La locomotive Pacific 231E41 et le Magasin Général
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La locomotive Pacific 231E41 et le Magasin Général
Cheminots de saint-Pierre > Au XIXe siècle : la ligne Paris-Orléans (P.O) est prolongée jusqu’à Saint-Pierre-des-Corps et Tours. Les cheminots vont façonner durablement l’identité de la commune. Cette population ouvrière défend les droits sociaux et mène des luttes contre les injustices ou pour l’amélioration des conditions de vie, et pour le progrès social. > 1920 : suite à une grève des cheminots des ateliers d’entretien, la direction du P.O licencie tout le personnel. > 1938 : les ateliers de réparation de SaintPierre deviennent propriété de la SNCF mais le personnel de l’atelier n’obtient pas le statut de cheminot. > Avril 1944 : des cheminots laisseront leur vie lors des bombardements par les alliés. Un monument aux morts sera édifié dans la cour. > 17 octobre 1957 : trois délégués CGT et cinq ouvriers sont licenciés suite à une manifestation pour la paix en Algérie. > 1968 : les salariés participent activement aux évènements de mai-juin en faisant grève et en occupant des locaux pendant cinq semaines. > 1982 : luttes pour maintenir l’emploi de 860 ouvriers suite à une baisse d’activité. > Janvier 1983 : les 636 cheminots de l’atelier sont intégrés à la SNCF (photo ci-dessus). Un Pôle de ComPétenCes Ferroviaires et énergétiqUes La ville de Saint-Pierre-des-Corps a acheté en 2012 à la SNCF, neuf des quinze hectares qui s’étendent autour de l’ancien Magasin Général. L’équipe municipale souhaite redonner vie à ce lieu porteur de la mémoire cheminote et industrielle de la ville. Elle a choisi de faire le pari de la réindustrialisation et de l’emploi autour de deux secteurs d’activité dont la présence est traditionnelle à Saint-Pierre : l’industrie ferroviaire et l’énergie. Très bien situé au cœur de l’agglomération, desservi par les voies ferrées et proche d’une autoroute et de la gare TGV, le site présente un intérêt architectural et d’indéniables atouts pour accueillir des entreprises et des équipes de recherche. Deux entreprises ont été implantées en 2012 : SOCOFER, constructeur d’engins pour la maintenance des voies et du matériel ferroviaire avec 90 salariés, et DALKIA qui a construit une centrale biomasse de cogénération qui chauffe 13 400 logements à Tours. La réhabilitation de l’ancien Magasin Général constituera la prochaine étape. La locomotive Pacific 231E41 et le Magasin Général le magasin général & « le hangar aUx avions » la loCo se reFait Une beaUté Vous êtes sur le site économique du Magasin Général et aussi sur un musée-chantier où est restaurée la locomotive à vapeur 231E41 par une armée de passionnés, les membres de l’Amicale des Anciens et Amis de la Traction Vapeur section Saint-Pierre-des-Corps (AAATV-SPDC). Cette restauration est financée par la Fondation La Loco, comprenant les entreprises Bombardier, Citelum, Comax, Dalkia, Eurovia, Soccram et Sogea Centre. la PaCiFiC 231e41 > 1910 : construction des premières locomotives à vapeur de type Pacific. > 1932 : l’ingénieur André Chapelon fait transformer toute une série de locomotives Pacific dans les ateliers de Tours. Il réussit ainsi à augmenter leur puissance de manière spectaculaire leur permettant d’atteindre 120 km/h. > 1936-1938 : fabrication de la Pacific 231E41 dans l’usine Fives à Lille. > 14 janvier 1938 : mise en service à Calais. > 1er janvier 1938 : les compagnies privées de chemin de fer sont nationalisées au sein de la SNCF (Société nationale des chemins de fer français). > 1957 : les locomotives à diesel et l’électrification amorcent le déclin des Pacific 231E. > 9 septembre 1963 : la loco est radiée à Calais. > 1974 : elle est donnée par la SNCF à la ville. > Avril 2003 : elle est classée Monument historique. LA LOCO, C’EST AUSSI... > 2 millions de kilomètres parcourus, soit 50 fois le tour de la Terre. > Une allure moyenne de 140 km/h. > Un service principalement assuré sur la ligne Paris-Dunkerque pour tracter notamment « Flèche d’or », le train de prestige qui effectue le trajet Paris-Londres. > LE MAGASIN GÉNÉRAL est construit à l’initiative de la Compagnie de chemin de fer du Paris-Orléans (P.O) et ouvre en 1926. C’est un bâtiment de stockage de pièces servant au fonctionnement des trains mais aussi au maintien et à l’entretien des établissements et du matériel de la compagnie du P.O. Tout en béton armé, il mesure 200m de long, 50 de large, sur 3 niveaux pour atteindre une surface couverte de 28 500m² sans compter les constructions annexes. Il pouvait contenir 30 000 casiers et stocker 50 000 pièces différentes (éclisses, boulons, coins acier, articles de ménage et de pharmacie, pièces de chariot, matériel de signalisation mécanique, etc.) Il recevait jusqu’à 40 wagons et les matériels étaient acheminés par des ponts transbordeurs aériens et terrestres (que l’on voit encore sur le site). > En avril 1944, le Magasin Général n’est pas épargné par les 2000 bombes des alliés qui tombent sur la ville. Il sera reconstruit et couvert de « sheds » c’est-à-dire de voûtes conoïdes laissant passer la lumière, inventées par l’ingénieur Freyssinet. > Le nombre de cheminots travaillant dans l’établissement a pu atteindre 800. > Le site a fermé en 2005. « LE HANGAR AUX AVIONS » a été construit entre 1955 et 1957. Sa charpente en bois était « auto-portée », soit d’un seul tenant sur 33m. Aujourd’hui, ce lieu abrite la locomotive à vapeur 231E41 le temps de sa restauration.