Une grande opéra bouffe

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Une grande opéra bouffe
« Une Grande Opéra Bouffe »
De nouveaux rapports publics / scène
Une fête
Nous avons pensé à une fête, une fête étrange, multiple. Chaleureuse et excessive à
la fois. Nous voulons dresser un miroir de notre époque et ses divertissements.
Chants anciens et actuels, performances, sonorités étranges et improvisations
inattendues, se déploieront autour d'un banquet musical que nous imaginons convivial
et spirituel.
Le répertoire vocal de la Renaissance revisité et remanié, les musiques
traditionnelles méditerranéennes, et évidemment la création vocale contemporaine
seront les ingrédients de ce festin à consommer sans modération.
Et au milieu de notre ivresse festive : La Grande bouffe de Marco Ferreri, La soupe
de canard de Marx Brothers, Le sens de la vie de Monty Python, ces souvenirs
cinématographiques qui évoquent l'excès et la folie...
L'origine du projet
Le Cabaret Contemporain partage également cette préoccupation importante :
renouveler la forme « concert », rompre avec le rituel musical classique et chercher
des nouveaux modes de représentation qui permettent de libérer la relation avec le
public et rendre l'expression musicale d'aujourd'hui plus accessible.
Nous voulons aller encore plus loin dans cette idée : imaginer une forme musicale à
partir d'une situation particulière, intégrer des éléments comme l'architecture,
l'esprit d'un lieu, la particularité d'une situation et générer ainsi des nouvelles idées
musicales.
La proximité avec le public
Autour d'un quintette vocal et d'un quatuor instrumental composés de musiciens à la
fois interprètes et improvisateurs nous imaginerons différentes petites formes. La
proximité avec le public sera au cœur de notre démarche. Du chant lyrique aux
mélodies susurrées aux oreilles des spectateurs, les chanteurs donneront à
entendre des nuances vocales contrastées.
Des percussions classiques aux objets de table détournés, les percussionnistes
inventeront une multitude de couleurs sonores. Le public sera entouré des sons qui
seront le prolongement de ses propres actions.
Alexandros Markeas et Laurent Jacquier
Distribution :
Un quatuor instrumental composé de :
Rémi Durupt, percussions
Stan Delannoy, percussions
Mathilde Salvi, saxophones
Carmen Lefrançois, saxophones
Giani Caserotto, guitares
Membres de l‛ensemble du Cabaret Contemporain
Un quintette vocal composé de :
Armelle Humbert, soprano
Sandrine Montcoudiol, alto
Laurent David, ténor
Jean-Christophe Jacques, baryton
Xavier Margueritat, basse
Membres de l‛ensemble vocal Sequenza 9.3
Comédien : Christophe Grundmann
Mise en scène : Sandrine Montcoudiol
Note de mise en scène
Quelques poulardes dodues dorées au jus, sur coussins de pommes dauphines, des rôties cuits à souhaits, une
kyrielle de hors d’œuvres variés, des poissons grillés, flambés, marinés, une rivière de crème anglaise, accompagnée
de génoise parfumée à la fleur d’oranger sur un lit de fruits confits, du chablis au pouilly fussé, d’une vendange
tardive à l’autre, en passant par quelques hautes côtes de nuits, sans oublier nos saints de calendrier de vignerons
en culotte de velours, Saint-Emilion, Saint-Estéphe, Saint-Joseph. « Autant de présages ! » me direz-vous, d’une
réception festive et non d’un spectacle musical.
Pourtant ces préparatifs culinaires sont en soi une mise en scène d’une précision digne d’un chef d’orchestre à
Bayreuth.
Il est évident que ces mets, dressés sur une grande table en acajou massif de la Villa Borghèse n’attendent plus
que la présence, pour donner à la fête son vrai sens royal et populaire, princier et gaulois, contemporain et décalé,
une belle poignée de musiciens, un quatuor à cordes, épousant en première noce un bouquet de chanteur, un
quintette vocal, arrosé pour la circonstance d’un maître de cérémonie ambulant, goûteur, noceur, fil conducteur de
ce Cabaret Musicalo-gastronomique.
Alors ! Notre Grande Opéra Bouffe peut débuter.
