Réseaux 65 W
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Le développement de la société autour des réseaux, les obligations pour les organismes publics et l’intérêt pour tous de mettre en place des procédures de dématérialisation d’appels d’offres, de télédéclarations poussent les organismes à introduire de nouvelles procédures qui procèdent d’une meilleure gestion électronique de l’information et des documents pour l’entreprise. Avec le séminaire d’été d’Habsis sur la Geide et la rédaction, conjointement avec l’Ush, d’un guide sur la dématérialisation des appels d’offres, Habsis vous a apporté un éclairage sur les sujets phares de 2004 vous proposant ainsi par exemple des solutions originales d’utilisation de bureaux de postes électroniques pour répondre à minima aux obligations légales au 1° janvier 2005 ou des solutions plus complètes de dématérialisation des appels d’offres allant jusqu‘au suivi des marchés. Ces nouvelles pratiques développeront ainsi le « travail collaboratif » dans nos organisations et c’est ce thème que nous vous proposerons pour la dernière journée du club en 2004. Dans l’attente de vous présenter le programme 2005 et afin de rester proches de vos préoccupations nous vous proposons de nous soumettre vos attentes ou vos expériences en matière de nouvelles pratiques. Gilles AURIOL Président d’Habsis LES RÉALITÉS DE LA GESTION AUTOMATIQUE DE DOCUMENTS Avec l’apparition des scanners, possibilité a été donnée à tous ceux qui en disposaient de numériser des documents, de les stocker sur disque dur, de les afficher à l’écran… et de les imprimer, mettant à mal le « bureau sans papier », mythe lié, de près ou de loin à ces nouveaux périphériques. Mais la mise en place par tout un chacun de sa gestion documentaire particulière, sans réflexion globale, n’est pas la seule voie ouverte… Exposé de Jean-Michel Duthel de GMD. La gestion automatique de documents peut être utilisée pour classer, trier, archiver des documents pré-existants sous forme papier, qu’ils viennent de l’extérieur ou aient été générés au sein de l’entreprise. Mais les documents électroniques peuvent aussi être générés comme des « copies numériques » de document qui sont édités à partir des bases de données de l’entreprise avant d’être envoyés à l’extérieur (quittances de loyers…) ou pour conserver une image figée de flux d’informations échangées de bout en bout par voie électronique, comme dans le cas de l’« Echange de données informatisées » (EDI) (1). En élargissant le périmètre pris en compte, des documents existants à l’information dématérialisée, (1) L’échange de données informatisées ou Edi définit des structures d’échange de chaînes de caractères alpha-numériques entre systèmes d’information. Il repose sur le langage Unifact, créé sous l’égide de l’Onu et normalisé par l’Iso. Il permet à une profession de définir des modes d’échange adaptés à son activité. Des Edi ont été développés dans de nombreux secteurs d’activité : administration, commerce, transports… et permettent l’échange de bons de commande, factures, etc. on passe de la notion de « Gestion électronique de documents » (Ged) à celle de « Gestion électronique d’informations et de documents de l’entreprise » (Geide). Son objectif général peut être présenté comme le moyen de pérenniser ces données hétérogènes et de donner l’accès le plus simple et le plus rapide possible à celles qui seront recherchées, la « bonne information » étant en particulier, une information à jour. Mise à jour impérative La mise à jour est à l’évidence un des critères de réussite, ou d’échec, d’applications de Geide. Ce problème doit être posé et résolu dès l’origine. Si l’on prend l’exemple de manuels d’exploitation, d’un volume de 800 à 2000 pages, le problème est moins de lui donner une forme électronique à un moment donné que de savoir comment on y intègrera ultérieurement, et régulièrement, quelques pages de mise à jour. Autre exemple : on a pu constater, dans un organisme dont les équipes étaient modifiées en permanence, que le trombinoscope électronique n’était pas utilisé si son rafraîchissement dépassait les 7 jours. Le trombinoscope électronique est une application qui présente un intérêt particulier pour les entreprises dont le personnel est réparti sur plusieurs implantations. Il doit fournir des accès faciles (par nom, par service…). Il offre des possibilités de mise à jour supérieures à celle d’éditions successives sur papier, non sans génèrer des économies d’impression. Parmi les « petites » applications pilotes qui peuvent démontrer l’intérêt de la gestion documentaire, on peut également citer la revue de presse. Pour réussir, elle doit offrir des documents lisibles à l’écran et imprimables, avec des fichiers les plus légers possibles et une mise sur le réseau matinale (au plus tard à 10 heures). Cette application doit aussi permettre des recherches ultérieures (par thèmes, par publications, par dates…). On mentionnera également les formulaires électroniques mis à disposition sur un serveur de documents (intranet ou autre) qui doivent offrir une bonne facilité de saisie (zones assistées, listes d’autorité…) et une fonction impression. Documents numériques structurés Si l’on s’intéresse aux documents structurés créés par le système d’informations de l’entreprise, leur intégration dans une gestion documentaire apparaît comme le prolongement logique du cycle de production informatique de l’entreprise. Initié par des requêtes à des bases de données, passant par des étapes de sélection et de fusion d’informations puis de mise en page, le processus s’achève en général avec l’impression, en un ou plusieurs exemplaires, de factures, bulletins de paie, bons de commande… Séminaire L’étape ultérieure consiste à créer un document électronique, image fidèle du document imprimé. Ce « double électronique » peut être dès lors archivé et mis à disposition en fonction des droits d’accès. Concrètement, en plus du fichier ainsi créé (au format pdf par le logiciel Acrobat offrant les fonctions d’une imprimante bureautique virtuelle), un second fichier, index, est alimenté à partir de mots clés affectés du document. Variante : la création d’un document électronique à partir de la capture et de la mise en forme de données qui font l’objet d’échanges de données informatisées (1). Il n’y a pas ici de véritable problème informatique, les coûts sont réduits, cette démarche dépend donc essentiellement d’une décision politique de l’entreprise Papier : numériser ou pas ? Le cas des « documents existants », sous forme papier, est différent. Il s’agit tout à la fois de documents qui viennent de l’extérieur et du stock de documents anciens, pré-informatiques, de l’entreprise. Il faudra : - les numériser - les indexer - les stocker - les retrouver - les exploiter à travers la bureautique La numérisation permet d’obtenir un fichier informatique : fichier image, fichier texte, ou mix. L’opération est réalisée à l’aide de deux types de périphériques, scanner ou lecteur optique. Ce dernier est souvent un scanner limité à une fonction (reconnaissance de codes barres…) pour