SE CHAUFFER AUX CEREALES : UNE NOUVELLE ALTERNATIVE
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SE CHAUFFER AUX CEREALES : UNE NOUVELLE ALTERNATIVE
BIOMASSE - ENERGIE SE CHAUFFER AUX CEREALES : UNE NOUVELLE ALTERNATIVE BIOMASSE-ENERGIE ! Les hausses successives du prix des produits pétroliers ont réveillé une volonté d’indépendance par rapport aux combustibles fossiles. Parmi les sources d’énergie renouvelables, les céréales constituent une alternative avantageuse sur le plan économique et environnemental. Céréales-combustibles : principales caractéristiques Les grains de céréales, la paille, ou même la plante entière, peuvent être utilisés comme combustibles. Le type de céréales n’a que peu d’influence sur le pouvoir calorifique 1 et c’est le taux d’humidité qui constitue le facteur prépondérant pour le rendement énergétique. Des teneurs en eau supérieures à 20 % diminueront considérablement le rendement. La production de cendres est comprise entre 1,5 et 3 % lors de la combustion des grains et peut s’élever jusqu’à 7 % avec de la paille. La production de mâchefers 2 est ainsi plus importante que dans le cas de combustion de pellets de bois. Un dispositif doté d’une grille mobile et un meilleur contrôle de la combustion peuvent faciliter leur collecte et ensuite leur évacuation. Une expérience assez riche dans les pays voisins Les possibilités d’utilisation chez nous En Belgique, l’intérêt pour le chauffage aux céréales prend aussi de l’ampleur et on compte aujourd’hui un petit nombre d’installations au sein d’exploitations agricoles. Celles-ci sont conçues pour une utilisation locale : chauffage d’une habitation ou d’un corps de bâtiment. Au vu de la tendance actuelle, avec un prix du mazout élevé et celui des céréales au plus bas, la valorisation énergétique des céréales présente un potentiel de développement intéressant essentiellement en milieu agricole. EQUIVALENCE ENERGETIQUE 2,4 kg de grains ou 2,6 kg de pailles (à 15 % d’humidité) permettent d’obtenir l’équivalence énergétique d’1 litre de mazout. En terme de superficie (sur base des rendements moyens de froment de 9 tonnes en grains et 4,5 tonnes de pailles), 1 ha peut fournir l’équivalent de 3 750 l de mazout en valorisant les grains et 1 700 litres en utilisant la paille. 2 N°15 - 1ER TRIMESTRE 2006 © VALBIOM L’utilisation de céréales, grains ou paille, comme combustible n’est pas une idée neuve. De nombreux pays, pour la plupart d’Europe du Nord, produisent de la chaleur et de l’électricité à partir de cette ressource depuis plus de vingt ans. Au Danemark, par exemple, des systèmes d’aides ont permis de développer cette technologie à tous les niveaux et de l’appliquer à des gammes de puissance plus élevée. Des systèmes de chauffage urbain, et même des centrales de cogénération et centrales électriques sont alimentées avec des céréales. Chaudière à grains à alimentation automatique Même si la paille peut, dans certaines exploitations, être valorisée de façon avantageuse, ce sont préférentiellement les appareils utilisant des grains (froment, orge) qui sont installés chez nous. De nombreux fabricants de poêles et de chaudières développent aujourd’hui des appareils « biomasse » utilisant les céréales comme combustible. Le chauffage céréales est envisageable sous différentes formes : • Les poêles aux céréales Pour chauffer une ou plusieurs pièces. Comme avec les pellets, les grains sont amenés du réservoir (à alimentation manuelle) vers le brûleur par une vis sans fin. Les puissances disponibles sur le marché varient de 5 à 13 kW. BIOMASSE - ENERGIE • Les chaudières aux céréales Pour le chauffage central, avec la possibilité de fournir également l’eau chaude de l’habitation. Par ce type de système tout à fait automatique, la quantité précise de grains est amenée, par une vis sans fin depuis le silo de stockage vers la chambre de combustion, et ce, en fonction de la température désirée. L’autonomie varie de quelques semaines à toute une saison de chauffe, en fonction de la capacité du silo. Celui-ci, équivalent à une « citerne à mazout » peut être situé dans une pièce voisine à celle de la chaudière. participe à la diminution des émissions de gaz à effet de serre et permet ainsi de tendre vers les objectifs fixés dans le cadre du protocole de Kyoto. D’autre part, une diversification des sources d’énergie offre une plus grande indépendance d’approvisionnement et permet de mieux accuser les augmentations de prix des produits pétroliers. Enfin, sur le plan social, la création d’une telle filière bénéficierait au développement local par la création d’emplois mais aussi par le maintien et la diversification de l’activité agricole. D’un point de vue économique