Installons-nous, non pas sur une scène d’un théâtre, encore moins d’un opéra, rendons hommage pour la
circonstance à Monsieur Peter Brook, faisons de son espace vide un restaurant, une centaine de couverts, petites et
grandes tables rondes, lumières crânement tamisées, bougies et photophores pour rehausser la pâleur de quelques
auditeurs gastronomes affamés, une forêt de verres à la blancheur-cristal, sagement pleins d’un vin réjouissant le
palais et ouvrant l’appétit. Au même moment, alors que les conversations s’ouvrent sur l’attente du printemps,
quatre convives se détachent d’une table, quittent leur verres, chaussent leur instruments, entament une pièce, non
de bœuf, patience, mais de musique composée, arrangée, salée, poivrée, aromatisée pour l’évènement par Messieurs
Alexandre Markeas, Laurent Durupt et, comme sortis d’un tableau de la renaissance, cinq chanteurs encore attablés,
fondus dans l’ambiance apéritive se lovent pleins d’une tessiture gouleyante dans la subtilité des harmonies
musicales sous la main féeriquement orchestrale et virevoltante de mademoiselle Catherine Simonpiétri.
Et de cette envolée gustative, naît notre Cabaret Contemporain !
Notre maître de cérémonie finit une gorgée de nectar et annonce la suite des réjouissances avec l’aide de
Messieurs Alphonse Allais, Guillaume Apollinaire, et certainement tant d’autres dont la verve poétique ne se
nourrissait pas exclusivement de muses, mais aussi de mets terrestres.
Notre banquet reste au chaud. Jaloux de n’être point conviés à la fête nous recevrons en grandes pompes Monsieur
Rabelais dont ces fameuses tables n’ont rien à envier à La Grande Bouffe de Monsieur Marco Ferreri, dont nous
évoquerons le propos sans nous gaver car la soirée ne fait que commencer. Vous soupez à côté d’une charmante
personne qui chante à votre oreille attentive un air enivrant aux mélopées suaves, aiguisant vos papilles, caressant
vos tympans sans les froisser pendant qu’un musicien tintinnabulera sur votre verre un rythme d’une telle frénésie
que vos mocassins de circonstance danseront sans vous.
Soudain dans le silence magistral des couteaux et fourchettes, Quatuor et Quintette entonnent une œuvre pointue,
sonnante aux accents contemporains, urbains, citadins, dans l’attente du plat de résistance, dans la mêlée des
clameurs et autres interjections de contentements et d’approbations, ajoutés d’un frisson d’inquiétude à l’idée de ne
pouvoir garder une place pour le dessert.
Mais soyez rassurés, nous allons vous concocter une musique et un spectacle roboratif mais digeste, la ventilation
des pièces musicales, la fraîcheur des textes, l’ordonnancement du menu, feront que vous nous quitterez, sans rester
sur votre faim, mais en vous souvenant de notre fin.
Je reste persuadé, aujourd’hui, que le spectacle musical contemporain se doit de sortir des auditoriums magistraux
pour déambuler fièrement avec ses œuvres et leurs compositeurs dans des espaces inattendus, car la création
musicale de cette ampleur communique un regard neuf, incisif, tonique, intellectuel, à dimension humaine. Et nul ne
peut rester insensible à ces accents, s’ils sont confondus avec subtilité dans notre environnement.
Entendons-nous bien ! Il ne s’agit pas de vulgariser la musique contemporaine et d’en faire l’ouverture automatique
de portes de supérettes du 16ème arrondissement de Paris et encore moins une ballade aigrelette de mise en attente
téléphonique du service après-vente d’une entreprise d’électroménager.
Non ! Il s’agit d’appréhender l’œuvre sous un autre angle. Avec nos contradictions. Nous allons au cinéma en
mangeant des seaux de pop-corn arrosés d’artériosclérose, nous allons au café prendre une dose de décibels
radiophoniques en nous dévissant la tête sur un écran plat muet, nous allons faire nos achats dans des centres
commerciaux ceints de haut parleurs beuglant du tube de l’été et autres performances de lolitas pré-pubères, nous
allons au spectacle et au concert en téléphonant, nous téléphonons en dînant, et nous nous réveillons avec un
téléphone.
Un tel univers sonore mérite que l’on s’y penche sérieusement avant de vouloir créer un spectacle musical, car sans
respect de nos codes urbains, l’entreprise peut s’effondrer comme un soufflet.
C’est pourquoi notre Cabaret Contemporain désire s’installer dans un lieu a priori improbable, un restaurant, mais ô
combien en occurrence avec le thème que nous proposons aux spectateurs : le dîner spectacle.
La mise en scène s’appuiera essentiellement sur l’interactivité des convives que nous appelons aussi clients puisque
nous sommes dans un restaurant.
La gageure consiste à divertir et captiver l’auditoire par la musique et le propos. De ce fait, il m’est apparu
important de ne pas mettre les artistes en vitrine mais de les fondre avec le public attablé, de les faire souper
avec eux, d’échanger des conversations.