laquelle il atteint des performances très élevées. Les scanners du marché annoncent des vitesses de 6 à 100 pages par minute, avec une fourchette de prix de 500 à 10 000 �. On notera cependant que ces vitesses sont souvent théoriques, un test en conditions réelles s’impose avant tout choix. On examinera également le nombre de pages par jour ou par mois, qui donne une idée de leur fiabilité, ainsi que les contrats d’entretien proposés. A noter aussi que les bénéfices retirés de l’option recto-verso, ne justifient pas toujours son coût. Indexer et retrouver, stocker et ques questions : qui fait quoi ? qui sait exploiter quoi ? que faut-il archiver ? comment vaSi le fichier est en format texte, chacun de t-on retrouver l’information ? qui est capases mots est éligible au statut de mot clé, ble d’indexer ? pour une recherche menée par un utilisateur averti, très finement, ou bien par un débutant. Le nombre de réponses risque cependant d’être pléthorique et dispersé, à l’image des résultats des moteurs de recherche du net. La gestion documentaire peut aussi prendre une dimension multimédia. Ce ne sont pas seulement les images fixes qui peuvent être numérisées (lorsqu’elles ne sont pas numériques à l’état natif) mais aussi les enregistrements sonores ou les vidéo. La mise en page laisse alors la place au montage. Dans le milieu industriel se répandent par exemple des clips de quelques dizaines de secondes diffusées sur des bornes interactives pour communiquer des consignes de sécurité ou de qualité à des ouvriers non francophones. Les mots-clés à travers lesquels la recherche sera effectuée peuvent également être définis et limités. Les documents seront alors indexés à l’aide du thésaurus ainsi constitué. Le choix de ces mots représentatifs demande tout à la fois des compétences métier et une grande précision. Les bénéfices de la gestion automaPour le stockage, les média optiques s’im- tique de documents posent. Les DVD offrent aujourd’hui 9.5 Go, en attendant les 19 Go. La plupart des logiciels proposent deux formes d’archivage simultanés : en ligne, pour les documents présents sur les disques, hors ligne, avec un accès restreint aux références ou à l’imagette du document. Pour accéder à celui-ci, le logiciel demande d’insérer le support de stockage voulu. En phase d’exploitation, le fichier extrait de la base documentaire peut être copié sur un poste, envoyé par mail, imprimé et réutilisé en bureautique : copier-coller, export de texte ou d’image, réalisation de documents composites à partir de plusieurs fichiers… Des documents numériques non structurés au multimédia Les documents issus de la bureautique de l’entreprise (courriers, rapports, fiches produits, tarifs…) peuvent eux aussi venir enrichir la base documentaire. Ces documents numériques, au format texte, peuvent y être introduits au format Pdf via l’imprimante virtuelle Acrobat. Ce logiciel peut suffire pour créer de petites applications documentaires : courriers, fiches produit, assurance qualité, trombinoscope, revue de presse… des applications que leur périmètre réduit ne doit pas conduire à considérer comme de la bureautique amateur. Les rapprocher de l’informatique système peut être d’un grand intérêt. Ces documents sont des gisements de connaissance qui ne demandent qu’à être exploités. Ils permettront notamment de formaliser les savoir et les savoir-faire, non sans répondre au préalable à quel- On a pu estimer que le coût du traitement de l’information au sein de l’entreprise représente 10% de son CA et que 80% de cette information provient aujourd’hui encore de supports papier. Selon l’éditeur Imds, le coût du traitement d’un document varie entre 15 et 25 cts pour ce support contre 7 cts pour un traitement automatisé. Le retour sur investissement d’applications judicieuses peut être d’un ou deux ans, parfois moins. L’impact financier d’une gestion automatique de documents apparaît dès la prise en charge des fonctions de routage et de tri. Elle se traduit aussi en gain d’espace (on peut par exemple stocker sur un DVD de 4.7 Go les feuilles de paye (30 Ko en Pdf pièce pour un A4) de 1000 personnes pendant 12 ans. La productivité est améliorée avec une réduction drastique du temps passé à rechercher les documents et l’accès à une information à jour. Cette productivité peut être encore améliorée avec l’intégration de la gestion documentaire dans un circuit électronique de validation des documents d’entreprise qui permet notamment de supprimer la circulation dans l’entreprise des documents papier issus de l’extérieur. Au-delà des aspects financiers, d’autres gains peuvent être obtenus. Il s’agit par exemple de la traçabilité et de l’intégrité des documents. Des gains de qualité accompagnent la démarche de mise en place qui amène à réfléchir sur les procédures, les fonctions, les savoirs. Ils apparaissent aussi à travers l’amélioration des performances dû à un accès aisé et rapide à la bonne information, indispensable à l’entreprise orientée client : « vous habitez votre logement depuis trois ans. Nous vous avons envoyé un plombier il y a un mois… ». Séminaire Dans les coulisses de la numérisation Alors que l’Ocr se limite à l’identification des caractères, la lecture automatique de documents (Lad) effectue pour sa part les traitements nécessaires au recueil de l’information contenu dans une page. Lorsqu’elle s’appuie sur des lecteurs optiques, les données recherchées sur la page sont les seules à être traitées (lecture, contrôle, envoi à l’ordinateur), d’où des fichiers très légers, de l’ordre de 100 octets par page et des débits de 1000 pages à l’heure (a). Lorsque c’est un scanner qui est mis en œuvre dans une Lad, le contenu intégral du document est transformé en fichier image, d’un poids de l’ordre 100 Ko par page, puis transféré à un Pc qui l’analyse en 5 à 30 secondes. Outre son prix, le scanner offre l’avantage de pouvoir lire les données manuscrites ou dessinées. On notera enfin que certains logiciels du marché peuvent reconnaître des caractères tracés manuellement avec une fiabilité satisfaisante et à les stocker dans un fichier de données pourvu que leur saisie respecte certaines conventions (placer, par exemple, un seul chiffre ou une seule lettre capitale dans des cases pré-définies). (a) Avec la technologie lectures de marques/Optical mark reading ou Omr, employée par exemple pour dépouiller des questionnaires où des cases sont codées, cette cadence peut atteindre les 7000 pages recto-verso à l’heure. P8 DANS LES ORGANISMES, ÉTAT DES LIEUX ET RETOURS D’EXPÉRIENCE Au travers des quatre ateliers répartis autour de quatre axes, les clients, les fournisseurs, le patrimoine et les ressources internes, et à partir d’expériences des participants, les ateliers ont été l’occasion d’examiner comment optimiser et échanger sur les méthodologies de mise en œuvre de la Geide, sur les impacts stratégiques et organisationnels et sur les apports pour nos entreprises. Etat des lieux Le traitement des factures apparaît comme une des applications les plus intéressantes de la Geide. Par rapport à des situations de grande dispersion