique sur une scène qu’ils ne
connaissent pas... Ca va être une belle aventure !
C’est différent, travailler avec des enfants du primaire ?
Ils sont vraiment adorables, avec une grosse capacité
d’imagination, et un côté très direct dans l’expression
de leurs émotions, c’est agréable. Par contre, la grosse
difficulté, c’est qu’ils ont une capacité de concentration assez limitée !
Inside Chahuts
VOUS VENEZ SOUVENT PAR ICI ?
On ne le sait que bien. Cette
année encore, comme chaque
année, Chahuts sera sans doute
le théâtre de (trop) nombreuses
tentatives désespérées de séduction. Alors que
commence le jeu de la Fleur, petit florilège des
plus belles gamelles de l’an dernier, vues et entendues à Chahuts et autour de la place Saint Michel.
"Hé, madame... Est-ce que je peux te draguer?"
Tu peux toujours essayer, petit. Mais c’est très
mignon quand même.
"Alors, les filles, on va où ce soir ?"
Toi, je ne sais pas, mais nous, on rentre chez
nous. Surtout avec ce ton hyper suave.
"Tu sais, on a quinze ans de différence, mais s’il
se passe un truc entre nous dans un moment de
folie, ça reste légal, hein ?"
Le vieux pervers est donc encore en forme, très
visiblement.
"Oh, ton père c’est un voleur, il a pris toutes les
étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux!"
Celle-ci, c’est une classique, mais on n’a vraiment
pas résisté à l’envie de la mettre.
Oui, finalement, ça correspond assez bien à n’importe quel bénévole de Chahuts, cette description...
"Oh mademoiselle, t’as de jolies mamelles !"
Une approche relativement sereine du sujet.
Chemin Intime, Regard Public
Jeudi 18/06 à 18h sur la Scène de la place Saint Michel.
"Mademoiselle, tes chaussures sont charmantes, tout comme toi..."
Sans doute un mec qui bosse chez Batta.
Petites annonces
"Je t’offre un verre ou du rêve ?"
Le choix est compliqué. Avec ou sans G.H.B ?
Jeune couple bien sous tout rapport cherche Harley
Davidson pour cause performance vocale, si poss. à
guidon torsadé et franges aux poignées en option.
Contactez P et K au festival.
Urgent. Pour cause inauguration, main gauche
cherche main droite pour applaudissement de
concert. Contactez ma main gauche.
"Quand je te vois sur ton vélo, je me dis que
j’aimerais être réincarné en selle..."
Sans doute un fan d’Eddy Merckx
"Hey, la choucroute, tu veux pas ma saucisse ?"
L’Alsace, une belle région culinaire.
La 7
ème
1/2
rumeur (la vie secrète du festival)
par The Hunter
éPISODE 3 : Allez, bisous !
Entre deux averses, l’équipe de Chahuts continue son petit bonhomme de chemin et tente de reprendre
des forces pour affronter ce qui va suivre. Aujourd’hui, le chalumeur a mangé avec une particule, une de
machin de quelque chose (mais son prénom, c’est Yolande, alors ça va), et a soudainement changé son
fusil d’épaule, laissant tomber son Comité Anti Beau Gosse pour monter illico le CAV, Collectif Anti Végétarien qui militera désormais uniquement pour le retour du magret de canard au repas du midi. Qui est
le coupable, se demande-t-on dans les milieux autorisés (et les autres), à qui doit-on l’établissement de
ce régime drastique qui met à mal les organismes de carnivores qui œuvrent dans l’ombre du festival ?
