P`tite Parenthèse - Université du Québec à Rimouski
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P`tite Parenthèse - Université du Québec à Rimouski
P’tite Parenthèse n°1 Hiver 2016 P’tite Parenthèse Le journal des étudiant.e.s du programme en Développement social, régional et territorial! Numéro 1 – Hiver 2016 Sommaire p. 2 La P’tite parenthèse de la rédac’ p. 3-6 Rappelons-nous l’Île Verte ! p. 7-8 Un colloque étudiant en développement social et territorial se tiendra bientôt à l'UQAR p. 9-10 Le développement au cœur des régions p. 11-12 L’égotourisme. Une nouvelle forme de construction identitaire ? p. 13-14 La portée des territoires virtuels p. 15-16 Retour photo de la sortie terrain d’avril dans les Basques p. 17 Théâtre communautaire : kossé-ça ? p. 18-19 La non-mixité au sein du mouvement féministe : un espace pour les femmes, par les femmes p. 20-21 Osti de straight ! p. 22-23 Make Haute-Gaspésie great again ! p. 24-26 Forum Social Mondial 2016 Salut ben! Vous tenez présentement dans vos mains la première édition de la P’tite Parenthèse, le journal sociologique du département en Développement social et régional. Dans cette publication semestrielle, vous trouverez des textes originaux des étudiants du programme qui vous éclaireront sur nos intérêts, nos travaux et ce qu’on fait dans ce département parfois mystérieux. Parfois divertissant et peut-être même choquant, les articles suivants ne vous laisseront certainement pas indifférents. Bon assez parlé, mais avant de passer au sujet principal, j’ouvre une p’tite parenthèse… DOSSIER: Rappelons-nous l’Île Verte! Un bref retour en couleurs de notre séjour sur l’Île Verte en septembre 2015 ! p. 3-6 1 2 2 P’tite Parenthèse n°1 Hiver 2016 La p’tite parenthèse de la rédac’ Bienvenue à toi, ami.e développeux.euse Cher lecteur, chère lectrice, C’est avec un grand plaisir que nous vous présentons le tout premier numéro de la P’tite Parenthèse, le journal des étudiant.e.s du programme de Développement social et régional ! Dedans, vous aurez la joie de découvrir un bref aperçu de notre séjour sur l’Île Verte datant du mois de septembre 2015, à travers des photos, des affiches sur l’art en milieu insulaire… … et des articles rédigés par les étudiant.e.s du programme. Chaque article a été écrit par un.e ou plusieurs étudiant.e.s, que ce soit dans le cadre d’un travail universitaire ou spécialement pour ce numéro. Vous le verrez très vite, les thèmes sont très variés, à l’image des sujets de société qui nous passionnent. Certains étudiant.e.s traitent de sujets inhabituels, tels que les territoires virtuels, ou l’égotourisme. Coordination Katia Bacher Jade Cloutier Léandre Lecomte Correction Léandre Lecomte Infographie Katia Bacher D’autres encore se laissent aller au coup de gueule, entre trois, quatre travaux sérieux. Place aux gros mots, coups de gueule et autres références douteuses. Quoiqu’il en soit, tout le monde a mis la main à la pâte pour que vous ne restiez pas indifférents ! Toute l’équipe espère que vous apprécierez ce numéro, car la deuxième édition est déjà prévue pour l’automne 2016… Nous remercions le programme pour la confiance et le soutien financier. Nous remercions également Yann, pour nous avoir inspiré le titre du journal. Bonne lecture ! Crédits photos Katia Bacher Raymond Beaudry Mélanie Marier Danie Royer La gang de sociologues Rédaction Christian Duguay Charles Gagné Audrey-Anne Gauthier Geoffroy Lambert Jean-Philippe Lambert-Larocque Léandre Lecomte Luce Lemieux-Huard Guillaume Perrier Danie Royer 2 1 2 P’tite Parenthèse n°1 3 Hiver 2016 Rappelons-nous l’Île Verte L’une des petites joies qui peuvent exister dans un programme axé sur les études pragmatistes, c’est que ça permet de sortir un peu des murs scolaires pour explorer la réalité du monde et tenter de la comprendre. C’est ce qui a apporté une cohorte d’étudiant.e.s tant en développement social qu’en développement régional sur une petite île colorée où le thème principal est « la liberté ». L’Île Verte est un petit milieu dans la municipalité de Notre-Damedes-Sept-Douleurs qui vit dans une dynamique sociale bien particulière : elle ne peut pas accueillir de traversier ni de bateau pendant la saison froide. Ces habitants vivent donc une situation où le tourisme est fleurissant pendant l’été et complètement absent l’hiver. Comment ces personnes vivent-elles l’île? La question est fort pertinente et elle fut d’ailleurs le sujet principal de cette sortie. Il y a différentes manières d’y répondre : l’attachement au territoire, le sentiment de liberté et de sécurité, etc. Dès que l’on met les pieds sur l’Île Verte, on peut déjà sentir un poids de moins sur ses épaules. Des sorties inoubliables, des gens inoubliables, que demander de plus comme travail que d’avoir la chance de vivre un milieu avec ceux qui l’habitent? 3 P’tite Parenthèse n°1 4 Hiver 2016 4 P’tite Parenthèse n°1 5 Hiver 2016 5 P’tite Parenthèse n°1 6 Hiver 2016 6 P’tite Parenthèse n°1 7 Hiver 2016 Un colloque étudiant en développement social et territorial se tiendra bientôt à l’UQAR Par Danie Royer, Doctorante à l’UQAR Le colloque étudiant Territoire(s) et expérience(s) du commun : de la tragédie au renouveau s’est tenu les 7 et 8 avril derniers à l'UQAR. Il a mis en perspective des réflexions et des analyses sur les expériences territoriales qui questionnent le mode de développement actuel. L'événement, qui est une initiative d'étudiantes - y compris l'auteure de ces lignes! - du département Développement, Sociétés et Territoire, aura été l'occasion de réfléchir collectivement sur les questions du développement social et territorial, et plus particulièrement à travers la valorisation du commun comme processus social menant à un possible avenir post-capitaliste. Nous nous sommes inspirés des travaux du chercheur français André Torre et de ceux de Marie-José Fortin et Yann Fournis, professeur.e.s à notre département, pour revisiter les activités qui se déroulent sur les territoires à travers la lunette des conflits qui laissent entrevoir une remise en cause le modèle de développement. Travaillant moimême sur les impacts des oppositions locales aux grands projets énergétiques au Québec, je trouvais intéressant d'inviter mes collègues à réfléchir le développement par la perspective des acteurs territoriaux. En guise d'invitation à participer au colloque, nous postulions qu'une véritable « révolution du développement » provient des territoires, à travers une multitude d'actions et de pratiques qui reconfigure la vie sociale sur de nouvelles bases. Les résistances sociales et les conflits d'usage se jouant sur les territoires mettent en lumière un désir de « développement territorial alternatif ». Alors que les sciences sociales se penchent habituellement davantage sur les milieux urbains pour observer les innovations sociales en tout genre, nous observons que les territoires ruraux ou non métropolitains fourmillent également d'expériences créatives et subversives. Outre un simple « réservoir de matières premières » auquel on associe souvent les régions périphériques, les espaces non métropolitains peuvent aussi être porteurs de changements sociaux dans la façon d'habiter le territoire. Nous invitons à réfléchir l'avenir des territoires à travers le prisme des expériences sociales qui s'inscrivent en rupture avec l'ordre économique et politique actuel. Nous employons le concept