des factures sur papier, elle offre une meilleure organisation de leur circuit d’arrivée, avec un point de centralisation. Leur circulation sous forme papier s’accompagne souvent d’une méconnaissance de leur emplacement et de leur statut, et d’une multiplication des photocopies. Leur numérisation permet de les rendre accessibles depuis différents postes de travail, en fonction des autorisations. Cette possibilité de partager l’information ne bénéficie pas seulement à l’interne mais aussi à l’égard des locataires et de leurs associations, pour la justification des charges. Autre avantage : la maîtrise des délais de paiement, non seulement pour éviter les pénalités de retard, mais aussi pour se préparer aux obligations à venir sur la diminution de ces délais En matière d’administration des organismes, mis à part les documents RH, il y a peu de réalisations. En revanche, de nombreuses réflexions sont en cours : procédures, gestion des congés, trombinoscopes, photothèques, plans, textes réglementaires, gestion des courriers… Là où la Geide se met en place, elle apporte plusieurs bénéfices : traçabilité des courriers, unicité des réponses qui leur sont données, sécurisation du classement, haus- se de productivité. A noter que cette mise en place peut s’accompagner de craintes de « flicage ». Des problèmes peuvent être aussi liés au produit choisi : il faut veiller à son ergonomie ! L’intégration des documents locataires permet de les mettre à disposition des services concernés, sur différents sites. La gestion est améliorée par rapport au papier (copies, classement, consultation). Les plans de classement sont homogénéisés et les pratiques formalisées. Les volumes de stockage sont diminués, comme les risques de perte. Dans la mesure où l’on estime que le personnel consacre environ 20% de son temps à la recherche de documents papier, elle peut apporter des gains de productivité de cet ordre. Des gains apparaissent aussi en termes de qualité de service, et d’image, notamment avec l’association d’autres informations du système d’information. Elle peut aussi offrir un support à l’évolution des organismes, en particulier à leur décentralisation, avec la mise en place de systèmes de délégation de signature. La sécurité globale elle aussi est améliorée, avec des possibilités de restauration en cas de sinistre. On notera que le meilleur logiciel est celui qui se fait oublier, donnant, à partir des grilles de gestion locative, un accès à ces « documents associés » grâce à leur indexation. Mode d’emploi des Ateliers Les ateliers ont été l’occasion de réfléchir sur l’apport de la Geide aux organismes. L’objectif était de définir les technologies Geide les plus adaptées pour le métier traité dans le cadre de chaque atelier et de déterminer les précautions et les points de vigilance à respecter. Une restitution des travaux a eu lieu devant l’ensemble des participants, par quatre rapporteurs et animée par Jean-Hervé Duchesne (Ineum consulting). Quatre ateliers : – Fournisseurs (animé par Antoine Ferré et Patrick Garro) – Clients (animé par Dominique Englebert et Michel Letué) – Patrimoine (animé par Christophe Arnaudy et Jean-claude Olivier) – Administration Interne (animé par Jean-Pierre Janin et Michel Olivares) Axes de réflexion proposés dans chaque atelier : – Analyser, par grands processus, les problèmes opérationnels rencontrés en matière de flux documentaires ou d’accès à l’information – Définir les possibilités d’optimisation possibles avec les technologies GEIDE – Définir les attentes prévisionnelles lors de lancement de projet GEIDE – Qualifier les résultats et le retour d’expérience Ateliers LA GEIDE Le patrimoine n’apparaît pas pour sa part comme prioritaire pour la Geide. Ses techniciens ne montrent pas une grande appétence pour le système d’information, qu’ils voient essentiellement comme un outil administratif. Est-ce que les notions évoquées à propos de la Geide sont claires ? Pas toujours. Lorsqu’on en débat, les glissements sont fréquents entre accès aux applications, accès aux documents, stockage de l’information, une certaine confuDe fait, les documents relatifs au patrimoine sion peut apparaître entre logiciels, matésont difficiles à intégrer dans les systèmes riels, points d’accès, portails… d’information de gestion en place. De plus, leur caractère évolutif fait apparaître leur Il faut revenir à ce que cherche l’utilisateur : un outil global pour accéder à l’information mise à jour comme un point critique. et aux documents de la façon la plus simple La Geide est souvent vue à travers les pos- et la plus uniforme possible, à travers une sibilités pratiques qu’elle offre d’archiver interface homme-machine. des documents statiques (images, photos, textes scannés). Dans le domaine du patri- Il faut aussi rappeler que la gestion moine, on doit faire face à des besoins de documents ne commence pas dynamiques : disposer, par exemple, de nécessairement par le scanner et la plans vectorisés qui puissent évoluer dans numérisation. Dans une bibliothèque, par le temps au rythme des interventions sur exemple, on peut retrouver tous les livres à partir de leurs titres, de leurs auteurs ou les bâtiments. de leurs thèmes, ce qui ne passe pas par Conduite des projets une numérisation préalable de tous les Comment initier un projet Geide en limitant ouvrages. les investissements ? Quels enseignements tirer de la dématéLa Geide, c’est d’abord un état d’esprit : le rialisation des factures ? partage de l’information et des documents. Entrer dans une culture Geide ne se traduit Où la facture sera-t-elle numérisée. Au pas forcément par « encore de nouveaux service courrier ? Au service comptabilité ? outils ». On peut au contraire commencer Dans d’autres services ? Dans les agenpar optimiser ceux qui sont déjà offerts ces ? La question n’est pas indifférente : par les systèmes d’information : répertoires suivant les réponses, on peut aboutir à un partagés, messageries, groupware, cédé- enrichissement ou au contraire à un appauroms… On ne répondra sans doute pas vrissement des tâches. ainsi aux problèmes les plus pointus mais La numérisation n’intervient d’ailleurs pas on pourra initier cette culture. toujours à réception de la facture. Dans Comment identifier les documents qui certains organismes, il peut y avoir volonté offrent les meilleurs gisements de pro- de commencer à la traiter avant que de ductivité ? l’intégrer dans la Geide. Mais celle-ci offre bien la possibilité de supprimer radicaLes gains de temps les plus significatifs lement la circulation du papier, non sans peuvent être sans doute obtenus sur des documents dynamiques, en évolution. La redéfinir le processus complet de validaGeide ne consiste pas à offrir une armoire tion des factures (tampons, visas, annotaélectronique qui viendrait simplement rem- tions…) toutes procédures à réintroduire placer les armoires de documents papier sous forme électronique. avec des possibilités supplémentaires d’accès partagé. Elle ouvre la voie à une vie dynamique du document, par exemple à travers le workflow. Au départ, la Geide est vide. Son usage