MG syndicaliste, j`ai été refusé à SOS Médecins

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MG syndicaliste, j`ai été refusé à SOS Médecins
12 décembre 2013
Egora.fr
MG syndicaliste, j'ai été refusé à SOS Médecins
Par Fanny Napolier
Le Dr. Alexandre Husson a été président du Syndicat national des jeunes médecins
généralistes (SNJMG). A la fin de ses études, il a cherché à intégrer SOS Médecins. Sans
succès. Pour lui, c’est clairement son appartenance syndicale qui est en cause. Ce que les
présidents des sections concernées démentent.
Pourquoi n’avez-vous pas pu entrer à SOS Médecins ?
Après mon internat, j’ai fait de nombreux remplacements. Mais j’étais jeune père, et c’était
une période de stress pour moi. J’ai commencé à travailler pour SOS Médecins quelques
mois en probatoire. Sans faire partie de la structure. Le jour où j’ai voulu prendre des parts
dans la société, ça n’a pas été possible. Plusieurs médecins ont fait campagne contre mon
intégration à SOS Médecins. Ils me présentaient comme membre de MG France, parce que
mon syndicat, le SNJMG, est lié à MG France. Mais pas moi ! Ils disaient que j’étais pour le
tiers payant généralisé, contre les dépassements d’honoraires et que j’étais donc dangereux
pour la structure. Alors que j’y travaillais sans problème depuis le début.
Le jour du vote, j’ai eu droit à un vrai procès politique. Mes activités syndicales posaient
problème. Le gérant a montré le communiqué de presse que je rédigeais en tant que
président de syndicat, alors que ça n’a rien à voir avec SOS Médecins. Il a joué sur le combat
historique entre MG France et SOS Médecins. C’est parti dans tous les sens. Il y a eu un
échange assez vif, beaucoup de tensions. En général, quand on présente un rachat en AG,
devant 250 médecins, ça ne donne pas un lieu à débat. Là, il y avait une volonté de la part de
la gérance de provoquer un vote négatif.
Je me suis senti sali par ce vote et ça m’a beaucoup blessé. Je suis resté quand même trois
mois de plus en probatoire. J’aurai pu décider de me représenter à un nouveau vote, je ne
l’ai pas fait. J’ai décidé de quitter Paris.
J’ai été accueilli à la section SOS Médecins des Yvelines, où j’ai recommencé à travailler en
probatoire. Mais en septembre, il y a eu un vote négatif lors du vote pour mon rachat de
parts. Indirectement, je suis sûr que c’est le vote de Paris qui a influencé le vote des Yvelines.
Avez-vous pu en discuter clairement avec les présidents de section ?
J’ai pu parler avec le président de Paris, pour qui j’avais de l’estime. Je pense qu’on lui a un
peu forcé la main. Le fait d’avoir une responsabilité syndicale, d’être exposé
médiatiquement et d’avoir une ligne politique qui n’est pas la même que celle menée par le
groupe d’influence de SOS Médecins leur posait problème. Le président de Paris m’a
fortement suggéré de quitter mes fonctions de président de syndicat. Quand je l’ai fait, tout
en restant secrétaire général, on me l’a reproché. Pour eux, je n’avais pas été correct.
Quelques personnes ont mené cette cabale contre moi. Mais ce n’est qu’une minorité
influente, qui exploite les peurs des associés des structures. J’ai été diabolisé.
Comment avez-vous réagi ?
Je me suis interrogé sur mon choix de SOS Médecins. Je me suis probablement trompé. J’ai
probablement fait ce choix par facilité, mais tout ça reste personnel. Ca ne justifie pas un tel
acharnement. Je suis extrêmement éprouvé par cette histoire. D’autant qu’on n’a rien à me
reprocher sur le plan médical. Je ne veux pas que cet accident de parcours entache ma
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réputation en tant que médecin. En tant que syndicaliste, ça m’est égal. Dans le monde du
syndicalisme, il y a des coups bas. Mais là, m’attaquer en tant que médecin à cause de mon
activité syndicale, ce n’est ni déontologique, ni humain. C’est d’une violence intense et
incompréhensible. En janvier, mon contrat se termine dans les Yvelines. Je vais quitter SOS
Médecins. Je ne vais pas insister. Après ce qui s’est passé, je n’ai plus envie de continuer à y
travailler.
N’est-ce pas contradictoire de militer pour la médecine générale et de vouloir intégrer SOS
Médecins ?
L’opposition des médecins généralistes à SOS est complètement stupide. SOS Médecins est
une très belle structure avec un modèle économique très intéressant, qui permet de gérer
son emploi du temps et de préserver une vie de famille. Et puis la majorité des gens de SOS
Médecins sont des fantassins, ils vont chez les gens. On a besoin d’eux. SOS Médecins est
plus qu’utile à la société.
Le fait que les gens aient accès à ces médecins soulage aussi les médecins généralistes en
cabinet qui peuvent se consacrer davantage à leur patientèle. Je connais des médecins
traitants qui sont tout à fait contents d’avoir SOS Médecins dans leur commune.
Faire de la médecine générale, ce n’est pas uniquement être médecin traitant en cabinet.
Ceux qui disent ça se trompent. L’activité de SOS médecin est une activité de médecine
générale et elle rend service à la population. Et aux médecins traitants.
Contacté par la rédaction d'Egora, le président de SOS Médecins Yvelines, Marc Girardin, a
fermement démenti ces accusations.
"En septembre dernier, il y a eu deux votes en Assemblée générale. Le premier,
concernant le passage de M. Husson, au statut de permanent, s'est avéré négatif car il
n'était pas chez nous depuis longtemps. Il n'avait pas beaucoup travaillé pendant l'été. Il
n'y a donc pas eu suffisemment d'associés favorables à son passage en permanent.
Le second vote concernait un prolongement pour quatre mois de son statut probatoire. Ce
qui a été accepté par l'Assemblée. Il a donc été prolongé chez nous jusqu'au mois de
janvier prochain. Un nouveau vote pour étudier son passage en permanent est prévu en
janvier.
Toutes ces décisions n'ont absolument rien à voir avec son activité syndicale", a tenu à
indiquer M. Girardin.
Pour sa part, le président de SOS Médecins Paris n'a pas souhaité réagir.
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