Dossier Comprendre la détresse des hommes Entrevue avec la

Transcription

Dossier Comprendre la détresse des hommes Entrevue avec la
Dossier
Comprendre
la détresse
des hommes
Entrevue avec
la présidente
de l’Ordre, la
Dre Christine Grou
Le magazine de l’Ordre
des psychologues
du Québec
vol. 32 | no 5
septembre 2015
LA RÉFLEXION
DIAGNOSTIQUE
EN COURS DE SUIVI
avec Line Girard, M.Ps.
« Toute psychothérapie doit prendre appui sur une évaluation initiale rigoureuse.
Mais au-delà de ce premier acte professionnel, le thérapeute est engagé à maintenir
une réflexion diagnostique tout au long du processus. La réflexion diagnostique en cours
de suivi se veut un guide pour le psychothérapeute dans les décisions qu’il a à prendre
en tenant compte de la personne qui consulte et des compétences qu’il possède. »
La psychothérapie du lien, Girard et Delisle, 2012
L’évaluation psychologique comme processus de balises à l’intervention
Transformations et controverses autour du DSM 5
L’utilisation critique et raisonnée du DSM 5 et du PDM
L’analyse structurale de la personnalité comme pivot de la pathologie
Études de cas
MONTRÉAL, les 29 et 30 octobre 2015,
375 $ (plus taxes) Nombre de places limité.
Numéro d’agrément OPQ : RA00130-12.
RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION :
514 481-4134 • [email protected]
INSCRIPTION EN LIGNE : www.cigestalt.com
en partenariat avec
Des assurances qui ont de la personnalité !
Bénéficiez d’un régime d’assurance collective à la carte :
• Invalidité
• Maladies redoutées
• Vie
• Frais généraux de bureau
• Médicaments
• Maladie complémentaire
(physiothérapie, hospitalisation, soins infirmiers, etc.)
• Voyage et service d’assistance
• Soins dentaires
• Frais d’optique
Appelez-nous
pour une soumission :
1 855 256-5185
Dossier
Comprendre la détresse
des hommes
04
26
Introduction
Titre
Titre Titre Titre Titre
Titre
Titre
Titre
Titreet professeure
D
Suzanne
Léveillée,
psychologue
29
Pratiques à promouvoir pour
mieux aider les hommes
re
à l’Université du Québec à Trois-Rivières
Descriptif Descriptif Descriptif Descriptif Descriptif
DescriptifDescriptif Descriptif Descriptif Descriptif
DescriptifDescriptif Descriptif Descriptif Descriptif
Descriptif Descriptif
Les psychologues peuvent faciliter l’adhésion des hommes
à la psychothérapie en adaptant leurs pratiques.
Brigitte Lavoie et Dre Janie Houle, psychologues
32
Rupture conjugale
et détresse masculine
Des facteurs de risque sont associés à la détresse
des hommes en contexte de rupture conjugale.
Dr Richard Cloutier, psychologue
36
Prévenir le suicide
chez les hommes
La détresse des hommes s’exprime différemment.
Des interventions peuvent permettre de prévenir le suicide.
Dre Janie Houle et Brigitte Lavoie, psychologues
40
L’insatisfaction corporelle
chez les hommes
Une détresse méconnue qui mérite notre attention.
Dre Patricia Groleau et Dre Jodie Richardson,
psychologues
22
19
Grands titres
Chroniques
Actualités
8ÉDITORIAL
Dre Christine Grou
Rapports de l’INESSS pour un
meilleur accès à la psychothérapie :
oui, mais…
10 7
ANNONCE
Dominique Hétu
Psychologie Québec fait peau neuve !
43 ACTIVITÉS RÉGIONALES
ET DES REGROUPEMENTS
Sommaire
Volume 32
Numéro 5
Septembre 2015
22ENTREVUE
Éveline Marcil-Denault
Entre rationalité et humanité :
rencontre avec la présidente de
l’Ordre, la Dre Christine Grou
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Stéphane Beaulieu
L’autorisation légale d’exercer
pour l’étudiant et pour le
candidat au permis
13 PRATIQUE PROFESSIONNELLE
Pierre Desjardins
L’encadrement de la
psychothérapie
17 AFFAIRES JURIDIQUES
Me Édith Lorquet
Une entente avec l’École de
formation professionnelle
en hypnothérapie
19 DÉONTOLOGIE
Robert Vachon
Un nouvel ami Facebook ?
50 LA RECHERCHE LE DIT Bruno Fortin
La mère d’un toxicomane adulte
44 LE 40e COMITÉ EXÉCUTIF,
LE 39e CONSEIL D’ADMINISTRATION
ET L’AVIS DE CONVOCATION
À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ANNUELLE
47 TABLEAU DES MEMBRES
REGISTRE DES PSYCHOTHÉRAPEUTES
AVIS DE DÉCÈS
48 PETITES ANNONCES
PSYCHOLOGIE QUÉBEC est publié six fois par année à l’intention des membres de l’Ordre des psychologues
du Québec. La reproduction des textes est autorisée avec mention de la source. Les textes publiés dans cette
revue sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien l’Ordre des psychologues du Québec.
L’acceptation et la publication d’annonces publicitaires n’impliquent pas l’approbation des services annoncés.
Pour faciliter la lecture, les textes sont rédigés au masculin et incluent le féminin.
ORDRE DES PSYCHOLOGUES DU QUÉBEC — ordrepsy.qc.ca
1100, avenue Beaumont, bureau 510, Mont-Royal (Québec) H3P 3H5
DÉPÔT LÉGAL : Bibliothèque nationale du Québec. Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0824-1724.
Envoi en poste publication, numéro de convention 40065731
RÉDACTRICE EN CHEF : Dominique Hétu
COMITÉ DE RÉDACTION :
Dr Nicolas Chevrier, psychologue, Dre Nathalie Girouard, psychologue, Dre Suzanne Léveillée, psychologue
RÉDACTION : Krystelle Larouche
PHOTOS : Couverture : Luc Girouard / Christine Grou et Dominique Hétu : Louis-Étienne Doré
Ce magazine est imprimé
sur un papier certifié
Éco-Logo, blanchi sans
chlore, contenant 100 %
de fibres recyclées
post-consommation,
sans acide et fabriqué
à partir de biogaz
récupérés.
LOGO
FSC
PUBLICITÉ : Sana Achour - [email protected]
Dates de tombée des annonces publicitaires :
Novembre 2015 : 17 septembre 2015 | Janvier 2016 : 12 novembre 2015
ABONNEMENTS :
Membres OPQ : gratuit
Non-membres : 42,83 $ - 6 numéros (taxes incluses) | Étudiants : 27,59 $ - 6 numéros (taxes incluses)
CONCEPTION GRAPHIQUE : MissPixels et Luc Girouard
Faites partie de la Communauté
des conducteurs vigilants
de La Personnelle, grâce à Ajusto.
La Personnelle s’engage à rendre les routes
plus sûres en offrant Ajusto MC. Ce programme
d’assurance basé sur l’usage vous permet de
suivre en tout temps vos habitudes de conduite
sur votre téléphone intelligent et de les améliorer.
DEMANDEZ UNE SOUMISSION
ET SUIVEZ CES 3 ÉTAPES FACILES
ÉTAPE
ÉTAPE
ÉTAPE
Téléchargez
l’application
Conduisez
prudemment
Économisez
jusqu’à 25 %
1
2
3
Demandez une soumission et
commencez à économiser
lapersonnelle.com/ajusto
1 855 801-8830
Ajusto est souscrit auprès de La Personnelle qui désigne La Personnelle, assurances générales inc. au Québec. MC Ajusto est une
marque de commerce de Desjardins Assurances générales inc., utilisée avec permission par La Personnelle, assurances générales
inc. Le rabais ne s’applique pas à certains avenants et garanties supplémentaires. Notez qu’il sera automatiquement appliqué à la
prime lors du renouvellement. Certaines conditions, exclusions et limitations s’appliquent. Apple et le logo Apple sont des marques
déposées par Apple Inc., enregistrées aux États-Unis et dans d’autres régions. App Store est une marque d’Apple Inc. Google Play est
une marque de commerce de Google inc.
Actualités
Psychologie Québec fait peau neuve !
Vous tenez entre vos mains le tout premier numéro de Psychologie Québec arborant un nouveau concept graphique
revu et amélioré. Cette refonte s’inscrit dans la stratégie de communication de l’Ordre et dans sa volonté
de renforcer et d’uniformiser son identité visuelle.
Dominique Hétu,
directrice des communications
[email protected]
Le magazine demeure un outil de communications majeur de l’Ordre auprès de ses
membres. Nous avons souhaité lui donner un nouvel élan en rendant sa présentation
plus actuelle. On y trouve donc une nouvelle signature, la grille complète de mise en
page a été revue, le système de hiérarchisation et d’organisation des contenus repensé
en reliant plus clairement entre eux tous les éléments.
Nous conservons les bases et consolidons les acquis qui ont valu au magazine sa
crédibilité et sa notoriété auprès des membres, comme l’ont révélé les résultats d’un
sondage effectué en 2011. En outre, l’Ordre continue d’encourager ses membres à
partager leurs connaissances et les résultats de leurs recherches par l’entremise des
grands dossiers thématiques pour lesquels des appels à contribution sont émis.
Chaque numéro présentera donc un grand thème décliné en plusieurs textes formant
un dossier présenté par un expert invité, des chroniques variées qui répondent aux
intérêts et aux préoccupations des membres ainsi que des nouvelles de l’Ordre
et de la profession.
La famille de polices de caractère choisie offre une lisibilité accrue et une fluidité
générale dans la présentation des textes. La police a également été sélectionnée
pour être utilisée dans le site Web de l’Ordre, qui fera l’objet d’une refonte dans
les prochains mois.
Nous avons été accompagnés dans la démarche par les designers graphiques
Luc Girouard et MissPixels, spécialisés en édition et en conception, qui ont bien
compris les besoins et les objectifs de la refonte. Ils assurent désormais la production
du magazine et sa direction artistique.
Psychologie Québec, publié six fois par année, est tiré à 10 000 exemplaires. Il est
envoyé à tous les membres en règle et il est également disponible sur abonnement.
Sans être une revue scientifique, le magazine demeure une source d’information
incontournable dans le domaine de la psychologie. Sa mission est de s’adresser à
l’ensemble des membres de l’Ordre pour les informer des développements de la
profession, de se coller à leurs intérêts, de comprendre et de s’adapter à leur réalité
en changement constant.
Au-delà du dossier thématique, on y trouve des informations relatives à la vie professionnelle, à la déontologie, aux décisions des membres du conseil d’administration,
aux activités de l’Ordre et aux découvertes récentes en psychologie. Il comporte aussi
des informations pratiques sur les activités régionales, les colloques et congrès,
les nouveautés littéraires, etc. Bonne lecture !
FAITES VOTRE CHOIX PARMI TROIS ACTIVITÉS
DE FORMATION CONTINUE, CHACUNE RECONNUE
POUR SIX HEURES EN PSYCHOTHÉRAPIE
Développer les compétences de supervision clinique à travers des moments
et des situations difficiles. Avec le Dr Conrad Lecomte, psychologue
La pleine conscience en psychothérapie. Avec Nancy Poirier, psychologue
29 octobre 2015
Hôtel Delta Québec
Le traitement du trouble d’anxiété généralisée : les expériences comportementales
pour l’intolérance à l’incertitude. Avec le Dr Michel Dugas, psychologue
INSCRIVEZ-VOUS DÈS MAINTENANT au www.ordrepsy.qc.ca/rendezvous
Tarif 240 $ + taxes | Inclus : dîner + pauses café
Éditorial
Rapports de l’INESSS
pour un meilleur accès
à la psychothérapie :
oui, mais…
Dre Christine Grou
Psychologue
Présidente de l’Ordre
des psychologues
du Québec
[email protected]
On considère
qu’au Québec la
psychothérapie est
accessible dans le
réseau public, ce qui
n’est vrai qu’en
partie.
8 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | ÉDITORIAL
En 2012, le Commissaire à la santé et au bien-être recommandait au
gouvernement du Québec d’augmenter l’accessibilité des services en
santé mentale au-delà de la médication, souvent le seul choix disponible. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a donc mandaté
l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS)
pour évaluer, dans un premier temps, le coût et l’efficacité de la psychothérapie comparativement à ceux de la pharmacothérapie dans
le traitement d’adultes souffrant de tels troubles et pour examiner le
rapport coûts-bénéfices de chacun. Dans un deuxième temps, l’INESSS
devait répertorier et analyser les différents modèles d’accès à la
psychothérapie existants sur les plans national et international.
En juin dernier, l’INESSS publiait les deux premiers volets de son avis sur l’accès équitable aux services de psychothérapie. Dans la comparaison des traitements, la revue
de la littérature scientifique autant que de celle de la littérature grise révèle que la psychothérapie est tout aussi efficace que la médication. Elle est également peu coûteuse
et ses effets bénéfiques semblent plus durables dans une perspective longitudinale,
ce qui s’explique à mon avis par les changements plus substantiels qui s’opèrent par le
biais de la psychothérapie sur les plans cognitif, affectif, relationnel et comportemental.
Bien entendu, l’Ordre a réagi très favorablement à de telles conclusions qui permettent
d’espérer non seulement un meilleur accès à des services plus efficaces dans le traitement des troubles mentaux les plus répandus et les plus éprouvés, mais également
une plus grande équité dans la distribution des soins.
Par ailleurs, l’analyse des modèles d’accès dans le monde soulève chez moi certaines
inquiétudes. D’abord, on considère qu’au Québec la psychothérapie est accessible dans
le réseau public, ce qui n’est vrai qu’en partie. L’accès commence généralement par le
module d’évaluation, ou l’évaluation initiale, souvent médicale et psychosociale. Ensuite,
le profil évalué doit correspondre aux soins et services offerts par l’institution, condition
à laquelle s’ajoute le passage obligé et souvent assez long sur une ou quelques listes
d’attente. Quand enfin le service est rendu, il est non seulement circonscrit autour
d’une programmation clinique traitant de symptômes spécifiques, mais il a également
une durée déterminée. Bien sûr, il est gratuit, mais son accessibilité est moins facile
qu’on ne l’affirme. Au Québec, certaines couvertures d’assurances permettent également un accès gratuit à la psychothérapie, comme la Société de l’assurance automobile du Québec
(SAAQ), la Commission de la santé et de la sécurité du travail
(CSST) ou l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).
Toutefois, si la source du trouble dépressif ou anxieux n’est pas
un accident de travail ou de la route ni un crime, point de gratuité ! Cela soulève la question de la justice et de l’équité, puisque
l’accès aux soins en santé mentale dépend alors non pas de la
problématique à traiter, mais plutôt de sa cause présumée.
Deux autres modèles ont aussi été examinés sur le plan international, ceux du Royaume-Uni et de l’Australie. Ils ont suscité
l’intérêt de l’INESSS, parce qu’ils ont mis en place des programmes d’accès à la psychothérapie qui ont fait l’objet d’évaluations. Le modèle du Royaume-Uni se décline en trois étapes :
l’identification du trouble mental, la prise en charge de faible
intensité par des professionnels « du bien-être psychologique »
qui dispensent des services qui ne sont pas de la psychothérapie (p. ex. la thérapie cognitivo-comportementale assistée
par ordinateur, l’autoassistance guidée ou la psychoéducation
de groupe) et finalement la prise en charge de haute intensité,
pour les troubles modérés à sévères, effectuée uniquement
par des psychologues cliniciens. Le modèle australien en est un
de paiement à l’acte et nécessite une référence du médecin de
famille. Comme les cliniques de médecine familiale demeurent
engorgées et que les psychologues sont habilités par la loi 21 à
faire l’évaluation des troubles mentaux, cette condition ne serait
donc pas indispensable au Québec. Quant à la psychothérapie
elle-même, le modèle australien ne correspond pas à la réalité
de la loi 21 et à la réserve de la pratique psychothérapeutique.
Dans ces deux modèles, il me semble important de soulever
les limites cliniques des études qui concluent à l’efficacité des
programmes sur la seule base de questionnaires autoremplis
et portant sur la diminution de symptômes spécifiques autorapportés après l’entrée dans ces programmes. Je relève également
le taux élevé d’abandon et le faible taux de personnes qui
cessent de recevoir des indemnités à la suite du traitement.
Finalement, aucune mesure longitudinale effectuée quelques
mois, voire une année après la prise en charge ne permet de
conclure sur la durée des bienfaits réels de celle-ci. « Ces
données confirment les résultats d’études sur la psychothérapie
qui montrent que 2 à 6 séances sont efficaces » ; c’est du moins
l’une des conclusions du rapport de l’INESSS. Que fait-on du
jugement clinique du psychologue ? À mon avis, les conclusions
de l’étude, fort précieuse et fort bien documentée par ailleurs,
effectuée par l’INESSS devraient être beaucoup plus prudentes
et surtout plus nuancées, compte tenu des limites inhérentes
à la méthodologie de l’évaluation des programmes et aux
éléments manquants sur le devenir clinique longitudinal des
personnes ayant pris part au programme, tout comme de celles
qui s’en sont désistées. On peut s’attendre à ce que le troisième
volet de l’avis de l’INESSS comporte des recommandations sur
l’implantation d’un modèle québécois. J’espère sincèrement que
« Ces données confirment
les résultats d’études sur
la psychothérapie qui
montrent que 2 à 6 séances
sont efficaces. » Que fait-on
du jugement clinique
du psychologue ? l’on retiendra du premier volet que la psychothérapie est
efficace, mais que l’on considérera toutes les nuances autour
de la méthodologie des modèles étrangers étudiés portant
davantage sur l’accès aux services en santé mentale que sur
l’accès à la psychothérapie. Le modèle québécois devra être
appuyé sur la loi 21, qui autorise les psychologues à évaluer et à
traiter les troubles mentaux. J’appelle également à la prudence
sur la prescription du nombre de séances compte tenu de la
diversité et de la complexité des manifestations anxieuses et
dépressives des personnes. En dépit des balises nécessaires
dans un contexte de programme financé par le gouvernement,
j’espère que le traitement des patients laissera une place au
jugement clinique, l’allié humanitaire indispensable à la compréhension de la personne et à l’évolution de son traitement.
ÉDITORIAL | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 9
Secrétariat général
Chronique
L’autorisation légale d’exercer
pour l’étudiant et pour
le candidat au permis
Stéphane Beaulieu
Psychologue | Secrétaire général
[email protected]
Depuis 2012, dans la foulée de l’adoption du projet
de loi 21, l’exercice de certaines activités est réservé
à certains professionnels. Pour exercer les activités
réservées, il faut détenir un permis délivré par un
ordre professionnel et aussi, dans certains cas, une
attestation de formation, elle aussi émise par un
ordre. L’exercice de la psychothérapie, l’évaluation
des troubles mentaux et l’évaluation des troubles
neuropsychologiques sont au nombre des activités
qui sont désormais réservées au sens de la loi.
Il va de soi que l’encadrement légal de certaines activités ne
doit pas empêcher les étudiants en psychologie et les candidats au permis de psychologue par voie d’équivalence (candidats à l’admission) de se former. Le Code des professions
permet aux ordres professionnels d’autoriser par règlement
certaines personnes qui ne sont pas détentrices de permis ou
d’une attestation délivrée par un ordre professionnel à exercer
les activités réservées dans un cadre particulier et selon certaines conditions. À ce titre, l’Ordre des psychologues a adopté
en 2012 un règlement qui s’intitule : Règlement sur certaines
activités professionnelles pouvant être exercées par des personnes autres que des psychologues et par des psychologues.
L’étudiant en psychologie
Dans le cadre des stages et de l’internat en psychologie, l’étudiant
exerce nécessairement certaines activités professionnelles réservées alors qu’il ne détient pas encore un permis de psychologue.
C’est ce règlement qui l’autorise à exercer ces activités, sous
supervision. Voici comment le règlement définit « l’étudiant » :
Un étudiant inscrit à un programme d’études en psychologie peut
exercer, parmi les activités professionnelles que peuvent exercer
les psychologues, celles qui sont requises aux fins de compléter ce
programme, à la condition qu’il les exerce sous supervision et dans
10 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | CHRONIQUE
le respect des normes réglementaires applicables aux psychologues relatives à la déontologie ainsi qu’à la tenue des dossiers et
des cabinets de consultation et qu’il remplisse l’une ou l’autre des
conditions suivantes :
•
•
le programme d’études en psychologie auquel il est
inscrit conduit à l’obtention d’un diplôme donnant
ouverture au permis délivré par l’Ordre des
psychologues du Québec ;
le programme d’études en psychologie auquel il est
inscrit conduit à l’obtention d’un diplôme en psychologie délivré par un établissement d’enseignement situé hors
du Québec équivalant à celui d’un programme de
doctorat québécois.
Cette dernière disposition vise spécifiquement les étudiants
inscrits dans un programme de psychologie d’une université
à l’extérieur du Québec qui font un stage au Québec dans le
cadre de leur programme d’études (on pense ici aux échanges
internes universitaires et interétablissements).
Notons que dans le cas d’un étudiant inscrit à un programme
universitaire préparatoire à l’exercice de la profession de
psychologue, l’Ordre n’a pas à être informé de l’identité de la
personne qui exerce les activités réservées. Il relève de la responsabilité des établissements d’enseignement, des milieux
de stage et des superviseurs de s’assurer que l’étudiant est bel
et bien inscrit dans un programme de psychologie professionnelle. L’Ordre peut faire des vérifications au besoin.
Le candidat à l’admission par équivalence
Le règlement permet aussi à une personne formée à l’extérieur
du Québec en psychologie, qui est en processus d’obtention de
son permis au Québec par la voie des équivalences, d’exercer
les activités réservées lorsque l’Ordre lui impose de suivre un
stage aux fins de l’obtention du permis. Voici comment le règlement définit un « candidat à l’admission » :
La personne qui doit compléter un stage ou une formation aux
fins de la reconnaissance d’une équivalence conformément au Règlement sur les normes d’équivalence de diplôme et de formation
aux fins de la délivrance d’un permis de l’Ordre des psychologues
du Québec peut exercer, parmi les activités professionnelles que
peuvent exercer les psychologues, celles qui sont requises aux
fins de compléter la formation ou le stage qui lui permettrait de
bénéficier d’une équivalence, à la condition qu’elle les exerce sous
Chronique
supervision et dans le respect des normes réglementaires applicables aux psychologues relatives à la déontologie ainsi qu’à la
tenue des dossiers et des cabinets de consultation.
Occuper un emploi
Dans son règlement, l’Ordre a aussi prévu des conditions permettant à l’étudiant ou au candidat à l’admission d’occuper un
emploi où il aurait à exercer des activités réservées pendant
ses études ou pendant qu’il satisfait aux exigences d’équivalence. Voici ce que le règlement stipule :
Lorsqu’il agit hors du cadre d’un programme d’études, d’un stage
ou d’une formation, un étudiant ou un candidat à l’admission qui
possède les connaissances et les habiletés nécessaires peut exercer les activités professionnelles que peuvent exercer les psychologues dans le cadre d’un emploi à la condition qu’il les exerce sous
supervision et dans le respect des normes réglementaires applicables aux psychologues relatives à la déontologie ainsi qu’à la
tenue des dossiers et des cabinets de consultation. Cette personne
doit également être inscrite au registre tenu à cette fin par l’Ordre.
Dans un tel contexte, l’inscription au Registre des étudiants
et des candidats à l’admission de l’Ordre des psychologues du
Québec est obligatoire. L’Ordre consigne ainsi des informations
au sujet de la personne qui exerce les activités, au sujet de son
superviseur ainsi que du lieu où les activités sont exercées.
La réglementation ne fixe pas de durée de temps pour qu’un
étudiant ou un candidat à l’admission puisse se prévaloir de
cette disposition et ainsi occuper un emploi. Il est toutefois clair
qu’une telle mesure doit être temporaire pendant que l’étudiant fait ses études doctorales ou pendant que le candidat à
l’admission par équivalence complète les exigences de l’Ordre
dans le délai qui lui a été prescrit. En ce qui a trait aux étudiants,
il relève de la prérogative des départements universitaires d’instaurer un cadre incitant l’étudiant à ne pas prolonger indûment
la durée de son parcours doctoral sous prétexte qu’il occupe un
emploi. Au moment de l’adoption de ce règlement, l’intention
de l’Ordre était de permettre aux étudiants qui ont notamment
contracté des dettes d’études de pouvoir commencer à gagner
un certain revenu et de rendre une main-d’œuvre qualifiée accessible à la population, et non pas de ralentir le processus de
fins d’études ni l’accès au permis. Rappelons que cette mesure
ne s’applique plus lorsque l’étudiant est diplômé. Il doit alors
obtenir son permis de psychologue s’il souhaite exercer.
L’exigence d’être à l’emploi et sous supervision
Rappelons que ce règlement ne vise pas à permettre à un étudiant ou à un candidat à l’admission l’exercice autonome de la
profession ni une pratique autonome supervisée. Ainsi, l’étudiant ou le candidat à l’admission n’est pas autorisé à recevoir sa
propre clientèle ou à ouvrir son propre cabinet. Il doit être employé notamment par un psychologue (qui agit comme superviseur ou qui lui en désigne un) ou par un organisme, par exemple
une commission scolaire ou un établissement du réseau qui lui
désigne alors un superviseur. « Être employé par » peut signifier que l’étudiant ou le candidat soit salarié contractuel ou per-
manent ou encore qu’il soit lié par contrat à titre de travailleur
autonome (aux fins de l’impôt). Toutes les activités doivent être
réalisées sous la supervision d’un professionnel autorisé.
