n° 18 - site ALAT
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ÉDITORIAL 1 > ACTUALITÉS ALAT 5 Les brèves Rétrospectives 2007 et Agenda 2008 Service public > EN DIRECT DES UNITÉS 4e BAM : « Citadel challenge » - certification OTAN 3e RHC : Feux de forêts 1er RHC : les rotors de la nuit afghane 5e RHC : exercice SKREO 2007 - le BPC EAAT : Préparateur de vol 18 21 22 24 26 > DOSSIER : Retex et réflexion doctrinale sur l’aérocombat L ‘ aérocombat : une fonction cohérente et indissociable de L ‘ armée de terre L ‘ appui feu au combat L ‘ aérocombat en zone urbaine La numérisation du champ de bataille Participation de l’ALAT à la CSAR RETEX Aérocombat en RCI RETEX : complémentarité forces spéciales et conventionnelles RETEX : les APACHE britanniques en Afghanistan 28 32 35 37 40 45 54 56 > FORMATION Le CFIA NH 90 > ÉTRANGER L ‘ ALAT britannique L ‘ ALAT australienne L ‘ ALAT allemande 66 70 74 > SÉCURITÉ DES VOLS Le mot du chef du BSV La robotisation de la 3e dimension (CPSA) Le mot du médecin chef Points positifs et tableau d’honneur > HISTOIRE Pourquoi avoir célébré le centenaire ? Meeting de l ‘ EAALAT Musée > ENTRAIDE ALAT ET CARNET D ‘ ADRESSES Directeur de publication : Colonel Pertuisel Rédacteur en chef : lieutenant-colonel de Follin Composition - impression : EDIACAT Saint-Étienne Tirage 3 000 exemplaires Publication consultable sur le site intr@terre du COMALAT http://www.comalat.terre.defense.gouv.fr/ 76 77 COMALAT Éditorial 2007, année du centenaire de l’hélicoptére en France, a connu de nombreuses manifestations avec la participation de l’ALAT, premier opérateur national et dans les 10 premiers opérateurs mondiaux d’hélicoptéres (civils et militaires). Dans le même temps, l’ALAT passe le cap des 8 millions d’heures de vol et des 54 ans d’engagement dans les guerres, crises, opérations de service public et de secours humanitaire sur tous les continents, mers et océans de la planéte. Ce bilan, conséquent, s’est encore enrichi au cours de l’année 2007 comme en témoigne cette revue annuelle destinée à faire connaître le rôle de l’hélicoptére et à faire réfléchir sur son potentiel de développement au service de la défense et de la sécurité. Chacune des fonctions a apporté des contributions majeures à la réalisation des missions courantes et à la construction du futur : travaux d’expérimentation technico-opérationnels sur les deux programmes hélicoptères majeurs du ministère (Tigre et NH 90) et sur des programmes d’équipements connexes, par le Groupement Aéromobile de la Section Technique de l’Armée de terre ; formations certifiées (JAR/FCL(1) et ISO 9001) de tous les pilotes d’hélicoptères du ministère, de l’Etat et de l’armée belge par l’Ecole d’application de l’ALAT (FTO(2) hélicoptères Défense depuis février 2006) et l’Ecole Franco-Allemande ; engagements opérationnels sur le territoire national et sur les théâtres extérieurs pour la 4e Brigade aéromobile, le Détachement ALAT des Opérations Spéciales, les bataillons et détachements ALAT à l’étranger (pour une moyenne annuelle, constante depuis plusieurs années, de 45/50 hélicoptères et 450/500 aérocombattants); aide au commandement par les escadrilles avions et hélicoptères. Savoir-faire et compétence donc, recherchés par plusieurs dizaines de délégations étrangères de haut niveau (COMALAT) ou d’experts qui ont visité le COMALAT(3), la BAM(4), l’EA ALAT(5) et le GAMSTAT(6) cette année. Savoir-faire et compétence reposant sur le concept d’aérocombat et la capacité de l’ALAT à apporter ainsi une réponse tactique cohérente et globale aux défis de sécurité présents et futurs avec ses deux atouts majeurs : le savoir-faire tactique collectif décliné depuis la brigade aéromobile jusqu’aux modules aéromobiles et la parfaite adaptation de l’hélicoptère de reconnaissance et d’attaque Tigre aux différentes formes d’engagements modernes. Mais plus encore sur la qualité et le dévouement des aérocombattants, ce dont je tiens à porter témoignage et ce que montre l’ensemble des articles de cette revue. Le général de division Jean-Claude ALLARD commandant l’aviation légère de l’armée de Terre (1) Joint aviation requirement/flight crew licensing. Flight training organism. (3) Commandement de l’aviation légère de l’armée de terre (4) Brigade aéromobile (5) École d’application de l’aviation légère de l’armée de terre (6) Groupement Aéromobilité/ Section technique de l’armée de terre (2) Page 1 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 1954-2008 : 8 000 000 d’heures de vol Au 1er janvier 2008, l’ALAT entre dans sa cinquante-quatrième année de service en franchissant le cap des 8 000 000 d’heures de vol accomplies sur 13 types d’avions et 20 types d’hélicoptères différents dont bientôt le million d’heures de vol du SA 330. L’armée de terre a toujours cherché, pour amplifier sa manœuvre, à gagner en vitesse, à s’élever au-dessus des obstacles du terrain et à différencier ses angles d’approche. L’usage de la troisième dimension a très tôt apporté une réponse appropriée (tours de guet, armes de jet, artillerie, ballons captifs) constamment améliorée par la technologie (avions, missiles, hélicoptères, drones). La guerre de 1914-1918 marque une étape majeure de la tactique terrestre tridimensionnelle avec le développement de l’avion qui, léger et rustique, peut être déployé sur des installations sommaires au plus près des forces terrestres et coller avec fluidité à leur manœuvre. Les progrès technologiques de l’avion (augmentations de la vitesse et du rayon d’action) nourrissent une réflexion nouvelle sur son emploi. En 1934, il est décidé la création de l’armée de l’air comprenant des forces aériennes agissant en autonome et une force de coopération devant être engagée dans la manœuvre terrestre. Mais cette organisation ne donne pas satisfaction et conduit, en 1939, au projet de création d’une aviation d’artillerie qui ne sera réalisée qu’en 1943 dans le corps expéditionnaire français. l’ALOA est créé et regroupe toutes les formations aériennes de l’armée de terre (groupes d’aviation d’observation d’artillerie - GAOA). Il devient en 1954 le commandement de l’Aviation légère de l’armée de terre (COMALAT). Alors que l’avion devient plus lourd et moins maniable, l’amélioration de la technologie du vol vertical (notamment avec la turbine qui assure une plus grande fiabilité du fonctionnement et la souplesse des évolutions) offre, avec l’hélicoptère, l’appareil parfaitement adapté aux besoins de la manœuvre terrestre (faible empreinte logistique - permanence - fluidité du vol). L’ALAT conserve un parc d’avions légers pour les engagements opérationnels (dernière opération au Tchad en 1981) mais porte son effort sur le développement d’une flotte cohérente d’hélicoptères couvrant tous les besoins d’une manœuvre terrestre. À l’inverse des Etats-Unis (Cobra puis Apache) et de l’URSS (MI 24), des considérations financières ainsi que les capacités de notre industrie orienteront les choix vers des appareils légers et donc monovalents (Alouette II, Alouette III, Gazelle) dotés d’équipements non interchangeables, spécifiques à chaque emploi (canon - missiles air-sol - missiles air-air). La fonction assaut héliporté/ logistique est assurée par un appareil de moyen tonnage (PUMA et ses améliorations COUGAR - CARACAL). L’hélicoptère de transport lourd n’est pas mis en parc. La diversité des théâtres d’opérations depuis 1954 et des conditions tactiques et techniques d’engagement ont conduit à l’élaboration d’une doctrine et de modes d’action extrêmement variés, adaptés à de nombreuses hypothèses d’emploi : • engagement classique (guerre du Golfe 1991) ; • conflit basse intensité (guérilla) (Algérie 1954-1962) ; En 1953, pour assurer la cohérence de • interposition, imposition de la paix, l’ensemble dans ses dimensions spécifiques, stabilisation (ex-Yougoslavie - Liban (réglementations techniques - cohérence années 1980 puis 2006), Irak/Kurdistan, 3e dimension) le commandement de À la fin de la guerre, l’armée de terre avait développé, sur le modèle américain, des moyens aériens strictement adaptés à ses besoins tactiques (observation ; renseignement ; reconnaissance ; réglages de tirs ; relais radio ; évacuation des blessés ; parachutage de petits colis) et placés au niveau des divisions et des corps d’armée. Page 2 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Cambodge, Rwanda, Comores, CentreAfrique, Tchad, Mauritanie, Gabon, Congo, Djibouti, ...) ; • sécurité intérieure (appui aéromobilité au GIGN depuis sa création puis GIH ; renseignement, reconnaissance, soutien logistique au profit des forces de sécurité intérieure). • Missions à caractère civil : • Principale force d’hélicoptère française(1), l’ALAT développe très tôt ses compétences pour des missions diversifiées dans lesquelles son engagement va aujourd’hui croissant : secours aux populations, recherche et sauvetage, intervention en cas de catastrophes naturelles en France (60 hélicoptères engagés en 1999) et à l’étranger (Nicaragua, Mozambique, Madagascar, Indonésie, ...), lutte contre les feux de forêts, ... • En revanche d’autres missions, dans lesquelles elle a joué un rôle précurseur, ont été abandonnées avec la montée en puissance d’organisations spécialisées (SAMU, secours en montagne, hélicoptère bombardier d’eau, appui à l’IGN(2), etc...). Depuis sa création en 1954, l’ALAT a effectué huit