Yolande a la réponse après le visionnage d’un documentaire démontrant scientifiquement que le manque
de protéine animale entraîne fatalement des différentiels de croissance. En gros, faut chercher le plus
petit, et je trouverai le coupable, se dit le chalumeur en quête de vérité absolue. Après enquête parmi les
nains du festival (et ils sont nombreux, croyez-moi), le seul végétarien parmi les artistes est grand, chauve,
fait des pâtes sur la place Saint Michel et se trouve être suffisamment baraqué pour qu’on laisse tomber
toutes nos remontrances. Tant pis, on mangera des carottes, hein, on fera des trucs de hippies. Redis-moi
une fois que je suis un hippie et je te pète les rotules, nous dit ce grand garçon coiffé comme Bob Marley
en moins reggae. Ah, ce débordement de violence, c’est bien Chahuts, tiens. Et si on se faisait des bisous,
plutôt? Et si on se mettait tout nus ? Et si vous oubliiez ce que je viens de dire ?
l’ECHOtidien du festival Chahuts
VENDREDI 12 juin 2015
Le Chalumeau
La gazette qui fait un peu ce qu’elle veut
L’art de la parole et son double
par Guillaume Gwardeath
Où chahuter...
Vendredi 12 juin 2015_
07h00
10h00
10h00 > 17h00
10h00 > 20h00
10h00 > 20h00
10h00 > 21h00
10h30
11h00 > 18h30
11h00
15h00
18h00 > 19h30
18h00
19h00
20h00
21h00
22h30
22h30
ASSISES SILENCIEUSES
Anne Roy de Pianelli
UNE FORêt d’écoutants
Laure Terrier
BALADES INSOLITESGreetchahuteurs
PROMENADES SONORES
Marc Pichelin
UNE PLACE à prendre Production collective
LA GRANDE EXPOSITION
Hannah Daugreilh
l’arpentage
L’établi
L’atelier cuisine du banquet
à l’Envers
El selector andaluz
Avec David Rolland
El selector andaluz
Avec Cécile Maurice
cartes postales Production collective
El selector andaluz
Avec Jonathan Macias
happy manif
David Rolland
Le banquet
à l’Envers
happy manif
David Rolland
ginkroniques
Hubert Chaperon
Car à ok 2000
C.Maurice, J.Thibault, A.Désert
# dring dring CHAHUTS_ 05 56 91 88 05
# clic clic CHAHUTS_www.chahuts.net
# infos, insultes, bisous CHALUMEAU _ [email protected]
Le Chalumeau : jonathan hénault
Coordination: cécile broqua - ne pas jeter sur la voie publique (elle a des trucs à faire)
7ème Étage 1/2
Place Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Place Saint-Michel
Chapelle du CROUS
Place Saint-Michel
Place Saint-Michel
Le Thanh Binh
Chez Mathilde
Place Saint-Michel
Il Teatro
Quartier Saint-Michel
Place Saint-Michel
Quartier Saint-Michel
Place Saint-Michel
7ème Étage 1/2
© Coffin Rock, Garage Moderne, juin 2015
(http://www.coffinrock.com)
Dans l’oreille du rédac chef :
"Heureusement que
je suis pas venue
pour choper ce soir"
Caroline M. , visiblement déçue par
le niveau des petits stagiaires
Connaissez-vous la blague des moines trappistes et
du plat de haricots ? Si vous ne la connaissez pas, c’est
dommage. Déjà, parce que c’est une blague, et qu’on se
marre à la fin. Ensuite, parce qu’en dépit de sa trivialité,
elle illustre les enjeux liés à l’art de la parole.
La vérité, c’est que quand on me parle de "l’art de la
parole", eh bien je pense à l’art de ne pas parler. Sans
doute, avant tout, dans la mesure où plus d’une fois dans
ma vie, j’aurais mieux fait de couper mon propre sifflet.
Laisser planer le mystère. Fermer ma bouche. La boucler.
Motus. Zip.
à la Maison Spectre, mon coworker est photographe.
Il travaille à l’ancienne, selon le procédé dit au collodion
humide et, en cette époque où nous sommes bombardés
à pleins tubes d’images qui bougent, il fige le silence.
Je concède volontiers une classe aristocratique aux
taiseux. J’aime les voeux de silence en ce qu’ils sont les
voeux de chasteté qui viennent couper net les vannes de
la vulgarité. Le silence, plus que la négation de la parole,
c’est aussi la conservation de l’hypothèse du mystère
conservé dans le formol du doute. Celui qui se tait est peutêtre fort riche de paroles fort sages. On ne sait jamais ?
Garder un secret est un art qui se perd – J’aime ce que
chante le groupe de rock Queens Of The Stone Age dans
The Lost Art Of Keeping A Secret (Interscope Records,
2000) : l’exaltation de se savoir capable de concrétiser
ce qui n’est que de l’ordre de la possibilité. En l’espèce :
révéler. Comme mon coworker photographe, dans sa
chambre noire.
Un mot après l’autre et nous faisons des phrases, sans
toujours mesurer jusqu’où aller trop loin. Tu connais le
rappeur Vald ? Ecoute ses lyrics à la fin du morceau Bonjour : « Fais gaffe à ce que tu dis, gros. Fais gaffe à qui tu
dis. Le mieux, c’est que tu fermes ta gueule ».
A méditer en silence.
Guillaume Gwardeath est chargé de production à la Maison
Spectre et rédacteur pour Vice, Clubs Et Concerts, Junkpage, Rue89Bordeaux, etc.) La Maison Spectre, au 29-31 rue des Faures,
est un espace de travail abritant notamment la boutique et le
laboratoire du photographe Pierre Wetzel, ainsi que les bureaux
et la machine à café de Guillaume Gwardeath. Pendant le festival
Chahuts, la Maison Spectre prête ses clés et sert de loges !
direction de la publication: association Chahuts - tirage 500 exemplaires
L’Interview Gourmande
par Jonathan Hénault
Le Banquet
Benoît gasnier & guénolé jezoquel
Sous le haut commandement de Benoît Gasnier et
Guénolé Jezequel, un commando spécial met la main à
la pâte de 11h à 18h30, avant un grand banquet prévu
dans la soirée sur la place Saint Michel.
Vous venez au moins de régions avec une grande
tradition culinaire, j’espère ?
Guénolé est breton, et moi, de Verdun, même si je suis
un breton d’adoption. Après, en Bretagne, à part la
galette et le kouign-amann... Mais c’est un aussi un lieu
de rassemblement de cultures du monde entier.
Du coup, quel a été le déclencheur du Banquet ?
Juste la bouffe, j’adore ça. à Rennes, je travaillais déjà avec
un groupe de bénévoles autour de la cuisine, avec qui on
a eu l’idée de se faire des pâtes pour manger ensemble le
soir. Ce qui était drôle, c’est que des gens ont commencé
à s’arrêter pour nous regarder faire la cuisine. On a voulu
poursuivre le travail ici, avec ce qui n’est pas vraiment un
spectacle, plus une installation. Ce n’est pas scénarisé du
tout, c’est plus la répétition d’un mouvement, la vision
d’une gestuelle très particulière, très belle...
Une certaine vision de la cuisine, donc ?
Tu vois, dans le théâtre ou le cinéma, la cuisine est
toujours un espace à part, un endroit où tu te livres
différemment, où il se passe plein de choses qu’on ne voit
pas. Cuisine & Dépendance est un bon exemple pour ça !
ça a un côté très rabelaisien, vu d’ici !
Au moins par la quantité, oui, ce sera certainement un
peu gargantuesque. Et puis, quand tu as vu des gens
préparer à manger pendant dix plombes, la bouffe
devient un objet de fascination et de fantasme, quand
ils vont se jeter dessus pour manger, ça risque d’être très
rabelaisien, oui. C’est peut-être ça le plus dur dans cette
performance, de travailler pendant dix heures pour que
ce soit mangé en cinq minutes !
Vous auriez pu faire ça avec autre chose que des pâtes ?
Peut-être, mais ce qui est intéressant avec les pâtes, c’est
qu’elle forment aussi un décor, et qu’au fur et à mesure
de la fabrication, tu vois ce que tu vas manger à la fin. Et
puis, c’est un mode de fabrication très simple!
On peut même dire que c’est un aliment «populaire» ?
Ah, c’est difficile, comme mot, dans «populaire», tu
mets tout et n’importe quoi. Je dirais plutôt convivial
que populaire, c’est le plat que tu fais à tes potes
quand quelqu’un est pris d’une petite fringale à un
moment. C’est surtout un super terrain de jeu pour des
expérimentations diverses, c’est tellement simple à la
base que tu es obligé de te donner du mal pour que ce
soit réussi, particulier !
C’est quoi la recette du Banquet, on peut la divulguer ?
Tiens-toi bien... Des tagliatelles succulentes aux légumes
d’été, parmesan, basilique et poivre noir... On a les
assiettes et les pâtes, mais par contre, amenez vos tables,
on n’en a pas !
 Le Banquet
De 11h à 18h30, atelier cuisine du Banquet sur la Place
20h, dégustation - participation gratuite
Qu’est-ce qu’on mange ?
Et sinon, pour ceux qui voudraient manger au resto un
autre jour (vendredi, c’est pâtes pour tout le monde), on
a demandé aux restaurateurs de la place ce qu’ils pouvaient nous proposer.
La Brebis Au Comptoir
Le grand croque au compté : le seul truc au monde qui
peut vous faire oublier le concept du croque-monsieur.
Le Passage Saint-Michel
L’assiette du passage, foie gras, gésiers, magrets séchés,
brebis, confiture de cerise : le sud-ouest en force !
le Rizana
Le couscous, c’est rituel ! Agneau, merguez, poulet, y’en
a pour tous les goûts ici !
Buena Pizza Social Club
Le tiramisu assez surprenant (mais en bien) du patron,
un vrai italien... De la Porte d’Italie !
La Mère Michel
La Mère Michel, galette aux aiguillettes de canard, compotée d’oignon et patates, le truc le moins léger de l’histoire.
La Venta
Rien, c’est que du surgelé dégueulasse. Ou bien alors la
morue, il paraît qu’elle est bonne, mais je suis allergique.
Extra-Balle
DES PLEUREUSES AU KARAOKé
Pleureuse (presque) professionnelle reconvertie le
temps d’une soirée animatrice du Car à Ok 2000, Cécile
Maurice est bien l’extra-balle de ce festival.
Salut Maurice, je peux t’appeler Maurice ?
Oui, bien sûr. Ou Cécile. Mais je me suis aussi appelée
Karine, Corinne, et maintenant Karen... Mais je ne sais
toujours pas pourquoi, désolé.
OK. Et c’est pour ça que tu chiales ?
Non, je chiale parce qu’on a le droit, que c’est drôle de
pleurer parfois. J’aime bien prendre le temps de faire des
trucs cons, des trucs décalés, de m’amuser de diverses
situations.
Donc en fait, les pleureuses, c’est pas un spectacle triste ?
Non, du tout, c’est même pas un spectacle, plutôt un processus d’intervention, et c’est très joyeux tout du long,
depuis le moment où on a lancé le projet au travail avec
toutes ces femmes qui ont pris énormément de plaisir à
y participer, et à qui on n’a pas demandé de jouer, mais
d’être eux-mêmes. ça vient du visionnage d’un film de
Nadine Labaki, "Et maintenant on va où?", qui s’ouvre
avec une scène de procession de femmes... J’avais l’envie
de montrer ça sur la place Saint Michel, et ça s’est mêlé
au Projet Travaux de Chahuts, un peu sur le thème "pleurons l’ancienne place et accueillons la nouvelle".
Après, on s’amusera beaucoup aussi au Car à Ok 2000 ?
Évidemment, du fun, et de la chanson 100% française. ça
fait 20 ans que le Car à Ok 2000 parcourt les routes de la
France profonde. ça peut paraître certes un peu désuet,
mais ils y croient toujours dur comme fer, et de toute façon, ils ne sauraient pas vraiment quoi faire d’autre.
Pourquoi c’est si ringard, le karaoké ?
Ah non, au Japon, c’est super in ! Avec le Car à OK 2000,
on permet quand même aux gens de ne pas être complètement eux-mêmes l’espace de quelques instants...
Parce que sinon, effectivement, ça fout la frousse !
> Les Pleureuses, c’était trop court, mercredi à 18h48
> Car à Ok 2000, vendredi à 22h30 au 7ème Etage 1/2
Petites annonces
Urgent. Cherche modèle pour affiche Chahuts 2016. Si
possible mieux que celle de 2015. Si possible exceptionnelle. Si possible sublime. Si possible Juliette Villenave.
Contactez le Jardiland le plus proche.