Et soudain comme lors d’un repas de famille une chanson résonne, un air de musique éclate. Autant de
réminiscences de la noce auxquelles on ne peut rester insensible.
Le verbe et la musique sont certainement nés autour de repas,
Il est plus que temps de passer à table et de manger pendant que c’est show !!
L’ensemble « Le Cabaret Contemporain »
Le Cabaret Contemporain est composé d’un ensemble de musiciens professionnels, soutenu par la Mairie de Paris, le
Fonds d’Action Sacem et les Actions Culturelles d’Arte, regroupant des jeunes musiciens talentueux, des jeunes
compositeurs et des DJ’s, issus pour la plupart de la Classe d’Improvisation Générale d’Alexandros Markeas du
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Les musiciens de l’ensemble sont des
instrumentistes originaux, ayant des formations hybrides ; développant une soif de cultiver des situations originales,
tant scéniques que musicales, ils partagent une obsession : transmettre à un public jeune, mélomane ou néophyte,
leur passion du répertoire en proposant une nouvelle forme d’écoute du concert. Ainsi, l’ensemble propose des
interprétations de programmes originaux et adaptés au cadre du « café musical » ou encore du « cabaret » - le
répertoire de l’ensemble comprend des pièces se situant souvent à la frontière entre les genres musicaux, innovantes
dans leurs formes, rarement proposées au public.
Faire vivre autrement le temps du concert classique traditionnel, créer un véritable temps d’après-concert, proposer
un nouveau rapport scène/salle restent les priorités du Cabaret Contemporain.
L’ensemble est également composé de DJ’s proposant à un public jeune de mixer des pièces du répertoire dans un
temps d’après-concert lors de sets totalement inédits en France.
Les activités de l’ensemble embrassent tout le processus de création, partant de l’écriture au concert lui-même, en
passant par des actions culturelles. Dans le cadre d’un programme de commandes à des jeunes compositeurs, en
partenariat avec le Fonds d’Action Sacem, des relations fidèles avec des compositeurs nous permettent de tisser des
liens étroits entre les commandes et les concerts de création.
Alexandros Markeas, compositeur
Né en 1965 à Athènes, Alexandros Markeas étudie le piano et l’écriture
musicale au Conservatoire National de Grèce. Il continue ses études au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et obtient les
premiers prix de piano et de musique de chambre.
Il donne de nombreux concerts en soliste et en formations de chambre.
Parallèlement, il se consacre à la composition.
Il suit les classes d’écriture, d’analyse et de composition du C.N.S.M.D.P.
avec Guy Reibel, Michael Levinas et Marc-André Dalbavie et obtient les
premiers prix de contrepoint, fugue et composition, discipline dont il suit
le cycle de perfectionnement. Il est aussi sélectionné pour suivre le
cursus annuel de composition et d’informatique musicale de l’I.R.C.A.M
ainsi que l’Académie de composition du festival d’Aix-en-Provence.
Depuis dix ans, ses œuvres sont joués en France et à l’étranger par
différentes formations comme l’Ensemble InterContemporain, Court-Circuit,
l’Itinéraire, TM+, Ars Nova, les Jeunes Solistes, le quatuor Habanera, l’Orchestre Philharmonique de Radio France,
Alter ego, l’Ensemble Modern, l’Ensemble 2e2m, le quatuor Arditti, les Percussions de Strasbourg, …
Il reçoit des commandes d’État, de Radio France, de la Fondation Royaumont, du musée du Louvre, du festival
Manca, du festival Couperin ainsi que des aides à la création pour ses projets multimédia (DRAC Ile-de-France,
Mairie de Paris, festival Romaeuropa).
Il compose également beaucoup d’œuvres pédagogiques, destinées aux enfants et aux formations d’amateurs.
En 1999 Alexandros Markeas est nommé pensionnaire de l’Académie de France à Rome à la Villa Médicis et en
2001, il reçoit le prix Hervé Dujardin de la SACEM. En 2006 il reçoit le prix du syndicat des critiques pour la
musique du spectacle Le cas de Sophie K.
Depuis 2003, il enseigne l’improvisation au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Ses œuvres sont éditées aux éditions Billaudot.