est à inventer. C’est un de ses attraits. Plutôt que de viser le « grand projet », il faut partir de besoins de base, dont la satisfaction permettra de développer l’adhésion, offrir un point d’entrée simple, qui permettra l’initiation et le développement de la demande. Quant à savoir que faire de la facture papier originale, le problème est plus compliqué en comptabilité publique : le mandat adressé au comptable du trésor pour mise en paiement doit être accompagné de cet original qu’il faut donc pouvoir ressortir à ce stade, le plus simplement possible. A quoi s’ajoute l’obligation de conserver une copie de l’original. Il n’est pas possible de se décharger de ce stockage sur le Trésor. En comptabilité commerciale, la pratique peut être de conserver l’original à proximité pendant une quinzaine de jours, après quoi P10 elle peut être archivée, éventuellement en archives lointaines. (Sur les questions liées à la signature électronique : Cf. Réseaux 64) L’introduction de la Geide pose-t-elle des problèmes d’organisation ? L’introduction de la Geide implique d’abord de regarder quelles sont les pratiques en place. Elle offre une alternative : se rapprocher de celles-ci, sans les modifier profondément, ou bien en faire une opportunité pour changer l’organisation. De manière générale, cette introduction est plus facile là où existe déjà une certaine culture documentaire, un plan de classement partagé, plutôt que « chacun le sien », un recours limité à l’impression et à la duplication des documents… Quelles sont les principales erreurs à éviter ? ■ Faire « de la Geide pour la Geide », lancer un projet de « Giga Geide » qui fera peur à tout le monde et qui n’apportera pas de visibilité immédiate. Il convient au contraire de démarrer sur une application la plus opérationnelle possible et de travailler avec des pilotes et par sous-projets, bien ciblés, bien cernés, les plus lisibles possibles. Il faut se rappeler qu’il s’agit d’un outil, rien de plus. opérationnels. Les projets les plus réussis sont souvent ceux qui démarrent à l’initiative du terrain. La direction n’en retire pas un profit immédiat comme elle peut par exemple le faire avec des projets décisionnels. L’implication directe de la direction ne semble donc pas indispensable. Retours d’expérience documents papiers (bon de commande, facture, engagement…) comment atteindre le même confort à travers un affichage à l’écran ? … et côté direction ? Les craintes portent notamment sur : ■ la capacité d’adaptation des équipes au changement, à l’échelle de l’individu (nouvelles habitudes de travail) ou du collectif (mise en cohérence de l’organisation) La Geide conduit-elle à la suppression du papier ? Non, pour plusieurs raisons : ■ la déresponsabilisation des équipes, la perte du formalisme de la validation apportée de la signature sur papier ■ Viser le big bang et le retour sur investis- ■ La culture du toucher/papier ne va pas disparaître par enchantement sement immédiat. Certains gains apportés par la Geide sont difficiles à chiffrer et à ■ Certains personnels des organismes n’ont pas encore accès au SI (gardiens valoriser (qualité de service, image…) et d’immeubles…) ne prennent sens que dans la durée. ■ Les personnels nomades (techniciens, ■ Viser la Geide à tout faire. C’est un comassistantes sociales…) ont besoin de posant du système d’information parmi dossier papier d’autres. Il ne faut pas la détourner en la tirant par exemple vers la gestion de ■ Comme on l’a vu à propos des factures, la conservation du papier peut être une données alpha-numériques. obligation juridique, ce qui nécessite La direction a-t-elle un rôle déterminant d’ailleurs la gestion de deux chaînes pour initier un projet Geide ? de traitement (document numérique et document papier) La Geide est d’abord synonyme de confort et de qualité de travail accrus pour les Les points clés d’un projet Geide 1. Les outils de Geide sont matures et fiables. Mais les échanges avec les SI de gestion peuvent être complexes à mettre en œuvre. Il faut donc être vigilants sur leur intégration. Si l’on choisit un outil proposé par les fournisseurs d’outils de gestion en place, les connecteurs auront été testés et validés. Si les solutions sont hétérogènes, il faudra effectuer cette validation et supporter les frais induits. 2. Si, pour avancer, la bonne stratégie est celle de projets ciblés et rapidement opérationnels, la vision globale, à moyen terme est essentielle. Comme dans beaucoup de cas, il faut agir local et penser global. 3. Les coûts de licence ne sont pas très lourds, secondaires par rapport aux coûts des périphériques et des réseaux comme aux coûts annexes, notamment ceux liés au conseil, à l’analyse des processus, à la modélisation. 4. Plus le système d’information existant est efficace et structuré, mieux les processus sont définis, plus les procédures sont rodées, plus les projets Geide seront faciles et rapides à mettre en oeuvre. ■ Il faut aussi mentionner les questions d’accès au SI depuis les agences et les éventuels problèmes de débits entre celles-ci et le siège pour un affichage confortable des documents numérisés ■ Même si l’on n’arrive pas au « zéro papier », on cesse cependant d’avoir besoin de n photocopies du même document dont il faut ensuite gérer les circulations. La possibilité d’imprimer est toujours ouverte, mais à la demande. Il s’agit alors de documents jetables. Quels sont les craintes et les freins initiaux côté utilisateurs…? Dans le cas de la dématérialisation des factures, on a pu observer des réticences de plusieurs ordres. Certaines sont communes à l’introduction de tout nouveau dispositif : ■ peur d’un bouleversement des postes de travail, de la disparition de certains d’entre eux, d’un alourdissement des tâches ■ peur de transferts de charges d’un service à l’autre (comptabilité/courrier pour la facture électronique), d’un éventuel appauvrissement des tâches ■ crainte d’une complication du travail et d’une perte d’ergonomie : je peux placer en vis-à-vis sur mon bureau plusieurs ■ la disparition du rituel du parapheur La mise en place de la Geide se traduitelle en gains de temps ? Oui, de manière évidente. Mais se pose alors la question de savoir comment utiliser ces gains. Pour les transformer en retour sur investissement, il faut prévoir au départ de les réaffecter, sans quoi, il se transforment en « gains volés » ou peuvent conduire à polluer le voisinage. Cette réaffectation permet par exemple d’améliorer la relation clientèle (mise en place d’une gestion électronique des dossiers locataires), ou les contrôles, dans le cas de la facturation. Il faut parfois faire face à des réactions du type « mais on n’a plus rien à saisir ! » entendues par exemple lors de la mise en place de l’Edi pour la facturation de l’eau ou de l’électricité. En matière de dématérialisation des factures, les attentes ont-elles pu être satisfaites ? Oui, en termes de : ■ ■ ■ ■ ■ suivi archivage et traçabilité accès aux différents états de la facture accès de divers intervenants meilleure gestion des circuits de validation Il est plus facile de retrouver une facture à l’écran que de déterminer si elle est sur tel bureau, dans la corbeille de tel secrétariat, ou en transit sur un des chariots qui circulent dans les couloirs. Le système d’information se voit amélioré globalement. Les documents partagés et accessibles par tous, dans leurs différents états, évitent les redondances, les doublons, la prolifération des photocopies. N° 65 En conclusion Il y a quelques années, la Geide apparaissait comme un thème de science fiction. Aborder le sujet, attirait des réactions de compassion, ou pire. Quand certains interlocuteurs trouvaient la solution séduisante, c’était pour les autres, pas pour eux, pas pour le moment tout au moins. Les réactions sont différentes aujourd’hui, la Geide apparaît comme une solution qui peut permettre de résoudre certains problèmes. C’est une réalité et il faut l’avoir en tête. Sa mise en place doit-elle s’appuyer sur des calculs de ROI ? Celui-ci est évident dans certains cas, mais il ne doit pas masquer que les gains qui accompagnent la mise en place d’une Geide sont pour une bonne partie des gains qualitatifs. Faut-il faire de la Geide sans le dire ? Plusieurs éléments peuvent pousser dans cette direction : le terme reste pompeux et s’accompagne souvent de confusions entre technologies et applications. On pourra alors préférer mettre en avant l’amélioration du service rendu aux locataires ou celle du traitement des factures. Son intégration avec les SI de gestion doit être examinée avec attention. Les questions juridiques ne doivent pas être surestimées. Des messageries sont déployées quasiment dans tous les organismes. On peut s’appuyer sur les mêmes principes (droit du travail, convention collective…). L’essentiel est d’agir de bonne foi et avec bon sens. Si les organismes qui ont investi ce domaine sont encore peu nombreux, ceux qui l’ont fait reviennent rarement en arrière. Le caractère structurant de la Geide intervient sans doute autant là que les avantages que peuvent y trouver les utilisateurs : une fois mise en place, on ne peut plus s’en passer. Rarement marquée par un caractère d’urgence (rien n’oblige à s’y lancer) et même s’il est recommandé de l’amorcer par de petites applications, la Geide ressort néanmoins des projets d’importance. MOBILITÉ ET ACCÈS AUX SYSTÈMES D’INFORMATION DE L’ENTREPRISE Se connecter au système d’information n’importe quand, de n’importe où, est désormais possible techniquement. Alors que la mobilité n’est pas encore très développée dans le secteur Hlm, la journée professionnelle organisée par Habsis au mois de mai 2004 avait pour objectif de voir jusqu’où elle pourrait être mise en place dans les métiers de l‘habitat social. Etat de l’art de la mobilité Proximité, accès à l‘information en temps réel, meilleure productivité sont les attributs séduisants de la mobilité. Mais le nomadisme a aussi ses impacts et ses contraintes. «On ne peut plus ignorer la mobilité», prévient Gabriel Zany, directeur du Metagroup, cabinet de conseil et d’analyse sur les meilleures pratiques du marché et les évolutions technologiques. Déjà, le nombre des équipements mobiles devrait dépasser celui des PC vers 2005/2006. Les trois quarts des utilisateurs de l’information seront «mobiles » au moins 25 % de leur temps. Culturellement aussi bien qu’économiquement, l’accès immédiat à l’information devient de plus en plus important. Les deux tiers des entreprises ont d’ailleurs l‘intention de développer des projets d’applications mobiles en 2005. Selon l’environnement dans lequel il se trouve, un individu a diverses solutions pour se connecter au système d’information, mais on recherche la continuité de la communication dans l’entreprise, notamment pour l‘envoi et la réception d‘e-mails et l‘accès aux applications métier. Trois profils de nomades peuvent être recensés: les véritables nomades qui passent la moitié de leur temps à l’extérieur tels les dirigeants managers ou les commerciaux; les semi-itinérants, entre bureau et domicile; enfin, ceux qui font des déplacements au sein même de l’entreprise en salles de réunion, sur les sites de production ou d’expédition. • Un gain de 30 minutes par jour Enjeu économique fort, la mobilité représente un défi en termes de retour sur investissement (ROI) et de sécurité. Le fait d’être joint en permanence apporte des bénéfices sur la relation client bien sûr, mais procure aussi une plus grande souplesse d’organisation dans l’entreprise et la possibilité de développer de nouveaux sites. Bien que le coût des terminaux soit très variable, on estime que les outils mobiles permettraient de gagner trente minutes par jour par utilisateur. Toutefois, il serait utopique de citer un chiffre en matière de ROI. Aujourd’hui, les besoins fondamentaux de mobilité sont couverts dans des conditions de sécurité, de qualité de service et de facilité d’usage. Comme le souligne Gabriel Zany, « le collaborateur est placé au centre des réseaux, technologies et services qui convergent vers lui, et non plus en bout de chaîne ». En fait, il y a très peu de cas dans lesquels on a vraiment besoin de temps réel, au niveau de la capacité de stockage comme en matière d‘architecture pour la communication entre terminaux et système d‘information, mais c’est une tendance lourde. A ce niveau, les choix vont avoir un impact sur les aspects les plus coûteux du projet : le matériel et l’infrastructure. • Diversité des terminaux L’obsolescence est rapide sur les terminaux, aussi faut-il bien choisir. Cinq critères principaux guideront l‘achat : l’ergonomie, la capacité d’affichage, l’autonomie, la capacité de stockage et les extensions. De grandes familles se distinguent, du terminal grand public destiné à un usage peu intensif et à durée de vie limitée jusqu’au militaire très coûteux utilisable dans des conditions extrêmes, en passant par le “ durci ” assez cher conçu pour un usage professionnel. Plusieurs technologies de transport existent. Le GPRS, la technique la plus ouverte en termes de couverture, est adapté à l’utilisation itinérante mais son coût reste élevé. Le WiFi, plutôt destiné à la mobilité interne, est complémentaire au GPRS. Le bluetooth, à l’extrémité de la chaîne, est un protocole de communication entre appareils. L’UMTS, qui connaît déjà des applications, suscite beaucoup d’attentes mais ce média est encore très cher. Quant au GSM, c’est une technologie éprouvée qui s’intègre bien dans la panoplie de communication. A titre d’exemple, l’envoi d’un mail prend trois secondes avec le WiFi, trente secondes avec l’UMTS et trois minutes avec le GPRS. N° 65 Facteur clé, la couverture des technologies est presque généralisée. Les technologies GSM/ GPRS/ EDGE ou CDMA 1.x pourront fournir une couverture globale. Mais il ne faut pas se leurrer en écoutant les promesses des opérateurs. L’UMTS couvrira au mieux 50 à 75 % du territoire et de 75 à 90 % de la population en 2007. Il faut aussi prendre en compte les opportunités de connectivité au delà des campus. « Bien que les fournisseurs et le matériel évoluent très vite, cet environnement très mouvant est en train de se consolider », souligne le