de « commun », au singulier, comme le proposent le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval, pour comprendre le lien social créé à travers les expériences des acteurs sociaux. Le commun comporte certes une lourde charge symbolique en terme d'alternative au capitalisme, que nous pensions en terme de système politique, tel que le communisme étatique marqué par des échecs successifs, ou encore dans sa visée écologiste ou relevant du patrimoine collectif par la question des « biens communs », souvent compris comme des éléments de la nature (eau, forêts, etc.). Le commun perçu en terme de processus social, comme l'entendent Dardot et Laval, tend plutôt à regarder au sein de nos sociétés actuelles les organisations et les activités issues des forces collectives qui questionnent le système de normes hérité du néolibéralisme, notamment au sein des institutions publiques (régulation des projets de développement, systèmes politiques municipaux, 7 P’tite Parenthèse n°1 8 Hiver 2016 organisations des services sociaux et de l'enseignement, etc.). Le commun ouvre alors la voie vers les possibilités de renouveau par la prise en charge des acteurs territoriaux sur leur milieu de vie, notamment en créant de nouvelles formes institutionnelles. En d'autres termes, nous cherchons à comprendre ce qu'il se passe sur les territoires en dehors de la logique marchande capitaliste et de l'emprise de l'État sur les institutions de la gouvernance. s'ajoutent à ce colloque, dont celui de rencontrer des futur.e.s chercheur.e.s d'un peu partout au Québec qui ont intérêt l'avenir des milieux de vie en dehors des métropoles. Nous sommes très heureuses qu'une grande diversité de perspectives et que des personnes de différents milieux ainsi que de plusieurs régions aient manifesté leur intérêt de participer avec nous à cette réflexion collective qui s'annonce des plus intéressantes. Une quinzaine de personnes, principalement des étudiantes et des étudiants de divers programmes de 2e et 3e cycle universitaire de diverses provenances, ont répondu à l'appel et sont venu nous partager un aperçu théorique et empirique de leurs travaux de recherche. Le colloque fût divisé en quatre blocs thématiques. Le premier a porté sur les processus de négociation et les conflits de développement, notamment dans les rapports conflictuels de négociation entre les entreprises et les acteurs territoriaux, ainsi que dans les façons de réclamer une réapparition de la gouvernance locale. Le deuxième bloc a abordé les concepts théoriques jugés rassembleurs et leur application concrète pour une nouvelle matrice territoriale, soit par un ancrage féministe ou par l'entremise du municipalisme pour une émancipation sociale. Le troisième bloc compris des présentations théoriques et empiriques visant à soulever les critiques et les défis du développement alternatif sur les territoires. Le quatrième et dernier bloc a porté sur les expériences empiriques du commun, soit par des pratiques économiques ou des applications dans le milieu culturel et artistique. Ce lieu d'échange se veut inclusif avant tout. Cela dit, tout le monde fût invité à prendre part aux discussions qui suivront les présentations tout au long de ces deux jours. Notez que le colloque s’est déroulé du jeudi matin à 8h30 et s’est terminé le vendredi à midi. Un 6 à 8 convivial a aussi été organisé le jeudi soir au Bercail. L'organisation du colloque a compté sur un réseau de solidarité local permettant de faciliter les déplacements des collègues de l'extérieur du Bas-St-Laurent et de rendre le tout plus agréable possible (comme un bon café le matin en arrivant!). Nous tenons à souligner la collaboration du Groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement régional, de l'Est du Québec (GRIDEQ), le généreux soutien logistique et financier du Regroupement des étudiantes et étudiants en développement sociale (REEDS) ainsi que l'appui financier du Syndicat des professeurs et des professeures de l'UQAR (SPPUQAR) et de l'Association générale étudiante du campus de Rimouski de l'UQAR (AGECAR). Nous avons aussi eu la chance d'avoir la projection d'un documentaire, Et maintenant, nos terres, vers la fin de la première journée du colloque. En collaboration avec le Comité d'action internationale CIBLES-UQAR qui organise l'activité, une discussion a suivi le court-métrage portant sur la résistance à l’accaparement des terres en Afrique de l'Ouest. Ce colloque a répondu à plusieurs objectifs pédagogiques, soient la mise en pratique de nos habiletés en recherche et la communication des résultats de façon synthétique et enrichissante pour les personnes présentes qui évoluent dans différentes disciplines. D’autres objectifs 8 P’tite Parenthèse n°1 9 Hiver 2016 Le développement au cœur des régions Article paru sur le site du Mouton Noir (23 janvier 2016), écrit par Christian Duguay (étudiant en Développement social) et Yann Fournis (enseignant et chercheur au GRIDEQ) Le développement des régions reste une épine dans le pied de la société québécoise. En témoignent la méthode (encore nébuleuse) pour créer une croissance économique régionale ou les hésitations historiques du gouvernement, qui a appliqué successivement des mesures contradictoires pour développer les territoires du Québec. Malgré certains succès, ces tentatives ont donné des résultats assez mitigés, allant jusqu’à susciter récemment une réorientation sévère. Avec un optimisme qui ne convaincra que les convaincus, le gouvernement parie désormais sur une concentration des ressources sur les maillons forts du système territorial (les villes et régions centrales) – à charge, pour les autres territoires, de trouver la solution miracle pour réconcilier austérité et développement. Or, les territoires font face avec dynamisme à ce coup de tabac politique. réfléchir à la diversité des innovations nécessaires au développement territorial. Déclinée en cinq piliers (culturel, économique, environnemental, politique et social), cette définition dynamique des territoires rappelle que la mobilisation citoyenne est sans doute meilleure conseillère que l’austérité comptable. Nous avons retenu quelques-unes de ces tendances et idées novatrices. Deux piliers développement social des territoires ruraux : culturel et développement Repenser le développement territorial Illustrant certaines des lignes de la redéfinition actuelle de ce qu’est la ruralité au Bas-SaintLaurent, deux conférences ont mis en évidence la présence de ressources qui, discrètes, peuvent s’avérer précieuses pour les territoires périphériques. Au Bas-Saint-Laurent, les acteurs territoriaux travaillent leur potentiel de développement pour tenter de compenser par leurs propres forces les contraintes nouvelles posées aux territoires périphériques. Le récent colloque sur les « potentiels de développement », dont la quatrième édition était organisée par la MRC de la Mitis à Mont-Joli le 14 novembre 2015, va en ce sens. Placé sous le signe des enjeux nouveaux du développement rural, le colloque entendait réunir les acteurs du territoire pour D’abord, le développement culturel recèle sans doute des pépites si l’on sait les découvrir. Ainsi du paysage qui, au Bas-Saint-Laurent, est un atout fort : il est reconnu comme partie intégrante de son développement économique par nombre d’acteurs locaux présents au colloque. Pour peu que l’on sache penser l'impact visuel