LA POLITIQUE DE TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS Medellín
Transcription
LA POLITIQUE DE TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS Medellín
LA POLITIQUE DE TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS Medellín - Colombie Juan Pablo Ospina Zapata ORGANISATION ET MANAGEMENT DES TRANSPORTS URBAINS Sous la direction de : Anne-Elise Guéguen Master CIMO Spécialité Transports et Mobilités Ecole National de Ponts et Chaussées Institut d’Urbanisme de Paris -Université Paris XII 2007-2008 1 Table des matières INTRODUCTION .......................................................................................................3 1 CONTEXTUALISATION ..................................................................................4 1.1 2 3 4 5 Situation géographique du pays et de la ville de Medellin..................4 1.1.1 Localisation 4 1.1.2 Démographie 4 1.1.3 Niveau de richesse 5 Les transports et la mobilité à Medellin .......................................................6 2.1 Evolution urbaine................................................................................6 2.2 Evolution historique des transports urbains à Medellin ......................6 2.3 Etat de lieux des transports ................................................................7 2.3.1 Le bus « Un vrai système de transport collectif mais… 8 2.3.2 Le Metro : une opportunité pour l’intégration multimodale9 2.3.3 Le Metrocable 2.4 Etat de lieux de la mobilité................................................................11 2.5 Etat de lieux de la sécurité ...............................................................12 2.6 Le taux de motorisation ....................................................................14 LES ENJEUX .................................................................................................15 3.1 L’étalement urbain ............................................................................15 3.2 Ségrégation et marginalité urbaine...................................................15 POLITIQUE NATIONALE DE TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS .....17 4.1 Législation nationale en matière de transport de voyageurs en STIM (Systèmes de Transports Intégrés Métropolitains) .................17 4.2 Acteurs et système de distribution de compétences ........................17 SITM DE MEDELLIN .....................................................................................20 5.1 Le Metroplus.....................................................................................21 5.1.1 5.2 6 10 L’infrastructure du système 21 L’expérience du « Transmilenio » à Bogotá .....................................23 CONCLUSIONS .............................................................................................24 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................25 2 INTRODUCTION Le transport joue un rôle très important dans l’économie et le développement d’un pays, région, département, ou ville, plus spécialement dans un contexte de globalisation et d’ouverture économique. À l’échelle urbaine, il devrai garantir la mobilité et l’accessibilité des habitants aux services essentiels, ainsi que l’inclusion des zones isolées. Les politiques étatiques et municipales concernant les transports, visent à améliorer la prestation du service en termes d’efficacité et de qualité. Ces principes essaient d’être traduits par le biais de l’intégration de zones exclues ainsi que des différents modes de transports. Donc, elles cherchent à encourager l’expansion de la couverture des réseaux pour faciliter l’accès de toute la population. Aujourd’hui, il est bien difficile de circuler dans les grandes villes colombiennes, malgré les besoins d’une société exigeant de se déplacer de plus en plus, jour après jour. Au delà du temps passé par les voyageurs dans les transports collectifs et des inconforts subis, la possibilité même d’être desservi par des réseaux de transport n’est pas évidente. L’accessibilité est mise en question, parce qu’elle est loin d’être assurée pour tous. Suite à l’inefficacité du système, l’insuffisance des réseaux de transport en commun qui ne desservent pas les quartiers périphériques, les horaires irréguliers et les véhicules qui surchargent les axes de circulation certaines populations optent pour l’utilisation des véhicules particuliers. D’autres dépendent notamment de la marche. Les revenus, souvent très faibles, ne permettent pas aux couches moins favorisées des moyens de payer le ticket d’autobus. Ce travail prétend d’illustrer la problématique des transports en Colombie et plus précisément sur la ville de Medellin. Pour ce fait, une première partie traitera sur l’état de lieux des transports. Une deuxième partie essayera de montrer les principaux problèmes. Enfin, l’illustration de la principale politique actuelle de transports urbains permettra de montrer quelques solutions proposées aux défaillances du système. 3 1 CONTEXTUALISATION 1.1 Situation géographique du pays et de la ville de Medellin 1.1.1 Localisation La Colombie est située au nord de l’Amérique du Sud. Il s’agit d’une république démocratique découpée en 33 départements. Medellín, la capitale du département d’Antioquia, est la deuxième ville la plus peuplée de Colombie après Bogotá, située à 1538 mètres d’altitude et à 400 kilomètres de la capitale colombienne. La ville se trouve dans une vallée étroite et longue, d’environ 64 km de long et 10 km de large, qui s’étend le long du fleuve Medellin. Cette vallée appelée « Aburrá » couvre ainsi une superficie de 380 km² jusqu’à 2000m d’altitude. Figure 1. Carte de la Colombie. Source: Google Earth L’aire réellement urbanisable représente une superficie beaucoup plus réduite d’environ 105 km² jusqu’à 1700 Figure 2. Vue de Medellín. Source: Photo personnelle. mètres d’altitude, dont les pentes ont une inclinaison de 26%. 