En ce qui a trait aux reçus pour les honoraires professionnels
pour des services offerts en privé, le reçu doit être signé par
le psychologue superviseur et doit mentionner explicitement
que les services ont été donnés par le supervisé sous sa supervision. Le nom du supervisé doit apparaître sur le reçu, ainsi
que son titre. Rappelons que les étudiants et les candidats à
l’admission ne sont pas autorisés à utiliser le titre de psychologue. Ils doivent s’identifier comme stagiaires ou internes en
psychologie ou comme doctorants en psychologie. Enfin, le
stagiaire ou le candidat n’est pas autorisé à délivrer des reçus
en son nom propre.
Dans une perspective de protection du public, un élément
central de ce règlement repose sur le fait que le superviseur
assume la responsabilité de surveiller et d’encadrer les activités de l’étudiant ou du candidat à l’admission et d’intervenir
au besoin auprès de la clientèle. Le superviseur doit évaluer
le niveau d’autonomie, de connaissances et d’habiletés du supervisé en fonction des clientèles rencontrées et du niveau de
complexité des problématiques à évaluer ou à traiter et ajuster
son niveau de supervision selon les différentes situations.
Le psychologue superviseur est tenu de conserver les dossiers professionnels et d’y donner accès au besoin.
La responsabilité professionnelle
Quant à la responsabilité professionnelle, le programme d’assurance de l’Ordre, accessible par l’entremise du courtier Bernard
et Fabien en vertu du Règlement sur l’assurance de la responsabilité professionnelle des membres de l’Ordre des psychologues
du Québec, couvre les étudiants et les candidats à l’admission
qui sont employés par un psychologue dûment inscrit au tableau de l’Ordre et qui a souscrit à cette assurance. Dans un tel
contexte, l’étudiant n’a pas à souscrire lui-même à cette assurance. Il est couvert automatiquement sur la police à laquelle
le psychologue a adhéré. Lorsque le psychologue superviseur
travaille pour un établissement qui offre une couverture d’assurance responsabilité professionnelle, il doit s’assurer que les
termes contractuels de cette assurance couvrent l’étudiant ou
le candidat à l’admission. Dans le cas contraire, l’étudiant ou le
candidat doit souscrire au programme de l’Ordre.
Conditions pour agir à titre de superviseur
Le superviseur doit être membre de l’Ordre et, le cas échéant,
être habilité à exercer les activités professionnelles qu’il supervise et posséder un minimum de deux années d’expérience
pratique dans le domaine de pratique visé par le programme
de formation, par le stage, par l’internat à compléter ou par
l’emploi occupé, s’il est titulaire d’un doctorat, et un minimum
de six années d’expérience s’il est titulaire d’une maîtrise.
Une personne qui est membre d’un ordre professionnel
autre que l’Ordre des psychologues peut être superviseure si
elle est habilitée à exercer les activités professionnelles qu’elle
CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 11
Chronique
supervise, si sa compétence et son expérience sont équivalentes à celles exigées du superviseur membre de l’Ordre et si
une relation de coopération active et continue est établie entre
cette personne et le responsable des activités de formation
pratique pour le compte de l’université ou de l’Ordre.
Le superviseur ne doit pas avoir fait l’objet, au cours des trois
années précédant la supervision, d’une décision lui imposant
un cours ou un stage de perfectionnement ni d’une décision
rendue par un ordre professionnel, un conseil de discipline ou
le Tribunal des professions ayant eu pour effet de le radier, de
limiter ou de suspendre son droit d’exercer des activités professionnelles.
Sur demande, le superviseur transmet à l’Ordre les coordonnées de l’étudiant ou de la personne qu’il supervise ainsi que
les modalités de supervision qui lui sont applicables.
Précisons qu’en cas de signalement en lien avec la conduite
d’un étudiant ou d’un candidat à l’admission dans le cadre des
services professionnels rendus, l’Ordre enquêtera auprès du
superviseur.
L’activité d’évaluation des troubles neuropsychologiques
Enfin, certaines dispositions du règlement portent spécifiquement sur l’évaluation des troubles neuropsychologiques, pour
les psychologues qui se forment en cours de carrière en vue
d’obtenir l’attestation émise par l’Ordre pour l’évaluation des
troubles neuropsychologiques. Voici ce que le règlement prévoit :
Le psychologue peut évaluer, dans le cadre de la formation prévue au Règlement sur une activité de formation des psychologues
pour l’évaluation des troubles neuropsychologiques, les troubles
neuropsychologiques sous supervision, dans la mesure où l’exercice de cette activité est requis pour lui permettre de compléter
cette formation. Le superviseur doit être membre de l’Ordre des
psychologues du Québec, être habilité à exercer l’activité d’évaluation des troubles neuropsychologiques et posséder une expérience
professionnelle dans l’exercice de cette activité.
Nous espérons que ces informations seront utiles à la compréhension des différentes modalités d’application de ce règlement. Les personnes intéressées peuvent communiquer avec
le secrétariat général de l’Ordre pour tout complément d’information.
Prenez soin de vos patients.
Soumettez leurs demandes de règlement
d’assurance rapidement et efficacement.
Avec la solution de demandes de règlement en ligne de TELUS Santé, vos patients
bénéficieront du même service qu’ils reçoivent à la pharmacie ou chez le dentiste. Vous
pouvez désormais soumettre les demandes de règlement à de nombreux assureurs * au
nom de vos patients. L’inscription est rapide, c’est simple à utiliser et c’est gratuit.†
Pas étonnant qu’autant de professionnels de la santé l’utilisent.
Inscrivez-vous telussante.com/eclaimspsy
Offerte avec :
* La confirmation immédiate n’est pas offerte par tous les assureurs.
† Ce service est offert uniquement aux psychologues en pratique privée.
Chronique
Pratique professionnelle
L’encadrement de la psychothérapie :
un défi de la loi 21
Pierre Desjardins
Psychologue | Directeur de la qualité
et du développement de la pratique
[email protected]
La loi 21 définit et réserve l’exercice de la psychothérapie, de même que le titre de psychothérapeute.
Or, plus de trois ans après son entrée en vigueur,
il subsiste encore une certaine confusion sur le
terrain quant à ce que recouvre cette définition,
qui va comme suit :
La psychothérapie est un traitement psychologique pour un trouble
mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre
problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique
qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs
dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental,
dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son
état de santé. Ce traitement va au-delà d’une aide visant à faire face
aux difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien1.
Cette définition est la base sur laquelle l’Ordre des psychologues s’appuie pour déterminer s’il y a ou non exercice illégal de
la psychothérapie. Elle est suffisamment claire pour permettre
de reconnaître les personnes qui, sans formation ni encadrement professionnel, exercent illégalement la psychothérapie.
Toutefois, tout n’est pas encore clair sur le terrain, plus particulièrement dans le réseau de la santé, eu égard à la distinction
entre la psychothérapie et certaines interventions de nature
psychologique que sont habilités à faire d’autres professionnels
de la santé mentale et des relations humaines en vertu de leur
champ d’exercice. La question est de savoir jusqu’où ces professionnels peuvent aller sans être habilités à l’exercice de la psychothérapie. Pour y répondre, il faut se pencher sur ce qui caractérise
le traitement psychologique qu’est la psychothérapie, en quoi il
consiste pour mieux le distinguer d’autres interventions prévues
dans différents champs d’exercice professionnels et réalisées auprès d’une même clientèle, souffrante ou en détresse.
Des travaux interordres
Il faut rappeler que la loi 21 est l’aboutissement du processus de modernisation de la pratique professionnelle en santé
mentale et en relations humaines. Dans le but ultime de mieux
protéger le public, elle a redéfini les champs d’exercice des professionnels visés, elle a réservé des activités professionnelles
hautement préjudiciables aux seuls professionnels habilités
et elle encadre la pratique de la psychothérapie. Si elle a été
adoptée, c’est parce que les ordres professionnels concernés
ont cru à sa pertinence et à son importance, qu’ils y ont travaillé ensemble, dans un esprit d’ouverture et de saine collégialité, et qu’ils ont présenté leur appui consensuel au projet de
loi. Précisons que le consensus qui aura été le plus facile à obtenir concernait justement l’encadrement de la psychothérapie. En effet, tous les ordres professionnels se sont rapidement
ralliés derrière la définition de la psychothérapie, la nécessité
de la réserver et la perspective de mandater l’Ordre des psychologues à la délivrance des permis, à la surveillance du port
du titre et au contrôle de l’exercice illégal.
Ensuite, tous les ordres, réunis autour d’une table, ont rédigé, sous l’égide de l’Office des professions, un guide explicatif
visant « à assurer une cohérence et une uniformité d’interprétation dans tous les milieux. […] Il importe en effet que le sens
donné aux dispositions de la Loi 21 soit le même d’une profession à l’autre, d’un établissement à l’autre, dans les directives
ou les réponses données dans ces milieux au fil du temps2. »
Il n’était et n’est toujours pas question que chaque ordre interprète seul le sens et la portée des activités réservées, le but
étant d’éviter de diffuser des informations potentiellement
contradictoires et d’entretenir ou de susciter des controverses,
confrontations ou affrontements.
C’est davantage dans un deuxième temps que sont surgies
des interrogations, voire des inquiétudes, sur le sens et la portée de l’exercice de la psychothérapie. On constate que tous les
professionnels et intervenants sur le terrain ne saisissent pas
bien les nouvelles dispositions légales, alors que d’aucuns, sans
le vouloir, en toute bonne foi même, exercent sans habilitation
la psychothérapie et que d’autres s’empêchent à tort d’intervenir de crainte d’exercer illégalement. Le réseau de la santé,
notamment, a interpellé à plusieurs reprises l’Ordre des psychologues pour vérifier par exemple si des interventions prévues dans un programme de services formalisé constituaient
ou non de la psychothérapie. Nous avons donc dû travailler à
partir de documents, pour la plupart rédigés avant l’avènement
de la loi 21, et tâcher de déterminer si les interventions décrites
constituaient ou non de la psychothérapie. Ces travaux ont été
importants, puisqu’ils ont permis de valider et de consolider
notre méthode d’analyse3. Toutefois, il demeurait que, pour
tirer des conclusions qui ne soient pas que théoriques ou
CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 13
Chronique
conditionnelles, il a fallu dans tous les cas s’adresser aux intervenants sur le terrain pour vérifier ce qu’ils font concrètement
auprès de la clientèle. Par ailleurs, ces avis semblent difficilement généralisables et ils ne suffisent pas pour permettre sur
le terrain de conclure sur d’autres programmes ou sur certaines
interventions professionnelles.
Il est important de souligner que l’Ordre des psychologues n’a
pas fait cavalier seul en la matière. Il a intégré dans son processus d’analyse la consultation des autres ordres professionnels
dont les membres sont partie prenante des programmes de
soins soumis pour avis, qu’ils soient ou non habilités à l’exercice de la psychothérapie. C’est dans le cadre de ces consultations qu’il est devenu évident pour tous qu’il fallait développer
une meilleure compréhension de ce qu’est la psychothérapie
afin d’identifier où se trouve le « point de bascule », en quelque
sorte, entre l’exercice de la psychothérapie et l’exercice d’autres
activités incluses dans le champ d’exercice des différents professionnels mobilisés par une même clientèle.
C’est ainsi qu’a été constitué, il y a maintenant un an, un
groupe de travail réunissant des représentants des ordres
professionnels suivants : le Collège des médecins, l’Ordre
des conseillers et conseillères d’orientation, l’Ordre des ergothérapeutes, l’Ordre des infirmières et infirmiers, l’Ordre des
psychoéducateurs et des psychoéducatrices, l’Ordre des
psychologues, l’Ordre des sexologues et l’Ordre des travailleurs
sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux. Ce groupe
de travail s’adjoint également les services de membres de ces
ordres qui détiennent aussi le permis de psychothérapeute.
L’objectif premier est de tracer la ligne entre ce que les
professionnels font (ce qu’ils sont autorisés à faire et qui n’est
pas réservé) à la lumière de la finalité propre à leur champ
d’exercice, et ce qu’ils ne pourraient pas faire considérant le fait
que l’exercice de la psychothérapie est réservé et repose sur
l’obligation de détenir un permis. Il s’agit donc de déterminer
ce « point de bascule », évoqué précédemment, afin d’éviter
d’une part que les professionnels non habilités à l’exercice de la
psychothérapie ne s’engagent involontairement, sans le savoir,
dans un processus psychothérapeutique et, d’autre part, qu’on
ne les empêche pas d’offrir des interventions que prévoit leur
champ d’exercice et qui ne constituent pas de la psychothérapie.
À ce jour, les travaux vont bon train, et ce, dans ce même climat
de sérénité, d’ouverture et de collégialité qui, depuis les débuts
du projet de loi 21, a animé les ordres professionnels.
Notre méthode de travail
On a rapidement constaté que le fait de recourir à des paradigmes ou à des conceptions abstraites, élaborés dans des
manuels qui font respectivement école dans une profession ou
une autre, ne permet pas de saisir ou de comprendre ce qui se
passe réellement sur le terrain ni de distinguer les unes des
autres les interventions qui sont offertes par différents professionnels. Pour véritablement départager ces interventions
professionnelles, il faut entre autres illustrer concrètement, de
la façon la plus opératoire possible, ce que font les professionnels sur le terrain. Pour dissiper toute confusion sur le terrain,
14 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | CHRONIQUE
il faut présenter ces interventions simplement, en évitant
particulièrement de recourir à des termes sans les définir au
préalable, puisque, en fonction des milieux ou de la profession
exercée, de mêmes mots peuvent renvoyer à des conceptions
qui s’avèrent différentes et devenir ainsi source de confusion4.
Chacun des ordres professionnels avait en tête une ou des
interventions que font leurs membres, qui sont inscrites à leur
champ d’exercice et qui, de leur avis, peuvent être confondues
avec la psychothérapie. Il a donc été convenu que chaque ordre
ainsi concerné présente une ou des vignettes cliniques, soit de
courtes présentations de cas suivies d’illustrations sur les interventions faites, en mettant l’accent sur la nature de celles-ci, sur
ce qui les distingue de la psychothérapie, le tout permettant de
saisir où se trouve en somme le point de bascule entre ces interventions et la psychothérapie.
Les quatre modèles théoriques d’intervention
Il faut rappeler ici que, en vertu de la loi 21, l’exercice de la
psychothérapie doit s’appuyer sur des modèles théoriques
scientifiquement reconnus, alors que le Règlement sur le
permis de psychothérapeute renvoie aux quatre modèles
théoriques d’intervention que sont les modèles psychodynamiques, les modèles cognitivo-comportementaux, les
modèles systémiques et les théories de la communication et
les modèles humanistes.
Or, ces quatre grands modèles théoriques proposent une
conception de l’être humain et de sa psyché dont l’utilité générale en santé mentale et en relations humaines est indéniable.
Il en découle une ou des approches différentes, qui s’accompagnent de techniques qui leur sont propres. Ces approches
et techniques sont bien sûr préconisées et utilisées en psychothérapie, mais elles ne sont pas réservées et elles sont aussi largement préconisées et utilisées dans le cadre de nombreuses
autres interventions que font différents professionnels non
habilités à l’exercice de la psychothérapie. Il n’est donc pas simple
de savoir, sur ces bases, si un professionnel exerce ou non la
psychothérapie. Il s’agit même d’une des sources importantes
de confusion. Par conséquent, outre la rédaction de vignettes cliniques, le groupe de travail a convenu de la nécessité de décrire :
• comment se réalise concrètement la psychothérapie
en fonction de chacun des quatre grands modèles
théoriques ;
• où se trouve le « point de bascule » entre la psychothérapie
et d’autres interventions dans le cadre desquelles on
s’appuie sur une même approche ou on utilise de mêmes
techniques.
Voilà un défi que le groupe de travail compte relever, soit de
dire clairement comment, dans chacun des cas, on agit en
somme sur la psyché ou sur l’intrapsychique, comment on vise
des modifications sur ce plan. Pour chacun des grands modèles
théoriques, on veut faire état :
Chronique
• des prémisses de base ;
• de ce sur quoi on travaille en psychothérapie ;
• de la démarche du psychothérapeute.
Ce défi, le groupe de travail ne peut le relever seul. Il faut en
effet s’appuyer sur l’expertise de ceux qui exercent la psychothérapie. C’est pourquoi l’Ordre des psychologues, en juin
dernier, s’est adressé à certains d’entre vous dans l’objectif de
présenter de façon générique, simplement et concrètement,
comment se pratique la psychothérapie en fonction de chacun
des quatre grands modèles théoriques. Bien sûr, on sait que de
plus en plus, en psychothérapie, on s’appuie sur des approches
intégratives, mais il demeure que chacun des modèles théoriques propose des façons de faire qui lui sont propres, qui
sont enseignées à la base et que l’on doit bien connaître pour
mieux les intégrer. C’est ce qu’il faut tenter de dégager dans un
premier temps.
L’échéancier du groupe de travail
Le groupe de travail s’est fixé comme échéance la fin de l’année 2015 pour déposer un document consensuel qui fera
la lumière sur l’exercice de la psychothérapie et sur ce qui le
distingue de l’exercice d’autres interventions de nature psychologique prévues aux champs d’exercice des différents professionnels de la santé mentale et des relations humaines. Ce
document sera au final soumis pour approbation aux instances
des ordres concernés pour ensuite être diffusé sur le terrain,
l’objectif étant de dissiper la confusion que l’on constate et de
mettre fin à des confrontations entre professionnels dont la
clientèle finit malheureusement par payer le prix. Nous nous
assurerons de vous informer des suites au moment opportun.
Références
1. Article 187.1 du Code des professions
2. Guide explicatif sur la loi 21, version décembre 2013, p. 8.
3.
L’Ordre des psychologues a produit à cet effet quelques avis, dont celui sur un
programme thérapeutique s’adressant aux personnes ayant un trouble de personnalité. On explique dans cet avis la méthodologie utilisée pour déterminer si les interventions
offertes constituent ou non de la psychothérapie. On y détaille également notre analyse et on fait état de nos conclusions. L’avis se trouve dans le site de l’Ordre à l’adresse URL suivante : www.ordrepsy.qc.ca/pdf/2013_05_17_Avis_TPL.pdf
4. Prenons par exemple, les termes suivants : soins, thérapie, traitement, exploration, restructuration cognitive, perception, croyance, cognition, inconscient…
Visionnez ces formations EN DIRECT VIA WEBCONFÉRENCE!
Découvrez les nombreux avantages de suivre une formation de qualité dans le confort de votre
environnement de travail ou de votre maison en direct! Ces formations sont offertes aux ORGANISMES
ainsi qu’aux INDIVIDUS. Vous pourrez vous brancher et visionner la formation sur votre ordinateur,
tablette (Mac ou Androïd) ou sur grand écran dans votre milieu de travail avec vos collègues.
EN PRIMEUR! Dr Anthony Bateman, psychiatre
Le traitement basé sur la mentalisation : théorie et applications
8 octobre 2015
Applications du traitement basé sur la mentalisation à
des populations particulières : personnalité antisociale,
personnalité évitante, adolescents et familles
9 octobre 2015
Dre Rachel Green, Ph. D., psychologue
Entretien motivationnel en santé mentale : une relation de compassion
au service du changement
11 mars 2016
Motivational Interviewing in Mental Health: a relation based
on compassion in the service of change
10 mars 2016
Dre Suzanne Léveillée, Ph. D., psychologue
Violence dans la famille et troubles de santé mentale :
évaluation du risque d'homicide, enjeux cliniques et
psychothérapeutiques
12-13 novembre 2015
Dr Benoît Laberge, Ph. D., psychologue
Thérapie cognitive comportementale de la dépression et
de la dysthymie
21-22 janvier 2016
Caroline Lafond, M.Sc., travailleuse sociale
Trouble de la personnalité limite, dynamique familiale et
intervention systémique
17-18 mars 2016
Dre Lyse Turgeon, Ph. D., psychologue
Le traitement des troubles anxieux chez les enfants et
les adolescents : bilan et approches prometteuses
26-27 mai 2016
Dr Sébastien Bouchard, Ph. D., psychologue
Intervenir auprès de personnes présentant un trouble de
la personnalité : éclairage des théories de l'attachement,
aspects développementaux et implications cliniques
26 novembre 2015
Dre Amélie Seidah, Ph. D., psychologue
Le traitement cognitif comportemental du
trouble d'anxiété généralisée (TAG)
27 novembre 2015
Informations et inscriptions www.porte-voix.qc.ca • [email protected] • 418 658-5396
CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 15
EA
U
UV
N
O
Formation continue
Santé mentale jeunesse /
Neuropsychologie pédiatrique
enfants • adolescents • familles
Pour chaque formation, nous nous engageons à faire un don à un organisme
reconnu et offrant des services à une jeune clientèle et/ou aux familles.
Soyez avisés des formations à venir
en vous inscrivant à notre infolettre.
Formatrice Catherine Dumont
Ph.D., neuropsychologue
Coût
265 $ + tx
Dates
Brossard : 1er octobre 2015
Québec : 8 octobre 2015
(don fondation Dr. Julien)
Réservé aux psychologues et/ou neuropsychologues & médecins
Les troubles neurodéveloppementaux et mentaux de l’enfance et de l’adolescence :
démystifier les comorbidités lors de l’évaluation et de l’intervention. (Durée 6 heures)
Formatrice Nadia Lessard
Ph.D., neuropsychologue
Coût
265 $ + tx
Dates
Brossard : 2 octobre 2015
Québec : 9 octobre 2015
(don fondation Dr. Julien)
Réservé aux psychologues et/ou neuropsychologues & médecins
Niveau intermédiaire / avancé
Le trouble obsessionnel-compulsif chez les enfants et les adolescents :
état des connaissances, évaluation et traitements spécifiques. (Durée 12 heures)
Dates
Brossard : 22-23 octobre 2015
Québec : 26-27 novembre 2015
Coût
530 $ + tx
(don Fondation Les petits trésors
Hôpital Rivière-des-Prairies)
Réservé aux psychologues et/ou psychothérapeutes & médecins
Formatrices : Catherine Dumont, Ph.D. et
Nadia Lessard, Ph.D. (neuropsychologues)
Dates : Brossard : 18 et 19 février 2016
Québec : 9 et 10 mai 2016
Troubles tics et syndrome de la Tourette : enrichissement clinique
et formation à l'intervention adaptée. (Durée 12 heures)
Formatrice : Julie Leclerc, Ph.D., psychologue et
professeure au département de psychologie de l'UQAM
Dates : Brossard les 7 et 8 avril 2016
Approche orientée vers les solutions auprès des jeunes
et de leurs familles. (Durée 12 heures)
Formatrice : Brigitte Lavoie, M.Ps., psychologue
Dates : Québec les 21 et 22 avril 2016
Refus scolaire au primaire et au secondaire : Identification des
causes et interventions à privilégier auprès des jeunes, des parents
et des intervenants. (Durée 6 heures)
Formatrice : Caroline Berthiaume, Ph.D., psychologue
Date : Brossard le 2 mai 2016
INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS : www.institutaparte.com
Fo
HIVER - PRINTEMPS 2016
par
l’OPQ
Intervenir auprès de l'enfant et de l'adolescent présentant un
trouble du spectre de l'autisme (TSA) : dépistage, troubles
concomitants et stratégies d'intervention ciblées sur les troubles
cognitifs et les comportements perturbateurs. (Durée 12 heures)
es
nnu
Les frais d'inscription incluent le repas du midi et les collations!
ations reco
rm
nues Fo
on
Formatrice
Caroline Berthiaume
Ph.D., psychologue
ations rec
rm
AUTOMNE 2015
Détection précoce des différents troubles d’apprentissage chez les enfants et les adolescents
et stratégies prioritaires d’intervention. (Durée 6 heures)
Chronique
Affaires juridiques
Une entente avec l’École de formation
professionnelle en hypnothérapie
Me Édith Lorquet
Directrice des services juridiques
Collaboration spéciale de Christiane Gagnon,
psychologue et responsable de la pratique illégale
Depuis l’entrée en vigueur de la loi 21, l’Ordre des
psychologues a reçu de nombreux signalements en
pratique illégale au sujet de l’exercice de la psychothérapie, notamment par le biais de l’hypnose.
D’ailleurs, une simple recherche sur Internet avec
les mots-clés « hypnose » ou « hypnothérapie »
nous permet de constater l’abondance et la diversité des services offerts. La description de certaines
de ces offres peut parfois porter à confusion et
laisser entendre que les services offerts constituent
de la psychothérapie selon la définition de la loi.
Dans un avis publié en 2013 sur l’hypnose et l’hypnothérapie,
l’Ordre concluait que « l’hypnose peut être utilisée pour modifier des comportements spécifiques, ciblés et, à cette fin, son
usage peut s’inscrire ou non dans le cadre d’une psychothérapie1 ». Ainsi, l’hypnose est une technique pouvant être utilisée
dans le cadre de différentes interventions, dont la psychothérapie. Or, s’il ne fait aucun doute que l’hypnose ou l’hypnothérapie
peuvent être pratiquées et offertes au public par un praticien qui
n’est pas psychothérapeute, il convient toutefois que les services
qu’il annonce et offre au public, dans ses publicités, sur son site
Internet ou via d’autres forums, soient conformes à la loi.