millions d’heures de vols sur 1100 hélicoptères de 20 types différents et sur 300 avions de 13 types différents. Les phases majeures de son histoire ont trait à l’innovation tactique, technologique et organisationnelle avec comme points clés : - le développement de la manœuvre combinée hélicoptères-forces terrestres en Algérie (assaut héliporté) (1954 1962) ; - l’hélicoptère à turbine qui a permis le vol de combat et l’exploitation des enseignements de l’Algérie pour des tactiques améliorées(3) (années 1960) ; - la création des régiments d’hélicoptères de combat (années 1970) qui a conduit : • à une meilleure cohérence de la manœuvre (choc, feu, mouvement) et à l’intégration de la mise en œuvre opérationnelle et de la maintenance pour adapter les unités à la projection ; • au regroupement des unités au niveau du corps d’armée (brigade aéromobile) ou de la Force d’Action Rapide (division aéromobile) pour permettre un emploi massif (face au Pacte de Varsovie, guerre du Golfe) ou décentralisé (opérations de sécurité en Afrique principalement) ; - le développement et la diversification des armements (canon - missiles airair) (années 1980) ; - l’intensification de lumière et la thermographie qui ouvrent la nuit à la pratique du vol de combat et du tir (années 1990) ; - le développement de l’hélicoptère de combat TIGRE (diversité d’armement, amélioration des équipements: navigation - communication - détection - protection sur un seul aéronef pour une meilleure adaptation à la projection et aux nouvelles formes de conflit (4)) (années 2000) ; - le développement de la simulation (amélioration de la formation et de l’entraînement et économie de potentiel aérien) (années 2000). En 54 ans, l’armée de terre a fait évoluer la maîtrise de la troisième dimension. D’abord apport extérieur à sa manœuvre (observation) puis séquence de sa manœuvre (aéromobilité), la mise en service des appareils de dernière génération permettra de développer une manœuvre terrestre en trois dimensions (aérocombat), de jour comme de nuit dans toutes les phases (renseignement, feux-mouvement, assaut, logistique). (1) Les deux tiers du parc civil et militaire français jusque dans les années 1980. (2) Institut Géographique National. (3) Développées à grande échelle au Vietnam. (4) Engagement des hélicoptères d’attaque équivalents Cobra et Apache en Irak, Afghanistan, Moyen Orient, Amérique centrale et du sud. Page 3 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Regards sur 54 ans de services aériens... TOTAL HEURES DE VOL PAR TYPE D’HÉLICOPTÈRE (Nombre maximum d’exemplaires) • HILLER • DJINN • BELL47 • WEST 55 • SIKORSKI H 19A • SIKORSKI H 19D3 • SIKORSKI H 21 • AL II SE 3130 • AL II SA 318C • AL III SE 3160 • SA 341 • GAZELLE SA 342 • PUMA SA 330 • COUGAR AS532 • FENNEC AS 555 • TIGRE EC 665 • HUS EC725 (7) 2 055 (93) 86 805 (98) 345 827 (38) 28 993 (10) 14 680 (89) 21 641 (89) 139 252 (176) 1 499 286 (44) 347 514 (79) 471 478 (169) 1 296 985 (187) 888 137 (136) 969 768 (28) 78 040 (18) 48 579 (11) 1 728 (8) 1 697 TOTAL HEURES DE VOL PAR TYPE D’AVIONS (Nombre maximum díexemplaires) • STAMPE SV 4 (15) • NC 856 (104) • CESSNA L 18 (281) • CESSNA L 19 (120) • CESSNA L 21 (90) • NORD 3202 (97) • NORD 3400 (48) • POTEZ 75 (1) • TRIPACER PA 22 (14) • BROUSSARD MH 1521(44) • PILATUS PC 6 (5) • CARAVAN F 406 (2) • TBM 700 (12) 24 181 31 18 31 617 494 779 458 616 864 102 400 909 312 015 876 638 Soit 6 242 468 heures sur hélicoptères et 1 745 679 heures sur avions Vue du musée de l’ALAT et de l’hélicoptère de Dax Page 4 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 2 45 435 547 183 106 136 actu alat > Le ministre de la défense vole sur le Tigre ... À peine nommé à son poste depuis quelques jours, le ministre de la défense volait à bord du Tigre entre Orléans et Paris le mardi 5 juin 2007. Tout a commencé une semaine auparavant par un appel du cabinet du CEMAT au COMALAT. Le chef d’état-major de l’armée de terre voulait profiter de la première visite de M. MORIN dans une unité, depuis sa nomination le mois précédent, pour lui présenter l’armée de terre sous ses aspects les plus modernes. L’aérocombat, dès lors, ne pouvait être absent de cette présentation d’autant que le sujet fait partie des priorités du CEMAT. Cette demi-journée au sein du 6-12 cuirassier d’Olivet démarra donc par une présentation de la numérisation du champ de bataille au travers du PC de la 2e brigade blindée, suivie par une présentation de matériels modernes, char Leclerc, VBCI et enfin, par celle d’un détachement ALAT composé d’un Tigre, d’un Caracal de l’ALAT des forces spéciales et d’une Gazelle Viviane. Enfin, après un bref discours et un pot en compagnie des militaires présents au mess du régiment, le ministre est revenu sur le site de présentation pour embarquer dans le Tigre au milieu d’une nuée de journalistes. Il est fort à parier que ce jour-là, le capitaine CHEVALIER, moniteur à l’école franco-allemande, et son important passager ont fait de nombreux envieux … > L’évènement : Le TIGRE en service au 5e RHC Le 16 novembre 2007, en présence du général d’armée Cuche, chef d’état-major de l’armée de terre et du général de division Allard commandant l’ALAT, le ministre de la défense, M. Hervé Morin inaugurait la première unité Tigre au 5e RHC. « C’est avec un grand plaisir que je visite aujourd’hui à Pau le 5e RHC, à l’occasion d’un grand événement pour l’Armée de terre : la livraison de nos premiers Tigre en unité de combat. Vous le savez, au quotidien, « I’aéromobilité » joue aujourd’hui un rôle crucial pour notre Défense, que ce soit dans la mise en œuvre de nos forces ou dans la construction d’une défense européenne, mission essentielle de notre génération. La composante « hélicoptères » est également au cœur de la démarche d’interarmisation, que je vous engage à avoir constamment à l’esprit. […] Le 5e RHC : un régiment d’exception, riche d’une histoire glorieuse : Hommes du 5e RHC, vous êtes les héritiers d’une longue histoire : vous détenez les traditions des pelotons d’avions d’observation de la 5e Division blindée, formés en 1943 au Maroc. On se souvient avec émotion des actions glorieuses des avions PIPER en 1944 dans le ciel de Provence, qui leur valurent la croix de guerre 1939-1 945 avec étoile vermeille. Vous êtes également les héritiers du Groupe d’hélicoptères n°2, créé en 1955 en Algérie, renommé ALOUETTE pour les exploits des premières. Votre histoire récente, depuis que le 5e RHC a été fondé, en 1977, est tout aussi valeureuse : le 5e RHC a fait preuve de sa capacité opérationnelle au Tchad, lors de nombreuses opérations humanitaires, ou encore au sein de la 4e Division aéromobile lors des opérations SALAMANDRE dans les Balkans, Page 5 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 actu alat Extraits du discours du Ministre de la défense au 5e RHC. actu alat DAGUET pendant la guerre du Golfe. Le régiment du Béarn, régiment de la 4e brigade aéromobile, est présent aujourd’hui au Kosovo et en Afrique (Tchad, RCI, Djibouti.. .). Au cours de toutes ces opérations, les femmes et les hommes du 5e RHC ont su faire honneur à leur étendard, par leur professionnalisme et leurs grandes qualités humaines. […] Le Tigre : un système d’armes adapté à toutes les situations, mais un programme qui a pris du temps : Le TIGRE constitue un bel exemple d’adaptation, mais aussi du caractère évolutif de ce que permet la haute technologie. En effet, le TIGRE est à la fois un appareil aux capacités aéronautiques exceptionnelles et un système d’armes à fort potentiel d’évolution, avec une version appui-protection et bientôt une version appui-destruction. C’est un modèle à trois égards : - pour ses capacités tactiques et sa polyvalence : • la diversité des armements et des équipements du TIGRE lui permet d’être présent de jour et de nuit dans toutes les phases des interventions. • grâce à sa capacité d’appui, par sa synergie avec les hélicoptères de nouvelle génération : il est le complément indispensable de l’hélicoptère de manœuvre NH 90. • par son aptitude à la projection sur tous les théâtres sans aménagement d’infrastructures - un modèle aussi pour son succès sur le plan industriel et de I’export : • C’est l’aboutissement d’un long travail conjoint et fructueux entre militaires de l’armée de terre et ingénieurs de la DGA. • C’est un succès à I’export, avec déjà 22 commandes de l’Australie. • Le lancement du programme a été à l’origine de la création et de la montée en puissance de la société Eurocopter. Safran/Turbomeca, champion mondial des turbines d’hélicoptères, a également bénéficié des avancées offertes par la mise au point du moteur du Tigre. - un modèle enfin pour son rôle moteur dans la coopération européenne et internationale: • C’est un programme d’armement en coopération, franco-allemand, puis étendu à l’Espagne. • Les 4 pays ont su s’entendre pour étendre le champ de coopération au soutien en service. • L’École franco-allemande de formation des pilotes (au Luc) et celle des mécaniciens (à Fassberg ) sont les seules écoles de formation communes. Elles apprendront à des générations d’hommes la culture de coopération européenne. […]La mise en service opérationnelle du TIGRE permettra à la France de proposer des options opérationnelles diversifiées et à forte valeur ajoutée sur tous les théâtres. Ainsi, notre Armée de terre disposera d’un