du développement, les paysages seront un vecteur majeur pour le tourisme, offrant une expérience visuelle unique qui marque souvent les souvenirs des visiteurs. Plus 9 P’tite Parenthèse n°1 10 largement, ils sont aussi au cœur des territoires, entre identité positive et patrimoine à sauvegarder. Cette prise de conscience a ainsi donné naissance à la charte des paysages du Bas-Saint-Laurent en 2015, qui a entamé une revalorisation symbolique de leur rôle dans le développement économique et social des territoires. Hiver 2016 qui prennent l’austérité pour une politique, ce n’est pas rien. Ensuite, la thématique sociale peut aussi être comprise comme composante du développement régional ou, mieux, d’une occupation imaginative du territoire. Le projet initié par le fonds foncier communautaire TerraVie (P. Casavant et N. Fafard) propose des formes d'habitation alternative, dont l’approche écologique préserve l’environnement. Divers procédés de construction, écologiques et autonomes, peuvent désormais conférer aux constructions une autonomie énergétique totale et assurer la préservation des habitats naturels. Par leurs plans d'urbanisme, les municipalités pourraient ainsi devenir des moteurs d’une nouvelle approche d'aménagement urbain, verte et durable, dans le sens de la réduction des espaces utilisés par les activités humaines pour maximiser les espaces verts (avec en hypothèse un impressionnant ratio d'espace naturel, autour de 75%). Ce colloque offre une définition finalement ambitieuse du développement en train de se faire. Le développement est la concrétisation de l'imaginaire dans un espace réel partagé et qui vise à transformer la réalité présente pour l’adapter aux besoins de la communauté. En ce sens, l'objectif du développement est de répondre aux besoins vitaux d’une communauté. Sans être quantifiables, ces besoins sont primordiaux en ce qu’ils engagent la communauté comme imaginaire collectif porté par des actions humaines. L'imagination reste cet outil singulier de qui veut le développement, parce que son potentiel est illimité : tant qu'elle animera les personnes soucieuses de l’avenir de leurs territoires, le pire n’est pas sûr. Et, face à ceux 10 11 P’tite Parenthèse n°1 Hiver 2016 L’égotourisme. Une nouvelle forme de construction identitaire ? Par Audrey-Anne Gauthier, Etudiante en Développement social Les touristes ont horreur de regarder. L'appareil regarde pour eux. Quand ils ont fait clic-clac, ils ont amorti leur voyage. Les piles de photos qu'ils conservent Sont autant de diplômes certifiant qu'ils se sont déplacés. - Jean Dutour Partir à l’aventure. Découvrir le monde. Chercher un ailleurs qui n’est pas ici. Vouloir découvrir de nouvelles cultures et s’en imprégner jusque dans le fond de son être. Comprendre que le bout du monde existe. Qu’il est accessible. S’ouvrir aux autres, s’ouvrir à soi à la fois. Depuis la nuit des temps, que ce soit par motifs économiques, politiques ou afin de conquérir de nouveaux territoires, les individus cherchent à explorer les quatre coins du monde afin de découvrir des lieux jusqu’ici inconnus. Les nombreux récits de voyages des explorateurs, des rois, des philosophes ou encore des écrivains, ont laissé de multiples traces de leurs périples décrivant ainsi un Ailleurs rempli de différences. Ce désir d’aventures et de découvertes devient alors un désir de rencontrer l’Autre, de faire des rencontres inspirantes et de transcender les mœurs et coutumes du pays d’origine. Au milieu du XIXe siècle, les discours sur le voyage changent et une nouvelle façon de le faire s’impose : le tourisme. Selon Jean Cassou (1967), cette époque est marquée par ce nouveau phénomène des sociétés occidentales qui introduit le voyage de masse, c’est-à-dire que la mode est au groupe de voyageurs foulant le sol d’un autre pays, tentant d’observer le plus d’attractions et de lieux possibles en un court laps de temps. La tentative de compréhension d’un autre monde et la découverte de l’Autre se perd tranquillement dans les déboires architecturaux et muséaux des principales villes du monde. L’essence même du voyage se dissipe et la curiosité de l’Autre se perd. Mais qu'est-ce que ce rapport à l'autre? Ce concept est polysémique. Il peut changer de sens selon la situation et le moment dans lequel il s'insère. On se rapporte souvent à la définition de différence; « est autre ce qui n'est pas la même personne ou la même chose » (Jodelet, 2005 : 11). Cette vision de l'autre est basée historiquement sur un ensemble de conditions reliées à la temporalité, à la culture et à l'environnement : […] l'autre étant défini en regard de « l'identité d'un observateur occidental archétypique », soit par sa localisation dans un ailleurs géographique et dans un lointain culturel, soit par sa position de retrait ou de retard sur la trajectoire d'une évolution historique dont les étapes seraient censées conduire à une identité de civilisation (Jodelet, 2005 : 12) En ce sens, un article de presse d’Émilie FolieBoivin (2015) paru dans Le Devoir le 26 janvier 2015 explique l’influence de la technologie dans notre façon de faire du tourisme. Aujourd’hui, tout bouge à une vitesse fulgurante. Les réseaux sociaux et les technologies ne sont pas étrangers à ce mouvement. Les technologies mobiles sont si présentes dans notre quotidien, qu’elles transforment concrètement la manière de voyager et la représentation du monde que l’on se fait. Paul Arsenault, professeur à l’ESG-UQAM et cité dans l’article du Le Devoir, explique que « la mise en scène de soi est devenue extrêmement dominante. […] Pour certains voyageurs, il importe plus de se prendre en photo devant un endroit photogénique et spectaculaire que de visiter une destination et d’en comprendre la culture » (Folie-Boivin, 2015). Cette manière de voyager a maintenant un nom : l’égotourisme. Les réseaux sociaux et les appareils mobiles ont nettement contribué à développer ce 11 P’tite Parenthèse n°1 12 genre de tourisme : un tourisme dont le voyageur est le principal intérêt, le personnage principal de son histoire, une sorte de héros de l’aventure et où la proximité avec la culture d’accueil devient superficielle et secondaire. Reconnaissance et identité Selon Claude Dubar (1992), l'identité se rapporte à un ensemble de caractéristiques personnelles et provenant de l'environnement social, qui nous définissent en tant qu'être unique et différent et qui compose la personnalité. L'identité est un mélange à la fois influencé par ce qui est extérieur à soi et ce qui se retrouve en nous, puis grâce aux relations sociales qui font partie de nos vies. Cette identité est donc en partie construite par soi et par les autres. Vincent de Gaulejac (2002) distingue trois différentes composantes à la structure de l'identité : […] d'abord une identité objective héritée (de la famille par exemple) et qui est très difficile à transformer. Puis, on retrouve l'identité acquise, celle qu'on enrichit jour après jour avec les apprentissages que l'on fait en lien avec notre environnement et les interactions quotidiennes. La dernière est l'identité subjective désirée, c'est-à-dire celle qu'on souhaiterait avoir ou qu'on aspire à devenir tout en étant parfois un peu idéaliste (De Gaulejac, 2002 : 176) Cette identité multiple nous définit en tant qu'être unique et nous permet d'évoluer et de trouver l'équilibre entre ce que nous avons été, ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir et/ou accomplir. L'influence de nos interactions sociales joue un rôle sur ce que nous sommes ou voulons être. La reconnaissance par les pairs devient un enjeu central dans le développement de notre identité. La reconnaissance est un échange de valorisation entre l'individu et la société qui permet de mieux s'adapter à son environnement et d'être reconnu soi-même comme un autre (Coutu, 2015). Dans cette quête de désir de reconnaissance (pour prendre sa place, pour augmenter sa valeur personnelle, pour être mieux compris etc.), on peut aussi se confondre dans la masse et tenter de faire comme tout le monde. En voulant parfois se faire reconnaître par ses pairs, n'y a-t-il pas un danger qui ferait en sorte qu'au final l'identité unique ferait place à une identité uniformisée? Hiver 2016 Égotourisme La reconnaissance des pairs dans la construction identitaire peut se faire par plusieurs moyens et le phénomène nouveau de l'égotourisme peut en être un. L'égotourisme est donc cette manière de voyager qui renvoie toujours à soi-même sans se soucier de l'Autre. La culture locale du pays visité devient accessoire. Les égotouristes prennent des photos sur des lieux historiques sans même les visiter, en tentant de découvrir le plus de choses possibles en un court laps de temps, sans jamais oublier d'immortaliser chacun des lieux. Ces photos permettent de prouver à quel point la vie d'un individu peut-être enviable et donc d'une certaine façon reconnue par les pairs puisque c'est quelque chose auquel plusieurs personnes aspirent. Cette façon de faire du tourisme, cette manière qu'ont les individus de s'approprier des lieux sans même les connaître seulement pour montrer aux autres leur exploit ou leur bonheur, dénature complètement l'idée du tourisme et du voyage, qui est partie d'une volonté de découvrir l'histoire et la culture d'un pays. Or, l'égotourisme empêche cette découverte de la différence qui structure les relations sociales et qui diversifie les interactions sociales et l'échange de savoir. Cette recherche constante de la découverte de soi, de son identité propre et de la reconnaissance des autres de sa personne, entrave l'ouverture au monde, à l'Autre et à la différence. À force de désirer ardemment la reconnaissance de l'autre, finit-on par oublier qui nous sommes vraiment? En recherchant constamment l'équilibre identitaire entre ce que nous représentons devant les autres et ce que nous voulons paraître, y'a-t-il une perte au niveau du sens que l'on donne à notre identité? En analysant ce nouveau courant du tourisme, on peut se poser la question à savoir si cette façon de voyager conduit réellement à la construction d'une identité à ce type de voyageurs où si c'est seulement une façon de se faire valoir par les pairs. Des photos qu'on prend comme une sorte de trophée qu'on expose à tout le monde. Il y a certes une problématique avec ce type de tourisme puisque l'essence même de la culture et de l'histoire disparaît en dépit de l'individualisme et du rapport à soi qui devient plus important que le rapport à l'Autre. 12 P’tite Parenthèse n°1 13 Hiver 2016 La portée des territoires virtuels Par Geoffroy Lambert, Étudiant en Développement social Ceci est un court essai sur l'existence et la portée de territoires immatériels auxquels les facteurs les caractérisant se présenteraient exclusivement dans un univers virtuel. L'objectif est d'établir un portrait des potentialités d'un tel territoire, de sa forme et de son contenu. Pour commencer, qu'est-ce qu'est le virtuel? Le virtuel signifie l'univers des abstraits. Rapportons-nous à la définition de Rob Shields, professeur de sociologie à l'Université de l'Alberta et fondateur de la revue Space and culture qui se spécialise dans les espaces sociaux, qu'il développe à partir de dictionnaires; « that which is so in essence but not actually so » (2003 : 2). Le virtuel représente une idée ou un concept qui n'a pas nécessairement de matérialité, ou encore qui n'a pas de facteurs de représentations concrets. Établissant la notion de manière aussi large, le virtuel est partout dans notre culture, dans notre économie et dans une grande partie des aspects de la vie de tous les jours. Une majorité des flux économiques se font maintenant virtuellement, la monnaie scripturale ayant largement dépassée en terme de montant la monnaie physique, fiduciaire. Des mouvements de mobilisations naissent et s'épanouissent sur des réseaux sociaux. Mais le virtuel ne se résume pas qu'aux univers informatiques. Le virtuel compose une majorité des vecteurs de la culture par la langue, les symboliques religieuses ou encore les romans et les pièces de théâtre (Poulin-Lamarre et Saucier, 2013 : 10). Bien que les deux termes soient comparables, l'opposition entre le virtuel et le réel n'est pas systématique. Il est parfois plus compliqué de séparer et d'opposer les deux termes que de les considérer comme inter-reliés. Le fonctionnement des grands commerces, notamment, se fait généralement en constante interaction entre le matériel et le virtuel. Un article peut à la fois être physiquement présent sur une étagère d'entrepôt, comptabilisé dans une liste d'inventaire électronique et être affiché sur le site web du commerçant comme disponible à la livraison. Trois versions, virtuelles ou réelles, qui ensemble donnent une utilité complète à l'article. Si l'article est affiché disponible sur internet mais que par une quelconque erreur, n'est pas présent en magasin, le virtuel a perdu son utilité. Le contraire est aussi possible; si un article est présent en entrepôt mais n'apparaît pas sur la liste d'inventaire, il y a de bonne chance qu'aucun employé ne le cherche puisqu'il en ignore son existence. Le matériel perd alors son utilité, du moins jusqu'à ce que quelqu'un retrouve l'article par hasard. Il serait donc possible d'observer des facteurs physiques ainsi qu'immatériels qui caractériseraient un territoire. Cependant, pour approfondir la comparaison, il faut davantage comprendre ce qui compose un territoire. Il est probable que des biologistes, des géologues, des politicologues et des historiens n'aient pas la même définition. On peut penser à la quantité de ressources ainsi que leur valeur monétaire, aux limites du territoire ainsi qu'aux politiques le gérant, aux populations y habitant et à leur culture ou encore au climat et à la diversité naturelle qui y habitent. Puisqu'il faut bien arrêter son choix quelque part, prenons une définition sociologique que George Benko résume bien par trois composantes; « le pouvoir, qui est lié à un espace; une aire, dominée par le contrôle territorial; les limites, les frontières, soit entre les espaces terrestres, soit entre les activités sociales » (Benko, 2007 : 105). Si un acteur au plan des univers virtuels remplit ces 3 concepts, pourrait-on alors considérer un ensemble d'immatérialités comme d'un territoire? L'internet présente un espace fertile pour de telles hypothèses. Les administrateurs d'un site internet paient pour rester propriétaire du nom de domaine qui représente l'URL du site. C'est à eux de délimiter les conditions d'utilisation de leur site, représentant ainsi une forme de pouvoir. Les domaines du www (signifiant world-wide web) sont, comme leurs noms signifient, internationaux. La clientèle à laquelle elle s'adresse et la portée de leurs services peuvent par contre être territorialisées. Par 13 P’tite Parenthèse n°1 exemple, certains commerçants ne livrent que dans un pays ou certaines régions proches de leur point de distribution. Plusieurs des services offerts sur le site de Revenu Québec ne s'adressent qu'à la population québécoise. Certains organismes publicisent aussi leurs services localisés sur internet tels que les organisateurs d’événements ou de spectacles. Il y a la barrière linguistique à prendre en compte; traduire un site internet complet et mettre à jour régulièrement une deuxième page dans une langue différente peut demander beaucoup de ressources et les administrateurs doivent être certains que l'apport de la nouvelle clientèle compensera pour les efforts requis (la Société de l'assurance de l'automobile du Québec n'offre toujours pas de traduction complète de leur site en portugais). Ainsi, même un site internet international peut couvrir ou « occuper » un espace virtuel précis. Benko inclut dans sa définition de l'aire ou de l'espace occupé la matérialité et les ressources disponibles dans un territoire donné. L'équivalent immatériel et virtuel des ressources existe aussi. Le quotidien d'actualité Le Devoir a notamment commencé à rendre certains de ses articles exclusifs aux abonnés de leur site internet. Des distributeurs de logiciels, de musique et de jeux vidéos comme la plateforme Steam ou iTunes offrent des produits et des ressources disponibles uniquement sur leur site ou par des distributeurs secondaires, encore une fois virtuels, certifiés. Bien sûr, ces opérations nécessitent tout de même des supports matériels localisés; il est impossible de programmer et de vendre en ligne un jeu vidéo si on ne possède pas un ordinateur, un routeur internet et un clavier (et préférablement au même endroit). Tout comme il est impossible d'écouter une chanson télécharger sur son portable sans haut-parleurs ou écouteurs. Ceci crée néanmoins une ressource avec un potentiel économique ou social propre au domaine virtuel. Chaque domaine internet a une fonction précise déterminée par ses administrateurs ou propriétaires, cernant ainsi des limites aux activités, sociales ou économiques, de l'espace virtuel. C'est pour cela que, généralement, on ne demande pas à un commerçant sur Ebay installé en Russie de remplir son formulaire de changement d'adresse au gouvernement du Canada. Chaque domaine qui offre des services ou qui établit des échanges commerciaux à l'échelle internationale doit se soumettre aux lois internationales sur les droits de l'homme et n'opère donc pas hors de certaines limites législatives. Certains espaces virtuels possèdent une forme de distribution du pouvoir, concernent un aire ou un territoire précis et détiennent des limites établies entre ses activités sociales, remplissant ainsi la 14 Hiver 2016 définition bon sommaire de Benko sur le terme de « territoire ». Un bon exemple serait les jeux vidéos massivement multijoueur (ou MMO) où un monde virtuel complet est, 24h sur 24 et 7 jours sur 7, en ligne. Les joueurs peuvent se connecter à toute heure de la journée et rencontrer n'importe quel autre joueur qui est connecté en même temps et sur le même serveur. Pour certains jeux, ce sont plusieurs centaines ou milliers de personnes qui sont connectées à toutes heures de la journée. Des personnes qui ont un avatar virtuel, qui accomplit des tâches et rentre en interactions avec d'autres individus, qui gère et échange à travers un marché d'articles fictifs et tous utilisent un langage avec des références et des expressions exclusives à l'univers du jeu. Il me semble que tous ces facteurs peuvent être associés à des indices de culture territoriale, bien que ce soit pour un territoire qui n'est que virtuel. Mon objectif était d'évoquer la possibilité de l'existence de territoire virtuel. Les exemples énoncés cherchent à prouver qu'il y a un contenu, comprenant des facteurs de gouvernance, des ressources et des frontières qui sont exclusifs à l'univers virtuel. Dans son article « Territoire physique/Territoire virtuel : quelle cohabitation », Yann Bertacchini établit déjà un certain portrait d'espace de communications et d'échanges virtuels, mais garde son analyse détaillée pour les processus de communication, de socialisation ainsi que la formation des communautés virtuelles sur les bases d'intérêts. Sa définition garde une territorialité physique et s'exprime par l'ensemble des échanges virtuels établis sur un territoire donné. Je suis bien conscient que les définitions sur lesquelles je me base sont plutôt limitées et peu exhaustives, mais puisque justement les termes de « territoire » et de « virtuel » ont des implications très larges, n'est-ce pas réaliste de penser qu'il y a une place pour l'idée des territoires virtuels? Et si oui, à quoi se découpent-ils? Est-ce à leur portée géographique, ou serait-ce par domaine? 14 P’tite Parenthèse n°1 15 Hiver 2016 Retour photo sur la sortie terrain d’avril 2016 L’année 2016 s’est également ponctuée d’une sortie de terrain sur la journée du 5 avril dans le Haut-Pays des Basques. Les étudiants du programme ont donc eu l’occasion de rencontrer des acteurs de trois villages (Saint-Clément, SaintJean-De-Dieu et Saint-Rita) en charge du devenir de leur territoire, à travers des expériences vécues comme l’installation d’un chauffage au biomasse, la création d’une Maison Familiale Rurale (MFR), la lutte pour un bureau de poste ou encore la gestion et le développement d’une érablière locale. La journée s’est terminée autour d’un repas à la cabane à sucre et d’une partie de tire sur neige. 15 P’tite Parenthèse n°1 16 Hiver 2016 16 17 Crédit Mélanie Marier P’tite Parenthèse n°1 Hiver 2016 Le théâtre communautaire : kossé-ça ? Par Stéphanie Beaudoin, Étudiante en Développement régional Saviez-vous que… le théâtre communautaire Un projet tout récent Le théâtre communautaire peut parfois être confondu avec théâtre social, théâtre engagé, théâtre d’intervention, théâtre amateur etc. cependant, le théâtre communautaire présente un nombre de caractéristiques qui, combinées, lui confère sa spécificité. Chaque projet se réclamant du théâtre communautaire en intègre un nombre différent. Ce qu’on retrouve le plus souvent, c’est une collaboration entre artistes formateurs professionnels et citoyennes et citoyens, de tous âges, qui en sont à leurs premières expériences théâtrales. Ce sont les citoyennes et citoyens, appelés voisins acteurs dans l’imposant mouvement de théâtre communautaire sudaméricain, qui détermine les thématiques collectives au cœur de la création collective, et ce sont aussi elles et eux qui sont au premier plan de la représentation théâtrale. Partant de leurs envies et de leurs talents, elles et ils participent au jeu, à la musique, aux mouvements, à l’élaboration et la construction des décors, et parfois même à la mise en scène. Idéalement, un projet de théâtre communautaire émerge d’un besoin énoncé par la communauté elle-même, en lien avec des préoccupations sociales, culturelles, environnementales, politiques, économiques, etc. La communauté participante correspond souvent à un groupe social marginalisé, ou écarté par le système dominant. Le théâtre communautaire servirait donc à ouvrir un espace de dialogue, de réflexion, et à donner une voix, ainsi qu’un public pour l’écouter, à des gens qui en ont moins souvent l’occasion. Les projets de théâtre communautaire cherchent aussi souvent l’implication d’autres acteurs du milieu, ou de l’extérieur : des groupes communautaires, des instances de la santé, des municipalités, qui peuvent apporter leurs idées, leur soutien professionnel et financier, etc. Dans une perspective de prise en charge du tissue social par les communautés, un projet de theater communautaire dans le haut-pays de la MRC des Basques a eu lieu de février à mars dernier, mise en oeuvre par UTIL, Unité théâtrale d’interventions locales, avec des citoyennes et citoyens des municipalités de Ste-Rita, St-Clément, St-Médard et St-Jean-de-Dieu. Après une première série d’exercices théâtraux et de réflexion sur les enjeux avec lesquels leurs communautés sont aux prises, les participantes et participants ont, de façon commune, déterminé les sujets qui leur tenaient le plus à coeur. C’est donc autour du sujet d’un pont qui a été brisé entre les jeunes et les aînés, ainsi que les rêves et la réalité, que s’est orchestrée la représentation d’un Tribunal-théâtre, le 18 mars dernier. Voici les commentaires d’une étudiante en développement social qui s’est déplacée jusqu’à Saint-Jean de Dieu pour assister à l’évènement, qui soit dit en passant a rassemblé plus de 100 personnes ! Très agréablement surprise ! Je trouve que le dosage entre ressenti / partage d'une réalité vécue et le côté drôle de la pièce était très bien géré ; par ailleurs, je trouvais ça super que ça soit les habitants qui jouent la pièce (théâtre communautaire en même temps) (et pis inter générationnel), mais ce qui était fou c'est qu'en même temps on savait que c'était pas professionnel, et que y avait une sorte de nonstress, pas de pression, mais en même temps un professionnalisme naturel... Pas de temps mort, le rythme était bon : enchainement des scénettes, utilisation de l'espace et du décor. Enfin, l'espace donné pour le public de s'exprimer, même si la première intervention est la plus dure à lancer, y a eu un respect des prises de parole, qui étaient vraiment intéressantes, spontanées et assez variées notamment dans les âges). Bref, très belle expérience qui donne un gout de "revenez-y" (comme on dit chez moi) ! 17 P’tite Parenthèse n°1 18 Hiver 2016 La non-mixité au sein du mouvement féministe : un espace pour les femmes, par les femmes Par Luce Lemieux-Huard, Etudiante en Développement social Les mobilisations féministes peuvent prendre des formes diverses. Dans le but de combattre l’oppression patriarcale, les groupes militants s’organisent parfois en mixité...parfois en nonmixité. C’est le cas du nouveau comité féministe de l’UQAR qui a choisi de se réunir entre femmes et personnes s’identifiant comme telles. Les réactions se sont montrées multiples : questionnement, colère, incompréhension, enthousiasme, soulagement. Or, la nonmixité n'est pas phénomène nouveau et plusieurs groupes féministes en revendiquent l'importance. Comment comprendre la non-mixité dans les cercles militants? Mise en contexte Que ce soit des regroupements de féministes radicales tel que les Hyènes en jupons ou les Centres de Femmes des différentes régions du Québec, la nonmixité féminine est vue comme une nécessité politique par plusieurs. Les premières traces de non-mixité féminine au sein de mouvements sociaux occidentaux se rapportent à la Révolution française avec la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires (Mayer, 2014). Cependant, ici au Québec, c'est lors de la Révolution tranquille que les femmes féministes ont commencé à se réunir entre elles et pour elles dans le contexte de la non-mixité. Les soucis d'empowerment, d'autoémancipation et de création d'un espace sécuritaire sont les principaux arguments nommés par les féministes pour justifier leur besoin de se retrouver entre femmes. Empowerment et autoémancipation Les Hyènes en Jupons, collectif montréalais de féministes radicales, affirment : «Nos bâillons, nous les retirerons nousmêmes». C'est dans cet esprit que les groupes féministes défendent la non-mixité dans leurs cercles. Pour les membres et les intervenantes des Centres de Femmes du Québec, la nonmixité fait consensus (L'R des Centres de Femmes du Québec, 2014). Ainsi, elles avancent que les luttes féministes doivent être menées d'abord par les femmes. Elles doivent en être les principales actrices, puisqu'elles sont les expertes de leur vécu et de l'oppression qu'elles vivent quotidiennement. Ce sont, toujours selon l'R des Centres de femmes, les femmes elles- mêmes qui ont le pouvoir de se donner les outils pour s'émanciper et pour atteindre leurs idéaux féministes. Les femmes s'offrent alors un milieu où les discours, le vocabulaire utilisé, les priorités des luttes sont choisis par elles pour elles. Ceci s'avère un besoin pour bien des féministes, car au sein des groupes mixtes, les combats des femmes se trouvent souvent au second plan (Mayer, 2014). Espace sécuritaire La création d'un espace sécuritaire est l'une des principales raisons qui incitent les femmes à se réunir entre elles. En effet, ceci leur permet de 18 P’tite Parenthèse n°1 pouvoir partager leur vécu et leurs opinions en limitant leur crainte d'être jugée, catégorisée comme étant trop ci ou pas assez ça, ridiculisée ou sous-estimée. En ouvrant ces groupes de discussions féministes aux hommes, tant proféministes qu'ils puissent l'être, les femmes craignent de voir les enjeux féministes diminués ou encore de voir les hommes prendre plus de place que les femmes. Ainsi, la nonmixité permet de fermer la porte aux discours antiféministes et machistes qui auraient un effet oppressif pour les femmes du groupe (L'R des Centres de Femmes, 2014). Elle permet aussi aux femmes de se réunir dans un espace où les jeux de séduction et de hiérarchie sont diminués, sans toutefois être anéantis. La place des hommes dans les mouvements féministes? Mais alors, quelle est la place des hommes qui soutiennent les valeurs féministes? Pour les Centres de femmes, les hommes peuvent être des compagnons de luttes qui donnent un coup de main au combat sans le mener eux-mêmes. Il semble aussi qu'il soit nécessaire que les hommes se disant proféministes soient conscients de leurs privilèges masculins avant toute chose. Francis Dupuis-Déri, professeur au département de Sciences politiques à l'UQAM et professeur responsable du Groupe interdisciplinaire de recherche sur l'antiféminisme (GIRAF), a tenté, lui aussi, d'expliquer la place des hommes dans les mouvements féministes. En s’appuyant sur les écrits de différentes auteures féministes, DupuisDéri prône un «disempowerment» des hommes sur les femmes. C'està-dire qu'ils devraient eux-mêmes réduire volontairement leur pouvoir de domination (individuel et collectif) qu'ils exercent sur les femmes et prendre par euxmêmes la place de soutien secondaire. Ceci a pour objectif de ne pas recréer au sein même du mouvement féministe les schèmes d'oppression patriarcale (DupuisDéri, 2008). 