Anorexie mentale et autres troubles alimentaires - Eki-Lib
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Anorexie mentale et autres troubles alimentaires - Eki-Lib
Anorexie mentale et autres troubles alimentaires Je tiens à signaler que les photos utilisées ne me représentent pas. Si je décide de mettre une photo de moi, je le préciserai. Beaucoup de blogs ont déjà été créés sur ces sujets, mais je tiens à mon tour faire partager des témoignages divers et variés de personnes étant, ou ayant été réellement atteintes de cette maladie. Personnellement, j'ai souffert souffert d'anorexie mentale restrictive durant plusieurs années, puis ai enfin trouvé la guérison... ou presque. Le "démon" de l'anorexie sommeille toujours en moi, et parfois se réveille encore et me repousse à l'autodestruction. Mais je sais qu'aujourd'hui je suis la plus forte, et je lutte régulièrement dès que sa "petite voix" se fait entendre. Je sais que l'on ne peut pas mener une vie longue et belle avec l'anorexie mentale. Mais ce n'est pas facile tous les jours. Ce blog est destiné à vous faire réagir sur ces maladies terribles, à donner vos témoignages qui seront publiés pour la plupart (évitez les fautes d'orthographe svp). En tant qu'ancienne anorexique, je préviens à l'avance que je réfute le mouvement propro-ana (pro(pro-anorexie) qui restera un mouvement mouvement ridicule et surtout dangereux. ON NE PEUT PAS VIVRE A LONG TERME AVEC UNE ANOREXIE MENTALE. Je peux en témoigner puisque comme certaines autres anorexiques, j'ai failli y laisser ma vie. Amitiés, Légéia. # Posté le samedi 17 mars 2007 16:14 Modifié le dimanche 18 mars 2007 00:46 A vous... Faites moi part de vos expériences avec l'anorexie, ou la boulimie, vos souvenirs, votre quotidien, CEUX QUI N'EN N'ONT PAS SOUFFERT PEUVENT AUSSI S'EXPRIMER SUR CETTE MALADIE. # Posté le samedi 17 mars 2007 16:41 Modifié le dimanche 18 mars 2007 02:38 L'histoire de mon anorexie (années primaire-collège) g]En attendant attendant VOS témoignages et vos pensées du moment, vos souvenirs peutpeut-être, je vais ici raconter mon parcours. Pour conserver mon anonymat absolu, je changerai les noms. [ J'étais une petite fille très joviale et sociable, je faisais partie des cassecasse-cous de l'école et je ne jouais qu'avec les garçons. A l'école je travaillais bien et étais très sportive. Je m'entendais bien avec mes parents et le reste de ma famille. De plus, (et c'était très important!) j'entretenais avec Maëlle une relation très fusionnelle fusionnelle (elle avait presque mon âge). Elle et moi n'étions pas dans la même école, ni dans la même ville, mais je l'aimais énormément, je parlais d'elle presque tout le temps, nous étions "inséparables" malgré la distance. Nous nous écrivions beaucoup dès que nous nous le pûmes, et tentions de nous voir le plus souvent possible. Nous nous imaginions des histoires où nous sauvions le Monde, et où nous fuyions des monstres tueurs d'enfants... Bref, Bref, le Paradis. Je me sentais presque des ailes dans le dos... Arrivait le temps du collège. LàLà-bas, plus question de jouer au loup, de courir, de s'amuser; bref, plus question d'être un enfant. Au début, j'ai transgressé ces règles absurdes et continuais de jouer comme au primaire avec quelques autres "résistants". Mais Mais on ne peut pas survivre longtemps horshors-lala-loi, loi, dans un collège... Les insultes, bourrades violentes et humiliations ont commencé à tomber comme dans la grêle dans une tempête, et le peu de "résistants" s'avouèrent vite vaincus. Comme j'aurais voulu que Maëlle soit soit avec moi! mais ais on s'en Bernadette, une fille de ma classe, continuait pourtant avec moi la "résistance". Nous étions mises à l'écart au quotidien, m moquait. On se coursait dans la cour, on s'habillait n'importe comment, on se ramenait avec des couettes ou des tresses de petites filles. La combinaison "gagnante" à 100%... Même les surveillantes nous humiliaient devant les autres. "C'est pas vrai mais quelles gamines elles se croient encore à la maternelle c'est pas possible"... Mais au fil des mois, je sentais monter en moi une sorte de malaise, je voyais certaines filles qui trainaient derrière elles des hordes d'amies, elles arrivaient avec de beaux habits, de belles coiffures... et Bernadette commençait à les suivre, à vouloir faire comme elles, parler parler comme elles... Moi aussi je voulais être respectée, j'en avais assez des moqueries, et