1.1.2 Démographie Une population de 42,8 millions d’habitants est répartie en 1,14 km2 pour une densité moyenne de 38 habitants / km2. Cependant, si on divise le pays entre la région ouest, qui s’est développé dans la plupart sur La Cordillères des Andes et la région est (dans les plateaux), on observe une disparité énorme. L’ouest compte avec une population de 40,55 million d’habitants (94% du total de la population colombienne) ce qui donne une densité de 83 habitants/km2. En revanche, la densité à l’est du pays est de 4 habitants / km2. Figure 3. Source: El Colombiano Une forte croissance démographique à partir des années 1970 donne lieu aujourd’hui à un doublement de la population par rapport à celle de 1973. A l’heure actuelle 74% de la population colombienne habite dans les milieux urbanisés contre 26% dans les milieux ruraux. Ce qui peut être expliquée par deux raisons principales : la croissance économique et le développement des villes principales, la violence rurale due aux mouvements révolutionnaires. 4 EVOLUTION DE LA POPULATION Habitants (millions) 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 1973 1985 1993 2005 Année Totale Urbaine Rurale France Figure 4. Evolution démographique colombienne. Source : DANE 2005. La ville de Medellin a une population d’environ 2 millions d’habitants en 2005 et, 3,2 millions si on considère l’aire métropolitaine. 1.1.3 Niveau de richesse En 2006 le PIB national a représenté 135.883 millions de dollars. Cela équivaut à 2.905 de dollars par habitant. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Millions $ Millions U$ Population PIB per Courants Courants Milliers capita U$ 42.321 1.980 174.896.258 83.786 43.071 1.904 188.558.786 81.990 43.834 1.851 203.451.414 81.122 44.584 1.782 228.516.603 79.459 45.325 2.163 257.746.373 98.059 46.039 2.669 285.312.864 122.900 135.883 46.772 2.905 320,543.475 Figure 5. PIB national et PIB per capita. Source : FMI 5 2 Les transports et la mobilité à Medellin 2.1 Evolution urbaine A travers l’histoire colombienne, certains besoins, voire problèmes d’ordre politique, social et économique, ont obligé à l’exode rural des populations, vers les « grandes » villes. Cet exode rural massif, provoqué d’abord par l’attraction des villes qui offraient des avantages sociaux et économiques de plus en plus évidents par rapport aux zones rurales a été accentué à partir de la période de « La Violence » (1948 – 1965), période pendant laquelle le pays traversa une guerre civile, qui coûta la vie à plusieurs centaines de milliers de personnes et fit partir une grande quantité de ménages . Cet exode vers les métropoles continue tout au long des années 1980 voire 1990, cependant d’une manière moins forte que celle des années précédentes. Cela est dû au développement de nouvelles villes du centre du pays qui deviennent les nouveaux centres d’accueil de la population1. Aujourd’hui, on parle, d’un pays plutôt urbain (74% de la population). Ainsi, considérées comme les pôles de développement des grandes industries et du commerce, les grandes villes attirent la majorité de la population colombienne en raison de leurs localisations géographiques particulières. Donc, chaque métropole attire la population de sa zone d’influence régionale, et pour Medellin, la plupart de la population arrive du département Antioquia2. La forte croissance démographique accélérée et incontrôlée a conduit à l’installation des habitants dans les zones périurbaines (dans les montagnes), de manière informelle. Ces habitants disposent du sol et l’adaptent à leurs besoins. Il s’agit de l’émergence de zones nouvelles, d’une nouvelle population, donc des nouveaux espaces Figure 6. « Quartiers d’invasion. Source : Photo personnelle. qui manqueront d’accessibilité aux services parce qu’il devient difficile d’étendre les réseaux déjà existants. 2.2 Evolution historique des transports urbains à Medellin Le premier tramway à traction animale, dont la gestion était assurée par des compagnies anglo-américaines3, a été inauguré en 1887. Les rails étaient en bois recouvert de fer. C’est en 1910 que le premier tramway à traction électrique a été mis en place, remplaçant ceux qui étaient à traction animale. Toutefois, le manque d’entretien 1 DUREAU, F. Villes et sociétés en mutation : lectures croisées sur la Colombie. Paris, Anthropos Chapitre II. 2004. 371P. 2 Ibid. Chapitre II. 3 BOTERO HERRERA, F. Medellín (1890-1950): Historia urbana y juego de intereses. Medellín, Universidad de Antioquia. 1996. p. 87-98. 6 provoquait des retards considérables du service, ce qui commençait à préoccuper les usagers. Parallèlement, ces derniers exigeaient une baisse du prix du service de transport en argumentant qu’il devenait très cher pour des trajets si courts. A la même époque, certaines révoltes avaient lieu, en conséquence du désaccord de la population à cause de la vente du Canal de Panamá aux Etats-Unis. Ces épisodes entraînent la faillite d’une quantité de compagnies étrangères. C’est à partir de ce moment que certaines collectivités deviennent responsables de la gestion d’une partie du parc de tramways. En 1948, différentes idées mettent en question l’utilisation du tramway, incitant à la mise en place du bus comme un « vrai système de transport »4. En effet, il présente des avantages grâce à son efficacité, performance, flexibilité et adaptabilité face aux conditions topographiques exigées, ainsi qu’il nécessite peu d’investissement pour son infrastructure. Gabriel Sanin Villa, l’un des fonctionnaires publics du pays prononçait des mots qui motivaient une ouverture au changement: « On ne comprend pas comment, pourquoi, à Medellin et à Bogotá, on n’a pas accepté la mise