Laurent Durupt, directeur artistique de l’ensemble « Cabaret contemporain »
Laurent Durupt débute ses études musicales dans les Vosges puis
au Conservatoire de Nancy avant d'entrer dans la classe de piano
de Hugues Leclère au Conservatoire National de Région de Paris
où il obtient un premier prix de piano en 1998. Il est alors
admis dans la classe de Bruno Rigutto et de Nicholas Angelich au
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris
et y obtient cinq prix: analyse, écriture (polyphonies de la
Renaissance), musique de chambre, improvisation et piano. Pour
ce dernier prix, il est alors distingué par le prix Pierre Bourgeois de la Fondation de France.
Laurent Durupt poursuit alors sa formation de pianiste à la Haute Ecole de Musique de Genève, dans la classe de
Pascal Devoyon. C’est à cette occasion qu’il reçoit en 2004 les précieux conseils de György Sandor qui lui permettra
d’approfondir considérablement l’interprétation des œuvres de Béla Bartok dont il fut le disciple. Lauréat de
concours internationaux (1er prix FLAME à Paris en 2001, 3ème prix Scriabine à Grossetto en 2002, 1er prix Luciano
Gante à Pordenone en 2003), Laurent Durupt est invité dans de nombreux festivals comme les Salzburger
Schlosskonzerte (Salzbourg, Autriche), Nei suoni dei luoghi (St Lavrec,Croatie), Carré d’As (Chartres) ou les
Nancyphonies (Nancy) et se produit comme soliste ou en musique de chambre, en France comme à l’étranger
(Université Autonoma de Madrid, Opéra d'Amsterdam...).
Dans son parcours d'interprète, Laurent Durupt se passionne pour la création musicale, participe aux spectacles du
Ballet National de Lorraine et collabore avec de nombreux compositeurs. Il étudie lui-même la composition avec
notamment Allain Gaussin et Philippe Leroux avant d'être admis en 2006 dans la classe de composition de Frédéric
Durieux, et en classe de nouvelles technologies de Luis Naon, Tom Mays et Yann Geslin (cursus de Master). Il reçoit
également les conseils de Brian Ferneyhough et Francesco Filidei lors de la résidence « Voix Nouvelles » en 2010.
Ses pièces sont jouées dans des programmations importantes comme la saison de l'ensemble Argento (New York), le
Cabaret Contemporain (Paris) ou le festival Musica (Strasbourg).
Boursier de la Fondation Meyer, Laurent Durupt est titulaire du CA de piano, enseigne au Conservatoire Darius
Milhaud du 14ème arrondissement de Paris, est co-directeur artistique de l’ensemble Cabaret Contemporain et est
étudiant à l’Ircam depuis septembre 2011.
Catherine Simonpietri, directrice artistique de Sequenza 9.3
Catherine Simonpietri obtient à l’age de vingt ans son Certificat
d’Aptitude de Formation Musicale. Passionnée par la direction de
chœur, elle suit l’enseignement de Pierre Cao au Conservatoire Royal du
Grand Duché de Luxembourg où elle obtient le Premier Prix de
direction chorale, puis à l’Ecole Internationale de Chant choral de
Namur en Belgique d’où elle sort avec un Premier Prix à l’unanimité.
En France, elle obtient le Certificat d’Aptitude de direction de chœur
tout en continuant à se perfectionner auprès de Frieder Bernius, chef
du Kammerchor et du Barockorchester de Stuttgart. Elle participe
également à de nombreuses master classes de direction avec John
Poole, Erik Ericsson, Hans Michael Beuerle et Michel Corboz. Depuis 2008, Catherine Simonpietri est directrice de
collection pour les éditions Billaudot.
En 1995, elle participe à la création de la Mission Chant Choral de la Seine-Saint-Denis, structure destinée à
développer le chant choral dans ce département en articulant formation, création et diffusion, avant d’en assumer la
direction pédagogique et artistique. Passionnée par la création artistique contemporaine, elle crée en 1998
l’ensemble vocal professionnel Sequenza 9.3 avec lequel elle développe une politique musicale exigeante et ouverte
sur les différentes esthétiques du 20ème siècle.
Chargée de cours au conservatoire national supérieur de musique de Paris, elle y dirige depuis 2001 de nombreuses
productions (Bach, Haendel, Stravinsky, …). Elle est également professeur de direction de chœur au conservatoire à
rayonnement régional d’Aubervilliers/La Courneuve. En 2008, Pierre Cao confie la direction du répertoire du 20ème et
21ème siècle du chœur Arsys Bourgogne à Catherine Simonpietri. Le National Chamber Choir en Irlande l’accueille
également à de nombreuses reprises. Depuis 2010, Catherine Simonpietri est professeur de direction de chœur au
sein du Pôle Sup’93 (Pôle d’Enseignement Supérieur de la Musique).