équipement indispensable pour répondre aux besoins des opérations militaires modernes. Maintenir un outil de défense performant, opérationnel et crédible […]Vous savez que la situation financière de notre pays est difficile. Dès lors, avec le maintien de l’effort de défense, l’enjeu pour nous est à la fois de maintenir la cohérence d’ensemble de ses capacités militaires, de garantir les normes d’activité et d’entraînement, de continuer d’améliorer la condition militaire. Pour atteindre ces objectifs, il nous faudra nécessairement réévaluer nos choix capacitaires et mener de nouvelles transformations de l’organisation et des implantations de nos armées. La démarche d’interarmisation est déjà engagée, mais il faut aller plus loin. Ainsi, le Commandement Intégré des Hélicoptères sera créé en 2009, permettant de développer des synergies en matière d’emploi, de maintenance, de formation ... Les travaux sont en cours pour définir le périmètre et les missions du CIH et sa montée en puissance débutera dès l’été 2008 avec la mise sur pied d’un pré-commandement. Nous réfléchissons à plusieurs pistes de réforme : une interarmisation plus poussée, la mutualisation (des prestations croisées entre armées), une plus grande harmonisation entre des armées décloisonnées. Page 6 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Certes, les milieux opérationnels sont différents et exigent des spécificités, mais il paraît urgent d’harmoniser toutes les réglementations dans tous les domaines, en ne conservant que des particularités, dûment justifiées et motivées. Une autre piste de réforme est la densification des emprises dans un esprit interarmées. Nous réfléchissons actuellement à l’idée de places de garnison : il s’agit d’identifier des bassins de vie militaire » pour y organiser une véritable mutualisation du soutien général : on économiserait les effectifs de soutien par effet d’échelle, tout en préservant les capacités opérationnelles, qui restent la priorité absolue. Le site de Pau me paraît être une bonne source d’inspiration, […] Je mesure l’importance que revêt pour vous et le 5eRHC l’arrivée du Tigre. Elle montre concrètement ma volonté de donner à nos armées les équipements nécessaires pour répondre aux besoins des opérations militaires modernes. Mais les machines les plus performantes, les équipements les plus pointues ne sont rien sans les hommes qui les utilisent. C’est sur votre professionnalisme, la qualité de votre formation, votre entraînement quotidien, votre aptitude militaire que repose la sécurité de notre pays, de notre territoire et de nos concitoyens. Je veux vous assurer que les hommes sont au cœur de mon action au ministère de la Défense. Soyez convaincus de ma gratitude et de ma reconnaissance ». Arrivée à partir 29 septembre 2007, la 4e Brigade aéromobile a intégré les locaux de laTask Force Multinationale Nord (TFMN-N), à Novo Selo. Après une brève passation de consignes, chacun a investi son poste le mardi 02 octobre lors de la prise de fonctions officielle du colonel Germain Barreau comme chef de l’état-major. communautés aux cultures diverses. Le 26e mandat français s’ouvre dans un contexte politique marqué par les négociations sur le statut de la province et la proximité d’élections municipales et législatives. Ainsi avec ses 2656 militaires engagés, la France fournit le troisième contingent en termes d’effectifs. La KFOR compte aujourd’hui 15492 hommes issus de 34 nations, dont 10 n’appartiennent pas à l’OTAN.. Forte de 2656 soldats, la TFMN-Nord comprend 1686 Français renforcés par des contingents, belge, danois, estonien, grec, luxembourgeois, espagnol et marocain. Effectuant des Le 4 octobre, le général de brigade Olivier Jumelet, missions de présence et de sécurité générale commandant la 4e BAM, a succédé officiellement (patrouille, check point…) dans leur zone de à la tête de la Task Force Multinationale Nord au responsabilité, ils privilégient le contact avec général de brigade Eric Arnaud, général adjoint de les populations afin de mieux prévenir toute la 11e Brigade parachutiste. La cérémonie s’est dégradation de la situation sécuritaire. déroulée au camp de Novo Selo sous les ordres Avec l’opération Trident, la France est engagée du général de corps d’armée Bout de Marnhac, militairement au Kosovo depuis 1999. La TFMN-N commandant la KFOR. s’intègre dans le dispositif plus général de la KFOR. La zone de responsabilité de la TFMN-N englobe notamment la cité de Mitrovica qui, depuis les affrontements de mars 2004, incarne la fragilité de cette province balkanique divisée entre SLT Laurent Laroche - PIO TFMN-N Page 7 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 actu alat > KOSOVO : la 4e BAM prend le commandement de la TFMN-N actu alat > Rétrospective 2007 Missions extérieures : • Poursuite des projections au KOSOVO, en RCI et au TCHAD • 07/2006 -12/2006 - Opération BENGA CONGO (EUROFOR CONGO)- Détachement DAOS • Décembre 2006 - Opération BENGA CONGO- Renforcement par DETALAT GABON • Décembre 2006 - Projection d’un détachement COUGAR (DETALAT Gabon) en RCA • Depuis décembre 2006, le DETALAT Tchad est engagée dans l’opération humanitaire et de stabilisation dans l’est du Tchad et de la Centrafrique et la préparation de l’installation d’une force internationale dans l’est du Tchad. • 1er semestre 2007- Projection du détachement CARACAL RESCO (OVIA air) aux ordres du CBA (T) VOLPE. • Depuis septembre 2007 : l’EM 4ème BAM est projeté au KOSOVO • Depuis septembre 2007 : Projection d’un DETALAT Cougar en Afghanistan (1er RHC) • Mai 2007- Participation du DETALAT GABON aux opérations SAR du 737 de la Kenyan Airways au Cameroun • Décembre 2007 : Montée en puissance Opération DARFOUR Missions intérieures : • Été 2007 : Héphaïstos- lutte contre les feux de forets (3e RHC-5e RHC-EAALAT) • À compter de Septembre 2007 : la BAM renforce au moyen d’un HM l’escadron de transport et de convoyage (ETEC Air) de VILLACOUBLAY au profit des hautes autorités de l’État. • Octobre 2007 : Renforcement des moyens aériens participant au voyage du Président de la République au Maroc • Octobre 2007 : Soutien du conseil des ministres en Corse (EAALAT) • Novembre 2007 : Opération SAR d’un avion de tourisme - région Colmar - 1er RHC • Novembre 2007- Opération SAR 5er RHC - région La CIOTAT Missions Marine : • Février - mai 2007 : Détachement 3e RHC sur PAN Charles de Gaulle ; • Avril - juillet 2007 : Détachement 5e RHC sur BPC Tonnerre ; • Novembre 2006 - mai 2007 et depuis novembre 2007 - détachement 1e RHC sur PH JEANNE d’ARC À vos agendas pour 2008 …. • 6-7 février 2008 : Journées de l’aérocombat au Luc en Provence • 6 février 2008 : AG de l’entraide ALAT au Luc en Provence • 31 mai - 1er juin 2008 : JPO 16e G.A / EAAT Rennes • 1er juin 2008- Meeting GAMSTAT à Valence • 5 juin 2008 : Coupe de Golf de l’entraide ALAT à Villacoublay • 6 juin 2008 : Messe de l’ALAT à Paris • 07 et 08 juin 2008 : Fête de l’hélicoptère à DAX • 29 juin 2008 : JPO ESAM Bourges • 13 - 14 septembre 2008 : JPO 4e Ch / EHM Gap Page 8 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Repères : actu alat • juillet 2006 : Création du Groupe interarmées d’hélicoptères à Villacoublay (EOS 4 et EOS 5 (Air)). • 30 janvier 2007 : Comité de coordination ALAT. • 31 janvier et 1er février : journées de l’aérocombat à l’EAALAT du LUC. • 31 mai 2007 : Dissolution du 6e RHC de Compiègne. • Transfert de l’EHADT de Compiègne vers Etain. • 22 juin 2007 : Les deux premiers EC 665 TIGRE se posent au 5e RHC, en présence du général d’Anselme. • 23-24 juin 2007 : Meeting aérien EAALAT-EFA dans le cadre du centenaire de l’hélicoptère. • juillet 2007 : création de l’EOS 6- EC 665 TIGRE au DAOS. • 14 juillet : Fête nationale, l’ALAT participe au défilé à PARIS et se montre aux Invalides pour une présentation. • 1er semestre 2007 : Fin des F 406 et arrivée de 4 TBM 700 cédés par l’armée de l’air à l’escadrille avions. • 15 et 16 septembre 2007 : Phalsbourg Airshow au 1er RHC. • 16 novembre 2007 : Arrivée officielle des TIGRE à PAU et inauguration par M. MORIN ministre de la Défense. • Décembre 2007 : la DGA signe les premières commandes du NH 90. Page 9 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 > Service public : Une année ordinaire En cette année de célébration du centenaire des voilures tournantes, la revue de l’ALAT a tenu à mettre en exergue quelques missions réalisées ces derniers mois par des hélicoptères de l’ALAT. SATER Mirage F1 : • Le 1er septembre 2006, suite à l’éjection d’un pilote de mirage F1 victime d’une collision aviaire au Tchad, un SA 330 du DETALAT est mis en alerte et dépêché sur les lieux estimés du crash à 120 nm d’Abéché. Deux heures plus tard, le pilote est médicalisé et transféré à Abéché puis par C160 vers Ndjamena. Équipage : (3e RHC) :LTN JEANDEDIEU (PCB)-MCH SIROU (PIL)-ADC ZAWARTKA (MVAVT) SAMAR GABON : Les 30 juin se ressemblent au DETALAT de Libreville • Le 30 juin 2006, le CCOS Gris-Nez en liaison avec CPCO mobilise le DETALAT Libreville et le BAP Jules Vernes pour porter assistance à un bâtiment de l’IFREMER dont l’un des marins est grièvement blessé à bord. La position du bâtiment, à plus de 1500 kms des côtes ne permet pas une opération immédiate. Pendant 24 heures, le DETALAT, le JULES VERNES et l’ATALANTE se sont coordonnés pour assurer le sauvetage. Tout en poursuivant la manœuvre des bâtiments pour se rapprocher des côtes, une embarcation rapide se portait à 01H00 du matin à 40 NM sur l’avant du Jules Verne pour débuter la médicalisation du blessé. À 5h00 du matin, l’Alouette 3 de l’aéronavale treuillait le blessé pour le ramener sur le Jules Verne, alors que le Cougar du DETALAT décollait pour rallier le Jules Vernes encore à plus de 530 kms des côtes. Après 5 heures de vol, le Cougar du DETALAT se posait à 10h30 à Libreville. Opéré à Libreville, le blessé était rapatrié vers la métropole le lendemain. Équipage : ADJ VERMEULEN (PCB) ADJ MARTIN (PIL) ADC MENET (MVAVT) MCH MICLO (ME) CNE ROBERT (MED) ADC OVERLACK (INF) • Le 30 juin 2007, l’armateur d’une société franco-gabonaise de cabotage demandait l’assistance des troupes françaises au Gabon pour rechercher l’équipage d’un de ses chalutiers ayant lancé un appel de détresse dans la nuit au large des cotes de la Guinée Equatoriale. Après avoir reçu l’aval de l’officier de quart du CPCO, un Cougar du DETALAT décollait vers la zone présumée de naufrage. 45 minutes plus tard, les six naufragés étaient repérés dans leur canot de survie à 80 NM des côtes. En liaison VHF 16 Marine avec deux remorqueurs dépêchés sur la zone, l’équipage du Cougar assurait le guidage des secours et permettait la récupération de six marins. Équipage : ADC ALBUCHER(PCB)-MCH REMY (PIL)- ADJ SEEBACHER (MVAVT)- ADJ VALENTE (ME)-BRI MASSE (RAD). SAMAR BPC TONNERRE - CANARIES: • Le 18 juillet 2007, le BPC TONNERRE alors en transit en Méditerranée reçoit un appel de détresse. Dérouté vers les Canaries, il participe, sous commandement espagnol aux opérations de recherche de l’embarcation en détresse. Les 2 SA 342 du DETALAT embarqué survolent pendant 4 heures chacune la zone du naufrage aux côtés des secours espagnols. De nombreux gilets de sauvetage et débris flottent à la surface. Hélas, aucun autre survivant que les 40 repêchés dans la nuit n’a pu être repêchés sur un total supposé de 100. Équipage: LTN PRUVOT (CB)- MCH BURGIO (PIL) MCH SAINT-LAURENT (MEC) / MCH CEBE (CB) - MCH MIGNOT(PIL)- MDL BOUTTIER (MEC) Page 10 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 ......... au service des autres SATER-SAMAR Djibouti : • Le 17 février 2006, 2 CH 53 de la TF(US) HOA - Horn of Africa - se percutent en vol et s’écrasent en Mer Rouge à proximité de DJIBOUTI. Les recherches inititales des Américains permettent de ramener deux survivants puis une demande d’assistance est adressée aux FFDJ. L’ETOM (AIR) fait décoller son PUMA SAR, effectue des recherches puis est relevé, durant la nuit, par un PUMA du BATALAT sous JVM, équipé treuil. de nombreux débris d’aéronefs sont aperçus, mais ni corps ni survivants. Un deuxième PUMA du BATALAT sous JVM est engagé pour emporter le soutien logistique à l’équipe de sauvetage US, déployée sur zone. Équipage : CNE CHAILLOT (PCB)- ADC PROTON (PIL)-ADJ LAMOUR (MVAVT)-ADC BOURGES (MTR)- ADJ OCHOA PLONG- CDT RIVETTA (MED) et CNE BOLLE (PCB)- MCH BONNET (PIL)- ADJ BELMONTE (MVAVT)- MDL IANNANTVONI (ME). SATER CAMEROUN : • Le 8 mai 2007, suite à la perte de contact radio/ radar avec un Boeing 737 de la compagnie Kenyan Airways, quelques minutes après son décollage vers minuit de DOUALA, les autorités camerounaises demandent officiellement l’aide de la communauté internationale pour participer aux recherches. À 10h00, le DETALAT Libreville est mis en alerte et un Cougar médicalisé décolle vers 11h30. De 15h00 à 20h30, les recherches se poursuivent avec le Cougar, un alpha jet et des équipes de l’armée camerounaise au sol dans la zone montagneuse entre Douala et Yaoundé. Les recherches sont interrompues vers 20h30 en raison des forts orages. Dès 6h00 du matin, les recherches reprennent. Un avion américain a rejoint et prend en compte des recherches sur la mer. Des sociétés civiles privées offrent leurs services. Ce n’est que le surlendemain qu’un villageois alerte les autorités qu’il a trouvé une épave d’avion à 4 Nm de Douala. Dépêché sur zone pour participer aux secours et apporter son soutien aux enquêteurs, l’équipage du Cougar ne peut que constater la désagrégation totale de l’aéronef, au milieu de la mangrove, dans un cratère d’eau d’une cinquantaine de mètres de diamètre. Cet accident fera 114 victimes. Équipage : LCL de FOLLIN (chef de détachement) ADC MARTIN (PCB)-ADT BERTIN (PIL)- ADC MENET (MVAVT)- ADC ZIMMERMAN (MTR)- Equipe médicale 3e Rpima. • Le vendredi 7 septembre, détaché dans le cadre du plan Héphaïstos, 2 SA 330 et 2 SA 342 du 5e RHC participent avec le détachement d’intervention héliporté (DIH) de Brignoles à une intervention en Lozère pour éteindre un feu de forêt. Le feu s’est propagé d’une route en fond de vallée et a continué à brûler la végétation 200 mètres plus haut. L’intervention de Canadair a limité l’extension du feu. Appuyée par un hélicoptère bombardier d’eau, la Gazelle avec le chef du DIH à son bord guide les SA 330 et les hommes du DIH dans ce vallon abrupt et très peu praticable. En fin d’après-midi, le sinistre est maitrisé. Le concept du DIH a montré toute son efficacité. • Le dimanche 9 septembre, c’est le tour de l’Hérault d’être la proie des flammes. Arrivés sur zone, les Canadair et Tracker poursuivent leurs rotations dans le relief et dans des conditions aérologiques rendues particulièrement difficiles en raison du vent violent. C’est alors au tour du DIH d’entrer en scène pour débuter le travail laborieux d’extinction des fumerolles et des foyers restants. Durant de longues heures, les Puma ont enchaîné les rotations acheminant hommes, eau et matériels dans le relief, jusqu’à l’extinction quasi-totale du feu en début de nuit. Maintenu sur place à titre de précaution pour la nuit et après relève du SA 330 à bout de potentiel, le DIH a la bonne surprise le matin, de constater que son travail a payé malgré un vent toujours aussi fort. Chef de détachement: LTN YOUINOU Page 11 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 actu alat LUTTE CONTRE LES FEUX DE FORETS : actu alat > DAOS : Bon anniversaire … 10 ans déjà Le DAOS (Détachement ALAT des Opérations spéciales) est l’unité aéromobile du Commandement des Opérations Spéciales (COS) insérée dans la Brigade des Forces Spéciales Terre. Il a pour mission principale de fournir l’appui aéromobile (feux, renseignement, mouvement) des commandos des forces spéciales (terre, air, mer) en tous lieux et en tous temps.Les grandes dates : Avec un effectif d’environ 250 personnes sélectionnées, le personnel du DAOS est issu de l’ensemble des corps de l’ALAT. C’est la plus jeune formation de combat de l’ALAT. Créée à partir de 3 équipages de la 4e Escadrille d’Hélicoptères de Manœuvre (EHM4) du 4e RHCM stationnée à Pau au sein du 5e RHC, en 1992, c’est en 1993 qu’est constituée la première escadrille dédiée aux forces spéciales. Durant 10 ans, cette formation va monter en puissance, se structurer autour de plusieurs unités équipées de Cougar et de Gazelle pour finalement se constituer en Corps en 1997. Depuis cette date, le DAOS a poursuivi son évolution avec la création de quatre autres escadrilles, sur Puma, sur EC 725 Caracal et prépare l’arrivée du Tigre. Depuis ses débuts, il a été engagé sur tous les théâtres d’opérations. > EHADT : Nouvelle implantation, nouveaux horizons Née en 1961 à Toussus-le Noble au sein du 7e Groupement d’Aviation Légère de l’Armée de terre, l’Escadrille d’Hélicoptères de l’Armée de Terre(EHADT) rejoint les Mureaux en 1966, Compiègne en 1999. C’est maintenant à partir d’Etain, sa nouvelle plateforme d’accueil que l’unité exécute ses missions. Rattachée organiquement au 3e Régiment d’hélicoptères de combat, l’EHADT est subordonnée pour emploi au COMALAT. La mission première de l’escadrille est l’aide au commandement. Depuis sa création, elle assure le transport des autorités sur tout le territoire national. C’est avant tout une unité qui est au service de l’armée de Terre et principalement l’administration centrale. Elle réalise des missions aussi bien au profit du CEMAT que des commandants de Régions, des Etats-majors de force ou de brigades. Il lui arrive d’être également sollicité pour des missions au profit des autres ministères. Page 12 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Le transport d’autorités n’est pas sa seule mission. L’EHADT a en effet vocation à participer aux plans nationaux de sécurité comme « VIGIPIRATE », à la reconnaissance des points sensibles (aéroports parisiens, sites établis sur Paris…) et aux plans de secours nationaux. Elle intervient par ailleurs pour tenir à jour la base de données des aires de poser. Depuis son arrivée sur le sol meusien, l’EHADT, tout en continuant à effectuer ses missions régulières vers Paris, voit un nombre croissant de ses vols à destination de l’Est et du Nord de la France où sont implantés d’autres organismes (Corps européen, Brigade Franco-Allemande, CRR-FR..). Sa proximité des camps de Champagne favorise son implication dans les exercices tactiques. Ils y exécutent des missions de reconnaissances d’axes, de points de franchissements, ou au profit d’unités comme le 28ème Groupe Géographique pour réaliser des relevés topographiques pour la mise à jour des cartes. Escadrille au service de l’armée de Terre, l’EHADT jouit d’une expérience solide et indéniable dans l’aide au commandement. > Équipements d’autoprotection : la MAG 58 Ils étaient très attendus des équipages