en place de ce système si moderne et confortable pour éliminer les tramways ». De cette manière, l’apparition du bus, au fil du temps, provoque la disparition définitive des compagnies étrangères chargées des tramways. A partir de ce moment là, de nouvelles entreprises privées émergent pour devenir les manageurs de la plupart de ce que représente aujourd’hui le transport public traditionnel en Colombie. En 1979, les collectivités locales de la municipalité et du département créent l’entreprise de Transport Collectif de la Vallée d’Aburrá. Son objectif était de faire face à la problématique des embouteillages dans le centre de la ville ainsi que d’améliorer les conditions de transport dans les zones moins favorisées. Pour ce faire, il cherchait à Figure 7. Station Alpujarra. Tramway – Medellin intégrer et à articuler les différents Source : Universidad de Antioquia réseaux de bus déjà existants avec une nouvelle proposition de système de transports en commun. Pour concrétiser cette idée, dans les années 1990, un système de train Métropolitain a été mis en place à Medellin. Il effectue une liaison entre le nord et le sud, et entre l’est et l’ouest. Après de multiples critiques par rapport aux investissements nécessaires et à la destruction du patrimoine, cette ville colombienne exploite aujourd’hui ce système. 2.3 Etat de lieux des transports Tout au long de l’histoire, les transports urbains en Colombie ont été gérés par une grande quantité d’entreprises commerciales privées. Les institutions chargées de la gestion, la planification et le contrôle de transports attribuent les lignes aux différentes entreprises, qui sont ensuite responsables de leur exploitation. 4 METRO DE MEDELLIN. Nuestra obra paso a paso. Bello, Metro de Medellín. 1998. p 25. 7 La périurbanisation oblige les ouvriers et les employés à effectuer des parcours de plus en plus longs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail. Différentes études5 montrent que la recherche de maximisation du revenu pour une minimisation de la distance domicile-travail (et diminution de dépenses en transport), n’est pas une théorie pertinente dans la situation des classes populaires. Le travail apparaît comme un invariant car on se déplacera là où il faudra pour accéder à une rémunération. Le choix modal comme le choix résidentiel et professionnel n’est pas, dans la plupart des cas, à la portée des populations à faibles revenus6. 2.3.1 Le bus « Un vrai système de transport collectif mais… Après l’échec du tramway en 1948, le bus est considéré comme un « vrai système de transport ». La forte demande a permis la création d’un marché pour de nombreuses petites entreprises privées de bus, souvent artisanales mais déclarées officiellement et autorisées à assurer le transport des voyageurs. Ils jouent un rôle essentiel dans le champ de la mobilité de la ville. Caractérisé par sa flexibilité d’exploitation, son autonomie et son indépendance7, le bus essaie de satisfaire les besoins d’une Figure 8. Dans le bus. Source : El Colombiano population demandant de plus en plus d’accessibilité aux périphéries. Le système de transport urbain des bus comporte une centaine de lignes qui desservent les différents quartiers de la ville, selon un plan d’organisation radiale, des quartiers au centre ville et vice-versa. Environ 8 lignes circulaires transportent les usagers désirant se déplacer vers d’autres lieux que le centre ville. Trois lignes assurent une desserte longitudinale dans le sens nord-sud et vice-versa. Les parcours des autobus qui desservent ces tracés longitudinaux sont de 18 kilomètres en moyenne, ce qui fait 60 minutes par trajet. Le département de transit d’Antioquia est un organisme qui réglemente tout ce qui concerne le transit et le transport dans le département, et particulièrement à Medellin jusque dans les années 1970. A partir de 1971, le bureau du Secrétariat de Transport et Transit de Medellin a été créé. La ville de Medellín est divisée en 16 communes, s’étalant du nord au sud, le long de la rivière. Les communes du sud sont principalement composées d’une population appartenant à la classe moyenne haute. L’automobile constitue un moyen de transport fréquent dans ces communes, à l’exception de la masse des ouvriers du bâtiment, de quelques employés de bureau qui y habitent. Cet ensemble est bien desservi par le service de bus, sans compter qu’il bénéficie également d’une desserte supplémentaire grâce au bus venant de la municipalité d’Envigado. De fortes contraintes liées aux aspects topographiques, voire le cout élevé du prix du billet, font que les bus deviennent peu performants et efficaces. La situation des transports urbains s’aggrave et un nouveau transport informel8 fait son apparition, le 5 ROCHEFORT, M. Le défi urbain dans les pays du sud. Paris : Harmattan. 2000. 184p Ibid. 7 SCHNEIER, G. Villes et transports en Amérique Latine. RATP/ Réseau 2000, Paris, nº75, 1992. 8 ROCHEFORT, M. 2000. 6 8 « colectivo ». Informels dans le sens où sans avoir d’autorisation, ils desservent certaines zones peu accessibles aux coûts et aux fréquences fixés par eux-mêmes. Après son succès, on commence à régulariser ces véhicules. Ce sont des variantes diverses de minibus ou de taxis collectifs. Ils sont caractérisés entre autres, par leur peu d’emprise sur la voirie, leur souplesse, avec des itinéraires capables d’assurer un service spécifique, et à une vitesse supérieure à celle des autobus. 