des humiliations. J'en parlais à mes parents qui s'insurgèrent: "continue de vivre ta vie à toi! Regarde ces filles, elles ne parlent sûrement que de fringues de mecs mecs et de maquillage, ne te laisse pas embarquer avec elles; de toute façon c'est hors de question de t'acheter de nouveaux habits, habits, les tiens te vont encore et ne sont pas trop abimés... Sois fière de ce que tu es!" Bernadette finit par intégrer un des groupes groupes et me laissait seule. Et être seul dans une cour de collège, c'est comme être un bout de viande bien saignante au milieu de fauves affamés. Les autres se déchaînèrent. J'ai eu droit à des insultes, humiliations, crachas (de vrais gros crachats en plein visage), et des coups (de pieds, de poings...). La raison principale? Mes vêtements et ma solitude. Mes notes commencèrent à baisser, et mes parents, à exploser. Le collège fut un tournant très douloureux pour moi. Je ne parlais plus à personne, je m'asseyais m'asseyais dans un coin et attendais que les pauses se terminent, si possible, au plus vite. Je n'étais pas seule dans mon cas, il y avait d'autres boucsboucs-émissaires, et en les suivant du regard et en les observant, j'ai appris quelques techniques pour éviter les coups: s'enfermer dans les toilettes par exemple, en espérant que les pionnes ne le remarquent pas. Je me suis accrochée à Maëlle comme à une bouée de sauvetage. Je n'avais plus qu'elle... Mais un jour, elle me dit qu'elle avait pleins d'autres meilleures meilleures amies que moi, qu'elle avait fait connaissance de pleins de filles géniales dans sa nouvelle école, que elle, elle avait maintenant des tonnes d'amies... elle savait très bien que je souffrais de solitude, solitude, par quelques lettres que je lui avais envoyé. Elle Elle commençait à me demander mes résultats à l'école pour les comparer aux siens, et disait à qui voulait l'entendre que j'étais jalouse. J'ai pris cela comme une gigantesque raclée dans la figure... Comment pouvaitpouvait-elle oser dire cela...? J'ai continué mon chemin avec une nouvelle souffrance à porter. De toutes, elle restera la plus cruelle. # Posté le samedi 17 mars 2007 19:57 Modifié le dimanche 18 mars 2007 00:48 L'histoire de mon anorexie suite (la chute) (...suite...) Arrive le lycée, la seconde, seconde, après avoir obtenu, à la surprise générale, mon brevet des collège avec un très grand succès. Cette année là j'ai fait la plus belle rencontre de ma vie: une jeune fille, Jessy, un an de plus que moi (redoublante). C'est C'est le "coup de foudre" amical. On ne se quitte plus, on ne peut plus se séparer l'une de l'autre. J'ai culpabilisé les premiers temps vis à vis de Maëlle, c'est comme si je faisais définitivement une croix sur elle... Mais pour moi il était hors de question de faiblir devant elle, elle, de la la supplier ou de simplement rester chaleureuse avec elle. Je me suis jetée à corps perdu dans cette nouvelle amitié avec Jessy, et c'était tout à fait réciproque. Elle insistait chaque chaque weekend end pour que je vienne la voir, pour passer du temps avec elle. elle. Je ne me faisais pas prier... Mais comme par hasard, la classe la pire du lycée était la notre. Jessy et moi nous battions pour tenter d'écouter en cours, de prendre e gâteau: des notes... Travailler dans de bonnes conditions fut très difficile. Et la cerise sur lle gâteau: on nous insultait de "sales lesbiennes", de "clochardes", de "bouffonnes" et de "connasses" avec d'autres filles de la classe. Cette année là j'ai pris 10 kgs d'un coup. Je me ruais sur la nourriture, et Jessy se ruait sur ses petits copains. Mes Mes parents m'insultaient de grosse vache, de grosse tour, de tas de graisse et j'en passe. Je pesais à cette époque 68 kg pour 1m66. Ils disaient que je leur faisais honte devant le reste de la famille. C'est pourtant vrai que je mangeais beaucoup; mais j'étais j'étais une des meilleures de ma classe en sport, et je courais énormément. J'étais musclée et bien enrobée... J'avais l'air d'un mec... de ce ce fait, j'étais grosse, j'étais laide (selon l'opinion public...). L'année suivante, je passais en 1ère, tout allait bien scolairement parlant. Jessy ne me quittait pas d'une semelle. Sans elle, je ne sais pas comment j'aurais vécu ce qui va suivre... 