d’hélicoptères de manœuvre pour assurer leur autoprotection en phase finale sur les objectifs. Servi par des sous-officiers ou EVAT du domaine aéromobilité, cet armement de sabord équipant déjà l’EC 725, est en cours de montage sur les AS532 et sur certains SA 330. En service sur les Cougar déployés en Afghanistan, le kit se compose de deux mitrailleuses MAG 58 HERSTAL, tirant des munitions de 7,62 mm de tous types à une cadence allant jusqu’à 1000cps/mn. > 2008 : Le BATALAT de Djibouti se restructure Composé de 91 personnes, le BATALAT des FFDj est la plus petite formation de l’armée de terre à Djibouti et l’une des deux unités aéromobiles pré-positionnées hors métropole. Totalement opérationnel (hors période de relève) et employé au quotidien en appui des autres formations des FFDj, le BATALAT se révèle être un acteur incontournable et un facilitateur, pour toutes les activités se déroulant sur le territoire. Le BATALAT est maintenant rattaché organiquement au 5e RIAOM mais conserve appellation et fanion. Il demeure fonctionnellement aux ordres directs du général COMFOR. Cette évolution permet de recentrer le personnel du BATALAT sur métier « aérocombattant » sans perte d’efficacité vis-à-vis de l’employeur. Le COMALAT a organisé du 1er au 5 octobre 2007, le stage annuel des officiers de sécurité des vols. La moitié de l’effectif n’appartenait pas à l’ALAT mais à des unités dotées ou en passe d‘être dotées de drones. La forte participation de militaires appartenant à la 7e BB, à la 2e BB, à la 1re BL, à la BFST ou encore à la BR souligne l’expertise du COMALAT à fédérer et coordonner des acteurs d’horizons divers autour d’un problème sécurité aérienne. Les interventions d’experts d’autres services, directions et armées à cette occasion ont montré toute la cohérente du travail en interarmées. Page 13 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 actu alat > Insolite actu alat > Aide humanitaire (ALAT) au Togo et Ghana Le mois de septembre 2007 aura vu la force Licorne intervenir par deux fois dans la sous région ouest africaine pour venir en aide à des pays touchés par des inondations meurtrières. La première fois, le BatALAT 3e RHC reçoit l’ordre de projeter deux hélicoptères Puma au Togo pour acheminer des vivres aux villages enclavés par les récentes inondations. 36 heures après la demande des autorités togolaises, les Puma décollent d’Abidjan vers le Togo sous les ordres du Capitaine Buzet. Le général Ayeva (Conseiller Militaire Permanent du Président de la République) et le représentant de l’attaché de défense français déterminent les priorités avec les équipages. Un Transall est dépêché sur place pour soutenir le détachement. LesTogolais ont confirmé à cette occasion leur réputation d’hospitalité et de francophilie. La charge de travail fut naturellement à la hauteur de l’accueil : 11,5 tonnes à livrer à une dizaine de villages. Seuls les ravitaillements par le SEA interrompent le rythme des rotations. Au poser dans les villages, les autorités locales ont parfois bien du mal à canaliser les foules qui manquent de tout. Même les militaires togolais embarqués comme interprètes sont parfois débordés. Mais dans l’ensemble, les livraisons se font vite et bien, sans que jamais les colis ne soient endommagés. En cinq jours de mission, 38 heures de vol sont effectuées dont 24 directement au profit direct des populations sinistrées. Une aide inestimable pour les Togolais – qui ne disposent d’aucun hélicoptère de manoeuvre – et une belle expérience humanitaire et interarmées pour les équipages du Grand 3. (CNE Goujard-3e RHC)) Moins d’une semaine après le retour d’une première mission au Togo, les troupes françaises en Côte d’Ivoire sont sollicitées par le gouvernement du Ghana, touché lui aussi par des pluies diluviennes. Le BATALAT est de nouveau mis à contribution pour réaliser la mission. Du 17 au 20 septembre, deux PUMA et placé aux ordres du CDT Vettori, se rendent au centre du Ghana. Pris en compte par des militaires ghanéens à la rigueur empreinte de tradition britannique, les équipages préparent leur mission le soir même sous un orage tropical qui laisse présager l’ampleur des inondations. La mission consiste à aider à l’évaluation de l’ampleur de la catastrophe en vue d’organiser, avec toutes les agences internationales, les secours à la population. Répondant rapidement aux demandes des autorités ghanéennes, le BATALAT LICORNE a de nouveau démontré sa capacité d’intervention rapide et son aptitude à agir hors des frontières ivoiriennes. (CNE Fandart- commandant l’EHM D’Abidjan). Page 14 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 > Présentation commune de l’armée de terre et de l’air 2007 (PCAT). Du 24 septembre au 05 octobre 2007, un détachement (1) du 5e RHC renforcé d’autres unités, a été engagé dans le cadre de la présentation commune de l’armée de l’air et de l’armée de terre 2007. Cette activité s’est déroulée sur les sites du camp de MOURMELON pour les présentations dynamiques, et de la BA 112 de REIMS pour les présentations statiques. Le but de cette présentation était bien sûr de montrer un éventail de matériels et de modes d’action des deux armées, mais aussi de démontrer ou rappeler leur complémentarité et leur interopérabilité, et ce au travers de différents tableaux brefs, intenses et intégrés dans un timing très précis. Le thème de cette présentation s’appuyait sur la formule « solidaires dans l’engagement ». Cinq domaines opérationnels ont été développés par l’exposition statique : commandement, contrôle et communications, forces au contact, logistique, renseignement, guerre électronique et agencement de l’espace terrestre, appuis. La présentation dynamique comprenait trois tableaux illustrant la contribution à la sécurité générale du territoire national, les actions de coercition mais aussi actions de stabilisation et de normalisation. Déployé sur le camp de MOURMELON, pour tous les moyens dynamiques et son soutien autonome. Les intempéries des premiers jours furent l’occasion d’éprouver notamment la rusticité du matériel et de la maintenance Tigre provenant de l’EFA. La coordination entre hélicoptères des deux armées s’est surtout établie dans le tableau RESCORT (escorte de 2 Caracals en RESCO par un Tigre et une Viviane) ou le tableau SAR, combinant un Caracal en treuil et un Puma en EVS. Le tableau aérien hélicoptère ne présentait pas de difficulté technique particulière, mais imposait un respect strict du timing et surtout de la sécurité, avec beaucoup d’aéronefs évoluant dans un volume très restreint avec des interactions avec les troupes au sol. Embarquées à bord, des équipes de l’ECPAD ont permis la retransmission d’images en direct vers le public. En se limitant à la partie hélicoptère, les moyens Air et Terre se sont montrés tout à fait compatibles dans les tableaux, capables de se coordonner. Si l‘effet recherché était de montrer au public les capacités spécifiques, on peut affirmer que la mission a été remplie, ne serait-ce que par les évolutions duTigre et les interventions combinées à plusieurs appareils. Pour reprendre les mots de conclusion du CEMAT : « À un tel niveau de coordination interarmées, on mesure la quantité et la qualité du travail effectué par les joueurs et les organisateurs ». Capitaine Boyer (5e RHC / BOI) (1) Pour l’ALAT, cette activité a rassemblé plus de 100 personnes et douze aéronefs, provenant majoritairement du 5e RHC (4 Puma et 3 Gazelle), mais aussi de l’EFA (2 Tigre), du GAMSTAT (1 Tigre), du DAOS (1 Caracal), du 1e RHC (1 Horizon) et du 3e RHC. Page 15 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 actu alat Cette PCAT, plus connue sous le nom de présentation IHEDN, est en fait réalisée au profit d’un public beaucoup plus large, comprenant de hautes autorités civiles et militaires : ministre de la défense, CEMAT, CEMAA, CHEAR, OTAN, UE, ENA, CID, attachés de défense… L’ensemble des moyens terre et air a représenté environ 1700 militaires, une vingtaine d’hélicoptères et une cinquantaine d’avions français et étrangers, dont 3 Tornado allemands, 1 Eurofighter et 1 KC130 italiens, 2 F16 belges, 2 F16 hollandais, 2 F18 suisses. actu alat > L’EAALAT, école interarmées et interministérielle de l’hélicoptère reconnue et approuvée. L’EAALAT(1) est actuellement la seule école en Europe, entièrement interarmées, à délivrer des diplômes aux normes européennes Principal opérateur hélicoptère de l’hexagone, représentant près de 70% des hélicoptères du ministère de la défense, l’ALAT effectue 90 000 heures de vol par an, aussi bien en France que sur les multiples théâtres d’opération où elle est engagée. L’EAALAT, pôle d’excellence de l’aéromobilité, est une école de l’armée deTerre à vocation interarmées, interministérielle et internationale(2). Elle a pour mission de donner à ses stagiaires, au travers de la formation initiale et de formations complémentaires, techniques ou tactiques, les aptitudes nécessaires à la pratique, en sécurité, de tous les types de vol, de jour comme de nuit, que requièrent la diversité des missions dévolues à l’aéromobilité. Pour accroître le niveau de son enseignement et préserver sa liberté d’action, l’EAALAT a décidé de répondre aux exigences européennes, tant en matière de formation que de qualité. Ainsi s’est-elle engagée, depuis 2004, dans une démarche de mise en place d’un système