2.3.2 Le Metro : une opportunité pour l’intégration multimodale En 1977, suite à la création de la « Empresa de Transporte Masivo del Valle de Aburrá (Entreprise de Transports en Commun de la Vallée d’Aburrá)» (ETMVA), on lance les premières propositions d’études de faisabilité, conception, construction, mise en place, et gestion du service de transport collectif urbain9 de masse. Les études étaient concentrées sur la création de deux lignes de Metro (Nord-Sud, et Ouest-Est). Ces études ont été critiquées par plusieurs experts en transports de la ville. Ils Figure 9. Station Stade du Metro de Medellín. soulignaient un manque de Source : Photo personnelle transparence, de structuration, de planification, d’études préalables (techniques, économiques, sociales) et d’approfondissement. Parmi les sceptiques, l’ingénieur Rodrigo SALAZAR PINEDA, parlait d’un manque reflété par l’absence d’intégration des différents moyens, voire des plusieurs communes. Les communes du nord, nord-est et nord-ouest, où se situent les communes 1 et 2, qui souffrent de graves problèmes de transport, ne bénéficieront pas directement du projet, puisque seule une petite partie des habitants de ces communes sera concernée du fait de leur localisation en bordure du fleuve Medellín qui se trouve à une distance Figure 10. Minibus "nourrissant" du Metro de 1000 mètres10. Source : Metro de Medellín Malgré les critiques, ces études proposées en 1978 ont conduit en 1995 à la mise en place des actuelles lignes de Metro marquant le début d’un Système Intégré de Transport (SIT). Au moment de l’inauguration du Metro, le système « traditionnel » était composé par 23 entreprises privées qui desservaient 115 lignes de bus et un parc 9 SALAZAR PINEDA, R. « El Metro del Aburrá, su ordenanza y su acuerdo ». Bello, Metro de Medellín. 1996. p. 47-49. 10 QUINTERO, B. Le rôle du métro dans la dynamique urbaine des villes latinoaméricaines : l'exemple de Medellín. 1992. 86p. 9 automoteur de 3500 véhicules, avec une structure radiale vers le centre de la ville. Ce système transportait 81,1% de la population totale de la ville.11 La longueur moyenne d’une ligne équivalait à 20 km (aller/retour), faits en 70 minutes. En 2000, ce même système comptait déjà avec 24 entreprises desservant 143 lignes et un parc automoteur de 3948 véhicules qui mobilisait 50% de la population (1 million de voyageurs). La longueur moyenne d’une ligne équivalait à 19 km (aller/retour), faite en 60 minutes. Parallèlement, suite à l’acceptation du Metro, plusieurs entreprises privées commençaient à s’intégrer au SIT. Aujourd’hui, il y a 6 entreprises privées12 qui desservent 9 lignes en structure radiale vers la station du Metro (techniquement) la plus proche, avec un parc automoteur de 50 véhicules. Seulement sur deux des lignes de bus, il est possible d’obtenir des tickets qui sont intégrés aux tarifs du Metro. Ils transportent 20% du total des voyageurs transportés par le SIT par jour13. La longueur moyenne d’une ligne équivalait à 10 km (aller/retour) parcourue en 25 minutes. 2.3.3 Le Metrocable Après l’intégration du projet SIT dans le Plan d’Aménagement de la ville en 1999, on propose la création du Metrocable. Système de téléphériques en liaison avec le Metro, qui intègre les communautés du secteur nord-est de la ville à partir de 2003. Selon les statistiques, la performance du SIT a augmenté. Station de Metrocable Station de Metro Figure 11. Metrocable. Source : Photo personnelle. En 2000, le Metro transportait 294.000 voyageurs par jour (13% de la population), en 2003 336.000 (15%), et 405.000 voyageurs par jour en 2006 (18%). La longueur du parcours des lignes de bus qui desservaient les secteurs montagneux a été divisée à la moitié. 11 DEPARTAMENTO ADMINISTRATIVO DE PLANEACIÓN METROPOLITANA. 1993. “ Análisis del Incremento de Rutas y Parque Automotor del Transporte Público Colectivo en Medellín y el Valle de Aburrá ”, Medellín) 12 Source : SECRETARÍA DE PLANEACIÓN MUNICIPAL, DEPARTAMENTO DE VÍAS Y TRANSPORTES. Données trouvées après le contact établit par mail avec l’ingénieur Gabriel Alirio Diaz Ramirez. Secrétaire adjoint et responsable de planification, transport et mobilité, Municipalité de Medellin. 13 Source: Metromed 10 2.4 Etat de lieux de la mobilité La population de l’aire métropolitaine, réalise en moyenne 1,464 déplacements par jour et par personne. Ceux sont fortement dominés par la marche et l’utilisation de transport collectif traditionnel (bus). TC Léger Marche VP Taxi Metro Moto Autres Velo TOTAL Deplacements / jour 1.593.017 1.421.000 597.473 300.548 303.272 228.194 195.779 45.106 4.684.389 DEPLACEMENTS PAR JOUR 2005 34,0% 30,3% 12,8% 6,4% 6,5% 4,9% 4,2% 1,0% Figure 12. Déplacements dans l’aire Métropolitaine de Medellín. Source : Area Metropolitana del Valle de Aburrá. Enquête origine destination 2005. 6% 13% 7% 5% 30% TC Léger 4% 1% 34% Marche VP Taxi Metro Moto Autres Velo Figure 13. Répartition modale des déplacements 2005. Source : Area Metropolitana del Valle de Aburrá. Enquête origine destination 2005. Au même temps, le transport collectif est distribué comme est montré dans le tableau ci-dessous. On observe que 76% de voyages se font en transport tradtionnel léger contre 26% en Metro. REPARTITION MODALE DES TRANSPORTS EN COMMUN 9% MOTIFS DES DEPLACEMENTS 2% 18% 14% 5% 3% 43% 5% 45% 26% Bus courant Buseta Courant Buseta executive Microbus - Collectif 30% Metro Figure 14. Répartition modale des transports en commun. Source : DANE. Travail Etudes Achats Santé Loisir Autres Figure 15. Motifs des déplacements dans l’aire Metropolitaine de Medellín. Source : Area Metropolitane del Valle de Aburrá. Enquête origine destiantion. 