la success story

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la success story
 Une PME et un grand compte grandissent ensemble Aleth DIZDAR
Secrétaire permanente
de la commission consultative des achats
MÉTÉO FRANCE
« Météo France souhaite contribuer au maintien d’un tissu
industriel national vivant, en s’efforçant de faire émerger des PME
industrielles françaises, ce qui est possible non seulement sans aller
à l’encontre du Code des marchés publics, mais en utilisant à
propos certaines de ses procédures. Comme l’allotissement par
exemple, qui nous a permis d’attribuer en 2002 l’un des lots d’un
marché concernant des systèmes de radiosondage à
Modem…tout en échappant à une relation commerciale plutôt
captive avec l’un des leaders mondiaux de la mesure
environnementale. Par la suite, nous avons continué à travailler
régulièrement avec cette PME.
En 2011, Modem a gagné un nouveau marché d’achat de
systèmes de radiosondages automatiques et maintenance
associée, ainsi que de fourniture de radiosondes GPS utilisables
dans le cadre du réseau opérationnel de Météo France. Météo
France effectue environ 10 000 radiosondages par an depuis 19
sites situés en métropole, outre-mer et depuis les navires météo
ASAP (Automated Shipboard Aerological Programme). Deux de
ces 19 sites – à Bordeaux et à Nîmes – sont équipés de systèmes
automatiques. Pour les 17 autres, l’ensemble des opérations est
effectué de façon manuelle par des techniciens de Météo France.
32, rue d es Jeûneurs – 75002 PARIS Tél. : 01 44 88 93 33 – www.pactepme.org Pacte PME – Le 20 janvier 2012 Avant de lancer notre appel d’offres, nous avons effectué une
veille économique et technologique en louant deux
Robotsondes à Modem dans le cadre d’un MAPA. Ainsi, nous
avons ajusté notre demande sur le sujet de l’interopérabilité entre
le système de radiosondage et la sonde elle-même et choisi de
nous tourner vers la solution de l’achat, moins onéreuse à terme
que la location. L’exécution de ce marché à bons de
commande, pour un montant compris entre 1,2 et 3,5 millions
d’euros et une durée ferme de six ans, permettra à Météo France
de remplacer les systèmes automatiques existants et d’accroître
le nombre de sites équipés en automatique. La proposition de
Modem s’est classée première non seulement sur le critère du prix
(40 % de la note globale), mais surtout sur le critère technique
(60%), se distinguant par ses qualités métrologique et de
robustesse, sa facilité de mise en œuvre, d’organisation et de
maintenance, ainsi que sa compatibilité avec les contraintes
fonctionnelles d’exploitation. »
En 1992, Patrick Charpentier crée avec Georges Ricaud, ingénieur comme lui, le bureau d’études Modem. La société se consacre dans un premier temps au développement d’appareils utilisés pour les liaisons maritimes distribués par Geolink, groupe spécialisé dans la télécommunication par satellite dont elle est une filiale. Dès cette date, elle intègre dans ses systèmes le positionnement GPS, qu’elle allie à la liaison radio et à la transmission satellitaire Inmarsat. Cette maîtrise de la technologie GPS attire l’attention de l’ESA (Agence spatiale européenne). En 1994, elle demande à Modem de concevoir un équipement performant, à même de mesurer la rafale à 18 000 mètres au-­‐dessus de la base de Kourou. Les données recueillies serviront à mettre au point l’un des réacteurs de la fusée Ariane 5. « Nous avons utilisé le ballon Méduse, dont les déplacements étaient suivis et mesurés par une nouvelle sonde à base de technologie GPS, une première à l’époque, conçue par Modem. Nous avons également introduit le calcul de la pression par GPS, le WMO a mis dix ans à reconnaître que c’était la meilleure méthode et aujourd’hui elle est utilisée par tous », se souvient Patrick Charpentier, actuel président de la société. Naissance d’une passion ! Toute exceptionnelle qu’elle soit, cette demande de l’ESA infléchit pour de bon le destin de la PME. « A partir de cet instant, nous avons commencé à nous intéresser fortement au domaine du radiosondage pour la météorologie. Je me suis rendu chez Météo France pour leur montrer notre réalisation. Les