19 Hiver 2016 Les critiques féministes de la nonmixité La non-mixité est, parfois, une question de dissensus dans l'ensemble des mouvements féministes. Deux critiques seront abordées ici. D'abord, une première critique vient de la part des féministes racisées qui ne se considèrent pas représentées par le «Nous Femmes» proclamé par les féministes majoritairement blanches. En effet, ce «Nous Femmes» sousestimerait l'oppression raciste qui se multiplie à l'oppression sexiste. La seconde critique vient de la part des féministes Queer et trans qui ne se sentent pas à l'aise dans cette séparation drastique des genres, les poussant soit à invalider le genre auquel illes s'identifient ou à choisir entre deux identités qui ne leur conviennent pas ou leur conviennent toutes les deux (Mayer, 2014). Ces critiques sont essentielles et devraient être le sujet d'une réflexion approfondie de la part des cercles féministes. Page Facebook : Comité féministe de l’UQAR 19 P’tite Parenthèse n°1 20 Hiver 2016 Osti de straight Par Guillaume Perrier, Étudiant en Développement social Votre orientation sexuelle n’est jamais utilisée comme une insulte ? Celle-ci vous protège de tous harcèlements ou d’agressions sur la voie publique ? Vous n’avez pas à avoir peur de révéler votre sexualité ? Vous êtes peut-être atteint-e du trouble de la personne hétérosexuelle. Ce syndrome se manifeste parfois par la méconnaissance de plusieurs privilèges vous distinguant de vos homologues trans, bisexuels ou homosexuels. Dans plusieurs cas, cette méconnaissance de votre statut privilégié mène à un comportement hétérosexiste. L’effet secondaire principal est ici l’oppression systématique de « toute forme non hétérosexuelle de comportement, d’identités [ou] de relations » (Bénibgui et Hastings, dans Julien et J.-Lévy, 2007 : 116) Vous l’aurez compris, ce ton subversif ne vise pas à culpabiliser les straight, mais plutôt à remettre en lumière une violence invisible envers les fif-tapettes-gouines-butch de ce monde. Malheureusement, cette oppression demeure toujours actuelle en 2015, au BasSaint-Laurent comme ailleurs. L’hétérosexisme, c’est ce à quoi chaque individu se situant à l’extérieur des normes sociales de la majorité straight est confronté au quotidien. L’hétérosexisme, c’est l’ensemble des préjugés et discriminations favorisant les personnes hétérosexuelles aux dépens des personnes trans, bisexuelles et homosexuelles. L’hétérosexisme, c’est ce qui alimente l’homophobie et la transphobie, tant dans la sphère publique que privée. Eh oui. Parce que ça existe. Parce que, même en 2016, je suis une de ces (trop) nombreuses victimes d’actes homophobes à Rimouski. Parce que la violence psychologique et physique à l’égard des minorités de l’orientation et du genre fait partie des réalités tant urbaines que régionales. Parce qu’effectivement, trop peu semble être fait pour briser l’isolement et l’exclusion sociale de la communauté LGBTQ+ (lesbienne, gaie, bisexuelle, trans, queer et autres minorités du genre et de l'orientation) au Bas-Saint-Laurent. La stigmatisation sociale et les différentes expériences de « discrimination, de victimisation et de stress chronique » (Tremblait, Julien et Chartrand, dans Julien et J.-Lévy, 2007 : 166) chez les jeunes LGBTQ+ les rendent plus susceptibles de développer des problèmes reliés à la détresse psychologique comparativement aux jeunes hétérosexuels. J’en profiterais pour offrir une pensée à la mémoire de Leelah Alcorn, cette jeune fille transgenre de l’Ohio qui s’est enlevée la vie le 28 décembre 2014. Sa lettre de suicide soulève que son geste est une réponse à la pression familiale et sociétale à laquelle elle faisait face (Fantz, 2015). Or, quel est le portrait de la diversité sexuelle au Bas-Saint-Laurent ? Au-delà de la stigmatisation quotidienne, ajoutons à cette oppression l’aspect régional : les jeunes LGBTQ+ sont proportionnellement plus nombreux à réaliser leur coming out dans les grands centres comme Montréal ou Québec que dans les régions comme le Bas-Saint-Laurent. Les jeunes LGBTQ+ 20 P’tite Parenthèse n°1 en milieu périphérique soulèvent un malaise plus élevé face à leur orientation, alimenté par un faible anonymat, par l’invisibilité et la dispersion des communautés LGBTQ+ ainsi que par l’inexistence de lieux de rencontre (Chamberland et Paquin, dans Julien et J.-Lévy, 2007). En d’autres mots, il s’agit ici d’un cocktail propice à l’isolement social. Plusieurs jeunes et moins jeunes répondent ici à leur exclusion sociale par l’exode vers les centres urbains (Ibid.). Le défi est de taille : comment faire du Bas-Saint-Laurent un espace sécuritaire, libre de toutes discriminations, harcèlements et oppressions, permettant l’émancipation de toutes et tous ? Réfléchir le développement social et régional, c’est aussi tenter de théoriser le changement social. La mobilisation entourant la lutte à l’austérité et aux hydrocarbures constitue probablement un terreau fertile à la germination de plusieurs idées portant sur l’avenir de notre région. Toutefois, le cœur de celle-ci concerne majoritairement la redistribution de la richesse, invisibilisant toute question sur la reconnaissance identitaire (mis-à-part la défense de notre identité collective territoriale). On aime bien crier « Fuck l’austérité ! » au nom de la messianique justice sociale. Oui, mais encore ? Mais qu’en est-il des femmes ? Des Premières nations ? Des minorités culturelles ? Et, évidemment, des LGBTQ+ ? Doiton privilégier la lutte contre le néolibéralisme et l’austérité budgétaire au nom de la oh sainte justice sociale? Ou enfin se regarder le nombril et se questionner sur notre rôle et notre place dans l’émancipation des différences culturelles, sexuelles et de genre? Les derniers mois ont été teintés de nombreuses manifestations rimouskoises à l’égard des politiques économiques du gouvernement Couillard, mais parallèlement, le sexisme, l’hétérosexisme et le cissexisme1 frappent toujours. Les militantes et militants qui s’activent à éveiller les consciences sur ces systèmes d’oppression se font malheureusement trop souvent répondre que leurs causes ne sont pas urgentes, qu’il faut 21 Hiver 2016 d’abord sauver nos services publics, que de toute façon l’égalité sociale a été institutionnalisée ou que les luttes féministes et LGBTQ+ ne sont plus d’actualité… Wait a minute. Comme si effacer les mesures d’austérité du gouvernement Couillard créerait automatiquement un espace sécuritaire d’émancipation pour toutes les femmes et les minorités de l’orientation et du genre victimes de la violence de notre cher hétéropatriarcat. Laissez-moi en douter. En attendant l’éveil collectif des consciences, le 17 mai prochain se déroulera la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Comme les dernières années, la Ville de Rimouski hissera probablement le drapeau arc-en-ciel en guise de solidarité avec les communautés LGBTQ+. Ce geste rappelle qu’il devient de plus en plus impératif que le développement social et régional de nos collectivités tienne en compte l’aspect de la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre si l’on désire réellement, en tant que communauté, instaurer une justice sociale qui tienne compte de la reconnaissance identitaire de toutes et tous. Or, d’ici là, chers camarades straight, il faudra bien plus qu’un drapeau pour ébranler, un temps soit-il, l’hétérosexisme ambiant. 1 Le cissexisme est le phénomène de considérer comme norme sociale la concordance entre le sexe biologique et le genre correspondant aux attentes sociales, invalidant de ce fait le genre d’identification des personnes trans. 