C’est dans ce contexte que se sont inscrites les discussions qui
ont mené à l’entente avec l’École de formation professionnelle
en hypnothérapie du Québec (EFPHQ). L’Ordre a donc convenu
de circonscrire la pratique de l’hypnose et d’encadrer le mieux
possible la façon dont les services d’hypnose ou d’hypnothérapie peuvent être offerts au public, lorsqu’ils ne s’inscrivent pas
dans le cadre d’une psychothérapie.
Nous avons consulté différents professionnels cliniciens,
psychothérapeutes, praticiens en hypnose et juristes et une
table de concertation a été mise sur pied avec les représentants
de l’EFPHQ et les représentants de l’Ordre. C’est à la suite de
plusieurs mois de consultations, de réflexions et de discussions
qu’une entente a été obtenue. Cette entente a été soumise au
conseil d’administration de l’Ordre, qui l’a approuvée.
L’entente
Dans un premier temps, l’entente situe le champ d’intervention du praticien en hypnose et décrit sommairement ce qu’est
l’hypnose, ses objectifs et les techniques utilisées.
Différents éléments de la loi 21 sont expliqués, notamment la
définition de la psychothérapie. De plus, l’entente rappelle qu’il
existe d’autres interventions qui s’approchent de la psychothérapie, mais qui n’en sont pas. Ainsi, pour éviter de confondre
ces interventions avec la psychothérapie, le Règlement sur
le permis de psychothérapeute2 en dresse une liste non
exhaustive, soit la rencontre d’accompagnement, l’intervention de soutien, l’intervention conjugale et familiale, l’éducation
psychologique, la réadaptation, le suivi clinique, le coaching
et l’intervention de crise. Ainsi, l’hypnose peut être utilisée
comme technique dans le cadre d’une ou l’autre de ces interventions sans que ce soit considéré comme de la psychothérapie telle qu’elle est définie dans la loi 21.
Au cœur de cette entente, nous trouvons une description
des interventions non psychothérapeutiques pouvant être
effectuées à l’aide de l’hypnose pour des personnes souffrant
de troubles mentaux. Un effort particulier a été apporté afin
de bien circonscrire ces interventions et de bien distinguer
celles-ci du traitement psychologique. Les six problématiques
ciblées dans l’entente sont les suivantes : la gestion de la douleur, l’insomnie, la dépendance et les habitudes de vie, les
phobies, l’anxiété, la dépression et le burnout. Évidemment,
on peut aborder d’autres problématiques avec l’hypnose,
mais nous nous sommes penchés sur les problématiques
de santé mentale les plus communément rencontrées dans
les offres de services en hypnothérapie, et pour lesquelles
l’hypnose peut être utilisée par un praticien non autorisé
à pratiquer la psychothérapie. Nous convenons ainsi que
l’utilisation de certaines techniques en hypnose peuvent se
rapprocher de celle faite en psychothérapie et donc sont plus
susceptibles d’être exercées illégalement, c’est notamment le
cas de la régression d’âge. D’autre part, il faut être prudent
dans l’utilisation de l’hypnose en raison de la vulnérabilité
associée à certaines problématiques, dont la psychose. Ainsi,
l’entente reconnaît que les praticiens en hypnose peuvent
recevoir les clients qui présentent les six problématiques
énumérées en ciblant par exemple la gestion des manifestations de l’anxiété par l’utilisation de techniques de relaxation,
de détente ou de visualisation, ou l’enseignement de l’autohypnose. L’hypnose peut également être utilisée afin de renforcer
la confiance qu’une personne peut avoir en elle pour surmonter
ou mieux vivre ses difficultés, notamment à l’aide de la visualisation ou de suggestions hypnotiques visant le renforcement.
CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 17
Chronique
L’entente se conclut par un énoncé stipulant que le praticien
en hypnose non psychothérapeute ne peut traiter ou guérir les
troubles de la santé mentale ni le prétendre ou le laisser entendre. Des problématiques complexes sont identifiées, pour
lesquelles les techniques d’hypnose ou d’autres techniques ne
suffisent pas à améliorer l’état de santé du client. Il est donc
reconnu que les personnes vivant ces problématiques devront
faire appel à d’autres services professionnels, par exemple un
suivi médical, un suivi psychothérapeutique, un groupe de soutien ou une autre thérapie spécialisée en fonction des difficultés ou du trouble en question.
Une entente et non une reconnaissance
Il faut préciser que cette entente ne peut être interprétée et
présentée comme étant une reconnaissance par l’Ordre de
la compétence des personnes qui exercent l’hypnose sans en
être sous sa juridiction. Cette entente ne vient pas, non plus,
légitimer toute pratique en hypnose et ne saurait cautionner
des formations ou des pratiques en hypnose non conformes
aux règles de l’art. Il est également entendu que cette entente
ne limite en rien les pouvoirs de l’Ordre de faire enquête et, le
cas échéant, d’engager des poursuites pénales pour exercice illégal en fonction des circonstances particulières de chaque cas.
L’esprit de cette entente en est un de collaboration avec les
différents organismes qui forment et encadrent les praticiens
en hypnose non détenteurs d’un permis de psychothérapeute.
Par ailleurs, elle sert non seulement de cadre de référence
pour les praticiens en hypnose, mais elle sert également à
informer, à éclairer le public en général au sujet de l’utilisation
de l’hypnose dans un contexte non psychothérapeutique.
Le travail de collaboration menant à cette entente est un
exemple à suivre afin que les professionnels non autorisés à
pratiquer la psychothérapie puissent poursuivre l’exercice
de leurs activités tout en respectant la loi, qui vise à mieux protéger le public. L’entente est disponible à l’adresse suivante :
www.ordrepsy.qc.ca/ententehypnose. Par ailleurs, nous venons
de signer une entente similaire avec le Regroupement des intervenants et thérapeutes en médecine alternative et d’autres sont
à venir.
Références
1. Ordre des psychologues du Québec (2013). « Avis de l’Ordre des psychologues du Québec sur l’hypnose et l’hypnothérapie », [www.ordrepsy.qc.ca/pdf/2013_04_26_
Avis_Hypnose_et_hypnotherapie.pdf].
2. Règlement sur le permis de psychothérapeute, Code des professions, R.R.Q.,
c. C-26, r. 222.1.
OFFRE DE FORMATIONS AUTOMNE 2015
TARIFS DE FORMATIONS
215 $ + tx
(Repas et pause-café inclus)
Rabais de 5 % à 10 %
Montréal le 6 novembre 2015
L’évaluation du tdah
chez l’adulte :
Comorbidités et
diagnostics différentiels
(6 Crédits OPQ/ RA00904-14)
Sherbrooke le 23 octobre 2015
Montréal 13 novembre 2015
L’intervention individuelle,
conjugale et familiale
auprès d’adultes
présentant un TDAH
Outils technologiques
en psychothérapie :
Leurs utilisations
dans le support aux
fonctions exécutives
(6 Crédits OPQ/ RA00686-13)
(5 Crédits OPQ/ RA00903-14)
FORMATEUR
Dr Martin Pearson, psychologue
spécialiste en évaluation
et traitement du TDAH
chez l’adulte.
18 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
Disponible en ligne
5 | CHRONIQUE
pour l’inscription à plusieurs
formations lors de la
même transaction.
Formations
en ligne
disponibles
PROBLÉMATIQUE
Les études révèlent que 5% de la population adulte vivrait
avec un TDAH. Les différents professionnels en santé
mentale gagneraient en efficacité si certaines considérations
cliniques inhérentes au TDAH à l’âge adulte étaient prises
en considération dans leur pratique clinique.
UNITÉ D’ÉVALUATION & TRAITEMENT
DU TDAH ADULTE
WWW.TDAHADULTE.CA
INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS www.tdahadulte.ca/formation.html
Chronique
Déontologie
Un nouvel ami Facebook ?
Robert Vachon
Psychologue | Syndic
[email protected]
Voici quelques balises pour utiliser ce réseau social
de façon éthique et déontologique.
Ce n’est plus à démontrer : les réseaux sociaux sont très
populaires, Facebook au premier rang. Au premier trimestre de
2015, ce dernier comptait 1,4 milliard d’abonnés sur la planète.
En 2014, 70 % des adultes québécois utilisaient les médias
sociaux et, parmi l’ensemble des internautes québécois, 97 %
des 18 à 45 ans et 74 % des 45 ans et plus (CÉFRIO, 2014) utilisaient les réseaux sociaux. Dans ce contexte d’omniprésence de
ces nouveaux médias, il est tout à fait normal que les psychologues s’y intéressent et les utilisent.
Pour plusieurs, le réseau Facebook représente de nombreuses
opportunités, tant personnelles que professionnelles. Quelques
chercheurs et associations professionnelles s’y intéressent pour
son potentiel à joindre la clientèle à peu de frais, à diffuser des
informations auprès de publics captifs et à rehausser l’image
de leur profession ou pour y constituer des groupes d’intérêts
fermés, etc.
Dans la dernière année, des membres du public ont signalé
au bureau du syndic le comportement de certains psychologues sur Facebook. Ceci nous a inspiré quelques conseils pour
éviter de commettre des impairs déontologiques.
Séparez vos profils personnel et professionnel
Facebook offre la possibilité de créer des pages professionnelles qui permettent une plus grande discrétion quant à
l’identité de leurs adhérents. Les gens peuvent s’abonner à une
page professionnelle sans requérir à une demande d’amitié. Si
vous souhaitez utiliser Facebook à des fins professionnelles, il
est fortement conseillé que vous ne le fassiez pas avec votre
page personnelle. Tout comme dans d’autres secteurs de notre
existence, comme psychologues, il est sage de séparer notre
vie privée de notre vie professionnelle. Il vaut mieux faire la
même chose sur les réseaux sociaux.
Innovez avec prudence et modération
Plusieurs professionnels innovent pour mieux desservir leur
clientèle, par exemple en utilisant leur page Facebook pour diffuser des contenus crédibles et pertinents à leur profession.
Innover comporte des risques, surtout avec un outil comme
Facebook, qui peut piéger le professionnel dans son obligation de confidentialité, le plonger dans de réels ou d’apparents
conflits de rôles et d’intérêts ou encore le distraire de son obligation de rigueur lors de ses déclarations publiques. Prenez
vos décisions d’innovation de façon systématique, avec prudence et modération, en tenant compte du meilleur intérêt de
vos clients, des valeurs et obligations de votre profession, et en
examinant les conséquences possibles de vos choix (CIQ, 2015).
Connaissez votre outil
À quelques reprises, le bureau du syndic est intervenu auprès
de psychologues qui, en toute bonne foi, ont posé des gestes
sur Facebook sans bien en mesurer les impacts, ne connaissant
pas les paramètres de la plateforme. Il est donc essentiel, avant
de commencer à utiliser cet outil, de bien le connaître, notamment ses paramètres de sécurité et de confidentialité. Il faut
également s’engager à suivre les évolutions de ces paramètres,
car ils changent régulièrement. Pour s’aider à paramétrer son
outil, le psychologue peut se poser les questions suivantes :
•
•
•
•
•
Qui voit spontanément mes publications ?
Que peut-on voir en faisant des recherches
via Facebook ? via Google ?
Que peuvent voir mes clients ?
Quel effet cela peut-il avoir sur eux ?
Que peuvent voir les amis de mes amis ?
Comment limiter leur accès ?
Quels paramètres de sécurité puis-je définir pour
empêcher les clients d’avoir accès à du contenu
personnel ?
Accepter ou refuser les demandes d’amitié ?
Il peut arriver qu’un de vos clients vous invite à devenir son
ami Facebook sur une base personnelle, en toute bonne foi.
Il incombe au psychologue de refuser cette demande et d’expliquer au client les raisons de ce refus. Ceci peut être fait au
moment où la situation se présente, ou systématiquement en
début de suivi, lors des mises en garde d’usage et du consentement initial. Certains psychologues utilisent un pseudonyme et n’affichent pas de photo d’eux afin d’éviter l’embarras
de telles demandes d’amitié et pour éviter que leurs clients
aient accès à leur profil personnel. Quoique vous choisissiez,
gardez à l’esprit que lorsque vous acceptez un ami Facebook,
vous acceptez que cette personne ait accès aux informations
qui sont affichées sur votre page personnelle. Également, en
l’acceptant comme amie, vous lui envoyez un message équivoque sur la nature de votre relation, ce qui érode la distance
professionnelle et le cadre thérapeutique qui sont nécessaires
pour l’aider. Ceci peut aussi avoir des conséquences négatives
sur elle, sur sa santé mentale et sur l’efficacité du traitement
psychologique entrepris. Développer et maintenir des frontières interpersonnelles claires et structurantes avec vos clients
est une préoccupation que les réseaux sociaux rendent encore
plus essentielle qu’avant leur prolifération. De plus, qu’en
est-il de la confidentialité? Votre acceptation de la « demande
CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 19
Chronique
d’amitié » de votre client est visible par tous vos amis Facebook.
Rappelez-vous alors vos obligations déontologiques, notamment les articles 15 et 26 :
15. Le psychologue, aux fins de préserver le secret professionnel: 1° ne divulgue
aucun renseignement sur son client à l’exception de ce qui a été autorisé formellement par le client par écrit, ou verbalement s’il y a urgence, ou encore si la
loi l’ordonne ; […] 3° ne révèle pas qu’un client fait ou a fait appel à ses services
professionnels ou qu’il a l’intention d’y recourir ; 4° ne mentionne aucun renseignement factuel susceptible de permettre d’identifier le client ou encore modifie,
au besoin, certains renseignements pouvant permettre d’identifier le client
lorsqu’il utilise des renseignements obtenus de celui-ci à des fins didactiques,
pédagogiques ou scientifiques ; […]
26. Pendant la durée de la relation professionnelle, le psychologue n’établit pas
de liens d’amitié susceptibles de compromettre la qualité de ses services professionnels, ni de liens amoureux ou sexuels avec un client, ne tient pas de propos
abusifs à caractère sexuel et ne pose pas de gestes abusifs à caractère sexuel à
l’égard d’un client.
Les amis de mes amis sont mes amis
Dans l’utilisation des réseaux sociaux, le professionnel doit
garder en tête qu’il s’agit d’un espace public, et ce, même lorsqu’il s’agit d’une page personnelle. Ce qui est publié sur le
réseau social peut rapidement être vu et partagé par un très
grand nombre de personnes. Il y a toujours une possibilité que,
parmi ce grand nombre de personnes, se trouve un client, un
employeur, un partenaire de travail ou un de leurs proches.
Cet espace public présente donc des risques comparables à
ceux que rencontrent les psychologues qui pratiquent dans de
petites communautés (APA, 2014) et qui doivent constamment
gérer les frontières entre leur vie personnelle et professionnelle. Soyez conscients de la possibilité exponentielle de diffusion de vos publications et restreignez-les selon vos besoins en
configurant adéquatement les paramètres de sécurité.
Attention aux publicités cachées
Au-delà du réseautage, Facebook est devenu une plateforme
prisée pour publiciser des produits et des services et y associer des membres de votre groupe d’amis. En cliquant « j’aime »
sur une publication évoquant un produit ou un service ou faisant référence à un site quelconque, vous devenez « associé »
à cette publicité nouveau genre qui sera rapidement disséminée parmi vos relations et vous pouvez être ainsi perçu comme
endossant un produit ou un service n’ayant peut-être rien à
voir avec la psychologie. À l’instar de toute publicité à laquelle
il peut être associé, le psychologue doit s’assurer qu’il respecte
son code de déontologie, notamment :
75. Le psychologue s’abstient de participer en tant que psychologue à toute
forme de publicité recommandant au public l’achat ou l’utilisation d’un produit ou
d’un service qui n’est pas relié au domaine de la psychologie.
Commentez et partagez avec prudence
Les « statuts » Facebook sont distribués dès que vous cliquez sur
« publier ». Même si vous décidez de supprimer un message par
la suite, vos amis l’auront déjà vu sur leur fil d’actualité. Lorsqu’il
publie ou commente une information sur les réseaux sociaux, le
psychologue doit se questionner au préalable et éviter les commentaires spontanés et impulsifs, faits sous le coup de l’enthousiasme, de la colère ou de toute autre émotion qui pousse à agir
sans réfléchir. Il faut garder en tête que lorsque l’on commente
un contenu publié par un ami Facebook, notre commentaire
sera visible pour nos amis, mais également pour les siens et,
selon ses paramètres, possiblement au grand public.
20 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | CHRONIQUE
Faites honneur à votre profession
Vous étiez présent à une fête, quelques photos ont été prises,
dont certaines de vous que vous préférez ne pas exposer sur
le Web ! Mais votre ami Facebook lui, était aussi de la fête et il a
publié ces photos sur sa page personnelle. Tous ses amis Facebook (dont vous faites partie, mais il y en a plusieurs que vous
ne connaissez pas) les ont donc vues, et probablement aussi
les amis de ses amis. Il faut savoir que toutes ces personnes
peuvent enregistrer les photos et les partager, et vous identifier sur la photo. Cette identification « cliquable » permet à n’importe qui de visiter votre page Facebook et de voir les contenus
selon ce que vous allouez dans vos paramètres d’identification
et de journal. L’un d’eux est peut-être votre client. Demeurez
conscient que ce qui est sur Facebook est public et peut se retrouver sous le regard de quelqu’un à qui vous ne souhaitez
pas le montrer. Donc, assurez-vous de faire honneur à votre
profession dans vos commentaires, dans les photos que vous
partagez, dans le choix des sites « aimés », comme le rappelle
le Code des professions, article 59.2 :
59.2. Nul professionnel ne peut poser un acte dérogatoire à l’honneur ou à la
dignité de sa profession ou à la discipline des membres de l’ordre, ni exercer une
profession, un métier, une industrie, un commerce, une charge ou une fonction
qui est incompatible avec l’honneur, la dignité ou l’exercice de sa profession.
Vérifiez vos sources
Lorsque vous choisissez de partager une information, sur votre
page professionnelle par exemple, assurez-vous qu’elle soit de
source sûre. Par exemple, si vous partagez un article médiatique ou un communiqué de presse, assurez-vous que le diffuseur est reconnu, crédible et que les sources sont identifiées.
Évitez de partager des informations ou articles qui proviennent
de sources douteuses ou qui ont des titres sensationnels et qui
ne citent pas leurs sources, ou encore qui ne présentent sans
nuance qu’un seul aspect du sujet concerné. Les articles suivants
de notre code de déontologie sont particulièrement éclairants :
58. Dans ses déclarations publiques traitant de psychologie, le psychologue
évite le recours à l’exagération ainsi que toute affirmation revêtant un caractère
purement sensationnel.
61. Dans toute activité de consultation professionnelle s’adressant au public,
le psychologue prend soin de souligner la valeur relative des renseignements
ou conseils donnés à cette occasion.
Tenez-vous loin des controverses
Un jour, le bureau du syndic a reçu un signalement concernant
un psychologue qui avait relayé une publication sur son profil
Facebook. Ce dernier reprenait un article de journal racontant
l’histoire de personnes qui étaient en litige avec des pourvoyeurs de services. Bien que ledit psychologue n’avait que
partagé cet article sans même le commenter, le pourvoyeur en
question était très mécontent et nous a demandé d’enquêter,
ce que nous avons fait. Nous avons alors appris que ce psychologue avait offert des services professionnels à ces personnes
en litige et avait, par sympathie pour eux, pris parti pour leur
cause en publiant un lien avec l’article de journal qui racontait
leur mésaventure. Nous avons échafaudé un plan correctif
avec ce psychologue, car il avait manqué à son devoir, notamment :
25. Le psychologue ne s’immisce pas dans les affaires personnelles de son client.
30. Le psychologue ne se sert pas de sa relation professionnelle établie avec un
client à des fins personnelles, politiques ou commerciales.
Demandez à Socrate de vous aider
Bien avant les réseaux sociaux, Socrate, le philosophe de la
Grèce antique, avait une méthode simple pour sélectionner ce
qui devait ou ne devait pas être dit. Il demandait à ses disciples
de soumettre ce qu’ils avaient envie de dire au test des trois
tamis. Le même test peut servir pour filtrer ce qu’on a envie
de publier sur Facebook. Voici les trois tamis : 1) Ce que vous
avez à dire est-il vrai ? (qualité des sources) ; 2) Ce que vous avez
à dire est-il bon ? (controverse, publicité, honneur) ; 3 : Ce que
vous avez à dire est-il utile? (impact sur vos clients et le public).
Si ce que vous avez à dire, partager ou publier ne rencontre
aucun de ces critères, Socrate vous recommanderait de ne
pas le faire. Il vous suggérerait même de l’oublier! Votre syndic
vous recommande la même chose !
Références
American Psychological Association (février 2014). Best Practices for an Online World,
[www.apa.org/monitor/2014/02/ce-corner.aspx].
Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, à l’aide des technologies
de l’information et de la communication (TIC) (CÉFRIO) (2014). « Les médias sociaux,
au coeur du quotidien des Québécois », [www.cefrio.qc.ca/netendances/medias-sociaux-coeur-quebecois/utilisation-medias-sociaux/#l-age-un-facteur-qui-influence-fortement-l-utilisation-des-medias-sociaux].
Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) (2015). « L’utilisation des médias sociaux : entre
l’éthique et la déontologie », [www.adma.qc.ca/Publications/Info-ADMA/~/media
/6C802704EF764C6F8F69D2D689847CC2.ashx].
New Zealand Psychologists Board (NZPB) (août 2013). « Maintaining professionalism when
using social media networking », [www.psychologistsboard.org.nz/cms_show_download.
php?id=278].
Ontario Psychological Association (mars 2015). Guidelines for Best Practices in the Use of Social
Media, OPA Communications and Member Services Committee.
Vincent, Johanne (5 juin 2015). L’utilisation des médias sociaux par les professionnels de la santé :
entre l’éthique et la déontologie, présentation des points saillants d’une maîtrise en philosophie à l’Ordre des psychologues du Québec.
OFFRE D’EMPLOI : SYNDIC ADJOINT
Le bureau du syndic est à la recherche d’un syndic adjoint.
Poste à temps partiel (trois jours par semaine). Mandat de deux ans renouvelable.
Pour débuter au sein de l’équipe au début de 2016. Consultez l’offre d’emploi au www.ordrepsy.qc.ca/syndicadjoint
COURS DE DÉONTOLOGIE ET PROFESSIONNALISME
Ce cours, réparti sur deux jours,
s’adresse aux candidats à l’admission
et aux psychologues souhaitant
rafraîchir leurs connaissances sur le
plan déontologique. Plusieurs situations
susceptibles de se présenter au cours
d’une pratique professionnelle y seront
exposées, telles que le conflit d’intérêts,
la dangerosité, le témoignage devant les
tribunaux et celles qui sollicitent des
compétences entre autres en matière
de confidentialité et de consentement
libre et éclairé.
PROCHAINES FORMATIONS À MONTRÉAL
2 octobre et 30 octobre 2015*
13 novembre et 11 décembre 2015*
*Les participants doivent suivre une série de deux journées complètes.
Horaire de chaque journée : de 9 h à 16 h 30
Inscription en ligne : www.ordrepsy.qc.ca/coursdeontologie
Tarif 287,44 $ taxes incluses
ÉLYSE MICHON, FORMATRICE
Mme Élyse Michon, psychologue, a été inspecteure
de l’Ordre pendant trois ans avant de collaborer à
la conception du cours de déontologie qu’elle donne
maintenant depuis plus de 15 ans. Mme Michon est
également la formatrice du cours sur la tenue de
dossiers offert par l’Ordre et enseigne le cours en
éthique et déontologie à l’Université de Sherbrooke.
ENTREVUE
Entre rationalité et humanité
Rencontre avec la présidente
de l’Ordre, la Dre Christine Grou
Mercredi 8 juillet, Christine Grou nous accueille dans son nouveau bureau avec
un enthousiasme palpable. Quelques semaines ont passé depuis son élection,
et la présidente entrante prend la mesure du rôle qui lui est dévolu. Elle partage
ses réflexions sur la profession et livre quelques pans de son parcours. On découvre
une femme accessible, profondément humaine, qui a sa profession tatouée sur
le cœur. On ressort de cette conversation avec le sentiment d’avoir appris,
d’avoir réfléchi et surtout de ne pas avoir vu le temps passer !
par
Éveline
Marcil-Denault
psychologue et rédactrice pigiste
22 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
Christine Grou se souviendra longtemps du 22 mai 2015, « une journée intense et riche en émotions », dit-elle en évoquant les dizaines de courriels d’amis et collègues, impatients de connaître
l’issue du scrutin. « C’est tout un changement professionnel, résume la nouvelle présidente. Avoir
la mission de la protection du public, c’est déjà une tâche importante, mais bien comprendre les
réalités des 8500 psychologues, c’est aussi très complexe ! Je me sens porteuse de grandes
responsabilités, avec toutes les angoisses qui viennent avec ! »
5 | ENTREVUE
Pas d’impulsion, mais une longue décision
Depuis près de 30 ans, elle évoluait dans le réseau de la santé tout en assumant une pratique privée et diverses tâches
d’enseignement et de supervision. « J’adorais tout ça », confie
l’ancienne chef de la discipline de psychologie à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. L’idée de soumettre
sa candidature au poste de présidente a germé à la suite de
l’annonce du départ de Mme Charest, quand plusieurs personnes l’ont approchée. « Ça a été une surprise. Ils me voyaient
dans ce poste, mais pas moi », avoue Christine Grou.
Le processus de réflexion s’est poursuivi quelques mois.
« Le plus difficile était de penser que j’allais peut-être devoir
quitter les patients, les équipes de soins et particulièrement
les psychologues. En même temps, j’étais fière de voir leur
professionnalisme avoir préséance sur leurs inquiétudes
vis-à-vis des réformes annoncées. Ils m’ont inspirée. » Libre et
éclairée, Christine Grou s’est lancée. Et les membres lui ont fait
confiance.
Une psychologue au cheminement intégratif
D’abord formée selon l’approche cognitivo-comportementale,
la neuropsychologue clinicienne s’est ensuite perfectionnée
auprès de l’approche psychodynamique et, plus récemment,
s’est initiée aux thérapies cognitivo-comportementales de
troisième vague. « Quand tu vas chercher une deuxième, voire
une troisième paire de lunettes, c’est dans l’optique d’y voir
plus clair. Mais paradoxalement, ce qu’on perçoit mieux, c’est
tout ce qu’on ne sait pas ! » analyse celle qui dit redouter l’intégrisme.
Dans sa vision, des jonctions se tissent entre différents
concepts théoriques, comme pour le lapsus et la paraphasie,
ou pour l’inconscient et la mémoire implicite. La présidente,
qui porte également ses identités de psychologue clinicienne
et de neuropsychologue, espère défaire certains mythes
tenaces, dont l’idée que certaines approches sont plus rigoureuses que d’autres. « La psychologie évolue. Mon souhait est
de ne plus voir de guerres de clochers. Comme présidente, je
veux sensibiliser les membres au fait qu’ils ont un rôle à jouer
pour défaire les mythes et ainsi s’élever au-dessus des débats
trop sectaires ou identitaires sans pour autant perdre de leur
rigueur scientifique. La compétence du psychologue et l’efficacité de ses interventions n’ont pas qu’à voir avec son orientation théorique », affirme celle qui voit la compétence comme
une conjugaison entre un savoir en évolution, un savoir-faire
qui se bonifie avec l’expérience et un savoir-être ponctué par
la pensée réflexive, l’empathie, l’introspection et tant d’autres
choses…
Et pourtant, étudiante en neuropsychologie à l’Université de
Montréal et à l’UQAM par la suite, Christine Grou n’avait d’yeux
que pour l’adéquation entre le cerveau et le comportement. « Je
souris quand j’y repense, mais dans toute ma candeur, je me
disais que j’allais travailler sur les cognitions (fonctions nobles)
– et plus précisément sur les fonctions mentales supérieures
(rien de moins) – et laisser les affects aux autres cliniciens ! »
Au fil du temps, son regard a changé ; un cheminement avec
lequel elle dit avoir fait la paix tant dans sa vie personnelle que
dans sa pratique. « La cognition et l’affect ne fonctionnent pas
de manière séparée, j’en ai (et j’en suis) sans cesse la preuve »,
dit-elle avec une pointe d’humour.
La liberté en héritage
Fille d’un père doyen d’université et d’une mère au foyer, Christine Grou a grandi en banlieue de Montréal dans une famille
qu’elle qualifie de traditionnelle, mais qui, dans son récit, laisse
deviner beaucoup d’ouverture d’esprit pour l’époque. Pas de
télé au souper chez les Grou. « Mon père – un sociologue des
années 1960, acteur de la Révolution tranquille – avait le souci de la relation. Ça discutait fort à table et nous, les enfants,
on avait un large droit au chapitre de la délibération ! » Alors
qu’elle était adolescente, son père s’est consacré au développement de projets internationaux. Les voyages ont formé sa
jeunesse, de même que les arts, la culture et les activités sportives. « Ma mère a poursuivi des études en musique et passé sa
ceinture noire de judo dans la trentaine, apprend-on au détour
d’une phrase. Mes parents étaient aussi amateurs de lecture,
de musique classique et d’opéra. Nous étions des enfants studieux, sociables et actifs. Le sport était quasi quotidiennement
au rendez-vous. J’ai fait plusieurs années de tennis et de gymnastique artistique, six ans de judo et des années de nage et de
course à pied. »
ENTREVUE | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 23
ENTREVUE
« En donnant de la liberté aux enfants, tu leur envoies le message que tu leur fais confiance ; j’ai toujours senti que je devais
mériter cette confiance », évalue la psychologue avec recul. Son
père est décédé aujourd’hui, mais elle dit avoir toujours senti
qu’elle et son frère étaient ce qui comptait le plus pour ses parents. « Je suis imprégnée de ces valeurs, dit-elle, et je fais mes
choix de carrière en fonction d’où mes enfants sont rendus, de
leurs besoins. Ils sont ce que j’ai réalisé de plus beau. Je les vois
grandir et je me sens choyée. Je regarde mon fils devenir un
jeune adulte équilibré et confiant en lui-même et je regarde ma
fille progresser dans son autonomie avec autant d’émotion que
quand ils étaient petits. »
L’éthique : voir l’autre côté du lit
Christine Grou a non seulement participé à de nombreux
comités éthiques, mais de 2004 à 2012 elle s’est formée en
bioéthique, jusqu’à réussir une maîtrise. « Mes enfants étaient
assez grands et je pouvais partir un soir par semaine pour étudier. Je leur laissais un pique-nique avec un petit mot. Leur père
– qui était médecin – avait son bureau à la maison et ils étaient
fiers de se débrouiller pour le souper pendant que lui faisait
ses consultations. »
Pourquoi l’éthique ? « J’avais tellement de questionnements
par rapport aux cas complexes qui m’étaient souvent confiés,
explique la présidente. On voulait le mieux pour le patient,
mais je réalisais qu’on ne s’entendait pas toujours sur ce
qu’était le mieux. Aussi, il faut savoir que parfois, le mieux se
révèle être l’ennemi du bien. J’avais aussi des questions sur
mon rôle à jouer auprès des étudiants doctorants, sur les
enjeux de l’éthique en recherche ou sur la meilleure façon de
réaliser des expertises sans perdre de vue la personne à traiter qui, malheureusement, deviennent trop souvent un débat
quasi académique entre experts. »
Et puis, il y a eu des raisons beaucoup plus personnelles. « J’ai
découvert ce que j’appelle l’autre côté du lit d’hôpital, plusieurs
épreuves que j’ai traversées et parfois, sur une période assez
longue, explique Christine Grou. Je suis devenue une observatrice critique du jugement clinique… parce qu’il faut admettre
comme professionnels qu’on ne peut pas tout comprendre de
la réalité intérieure des patients », dit-elle.
Les chevaux de bataille de la présidente
« Mon plus grand défi est de résister à l’envie d’aller vite ! »
annonce la présidente, qui se sent privilégiée de pouvoir
compter sur l’équipe de l’Ordre afin de se familiariser avec la
nouveauté. Mais déjà, des priorités se profilent, dont le dossier de l’accessibilité à la psychothérapie et le suivi de l’implantation du projet de loi 21. Christine Grou compte défendre
la qualité de la pratique lorsqu’il est question d’accessibilité.
« La tendance, c’est de se centrer sur ce qui est facile à mesurer – comme le nombre de rencontres – et d’évacuer ce qui est
complexe, le mieux-être d’une personne ou l’adéquation d’une
intervention, par exemple. Je compte rappeler à tous les
acteurs que je croiserai que ces variables complexes existent et
sont déterminantes en dépit du fait qu’il est parfois plus facile
d’en sous-estimer l’importance. »
Dans un contexte de restrictions budgétaires, la santé mentale risque de demeurer le parent pauvre du système, croit
Christine Grou. « La souffrance psychologique, bien que souvent plus silencieuse, n’est pas moins dommageable pour la
personne ni moins coûteuse pour la société. Il faut livrer une
juste bataille pour que les gens aient accès aux bons soins, au
bon moment. »
La formation continue est un autre sujet sur la table :
« Il va falloir baliser la formation continue pour l’ensemble
des membres en s’assurant d’un certain équilibre entre la
contrainte nécessaire et une certaine liberté dans le développement professionnel. »
Garder le contact
Pour faire avancer les dossiers, Christine Grou espère compter sur l’appui des membres. « J’aimerais développer de la
confiance mutuelle et un sentiment d’appartenance, pour que
les psychologues s’engagent dans une tradition de valeurs communes et de façon un peu moins individualiste. » Consciente
que l’éloignement de la pratique de terrain en santé mentale
est un risque inhérent à sa fonction, la présidente entrante est,
en outre, résolue à garder le contact, tant avec les membres
qu’avec sa propre pratique clinique. « Il nous faut aussi des
répondants ; des yeux et des oreilles sur tous les terrains
occupés par les psychologues », précise-t-elle.
ssss
ss
Résolution du deuil par hypnose conversationnelle en psychothérapie
RA01051-15 (14 heures)
Villes et dates 2015
Montréal, les 18 et 19/09
Orford, les 8 et 9/10
Québec, les 23 et 24/10
Rimouski, les 6 et 7/11
«
La technique mise au point par Paule Mongeau offre une
alternative efficace dans la résolution de deuils stagnants
ou complexes. Mais le plus intéressant, c'est qu'elle peut
être adaptée à bien d'autres problématiques relationnelles.
Elle est facile à utiliser et versatile. Un «must» dans toute
boîte à outils psychothérapeutiques.
-Michel Jacob, psychologue
»
www.paulemongeau.ca
« La proximité avec le public a été extrêmement bien développée par Mme Charest et on doit continuer à le faire », soutient
Mme Grou, qui ne craint pas les médias. Car, à ses yeux, la protection des citoyens passe non seulement par l’accessibilité
aux services, mais aussi par l’information et l’enseignement.
Pour en finir avec l’iniquité
« Nous faisons face à de grandes iniquités dans l’accès à la
psychothérapie, affirme Christine Grou sans détour. Oui, il
y a des psychologues dans le réseau, mais ça ne veut pas
dire que tout le monde a accès à leurs services ni que le bon
besoin est comblé au bon moment. » Selon elle, l’accès est
particulièrement difficile pour les personnes souffrant de
troubles moins graves : « Soit elles s’en sortent comme elles le
peuvent par leurs propres moyens, soit elles attendent que leur
état s’aggrave pour avoir des services. » La présidente dénonce
le paradoxe suivant : un patient ayant accès à un médecinpsychothérapeute verra sa psychothérapie remboursée par
la RAMQ, alors que le même traitement offert par un psychologue ne sera pas couvert.
« Je pense que l’accessibilité aux services psychologiques
passe aussi par le réseau privé, comme les modèles de la
SAAQ, de l’IVAC et de la CSST. Toutefois, actuellement, si le
problème fait suite à un accident de la route ou du travail, la
psychothérapie sera assumée, mais pas si la problématique est
due à un accident de vélo, par exemple ! » affirme Mme Grou,
soulignant qu’il est particulier que l’accès soit la résultante
d’une causalité plutôt que d’une problématique clinique. On
entend souvent que les Québécois n’ont pas accès à un médecin de famille… Christine Grou déplore le manque d’accessibilité aux psychologues : « C’est encore plus difficile d’avoir
accès à un psychologue, car souvent ça nécessite une évaluation
médicale initiale. Pourtant, la loi a statué sur la compétence des
psychologues pour évaluer et traiter les troubles mentaux ! »
Penser tout haut
Elle n’effleure pas les questions. Ses réponses, réfléchies,
étoffées et nuancées laissent entrevoir un souci de couvrir tous
les angles. « Les personnes qui s’intéressent à l’éthique ont une
tendance à aimer l’analyse de sujets complexes. Elles sont
capables de vivre avec les zones grises et surtout, elles aiment
la délibération. » Christine Grou, en décrivant ses confrères
d’éthique, se révèle. Et sa façon de communiquer parle autant
que ses mots ; l’attention qu’elle porte aux sujets et à son interlocuteur, son regard bienveillant, le vouvoiement qu’elle
emploie. À son contact, une ambiance empreinte de respect et
de calme s’installe. D’une idée à l’autre, la pensée se déploie
jusqu’à ce que l’horloge nous rappelle à l’Ordre.
L'évaluation des modes de schémas et les techniques
d'intervention expérientielles pour les traiter
Formateur: Martin Roy, M.Sc., M.Ps., psychologue
M. Roy pratique depuis 12 ans en
bureau privé. Supervisé par Pierre
Cousineau depuis 2004, il a enseigné
l'approche des schémas pendant 4 ans
au Collège Universitaire Dominicain et
donne présentement de la supervision et
de la formation selon cette approche.
Au terme de cette formation les participants seront en mesure de:
Ø Connaitre les caractéristiques des dix modes de schémas et détecter leur présence chez la clientèle
Ø Décrire le fonctionnement des modes de schémas aux clients et les aider à en comprendre les liens avec
leur problématique
Ø Connaitre le concept de reparentage partiel et l'appliquer auprès de la clientèle
Ø Utiliser deux techniques d'intervention expérientielles: le dialogue entre les modes et l'imagerie guidée
Prérequis suggérés pour suivre cette formation de niveau intermédiaire:
Ø Avoir évalué quelques clients avec le Questionnaire des Schémas de Young (QSY)
Ø Avoir suivi une formation/supervision sur l'approche des schémas ou avoir fait des lectures pertinentes
Montréal: 2 et 9 octobre 2015,
de 9h à 16h30
Québec: 30 octobre et 6 novembre 2015, Gatineau: 4 et 11 décembre 2015,
de 9h à 16h30
de 9h à 16h30
425$ taxes incluses, repas non compris
13 heures de formation continue reconnue par l'OPQ (RA01129-­‐-­‐ 15) Informations et inscription: [email protected]
DOSSIER
Comprendre
la détresse des
hommes,
mieux
intervenir
EXPERTE INVITÉE
Dre Suzanne Léveillée, psychologue
[email protected]
La Dre Léveillée est psychologue depuis 1987 et professeure à l’Université
du Québec à Trois-Rivières depuis 1994. Ses projets de recherche portent sur
les enjeux psychosociaux, la santé mentale et la violence intrafamiliale.
Elle donne des formations sur ce sujet et elle exerce en pratique privée
(psychothérapie et expertise psycholégale).
26 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | DOSSIER
La détresse vécue par les hommes est bien réelle. En traitant de ce sujet, plusieurs questions nous
viennent en tête. D’une part, la détresse vécue par les hommes diffère-t-elle de celle des femmes ?
D’autre part, comment cette détresse s’exprime-t-elle et quels en sont les déclencheurs ?
Enfin, qu’en est-il de la demande d’aide effectuée par les hommes ? En tant que psychologue,
il est important de bien évaluer ces enjeux spécifiques aux hommes pour intervenir
de manière plus efficace.
Les différences hommes-femmes
La comparaison entre les hommes et les femmes a fait l’objet
de plusieurs études en lien avec la séparation, l’autodestruction et la demande d’aide. Un des déclencheurs de détresse
intense chez les hommes (affects dépressifs, comportements destructeurs ou violents contre soi ou autrui) est sans
aucun doute la séparation amoureuse. Selon plusieurs études,
les hommes prennent moins fréquemment l’initiative de la
rupture que les femmes ; en moyenne, 80 % des femmes
prennent la décision de la rupture (Cyr-Villeneuve et Cyr, 2009).
Les conséquences de ce constat pourraient être un vif sentiment de trahison, le peu de préparation à la perte qui arrive
subitement pour les hommes. Ainsi, le processus de deuil
vis-à-vis des pertes (de la conjointe, des enfants) débute à
un moment différent chez les hommes de chez les femmes
(Genest-Dufault, 2013). Les hommes entretiendraient plus
longtemps des fantaisies de réconciliation. Aussi, entretenir un
attachement envers une personne qui n’est pas attachée en
retour engendrerait de la honte et une baisse de l’estime de
soi. De plus, certains hommes se sentent trahis et réagissent
par des comportements violents lors de l’annonce de la séparation (Baum, 2003 ; Ellis, Stuckless et Smith, 2015).
En effet, certains hommes présentent des comportements
violents envers leur conjointe pendant la période de la séparation, même s’ils n’en avaient jamais présenté avant. Le manque
de mots, le trop-plein d’émotions, les difficultés à contenir ses
émotions lors d’un stress intense pourraient expliquer, sans les
justifier, des comportements agressifs en contexte de séparation (Léveillée et Lefebvre, 2010). D’autres travaux indiquent un
lien entre la séparation et des épisodes de dépression majeure
(Baum, 2004), une augmentation de la consommation d’alcool
et des comportements autodestructeurs (Kolves, Ide et De Leo,
2010).
Demander de l’aide n’est pas aisé pour les hommes
Les hommes présentant des valeurs masculines traditionnelles plus ancrées en lien avec la performance, la force et
la restriction émotionnelle démontrent plus de difficultés à
demander de l’aide. Ces valeurs seraient aussi liées à des
difficultés à reconnaître leur vulnérabilité (Fletcher et
St-George, 2010). De plus, la honte masculine serait associée
aux valeurs masculines : plus ces valeurs sont ancrées, plus les
hommes éprouvent des difficultés à demander de l’aide, et plus
ils ressentent de la honte (Parcel, 2010).
La demande d’aide des hommes : quand paroles
et comportements s’entremêlent
Parfois, l’expression d’agressivité est la seule porte d’entrée
vers la verbalisation ; la détresse s’exprime souvent chez les
hommes par des comportements ou propos teintés d’agressivité. Ces propos auraient pour fonction de masquer les affects
dépressifs. Même dans ce contexte, il importe dans la mesure du possible de faire preuve d’empathie et de respect, de
démontrer notre intérêt à mieux comprendre les difficultés
vécues et exprimées sans adopter un ton moralisateur ou
culpabilisant (Guilmette et coll., sous presse, mars 2016).
Il demeure essentiel de ne pas accepter une agressivité qui
dépasserait nos limites personnelles ou professionnelles.
Toutefois, nommer la détresse sous-jacente à l’irritabilité reste
un outil thérapeutique à retenir.
Quand les comportements remplacent les mots, un
espace de parole sécuritaire et sans jugement pourrait aider
les hommes en détresse à nommer le trop-plein d’émotions
et ainsi diminuer le risque de passage à l’acte violent. Par
exemple, dans le contexte d’une séparation conflictuelle où
l’homme a des comportements violents, Vasselier-Novelli et
Heim (2010) soulignent que des rencontres (individuelles ou
de groupe) permettent à l’homme de se sentir écouté, de voir
que l’on reconnaît sa détresse, malgré, par exemple, les accusations portées contre lui. Dans un tel contexte judiciaire, une
ou deux rencontres de soutien pourraient précéder un travail
thérapeutique ultérieur plus approfondi.
Le groupe, un outil de traitement fort
appréciable pour les hommes
Un des défis de l’intervention auprès des hommes est de les
aider à briser l’isolement, à élargir leur réseau de soutien et
à réinvestir leurs liens sociaux (Tremblay et L’Heureux, 2010 ;
2011). Les pratiques de groupe offrent aux hommes la possibilité de recevoir du soutien émotionnel et l’opportunité de
créer des liens significatifs. De plus, une des forces de l’intervention de groupe est de stimuler le lien social permettant à la
personne de se sentir moins seule et isolée dans une période
difficile, et ce, à un moment précis de sa vie. Les personnes en
détresse ont souvent l’impression que leurs difficultés pourraient durer toute leur vie.
DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 27
Quatre textes sur la détresse masculine
Les thèmes abordés dans cette brève mise en contexte sont
repris et élaborés plus à fond par les auteurs du présent
numéro thématique. Les auteurs nous font part de leur
expertise en arrimant les résultats de recherche à la pratique
clinique. Ainsi, partant de travaux récents, ils proposent des
pistes d’intervention pertinentes à prendre en compte quand
le psychologue recoit un homme en consultation.
La question du suicide est particulièrement sensible pour les
hommes et les psychologues doivent y porter attention. Les
auteures Janie Houle et Brigitte Lavoie ont écrit deux textes
en collaboration. Ces textes intitulés « Prévenir le suicide chez
les hommes » et « Pratiques à promouvoir pour mieux aider
les hommes » traitent des travaux récents et proposent des
pistes d’intervention concrètes et spécifiques aux hommes.
La détresse vécue par les hommes lors d’une rupture conjugale est abordée par Richard Cloutier. Dans son texte intitulé « Rupture conjugale et détresse masculine », l’auteur nous
sensibilise à ce phénomène et soulève l’importance d’offrir
aux hommes un accompagnement sur les plans relationnel,
juridique et financier. Cet accompagnement pourrait assurer
un filet de sécurité sociale appréciable. Enfin, le thème de la
détresse entourant le poids, l’image corporelle et l’insatisfaction corporelle a beaucoup été développé pour les femmes,
mais peu de travaux portent sur ce type de souffrance chez les
hommes. Dans leur texte intitulé « L’insatisfaction corporelle
chez les hommes : une détresse méconnue qui mérite notre attention », Patricia Groleau et Jodie Richardson présentent les
travaux effectués sur cette thématique et abordent quelques
éléments d’évaluation et de traitement, ainsi que les directions
futures dans ce domaine de recherche et d’intervention encore
trop peu connu.
Puisse la lecture de ces textes être stimulante et motivante,
tout en favorisant la réflexion et une meilleure pratique auprès
de la clientèle masculine.
Bibliographie
Baum, N. (2003). The male way of mourning divorce: When, What, and How.
Clinical social work journal, 31(1), 37-50.
Baum, N. (2004). On helping divorced men to mourn their losses.
American Journal of Psychotherapy, 58(2), 174-185.
Cyr-Villeneuve, C., et Cyr, F. (2009). En quoi et pourquoi les hommes et les femmes
sont-ils affectés différemment par la séparation conjugale? Psychologie française,
54, 3, 241-258.
Ellis, D., Stuckless, N., et Smith, C. (2015). Marital Separation and Lethal Domestic
Violence. London and New York : Routledge.
Fletcher, R. J., et St-George, J. M. (2010). Men’s Help-Seeking in the context of family
separation. Advance in Mental Health, 9, 1, 49-62.
Genest-Dufault, S. (2013). Les hommes nus d’amour, l’expérience masculine de la rupture
amoureuse : perspectives sur le deuil, le genre et le sens dans l’hypermodernité, (thèse de
doctorat), Université Laval, Québec.
Guilmette, D., Tremblay, G., Genest-Dufault, S., Audet, S., et Léveillée, S. (Sous presse,
à paraître en mars 2016). La rupture au masculin : comprendre et intervenir. Dans
Saint-Jacques, M. C., Lévesque, S., Robitaille, C., et St-Amand, A. (dir.) Séparation
familiale, recomposition familiale : enjeux contemporains, Presses de l’Université
du Québec.
Kolves, K., Ide, N., et De Leo, D. (2010). Suicidal ideation and behaviour in the
aftermath of marital separation: Gender differences. Journal of Affective Disorders,
120(1-3), 48-53.
Léveillée, S., et Lefebvre, J. (2010). Ces hommes qui tuent leur famille. Vers une meilleure
compréhension de l’homicide conjugal masculin et du familicide. Saint-Jérôme:
Éditions Ressources.
Parcel, R. (2010). Développement et validité initiale du questionnaire de la honte
de la vulnérabilité masculine. Thèse de doctorat, Université de Sherbrooke.
Tremblay, G., et L’Heureux, P. (2010). Des outils efficaces pour mieux intervenir auprès
des hommes plus traditionnels. Dans J. M. Deslauriers, G. Tremblay, S. Genest-Dufault, D. Blanchette et J.Y. Desgagnés (éd.). Regards sur les hommes et les masculinités :
Comprendre et intervenir, p. 125-151. Québec : Presses de l’Université Laval.
Tremblay, G., Roy, P., Morin, M.-A., Desbiens, V., et Bouchard, P. (2011). Conflits
de rôle de genre et dépression chez les hommes. Revue québécoise de psychologie,
32 (1), 181-200.
Vasselier-Novelli, C., et Heim, C. (2010). Représentations de couple et de la famille,
chez les auteurs de violence conjugale à partir d’expériences comparées de
groupes de paroles. Thérapie familiale, 4, vol. 31, 33-56.
Activités de formation 2015-2016
Formation continue
L’exploration eidétique de la question existentielle de la
mort : un accompagnement sensible ancré dans
l’expérience subjective
Début : 22, 23 et 24 octobre 2015
Lieu : Québec
Montréal :
Saguenay :
Québec :
29 avril 2016
13 mai 2016
27 mai 2016
Supervision à la psychothérapie
Activités de codéveloppement
Stages et formation en France
www.image-eidetique.com
Information et inscription : www.image-eidetique.com
[email protected]
418 653-0193
Dossier
Pratiques à promouvoir pour
mieux aider les hommes
Brigitte Lavoie
Psychologue
Dre Janie Houle
Psychologue
Mme Lavoie est psychologue, superviseure et formatrice principale de
Lavoie Solutions. Elle offre plusieurs
formations reconnues en psychothérapie, dont l’une sur l’intervention
auprès de la clientèle masculine.
La Dre Houle est psychologue communautaire, professeure au Département de psychologie de l’Université
du Québec à Montréal et chercheure
à l’Institut universitaire en santé
mentale de Montréal.
