Fiche 2 : Témoignages (Tâche 3, préparation)

Fiche 2 : Témoignages (Tâche 3, préparation)
Lisez les témoignages et répondez aux questions de votre enseignant-e avec les
membres de votre équipe :
25-30 minutes
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------Victor
13 ans
L’autre jour, notre professeur de français a parlé d’homosexualité. Il a dit que les gais et
les lesbiennes pouvaient se marier. Tout le monde a commencé à rire et à dire que c’était
des malades mentaux, des vrais fous. Moi, je ne riais pas. Je sais que je suis gai depuis
que je suis en secondaire 2. Je ne l’ai jamais dit à personne. J’ai trop peur. Quand je vois
comment le monde de ma classe a réagi, j’ai vraiment peur. Imaginez, même mes amis,
Julie et Pierre-Luc, ont ri et ont fait des blagues sur les gais. C’est plate que les gens aient
des préjugés sur les gais !
Annie
15 ans
J’avais 13 ans quand je me suis rendue compte que j’étais lesbienne. J’étais vraiment
amoureuse de Camille. On était tout le temps ensemble. J’avais peur de la réaction de
mes amies à cause de tous les préjugés que le monde a sur les gais et les lesbiennes. J’ai
décidé d’en parler quand même à ma meilleure amie, Maude. Elle était super contente
pour moi et puis elle a dit que c’était correct et qu’elle m’acceptait comme j’étais. Vu que
sa réaction était tellement bonne, je l’ai annoncé à mes autres amis à l’école. Mais là, ça
ne s’est pas bien passé. Toute l’école était au courant. Plusieurs gars de secondaire 3 et 4
ont commencé à faire des blagues cochonnes sur moi et sur Camille. Chaque fois que je
passais devant eux, les gars disaient qu’ils allaient me faire revenir « normale », qu’un
gars, c’était meilleur. Je suis découragée. Je voudrais que le monde me comprenne !
Adrianna
14 ans
Quand je suis sortie du placard et que j’ai dit à ma mère que j’étais lesbienne, elle m’a
prise dans ses bras, elle m’a dit qu’elle m’aimait et qu’elle m’acceptait comme j’étais.
C’était le plus cadeau qu’elle pouvait me faire. Je me sentais moins stressée et je savais
qu’elle m’aiderait quand j’aurais des problèmes. Une chance que ma mère est là. Je sens
que je peux compter sur elle.
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Alain
17 ans
Pendant des années je me suis fait écoeurer à l’école. Les autres disaient que j’étais gai !
Tout le monde me traitait de noms que je ne veux pas écrire aujourd’hui. Tout a
commencé quand j’avais 12 ans. Je ne sais pas pourquoi, mais tout a commencé en
secondaire 1. Peut-être c’est parce que j’étais différent. J’aimais beaucoup m’habiller
avec plein de couleurs et je portais toujours des bijoux. Évidemment, pour un garçon, ça
ne passe pas inaperçu. Ça ne voulait pas dire que j’étais gai, mais tout le monde riait de
moi parce que j’étais différent. À l’école, deux gars ont commencé à me chanter des
noms comme « fif, tapette ». Ils m’ont même trouvé un surnom. Ils m’appelaient Guilda,
comme le travesti québécois qui était célèbre dans les années 70. Guilda était un homme
qui s’habillait en femme pour faire des spectacles. Par la suite, tout le monde à l’école me
surnommait Guilda. Je n’avais plus d’amis. Un jour, les deux gars qui m’écoeuraient
m’ont frappé et je suis tombé par terre. Je saignais et je pleurais. À partir de ce jour,
j’avais très peur et je ne voulais plus aller à l’école.
Le temps a passé. J’habite maintenant à Québec. J’étudie au cégep et je suis très heureux.
Je me suis rendu compte qu’il était possible d’être moi-même, de m’habiller comme je
voulais, d’être heureux dans la vie. Je ne sais pas si je suis gai ou non. Je suis peut-être
bisexuel. Mais ce n’est pas ça l’important. L’important, c’est d’accepter tout le monde tel
qu’il est. J’ai plusieurs amis qui m’acceptent et me comprennent. J’aurais aimé que
quelqu’un me défende quand j’étais au secondaire. Il faudrait qu’on dise à ceux qui rient
des autres qu’ils n’ont pas raison. C’est bien plus l’fun d’accepter la diversité ! Pourquoi
vouloir être tous pareils ?
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse