LA VIE COMMUNAUTAIRE DES RELIGIEUX expliquée à ceux qui

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LA VIE COMMUNAUTAIRE DES RELIGIEUX expliquée à ceux qui
LA VIE COMMUNAUTAIRE DES RELIGIEUX
expliquée à ceux qui ne le sont pas .
L’exposé qui suit se limite à parler de la vie communautaire et fraternelle de notre vie religieuse, sans
expliciter la dimension prioritaire et essentielle de notre relation à Dieu et au Christ. Les mots que nous
employons pour dire notre vie religieuse ont une signification forte, mais notre vocabulaire n’est peut-être
pas très clair et peut même être trompeur pour des personnes non initiées. Et il n’est pas sûr que nousmêmes, religieuses et religieux, percevions toujours sa plénitude de sens .
Religieuses, religieux , nous nous disons frères et sœurs entre membres d’une même congrégation… Ces
mots « frères/sœurs » ont l’avantage de bien souligner que nous sommes rassemblés, non pas parce que nous
serions des amis qui se seraient regroupés par plaisir ou par intérêt, de simples associés, mais parce que nous
avons été établis dans une sorte de fratrie nouvelle par notre entrée dans la congrégation. On choisit ses
amis, on ne choisit pas ses frères/sœurs : on les reçoit. Plus précisément, nous n’avons pas choisi
personnellement les différents membres de notre congrégation, en particulier ceux avec qui nous vivons en
communauté locale ; mais nous avons choisi délibérément par un engagement analogue à celui du mariage,
de lier notre sort à la congrégation, et c’est celle-ci qui nous donne comme sœurs toutes celles qui ont fait le
même choix que nous. Le fait que cet engagement soit pris devant Dieu lui donne un caractère sacré qui
confère à notre lien mutuel à la fois une grande force et une grande profondeur : l’alliance entre nous est un
fruit et un symbole de l’alliance de Dieu avec l’humanité qu’il aime tout entière.
Mais cette dénomination de frères/sœurs a l’inconvénient de pouvoir faire penser que nos relations entre
frères ou sœurs en religion seraient semblables à nos relations avec nos frères ou sœurs de sang . Or, en
devenant religieux, nous avons d’une certaine manière quitté notre famille naturelle, un peu comme un
adulte majeur et autonome quitte sa famille lorsqu’il se marie. Et nous nous sommes liés à nos frères ou
sœurs en religion, un peu comme ce même adulte se lie à son conjoint en se mariant : nous nous trouvons
établis dans une dépendance mutuelle, pour le meilleur et pour le pire, avec nos frères/sœurs en religion.
Toutes les décisions importantes nous concernant ( logement, emploi ou retraite, usage de l’argent et des
biens, problèmes de santé et approche de la mort… ) c’est dans et avec notre nouvelle « famille » que cela
se discute et se décide. Ce qui ne nous empêche pas de garder avec nos frères/sœurs de sang des liens
d’affection et de solidarité.
Quand nous disons que la Congrégation est un peu comme notre famille, il ne faut donc pas comprendre
qu’elle représente pour nous la même chose que la famille naturelle que nous avons quittée, mais plutôt
qu’elle est pour nous un peu comme la famille fondée par celui qui se marie. Malgré notre vocabulaire de
frères/sœurs, notre relation aux autres membres de notre congrégation a une certaine analogie avec celle de
conjoints entre eux : je suis tellement lié à ma congrégation que je ne peux réussir ma vie qu’en aidant mes
frères/sœurs à réussir la leur, un peu comme une personne mariée ne peut réussir sa vie qu’en faisant tout ce
qu’elle peut pour que son conjoint réussisse la sienne. Notre engagement réciproque est à cette profondeurlà.
Ce lien très fort entre nous, cette dépendance mutuelle consentie dès le départ et pour la vie, risque à son
tour de faire croire que nous ne serions plus libres. Nous sommes tout à fait libres, mais comme un conjoint
est libre à l’intérieur de son lien conjugal. Comme la sienne, notre liberté s’est lié les mains par
l’engagement dans la Congrégation, si bien que nous pouvons, comme lui, être appelés à vivre bien des
choses que nous n’aurions jamais choisies si nous étions restés seuls ( par exemple à entrer dans telle
communauté) : nous y avons consenti, dans un acte de liberté qui se veut totalement solidaire, dans une
dépendance mutuelle assumée avec joie .
Chaque communauté locale, loin d’être un regroupement de sœurs qui se seraient choisies pour être bien
ensemble, est une cellule de base constituée par les responsables de la congrégation, indispensable pour que
les sœurs puissent accomplir leur vocation, chacune dans son être personnel, et toutes ensemble dans leur
être communautaire. Par conséquent, la vie de communauté, comme pour d’autres la vie de couple, doit
pouvoir se vivre et se manifester là où elles vivent, par exemple dans un EHPAD. Ceci, loin de gêner la vie
collective de l’ensemble des personnes, peut au contraire contribuer de manière non négligeable à
l’animation ( au sens de donner un souffle, une âme) à toute la maison.
Tout ce que les sœurs ont en commun ne doit pas faire oublier que chaque sœur est un être humain
particulier, « unique », avec son origine, son tempérament, son parcours professionnel et ses insertions
d’Eglise et d’ailleurs… si bien que :
- d’une part, chacune a sa façon à elle de s’approprier le projet commun et de le vivre, avec parfois des
nuances importantes (des points sur lesquels elle insiste, et d’autres qu’elle relativise plus ou moins)
- d’autre part, chacune a aussi sa façon de se situer par rapport à ses divers besoins :
(physiques, psychologiques, relationnels, spirituels…) chacune a ses goûts, ses désirs, son rythme, son style
personnel à tous points de vue…
Au total, donc, en même temps que toutes ont un même projet fondamental, chacune a (plus ou moins
clairement) un projet de vie individualisé, qu’il s’agit de rejoindre, accompagner, soutenir…
Est-il besoin d’ajouter que les sœurs vivent tout cela avec leurs limites et leur part de faiblesse humaine,
mais aussi avec toutes leurs ressources de conviction, de volonté, de générosité ? Elles peuvent connaître
des souffrances (quand on aime, il arrive qu’on souffre pour et par l’autre ) , mais elles s’efforcent de
cultiver la joie, pour elles-mêmes et pour les autres .
Père Clément Pichaud , mai 2008
PROFESSION RELIGIEUSE
Seigneur, Dieu d’Amour, moi Mathilde,
Je renouvelle dans l’Eglise, devant la
Communauté Chrétienne,
Mes vœux de pauvreté, de chasteté,
d’obéissance
Selon les Constitutions de la Congrégation
des Sœurs de Saint Joseph de LYON
A la suite de Jésus-Christ, comme Joseph,
Je m’engage à vivre dans la plus profonde
humilité
Et me livre au service du prochain
Avec la plus cordiale charité.
Dans une vie fraternellement partagée,
Forte de la Parole et du Corps du Christ,
Docile comme Marie à l’Esprit Saint,
Fais-moi la grâce d’être –pour le monde –
Signe et témoin d’Unité,
A la plus grande gloire de la Trinité
Projet APOSTOLIQUE
de la CONGREGATION (charisme)
Dans la suite du Christ et avec ses
sentiments,
Rencontrer et servir les frères
Vivre ensemble en plein monde
dans la simplicité et l’accueil cordial de tous
Afin de contribuer
à unir les hommes entre eux et avec Dieu
Une grande ambition
avec de tout petits moyens mais…
…..DIEU AIDANT

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