Au Québec, les hommes se suicident de trois à quatre fois plus que les femmes1 et ont
une espérance de vie de quatre années inférieure2. Lorsqu’ils sont en détresse, les
hommes sont moins nombreux à consulter des ressources d’aide que les femmes3-4
et ceux qui le font obtiennent un moins bon suivi5-7. Par exemple, une étude portant sur
41 375 Montréalais ayant reçu un nouveau diagnostic de dépression montre que les
hommes sont moins susceptibles d’obtenir un suivi médical après leur diagnostic, de
bénéficier d’une continuité de soins et de recevoir un nombre optimal de rencontres5.
Dans la même veine, les hommes qui consultent dans une urgence pour des raisons
de santé mentale sont moins nombreux que les femmes à obtenir un suivi (69 % contre
77 %)6. En ce qui concerne les hommes hospitalisés pour des raisons de santé mentale,
ils sont plus souvent dirigés à leur domicile après leur congé que les femmes, alors
que celles-ci sont plus nombreuses à obtenir un suivi en CLSC6.
Enfin, une étude qualitative auprès de 68 hommes utilisateurs
de services dans la région de Montréal a révélé que les hommes
en détresse rencontraient souvent de nombreux obstacles
dans l’accessibilité aux services, dont l’obligation fréquente
de faire de multiples demandes d’aide avant de trouver la
ressource qui pourra et acceptera de répondre à leurs besoins7.
Le manque de formation des professionnels quant aux réalités
masculines a été mentionné par plusieurs participants comme
un élément nuisant à la qualité des soins qui leur sont offerts.
Accroître l’accessibilité à la psychothérapie
Il ne faut pas croire que tous les hommes soient réfractaires
à la psychothérapie, au contraire. Une étude récente auprès
de personnes vivant un premier épisode de dépression montre
que, chez les participants qui avaient une préférence, 43 % des
hommes préféraient la psychothérapie aux antidépresseurs
comme modalité de traitement8. Cependant, plusieurs n’y auront pas accès en raison des multiples barrières qui se dressent
sur leur route, telles qu’un manque d’accompagnement dans la
référence, des délais trop longs ou de nombreuses tentatives
infructueuses. Les psychologues peuvent améliorer l’accessibilité à leurs services en facilitant l’accès à la première rencontre.
Accepter qu’un proche prenne le premier rendez-vous
Dans plusieurs familles, les rendez-vous (du coiffeur au médecin) sont pris par la mère ou la conjointe. On pourrait souhaiter
qu’il en soit autrement, mais comme psychologue, il faut tenir
compte de cette réalité. Exiger cet appel peut représenter une
barrière infranchissable. Les hommes sont plus ouverts à la
psychothérapie si on les accueille quand ils sont en crise, qu’ils
aient téléphoné ou non9. Les psychologues qui ont commencé
à agir de la sorte ne rapportent pas de différence dans l’engagement du client, au contraire. Les clients apprécient souvent
l’ouverture du psychologue et sont enclins à faire confiance
à un clinicien qui a compris que cet appel était au-dessus de
leurs forces (sans qu’ils aient à le lui dire).
Accepter qu’il soit accompagné à la première rencontre
Certains hommes ressentent le même malaise dans un bureau
de psychologue que certaines femmes dans un garage. Pour
s’assurer qu’elles peuvent faire confiance aux propos du garagiste, il n’est pas rare que certaines femmes demandent à un
homme de les accompagner. Peu importe le genre du psychologue, il est important de se rappeler que la psychothérapie
se joue sur un territoire plus féminin. La couleur des murs, les
DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 29
revues dans la salle d’attente, les mots et même le ton utilisés
peuvent susciter de l’inconfort. Certains hommes souhaitent
eux aussi être accompagnés et l’expriment ainsi : Je ne sais
pas si je vais me faire avoir, c’est quand même quelqu’un qui va
me jouer dans la tête… Puisqu’ils ne sont pas à l’aise dans cet
environnement, leur nervosité s’apaisera plus facilement s’ils
peuvent compter sur l’avis d’une personne qui connaît cet univers. En assouplissant cette première rencontre, le clinicien
obtiendra sans doute plus rapidement certaines informations
que le client aurait pu oublier considérant la gravité de ses
symptômes.
Choisir des interventions qui tiennent compte
des exigences de la masculinité
Certaines recherches ont démontré que les hommes qui
adhèrent aux exigences de la masculinité traditionnelle
auront plus de difficultés à répondre aux exigences de la thérapie10. C’est pour ces hommes en particulier qu’il est nécessaire
d’adapter nos interventions. Quand on sait qu’il peut être difficile pour certains de montrer leurs faiblesses, d’être vulnérables, de reconnaître leurs échecs, d’exprimer leurs émotions
et d’admettre leur ignorance9, on peut facilement imaginer
qu’ils auront de la difficulté à bien répondre à un traitement
où ces conditions sont réunies. Les bonnes pratiques invitent
les psychologues à adapter leurs interventions en fonction des
traitements démontrés efficaces et à tenir compte des préférences et du contexte du client. L’approche orientée vers les
solutions a été démontrée aussi efficace et dans certains cas
plus rapide10 que d’autres traitements basés sur les données
probantes. Elle offre une possibilité qui tient compte des
exigences de la masculinité. Sans pour autant adopter cette
approche de façon exclusive, nous offrirons ici quelques pratiques qui sont issues de cette approche11 et qui pourraient
favoriser l’adhésion de cette clientèle et la réussite d’une intervention auprès de celle-ci.
S’intéresser à ses histoires de compétences
et souligner ses forces
Puisque l’homme se sent souvent honteux d’avoir à demander
de l’aide, il sera particulièrement important de lui donner la
possibilité de montrer qu’il est compétent (ou qu’il l’a déjà été).
Avec un homme à la retraite qui se sent démuni, il peut être
pertinent de lui poser des questions sur sa plus grande réalisation au travail. S’il a des difficultés au travail, mais qu’il semble
avoir une bonne relation avec ses enfants, il serait fort utile
de lui demander de raconter un moment où il a été particulièrement fier. Pour surmonter les difficultés d’introspection de
certains, on leur demande de raconter des événements avec
le plus de détails possible. C’est le psychologue qui pourra lui
refléter ses forces, mettre en évidence ses valeurs et le complimenter sur ses habiletés ou ses intentions : Dans ce que vous me
racontez, il est clair que vous avez toujours eu à cœur de préserver
la dignité de vos employés ; on voit que vous êtes un citoyen engagé ; un père qui veut être près de ses enfants.
En lui donnant la possibilité de parler de ses réussites, on lui
donne l’occasion de se présenter au meilleur de lui-même, de
nous révéler qui il est. Il est plus grand que ses problèmes. Il est
important qu’il sente que nous le voyons ainsi.
Proposer une tâche qu’il est presque certain de réussir
Faire face aux échecs est extrêmement difficile pour certains
hommes. Certains pourraient ne pas commencer s’ils ne sont
pas sûrs de réussir. Les hommes vont apprécier avoir une tâche
à accomplir à l’extérieur des rencontres. Il sera cependant
extrêmement important de choisir une action qui leur permettra de vivre un succès. Le psychologue augmente cette
probabilité s’il demande au client de répéter une action qui a
déjà marché (pour lui) ou de reprendre des pensées qui l’ont
déjà aidé à rebondir dans le passé. Quand le client a très peu
d’énergie, une tâche d’observation sera aussi plus accessible (par exemple : remarquer les moments où ça va un peu
mieux). Le psychologue peut aussi suggérer d’enlever des
tâches avant d’en ajouter. Il sera parfois nécessaire d’encadrer
certaines recommandations pour qu’il accepte de les considérer.
Par exemple, le mot permission peut être emprunté au monde
militaire pour suggérer une action. En effet, quand les soldats
ont une permission, ils ont la possibilité de laisser leurs obligations et d’aller voir leur famille, de s’amuser. Certains hommes
ont parfois l’impression qu’ils doivent lutter tant qu’ils n’ont pas
triomphé de leurs symptômes. Cette attitude peut contribuer
à ce qu’ils s’empêchent de faire des activités qui pourraient les
aider à aller mieux (par exemple : aller à la pêche avec des amis
pendant qu’ils sont en congé de maladie).
Préserver sa dignité s’il a échoué
Si le client n’a pas réussi ce qu’il devait faire entre les rencontres,
il sera important de lui permettre de sauver la face. La façon recommandée est de prendre la responsabilité et de reconnaître
des facteurs externes : Je suis désolé, j’ai sous-estimé le niveau
de difficulté. Vous avancez avec face au vent, on ne peut pas aller
aussi vite dans ce temps-là. Regardons ensemble ce qui serait plus
réaliste. Il ne s’agit pas ici de se confondre en excuses, mais de
présupposer qu’il n’a pas échoué par manque de volonté. C’est
probablement héroïque pour certains d’avouer qu’ils n’ont pas
été capables de remplir leur engagement. Notre réaction peut
favoriser l’adhésion aux rencontres ou au contraire, briser la
relation de confiance et faire en sorte que ce soit la dernière.
Accueillir l’expression des émotions (au masculin)
Plusieurs psychologues qui travaillent exclusivement avec une
clientèle masculine ont cessé d’utiliser la phrase : Comment
te sens-tu ? Ça ne veut pas dire pour autant que l’expression
des émotions est évacuée des rencontres, au contraire. Il est
possible d’avoir accès à ce qu’ils ont ressenti en posant des
questions différentes : Comment as-tu réagi quand il t’a dit ça ?
Quel a été l’effet sur toi ? Leurs réponses pourraient être très
éloquentes comme celle-ci : Je me suis senti comme une boîte
de courriel qu’on ouvre après avoir été sur le mode avion pendant 10 jours. Tu sais… quand ça n’arrête pas de sonner. Quand
on pense que c’est fini, il y en a encore d’autres. Un autre client
a déclaré devant ses collègues, après avoir échappé de justesse à la mort : Moi je vous le dis, les gars, c’est ce soir que je la
demande en mariage ! Est-il nécessaire que le premier admette
qu’il se sent complètement dépassé et que le second avoue
qu’il a eu peur de mourir? Ils n’ont peut-être pas utilisé les mots
consacrés, ils n’expriment pas moins ce qu’ils ressentent. Il est
possible de comprendre sans leur demander de traduire.
Programme
de formation
continue*
Conclusion
Nous espérons que ces pratiques (sans être exhaustives) vous
offriront des pistes pour mieux aider les hommes. Nous avons
choisi celles qui pouvaient se réaliser dans les prochains jours.
Ces petits changements pourraient avoir des impacts importants sur l’accessibilité, l’adhésion et la réussite du traitement
(plus particulièrement auprès des hommes qui adhèrent aux
règles de la masculinité). Au Québec, certains groupes militent
pour que les hommes se libèrent de ce cadre rigide qui peut
leur faire vivre de la souffrance. Tout en reconnaissant les
efforts qui sont faits à cet égard, nous ne pouvons pas attendre
que les hommes changent pour que nous puissions mieux les
aider. Il est possible de le faire dès maintenant en les accueillant tels qu’ils sont.
Bibliographie
1. Légaré, G., Gagné, M., St-Laurent, D., et Perron, P.-A. (2015). La mortalité par suicide
au Québec : 1981 à 2011. Mise à jour 2014. Institut national de santé publique du Québec.
Gouvernement du Québec.
2. Payeur, F. F. (2015). « La mortalité et l’espérance de vie au Québec en 2014 ». Institut
de la statistique du Québec, Coup d’œil sociodémographique, nº 40.
3. Houle, J., et Guillou-Ouellette, C. (2014). Analysis of coroners’ records on suicide mortality in Montreal: Limitations and prevention implications. Chronic Diseases and Injuries in
Canada, 34(1), 23-29.
4. Vassiliadis, H. M., Tempier, R., Lesage, A., et Kates, N. (2009). General practice and mental health care: determinants of outpatient service use. Canadian Journal of Psychiatry, 54(7),
468-476.
5. Houle, J., Beaulieu, M. D., Lespérance, F., et coll. (2010) Inequities in medical follow-up for
depression: a population-based study in Montreal. Psychiatric Services, 61(3), 258-263.
6. Filion, G. (2012). Portrait des usagers en santé mentale, selon le sexe, le territoire du CSS
SAM-N et autres territoires de CSSS de la région de Montréal. Période 2009-2010. Centre
de santé et de services sociaux d’Ahuntsic et Montréal-Nord.
7. Lajeunesse, S. L., Houle, J., Rondeau, G., Bilodeau, S., Villeneuve, R., et Camus, F. (2013).
Les hommes de la région de Montréal : Analyse de l’adéquation entre leurs besoins psychoso
ciaux et les services qui leur sont offerts. Montréal: ROHIM.
8. Houle, J., Villaggi, B., Beaulieu, M.D., Lespérance, F., Rondeau, G., et Lambert J. (2013).
« Treatment preferences in patients with first episode depression ». Journal of Affective
Disorders, 147, 94-100. 9. Dulac, G. (1999) Intervenir auprès des clientèles masculines. Théories et pratiques
québécoises. Montréal. A.I.D.R.A.H.
10. Franklin, C., Trepper, T., Gingerich, W.J., et McCollum, E.E. (2012). Solution-focused
brief therapy: A handbook of evidence-based practice. NY: Oxford University Press.
11. Bavelas, J., De Jong, P., Franklin, C. et coll. (2013). Solution Focused Brief Therapy Treatment
Manual for Working with Individuals. Solution Focused Brief Therapy Association.
Mieux comprendre pour mieux intervenir:
L’Institut de Psychologie Projective
« Évaluation structurale de
la personnalité
(Rorschach,TAT) »
Odile Husain, Ph.D.,
en partenariat avec le Centre de Psychologie Gouin,
assure le Niveau I (40h) qui débutera le 13 janvier 2016.
Inscription avant le 30 novembre 2015
*formation reconnue par l’OPQ
www.psychologieprojective.org
[email protected]
Dossier
Rupture conjugale et détresse masculine
Dr Richard Cloutier
Psychologue
Le Dr Cloutier est professeur émérite associé à l’École de psychologie
et au Centre de recherche sur les jeunes et les familles à risque (JEFAR)
de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval.
L’évolution rapide du portrait de la famille constitue l’un des changements marquants
de l’histoire sociale récente au Québec. Si 8 personnes sur 10 vivent toujours dans une
cellule familiale1, la base conjugale de la famille s’est radicalement transformée. Plus de
la moitié des couples de 35 ans et moins vivent en union libre, 63 % des enfants naissent
hors mariage et plus d’un enfant sur trois ne vit pas avec ses deux parents biologiques2.
La séparation conjugale est devenue un phénomène courant, mais ses conséquences
psychosociales demeurent difficiles à anticiper.
Plusieurs facteurs interagissent pour moduler l’impact de la
séparation conjugale : initiateur ou quitté ; niveau de conflit
dans le couple ; présence d’enfant ; statut conjugal (mariage ou
union libre) ; durée de l’union ; infidélité ; présence de violence
physique ou psychologique ; irritants financiers et ressources
matérielles disponibles ; santé physique et mentale ; niveau
d’éducation ; étape de vie (jeune, senior, aîné) ; unions antérieures ; culture ; religion ; qualité du réseau de soutien social ;
etc. Il existe certainement des cas où la séparation conjugale
est anticipée, opérée en douceur et bien gérée dans toutes ses
facettes. Mais le plus souvent, la rupture donne lieu à une crise
dans la vie des acteurs. Si la majorité des individus réussissent à
surmonter les défis que pose cette transition3, une trop grande
proportion n’y arrivent pas et, parmi ceux-là, les hommes quittés sont à risque d’aller plus loin dans l’enlisement relié à la
crise de la séparation ; ils sont au cœur de la réflexion qui suit.
Facteurs de risque masculins
Chaque mois, sinon chaque semaine, les médias rapportent
une agression fatale commise par un individu de sexe masculin en rupture conjugale où, a posteriori malheureusement, on
prend connaissance d’éléments de détresse, de rejets ou de
pertes annonciateurs d’un risque de dérive. La déstabilisation
de la rupture frappe aussi les femmes, sans contredit4. Mais
sans prétendre à l’exclusivité de genre, que peut-on identifier
comme plus spécifique aux hommes quittés dans la dynamique de leur détresse et de leur plus grand risque de dérive ?
Plusieurs facteurs de risque sont typiquement associés aux
hommes dans leur rapport à leur santé et aux services : ils
ont tendance à sous-estimer et à négliger leurs problèmes
32 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | DOSSIER
de santé physique et mentale, ils tardent à demander de l’aide,
ils consultent moins les services existants, etc. 5. Voici quelques
déterminants associés à la détresse masculine en lien avec la
rupture conjugale.
Un déficit de lecture émotionnelle. La socialisation masculine
traditionnelle repose sur la valorisation de la force, de l’indépendance, de la persévérance et sur la restriction de l’expression des vulnérabilités. Typiquement, les garçons sont entraînés à restreindre l’expression de leurs sentiments intimes,
de leurs craintes et de leurs besoins d’aide, parce qu’en faire
part, c’est traduire sa faiblesse6. En psychologie du développement, les ancrages instrumentaux de l’identité masculine et
les assises relationnelles de l’identité féminine sont reconnus
comme vecteurs d’orientation de la conformité aux rôles de
genre7. La prégnance des valeurs de socialisation masculine
traditionnelle (force, autonomie, courage, initiative, détermination, etc.) détournerait les garçons de l’univers de la réflexivité
émotionnelle et relationnelle ; un écart de genre en résulterait
qui les placerait en déficit relatif en matière d’habiletés à mentaliser leur vie intérieure et leurs relations intimes, et à décoder
leurs sentiments, ce qui les handicaperait dans la gestion de
leurs émotions. C’est à cela que renvoie la notion d’alexithymie, c’est-à-dire une sorte d’analphabétisme émotionnel8. Ce
déficit de lecture handicape le repérage de solutions adaptées
en contexte de séparation conjugale.
Moins de travail émotionnel dans le couple. Le degré d’anticipation de la rupture représente un facteur d’impact et d’ajustement important à la transition de séparation. L’initiateur de
la séparation peut voir le changement venir, sinon le contrôler,
alors que la personne quittée peut être prise par surprise et
vivre une déstabilisation plus grande. La tendance voulant que
dans un couple, la conjointe traduise un niveau de satisfaction
moindre que son conjoint est encore bien répandue, même si
son ampleur empiriquement démontrée est plutôt modeste9.
Au-delà des questions importantes relatives aux déséquilibres
dans le fardeau assumé pour les soins aux enfants, les tâches
domestiques ou dans le partage du pouvoir décisionnel, la notion de travail émotionnel (emotional work10) semble distinguer
l’engagement psychologique des membres du couple selon le
genre : la femme travaillerait plus fort que l’homme à monitorer et à gérer la relation conjugale ; elle serait plus attentive au
climat relationnel dans le couple et au soutien du conjoint, ce
qui expliquerait, au moins en partie, le fait que les conjointes
nomment plus souvent les problèmes conjugaux, sont plus
souvent à l’origine des consultations et amorcent plus souvent
le processus de séparation11. Bref, le moindre engagement
masculin dans le suivi et la gestion de la relation contribuerait
à la moins bonne anticipation de la séparation. Pour le conjoint
« qui ne l’a pas vu venir », la surprise amplifie la déstabilisation.
Dégradation fonctionnelle potentiellement forte. Sans tomber
dans le cliché de « l’homme qui ne savait pas se faire cuire un
œuf », force est de constater que la séparation provoque des
changements concrets de régime de vie pour lesquels un bon
nombre d’hommes sont mal préparés. Par exemple, pour les
hommes, encore nombreux, dont la sphère domestique n’était
pas trop de leur ressort dans le couple, un déménagement
affectera négativement les habitudes de vie (l’alimentation,
l’hygiène personnelle, le sommeil, etc.) et pourra contribuer de
manière importante à la détresse associée à la transition.
Échec de rôle. Pour une femme comme pour un homme, le
fait d’être quitté provoque généralement un fort sentiment
d’avoir échoué dans son rôle conjugal. Cependant, même
s’ils amorcent moins souvent le processus de séparation, les
hommes sont plus souvent mis en cause dans l’échec. Compte
tenu de l’importance de la relation qui se termine, le constat
de cet échec peut ébranler certains piliers identitaires comme
l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnelle. Prenons
l’exemple du rôle de pourvoyeur : malgré la valorisation souvent mitigée qu’on lui réserve, ce rôle destiné à assurer une
bonne réponse aux besoins matériels des proches est très important pour la famille et, au-delà des changements rapides
dans le couple moderne sur ce plan, il demeure un constituant
majeur du rôle conjugal de l’homme. Or une proportion importante de conjoints ont du mal à être à la hauteur des attentes ;
les irritants financiers sont fréquents dans les couples fragiles,
ils exacerbent les conflits à l’origine de la rupture tout en persistant parfois longtemps après la séparation, notamment autour des arrangements relatifs à la pension et à la garde des
enfants. L’échec dans cet aspect du rôle de conjoint et de père
contribue à la détresse12.
Isolement social. Dans la vie de couple, les contacts avec le réseau social sont souvent animés par la conjointe et l’homme
a moins d’expérience, sinon d’habiletés, dans l’entretien des
liens sociaux. Encore ici, sauf exception, l’homme séparé est
susceptible de vivre un isolement social plus marqué, lui qui
n’est pas enclin à divulguer ses besoins d’aide et n’a généralement pas beaucoup d’amis intimes à qui se confier13.
Pour mieux contrer les risques
L’apparition de symptômes dépressifs, la dégradation des habitudes de vie, l’augmentation de la consommation d’alcool et
de drogue, l’apparition de problèmes en emploi, font partie
des séquelles couramment observées chez les hommes vivant
une séparation mal contrôlée14. En ajoutant à cela la tendance
masculine à l’extériorisation comportementale (contrairement
à la tendance féminine à l’intériorisation), on débouche sur un
risque plus élevé, chez certains hommes, de conversion de
leurs souffrances en fuite vers l’avant et en réponses agressives qui augmentent l’enlisement.
Si les cas extrêmes de dérive agressive qui vont jusqu’à l’homicide ou au suicide sont très fortement médiatisés, ils demeurent exceptionnels, heureusement. Cependant, l’extrême
surreprésentation des hommes, en tant qu’agresseurs, dans
ces drames familiaux demeure frappante15. Dans ce domaine,
la liste des facteurs de risque invoqués est considérable, mais
elle contraste avec la capacité décevante de prévenir ces catastrophes16.
Pour l’ensemble de la population, la problématique des ruptures conjugales entraîne des coûts humains et financiers justifiant clairement une réponse sociale beaucoup mieux adaptée
aux besoins. Dans tous les cas, la séparation exige une série
de choix déterminants. Or c’est souvent à l’improviste et en
contexte de crise que des décisions sont prises. La réflexion, la
validation et l’accompagnement professionnel compétent sont
nécessaires, mais font très souvent défaut au moment de ces
choix aux conséquences durables. De plus en plus de couples
et de familles échappent au traitement juridique de la séparation (« on ne divorce pas lorsqu’on n’est pas mariés ») et une minorité seulement accèdent aux services de médiation familiale,
très pertinents par ailleurs. La plupart des décisions d’ordre financier ne sont ni validées ni l’objet de conseils professionnels
compétents. Dans les cas à plus haut risque de violence, les
conjointes et les proches ne sont souvent pas sensibilisés aux
dangers de dérive de leur ex-conjoint ni à la nécessité d’une
protection active.
Les décideurs comme le public doivent prendre conscience
du fait que la séparation conjugale est plus qu’un changement
d’adresse et que la compétence des choix de réorganisation
et l’évitement des écueils (portés par les conflits, notamment) pourraient faire toute la différence. L’ensemble des personnes qui se séparent ont besoin d’un accompagnement et
DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 33
de conseils compétents en matières relationnelle, juridique et
financière17. Un tel accompagnement, accessible gratuitement
aux individus comme aux couples, briserait l’isolement des
situations en y assurant un regard externe impartial pouvant
aussi servir de sentinelle dans le dépistage des risques plus
sensibles de dérive et dans l’orientation des acteurs vers les
ressources adaptées, y compris des services de protection en
cas de besoin.
Si l’on prend en compte les coûts directs et indirects des
ruptures mal gérées18, un tel filet de sécurité, accessible à tous
gratuitement, serait facilement couvert, au grand bénéfice de
toutes les personnes concernées.
Bibliographie
1.
2.
3.
4.
La notion de famille, définie par Statistique Canada pour le recensement de 2006,
renvoie à l’ensemble des ménages privés où des conjoints vivent avec ou sans enfants
de tous âges. Voir MFA (2011). Un portrait statistique des familles au Québec, Québec, gouvernement du Québec, ministère de la Famille et des Aînés, [www.mfa.gouv.qc.ca/
fr/publication/documents/sf_portrait_stat_complet_11.pdf], p. 621.
MFA (2011), op. cit.
Saint-Jacques, M.-C., Turcotte, D., Drapeau, S., Cloutier, R. et coll. (2004). Séparation,
monoparentalité et recomposition familiale. Québec, Presses de l’Université Laval.
Dans la réflexion qui nous occupe ici, il est impossible de parler des hommes ou des femmes comme s’il s’agissait d’ensembles homogènes. Presque toutes les tendances rapportées devraient être accompagnées d’une mise en garde à l’effet que seule une
partie, parfois très petite, de la population est concernée par le risque discuté. La notion de risque est essentiellement probabiliste et doit constamment être ramenée à l’échelle statistique à laquelle elle renvoie.