68kg, 1m66. Une "honte", une "catastrophe". Je ne pouvais pas continuer comme ça. Je me cachais en plein mois de septembre septembre sous des immenses pulls et écharpes... je n'osais même plus sortir dans la rue. Un jour, une personne qui m’était très chère dans ma famille, lors d'un repas commun, m'a traitée de bovin devant tout le monde, parce que j'avais pris deux parts de fromages. fromages. Ce jour là, il y a eu une sorte de déclic. J'ai implosé. Les jours qui ont suivis, j'ai entamé une sorte de régime, un peu malgré moi, cela s'imposait à moi comme une évidence. Et comme par miracle, j'ai commencé à fondre. Mes parents ne me reconnaissaient reconnaissaient pas: ils me manifestèrent leur admiration. J'étais aux anges... Tout se passait parfaitement bien. Pour dire la vérité, je mourais de faim tous les jours, mais je ne sais pas pourquoi, il m'aurait été impossible physiquement de manger plus que ce que que je m'imposais, c'est à dire fruits et légumes uniquement. J'avais le CONTROLE. Jessy commença la première à s'inquiéter. Et croyez moi cela n'avait rien à voir avec de la jalousie, elle qui était si grande grande et mince n'avait rien à m'envier à ce niveau là. Je ressentais une sorte de jouissance psychologique rare, que jamais je n'avais connue auparavant. Tout devenait clair et limpide. limpide. Je suivais simplement les ordres d'une petite voix à l'intérieur de moi, je la laissais mener ma vie avec sa main de fer. De 68 kg je suis passée en trois mois à 54 kgs. Toute ma famille n'en revenait pas. Mes tantes et cousines me demandaient mon "truc" pour qu'elles puissent en faire autant avec avec leurs petits kilos à perdre. Je leur ai ri au nez... Au fil des jours, j'ai senti monter en moi une autosuffisance et un mépris fantastiques pour ceux qui jadis m'insultaient de grosse. Je les regardais engloutir leurs bouts de viandes et de gras en les dédaignant superbement. Mes grandsgrands-parents se sont inquiétés en second. Ils ont été horrifiés de voir la vitesse à laquelle j'avais maigri, et du peu que je mangeais... cela je l'ai su bien plus tard. Arrivée donc à 54 kg, ma mère m'a prévenue doucement: "tu es très bien comme ça, tu es très mince, tu es parfaite! Ne bouge plus plus vraiment tu es vraiment nickelle!". J'ai acquiescée pour endormir sa peur qui commençait à poindre. Mais c'était hors de question que je m'arrête là. J'avais encore "trop de gras", comme disait la petite voix. J'ai continué mon régime. Je commençais alors à faiblir, faiblir, je perdais mes cheveux par poignées et au lycée on m'appelait le cachet d'aspro. 52 kg. Ma mère me prévient: "si tu descends en dessous de 52 je vais m'énerver m'énerver, énerver, tu entends? Ca suffit maintenant. Tu t'arrêtes." 50 kg. Mes parents vont me chercher au lycée et me tiennent ce discours: "nous nous sommes renseignés sur ce que tu as. Tu es anorexique. Oui! Tu es anorexique!!! Et si tu descends en dessous de 50 kg on a décidé de t'hospitaliser." M'hospitaliser?! A 50 kg? Anorexique?! Pour moi ils étaient complètement complètement fous; les anorexiques font 25 kilos elles n'en font pas 50! Et puis j'avais encore plein de graisse! C'est ce que je croyais... mais au lycée on me regardait de travers, certaines filles qui me demandaient comment je faisais au au début me dévisageaient, dévisageaient, et comme mes parents, certaines ont fini par me dire et à dire à qui voulait l'entendre que j'étais anorexique... Ce fut le début d'un long combat. # Posté le samedi 17 mars 2007 20:54 Modifié le dimanche 18 mars 2007 00:48 L'histoire de mon anorexie suite suite (la loque humaine) (...suite...) Mes parents étaient des fous. Anorexique, moi??? Avant j'étais la grosse truie, et maintenant je suis anorexique? N'importe quoi...! La vie continue, mes notes sont excellentes dans les matières importantes, dans lesquelles lesquelles je deviens première de la classe. Quelques filles jasent derrière mon dos, j'en reçois les échos: "elle est sur une mauvaise pente, elle est mal dans sa peau, c'te pauvre anorexique!"... "elle doit être la chouchoute des profs vu les notes qu'elle qu'elle a maintenant qu'elle est anorexique!"... "on voit ses os elle a plus de bras elle est blanche comme un cul elle est anorexique!"