de management de la qualité répondant aux exigences de la norme ISO 9001 V2000. Se fondant sur le principe de performance (satisfaire les forces au travers d’une formation de haut niveau, réactive et adaptée) et sur celui d’efficience (recherche du meilleur rapport coût/efficacité), la démarche qualité de l’EAALAT est une démarche globale de management, qui vise à dispenser une formation cohérente et adaptée aux besoins opérationnels des forces, en étant à l’écoute de la satisfaction du stagiaire et de son employeur, et en intégrant les enseignements du retour d’expérience des opérations extérieures. La base école de Dax a ouvert la voie en obtenant sa certification en 2005. Forts de ce succès, la base école du Luc et l’état-major (1) ont conjointement satisfait aux exigences de cet objectif ambitieux, permettant ainsi une certification globale de l’EAALAT (état-major, base école du LUC et base école de DAX) en mai 2007, et conduisant à une rationalisation et à une mutualisation de la formation des pilotes d’hélicoptères, dans un contexte économique contraint. Cette certification s’intègre tout naturellement dans le corpus normatif de l’EAALAT, qui englobe les normes aéronautiques civiles (JAR FCL2(3), SMS ATM(4), et bientôt JAR PART 145(5)). Elle est complémentaire de sa certification aviation civile FTO(6), obtenue pour la première fois en février 2006, et prorogée pour une durée de 3 ans, suite à l’inspection menée par la DGAC(7) du 3 au 5 avril 2007, à Dax puis au Luc. Cette décision, fruit du travail de fond mené par l’école, est la reconnaissance, par les autorités de l’aviation civile, de la qualité des formations délivrées aux pilotes d’hélicoptères des trois armées, de la gendarmerie, d’autres services de l’Etat (sécurité civile) et des forces armées étrangères. La volonté de converger vers les normes européennes en matière de formation et d’obtenir une certification civile de portée internationale qui authentifie la qualité de son système de management illustre le souci d’excellence qui préside à la conception et la réalisation des actions de formation de l’école ; elle a conduit l’état-major de l’EAALAT et ses deux bases écoles (Dax et Le Luc) à repenser en profondeur les cursus de formation, le contenu des cours dispensés, mais également l’organisation complète de l’école. Cette véritable remise en cause de tous les acteurs de la formation a été menée avec une vision claire de l’objectif à atteindre et une remarquable détermination de toutes les parties prenantes. L’EAALAT est actuellement la seule école en Europe, entièrement interarmées, à délivrer École d’application de l’aviation légère de l’armée de terre. Les pilotes d’hélicoptères belges sont formés à Dax, depuis novembre 2006, au sein d’une section internationale de langue anglaise. (3) Joint aviation requirement/flight crew licensing. (4) Security Management System Air Traffic Management. (5) Partie 145 de la norme JAR (accréditation des ateliers de maintenance). (6) Flight training organism. (7) Direction générale de l’aviation civile. (2) Page 16 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 des diplômes aux normes européennes (JAR/FCL 2). Si la prorogation obtenue procure à l’EAALAT dans son ensemble une légitime fierté et la conforte dans sa démarche, l’école est pleinement consciente de l’impérieuse obligation qui est dorénavant la sienne : continuer de progresser pour s’adapter aux continuelles évolutions qui affectent le monde de l’aéromobilité et de l’aérocombat. Pôle d’excellence reconnu par les armées françaises et étrangères en matière de formation aéronautique, l’EAALAT assure à ses élèves d’aujourd’hui et de demain la qualité et la pérennité de la formation délivrée. En confortant ces deux piliers que sont la démarche qualité et la certification en tant que FTO aux normes européennes, elle se donne comme objectif de devenir, en matière de formation, le pôle fédérateur de la communauté européenne des voilures tournantes, en élargissant notamment la formation dispensée au sein de la brigade francobelge à d’autres nations qui en feraient la demande. Colonel FORT Colonel adjoint de l’EAALAT Soucieux de promouvoir les actions visant à améliorer la sécurité aérienne, la Défense française s’est engagée en 2004, conjointement avec l’aviation civile, dans un processus visant à certifier les prestataires nationaux de services de la navigation aérienne. Cette démarche s’appuie sur : • les prescriptions européennes relatives à la fourniture des services de la circulation aérienne dans le ciel unique européen(8) • le règlement de la Commission établissant les exigences communes pour la fourniture des services de la navigation aérienne(9). Dans cette optique, le COMALAT a été désigné comme étant le prestataire de services de la navigation aérienne pour l’armée de terre(10). Pour leur part, le CASSIC était désigné pour l’armée de l’air, ALAVIA pour la Marine et le CEV pour la DGA. Pour chacun des prestataires, les travaux ont consisté à mettre en place un système de management de la sécurité de la circulation aérienne (SMS/ATM(11)) dans leur état-major et dans les organismes du contrôle de la circulation aérienne de leur compétence. Dans l’ALAT, ces travaux ont débuté au deuxième semestre 2004 et se sont amplifiés jusqu’en 2006, avec notamment des audits réalisés par l’autorité nationale de surveillance (DIRCAM). La politique de sécurité ATM du COMALAT a été définie et de nombreux audits internes ont été réalisés sur les bases ALAT tout au long de cette période permettant ainsi de mettre à jour les points forts et les points faibles du système. L’effort conjoint de toutes les parties prenantes (état-major et bases) pour satisfaire aux exigences requises par les règlements européens a permis au COMALAT d’obtenir le 18 juin 2007 sa certification de prestataire de services de la navigation aérienne. Cette certification n’est pas une fin en soi. Il appartient maintenant à tout le personnel concerné de faire vivre et de développer encore ce système. En effet, en matière de sécurité ATM, tout comme dans le domaine de la sécurité des vols, la tâche ne s’arrête jamais. Les contrôleurs de circulation aérienne sont un des maillons de la chaîne des personnels impliqués dans la mise en œuvre des aéronefs de l’ALAT. Il est de leur devoir, durant la fourniture des services de la gestion du trafic aérien, de satisfaire aux exigences requises par les règlements européens et de poursuivre l’objectif principal de sécurité : « réduire, autant que raisonnablement possible, la contribution de l’ATM au risque d’un accident d’aéronef » . Lieutenant-colonel Peradjordi Chef du bureau circulation aérienne du COMALAT (8) Règlement CE 550/2004 du Parlement européen et du Conseil. Règlement CE 2096/2005 de la Commission. (10) le CASSIC pour l’armée de l’air, ALAVIA pour la Marine et le CEV pour la DGA. (11) SMS/ATM : Safety Management System/Air Traffic Management. (9) Page 17 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 actu alat > Le COMALAT, certifié prestataire de services de la navigation aérienne. 4 BAM e En direct des unités L’état-major de la BAM en exercice de certification OTAN Du 8 au 23 mars 2007,l’état-major de la 4e brigade aéromobile participait à l’exercice de certification OTAN, « CITADEL CHALLENGE », organisé au camp de Mourmelon. Employée comme unité directement subordonnée au corps de réaction rapide France (CRRe Fr), la 4 BAM avait pour mission de manœuvrer « virtuellement » dans la région de Valence, en Espagne. Son action s’inscrivait plus précisément dans le cadre de la certification OTAN du PC de corps d’armée France1. compte les composantes armées de l’air, marine et forces spéciales dans l’élaboration de sa manœuvre. Pour cet exercice, la 4e BAM était articulée comme une BIA3. Déjà testée une première fois lors de CITADEL READINESS, exercice préparatoire mené en octobre 2006, cette articulation « virtuelle » permettait à l’étatmajor, à partir d’un scénario fictif de situation de crise, d’appréhender les contraintes et les avantages liés à l’emploi massif des appareils qui équiperont l’ALAT et la BAM dans les années à venir4. Avec l’obtention du label OTAN, de tels exercices se multiplieront à l’avenir. CITADEL CHALLENGE en mars 2007, CITADEL READINESS en novembre 2006 et précédemment JOINT SWORD en avril 2006 sont autant d’exercices qui permettent à l’EM de la 4e BAM de progresser dans une logique d’emploi à haut niveau et dans un contexte multinational. Nos systèmes d’information doivent être compatibles avec ceux de toutes les unités appuyées, quel que soit leur niveau, de la section appuyée en AFH au CRR-Fr qui nous emploie en profondeur et en autonome. Ne faisant pas appel à des unités réelles sur le terrain, le but final consistait à tester la compatibilité des moyens d’information et de communication, plusieurs actions, dont des missions dans la profondeur (DEEP OPS), confirmèrent en revanche l’intérêt de la composante hélicoptères. Cette dernière a fourni au Corps une grande liberté de manœuvre, une forte puissance de feu et une capacité à agir au plus loin, toujours Cette certification, menée autour d’un avec une grande souplesse de réversibilité thème tactique mais limitée à des procédures que seule la BAM est actuellement en techniques et de sécurité des informations, mesure d’assurer. L’arrivée progressive