5. Roy, J. et coll. (2015). Un portrait social et de santé des hommes au Québec : des défis pour l’intervention. Rapport de recherche. Québec, Université Laval, Équipe Masculinités et Société. Tremblay, G., Cloutier, R., Antil, T., Bergeron, M.-È., Lapointe-Goupil, R. (2005). La santé des hommes au Québec. Québec, gouvernement du Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux.
6. Cloutier, R. (2004). Les vulnérabilités masculines. Montréal, Éditions de l’Hôpital
Sainte-Justine.
7. Tap, P. (2005). Enfance et identité sexuée. Dans Cloutier, R., Gosselin, P., et Tap. P. (éd.). Psychologie de l’enfant. Montréal, Gaëtan Morin, p. 277-297.
8. Taylor, G. J., Bagby, R. M., et Parker, D. A. (1997). Disorders of affect regulation: Alexithymia in medical and psychiatric illness. Cambridge, MA: Cambridge University Press.
Taylor, G. J., Ryan, D., et Bagby, R. M. (1985). Toward the development of a new self-report alexithymia scale. Psychotherapy and Psychosomatics, 44, 191-199.
9. Jackson, J. B., Miller, R. B., Oka, M., et Henry, R. G. (2014). Gender Differences in Marital Satisfaction: A Meta-analysis. Journal of Marriage and the Family, 76, 105-129.
10.Strazdins, L., et Broom, D. H. (2004). Acts of love (and work): Gender imbalance in
emotional work and women’s psychological distress. Journal of Family Issues, 25, 356-378.
11.Loscocco, K., et Walzer, S. (2013). Gender and the culture of heterosexual marriage in the United States. Journal of Family Theory & Review, 5, 1-14.
12.Dew, J., Britt, S. et Huston, S. (2012). Examining the Relationship Between Financial Issues and Divorce. Family Relations, 61, 615-628.
13.Lang-Takac, E., et Osterweil, Z. (1992). Separateness and connectedness: Differences between the genders. Sex Roles, 27, 277-289. Monin, J. K., Martire, L. M., Schultz, R., et Clark, M. S. (2009). Willingness to Express Emotions to Caregiving Spouses. Emotion, 9, 101-106.
14.Kolves, K., Ide, N., et De Leo, D. (2011). Marital Breakdown, Shame, and Suicidality in Men: A direct Link? Suicide and Life-Threatening Behavior, 41, 149-159.
15.Tremblay, G. et coll. (2012). Rapport du comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux. Québec, gouvernement du Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux.
16.Anderson, K. L. (2010). Conflict, Power, and Violence in Families. Journal of Marriage
& Family. 72, 3, 726-742.
17. Beaulieu, A., Cloutier, R., et Dubé, D. (2015). Solutions rupture, un service intégré d’accompagnement. Québec, AutonHommie, Centre ressources pour hommes
[www.autonhommie.org].
18.Schramm, D. G., Harris, S. M., Whiting, J. B., Hawkins, A. J., Brown, M., et Porter, R. (2013).
Economic Costs and Policy Implications Associated With Divorce: Texas as a Case Study,
Journal of Divorce & Remarriage, 54, 1-24.
• Traitements spécialisés des troubles anxieux
• Formations aux intervenants
• Supervision clinique
Fondé et dirigé par Dre Pascale Brillon, psychologue, l’Institut est spécialisé
dans le traitement de l’anxiété selon une approche cognitive-comportementale.
Nous travaillons en collaboration avec des massothérapeutes
et des ostéopathes spécialisés en gestion du stress. De plus, des séances
de relaxation, de méditation et de yoga sont offertes dans notre studio.
Formations
aux intervenants
•
23 octobre 2015
Traiter le TOC par la TCC : Bases et nouvelles approches.
Dr Marc-André Bernard, psychologue
9h à 16h30
Détails et inscription en ligne
•
20 novembre 2015
Sortir l’anxiété de l’assiette : Traiter l’alimentation émotionnelle
et les comportements hyperphagiques.
Dre Patricia Groleau, psychologue
•
4 décembre 2015
Stratégies avancées pour aider les victimes de stress post-traumatique
et sortir de l’impasse thérapeutique.
Dre Pascale Brillon, psychologue
Formations reconnues par l’OPQ
pour formation continue
Institut Alpha
institutalpha.com
1600 boul. Henri-Bourassa Ouest, suite 420, Montréal, H3M 3E2
514.332.1600
Dossier
Prévenir le suicide chez les hommes
Dre Janie Houle
Psychologue
Brigitte Lavoie
Psychologue
La Dre Houle est psychologue communautaire, professeure au Département de psychologie de l’Université
du Québec à Montréal et chercheure
à l’Institut universitaire en santé
mentale de Montréal.
Mme Lavoie est psychologue, superviseure et formatrice principale de
Lavoie Solutions. Elle offre plusieurs
formations reconnues en psychothérapie, dont l’une sur l’intervention
auprès de la clientèle masculine.
Au Québec, comme partout en Occident, de 75 à 80 % des suicides sont commis par
des hommes. Chaque année, plus de 850 hommes s’enlèvent la vie par suicide dans
la province, ce qui correspond à plus de deux décès par jour1. Les suicides sont
des morts évitables et les psychologues ont un rôle à jouer dans leur prévention.
Reconnaître et soulager une détresse
exprimée différemment
Les recherches estiment qu’environ 90 % des personnes qui
s’enlèvent la vie souffrent de troubles mentaux au moment
de leur décès : la dépression et les troubles d’abus ou de
dépendance à l’alcool ou aux drogues sont les plus prévalents2.
Plusieurs symptômes de dépression entrent en contradiction
avec les normes de la masculinité, qui mettent l’accent sur le
stoïcisme, l’invulnérabilité et l’autonomie3,4. Conséquemment,
les hommes tendent à manifester des symptômes de dépression qui sont plus socialement acceptables pour eux, mais qui
s’éloignent de la configuration plus classique de symptômes
observée chez les femmes (incluant la tristesse, les pleurs, la
perte d’énergie)5,6. Par exemple, ils seront plus enclins à présenter de l’irritabilité, des attaques de colère, des comportements agressifs et des comportements de prise de risque,
incluant l’abus d’alcool ou de drogues. Ainsi, la dépression
serait sous-diagnostiquée chez la population masculine. Une
enquête américaine tend à appuyer cette hypothèse7. Elle
indique que l’utilisation d’une mesure de la dépression incluant
à la fois les symptômes traditionnels et les symptômes alternatifs masculins fait disparaître la différence de genre dans
la prévalence de la dépression, alors que celle-ci est deux fois
plus élevée chez les femmes que chez les hommes lorsqu’elle
est mesurée à l’aide des instruments habituels.
Chez près de la moitié (42 %) des hommes qui s’enlèvent la
vie, il y a comorbidité entre la dépression et un trouble de toxicomanie8. La consommation d’alcool ou de drogue est utilisée
par plusieurs hommes pour soulager leur souffrance psychologique, cette forme d’automédication étant moins stigmatisante
à leurs yeux que de devoir consulter un professionnel ou de
prendre des antidépresseurs9,10. Or ces abus sont perçus par
les proches11, tout comme par plusieurs intervenants12, comme
des problèmes de comportement qui traduisent un manque
de volonté, plutôt que comme les symptômes d’une souffrance
36 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | DOSSIER
qu’il importe de soulager. Ces perceptions négatives s’accompagnent de désapprobation, d’un manque d’empathie et d’un
soutien de moins grande qualité.
Pour prévenir les décès par suicide chez les hommes, il faut
d’abord reconnaître leur détresse, même lorsqu’elle s’exprime
avec de la colère ou de la toxicomanie. Il est particulièrement
important de faire la distinction entre violence et colère. Il ne
s’agit pas ici d’accepter la violence, mais d’accueillir la colère
comme l’expression tout aussi légitime d’une émotion. Certaines techniques d’intervention non violente peuvent être
utiles. Par exemple : Votre réaction est légitime ! Vous ne réagiriez
pas autant si ce n’était pas important ! C’est normal d’être indigné dans de telles circonstances ! Il y a sûrement de bonnes raisons
pour que ça vous enrage autant! Pour être efficaces, ces mots
doivent être prononcés sur le même ton. L’empathie vis-à-vis
de la colère ne s’exprime pas avec une voix douce. Le ton de
voix de l’homme va souvent s’adoucir s’il sent que nous comprenons le sérieux de la situation (avec nos mots et notre volume), que nous reconnaissons ses intentions positives (protéger sa famille ou défendre son honneur) ou la valeur qui a été
blessée (l’intégrité, la loyauté, le devoir).
En ce qui concerne la consommation, il peut être utile de
l’aborder en permettant à l’homme de préserver sa dignité :
Certains hommes qui ont perdu leur emploi se mettent à boire
davantage, c’est comme une façon de s’engourdir. Est-ce que
c’est le cas pour vous ? Il est important de vérifier l’effet de la
consommation sur le passage à l’acte en étant direct : Est-ce que
vous aviez consommé lors de votre dernière tentative de suicide? Présentement, vous me dites que vous ne voulez pas mourir, je vous
crois. Je me préoccupe du moment où vous aurez pris 12 bières et
que vous serez seul. Est-ce que ce qui vous garde en vie sera assez
fort ? Ce n’est pas que je ne vous fasse pas confiance, c’est que j’ai
peur que dans ces moments-là ce soit plus dur. J’aimerais qu’on les
planifie mieux ensemble.
Être vigilant après une perte de nature humiliante
Chez les hommes, la séparation amoureuse, particulièrement
lorsqu’elle revêt un caractère humiliant, est souvent le principal facteur précipitant le suicide13. Un cas de figure fréquent
est la rupture décidée par la conjointe en raison d’une longue
accumulation de comportements inadéquats ou délictueux de
l’homme, découlant souvent de ses problèmes d’abus ou de
dépendance14. En plus de la séparation amoureuse, les pertes
d’emploi, de même que les problèmes financiers et judiciaires
sont plus souvent observés chez les hommes décédés par
suicide que chez les femmes13,15. Les dettes de jeu ou de drogue,
les arrestations, les menaces d’agence de recouvrement
caractérisent les derniers mois d’une proportion importante
d’hommes qui s’enlèvent la vie14.
En présence d’un homme qui vient de subir une ou plusieurs
pertes de cette nature, il est recommandé de ne pas attendre
d’autres signes précurseurs pour vérifier si le client pense au
suicide, et ce, dès la première rencontre. S’il ne pense pas au
suicide, il serait aussi important de consigner au dossier ce qui
pourrait le faire basculer. Le psychologue pourra être proactif
s’il connaît et anticipe ces moments critiques.
être systématiquement vérifiée par le psychologue, elle n’est
toutefois pas suffisante pour statuer sur la dangerosité de la
situation. La présence d’un plan défini est associée à un risque
accru de passage à l’acte, mais son absence ne doit pas être
interprétée comme un indicateur d’une faible dangerosité. La
planification d’un geste suicidaire peut s’effectuer en quelques
minutes seulement et la majorité des gestes sont posés sans
planification préalable20,21. Le où se limite bien souvent au
domicile de la personne et le quand survient lorsque la souffrance devient intolérable ou que la personne est intoxiquée
à l’alcool (de 30 à 40 % des personnes qui se suicident ont de
l’alcool dans le sang au moment du décès)22.
Les psychologues qui interviennent auprès d’un homme
suicidaire doivent estimer la dangerosité de la situation et retirer l’accès aux moyens. L’estimation de la dangerosité est une
procédure complexe qui est bien balisée. Elle est recommandée par le Guide des bonnes pratiques en prévention du suicide 23
et fait l’objet d’une formation reconnue par l’Ordre des psychologues du Québec, intitulée Intervenir auprès de la personne
suicidaire à l’aide de bonnes pratiques et offerte partout au
Québec.
Faire grandir les raisons de vivre
En prévention du suicide, l’une des tâches primordiales du
psychologue est de faire grandir chez la personne ses raisons
de vivre, un facteur de protection déterminant16. Les hommes
ne réalisent pas toujours l’impact profond et durable que leur
suicide aura sur leur entourage17. Le rôle de protecteur, central
à l’identité masculine, peut ainsi servir de frein puissant au suicide et raccrocher un homme à la vie9. Par ailleurs, ce n’est pas
toujours le bonheur qui aide les hommes à rester en vie, mais
parfois simplement quelque chose qui a assez de sens. Lorsqu’un compagnon de cellule disait à Viktor Frankl18 que la vie ne
pouvait plus rien lui apporter, il lui répondait très doucement :
Et si tu te demandais ce que tu pourrais apporter à la vie ? Dans
cette perspective, on peut demander : Qui a besoin que tu restes
en vie ? Quel combat vaut encore la peine de continuer ? Parle-moi
d’un moment où tu savais qu’on avait besoin de toi. Donne-moi
un exemple dans ta vie où la partie qui veut vivre prend le dessus,
où elle gagne. C’est comme s’il y avait un combat à l’intérieur de
toi. D’un côté, la partie qui se bat pour vivre, de l’autre côté, celle
qui en a assez de souffrir. Que fais-tu dans les moments où c’est
la première qui gagne ?
Il ne faut pas sous-estimer l’importance de petits projets qui
peuvent sembler à première vue anodins, mais qui peuvent
être suffisamment importants pour que la personne décide de
remettre son geste à plus tard. On peut gagner du temps en
mettant de l’avant ces projets et ces valeurs.
Accompagner dans la référence
En raison du tableau clinique complexe que l’on trouve généralement chez les hommes à haut risque de suicide, il s’avère
souvent nécessaire de les diriger vers d’autres professionnels
et ressources pour compléter l’aide offerte par le psychologue.
Notamment, une aide spécialisée en traitement des dépendances est souvent requise. Or il est crucial d’accompagner
dans la référence et d’éviter de remettre entre les mains de
l’homme le fardeau de se trouver un rendez-vous de suivi chez
une nouvelle ressource. Il peut être possible d’appeler pour
vérifier la procédure, de prendre un rendez-vous avec lui (dans
le bureau), de vérifier si un proche peut l’accompagner. Il est
parfois idéal d’avoir le prénom d’une personne qui l’attend au
service. Il peut être utile que le psychologue reste en contact
jusqu’à ce qu’un lien soit créé avec la nouvelle ressource pour
éviter une rupture de services. Il existe un fort mouvement
pour favoriser l’autonomie des personnes. Même si nous
sommes tout à fait favorables à ces efforts, il reste que dans
certaines circonstances cet appel téléphonique est un pas
insurmontable.
En conclusion, pour mieux prévenir le suicide chez les
hommes, il nous apparaît primordial d’adapter nos pratiques à
leur réalité particulière. De petits changements en ce sens
peuvent faire toute la différence.
Retirer l’accès aux moyens létaux et estimer
correctement la dangerosité
Les hommes utilisent des moyens plus létaux que les femmes
lorsqu’ils posent un geste suicidaire, de sorte qu’ils en meurent
davantage19. Bien que la planification du geste suicidaire doive
DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 37
Bibliographie
1. Légaré, G., Gagné, M., St-Laurent, D., et Perron, P.-A. (2015). La mortalité par suicide au Québec : 1981 à 2011. Mise à jour 2014. Institut national de santé publique du Québec. Gouvernement du Québec.
2. Arsenault-Lapierre, G., Kim, C., et Turecki, G. (2004). Psychiatric diagnoses in 3275 suicides : a meta-analysis. BMC PSychiatry, 4 :37.
3. Addis, M. E. (2008). Gender and depression in men. Clinical Psychology Science and
Practice, 15(3), 153-168.
4. Kilmartin, C. T. (2005). Depression in men: Communication, diagnosis and therapy. Journal of Men’s Health and Gender, 2, 95-99.
5. Magovcevic, M., et Addis, M. E. (2008). The masculine depression scale: Development and psychometric evaluation. Psychology of Men & Masculinity, 9, 117-132.
6. Wrinker, D., Pjrek, E., et Kasper, S. (2005). Anger attacks in depression – evidence for a male depressive syndrome. Psychotherapy and Psychosomatic, 74(5), 303-307.
7. Martin, L. A., Neighbors, H. W., et Griffith, D. M. (2013). The experience of symptoms of depression in men vs women. Analysis of the National Comorbidity Survey Replication. JAMA Psychiatry, 70, 1100-1106.
8. Séguin, M., Lesage, A., Chawky, N., Guy, A., Daigle, F., Girard, G., et Turecki, G. (2006). Suicide cases in New Brunswick from April 2002 to May 2003: the importance of better recognizing substance and mood disorder comorbidity. Canadian Journal of Psychiatry, 51(9), 581-586.
9. Oliffe, J. L., Ogrodniczuk, J. S., Bottorff, J. L., Johnson, J. L., et Hoyak, K. (2012). « You feel like you can’t live anymore »: Suicide from the perspectives of Canadian men who experience depression. Social Science and Medicine, 74, 506-514.
10.Uy, P. J., Massoth, N. A., et Gottdiener, W. H. (2014). Rethinking male drinking: traditional masculine ideologies, gender-role conflict ad drinking motives. Psychology of Men and Masculinity, 15(2), 121-128.
11.Owens, C., et Lambert H. (2012). Mad, bad or heroic? Gender, identity and accountability
in lay portrayals of suicide in late twentieth-century England. Culture, Medicine and
Psychiatry, 36(2), 348-371.
12.Potvin N., Pham L. V., et Damasse J. (2012). Bilan des projets d’intervention et d’évaluation auprès des hommes en situation de vulnérabilité. Ministère de la Santé et des Services sociaux. Gouvernement du Québec.
13.Shiner, M., Scourfield, J., Fincham, B., et Langer, S. (2009). When things fall apart: Gender and suicide across the life-course. Social Science and Medicine, 69, 738-746.
14.Tousignant, M. Séguin, M., Lesage, A., Chawky, N., et Turecki, G. (2003). Le suicide chez les hommes de 18 à 55 ans: trajectoires de vie. Revue québécoise de psychologie, 24(1),
145-159.
15.Houle, J., et Guillou-Ouellette, C. (2014). Coroners’ records on suicide mortality in Montréal: limitations and implications in suicide prevention strategies.
Chronic Diseases and Injuries in Canada, 34(1), 23-29.
16.Malone, K. M., Oquendo, M. A., Haas, G. L., Ellis, S. P., Li, S., et Mann, J. J. (2000). Protective factors against suicidal acts in major depression: reasons for living. American Journal of Psychiatry, 157, 1084-1088.
17. Houle, J., et Dufour, M.-A. (2010). Intervenir auprès des hommes suicidaires. Psychologie Québec, 27(1), 27-29.
18.Frankl, V. (2006). Man’s search for meaning. An introduction for logotherapy. Beacon Press: Boston.
19.Callahan, V. J., et Davis, M. S. (2012). Gender differences in suicide methods.
Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, 47, 857-869.
20.Hall, R. C., Platt, D. E., et Hall, R. C. W. (1999). Suicide Risk Assessment: A review of risk factors for suicide in 100 patients who made severe suicide attempts. Psychosomatics, 40(18), 18-27.
21.Houle, J. (2005). La demande d’aide, le soutien social et le rôle masculin chez des
hommes qui ont fait une tentative de suicide. Thèse de doctorat. Université du Québec à Montréal.
22.Shields, L. B. E., Hunsaker, D. M., Hunsaker, J. C., et Ward, M. K. (2006). Toxicologic findings in suicide. A 10-year retrospective review of Kentucky Medical Examiner Cases. American Journal of Forensic Medicine & Pathology, 27(2), 106-112.
23.Lane, J., Archambault, J., Collins-Poulette, M., et Camirand, R. (2010). Guide des bonnes
pratiques en prévention du suicide à l’intention des intervenants des centres de services
sociaux. Québec : Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux.
ENSEIGNER LA MÉDITATION PLEINE CONSCIENCE:
OUTILS PRATIQUES ET COMPRÉHENSION DE L’INTERFACE PSYCHOLOGIE/SPIRITUALITÉ
FORMATEUR
Roger Marcaurelle, Ph.D., est
psychologue clinicien et professeur
associé de psychologie à l’UQAM.
Sanskritiste et docteur en sciences
des religions, il a été chargé de
cours au département de sciences
des religions de l’UQAM. Il enseigne
la méditation depuis plus de 40 ans.
OBJECTIFS
Au terme de l’activité, le participant sera en mesure de:
1- Décrire et différencier les diverses formes de
méditation pleine conscience (MPC);
2- Pratiquer la MPC dans sa vie personnelle;
3- Enseigner les principales formes de MPC de manière
efficace et assurer un suivi adéquat des expériences
des clients concernant la pratique de la MPC;
4- Appliquer la MPC à la lumière des données
probantes, de l’étude comparée des diverses formes
de méditation et de l’interface psychologie/spiritualité.
FORMATIONS COMPLÈTES
À MONTRÉAL ET À QUÉBEC
Volets 1 à 3: ateliers
Dates : samedi au dimanche
Montréal
Québec
Volet 1 : 26-27 sept. 2015
Volet 2 : 7-8 nov. 2015
Volet 3 : 16-17 janv.
3-4 oct. 2015
21-22 nov.2015
23-24 janv. 2016
Frais: 448.40 $ par volet (tx incl.)
Volet 4 : retraite de méditation
Dates : Jeudi (soir) au dimanche
Montréal
Québec
5-8 mai 2016
21-24 avril 2016
Frais (incluant hébergement pour 3 nuits et repas):
INFORMATIONS ET INSCRIPTION
PleniSources.com/Enseigner
43h reconnues (OPQ). Aucun pré-requis.
Dossier
L’insatisfaction corporelle chez
les hommes : une détresse méconnue
qui mérite notre attention
Dre Patricia Groleau
Psychologue
Dre Jodie Richardson
Psychologue
La Dre Groleau est psychologue à
l’Institut Alpha, elle se spécialise dans
les troubles des conduites alimentaires et les autres problématiques
reliées à l’image corporelle, de même
que dans les troubles anxieux.
La Dre Richardson est fondatrice de
Connecte, Groupe de psychologie
de Montréal et se spécialise dans les
troubles de l’alimentation, l’image
corporelle et les problèmes reliés
au poids.
Définition et épidémiologie / L’insatisfaction corporelle se définit comme le décalage
perçu entre l’idéal corporel d’une personne et son corps actuel (Thompson, 1990).
Ce phénomène qui a typiquement été associé à la gent féminine est de plus en plus
reconnu chez les hommes. En effet, quoique cette problématique ait commencé à être
étudiée il y a plus de 20 ans à la suite de l’identification de cas « d’anorexie inversée »
(aussi appelée « bigorexie » à cette époque [Pope, Katz et Hudson, 1993]), ce n’est que
dans les dernières années qu’une attention accrue s’est portée sur le sujet, tant dans
la communauté scientifique que dans les médias populaires.
Au-delà du poids, les diktats de beauté actuels et les stéréotypes associés à l’identité masculine génèrent chez les hommes
des préoccupations qui concernent également, et principalement, la définition du corps et la musculature (Burlew et Shurts,
2013). Les résultats d’études suggèrent que ces préoccupations
sont en hausse, avec 25 % des hommes en 1972, et 45 % en
1996, se disant insatisfaits et préoccupés par leur tonus musculaire (Thompson, Heinberg, Altabe et Tantleff-Dunn, 1999).
Selon les données actuelles, une augmentation de l’insatisfaction se produirait à la puberté, et près de 18 % des adolescents
de sexe masculin se sentiraient très sérieusement préoccupés
par leur musculature (Field et coll., 2014). Chez les hommes
adultes, la tendance montre qu’au fil des ans de plus en plus
d’hommes émettent le désir de perdre du poids (McCabe et
Ricciardelli, 2004). Finalement, des études se sont penchées
sur les différences de préoccupations en fonction de l’orientation sexuelle, démontrant que les hommes homosexuels sont
plus à risque que les hétérosexuels de développer des troubles
des conduites alimentaires et d’être plus préoccupés par une
recherche de minceur excessive (McCreary et coll., 2007).
de soi, des symptômes dépressifs, des risques accrus d’abus
d’alcool et d’utilisation de « substances destinées à améliorer
l’apparence et la performance » (SDAAP), telles que les stéroïdes anabolisants, l’éphédrine et des pro-hormones (Walker,
Anderson et Hildebrandt, 2009 ; Field et coll., 2014). Certains
troubles de santé mentale peuvent émerger des difficultés
d’image corporelle sévères, tels que les troubles des conduites
alimentaires et la dysmorphie musculaire. Une étude longitudinale menée auprès de plus de 5000 adolescents de sexe
masculin a révélé que jusqu’à 31 % rapportaient avoir eu des
épisodes sporadiques d’orgies alimentaires, d’hyperphagie sans perte de contrôle ou des comportements purgatifs,
et près de 3 % satisfaisaient aux critères diagnostiques de
l’hyperphagie boulimique (Field et coll., 2014). La dysmorphie musculaire, qui a officiellement fait son entrée dans le
DSM-5 comme spécificateur d’un trouble de dysmorphie
corporelle (APA, 2013), a quant à elle été associée à la pratique
de musculation excessive, à une alimentation centrée sur la
prise de masse ou la perte de gras corporel et à des idées suicidaires (Olivardia, Pope et Hudson, 2014 ; Pope et coll., 2005).