11 2.5 Etat de lieux de la sécurité Près de 90% des accidents nationaux (mortels ou non) en 2006 ont eu lieu en milieu urbain. Une forte croissance du nombre d’accidents est observée pendant la période entre 1986 et 2001. En 2002 une légère diminution peut être justifié par de nouvelles mesures et politiques en matière de sécurité routière. SECURITE ROUTIERE NATIONALE 300.000 250.000 Nombre 200.000 150.000 100.000 50.000 20 06 20 04 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 0 Année Total national Routes Nationales Figure 16. Nombre d’accidents par an au niveau national. Source: Fondo nacional de prevención vial. Rapport 2006. MORTALITÉ ROUTIERE 8.000 7.000 6.000 5.000 4.000 3.000 2.000 1.000 0 1998 1999 2000 2001 2002 Mortalité nationale 2003 2004 2005 2006 Mortalité Routes Figure 17. Mortalité à cause des accidents de la route. Source: Fondo nacional de prevención vial. Rapport 2006. La plupart des accidents ont été causés par les véhicules de transport public individuel (Taxi), ainsi que ceux de transport léger (bus, buseta). De la part des véhicules privés, ce sont les automobiles, les camions et notamment les motards les principaux responsables des accidents. 12 VEHICULES SERVICE PUBLIC LIES AUX ACCIDENTS 2006 45,00% Nombre Vehicule 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% Taxi Bus Buseta Camion Fourgon. Microbus Moto Vélo Autre Type véhicule Pieton Passager Conducteur Figure 18. Véhicules du service public liès aux accidents 2006. Source: Fondo nacional de prevención vial. Rapport 2006. Ministère de transports VEHICULES SERVICE PARTICULIER LIES AUX ACCIDENTS 2006 60,00% Nombre véhicules 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% Voiture Bus Buseta Camion Fourgon. Microbus Moto Vélo Autre Type véhicule Pieton Passager Conducteur Figure 19. Véhicules particuliers liés aux accidents en 2006. Source: Fondo nacional de prevención vial. Rapport 2006. Ministère de transports 13 2.6 Le taux de motorisation Après d’une légère diminution du nombre d’immatriculations tant des VP que de motos entre 1998 et 2002, on observe une forte croissance. Les possibilités et flexibilités de financement des motos ont conduit à une sur demande d’acheteurs. EVOLUTION IMMATRICULATIONS 350000 300000 Nombre 250000 200000 150000 100000 50000 0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Année VP Moto PL Industrie Autres Figure 20. Evolution nationale des immatriculations. Source: Ministère de transports. Aujourd’hui à Medellin, le parc de VP est presque égal à celui de la moto. Taux Possession unités par unités par Mode 1000 hab 10 men. VP 47,63 1,87 Moto 35,47 1,39 Velo 0,19 0,007 Figure 21. Taux de possession de véhicules particuliers au niveau national. Source : DANE Parc Véhicules Automobile 173.000 + 25.000 (2006) Moto 101.000 + 60.000 (2006) Taxi 27.000 Bus 7.080 Autres 7.000 Camion 25.000 Total 425.080 Figure 22. Parc automobile de Medellín. Source: Mairie de Medellín. 14 3 LES ENJEUX 3.1 L’étalement urbain L’exode rural a accéléré la croissance presque imprévue de la ville dont le centre comptait déjà une population considérable. Donc, dans les années 1950-1980, la nouvelle population cherche ailleurs des nouveaux endroits pour s’installer. Ceux qui ont des moyens, s’installent vert le centre-ouest et dans le secteur nord de la ville, vers l’est et l’ouest de la rivière Medellín, c'est-à-dire les montagnes. La figure suivante montre la transformation urbaine de Medellin pendant la première moitié du XXe : Figure 23. Transformation urbaine de Medellin (1900, 1930, 1950) Source : Echavarría, J.F. 1989. “El paso de los habitantes por el siglo XX” Cámara de Comercio de Medellín. .p.75-80 Plus tard, dans les années 1990, une accentuation de l’immigration a été constatée. Celle-là était due aux violences causées par la « guérilla » et les « Autodéfenses » dans les campagnes. Cette nouvelle étape de mouvements migratoires, force la nouvelle population arrivante, dite défavorisée à cause de son absence de ressources, à s’installer plus haut dans les montagnes. La nouvelle périurbanisation se forme en donnant lieu à l’apparition des bidonvilles avec une forte augmentation de constructions artisanales en dehors des normes d’habitat (à base de carton recyclé, bois, lamines d’aluminium) et sur des terrains illégaux. 3.2 Ségrégation et marginalité urbaine La ségrégation urbaine de Medellin se manifeste par la coexistence de deux villes parallèles. Il s’agit des communes 1 et 2 caractérisées par des densités de population brutes de 381 et 648 hab./ha opposées au « Poblado » (commune 14) avec 28 hab./ha.14. Figure 24. Les communes des Medellín. Source : Mairie Medellin v co 14 Secretaría de Planeación Nacional. 1999. 15 Cette ségrégation spatiale est d’autant plus accentuée selon le type même de l’aménagement de l’espace urbain et son développement par les autorités locales. Toutefois, il faut signaler que les mêmes autorités font preuve de laxisme face au non respect des procédures réglementaires de l’urbanisme quant à l’utilisation du sol, conduisant à une urbanisation souvent incontrôlée. L’étalement urbain de la ville entraîne l’apparition de conditions sociales défavorables pour les habitants des quartiers périphériques. Aujourd’hui, certains quartiers n’ont pas de liaison avec la ville, ne disposent même pas du minimum en matière de services publics. Considérant que cette périurbanisation se fait vers des endroits presque inaccessibles, c'est-à-dire, compliqués du point de vue topographique, un développement approprié des infrastructures devient de plus en plus difficile. Les difficultés liées à la topographie rendent difficile la mise en place de certains équipements lourds. Cette marginalité spatiale provoque le fait que ces zones ne soient pas bien desservies, constatant un retard dans le développement des différents réseaux. Bien que la ville accueille l’édification permanente de nouvelles structures et infrastructures, elle reste incapable de satisfaire les besoins élémentaires des catégories sociales défavorisées et de faire face à la croissance de la population. Figure 25. « Quartiers d’invasion ». Source: El Colombiano. Quels transports pour une population croissante ? La périurbanisation oblige les ouvriers et les employés à effectuer des parcours de plus en plus longs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail. Différentes études15 montrent que la recherche de maximisation du revenu pour une minimisation de la distance domicile-travail (et diminution de dépenses en transport), n’est pas une théorie pertinente dans la situation des classes populaires. Le travail apparaît comme un invariant car on se déplacera là où il faudra pour accéder à une rémunération. Le choix modal comme le choix résidentiel et professionnel n’est pas, dans la plupart des cas, à la portée des Figure 26. Transport informelle. populations à faibles revenus16. Source: El Colombiano 15 16 ROCHEFORT, M. Le défi urbain dans les pays du sud. Paris : Harmattan. 