Unijambiste jambe droite cherche chaussure taille 42
d’un unjijambiste jambe gauche. Demi-tarif souhaité.
JF entre deux âges cherche géniteur potentiel. Aucune
ref. d’élevage demandé. Abandon prévu au 14 juin.
Fleur cherche pot pour planter sa tige. PH trop élevé
s’abstenir. Contactez l’Ours de Guadeloupe.
Vend best-of de Jean-Luc Lahaye. Majeurs s’abstenir.
Contactez... Un bon avocat.
Mobilier à donner. Ah, non, en fait, c’est bon.
Festival cherche place ensoleillée et non-occupée
pour installations sur du long terme.
Quand la lune au-dessus de la flèche brille de mille feux,
mon coeur pour toi s’enflamme. Mon Benoît, rendezvous sous le Ginkgo samedi aux premières lueurs du bal.
JF absolument comblée ne cherche absolument rien,
merci. Ne contactez personne, ça va aller.
J.H cent kilos de tendr. et amour, cherche n°13 pour aller
avec son n°12. Contactez L’Ours de Guadeloupe.
Orga. fatiguée cherche lit pour repos prolongé. Urgent.
Bénévole cherche missions. Contactez le 7ème étage 1/2.
Responsable cherche bénévoles pour missions urgentes.
Merci d’arrêter de lire la gazette en ricanant.
Pétales douces
Le saviez-vous ? Tous les jours, de 10h à 19h30, la
fleuriste de la rue Clare vous accueille avec le plus
beau sourire du monde et un choix dément de
plantes plus colorées les unes que les autres... Idéal
pour combler sa petite fleur, cher jardinier !
La 7
ème
1/2
rumeur (la vie secrète du festival)
par The Hunter
éPISODE 4 : Sur l’album de la conteuse
"Ce qui est bien, avec Hannah, c’est que ça passe dans tous les sens". Non, mais ça rentre à
plusieurs, nous dit l’intéressée. On se demande du coup ce qui a bien pu lui passer par la tête,
alors que Karen se demande si elle y rentre un cul, dans ce pantalon. En parlant chiffon, Chahuts, c’est aussi le seul festival où tu peux voir un coordinateur d’accueil artiste avec un pull à
coudières. Si vous ne voyez pas ce que c’est, tant mieux pour vous, c’est quelque chose que
personne ne devrait avoir sous les yeux dans sa vie. ça a dû marquer au moins un bénévole
du service à table, qui s’est scalpé volontairement (ou pas) sur une poutre qui traînait là sans
raison. Au moins, notre quota de chauves blessés est rempli pour l’année. Elle est pas chauve,
Cécile ? Si, mais à l’intérieur. C’est pour ça qu’elle met une moumoute. Younes, lui, n’a pas
besoin de moumoute pour être un super-héros du quotidien, le genre de mec à porter 60 kilos
à bout de bras sans sourciller. Heureusement que les crevettes sont halal, on s’en sort bien. ça
nous permet de supporter les consignes de la reine mère, qui s’inquiète pour la pluie alors que
sa coiffure peut affronter au moins trois fins du monde. On demande à Ramon de se mettre nu,
mais non, c’est notre père à tous, nous ne pourrions pas le supporter. Nous réglerons plutôt nos
complexes d’Œdipe l’an prochain, qui sera, je vous le rappelle au cas où, l’année de la moule
transgénique.
l’ECHOtidien du festival Chahuts
Samedi 13 juin 2015
Le Chalumeau
La gazette qui va vraiment arrêter de la ramener
La morue était salée
par Jonathan Hénault
Où chahuter...