spécialiste. Pour assurer la sécurité, un mot de passe suffit en principe, à condition que l’information soit stockée sous une forme difficile à interpréter. Le GPRS offre luimême un niveau suffisant qui peut être enrichi par les opérateurs, tandis que le WiFi nécessite des services de cryptage et d’identification. Des éditeurs se sont spécialisés dans la sécurité des PDA. En fait, le niveau de protection dépendra étroitement de l’application, simple consultation ou modification des données. • Des applications multiples N° 65 Réclamé par les utilisateurs malgré son coût relativement onéreux, l’accès global à l’e-mail du bureau est souvent déployé en premier. Viennent ensuite d’autres applications. C’est par exemple l’équipement des forces de vente avec des solutions PDA, GPRS. C’est aussi la logistique en temps réel pour le contrôle des flux et la localisation de biens permettant de suivre un véhicule ou une marchandise. C’est encore le contrôle de qualité et les relevés de mesure sur site, avec une synchronisation en temps réel ou en fin de journée et des technologies comme PDA, GPRS ou WiFi. Mais comment intégrer la mobilité au système d’information de l’entreprise ? « La coordination du projet est le facteur clé de la réussite. Besoins des utilisateurs et ROI sont les maîtres mots avant la technologie », insiste Gabriel Zany en énonçant quelques conseils. Ainsi, les investissements doivent être dictés selon le retour sur investissement qui sera d’autant plus important que les fonctionnalités sont centrées sur les besoins des utilisateurs. Il faut compter 25 K euros pour un pilote, le coût étant multiplié par dix pour une application cloisonnée. Les grands projets sur deux à trois ans peuvent atteindre un million d’euros. Le déploiement tactique est tout de même à privilégier sur la planification stratégique dans la mesure où le marché demeure dynamique et incertain. Au démarrage, mieux vaut investir dans un petit nombre d’utilisateurs avec un gain transactionnel important. Le choix des plates-formes doit faciliter la mise en œuvre de n’importe quel type d’application et de terminal mobile, en prêtant attention à l’intégration au SI, à la sécurisation, à l’évolutivité, à la simplicité d’accès pour l’utilisateur et au coût. Aujourd’hui, la guerre des plates-formes est déclarée. « Si une standardisation sélective est possible au niveau de l’entreprise, recourir à un standard unique n’est pas viable », recommande Gabriel Zany. Signe des temps, des formations surmesure commencent à apparaître avec des applications ludiques pour favoriser l’appropriation de l’outil et encourager l’autoformation. RECUEIL D’EXPÉRIENCES Lorsque les solutions de mobilité ne représentent pas un effet de mode mais un investissement raisonné, elles peuvent contribuer à améliorer la qualité de service comme le montrent quelques expériences empruntées à différents domaines. GESTION DES RÉCLAMATIONS ET ÉTATS DES LIEUX À BERLIN La société immobilière STADT UND LAND (790 salariés, 64 000 logements sociaux) a mené deux expériences d’intégration des technologies mobiles dans le système d‘information, dans le cadre de projets européens conduits en partenariat avec l’Opac de Moulins Habitat, Le Toit Angevin et l’Union sociale pour l’habitat. Le premier projet @work4homes visait à optimiser le traitement des réclamations par le personnel de gardiennage. L’infrastructure de communication repose sur l’installation d’un réseau privé virtuel (VPN), avec une délégation de l’infrastructure au fournisseur pour les grands sites. Par contre, tous les sites de moins de quarante personnes sont reliés par une connexion internet de 34 mégabits (centrale) et par des connexions ADSL (filiales). Résultat : les coûts d’exploitation ont diminué de 17 % tandis que le VPN a apporté de la flexibilité. Les postes mobiles sont des PDA (Ipaq Compaq 3870) et portables (Erikson T68) communiquant avec Bluetooth pour deux groupes de gardiens; un combiné PDA portable (Siemens SX45) pour les ouvriers sur place, et des webpad avec une connexion Dect à l’époque pour les mails. Comme les premiers PDA soulevaient des problèmes en matière de chargement, d’autonomie et de taille pour certaines fonctionnalités, la solution a d’abord été de réaliser une relation on line entre le PDA et le réseau. A dire vrai GSM et GPRS ne sont guère mieux : si l’envoi des données est plus rapide, la sécurité freine le passage avec la vérification du mot de passe. L’entreprise s’oriente aujourd’hui vers un système off line pour les états des lieux, à condition que l’application et la banque de données soient stockées sur l‘appareil. Reste à trouver le bon outil», explique Jean-Philippe Laville, de Stadt und Land. Après les gardiens, c’est maintenant au tour des agents immobiliers de passer à une solution mobile, pour optimiser les états des lieux cette fois. Dans le projet trusted@work4homes, l’objectif est que les agents puissent actualiser la banque de données techniques à chaque changement de locataire grâce à un support électronique. Une attention particulière a été apportée à la sécurité. Soit les constats et réclamations sont signés directement sur l’appareil par le locataire, soit ils donnent lieu à un compterendu envoyé en différé. Les systèmes ont une interface avec le progiciel Wohndata (off line avec une synchronisation) et avec le nouveau progiciel Blue Eagle, les techniques mobiles, Windows CE ou tablette PC. internet, des connexions mobiles (GSM, GPRS) et des standards de sécurité. Testée en 2002/ 2003, elle a été étendue à toute l’entreprise, en conservant quand même des connexions classiques à 2 méga bits gardiens à l’intérieur de leur appartement. « Un accès au serveur Exchange a été prévu pour donner aux gardiens la possibilité de lire les informations nécessaires à la gestion des réclamations et de gérer des N° 65 DES ÉTATS DES LIEUX SUR PDA À HABITAT 36 Autre illustration des applications mobiles : Il y a deux ans, les gestionnaires résidentiels d’Habitat 36 ont été équipés de mallettes avec PC, imprimante et téléphone portable. Grâce à la liaison nomade d’Oléane VPN, ils ont la possibilité de se connecter à l’ensemble du système d’information de la SA d’Hlm, et par exemple de consulter le compte d’un locataire dans la base de données, ainsi que leur messagerie (Technologie Citrix). A présent, quelques gestionnaires expérimentent un autre outil qui leur permettrait de gagner 30 % sur les temps de saisie lors des états des lieux, ce qui est intéressant à raison de dix à quinze EDL par jour pour l’organisme : c’est le modèle EDELE-PDA associé à une imprimante portable en liaison infrarouge. Après avoir essuyé les critiques des utilisateurs dénonçant la vitesse trop lente et le fait d’avoir à saisir du texte, une nouvelle version a été mise au point et semble donner satisfaction. • Un outil didacticiel Grâce au processus guidé, la navigation sur EDELE-PDA est simple : les listes»déro ulantes»permettent de choisir instantanément le constat, et le commentaire ou la réparation qui lui sont associés, à l‘aide d‘une bibliothèque de trois à quatre mille mots. Les