2000. 184p Ibid. 16 4 POLITIQUE NATIONALE COLLECTIFS URBAINS DE TRANSPORTS En 1996 l’Etat propose une nouvelle politique relative à la mise en place des systèmes de déplacements urbains qui intègrent et consolident les métropoles (de plus de 600.000 habitants) pour améliorer les conditions d’accessibilité de la population à la ville. Pour ce fait, il, en partenariat avec les collectivités territoriales s’engage dans une stratégie de structuration des transports des grandes villes. 4.1 Législation nationale en matière de transport de voyageurs en STIM (Systèmes de Transports Intégrés Métropolitains) La Loi no 310 de 1996 relative au système de Service Public de Transport Urbain Intégré modifie la loi no 86 de 1989 relative à la réglementation et le financement des STIM. La nouvelle loi définit l’aire d’influence d’un STIM comprenant des municipes, aires métropolitaines, aires urbaines et suburbaines. L’Etat et les Collectivités Territoriales pourront aider au financement des projets en apportant entre 40% et 70% du coût total. Une société titulaire devra être créée. Elle sera la responsable de la gestion technique et financière, de l’organisation et de la planification du service de transport, de formuler et définir des politiques, des objectifs, de coordonner des études de demande du système, ainsi que de coordonner avec d’autres acteurs l’exécution des actions pour faciliter l’intégration d’autres systèmes en commun. Cette institution sera chargée de la mise en place d’études préalables de faisabilité et de rentabilité technique, économique, sociale, environnementale pour définir des stratégies, ainsi que le type de système à adopter, la programmation, la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. Enfin, elle coordonnera le Plan Intégral de Transport proposé par la collectivité locale, en cherchant la cohérence avec le Plan Intégral de développement Urbain, le Plan National de Développement. Bien qu’il y ait eu quelques actions isolées poussant le développement de systèmes de transports intégrés, cette nouvelle législation marque la rupture par rapport à la législation ancienne, qui était caractérisée par l’absence d’une promotion vers la création, la conception et la planification de ce type de systèmes et notamment une absence de compromis de l’Etat. 4.2 Acteurs et système de distribution de compétences En matière de répartition des compétences, la Constitution stipule que l’Etat, basé sur les principes de décentralisation et de déconcentration, peut déléguer aux autorités locales pour qu’elles soient responsables de coordonner les activités qui visent à l’accomplissement des objectifs qu’il a fixés. • Les Aires Métropolitaines : elles sont responsables d’élaborer les Plans Intégrés de Développement Métropolitain. A partir des PIDM, elles doivent fixer les normes aux municipes appartenant à l’aire. Les plans devront être clairs par rapport à la localisation des infrastructures de transports. Elles seront les autorités organisatrices des transports urbains pour l’ensemble de l’agglomération. • Les Municipes et Districts : sont responsables de l’élaboration des plans d’ordonnement du territoire17 (POT) en cohérence avec les plans nationaux, départementaux, voire métropolitains. Ils sont chargés de planifier et de mettre en place des actions de localisation, de définition, de direction et d’exécution des œuvres d’infrastructure de transport. Ainsi, les Collectivités territoriales 17 POT: système de planification intégrale urbaine. 17 • • • avec les directions municipales de transports et trafic seront chargées de l’organisation, surveillance et contrôle à l’intérieur de leurs territoires. Direction Municipale des transports et du trafic : est le responsable de la régulation et du contrôle du transport terrestre et de la circulation, en cohérence avec les orientations urbaines. Entreprise gestionnaire : elle fait partie du comité gestionnaire et planificateur du système. Elle est la responsable d’attribuer les lignes aux exploitantes par concession. Opérateurs de transport : entreprises privées exploitantes de transport traditionnelles, et du nouveau système. Ce système devra apporter des multiples avantages : • • • • • Permettre une intégration multimodale et tarifaire en partenariat avec les différents acteurs des réseaux de transport des grandes villes sous la gestion d’un unique organisme de contrôle. Permettre l’accessibilité au SIT pour les diverses populations. Réduire les accidents de trafic. Réduire les émissions de gaz à effet de serre. Réduire les temps de voyage. Les tableaux ci-dessous, montrent le diagnostic actuel dans la plupart des villes colombiennes ainsi que ce qu’on pourra atteindre avec ce nouveau système. INDICATEUR Taux d'occupation (voyageurs/bus-jour) Parc de bus / million habs Longueur (km) des lignes / million habs Vitesse moyenne (km/h) Age moyenne du parc (années) Colombie 280 -- 320 1.500 -- 3.400 2.200 -- 5.100 8 -- 12 10 -- 18 Les modèles en A.Latine 500 -- 800 700 -- 1.500 400 -- 2.000 20 -- 25 4 -- 9 Figure 27. Diagnostic général des TC en Colombie par rapport