Samedi 13 juin 2015_
06h30
07h00
10h00
10h00 > 16h00
10h00 > 19h00
10h00 > 20h00
11h00
15h00
15h30
16h00
17h00
17h00
18h00
19h00
21h00
23h00
Parcours yoga
Anne Roy de Pianelli
El selector andaluz
Avec Laure Terrier
yoga et contes zen
Anne Roy de Pianelli
BALADES INSOLITESGreetchahuteurs
LA GRANDE EXPOSITION
Hanna Daugreilh
PROMENADES SONORES
Marc Pichelin
El selector andaluz
Avec Julien Fournet
El selector andaluz
Avec Louis Lubat (Los Gojats)
travaux d’intérieurs
Medhi Hazgui
Swaggy test
Les ados du centre d’animation
UNE FORêt d’écoutants
Laure Terrier
Jeu de l’oie du spectacle vivant
Julien Fournet
battle hip-hop Animaniaxxx
Jeu de l’oie du spectacle vivant
Julien Fournet
BAL
Los Gojats
DJ SETDj Gillespie Vs Dj Milesker
# dring dring CHAHUTS_ 05 56 92 22 27
# clic clic CHAHUTS_www.chahuts.net
# infos, insultes, bisous CHALUMEAU _ [email protected]
Le Chalumeau : jonathan hénault
Coordination: cécile broqua - ne pas jeter sur la voie publique (cette gazette, pas cécile)
Quartier Saint-Michel
Le Jardin d’Etienne
7ème Étage 1/2
Quartier Saint-Michel
Marché des Douves
Quartier Saint-Michel
Le Maestro
Big Up
Marché des Douves
7ème Étage 1/2
Place Saint-Michel
Le Poisson Rouge
7ème Étage 1/2
Don Camillo
7ème Étage 1/2
7ème Étage 1/2
© Tack - Expo Transfert
La 5ème édition de l’exposition collective Transfert s’invite à
Castéja tout l’été, et réserve bien des surprises...
(www.expotransfert.fr)
Dans: l’oreille du rédac chef
"On m’a dit qu’il restait un bénévole dans
la chambre, mais c’est
bon, tu peux fermer"
Et on ne veut pas savoir
ce qui va se passer après.
Il faut toujours faire attention où l’on met la langue.
Ce sera la leçon à retenir après cette longue journée passée à se faire engueuler dans tous les coins (et les autres
aussi) pour un bête malentendu lingual, mais ne faites
pas cette gueule, vous allez voir, ce n’est pas si dégueulasse que ça en a l’air. Hier, à l’apéro, à l’heure où les
langues se délient (de sale gueule, et là aussi, je ne vise
personne), le chalumeur chalumé s’est rendu dans les
restaurants de la place pour y demander au jugé quel
plat on pouvait bien recommander chez eux. à cette
question un peu con, la réponse de la Venta s’est avérée la plus subtile, pleine d’humour et de petits bouts de
morue dedans : "Rien, ici, tout est dégueulasse, c’est que
du surgelé, hein! Ah, sinon, la morue est bonne, paraît-il,
mais moi je suis allergique". Je ne sais pas si vous avez remarqué ce que je viens de faire, presque sans que votre
œil ne s’en aperçoive : j’ai mis des guillemets à cette
phrase. D’après le Petit Robert, qui revient pile poil de
sa classe verte dans le Médoc, le guillemet est un signe
de ponctuation qui a pour effet (qui aurait été ultra positif dans le cas présent) de bien montrer au lecteur qu’il
s’agit là d’une citation qui ne retranscrit en rien la pensée
du rédacteur mais bien celle de l’orateur. Enlevez-les, et
la phrase se transforme effectivement en descente
en flèche d’un restaurant qu’on adore tous et dont on
vante les mérites divers avec d’autant plus de facilité que
l’on en est un client régulier. Remettez les guillemets,
et tout s’arrange. Plus ou moins. Reste aux gens, bien
entendu, à comprendre ce concept ultra complexe et
très étrange qui porte le nom de "second degré". Avec
des guillemets, s’il vous plaît. Tiens, en parlant de ça
d’ailleurs, ouvrez les guillemets : "C’était de l’humour,
tsé". C’est un peu en substance le message que portait
cet édito du dernier Chalumeau de la saison. Chahuts,
c’est bientôt fini, et dites vous que ce sera encore mieux
l’an prochain. Je vous laisse, faut que j’aille manger une
morue à la Venta.