Les avantages liés à cette ressource Si les céréales restent prioritairement destinées à l’alimentation et que leur utilisation en tant que combustible peut poser certaines questions d’éthique, le contexte économique et environnemental actuel permet de considérer avec sérieux le potentiel de développement de cette filière. La substitution d’énergies fossiles par des énergies renouvelables A l’instar des nouveaux marchés de la biomasse et des énergies renouvelables, l’investissement dans un système de chauffage aux céréales est plus important que dans le cas d’une installation classique au mazout. Cependant, au prix actuel du mazout de chauffage, l’amortissement du surcoût de l’investissement est d’autant plus vite atteint que la consommation en fuel est importante. PRIX HTVA (¤/equivalent 1 litre mazout) Evolution du prix (HTVA) du froment fourrager et du mazout (pour un équivalent énergétique d’un litre de mazout - Source : INS (http://ecodata.mineco.fgov.be) - Réalisé par ValBiom - Valeurs non actualisées 0,5 0,45 0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 1999 2000 2001 Mazout 2002 2003 2004 2005 Froment fourrager N°15 - 1ER TRIMESTRE 2006 3 BIOMASSE - ENERGIE Par exemple, pour l’achat d’une chaudière de petite puissance (15 kW) qui consommerait 6 tonnes de grains au lieu de 2 500 litres de mazout, le temps de retour est estimé à 8 ans (et ce sans prime). Celui-ci diminue à 4 ans pour une chaudière de 40 kW, consommant 14 tonnes de froment plutôt que 6 000 litres de mazout. Ce système est dès lors des plus avantageux pour des bâtiments agricoles au volume plus important ou requérant une chaleur constante (poulailler, porcherie, séchoir, etc.) Pour compenser en partie l’importance de l’investissement, il existe différents types d’aides financières mises en place par les pouvoir publics. Conclusions et perspectives Dans le contexte actuel de développement durable, les intérêts du chauffage aux céréales ne se limitent pas à la production de chaleur à partir de matières premières renouvelables. Principalement envisageable en milieu rural, l’alternative « céréales-combustible » participe à la création de nouveaux débouchés, au maintien et au renforcement du tissu socio-économique du secteur agricole. Fort de l’expérience positive des pays voisins et d’une technologie mature, il existe aujourd’hui un réel potentiel de développement d’une filière liée à la valorisation énergétique des céréales GAELLE WARNANT 1 Pouvoir calorifique : quantité de chaleur dégagée lors de la combustion complète d’une quantité de combustible. Unité : MJ (ou kWh)/kg (ou tonne) 2 Cendres résultant de la combustion POUR PLUS D'INFORMATION ValBiom asbl Chaussée de Namur, 146 5030 Gembloux www.valbiom.be ou [email protected] Gaëlle Warnant (céréales-énergie) 081/627 154 © VALBIOM Une liste de distributeurs d’appareils de chauffage aux céréales est régulièrement mise à jour et disponible sur simple demande à ValBiom. 4 N°15 - 1ER TRIMESTRE 2006 Le Ministère de la Région Wallonne (Direction Générale des Technologies de la Recherche et de l’Energie) octroie des primes à l’énergie pour les particuliers. Ainsi pour l’achat d’une chaudière à biomasse, une prime de 75 % de l’investissement, plafonnée à 1 500 ¤, peut être obtenue (prime n°9), à condition que la chaudière soit automatique avec un rendement minimum de 80 %, réponde aux normes EN 303-5 et EN 12809, et qu’elle soit installée par un chauffagiste enregistré (les formulaires de demande peuvent êtres obtenus aux Guichets de l’énergie ou téléchargés sur le site htpp ://energie.wallonie.be). Pour les entreprises, il est également possible d’obtenir une réduction d’impôts dans le cas d’installation d’une chaudière biomasse automatique. Chaque dossier étant soumis à avis avec calcul de la déduction fiscale. (Renseignement sur le site www.mineco.fgov.be) Dans le cadre des nouvelles lois d’expansion économique (non encore totalement définies à ce jour), une aide serait octroyée sur base d’un pourcentage de la différence d’investissement entre un système de chauffage de référence (mazout ou gaz naturel) et un système fonctionnant aux céréales, en tenant compte des économies réalisées par la substitution du combustible fossile par les céréales. Une étude française, sur la possibilité de développer une filière d’utilisation de la paille comme combustible, a montré qu’une économie de 1,3 tonnes de CO 2 par tonne de paille peut être atteinte. En terme d’efficacité énergétique, cette même étude révèle que la production d’énergie générée par les céréales-grains est de 6 à 8 fois supérieure à l’énergie consommée pour les cultiver. (ADEME, 2001)
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