aux villes « modèles » en Amérique Latine. Source : Département de Planification National (DNP). Figure 28. Parc de véhicules de transport public urbain par million d’habitants. Source : DNP 18 Figure 29. Nombre de kilomètres de lignes par million d’habitants. Source : DNP Figure 30. Nombre de voyageurs par bus par jour. Source : DNP 19 5 SITM DE MEDELLIN Le SITM de Medellin a été crée pour essayer de répondre aux besoins de la communauté et faire face à la détérioration de la ville à cause de la congestion du trafic, la forte présence du transport privé par rapport au public, à l’inefficacité des systèmes de transports en commun ainsi qu’à la dégradation des conditions environnementales, l’augmentation du parc automobile... De cette manière, encouragée par la nouvelle politique étatique, l’aire métropolitaine de la Vallée d’Aburra s’engage dans la création du système intégré de transport en proposant l’intégration de nouvelles composantes, le Metrocable, le Metroplus au Metro. Metroplus et Metro de Medellin Metro de Medellin Planification et Contrôle Opérateurs Metro AOTU Aire Métropolitaine de Valle de Aburrá Opérateurs Opérateurs BRT Metroplus S.A. Metro de Medellin Ltda Gestion Stations Metroplus Récepteur Argent Gestion financière Metro de Medellin Entreprises externes Figure 31. Schéma organisationnelle du SITM Medellín. Source : Metrplus. Ce projet cherche à définir des différents axes de mobilité en intégrant plusieurs modes de transports en commun et de cette manière donner lieu à un schéma de mobilité qui soit rationnel, logique, plutôt bien planifié et donnant la priorité à l’utilisation du transport en commun. Une équipe multidisciplinaire est composée par l’Autorité Organisatrice (Aire Métropolitaine de Medellin), par les entreprises publiques Metroplus et Metro de Medellin, les compagnies privées de bus (ajoutées au système), les exploitants des nouvelles lignes. Ils fixeront les lignes, les fréquences ainsi que d’autres facteurs d’opération. 20 5.1 Le Metroplus Fondé sur le succès du système Transmilenio à Bogotá (Colombie) et à Curitiba (Brésil) (système de bus articulés à transit rapide), le Metroplus a été conçu en 2001 comme complément au système intégré de transport SIT pour améliorer la mobilité dans la ville en permettant une intégration physique et tarifaire en partenariat avec le Metro, le Metrocable et d’autres compagnies privées de bus. A court terme, le système il parcourra Figure 32. Système Bus à transit Rapide (BTR) 12.5 kilomètres de voies principales Curitiba (Brésil). avec 21 stations et à long terme (horizon Source : http://www.planum.net/topics/main/mde 15 ans) couvrira une totalité de 80 caudo-chavarro-transmilenio.htm kilomètres. L’amélioration du système SIT, desservira à long terme 67% de l’aire urbaine, donc, une grande partie des secteurs toujours « isolés ». 5.1.1 L’infrastructure du système Le système sera composé par des lignes principales et secondaires dont la plupart auront des voies en sites propres. D’ailleurs, la construction des arrêts, des ponts et l’aménagement des zones d’influence fera partie du projet. Les lignes principales (troncales) permettront le transit rapide et exclusif des bus par des voies en sites propres. Cela évitera la « concurrence » avec d’autres véhicules ainsi que les retards causés par les embouteillages. En parallèle aux voies en site propres du Metroplus, il y aura deux ou trois autres axes de circulation « mixte » pour permettre le transit d’autres véhicules différents de ceux du système principal. Sur les lignes du système principal il n’y aura que la circulation des bus Metroplus. Figure 33. Voies en site propre. Transmilenio – Bogotá Source: http://www.transmilenio.gov.co/nuevapagi Les voies de trafic mixtes seront séparées des voies du système principal par des barrières en na/index.htm bêton. Cette barrière permettra la sortie facile des bus mais pas l’accès des véhicules étrangers au système. Les lignes secondaires permettront d’élargir les zones d’influence du système. Elles serviront de lignes « nourrissantes » intégrant les endroits qui manquent d’accès direct sur le SIT. 21 D’après le responsable adjoint du bureau de planification de Medellin, le développement et succès du réseau SIT marquera un changement des mauvaises habitudes concernant les transports en commun. Les arrêts des bus seront fixes et situés tous les 500 mètres, restreignant l’accès ou la sortie des voyageurs aux bus18. Les stations multimodales intermédiaires, serviront de liaison avec d’autres systèmes de transport. Il faut signaler que l’un des principaux objectifs de cette amélioration du SIT est l’intégration de plusieurs modes de transport sous le même régime tarifaire, ce qui marquera aussi la différence entre l’avant et l’après SIT. D’ailleurs, pour permettre l’efficacité du système, le paiement s’effectuera par le biais d’un système prépayé. Figure 34. Schéma opérationnel du Système BRT. Source: Transmilenio. Le nouveau SIT, a mis en relation, http://www.transmilenio.gov.co/nuevapagina/index.asp ?id=169 diverses politiques environnementales, notamment l’utilisation de bus à technologie avancée dont la consommation énergétique sera à base de biocarburants, réduisant la consommation et minimisant l’émission des gaz à effet de serre. En parallèle, pour chaque bus Metroplus qui entrera en service, six bus Figure 31. Système Intégré de Transport Métropolitain. Source : Mairie de Medellin. parmi les plus vieux de l’ancien système traditionnel de transport, seront supprimés. Cela permettra d’améliorer la qualité de l’air et de diminuer les nuisances sonores causées par leur état. 18 Témoignage recueilli auprès Ing. Gabriel DIAZ . Planification de transports de la ville de Medellin. 