de la permettait à l’état-major de la BAM de NEB à tous les échelons de commandement démontrer sa capacité à travailler dans un et d’exécution au sein de la 4e BAM, l’arrivée contexte OTANIEN tout en confirmant du TIGRE au 5e RHC et la perception à l’importance de l’aérocombat dans toutes moyen terme du NH 90 devraient encore les phases de la manœuvre ainsi que lors des renforcer cette capacité à s’intégrer dans actions ponctuelles de type « DEEP OPS2 ». une grande unité. En direct des unités L’environnement général de l’exercice étant défini dans un cadre purement interarmées et multinational, l’état-major de la BAM devait, non seulement éditer ses ordres et travailler en langue anglaise, mais également attester de ses capacités à prendre en (1) Le chef d’escadrons Bodenez Bureau emploi planification à l’EM/BAM Qualification nécessaire pour autoriser la conduite d’une coalition multinationale de 50 000 hommes. DEEP OPS : opérations dans la profondeur (3) composition organique : six escadrilles de TIGRE, de NH90 et de COUGAR, mais aussi un bataillon d’infanterie, un escadron de cavalerie légère blindée et une compagnie du génie. (4) Le CFLT « jouant », parallèlement à CITADEL CHALLENGE, son exercice annuel « HERMES », l’état-major de la BAM pouvait, de plus, travailler sur sa propre manœuvre logistique ainsi que sur un appui au profit du corps d’armée et des unités subordonnées. (5) AFH : appui feu hélicoptère (2) Page 18 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 En direct des unités 3e RHC : « Du TAC au CENTAC » 3 RHC Dans le cadre du partenariat ALAT/CENTAC, l’aéromobilité est dorénavant systématiquement présente durant les créneaux d’entraînement des brigades interarmes (BIA). Après une phase d’appropriation par l’ALAT de l’environnement propre au centre, les hélicoptères sont devenus incontournables dans la réalisation de l’effet majeur des BIA. Terrain idéal pour l’entraînement tactique interarmes, le CENTAC permet à l’ALAT de bénéficier d’exercices réalistes s’appuyant sur un environnement riche et varié (notamment avec la présence régulière d’ATLANTIC 2 et d’avions d’armes) mais qui viennent encore densifier la programmation déjà bien chargée des régiments d’hélicoptères de combat. Le 3e RHC a ainsi participé, avec deux patrouilles GAZELLE du 5e RHC, à une rotation CENTAC du 3 au 4 juillet 2007. Fournissant deux équipes d’officiers arbitres contrôleurs (OAC), la contribution du 3 revêtait un caractère « expérimental ». En effet lors des rotations précédentes, il avait été reproché aux hélicoptères de s’intégrer de façon peu réaliste lors du déroulement des phases tactiques. Les destructions d’aéronefs effectuées par la FORAD (force adverse) n’étaient que partiellement prises en compte et les joueurs se plaignaient de voir stationner dans leurs zones d’exercices des hélicoptères qu’ils avaient déjà détruits. Du côté ami, les destructions effectuées par les GAZELLE ne pouvaient être correctement validées. Cette situation, peu satisfaisante, avait entraîné une réflexion menée entre la 4e BAM et le 3e RHC et avait débouché sur la mise en place, lors de cette rotation CENTAC, d’un OAC pilote côté FORAD et d’un OAC pilote côté sous GAM. Il semble que la mise en place de ces deux équipes ait donné parfaitement satisfaction aussi bien au niveau des joueurs que de la FORAD. Pour l’arbitrage il est préférable que l’OAC côté joueur soit embarqué en place arrière d’une GAZELLE afin de suivre la manœuvre et de valider les tirs HOT et canon de 20 mm de façon plus réaliste. Côté FORAD, l’OAC peut suivre les phases tactiques en P4, et, en veillant le réseau commandement ami, se positionner de façon optimale afin de suivre le combat. Excellent outil offert à l’ALAT dans le (1) Centre d’Entraînement Tactique cadre du combat interarmes, le CENTAC permet aux régiments de bénéficier d’un environnement dense et d’exercices du niveau BIA rôdés et livrés clé en main. Toutefois, cette participation intéressante et incontournable de l’aéromobilité est accompagnée de contraintes spatiales, matérielles et humaines. L’exiguïté du camp et l’imbrication importante des moyens amis et ennemis nécessitent un guidage précis des GAZELLE par les troupes amies déployées. Les missions de reconnaissance dans la profondeur sont difficilement exécutables sans pertes importantes car le terrain est faiblement vallonné et la densité de combattants ennemis forte. La contribution ALAT minimale estimée à une patrouille GAZELLE mixte et un DL ALAT auprès de la BIA peut, à l’initiative du RHC désigné joueur, être étoffée. Il est notamment possible de fournir une patrouille supplémentaire dans le cadre d’un partenariat avec un ATLANTIC 2, voire des hélicoptères de manœuvre. Ainsi il serait possible d’élargir le spectre des missions confiées aux aéronefs : héliportage de groupes d’infanterie ou de sections antichars, DIGH (détachement d’intervention du génie héliporté), dépose d’équipes HUMINT (renseignement d’origine humaine) ou EOP (élément d’observation dans la profondeur), couverture antiaérienne avec des MISTRAL. Toutefois, la facture en personnel et aéronefs est assez importante surtout avec une périodicité des exercices de l’ordre de deux mois. De plus, même si la présence d’OAC ALAT apporte une réelle plus value, il paraît difficile d’honorer cette participation à chaque rotation CENTAC. Et ce d’autant plus qu’à partir de 2008 l’ALAT sera également présente lors des rotations du centre d’entraînement au combat en zone urbaine (CENZUB). Encore un beau challenge à relever… Capitaine Bansept (Officier emploi au 3e RHC) Page 19 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 En direct des unités 3 RHC En direct des unités Feux de Forêts : Intervention du détachement Héphaïstos 3e RHC en Corse Comme chaque année, le 3e RHC participait cet été à la lutte contre les feux de forêt dans le sud de la France en mettant à la disposition de la sécurité civile un détachement composé d’une gazelle et de deux Pumas. Le mandat du 3e RHC prévoyait une participation de six semaines, fractionnées en 3 relèves de quinze jours afin de soulager des équipages particulièrement mis à contribution depuis le début de l’année. C’est au cours d’une de ces relèves que le détachement Héphaïstos est projeté en Corse au début du mois de juillet. Le 9 juillet 2007 matin, une Gazelle et un Puma décollent d’Etain vers Le Luc en Provence. Dès 16 h 00, après les nécessaires consignes, la nouvelle équipe reprenait l’alerte. Au cours des deux semaines précédentes aucune intervention n’a eu lieu et ces premiers jours d’été n’ont pas connu d’incendie majeur dans la région ; aussi le nouveau détachement pense déjà aux vols d’entraînement pouvant être programmés au plus tôt avec l’UIISC7 stationnée à Brignoles et son Détachement d’Intervention Héliporté. Un appel téléphonique aux alentours de 16 h 30 en décide autrement. Un feu s’est déclenché en Corse et une intervention est plus que probable. La confirmation ne tarde pas, le DIH embarque dans ses véhicules pour rejoindre le Luc et nous devons être en place le soir même à Solenzara pour intervenir le lendemain matin. En direct des unités Bien que n’ayant pour la plupart jamais participé à ce type de mission, chacun est tenu de prendre sa place sans délai. Pendant que les mécaniciens navigants s’affairent aux machines, les pilotes posent déjà les plans de vol et le chef de détachement gère au mieux le départ anticipé de notre base d’accueil. Pumas chargés aux limites de leur capacité prennent leur envol vers l’île de beauté. En abordant la Corse à hauteur de Calvi la Gazelle part seule vers la zone de l’incendie à proximité de Corte pour une première reconnaissance des lieux ; Les Pumas quant à eux poursuivent vers Solenzara. Notre arrivée ayant été parfaitement organisée, la prise en compte par la base aérienne se déroule idéalement. L’accueil chaleureux et la disponibilité sans faille de « l’escale » permettent de disposer sans délai d’un logement pour notre séjour et d’un repas chaud à 21 h 00. Le 10 juillet à 7 h 00 les trois appareils décollent à destination de Vivario. Ce village typique de la haute Corse se situe à proximité du col de Vizzavona et de la vallée de la Restonica, deux sites d’une grande beauté particulièrement prisés des randonneurs. Le feu cantonné à un versant de montagne n’est pas d’une grande ampleur mais d’un accès difficile voire impossible aux équipes de pompiers locales. La reconnaissance de la veille a permis de déterminer une zone de posé éventuelle au plus haut de la pente soumise au feu ainsi qu’une zone d’emport de laquelle partiront les rotations successives de personnel et de matériel. Le mode opératoire du DIH consiste dans le cas présent à mettre en place un dispositif L’arrivée du CNE Chassagne (DIH) et de ses au-dessus de l’incendie et d’attaquer le feu hommes conjugue premier contact entre en descendant la pente. Pour cela, il est les équipes et engagement immédiat. Par nécessaire de déposer une première équipe chance, la section d’alerte qui vient d’arriver chargée de dégager la DZ choisie la veille, est déjà rodée à ce type d’intervention et exiguë, en dévers et entourée de pins, puis la préparation en est grandement facilitée. d’effectuer des norias de bac souples pour Ainsi à 19 h 00, la Gazelle suivie des deux alimenter en eau les groupes de sapeurs. Page 20 