chercheurs de Trappes lui ont témoigné un grand intérêt… Tout en répondant qu’elle ne correspondait pas à leur besoin comprenant, outre la mesure du vent, celle de la température, de l’humidité, etc. Ils m’ont fourni toutes les spécifications nécessaires. » Dès 1998, Modem répond à un premier appel de d’offre de Météo France. Sans succès. Le désir de spécialisation dans le domaine météorologique est devenu si impérieux qu’en 2001, Patrick Charpentier décide d’abandonner totalement les télécommunications. Modem quitte le giron de Geolink et met à profit sa nouvelle indépendance pour participer à des salons dans le monde entier. En 2002, Météo France allotit le marché des systèmes de radiosondage. Modem remporte le lot concernant les équipements embarqués à bord des navires faisant la navette entre la métropole et les Antilles. « Le marché est rouvert tous les trois ans. A notre deuxième participation, nous avons gagné les DOM-­‐TOM en plus des bateaux et à la troisième, nous avons 1
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2 obtenu tout le réseau… Que nous gardons grâce au dernier marché, notifié en 2011. Depuis quelque temps, nous dirigeons nos efforts sur le développement et la commercialisation d’automates de lâcher de sondes. Le marché est important, car les lâchers manuels impliquent que plusieurs équipes se relaient. Nous allions donc dans le sens de Météo France qui cherchait, dans son dernier appel d’offres, à tendre vers une plus grande automatisation des systèmes de radiosondage pour alléger le travail des opérateurs. D’ailleurs, en 2008, Météo France a recouru à un MAPA de deux ans pour nous louer des Robotsondes afin de les tester préalablement à Nîmes et à Toulouse. Elle utilisait déjà l’équipement de notre concurrent finlandais Vaisala sur leur site de Bordeaux, d’une conception et d’une technologie différentes… Mais à un prix équivalent dix fois au nôtre. » Le Code des marchés publics autorise-­‐t-­‐il ce type de veille ? Oui dès lors que cette location n’engage en rien l’organisme public à un acte d’achat et qu’elle s’achève avant la rédaction de l’appel d’offres. « Il est indéniable que nous devons à Météo France une grande part de notre croissance, conclut Patrick Charpentier, exprimant gratitude envers le rôle que joue l’organisme dans le développement de Modem. Elle représente environ 40 % de notre chiffre d’affaire et son excellente réputation mondiale constitue une référence de poids auprès de nos autres clients, les services météos étrangers. À ce jour, 120 de nos stations sont opérationnelles sur la planète. Nous sommes aussi soutenus par sa filiale Météo France International (MFI), avec laquelle nous avons un partenariat très étroit depuis 2004, date d’un premier marché en Mongolie. MFI, qui répond aux appels d’offres dans le monde en proposant des packages comprenant non seulement des produits Météo France, mais aussi des équipements achetés à des constructeurs français, travaille en exclusivité avec nous pour le radiosondage. Grâce à eux, nous venons d’ailleurs de réaliser une grosse opération en Indonésie, où nous avons équipé six stations. » MODEM EN BREF
Activité
Née en 1992 de la société française d’ingénierie Geolink, Modem est devenue
indépendante en 2001 pour se spécialiser dans la conception, la fabrication et la
commercialisation de matériel météorologique, et tout particulièrement le
radiosondage : radiosondes, stations de radiosondage, lanceurs automatiques
Robotsonde, dérouleurs et parachutes, ballons, etc.
Effectif
11 personnes.
Implantation
Ury (77).
Patrick CHARPENTIER, président Croissance
Objectif
Renforcer notre chiffre à l’export, qui a souffert en 2011 de l’impact des événements politiques sur des
clients importants (Moyen-Orient, Afrique), ainsi que de la crise économique qui a différé les appels d’offres
(Asie, Europe). Réaliser en 2012 unchiffre d’affaires de 3,5 M€ en maintenant le même effectif.
www.meteomodem.com
32, rue d es Jeûneurs – 75002 PARIS Tél. : 01 44 88 93 33 – www.pactepme.org Pacte PME – Le 20 janvier 2012 44 % du chiffre d’affaires.
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