calculs de coûts sont automatiques et instantanés. Non seulement l’outil sert à établir les constats, mais il permet aussi de faire un calcul de vétusté, d’imprimer un bordereau d’indemnités compensatoires ou d’éditer automatiquement des bons de travaux pour les réparations, et surtout d’assurer une interface avec la gestion locative et l’applicatif métier. La solution s’adapte à différents types d’organisation. «L’impression de l’état des lieux sur place représente une qualité de service attendue par les clients au regard du niveau d’informatisation qui les entoure. Le client peut repartir en sachant ce qu’il a signé», souligne Antoine Couillet, responsable de la société id.BAT. En comparant les trois solutions matériels : PC, tablette ou PDA, c’est le dernier modèle Palm T3 à 400 mégahertz qui emporte les suffrages, un véritable petit ordinateur de poche. Il y a plusieurs types de communication pour l’EDELEPDA : RTC avec un modem classique, GPRS avec des PDA téléphoniques, informations Citrix pour les agences distantes, réseau VPN, ADSL intranet haut-débit. «Indépendamment de la technique qui fonctionne bien, nous n’avons pas encore pu apprécier l’utilisation d’un PDA à la place du PC dans la relation client», ajoute Patrick Garro, DSI d‘Habitat 36. Plusieurs versions sont disponibles : EDELE-3D (interactivité graphique à partir d‘une fausse image d‘un appartement) qui est la nouvelle version de EDELEWIN (dotée d’une liste interactive, il suffit de cocher des codes), EDELE-PDA. Ses caractéristiques : un coût d’achat de deux cents euros environ, une large autonomie, la puissance, la robustesse, une petite taille d’écran de cinq centimètres sur cinq amplement suffisante, la fiabilité de l’OS qui fonctionne sans bugs, l’impression sans fil, un apprentissage facilité par à l’aspect tactile, et l’ergonomie de l’interface. UNE MESSAGERIE NOMADE À L’OPAC 76 L’Opac 76 (27000 logements sur 180 communes) met tout en oeuvre pour faciliter la gestion de la messagerie, des contacts et de l’agenda des collaborateurs nomades équipés de PDA. “Lors des premiers devis, les solutions proposées atteignaient quinze mille euros juste pour que cinq dirigeants puissent accéder à la messagerie Lotus Notes ! Aujourd’hui, il existe une solution à 2000 euros que nous expérimentons. Pour l’instant, l’Opac ne dispose pas encore d’une solution intégrée mais y travaille en partenariat avec Bouygues Télécom et Altitude Télécom, l‘opérateur de la Boucle Locale Radio”, précise Eric Gimer, directeur général adjoint de l’Opac 76. Selon Tolabott Samair, ingénieur chez Bouygues Télécom, « la difficulté est liée à l’hétérogénéité des plates-formes au niveau Hardware et au niveau des éditeurs. L‘idée est de se connecter en mode réplication, avec une base de données locale sur le PDA et une synchronisation off line ». Pour l’ingénieur, mettre sa messagerie en nomade suppose la prise en compte de quatre briques essentielles : le système d’information au niveau du siège de l’entreprise; à l’autre bout de la chaîne les terminaux, GPRS avec une plateforme PDA ou PC portable; le transport pour l’accès à l’information, avec toute la problématique de la sécurité; enfin la plate forme de médiation permettant la mobilité de la messagerie. Il existe plusieurs solutions de synchronisation manuelle ou automatique avec Lotus Notes, affranchissant l‘utilisateur des problèmes de disponibilité du réseau (M Notes retenu par l‘Opac 76 pour une licence à 2000 euros). La synchronisation, qui ne prend qu’une vingtaine de secondes, est peu consommatrice de bande passante sur le GPRS. L’IPDA 2003, PDA communiquant choisi par l’Opac 76, offre un accès au SI, une connexion permanente à internet, éventuellement à extranet, et à tous les applications métier, mais possède aussi d’autres atouts : une capacité d’autonomie et d‘administration à distance, une batterie de sauvegarde intégrée, une interface avec Windows, un téléphone performant tri-bande, une caméra vidéo/photos à trois cents pixels avec une fonction audio-vidéo. Des outils de navigation GPS peuvent être intégrés très facilement sur ce type de produit. Un PDA intégré coûte cinq cents euros. Une bonne illustration de ce que l’environnement Pocket-PC propose comme applications. UN CRAYON NUMÉRIQUE COMMUNIQUANT À L’OPAC 76 La mobilité aide aussi à résoudre les contraintes liées à l’état des lieux, notamment la signature avant que le locataire ne quitte définitivement le logement. La solution mobile proposée par Keosys*, société d’ingénierie logicielle et systèmes, est un stylo, en réalité un système interactif grand public (soft) avec des bornes d’information imaginé en Suède. Plus de dix mille stylos communicants Nokia ont déjà été vendus en Europe et l’objectif affiché est de 50 000 d’ici à fin 2004. Jérôme Fortineau de Keosys, explique comment marche ce stylo révolutionnaire : couplé à un téléphone GPRS Bluetooth. Le crayon permet de saisir des informations sur des formulaires papier avec une trame de fond codifiant les données et de remonter ces dernières sur le serveur, en temps réel ou de manière asynchrone, via le réseau téléphonie mobile GPRS ou via un socle USB connecté à un PC. Une fois sur le serveur, l’information peut alimenter la base de données, être envoyée par e-mail, par fax, etc. Le serveur stocke jusqu’à cinquante pages de format A4. L’équipe informatique de l’entreprise se charge elle-même d’intégrer les données XML au système d’information, ou a la possibilité de recourir à Keosys. Cette technologie est déjà déployée de manière industrielle pour la saisie de bons de commande et de livraison, des rapports de visite pour la maintenance, des formulaires médicaux notamment dans les CHU, des comptes-rendus de réunions… Il est également possible de faire de l’authentification de signature. • Application aux EDL L’Opac 76 (SeineMaritime) qui réfléchissait sur l’intégration d’un nouvel outil à la gestion des états des lieux, souhaite expérimenter l’outil , avec une connexion sur un téléphone e-mode possédant un appareil photo numérique intégré qui permet de prendre des clichés sur le site. S’il se trompe en saisissant son état des lieux, le technicien a la possibilité de rectifier la dernière case cochée, mais en revanche, il est impossible de revenir sur un formulaire qui a été envoyé. De son côté, le locataire repart avec l’original du formulaire dûment rempli, signé, envoyé, et dupliqué sur carbone. « Là, c’est l’outil qui s’adapte aux contraintes du terrain, et pas l’inverse. Il ne change pas les habitudes de travail de nos gestionnaires sur les sites, souvent issus du milieu du bâtiment et peu familiarisés avec l’informatique. Il représente aussi une formidable économie d’échelle malgré quelques limites techniques », commente Eric Gimer. Seule ombre au tableau : lorsqu’il y a du texte à écrire en plus des cases à cocher celui ci ne peut être exploité, ou si le stylo casse... Mais les premiers agents qui l’ont testé l’ont d’ores et déjà plébiscité. L’Opac envisage une autre application en matière de relevés de compteur par les sociétés de maintenance. * L’offre de service de