Conséquences sur la santé
Chez plusieurs, les préoccupations à l’égard de la minceur et de
la musculature mènent à des conséquences sur la santé physique et mentale. Des études indiquent des associations significatives entre l’insatisfaction corporelle et une faible estime
Facteurs psychologiques
Plusieurs facteurs psychologiques ont été associés au développement ou au maintien d’une image corporelle négative. Par
exemple, des expériences de victimisation et d’intimidation
(Wolke et Sapouna, 2008 ; Didie et coll., 2006), des railleries
40 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | DOSSIER
à propos du poids (Paxton, Eisenberg et Neumark-Sztainer,
2006), le fait d’avoir été en surpoids ou en sous-poids par le
passé (Eisenberg et coll., 2006), la pratique de certains sports,
particulièrement ceux où la régulation du poids est une partie
intégrante de la discipline (Galli et coll., 2011), les comportements de vérification corporelle (Walker, Anderson et Hildebrandt, 2009), le niveau d’intériorisation des idéaux de beauté
et de forme physique véhiculés par les médias et le perfectionnisme (Grammas et Schwartz, 2009) sont tous des facteurs qui
ont été reliés à l’insatisfaction corporelle chez les hommes.
Facteurs sociaux
Les stimuli sociaux ont beaucoup changé dans les dernières
décennies. Par exemple, des études ont démontré une augmentation de la musculature des figurines d’action et des
personnages de dessins animés destinés aux enfants dans les
20 dernières années (Pope et coll., 1999). Du côté des adultes,
le contenu des magazines destinés aux hommes, précédemment orienté vers des activités de loisir (p. ex. la chasse et la
pêche), est maintenant centré sur la performance, la forme
physique et la nutrition (Alexander, 2006). Finalement, des
études révèlent que le corps masculin est de plus en plus dévoilé et les modèles présentés sont de plus en plus musclés et
soignés (Hatoum et Belle, 2004 ; Leit, Pope et Gray, 2001). Ces
messages entraînent chez plusieurs l’intériorisation d’idéaux
irréalistes les amenant à autoévaluer leur apparence très négativement (Agliata et Tantleff-Dunn, 2004).
Phénomène méconnu et peu détecté
L’insatisfaction corporelle chez les hommes et les problématiques associées sont souvent peu détectées par les cliniciens
et autres travailleurs de la santé. Plusieurs raisons peuvent
expliquer ce phénomène. Premièrement, les hommes ont
tendance à nier ou à minimiser leurs préoccupations d’image
corporelle, puisqu’ils considèrent que ce type de difficultés est
typiquement féminin. L’inverse est aussi vrai ; les professionnels tendent à ne pas évaluer ces problèmes chez les hommes
(Grieve, Truba et Bowersox, 2009). De plus, la valorisation de la
musculature et de la mise en forme dans la culture populaire
augmente les risques que des attitudes et des comportements
malsains soient erronément pris pour des pratiques orientées
vers le bien-être et la santé (Neumark-Sztainer et Eisenberg,
2014). Finalement, les critères diagnostiques des troubles des
conduites alimentaires n’incluent pas des préoccupations et
comportements plus fréquemment présentés par les hommes,
ce qui diminue la détection de ces symptômes (Field et coll.,
2014).
Évaluation
Puisque les difficultés d’image corporelle sont rarement le
motif de consultation des hommes, nous recommandons aux
professionnels de la santé de poser des questions ouvertes
qui pourraient entamer une discussion à propos de l’image
corporelle. Voici quelques exemples : À quelle fréquence vous
préoccupez-vous de l’apparence de votre corps ? À quelle fréquence scrutez-vous votre corps dans le miroir ? Si les réponses
à ces questions indiquent qu’une évaluation plus poussée
mérite d’être effectuée, plusieurs éléments devraient figurer
sur la liste des choses à évaluer : l’insatisfaction corporelle, la
recherche excessive de musculature, la dysmorphie musculaire, les troubles des conduites alimentaires et l’utilisation de
SDAAP. Quelques questionnaires peuvent vous assister dans
votre évaluation : le Drive for Muscularity Scale (McCreary et
Sasse, 2000), et le Eating Attitudes Test (Garner et coll., 1982 ;
version française : Leichner et coll., 1994).
Traitement
La psychoéducation s’impose comme première étape pour discuter des thèmes suivants : variations naturelles de silhouette
et du poids, inefficacité et dangerosité de certains comportements pour altérer l’apparence physique (p. ex. l’exercice physique excessif et l’utilisation de SDAAP), facteurs reliés à l’insatisfaction corporelle chez les hommes et exemples d’options
saines et équilibrées pour atteindre des objectifs de gestion
de poids et de forme physique (Neumark-Sztainer et Eisenberg, 2014). L’approche psychothérapeutique la plus communément utilisée est la thérapie cognitive comportementale. Le
programme empiriquement validé de Thomas Cash propose
des techniques telles que la restructuration cognitive, la pleine
conscience et l’exposition via le miroir (Cash, 2008).
Directions futures
Des efforts de conscientisation devraient mettre en lumière les
effets néfastes de la promotion d’idéaux de musculature chez
les hommes, travailler à défaire le mythe selon lequel l’insatisfaction corporelle est un « problème de femmes » et prioriser
la promotion d’une image corporelle positive, incluant l’appréciation, la protection et la connexion au corps (Gillen, 2015).
Des interventions pourraient être particulièrement pertinentes dans les écoles, où nous pourrions cibler les jeunes qui
sont dans le processus de générer et de consolider leur image
corporelle et leur estime de soi.
En résumé, l’insatisfaction corporelle chez les hommes est
un phénomène en croissance, associé à des conséquences
négatives sérieuses sur la santé et le bien-être de plusieurs qui
en sont affectés. Il est primordial de continuer à améliorer nos
connaissances afin de mieux prévenir, détecter et traiter ces
problématiques.
Bibliographie
Agliata, D., et Tantleff-Dunn, S. (2004). The impact of media exposure on males’ body image.
Journal of Social and Clinical Psychology, 23(1), 7-22.
Alexander, S. (2006). Masculinity and Men’s Lifestyle Magazines. International Journal
of Men’s Health, 5(2), 217.
Burlew, L. D., et Shurts, W. M. (2013). Men and Body Image: Current Issues and Counseling
Implications, Journal of Counseling & Development, 91, 428-435.
DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 41
Cash, T. (2008). The Body Image Workbook: An Eight-Step Program for Learning to Like Your Looks,
Second Edition. New Harbinger Publications, Oakland, CA.
Didie, E. R., Tortolani, C. C., Pope, C. G., Menard, W., Fay, C., et Phillips, K. A. (2006). Childhood
abuse and neglect in body dysmorphic disorder. Child abuse & neglect, 30(10), 1105-1115.
Eisenberg, M. E., Neumark-Sztainer, D., Haines, J., et Wall, M. (2006). Weight-teasing and
emotional well-being in adolescents: Longitudinal findings from Project EAT. Journal of Adolescent
Health, 38(6), 675-683.
Field, A. E., Sonneville, K. R., Crosby, R. D., Swanson, S. A., Eddy, K. T., Camargo C. A., Horton,
N. J., Micali, N. (2014). Prospective Associations of Concerns About Physique
and the Development
of Obesity, Binge Drinking, and Drug Use Among Adolescent Boys and Young Adult Men, JAMA
Pediatrics, 168, 34-39.
McCreary, D.R., Hildebrandt, T.B., Heinberg, L.J., Boroughs, M., & Thompson, J.K. (2007). A Review of Body Image Influences on Men’s Fitness Goals and Supplement Use, American
Journal of Men’s Health, 1(4), 307-316
Neumark-Sztainer, D. et Eisenberg, S.E. (2014). Body Image Concerns, Muscle-Enhancing Behaviors, and Eating Disorders in Males, JAMA, 312, 2156-2157.
Olivardia, R., Pope Jr, H. G., et Hudson, J. I. (2014). Muscle dysmorphia in male weightlifters:
a case-control study. American Journal of Psychiatry.
Paxton, S. J., Eisenberg, M. E., et Neumark-Sztainer, D. (2006). Prospective predictors of body
dissatisfaction in adolescent girls and boys: a five-year longitudinal study. Developmental Psychology, 42(5), 888.
Galli, N., Reel, J. J., Petrie, T., Greenleaf, C., et Carter, J. (2011). Preliminary development of the
weight pressures in sport scale for male athletes. Journal of Sport Behavior, 34(1), 47.
Pope, C. G., Pope, H. G., Menard, W., Fay, C., Olivardia, R., et Phillips, K. A. (2005). Clinical
features of muscle dysmorphia among males with body dysmorphic disorder. Body image,
2(4), 395-400.
Garner, D. M., Olmstead, M. P., Bohr, Y., et Garfinkel, P. E. (1982). The Eating Attitudes Test:
Psychometric features and clinical correlates. Psychological Medicine, 12, 871-878.
Pope, H. G., Olivardia, R., Gruber, A., et Borowiecki, J. (1999). Evolving ideals of male body image
as seen through action toys. International Journal of Eating Disorders, 26(1), 65-72.
Gillen, M. M. (2015). Associations between positive body image and indicators of men’s and
women’s mental and physical health, Body Image, 13, 67-74.
Pope, H. G., Katz, D. L., et Hudson, J. I. (1993). Anorexia nervosa and “reverse anorexia” among
108 male bodybuilders. Comprehensive Psychiatry, 34(6), 406-409.
Grammas, D. L., et Schwartz, J. P. (2009). Internalization of messages from society and perfectionism as predictors of male body image. Body Image, 6(1), 31-36.
Smith, D. E., Thompson, J. K., Raczynski, J. M., et Hilner, J. E. (1999). Body image among men
and women in a biracial cohort: the CARDIA Study. International Journal of Eating Disorders, 25(1),
71-82.
Grieve, F. G., Truba, N., et Bowersox, S. (2009). Etiology, assessment, and treatment of muscle
dysmorphia, Journal of Cognitive Psychotherapy: An International Quarterly, 23, 306-314.
The Body Project Collaborative : www.bodyprojectcollaborative.com.
Hatoum, I. J., et Belle, D. (2004). Mags and abs: Media consumption and bodily concerns in men.
Sex Roles, 51(7-8), 397-407.
Thompson, J. K., Heinberg, L. J., Altabe, M., et Tantleff-Dunn, S. (1999). The scope of body image
disturbance: The big picture.
Kaminski, P. L., et Caster, J. (1994). The Male Eating Behaviors and Body Image Evaluation.
Test non publié et disponible auprès de l’auteur : [email protected].
Thompson, J. K., et Heinberg, L. J. (1999). The media’s influence on body image disturbance and
eating disorders: We’ve reviled them, now can we rehabilitate them? Journal of Social Issues, 55(2),
339-353.
Keski-Rahkonen, A., Bulik, C. M., Neale, P. B. M., Rose, R. J., Rissanen, A. et Kaprio, J. (2005).
Body dissatisfaction and drive for thinness in young adult twins. Int J Eat Disord, 37(3), 188-199.
Leichner, P., Steiger, H., Puentes-Neuman, G., Perreault, M., Gottheil, N. (1994). Validation
d’une échelle d’attitudes alimentaires auprès d’une population québécoise francophone. Revue
canadienne de psychiatrie, 39, 49-54.
Leit, R. A., Pope, H. G., et Gray, J. J. (2001). Cultural expectations of muscularity in men:
The evolution of Playgirl centerfolds. International Journal of Eating Disorders, 29(1), 90-93.
McCabe, M. P., et Ricciardelli, L. A. (2004). Body image dissatisfaction among males across
the lifespan: A review of past literature. Journal of Psychosomatic Research, 56(6), 675-685.
McCreary, D. R., et Sasse, D. K. (2000). An exploration of the drive for muscularity in
adolescent boys and girls. Journal of American College Health, 48, 297-304.
Thompson, J. Kevin. Body image disturbance: Assessment and treatment. Pergamon Press, 1990.
Walker, D. C., Anderson, D. A., et Hildebrandt, T. (2009). Body checking behaviors in men. Body
Image, 6(3), 164-170.
Wolke, D., et Sapouna, M. (2008). Big men feeling small: Childhood bullying experience, muscle
dysmorphia and other mental health problems in bodybuilders. Psychology
of Sport and Exercise, 9(5), 595-604.
Actualités
Avis de radiation
Activités régionales
et des regroupements
Avis de radiation temporaire
Activité de formation de la région de Lanaudière :
L’évaluation des troubles mentaux, quand le DSM-5
frappe à nos portes
AVIS est par la présente donné que M. Claude Handfield,
permis nº 04089-85, exerçant sa profession à Repentigny et
à Terrebonne, après avoir enregistré un plaidoyer de culpabilité,
a été reconnu coupable par le conseil de discipline des infractions
suivantes :
Durant un suivi psychothérapeutique de 1999 à 2005, avoir reçu et
accepté d’une cliente notamment des cadeaux dont la valeur pouvait
atteindre jusqu’à environ 100 $ et de l’année 2005 à 2012, à la suite
d’un suivi psychothérapeutique, avoir eu des relations sexuelles avec
cette cliente.
Le tout en contravention des articles 13, 30, 32 et 58 (11) de l’ancien
Code de déontologie des psychologues, des articles 4, 23, 26, 31 et 32
du Code de déontologie des psychologues et des articles 59.1 et 59.2
du Code des professions.
Dans sa décision rendue le 26 mai 2015 et signifiée le 28 mai 2015,
le conseil de discipline a condamné l’intimé à des amendes totalisant
3 000 $ et à une radiation temporaire d’un (1) an. Le conseil a ordonné
à la secrétaire du conseil de discipline de faire publier, aux frais de l’intimé, un avis de cette décision, conformément à l’article 156 du Code
des professions. L’intimé a aussi été condamné au paiement
des déboursés.
Avis est donné que M. Claude Handfield est radié du tableau
de l’Ordre pour une période d’un (1) an. L’ordonnance de radiation
temporaire est effective à compter du 28 mai 2015.
Le présent avis est donné en vertu de l’article 156 et 180
du Code des professions.
Ville Mont-Royal, ce 11 juin 2015.
M Cindy Décarie
Secrétaire du conseil de discipline
e
Avis de radiation provisoire
PRENEZ avis que par décision rendue le 29 juin 2015, le conseil
de discipline de l’Ordre des psychologues du Québec a ordonné la
radiation provisoire du tableau de l’Ordre de M. Steven Schachter,
permis nº 05649-90, exerçant la profession de psychologue à
Montréal, jusqu’à décision finale sur la plainte disciplinaire portée
contre lui.
Les actes reprochés ont notamment trait à :
À Montréal, vers l’été 2013, et ce, jusqu’en novembre 2014, dans
le cadre d’une psychothérapie qui a duré de 2010 à 2015, ne pas avoir
eu une conduite irréprochable en posant à l’occasion de sessions
de thérapie des gestes abusifs à caractère sexuel sur son client A.S.,
en contravention des articles 4, 7, 23, 26, 30, 31 et 41 du Code de
déontologie des psychologues, ainsi que des articles 59.1 et 59.2 du
Code des professions.
À Montréal, dans le cadre d’une psychothérapie qui a duré de 2010
à 2015, ne pas avoir eu une conduite irréprochable envers son client
A.S., en contravention des articles 4, 7, 23, 30, 31 et 41 du Code de
déontologie des psychologues, ainsi que de l’article 59.2 du Code des
professions.
M. Steven Schachter est donc radié provisoirement du tableau
de l’Ordre à compter du 30 juin 2015, date à laquelle la décision lui
a été signifiée, et ce, jusqu’à décision finale sur la plainte disciplinaire
portée contre lui.
Le présent avis est donné en vertu des articles 133 et 180
du Code des professions.
Mont-Royal, ce 30 juin 2015.
Me Cindy Décarie
Secrétaire du conseil de discipline
Le Comité d’organisation des activités régionales de Lanaudière vous invite à vous inscrire à la formation L’évaluation
des troubles mentaux, quand le DSM-5 frappe à nos portes
donnée par la Dre Marie Leclaire, psychologue clinicienne et
professeure adjointe de clinique au département de médecine familiale de l’Université de Montréal. Cette formation est
reconnue par l’Ordre pour six heures de formation continue
en psychothérapie.
Objectifs : situer l’activité du
« diagnostic » dans une perspective historique, épistémologique
et clinique ; décrire l’orientation
et les changements généraux du
DSM-5 pour les troubles les plus
fréquemment rencontrés en première ligne ; nommer les signes
cliniques et les critères diagnostiques les plus utiles dans une
perspective de diagnostic différentiel et clarifier la contribution
du psychologue, du médecin et
du psychiatre à l’évaluation des
troubles mentaux.
Quand ? 6 novembre 2015,
de 8 h 30 à 16 h 30
Où : Joliette, à la salle La Distinction,
1505, boul. Base-de-Roc.
Indications routières au
www.distinction.qc.ca.
Frais d’inscription : 160 $
(120 $ pour les étudiants au
doctorat). Inclus : le petit
déjeuner, le dîner, l’accès Wi-Fi
et le manuel du participant.
Informations et inscription :
M. Patrice Laliberté à
[email protected]
Regroupement des psychologues cliniciens
et cliniciennes de Québec
Le Regroupement des psychologues cliniciens et cliniciennes
de Québec (RPCCQ) a tenu son assemblée générale annuelle
le 12 juin 2015. Les membres du conseil d’administration
pour l’année 2015-2016 sont : Andrée Bernard (présidente),
Louis Mignault (vice-président), Edith Lacroix (trésorière),
Claire Molleur (secrétaire), Anne Marie Guay, Normande
Guérin et Katy Lamarre (administratrices). Le RPCCQ propose
plusieurs activités de formation continue en psychothérapie
reconnues par l’Ordre qui auront lieu prochainement. Forces et souffrances psychiques
de l’enfant : les aléas du développement infantile. Une formation du
Dr Michel Lemay, psychiatre
Quand ? Vendredi 25 septembre
2015, de 8 h 30 à 16 h
Processus de changement et
intersubjectivité en psychothérapie.
Une formation de la Dre Monique
Brillon, psychologue.
Quand ? Vendredi 23 et samedi
24 octobre 2015, de 8 h 30 à 16 h
Misez-vous sur les forces de vos
clients ? Tour d’horizon et applications pratiques de ce nouveau
courant de la psychologie positive.
Une formation du Dr Jacques
Forest, psychologue
Quand ? Vendredi 20 novembre
2015, de 8 h 30 à 16 h
Où ? Notez que toutes ces
formations auront lieu à l’Hôtel
Classique, au 2815, boulevard
Laurier, à Québec.
Le RPCCQ organise également
des activités sociales pour ses
membres. L’activité de la rentrée
aura lieu le jeudi 17 septembre
2015 à 18 h 30 au Montmartre
Canadien (1669, chemin SaintLouis, Québec) et la soirée du
temps des fêtes se tiendra le
jeudi 17 décembre 2015 au
Vieux Bureau de Poste de
Saint-Romuald (2172, chemin
du Fleuve, Lévis).
Pour plus de renseignements
sur ces activités ou pour vous
inscrire, consultez le site Web
du RPCCQ au rpccq.ca.
ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 43
Actualités
Comité exécutif
Le 40e comité exécutif
Le conseil d’administration de l’Ordre compte, en plus de la présidente, 20 administrateurs psychologues
représentant les différentes régions du Québec ainsi que 4 administrateurs représentants du public
nommés par l’Office des professions. La durée du mandat à titre d’administrateur est de trois ans.
CHRISTINE
GROU
NICOLAS
CHEVRIER
MARCEL
COURTEMANCHE
RAYMOND
FORTIN
DENIS
BEAUDOIN
Présidente
Vice-président
Montréal
Laurentides
Lanaudière
Représentant nommé
par l’Office des
professions
Administrateurs et administratrices
nommés par l’Office des professions du Québec
DENIS
BEAUDOIN
GILLES
HÉON
MARIETTE
LEMIEUX-LANTHIER
DANIELLE
LE MAY
AVIS DE CONVOCATION 29 OCTOBRE 2015
Assemblée générale
annuelle des membres
de l’Ordre des
psychologues
du Québec 2015
L’assemblée générale annuelle
se tiendra le :
Jeudi 29 octobre 2015
à compter de 16 h 30
Hôtel Delta Québec, salle Lauzon,
690, boul. René-Lévesque Est,
Québec.
ORDRE DU JOUR
1. Ouverture de l’assemblée
2. Présentation de l’ordre du jour
3. Adoption du procès-verbal de l’AGA 2014
4. Dépôt du rapport de l’élection 2015
5. Présentation du 39e conseil d’administration
et du 40e comité exécutif pour l’exercice 2015-2016
6. Rapport de la présidente
7. Présentation des états financiers 2014-2015
8. Nomination des vérificateurs comptables
9. Proposition d’augmentation de la cotisation annuelle de 12 $
10. Questions et recommandations de l’assemblée au conseil
d’administration
11. Levée de l’assemblée
Actualités
Conseil d’administration
Administrateurs et administratrices élus
du 39 e conseil d’administration
PRÉSIDENTE
1.
1
2
3
4
Christine Grou
BAS-SAINT-LAURENT
GASPÉSIE
CÔTE-NORD
2.
Myra Papillon
SAGUENAY
LAC SAINT-JEAN
3.
5
6
7
8
Réjean Simard
QUÉBEC
CHAUDIÈRE-APPALACHES
4.
5.
6.
Charles Robitaille
Jean-Guy Rochefort
Richard Couture
MAURICIE
CENTRE-DU-QUÉBEC
7.
9
10
11
12
Frédéric Langlois
ESTRIE
8.
Marie-Rose Grenier
MONTÉRÉGIE
9. Marianne Bélanger
10. Simon Lemay
13
14
15
16
MONTRÉAL
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
17
18
19
Simon Charbonneau
Nicolas Chevrier
Marcel Courtemanche
Lynda Brisson
Marie-Claude Guay
Marie-Josée Lemieux
Stéphane Guay
Conrad Lecomte
Raymond Fortin
OUTAOUAIS
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
NORD-DU-QUÉBEC
20. Charles Demers
LANAUDIÈRE
20
21
21. Hélèna Vincent
ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 45
Actualités
En date du 20 juillet 2015
En date du 20 juillet 2015
Tableau des membres
Registre des psychothérapeutes
Nouveaux membres
Nouveaux détenteurs de permis
Bailey, Jacqueline C.
Béland, Emilie
Boivin, Mylène
Cousineau, Héloïse
Dallaire, Gisèle
Demers, Anne-Marie
Diaz Guerrero, Clara Maria
Goulet, Annie
Jacquard, Frank Stillman
Johns, Erin
Kendil, Nadia
Kenny, Sandra
Kokin, Jessica
Labelle, Marc-Antoine
Lafontaine, Ève
Lafrenière, Lucie
Laplante, Marie-Christine
Lebrun, Marie-Andrée
Levrier, Katia
Paquette-Biron, Marie-Ève
Richard, Roxanne
Roberge, Tommy
Sergerie, Suzie
Thompson, Katherine
Vandervoort, Julianne
Décès
Turcotte, Serge
Dufour, Christian
Avis de décès
Aimé Hamann (1924-2015),
fondateur de l’abandon corporel
Aimé Hamann, psychologue à l’origine de la
démarche ontologique, mieux connue sous
le nom de psychothérapie d’abandon corporel,
est décédé à Montréal le 13 juin dernier.
Il a consacré sa vie professionnelle à l’approfondissement
de sa compréhension de la réalité humaine, se dévouant
à la psychothérapie individuelle et de groupe. Il était marié
et père de deux filles.
C’est sous les ordres jésuites qu’il complète sa formation
de psychologue, aux États-Unis et en Europe. Il quitte
la communauté en 1965 pour se consacrer entièrement
à la psychologie. Ses intérêts l’ont mené à se former et
à travailler avec certains grands thérapeutes de ce temps.
Il a participé à des séminaires sur l’approche centrée sur
la personne avec Carl Rogers. Il a suivi de la formation
et a fait de la cothérapie en Europe avec Anne Ancelin
Schützenberger (thérapie transgénérationnelle). Il s’est
initié au psychodrame auprès de Jacob Levy Moreno
et a participé à des séminaires à Esalen, berceau
de la psychologie humaniste aux États-Unis.
Par la suite, Aimé Hamann, entouré de collègues partageant
son questionnement sur la psychothérapie et le corps, s’est
engagé dans une démarche qui l’a conduit aux confins de la
dimension involontaire qui habite chaque humain. C’est ainsi
qu’est née la psychothérapie d’abandon corporel, qu’il renommera à la fin de sa vie : démarche ontologique. Son approche
a influencé plusieurs personnes au Québec et en Ontario, mais
aussi en France et en Suisse, où Aimé Hamann a régulièrement
présenté des formations et des séminaires.
Angers, Andrée
Aubé, Gabriel
Avoine, Milène
Barca, Radu
Beauchesne, Annie-Karine
Beauchesne, Isabelle
Beaudoin, Brigitte
Beaudoin, Sylvie
Bekal, Farid
Belair, Ann Renee
Bélanger, Magalie
Benoit, Suzanne
Bergeron, Kathleen
Bernard, Natacha
Bilenky-Gray, Adeline
Blanchette, Amélie
Blouin, Diane
Boisvert, Véronique
Boisvert Sorel, Kim
Bolduc, Marie-France
Bonenfant, Céline
Boujallabia, Latifa
Boulé-Douglas, Yolande
Bourcier, Joëlle
Branchaud-Bernier, Guillaume
Brodeur, Élisabeth
Brunelle, Maggy
Brunelle, Marie-Josée
Cameron, Chantal
Caron, Annie
Carrier, Candy
Chamberland, Camille
Charland, Éric
Collin, Linda
Comte, Jacqueline
Contré, Luce
Côté, Nathalie
Côté, Samuel
Dagenais, Sylvie
Dallaire, Isabelle
Dansereau, Richard
Demers Cloutier, Andrée Anne
Denis, Mélissa
Desrosiers, Josée
Dionne, Hélène
Doré, Caroline
Drouin, Marie-Josée
Dubé, France
Dumoulin, Isabelle
El Feki, Mansour
Elias, Carolyn
Eustache, Thérèse
Fafard Campbell, Kim
Forand, Maryse
Fortin, Clément
Fournier, Francis
Gagnon, Marie-Pier
Gagnon, Michel
Garant, Geneviève
Gauthier-Labrie, Fannie
Gélinas - Martel, Guylaine
Glaberman, Rosaruby
Gomez, Maïté
Gosselin, Marie-Chantal
Grégoire, Élaine
Guindon, Françoise
Hamel, Cynthia
Henry, Lisa
Heppell, Joanie
Hitchcock, Mary N.
Hogan, Joëlle
Huot, Sophie
Ilnicki, Diana
Jolette, Shanda
Juneau, Marc-André
Labonté, Émilie
Lachaine Parisien, Tatou
Lafontaine, Marie-Josée
Lafrenaye-Dugas, Anne-Julie
Langlois, Dominique
Laplante, Denis
Laplante, Lisette
Lapointe, Danielle
Larocque, Lyne
Laurion, Julie
Lavallée, Josée
Lavoie, Caroline
Lavoie-Dugré, Virginie
Leblanc, Valérie
Lemay, Martine
Lepage, Sophie
Luterman, Amanda
Marcotte, Mélissa
Marcoux, Katia-Sophie
Marsan, Annabelle
Martiny, Cynthia
Mathieu, Catherine
Maurin, Louise
Mercure, Rachel
Monge Vàsquez, Priscilla
Monteilhet-Labossière, Maga-Li
Moore, Evelyn
Morin, Edith Fanny
Morin, Louise
Morneau, Mélanie
Novac, Catherine
O’Connor, Roisin
Odabasiyan, Narod
Panneton, Marie-Josée
Paradis, Yves
Perron, Marilou
Perron, Myriam
Pizzardi, Carmelina
Poirier, Martine
Pouliot, Catherine
Pourati, Soraya
Prince, Mélissa
Pronovost, Isabelle
Quallenberg, Joséphine
Quiroz, Marcela
Rainville, Françoise
Rinfret-Raynor, Julie
Riopel, Edouard
Rioux, Julie
Rowell, Marvyn Louise
Sabetta, Yolanda
St-Hilaire, Nicole
St-Jacques, Mélissa
Stromberg, Marla
Stroobants, Monique
Suchma, Monica
Sussman Goldenberg, Marilyn
Sutherland, Janet
Talbot, Hélène-Sophie
Tessier, Francyne
Thivierge, Marie-Josée
Thomas, Harle
Tremblay, Patricia
Trozzo, Michel
Vargas, Nelson
ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 47
Actualités
Petites annonces
À LOUER/PARTAGER
Bureaux à louer ou à partager, chemin
Queen-Mary. Édifice professionnel, bureaux
bien isolés, bien aménagés, toilettes privées,
occupation flexible, prix avantageux.
Tél. : 514 909-2809.
À louer/partager Vieux-Terrebonne –
Bureaux à louer. Services inclus, meublés.
Références de clients et contacts avec collègues. René M. Forget : 450 964-1794
ou [email protected].
BUREAUX À AHUNTSIC. Meublés ou non,
insonorisés, près du métro Henri-Bourassa,
commodités sur place, souplesse dans
modalités de location. Renseignements :
514 388-4365, poste 221.
Salle de consultation pour psychologue à
louer dans une clinique médicale privé située à
L’Assomption. Meublée, services de réception,
location par jour : 50 $/jour, ou mensuelle :
500 $/mois (si plus de 3 jours/sem.).
Contacter Natacha Samedy, 450 589-3232.
Bureau à louer à Montréal : 2120, rue
Sherbrooke Est, situé dans un édifice de
11 étages abritant une pharmacie et un restaurant au rez-de-chaussée. Service de sécurité
le soir. Salle d’attente plaisante. Bureau insonorisé, meublé, climatisé avec grande fenêtre
donnant sur le pont Jacques-Cartier.
Roger Bronsard, 514 523-8771.
Bureaux rénovés à louer près du métro
Henri-Bourassa. Édifice sécuritaire très bien
entretenu. Idéal pour thérapeute ou
psychologue. 514 381-0003.
Québec – Bureaux à louer sur GrandeAllée. Édifice Le Claridge. Meublés,accueillants.
Salle d’attente commune. Location à l’heure,
demi-journée ou journée. Conditions souples.
Possibilités de références. 418 682-2109.
Laval – Bureaux insonorisés, meublés,
climatisés. Près des autoroutes, Internet,
cuisinette, salle d’attente, stationnement
gratuit, plusieurs modalités de location.
514 502-4381, [email protected],
cliniquelaval.com (onglet Bureaux).
520, rue Cherrier, 3e étage, métro Sherbrooke. Bureaux à louer insonorisés,
climatisés et meublés. Internet, cuisinette.
Plusieurs modalités de location dont à l’heure.
514 476-8984, [email protected].
Ahuntsic. Centre professionnel, bureaux à
louer, temps plein ou temps partiel, insonorisés, climatisation, Internet, stationnement
privé, références possibles, excellent rapport
qualité-prix, 514 387-5005. 48 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | ACTUALITÉS
Gatineau (Hull). Bureau situé dans une
clinique de psychologie, à proximité de l’UQO,
du CHPj, des CH de l’Outaouais. Temps partiel/
temps plein. Tél. : 819 743-7213.
Bureaux à louer – Saint-Hubert. Boul.
Cousineau près 116. Édifice professionnel,
bureaux aménagés et insonorisés. Téléphone,
chauffage, climatisation et stationnement
inclus. Diverses modalités de location.
514 377-3082, [email protected].
Laval, bureau tout équipé, belle lumière,
dans un édifice professionnel près du métro
Cartier, grand stationnement à l’arrière. Libre
les jeudis et vendredis, 514 757-4472.
Bureaux individuels à louer ou à partager
sur le boulevard Saint-Joseph Est, près du
métro Laurier à Montréal. Prix raisonnables.
514 233 2060.
L’Académie de guitare offre des espaces
de bureau à partager (rue Monkland, métro
Villa-Maria). Très sécuritaires, Wi-Fi, climatisés,
belle fenestration. Prix amical. Contactez
Denis 514 481-0036.
Magnifique bureau situé à 5 minutes du
métro Mont-Royal (très éclairé, 300 p2, climatisé). Disponible les jeudis après-midi et fins
de semaine. À voir! 514 686 6956.
Bureau métro Fabre, confortable, insonorisé,
spacieux, climatisé, Wi-Fi, cuisine. Avec
une douzaine de psychologues. Contater
André Surprenant, 514 892-4052.
Psychologue-montreal.ca.
Boisbriand – Centre de psychologie de la
Grande-Côte – Bureaux à sous-louer dans
une maison ancestrale à quelques minutes
des autoroutes 13 et 15. Fraîchement rénovés,
chaleureux, spacieux, éclairés, climatisés,
affluence, salle d’attente – Wi-Fi disponible
et cuisinette. Nous cherchons des psychologues (ou psychothérapeutes accrédités) pour
enfants, couples ou individuels. Possibilité
de référence. Occasion d’échanger avec une
équipe de professionnels stimulante. Diverses
modalités de location. Possibilité de sous-louer
une salle de formation ou pour thérapie de
groupe. Voir site Web www.centredepsychologiedelagrandecote.com. Contacter Josée
Bennett ou Louis Desbiens, 450 434-3903.
Mascouche – Bureaux à partager au Centre
Professionnel Psy+. Plusieurs modalités location. Bureaux meublés, climatisés, insonorisés.
Équipe regroupant plusieurs professionnels.
Contactez Mme Claude Tellier, 450 417-3034.
Bureau à sous-louer, lumineux, avec salle
d’attente, coin Van Horne et Champagneur,
métro Outremont, disponible mardi toute la
journée et jeudi matin : louisegrenier.c@gmail.
com ; 514 365-8008.
Saint-Bruno-de-Montarville – Bureaux
neufs à louer. Très beaux bureaux, bien situés,
insonorisés et climatisés. Accès à une salle
d’attente, cuisinette et stationnement. Bien
décorés, atmosphère agréable et professionnelle. Diverses modalités de location. Ariane
514 898-0376 ou Karine 514 449-1070.
SHAWINIGAN. Bureaux aménagés à louer,
Maison de Psychologie de l’Énergie. Tout
inclus, nombreuses commodités, flexibilité,
prix avantageux, possibilité de références.
819 415-0689.
BUREAUX À LOUER DANS UNE CHALEUREUSE
CLINIQUE SITUÉE AU CŒUR DU PLATEAU
MONT-ROYAL (métro Laurier). Service clé en
main : bureaux meublés, insonorisés, salle
d’attente, page personnelle sur site Internet de
la clinique, cartes professionnelles personnalisées, Internet, imprimante, photocopieur,
télécopieur, entretien ménager, stationnement
facile, équipe agréable et dynamique!
514 578-5299. www.cliniquepapineau.ca.
LaSalle, bureau à louer, les mercredis et
vendredis, boul. Newman, prix avantageux,
bien situé, bel immeuble, insonorisé, climatisé.
Voir site www.centredepsychologienewman.
ca, Yvette : 514 595-7799.
Grand bureau psy, rue Sherbrooke Est, 2 min
du métro Cadillac, 2 jours/sem, ambiance
sympathique, super secteur début pratique/
pratique partielle, à visiter :) Ghaïst Touma
514 267-8090.
Bureau à sous-louer rue Maguire,
Québec. Décoré avec goût et style, confortable
et fonctionnel (peut accueillir des couples et
des familles), bien éclairé, aires communes
conviviales et accueillantes, stationnement et
Internet inclus. Disponible le lundi (jour/soir),
mardi (jour/soir), mercredi matin, jeudi soir,
vendredi soir. Prix abordable. 418 204-6831.
Métro Cadillac : bureaux à sous-louer
(6014, de Jumonville) RC et SS. Espaces
communs. Salle d’attente à chaque étage.
Occ. imm. 514 253-7099.
Longueuil – Beau bureau ensoleillé à
partager, à deux pas du métro Longueuil.
Meublé. Salle d’attente commune. Prix
compétitif. Contacter Kim 514 817-3645.
Saint-Hyacinthe, Bureau à louer, meublé,
climatisé, secrétariat, location à l’heure, au
mois, avec ou sans bail, à discuter. Gaston
Marchand, 450 778-0866.
Trois-Rivières. Bureau à louer (juillet 2016).
Édifice professionnel. Bien situé. Climatisé.
Discret. Salle d’attente commune. Cuisinette.
Stationnement gratuit adjacent. Contactez
Angèle Lemoyne, 819 694-6869.
Local à louer au 5331, rue Bannantyne, un
des plus beaux édifices semi-commerciaux de
Verdun Ouest, remis à neuf avec le souci de
conserver l’aspect chic original de la bâtisse.
Nous vous offrons deux possibilités, dont un
bureau de 100 pieds carrés et un autre de
170 pieds carrés déjà meublé, mais qui peut
être également aménagé selon vos besoins.
La tarification est flexible et conviendra au
professionnel expérimenté et sera assez
souple pour ceux en début de carrière. Pour
de plus amples informations, contactez
Mario au 514 609-3169.
MAGOG, bureau professionnel, chaleureux,
grande salle d’attente, cuisinette. Disponibilités. 514 242-2560.
Luxueux bureau meublé et insonorisé
boul. Sainte-Rose à Fabreville. Libre jeudi et
vendredi ainsi que tous les soirs. Modalités de
location. Références possibles 450 622-4663.
Beau bureau de psychologue, situé à
5 minutes du métro Guy, disponible tous les
matins, ainsi que les vendredis et mercredis
toute la journée, meublé, insonorisé, salle d’attente privée, climatisation, ascenseur, services
inclus, édifice professionnel, sécuritaire, très
bien entretenu. 438 384-6918.
Laval – Bureau/Clinique Beauté Santé :
fenêtre, insonorisé, climatisé, chauffé, éclairé,
garde-robe. Accès : salle d’attente, toilette,
vestiaire, cuisinette. Surface : 10 pi X 13 pi =
138 pi2, 514 895-1585.
LAVAL, près de Cité de la Santé. Spacieux,
accueillant, lumineux. Bureau meublé, insonorisé, climatisé, entretenu. Cuisinette. Salle
d’attente. Loué à la journée. 514 817-5436.
Île-ouest de Montréal (DDO, boul. SaintJean) bureaux meublés, climatisés,
insonorisés, salle d’attente, avec d’autres
psychologues, belle atmosphère de travail,
possibilité des références. Diverses
modalités de location, édifice professionnel.
Stationnement. Contacter Claude,
514 894-5897 ; [email protected].
Rue Cherrier. Très beaux grands bureaux,
meublés, bien entretenus. Rez-de-chaussée
maison victorienne. Parc La Fontaine.
Prix concurrentiels. 514 247-2704.
Ahuntsic-Cartierville bureau à partager.
Salle d’attente, cuisinette, climatisation. Deux
blocs de 7 heures + une journée entière, 375 $/
mois, tout compris. Marta Manikowska 514 333
7707, [email protected].
PSYCHOLOGUE RECHERCHÉ(E)
Québec – Les centres de santé multidisciplinaires TheraVie (Pyramide de Sainte-Foy
et Duberger) recherchent des psychologues
désirant être travailleurs autonomes tout en
profitant d’une synergie interdisciplinaire
(psychologie, travail social, kinésithérapie,
nutrition, chiropratique, massothérapie, etc.).
Plusieurs modalités locatives. Localisation
exceptionnelle, insonorisé, meublé/décoré,
Internet, stationnement, salle d’attente. www.
TheraVie.ca, 418 650-1230.
Le CAAF recherche des psychologues et
neuropsychologues œuvrant auprès d’une
clientèle pédiatrique ou adulte. Venez travailler
dans un milieu chaleureux entièrement
rénové situé à Sainte-Julie sur la Rive-Sud de
Montréal. Horaires flexibles, statut de travailleur autonome très compétitif, testothèque
sur place, clientèle fournie, possibilité de
supervision. 450 338-3663 ou
[email protected].
La Clinique communautaire de psychothérapie est à la recherche de psychologues/
psychothérapeutes adhérant à des valeurs
communautaires et désirant contribuer à
améliorer l’accessibilité à la psychothérapie
pour les personnes à faible revenu. Statut de
travailleur autonome. 25 $/séance. Possibilité
de supervision. www.rssoleillevant.org.
Pour information : [email protected]
ou 450 430-0284.
Servirplus recherche des psychologues
pour ses cliniques multiprofessionnelles de
Brossard, Belœil, île des Sœurs, Sherbrooke
et Rosemère. Bureaux à partager spacieux et
meublés. Référencement. Contacter Stéphanie
Laurin au 450 434-2862, poste 322,
[email protected].
La Clinique d’Évaluation en Neuropsychologie et des Troubles d’Apprentissages
de Montréal (CENTAM) est à la recherche de
neuropsychologues à temps plein ou partiel
(horaire flexible). Nous proposons un traitement bonifié de l’échelle salariale en vigueur
au ministère de la Santé et des Services
sociaux. Pour plus d’informations :
[email protected] ou 514 528-9993.
CLINIQUE LAVAL recherche psychologues
ou autres professionnels de la santé. Service
clé en main : bureaux meublés insonorisés,
réceptionniste, clientèle, etc. 514 502-4381,
[email protected], cliniquelaval.com.
New Frontiers School Board est à la
recherche d’un(e) psychologue scolaire pour
un replacement 3 jours/semaine. Le rôle du
psychologue comporte plus spécifiquement
l’analyse des aptitudes et des comportements
des élèves en vue de les assister dans l’orientation de leur formation et aussi, selon les cas,
en vue de recommander des programmes
appropriés de rééducation ou de réadaptation et de collaborer à leur réalisation. Date
prévue d’entrée en fonction : immédiatement,
jusqu’au retour de la personne remplacée.
Veuillez soumettre votre candidature via notre
site Web : nfsb.qc.ca/job-opportunities/. Lieu
de travail : Châteauguay. Salaire et conditions
de travail aux règlements de MEESR.
La Clinique Atma recherche un(e) psychologue œuvrant auprès d’une clientèle adulte.
Milieu chaleureux et entièrement rénové situé
dans le Vieux-Longueuil. Horaires flexibles,
statut de travailleur autonome, clientèle
fournie, réceptionniste. Minimum de 6 heures
de disponibilité par semaine dont une soirée.
Renseignements et CV par courriel :
[email protected].
Psychologues recherchés. Service populaire
de psychothérapie. Supervision offerte.
Plusieurs autres avantages. Envoyez votre
cv au [email protected]. Consultez l’offre
complète au www.spp-laval.qc.ca.
SUPERVISION
Supervision individuelle en TCC et EMDR
dans une optique intégrative centrée vers
des solutions avec René M. Forget, directeur
du CST, 450 964-1794 à Terrebonne,
[email protected].
OUTAOUAIS – Supervision clinique et
didactique, psychothérapie relationnelle,
PGRO, Dre Denise Ouellet, [email protected],
819 230-3565.
Supervision en psychothérapie TCC 2e et
3e vague par Lyne Deschênes, M. Ps, 26 ans
d’expérience. En personne ou par Skype,
514 883-0720, [email protected],
www.lynedeschenes.com.
Supervision clinique. Domaine du trauma
psychologique. Climat de respect et d’épanouissement professionnel. Clinical supervision.
Psychological trauma field. Respectful and thriving atmosphere. soledad.iucci@secret-garden.
org – www.secret-garden.org.
Psychologue/psychanalyste avec plus de
30 ans d’expérience clinique et d’enseignement offre les supervisions individuelles ou en
petit groupe aux psychologues cliniciens travaillant avec les enfants et leurs familles, avec
les adultes et en périnatalité. Les psychologues
d’autres orientations que psycho-dynamique
sont aussi bienvenus. 120 $/heure. Contactez
Irène Krymko-Bleton au 514 488-1574.
ATELIER DE FORMATION
Prolonged Exposure for PSTD – Level 1 – By
Soledad Iucci, Ph. D. (trained by Dr. Foa) OPQ :
3.5 h (RA01259-15) 120 $ – November 13, 2015 –
9-12:30 pm, 6500, Transcanada Highway – Suite
400 – Pointe-Claire – H9R 0A5
www.secret-garden.org.
À VENDRE
WISC-IV, Tea-ch anglais, Tour NEPSY, Test
de Dyslexie, l’Alouette, l’Évac, Tactual Performance Test, Category test papier, livres.
Josette Giroux, 514 278-2288.
ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, no 5 | 49
La recherche le dit
Chronique
La mère d’un
toxicomane adulte
Bruno Fortin
Psychologue à l’Unité de médecine
familiale Charles-Lemoyne
La chronique « La recherche le dit » traite d’un cas
clinique. Puis, des données probantes tirées de la base
de données EBSCO accessible via le site Internet de
l’Ordre sont rapportées en lien avec la problématique
soulevée par le cas clinique. Finalement, l’apport des
données probantes pour nourrir la compréhension
clinique est discuté.
Le cas clinique
La patiente de 55 ans est inquiète pour son fils de 30 ans, qui
présente un historique de consommation excessive d’alcool, et
de drogues. Vu la consommation régulière de son fils et la perte
de ses emplois, la patiente a payé ses dettes de cartes de crédit à
quelques reprises. En plus de lui fournir vêtements et nourriture,
elle l’a aidé à déménager et à se trouver de nouveaux emplois.
La justice le recherche aussi pour quelques bagarres et la résistance à l’intervention des policiers. La patiente se rend compte
qu’elle est prise dans un cercle vicieux, mais elle ne peut laisser
son fils dans la misère et craint les gestes suicidaires.
La recherche le dit
Seulement 6 % des alcooliques et 16 % des consommateurs de
drogue entrent en traitement (Roozen, De Waart et Van der Kroft,
2010). Pour obtenir de l’aide, les proches aidants d’alcooliques
ont souvent recours à l’organisme communautaire Al-Anon,
basé sur les 12 étapes propres aux traitements inspirés des
Alcooliques anonymes. L’acceptation de l’impuissance à changer
le toxicomane est au cœur de l’approche (Mansky, 2009). Les
participants d’Al-Anon n’amènent l’alcoolique en traitement que
de 13 à 18 % du temps (Velleman, 2006 ; Roozen, De Waart et Van
der Kroft, 2010), ce qui n’est pas étonnant, puisque ce n’est pas
le but de cet organisme.
Il est souvent bénéfique pour une personne de renoncer à la
culpabilité associée avec la croyance qu’elle est responsable de
la consommation du toxicomane ou de l’alcoolique. Le proche
aidant a aussi besoin d’acquérir une meilleure compréhension
du phénomène de la consommation, de meilleures stratégies
pour prendre soin de lui-même et une meilleure connaissance
des comportements qui ont le potentiel d’influencer la personne
qu’il souhaite aider (Mansky, 2009).
L’approche du Johnson Institute (Roozen, De Waart et Van der
Kroft, 2010) amène à travailler avec la famille de façon rigoureuse pour préparer une confrontation énergique. Le but est
de susciter chez le consommateur de substances psychotropes
une constatation de l’ampleur de l’impact négatif de ses
50 | Psychologie Québec, vol. 32, n
o
5 | CHRONIQUE
comportements de consommation sur les personnes significatives de son entourage, et en conséquence de susciter l’acceptation
d’un traitement. Cette approche axée sur la confrontation amène
plusieurs familles à abandonner le processus en cours de route
par crainte des conséquences. Ce processus amène tout de même
30 % des alcooliques ou toxicomanes à commencer un traitement
(Velleman, 2006 ; Roozen, De Waart et Van der Kroft, 2010).
Smith et Meyers (Mansky, 2009 ; Roozen, De Waart et Van
der Kroft, 2010) proposent le modèle CRAFT (Community Reinforcement and Family Training Program). Ils y suggèrent la détermination de la motivation du proche aidant qui souhaite que
l’alcoolique ou le toxicomane entre en traitement, l’analyse fonctionnelle de la consommation et la détermination de ses déclencheurs typiques, la détermination du risque de violence et l’amélioration des habiletés de communication à travers des jeux de
rôles où le proche aidant apprend à éviter de blâmer, d’injurier et
de dénigrer (O’Connell, 2005). Ils suggèrent par la suite le renforcement des comportements associés à la sobriété, la réduction
des comportements qui facilitent la consommation, le respect
des conséquences naturelles négatives de la consommation
et l’invitation directe à entrer en traitement. Parallèlement, le
proche aidant travaille à enrichir sa propre vie. En travaillant
exclusivement avec les membres impliqués de l’entourage, sans
confrontation, le modèle CRAFT amène de 64 à 67 % des alcooliques ou toxicomanes en traitement (Velleman, 2006 ; Roozen,
De Waart et Van der Kroft, 2010).
La patiente décrite au début de cet article a reconnu les limites
de ses capacités. Son psychothérapeute lui a suggéré de faire le
minimum avec lequel elle était capable de vivre, pour ne pas être
submergée par la culpabilité et par l’angoisse et pour maintenir
une relation saine, positive et bienveillante. La patiente a délégué une partie des responsabilités qu’elle portait sur ses épaules
à un médecin de famille stable qui se spécialise auprès de ce
type de clientèle et qui a identifié et traité un trouble bipolaire. La
patiente a limité ses interventions à ce qu’elle trouvait raisonnable et son fils a dû faire face plus souvent aux conséquences
de ses choix.
Vous pourrez trouver ces articles complets ou leurs résumés à partir de la base
de données EBSCO. Abonnez-vous au www.ordrepsy.qc.ca/bases.
Bibliographie
Mansky, P. A. (2009). Motivating Substance Abusers to Enter Treatment : Working with Family
Members. American Journal on Addictions, 18, 3, 256-257.
O’Connell, K. A. (2005). Motivating Substance Abusers to Enter Treatment. Journal of
Community Health Nursing, 22, 4, 261-262.
Roozen, H. G., De Waart, R. et Van der Kroft, P. (2010). Community reinforcement and family
training : an effective option to engage treatment-resistant substance-abusing individuals
in treatment. Addiction, 105, 1729-1738.
Velleman, R. (2006). The importance of family members in helping problem drinkers achieve
their chosen goal. Addiction Research and Theory, 14, 1, 73-85.
L’OFFRE SÉLECTION
POUR LES PSYCHOLOGUES
UNE OFFRE
AVANTAGEUSE
POUR MICHÈLE
Couture
EMPATHIQUE
Détails et conditions sur desjardins.com/psychologue.
GRÂCE À L’OFFRE SÉLECTION,
PROFITEZ D’AVANTAGES
ADAPTÉS À VOTRE RÉALITÉ,
INCLUANT:
• Un forfait avec transactions illimitées
pour 7,95$ par mois
• Des rabais et des taux avantageux
sur plusieurs produits d’épargne
et de financement
• Une gamme complète de solutions
financières pour votre entreprise
• Plusieurs autres avantages
desjardins.com/psychologue