21 22 P’tite Parenthèse n°1 Hiver 2016 Make Haute-Gaspésie great again ! Par Luce Lemieux-Huard et Charles Gagné, étudiants en Développement social Le Conseil du patronat du Québec souhaite la fin de la Gaspésie parce qu’elle n’est pas assez rentable pour le reste de la province. Le rêve : le plus grand parking du Québec, à flanc de montagne! Des personnes se lèvent afin de montrer leur majeur à Yves-Thomas Dorval et sa gang. Une seule solution : Vive la HauteGaspésie LIBRE! On va se le dire : ça va mal à shop! La Haute-Gaspésie perd son IGA. La chaine canadienne de supermarchés Sobeys décide de fermer boutique, pour de bon, après 40 ans. C’est à peu près 50% des supermarchés dans le territoire nord-gaspésien. De l’autre côté de la rue, le Metro-GP s’en lèche déjà les babines avec son futur monopole. Non seulement la population locale perd de nombreux emplois, elle perd également un symbole parce que, 40 ans, c’est pas rien. Mais ce n’est qu’une longue suite d’événements tristes et enrageants pour la Haute-Gaspésie. En effet, la municipalité régionale de comté (MRC) est atrophiée d’une de ses deux travailleuses de milieu. On souhaite « bonne chance » à celle qui reste. Il s’agissait pourtant d’une personne qui se dévouait à la région depuis 11 ans. L’endroit souffre de divers maux démographiques, économiques et sociaux. Son départ ne fera qu’accélérer un processus de dévitalisation du territoire nord-gaspésien. Elle brise l’isolement. Les jeunes sont évidemment peu nombreux, raison de plus pour ne pas retirer aux adolescentes et aux adolescents de la région toute la vitalité qu’elle apporte de par son travail. Parlant de vitalité, Exploramer risque de fermer, pour de bon. Le pôle de la connaissance scientifique en Haute-Gaspésie, la fierté des citoyennes et des citoyens de la place. Mais ce n’est pas grave puisque de toute façon, avec les nombreuses coupes chez Orléans Express, les gens ne pourront même plus se rendre par autobus dans la MRC. La rapine économique dans laquelle nous sommes empêtrés n’a rien à foutre de la HauteGaspésie. Elle ne prône que l’hégémonie économique des gros sur les petits. Montréal vs Gros-Morne, watch out! Et le gouvernement lui? Il s’en lave les mains. Tel Luka Rocco Magnotta, il coupe partout. Surtout là où ça fait mal, dans les régions dévitalisées. Bref, il souhaite lui aussi la fin de la Haute-Gaspésie. Pour une Haute-Gaspésie… libre! Comment faire pour contrer un État corrompu qui couche dans le même lit que le Conseil du patronat du Québec, la mafia, les banques… bref, ceux qui ne partagent pas ben ben la couverte? Comment faire pour cesser le montréalo-centrisme qui écrase sans arrêt les régions périphériques : phénomène qui pille les ressources des régions pour enrichir la métropole gloutonne du Québec? Ces questionnements et les autres problématiques préalablement cités ont toutes la même constante : l’abandon des régions comme la Haute-Gaspésie par les gouvernements du Québec bleu et du Canada rouge. Dans une telle 22 P’tite Parenthèse n°1 23 Hiver 2016 optique, il n’y a qu’une solution. Par la présente, nous réclamons l’indépendance de la Haute-Gaspésie, brune! C’est simple, un pays, de Capucins à SainteMadeleine-de-la-Rivière-Madeleine. Avec les montagnes, la forêt et la mer à perte de vue, il s’agirait du plus meilleur pays du monde. La HauteGaspésie possède les ressources naturelles : du vent pour l’énergie électrique, du bois, un potentiel minier, des rivières, des lacs, une faune ainsi qu’une flore diversifiées et le fleuve SaintLaurent. On y compte également des personnes motivées qui sont prêtes à développer de nombreuses initiatives. Par exemple, il y a la Coop du Cap à Cap-au-Renard avec ses huiles, ses savons, ses graines, etc. Ou encore le Sea Shack, une auberge festive à Sainte-Anne-des-Monts bien connue par les jeunes. Des entrepreneurs et des entrepreneuses développant différentes activités économiques telles que le cannabis (Clin d’œil à Justin). Les ressources naturelles et humaines sont là, il ne manque que les instances politiques pour avancer. Y’en a marre des politicailleries, des parlementeurs et des parlementeuses qui ne servent que l’intérêt des big shot amis des partis politiques et qui saccagent les ressources hautegaspésiennes. Quand on accuse nos régions de ne pas être rentables, nous devons cesser de répliquer par la logique marchande. Pas rentable? Fuck off! La Haute-Gaspésie a plus à offrir. Pour éviter de répliquer un système corrompu où une autre élite zélée déciderait de tout, le système politique de la Haute-Gaspésie libre sera le municipalisme libertaire. Avec ce système autogestionnaire, toutes les citoyennes et tous les citoyens auront une voix, même les personnes muettes. À travers des assemblées municipales démocratiques, les individus décideront de leur devenir, ensemble. En Français (ou pas)! Tabarnack! 23 P’tite Parenthèse n°1 24 Hiver 2016 24 P’tite Parenthèse n°1 25 Hiver 2016 25 P’tite Parenthèse n°1 26 Hiver 2016 SUPER!! Tu connais maintenant l’existence du Forum social mondial! MAIS… Il existe aussi le Comité FSM 2016 du Bas-Saint-Laurent, à Rimouski, qui a comme objectifs de faire la promotion du FSM 2016, ainsi que de susciter et faciliter la mobilisation de la population bas-laurentienne en organisant une délégation régionale, où l’organisation de transport et d’hébergement des plus accessibles possibles, font aussi partie du mandat du Comité. Ce Comité est essentiellement composé à la base de gens s’étant impliqués dans le Comité de suivi du Forum Bas-Laurentien, qui s’est déroulé en 2014 à Saint-Mathieu-de-Rioux et en 2011 à Esprit-Saint. Il existe plusieurs moyens de s’informer et/ou de participer au FSM 2016, ou encore même sur le Comité FSM 2016 du Bas-Saint-Laurent, via les différents liens cidessous : • • • Le site web du Forum social bas-laurentiens : forumsocialbaslaurentien.org La page Facebook du « Comité FSM 2016 du Bas-Saint-Laurent » Le site web du Forum social mondial 2016 : fsm2016.org Vous pouvez aussi écrire à la boîte courriel du Forum social bas-laurentien ([email protected]) pour avoir de plus amples informations sur les modalités d’inscription pour la participation aux ateliers qui se dérouleront pendant le FSM à Montréal, ou même pour présenter un atelier, et si vous souhaitez faire partie de la liste d’envoi du Comité FSM 2016 du Bas-Saint-Laurent, afin de vous informer sur l’avancement de ces démarches (promotion, transport, hébergement, etc.), des dernières infos mises à jour sur le FSM 2016 ou pour connaitre les prochaines rencontres du Comité. UN AUTRE MONDE EST NÉCESSAIRE. ENSEMBLE, IL DEVIENT POSSIBLE! (FSM 2016) 26 P’tite Parenthèse n°1 27 Hiver 2016 Références bibliographiques Bertacchini, Yann. 2003. « Territoire physique/Territoire virtuel: quelle cohabitation ». International Journal of Information Sciences for Decision Making n. 9, 13 p. Benko, George. 2007. « Territoire et sciences sociales ». Secteur et territoire, p. 105-112. Cassou, Jean, 1967. « Du voyage au tourisme », dans Communications, vol.10, no.10, p.25-34. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1967_num_10_1_1141 (consulté le 14 mars 2015) Coutu, Benoit. 2005. Notes de cours. Comité féministe de l’UQAR (Facebook) https://www.facebook.com/Comité-féministe-de-lUQAR956348197813438/?fref=ts&__mref=message_bubble De Gaulejac, Vincent. 2002. « Identité » dans Jacqueline Barus-Michel, Eugène Enriquez et André Lévy (dir.), Vocabulaire de psychosociologie, références et positions, Paris, Érès, p.174-180 Dubar, Claude. 2000. La socialisation, Paris, Armand. 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