... Mais qu'elles me laissent tranquille!!! Qu'elles arrêtent! Je ne suis pas anorexique! C'est elles qui sont des anorexiques anorexiques du cerveau, et jalouses par dessus tout! Ces filles qui se permettaient de dire du mal de moi ainsi m'ont renfermée chaque jour un peu plus dans la maladie... Les jours passaient, et Jessy me suppliait de manger un peu plus. Je tirais la gueule... Je commençais commençais à me sentir mal physiquement... de plus en plus fatiguée, de plus en plus gelée... Un jour, je tombai, devant ma mère. Je m'écroulai, je perdis conscience durant quelques secondes, je me sentis comme endormie d'un seul coup. Heureusement, je me repris très vite, un peu chamboulée. Ma mère se précipita et me demanda si je l'avais fait exprès. Je saisis l'occasion (si j'avais répondu "non", elle m'aurait envoyée à l'hôpital l'hôpital!): hôpital!): "ben oui bienbien-sûr que je l'ai fait exprès!". Le mensonge. Il prenait place place dans mon quotidien, ordonné par la petite voix. Si je mens je rassure tout mon monde et comme ça on me fichait la paix. pyjama a épais. Ma mère ne fut pas dupe. Le lendemain matin, elle me réveilla, me força à monter sur la balance sous ses yeux, avec mon pyjam épais. 49kg. C'en était trop (ou trop peu) pour ma mère furax qui m'emmena direct à l'hôpital. Nerveuse, je m'y soumis mais je culpabilisais très fort d'y aller alors que je n'avais aucune maladie! Qu'estQu'est-ce qu'ils allaient bien pouvoir me faire làlà-bas??? Ils n'avaient rien à soigner chez moi! RIEN! On me déshabilla sous les yeux horrifiés de ma mère, qui était aux bords des larmes. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle me voyait en petite tenue... Elle se cacha la figure. Et moi j'avais honte de montrer montrer ce corps que je trouvais encore trop gras, trop gros. On prie mon poul et en voyant le résultat, les médecins décidèrent de me garder plusieurs jours. Mon cœur battait entre 28 et 35 pulsations par minute au repos, alors qu'une personne normale a un poul de 6060-70. Jessy vint me voir à l'hôpital l'hôpital... (notamment pour surveiller mon poul)... J'avais hôpital... J'avais honte, devant elle, d'être branchée de partout (notamment honte d'être à l'hôpital l'hôpital alors que d'autres enfants souffraient de cancer, de maladies bien plus graves. Je fis mine de manger devant les médecins pour qu'ils me laissent sortir au plus vite. Gagné. On me laissa sortir, sous conditions: que j'aille voir un psy et que je mange davantage. "oui"oui-oui promis" et basta. J'ai quandquand-même eu droit au psy. Un fou. Encore un... Je continuais de descendre. 48.200; 47; 46.400; 46; 45.800... Je m'en moquais de ses menaces de m'enfermer dans un hôpital pour me gaver. J'utilisais tous les stratagèmes possibles pour augmenter mon poids sur la balance et rendormir ses soupçons: soupçons: remplir mes poches de jeans, mettre deux ceintures, m'emplir d'eau jusqu'à la nausée... Ce psy ne s'aperçut s'aperçut jamais que je descendis jusqu'à 43 kg 800 pour 1m66. Au lycée on m'appelait la loque, le cadavre, ou oscar le squelette. Même certains profs venaient venaient me voir pour me dire que si j'avais besoin de quelques chose patati patata... Durant l'été c'est à peine si j'ai ressenti la chaleur. a simple réprimande. J'étais à bout de force, à bouts de nerfs, en perpétuel combat avec mes parents, qui dépassèrent les limites de lla Un soir, coup de fil de Maëlle, qui savait où j'en étais. Elle me parla avec hauteur et supériorité au début, chose que je lui lui rendais bien depuis notre séparation, puis je sentis sa voix trembler. Elle explosa en larmes: "tu m'ignores depuis toutes ces années mais moi je t'aime tu comprends je t'aime je n'ai jamais voulu que l'on se sépare jamais je n'ai vou voulu lu parr pitié Légéia ça j'ai été trop fière je voulais paraître mieux que toi je suis trop conne pardon pardon je voudrais qu'on reparte à zéro pa j'ai fait n'importe quoi je ne voulais pas ça je regrette trop pardon pardon!!!..." Complètement abasourdie, j'ai eu pitié d'elle une demidemi-seconde, seconde, puis la petite voix m'a reprise. Je lui ai répondu avec une froideur que j'ai du mal à me pardonner pardonner aujourd'hui que ce n'était même pas la peine d'y penser, qu'elle avait choisi sa voie et que c'était trop tard pour les excuses. Elle pleurait et moi je jouissais... Seule Jessy comptait, car elle seule ne m'avait jamais abandonnée, et Dieu sait que rester rester près d'une anorexique en la soutenant et en la poussant à manger au jour le jour ne sera jamais une tâche facile. D'ailleurs, Jessy allait mal elle aussi: son copain avait de graves ennuis avec la police. Elle allait le voir en prison, et tout en restant restant digne et courageuse. Un copain en prison et une meilleure amie anorexique... Jessy n'étais pas gâtée...