Allez, bisous.
direction de la publication: association des arts de la parole - tirage 500 exemplaires
La Grosse Interview
par Jonathan Hénault
LAURE TERRIER
Une Forêt d’Ecoutants
Sur la place, tous les jours ou presque, Laure dresse
une forêt d’écoutants, une assemblée hétéroclite qui se
réunit pour... Pour faire quoi, d’ailleurs ?
Une forêt d’écoutants, c’est un spectacle ?
Plutôt une expérience à vivre ! ça peut même devenir
une performance quand tu as beaucoup de participants
qui se retrouvent au milieu de la place les yeux fermés,
ça interpelle les autres. C’était plus flagrant aussi avant
que la place soit transformée, mais la présence des corps
suffisent aussi à la transformer, la place.
Tu es déçue, du coup ?
Non, je ne suis pas déçue, c’est l’expression des gens qui
prime. S’il y a des gens qui regardent en plus, c’est encore
mieux.
E
n roue libre
Extra Balle
Les rues de Saint Michel sont pleines de surprises, et
leurs noms reflètent souvent le passé (plus ou moins)
glorieux de ce quartier historique.
Rue Permentade : Ancienne Rua Paimentada de
Maucalhau, soit la «rue pavée de mauvais cailloux», la
plus dégueulasse des faubourgs de la ville.
Rue des Menuts : Ancienne rue Bouquière (de «boucherie», le coin des bouchers donc), elle est devenue
Menuts après l’installation du couvent des Franciscains, aussi appelés frères «mineurs» ! Le quartier
était d’ailleurs le siège de nombreuses confréries religieuses, marqué par des rues aux noms éloquents, de
la rue du Cloître à la rue Saint-François en passant par
la rue des Cordeliers, du nom de la petite corde qui
nouait les robes de bures des Franciscains. Un peu
plus loin, la rue Saumenude est une déformation du
gascon sos menudas, les soeurs mineurs, dont le couvent était situé tout près.
On m’a parlé d’expérience sensitive, d’accord, mais de
quel sens on parle exactement ?
L’ouïe en priorité ! En fait, tu es comme un micro, tu
absorbes toutes les vibrations, avec tes tympans mais
aussi ta peau, tu es sensible à l’air, aux sons, aux odeurs,
sans vraiment t’en rendre compte. Quand tu restes
longtemps comme ça, en fermant les yeux, tu trouves
une autre façon de rester à la verticale en te servant de
ton oreille, même si c’est un peu plus flottant...
Rue Gabillon : Peut-être la plus drôle... Les pauvres
que l’on nourrissait de soupe au couvent voisin venait
ici y déféquer mais aussi y vomir, ou... y dégobiller.
Comment t’est venue l’idée de ce truc ?
En tant que danseuse, ça fait partie d’un échauffement
traditionnel. Mais ça fait plus de dix ans que je suis
passionnée par l’espace public, je l’ai juste adapté à ça.
Tout vient aussi de cette phrase de John Cage, "Si un
son vous importune, écoutez-le". Et effectivement, une
voiture, un marteau-piqueur, le son n’est pas agréable...
Mais si tu fermes les yeux et que tu l’écoutes, c’est toute
une harmonie sonore qui s’offre à toi. ça te permet de te
mettre en résonnance avec le lieu. Quand on ne se sent
plus agressé, on devient aussi moins agressif. Et quand tu
écoutes les bruits, tu colonises ton espace d’une manière
différente.
Rue Leytere : Si certains prétendent que les laitiers
entraient en ville par ici, ce serait plutôt l’installation
de nombreuses écuries le long de cette rue qui lui
aurait donné son nom, par déformation de la litière
des chevaux qui s’y déversaient.
 Une forêt d’écoutants, à 17h, sur la Place
Une proposition de Laure Terrier.
Rue des Bouviers : Les bouviers, c’était les marchands
de boeufs. Désormais, on les retrouve plutôt du côté
de la rue des Faures (si vous avez compris la blague,
expliquez-là à votre voisin), qui étaient à l’époque celle
des forgerons, bien entendu.
Rue Maubec : Maubec, ce sont les mauvais becs, les
commères donc, et par extension, la rue où s’ébattaient au moyen-âge les prostituées...