Keosys proposée en principe sur deux ans, à raison de 60 euros HT par mois et par utilisateur, comprend : la fourniture du stylo, un lot de cent formulaires correspondant à une consommation de quatre formulaires par jour, la reconnaissance d‘écriture à 100 %, la mise à disposition des données saisies sur un serveur sécurisé et une trace du formulaire et des images sur GIPEG, la fourniture du téléphone Bluetooth GPRS, l‘abonnement DATA GPRS 5 mégas. SUIVI ET DE LOCALISATION DES VOITURES PAR GPS Dans une dimension prospective, il peut être intéressant de réfléchir à d’autres applications du nomadisme. C’est ce que fait Habitat 36 en testant un véhicule équipé du logiciel de géolocalisation développé par Sérénis, société de centre d’appels et de géolocalisation. «L’idée est de permettre à tout gestionnaire de suivre une flotte de véhicules en temps réel, avec la récupération ou la saisie de données sur PD», confie Mr Artigala, responsable de développement d’applications mobiles chez Sérénis. Pour cela, cette société développe des produits autour de la mobilité et de systèmes légers embarqués en utilisant les technologies GPS/GPRS. Chaque véhicule contient un boîtier autorisant la récupération de données GPS toutes les trois minutes, la remontée de ces données sur un serveur via le moyen de communication GPRS, en connexion permanente. Avec une simple connexion à internet, un login et un mot de passe, le client peut visualiser le positionnement du parc de véhicules et leur état de marche sur un système de cartographie détaillé jusqu’à la rue, et les suivre en temps réel. L’outil génère aussi des calculs d’itinéraires et de temps de conduite, des rapports automatisés, et permet l’envoi de messages. Les fonctions sont l ‘affichage, la gestion de planning, la cartographie, l’historique des données de trajet par véhicule et par jour, et la messagerie si le véhicule est équipé d’un PDA. Ce système peut bien sûr se coupler avec des outils et des terminaux portables. L’intérêt de cette optimisation de la gestion réside dans la baisse des coûts de communication, d’utilisation des véhicules et d’administration, tout en offrant une traçabilité de l’activité et une réactivité accrue. GESTION DES INTERVENTIONS INFORMATISÉE POUR LA GESTION DE L’EAU DANS UNE COLLECTIVITÉ « Le véhicule communiquant met à disposition des agents de terrain des outils interactifs pour répondre rapidement et précisément aux demandes des clients. Ainsi, les techniciens de la Compagnie générale des eaux de Nice sont informés en temps réel par un PDA et peuvent intervenir rapidement », résume Michel Ruttland, en charge du secteur public chez SFR Entreprise. Avec la solution mobile Data SFR, ils disposent d’un bloc notes interactif avec les bases de données centrales. L’application de gestion informatisée des informations est déployée auprès de 230 utilisateurs, dans cinq agences de la direction régionale du sud-est. Le projet avait été initié en septembre 2002 pour répondre à la réorganisation de la Compagnie générale des eaux assortie de la création d’un centre d’appels, ce qui posait des problèmes de migration du système d’information mais aussi d’intégration des personnels. Aujourd’hui, les rendez-vous pris par le centre d’appel sont immédiatement transmis sur le PDA du technicien, qui réalise le travail, fait un compte-rendu d’intervention sur PDA et met à jour le système d’information par synchronisation. Le parc de PDA est en relation avec un IMS d’SFR qui route les données vers le serveur de mobilité, via une liaison spécialisée. L’outil est utilisé pour des demandes de changements de compteur, des relevés de compteurs, des enquêtes, des fermetures ou des réouvertures de branchement. La bibliothèque de mots (avec des choix de phrases) facilite la saisie de commentaires et affranchit les techniciens de la peur d’écrire. Mobilité et réorganisation du travail «Il a fallu convaincre les techniciens en montrant toute la chaîne de connexion par un prototype avant d‘emporter l‘adhésion des utilisateurs du site pilote. Un effort particulier de communication a été fait pour susciter plutôt qu’imposer. Le plus important, ce n’est pas tant les outils de terrain que le système d’information global puisqu’en supprimant du papier, on enlève un vecteur essentiel de communication dans l’entreprise. La mobilité provoque forcément des changements à tous les niveaux de l’entreprise et sur tous les processus», témoigne Philippe Briard, DSI de la Compagnie générale des eaux à Nice. Mais le jeu en vaut la chandelle. On estime que le retour sur investissement est inférieur à six mois : les techniciens gagnent vingt minutes par jour sur les allers retours à l’agence qui sont maintenant moins fréquents, pour un coût de 80 Keuros d’investissement (achat des PDA) et de 15 Keuros d’exploitation annuel. Bien sûr, la réactivité et l’efficacité améliorent la qualité du service… Le centre d’appel est moins sollicité, ce qui a permis de faire des économies de personnel intérimaire depuis un an. Les coupures d’eau en cas d’impayé sont mieux maîtrisées. Sans compter que cent mille interventions par an représentaient des tonnes de compte-rendu sur papier. UN NOUVEAU TERMINAL COMMUNIQUANT AU CONSEIL GÉNÉRAL DES VOGES Un nouveau terminal communiquant au Conseil général des Vosges Etendu sur un territoire de presque 6000 kilomètres carrés, le Conseil général des Vosges cherchait une solution pour optimiser et simplifier au maximum les interfaces, en offrant à ses collaborateurs la possibilité de recevoir et d’envoyer des e-mails, de synchroniser leurs agendas professionnels en temps réel, d’accéder à intranet et aux applicatifs métier, avec en plus une fonction téléphone. Le choix s’est porté sur le produit BlackBerry, développé à l’origine en Suède, un système interactif grand public avec des bornes d’information facile à manipuler pour les utilisateurs. La solution BlackBerry fait office de terminal de messagerie et de téléphone mobile, sachant que les PDA communiquent entre eux par un système de synchronisation. « Le mode PUSH » permet aux messages qui arrivent dans la boîte aux lettres de l’entreprise d’être réacheminés automatiquement et en toute transparence vers le terminal Black Berry : l’utilisateur n’ayant aucune démarche à effectuer pour recevoir ses e-mails. Cette solution simple d’utilisation et de déploiement, fonctionne seulement sur les serveurs Exchange et Domino. Le matériel fourni comprend le terminal sous OS Java doté d‘une autonomie de cinq jours et d’un verrouillage à distance, le logiciel de synchronisation, un logiciel serveur. Le Conseil général vient tout juste de s’équiper mais, estime Lionel Douron, « il s’agit d’un bon outil collectif qui permet d’établir un lien direct avec l’entreprise ». Coût BlackBerry : outre l’investissement au niveau des terminaux et de la partie application avec le serveur de messagerie, il faut compter un abonnement de 30 euros par mois et, pour le serveur, une licence de 4000 euros pour 20 000 utilisateurs, par exemple, qui inclut le connecteur pour les fonctions standards d’agenda et de messagerie.