22 5.2 L’expérience du « Transmilenio » à Bogotá Ce système a été conçu en 1998, et mis en service en décembre 2000. En juin 2001, le système a mobilisé 36 0000 voyageurs par jour sur 20 kilomètres de voie, 32 stations, 224 bus articulés et 60 bus « nourrissants ». A la fin de 2001, on a mobilisé 800 000 voyageurs par jour sur 41 kilomètres, 62 stations et 470 bus articulés et 300 « nourrissants ». Figure 35. Transmilenio – Bogotá. Source : Transmilenio. Par ailleurs, une dynamique nouvelle a été engendrée afin de motiver la participation des entreprises privées de transport traditionnel. Comme résultat des concertations et des différentes expériences partagées, 96% des entreprises ont été associées pour participer comme operateurs des voies principales. Après six mois d’opération (juin 2001), on a constaté une moyenne de 5,92 voyageurs/kilomètre, donc 1 906 voyageurs/bus par jour, c'est-à-dire, sept fois plus que la moyenne des bus traditionnels. Finalement, quant aux kilomètres effectués par chaque bus, ils ont augmenté de 216 kilomètres/bus à 320 kilomètres/bus par jour. D’après le DANE, en 2006 le Transmilenio a transporté en moyenne 22,64% des voyageurs potentiels, avec environ 40% du projet mis en place, ce qui n’est pas négligeable. A la même époque, le Metro de Medellin en association avec le Metrocable, ont transporté en moyenne 27,42% des voyageurs. Donc, on estime qu’avec la mise en service du Metroplus le taux d’utilisation du SIT peut augmenter d’une manière considérable. 23 6 CONCLUSIONS Malgré les difficultés rencontrées, surtout par rapport à l’intégration des acteurs des compagnies privées traditionnelles de bus, ces actions montrent une coopération et une organisation progressives des différents acteurs. Grâce aux politiques étatiques pour la création des STIM, sept villes colombiennes ont déjà commencé les démarches pour la mise en place des différents systèmes intégrés fondés sur l’expérience Transmilenio à Bogotá. Medellin reste la seule ville qui compte avec un système multimodal (Metro, Metrocable) en plus du système traditionnel et du Metroplus. Le projet SIT de Medellin a été proposé pour qu’à long terme, il puisse desservir 67% de la ville. Aussi, les acteurs considèrent la possibilité d’étendre le système vers plusieurs communes autour de la ville, ce qui permettra une meilleure intégration de la région métropolitaine. Parallèlement, le développement du système de transport urbain par le biais de l’intégration multimodale et sociale, permettra de le rendre plus attractif. Ainsi, il facilitera l’accès aux catégories plus favorisées et aussi il incitera la population aisée à réformer leurs habitudes de déplacements. Il faut changer l’idée que « le transport public est pour les pauvres et la voiture pour les riches ». Aujourd’hui, la plupart des grandes métropoles au niveau mondial son saturées de voitures. Il est pertinent de lancer (comme des exemples mondiaux le prouvent) des stratégies qui incitent à réduire l’utilisation de la voiture. Intégration sociale et multimodale en liaison avec la protection de l’environnement, ce sont les questions à approfondir en matière de mobilité urbaine colombienne. 24 BIBLIOGRAPHIE BOTERO HERRERA, F. Medellín (1890-1950): Historia urbana y juego de intereses. Medellín, Universidad de Antioquia. 1996. p. 87-98. DEPARTAMENTO ADMINISTRATIVO DE PLANEACIÓN METROPOLITANA. Análisis del Incremento de Rutas y Parque Automotor del Transporte Público Colectivo en Medellín y el Valle de Aburrá. Municipio de Medellín. 1993. 55 p. DUREAU, F. Villes et sociétés en mutation : lectures croisées sur la Colombie. Paris, Anthropos. Chapitre II. 2004. 371P. ECHAVARRIA, J. F. “El paso de los habitantes por el siglo XX”, Revista antioqueña de Economía y desarrollo. Cámara de Comercio de Medellín, 1989. 80 p. FIGUEROA, O., HENRY, E. Les enjeux des transports dans les villes LatinoAmericaines. Synthèse INRETS nº6. 1987. METRO DE MEDELLIN. Nuestra obra paso a paso. Bello, Metro de Medellín. 1998. 56p. METRO DE MEDELLIN. Aproximaciones comunicativas para una cultura ciudadana a través del Metro de Medellín. Bello, Metro de Medellín. 1999. 41 p. METRO DE MEDELLIN. Informe anual de gestión ambiental. Bello, Metro de Medellín, Unidad de comunicaciones. 1999. 32p. MUNICIPIO DE MEDELLÍN. El Metro una decisión no planificada. Medellín, Municipio de Medellín. 1995. 89 p. MINAUDIER, J. P. Histoire de la Colombie: de la conquête à nos tours. Paris, L’Harmattan. 1992. 351 p. PALACIO-MUNOZ, G. E. Le métro de Medellín : analyse d'une politique urbaine. Paris, IHEAL. 1999. 124p. QUINTERO, B. Le rôle du métro dans la dynamique urbaine des villes latinoaméricaines : l'exemple de Medellín. 1992. 86p. ROCHEFORT, M. Le défi urbain dans les pays du sud. Paris, L'Harmattan, 2000. 184p. SCHNEIER, G. Villes et transports en Amérique Latine. RATP/ Réseau 2000, Paris, nº75, 1992. SALAZAR PINEDA, R. El Metro del Aburrá, su ordenanza y su acuerdo. Bello, Metro de Medellín. 1996. 98 p. EL COLOMBIANO. http://www.elcolombiano.com.co/HR.ASP AREA METROPOLITANA DEL VALLE DE ABURRA. Diagnóstico de Transporte en Medellín y su área metropolitana. 2007. www.metropol.gov.co DEPARTAMENTO ADMINISTRATIVO NACIONAL DE ESTADISTICA. Transporte Urbano de pasajeros – Trimestre III. 2005. à Trimestre IV 2006. http://www.dane.gov.co 25 MAIRIE MEDELLIN. http://www.medellin.gov.co/alcaldia/index.jsp METROPLUS S.A. http://www.metroplus.gov.co/ METRO DE MEDELLIN. Sistema http://www.metrodemedellin.org.co/portal/ Integrado de Transporte. MINISTERIO DEL TRANSPORTE. Oficina de planificación. Grupo de planificación sectorial. Caracterización del Transporte en Colombia. Diagnostico y Proyectos de Transporte e Infraestructura. http://www.mintransporte.gov.co/Servicios/Biblioteca/documentos/Documentos.htm TRANSMILENIO-BOGOTA. http://www.transmilenio.gov.co/transmilenio/nvaentrada.htm 26