Rue Carpenteyre : Pas de mystère, c’était celle des
charpentiers, toute proche de la rue de la Fusterie, de
fustier, celui qui travaille le bois.
Cours Victor Hugo : Du nom d’un coureur cycliste
belge du 15ème siècle.
La Grande Exposition
Avant d’aller voir la Grande Exposition, on est allé
en parler avec Hannah, le plus beau palindrome de
l’histoire de Chahuts.
C’est quoi, la Grande Exposition ?
4 années de production proposées par les habitants et
artistes du quartier en réponse à la question "qu’estce que les travaux ont engendré à l’intérieur de vous".
Une façon aussi de mettre un point final à l’histoire !
Vous vous êtes pas trop fait chier pour trouver le nom !
Ah ah, si, contrairement à ce que tu pourrais penser,
mais on n’a rien trouvé de mieux. Je voulais l’appeler
"on a fait le mur", mais c’était trop abstrait, alors qu’au
contraire, on y trouve plein de choses très concrètes,
photos, vidéos, textes, dessins, objets ramassés
dans le quartier... C’est très varié! D’autant que c’est
une expo évolutive, j’y rajoute des éléments tous les
jours. Il y a aussi 1000 grues en papier que les visiteurs
peuvent accrocher où ils le souhaitent dans l’expo.
Du coup, la boucle est bouclée ?
Et bien oui, chacun peut vivre l’expo à sa façon, tout
comme chaque exposant a montré ici sa façon de
vivre les travaux! C’est un endroit où il faut accepter
de se perdre et de vaquer, comme un coffre à trésor
où tu pioches ce que tu veux !
On est encore là !
Déjà responsable de la superbe signalétique de la
place Saint Michel, Jonas gère aussi avec les jeunes
et les habitants du quartier l’installation d’un plan
géant du quartier, dans le cadre du projet Travaux.
On a préféré aller lui demander de suite d’éclaircir
un peu la situation :
"C’est l’histoire du quartier, à partir d’un fond de carte
sans indications mais avec des points de repères pour
s’orienter... On incite ensuite les gens à venir y formaliser à leur façon un souvenir, par un dessin, un texte,
quelque chose. Une naissance, un accident, un souvenir de famille, des lieux qui marquent et qui créent un
souvenir, on trouve de tout sur la bâche! Et on prendra
ensuite une photo de haut de la bâche pour l’exposer
pendant Agora..."
Le match de l’année
Dj Gillespie vs Dj Milesker
à ma gauche, tunique à carreaux jaunes, DJ Milesker, 53 victoires par K.O. à ma droite, DJ Gillespie,
tunique à carreaux grise, 53 kilos de muscles. Go !
1er disque acheté ?
Puta’s Fever de la Mano
Mc Solaar, Prose Combat. Des fois, j’en passe
Negra, mais c’était une
un featuring avec je ne
K7, ça marche aussi ?
sais plus qui.
Disque préféré de tous les temps ?
Godspeed You Black Kid A de Radiohead,
Emperor avec F# A#∞, mais en même temps,
complètement impas- je n’écoute pas souvent
sable en DJ set.
de disques en entier.
Morceaux d’ouverture et de fermeture ?
Un morceau soul pour Je finis avec Bohemian
commencer, et USA Rhapsody de Queen, le
for Africa, We are the Boqueron me l’interdit
world, et après je me depuis qu’on y a cassé
dis que je suis allé trop des tables. Et j’ouvre en
loin et qu’il faut que général avec un truc un
j’arrête.
peu smooth de Kellylee
Evans.
Tu t’habilles comment ?
En tout cas, je mets Soit je viens normal,
pas mon truc à jabot, soit je mets ma chej’ai trop chaud tous les mise moche, le truc
léopard...
ans...
Et l’autre, il est comment ?
Il me copie pas trop J’aime bien le laisser
mal, en fait.
croire que je le copie,
mais je fais pareil que
lui, juste mieux.
Petites annonces
La ludothèque du centre d’animation récupère tous les
jeux qui encombrent vos fonds de placard, lego et playmobil en priorité. Contactez Marc au Centre.
Journaliste cherche sommeil. Merci de ne pas me
contacter pendant dix jours.

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