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 3 RHC Tandis que la gazelle, dans laquelle a pris place le commandant du DIH rejoint le PC feu installé au fond d’une proche vallée, les deux Pumas effectuent une reconnaissance technique de l’aire de posé (AP) sans toutefois être en mesure de s’y poser en raison d’un fort vent qui rend l’approche trop dangereuse. Deux heures plus tard la tentative est renouvelée, cette fois avec succès malgré une aérologie toujours perturbée qui rend les manœuvres d’approche et de posé particulièrement délicates. Une fois le dispositif de base établi, les rotations s’enchaînent dans un espace aérien chargé car en dépit de l’emprise modeste du feu, un nombre conséquent d’aéronefs agit de concert dans une seule vallée. Plusieurs hélicoptères bombardiers d’eau traitent les parties basses de l’incendie et les passages de Canadairs et Trackers se succèdent toutes les quinze minutes. L’absence d’un moyen de ravitaillement sur place impose cependant le retour fréquent sur Solenzara d’autant que la charge en carburant doit être comptée au plus serré afin de conserver la capacité d’emport des bacs souples de mille litres. Au soir de cette deuxième journée le détachement regagne la base aérienne, aucune intervention ne pouvant s’effectuer de nuit. La journée du onze juillet sera en tous points semblable à la première et voit enfin l’incendie complètement maîtrisé sans risque majeur de reprise. Les autorités de la Sécurité Civile prennent la décision de désengager l’ensemble du dispositif le 12 au matin. En conclusion, cette intervention, comme celles qui lui ont précédé et celles qui se sont reproduites dès la fin du mois de juillet dans les Alpes Maritimes, confirme la pertinence du binôme hélicoptère / DIH. Il est manifeste que deux hélicoptères de manœuvre et leur section de sapeurs ne sont pas de nature à contrer un feu majeur. Leur intérêt réside donc dans la capacité à mettre en place rapidement et en des lieux inaccessibles à tout autre moyen, par une action préparée par les reconnaissances des Gazelle, de petites équipes à même d’attaquer le feu avant qu’il ne se développe ou au contraire à s’assurer qu’il ne puisse repartir aisément. C’est dans ce cadre précis que le détachement Héphaïstos du 3°RHC a eu l’opportunité d’intervenir au mois de juillet. N’ayant pas eu la possibilité de participer à l’une des missions d’entraînement préparatoire et compte tenu de l’engagement effectué le jour de la relève des équipages, l’intervention s’est déroulée sans difficultés particulières en raison notamment du professionnalisme manifesté par les groupes du DIH et de la rapide adaptation des équipages du 3°RHC aux exigences particulières requises par ce type d’opération. Capitaine Pierron (Chef de détachement du 3e RHC) Page 21 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 En direct des unités 1 RHC En direct des unités Les rotors de la nuit afghane Deux COUGAR du 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat sont arrivés à KABOUL le 2 septembre 2007 afin de relever le détachement « CARACAL » de l’armée de l’air présent sur le théâtre depuis plus de 9 mois. Ce premier mandat, confié à l’ALAT, est prévu initialement pour une durée de 8 mois. Les 40 personnels2 du DétALAT Kaboul, la « Task Force Cougar » sont installés sur KAIA (Kabul International Airport), véritable tour de Babel « otanienne » où se côtoient 1 100 personnes d’environ 25 nationalités différentes, Malgré une période d’adaptation quelque peu difficile liée à l’altitude (KAIA se situe à 1 750 m), à la poussière, et surtout au bruit généré par la proximité immédiate de la « zone vie » avec l’aéroport, le détachement a rapidement su Possédant les meilleures qualités requises trouver son rythme de croisière. Il évolue pour faire face aux exigences d’un dans un contexte multinational complexe, environnement particulièrement difficile, entre d’un côté, l’opération « Enduring le choix au sein de l’armée de terre s’est Freedom » sous commandement américain, porté naturellement sur le COUGAR. En et de l’autre la mission d’assistance de l’ISAF effet, parfaitement adapté aux contraintes RC-C sous commandement Turc. géographiques et météorologiques, le COUGAR conserve malgré l’altitude et La mission principale demeure la 3 les fortes chaleurs, une capacité d’emport MEDEVAC au profit de la coalition et relativement importante. des forces Afghanes dans le « Regional Command Capital » (RC-C) de Kaboul, Outre le montage des équipements d’auto- assurée 24h/24 et 7 J/7 avec un maintien protection tels que le blindage additionnel, d’alerte à 30 minutes de jour et 1h de le lance-leurres SAPHIR A, les déviateurs- nuit. Le détachement Français est codilueurs de jets (DDJ), la plus marquante localisé avec un détachement Italien équipé des évolutions reste le montage de deux de 3 AB 212 assurant la CASEVAC4, ainsi mitrailleuses MAG 581 en sabord, sur qu’un détachement Turc armé avec 2 S70 chacun des deux appareils pour assurer (UH-60 « blackhawk ») dont la mission l’autoprotection face aux tirs directs est limitée aux vols de reconnaissance en d’armes d’infanterie. Cette évolution a RC-C. Contrairement à celui de l’ALAT, nécessité une formation rapide pour le les règlements nationaux de ces deux Peloton de Reconnaissance Balisage (PRB) détachements leur interdisent le vol de comme pour les équipages. nuit au-delà du niveau 35, le détachement Le détachement hélicoptère Français en Afghanistan a été mis en place suite au sommet de l’OTAN de RIGA en novembre 2006, la France avait alors décidé de «… restructurer sa contribution à la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (FIAS) et à l’opération « enduring freedom » (OEF) en adaptant son dispositif militaire aux besoins des Afghans et de la FIAS ». En direct des unités (1) Calibre 7,62 mm, la même qui équipe l’UH 60 Blackhawk américain. Le détachement est composé de personnels de la 3e Escadrille d’Hélicoptères de Manœuvre, de l’Escadrille d’Hélicoptères d’Observation Radar (EHOR) et des 1re et 2e Escadrilles de Maintenance Hélicoptères du 1er RHC, renforcés par des personnels provenant de la 4e BAM, du 5e RHC, du 12e RA et du 2e RD (3) Médical Évacuation, il s’agit d’une évacuation après prise en charge et conditionnement de blessés sur le lieu même de l’accident ou des combats (4) Casualties Évacuation, il s’agit d’une évacuation après prise en charge et conditionnement sommaires suite à un afflux massif de blessés (5) L’obscurité des nuits est exprimée en 5 niveaux du plus clair ou plus sombre. Si la plupart des pays sont autorisés à voler par des nuits assez claires niveaux 1,2 et 3- très peu de pays comme la France, sont capables de voler par nuit sombre et très sombre, les niveaux 4 et 5 (2) Page 22 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 En direct des formations français est ainsi « taské » pour toutes les missions « non-conformes » de nuit, comme de jour. Les missions secondaires de la « Task Force Cougar » sont l’héliportage et l’hélitransport au profit des troupes de l’ISAF et des « mentors » Français implantés au sein de l’armée afghane (OMLT). Ainsi, en moins de deux mois, ont-ils réalisé plus de 100 heures de vol dont 30 % de nuit. Le bilan s’élève à 4 MEDEVAC, 5 EVASAN, 1 SOF (show of force en protection d’une unité ayant subi une attaque suicide), 1 héliportage/MEDEVAC au profit de l’Armée Nationale Afghane au contact (1 tonne de munitions à l’aller et 2 blessés au retour…) et plus de 50 transports tactiques au profit de la force. Habitués aux procédures de Côte d’Ivoire ou du Gabon, les personnels doivent intégrer la CSAR6 de la façon la plus stricte et adopter l’anglais dans tous les briefings. dans les zones tenues par les insurgés, l’emport de commandos du PRB lors des MEDEVAC pour sécuriser la zone de poser, etc.… Mais leur meilleure protection réside dans le vol tactique systématiquement pratiqué pour éviter de donner aux insurgés des opportunités de tir. Cependant, la route reste le lieu le plus dangereux du théâtre comme en Irak, l’attaque IED (Improvised Explosive Device) pouvant survenir à chaque instant qui impose une escorte systématique par une équipe de protection du PRB lors des déplacements. Sollicitant en permanence les organismes et le matériel, le théâtre Afghan nécessite Chaque vol réalisé, le plus souvent aux une concentration de chaque instant pour limites de la machine est un véritable l’ensemble des personnels du détachement défi pour les équipages. D’une part les quel que soit le poste tenu. Il constitue ainsi conditions environnementales, l’altitude de une expérience opérationnelle et humaine KAIA et les températures encore élevées, véritablement passionnante. Pays de défis, engendrent une diminution des capacités l’Afghanistan s’impose par ses panoramas du COUGAR de moitié en comparaison magnifiques, son climat exceptionnel et sa de celles rencontrées en Afrique. Les population courageuse. La mission de la zones de dépose avoisinent par endroits « task force Cougar » est extrêmement les 4 000 m, chaque posé étant rendu valorisante, et les hélicoptères de l’ALAT difficile voire hasardeux, par la poussière au « pays de l’insolence » se sont taillé omniprésente et l’existence de champs de une solide réputation de « Saint Bernard », mines de l’ère soviétique. D’autre part, la toujours là quand ça « camphre ». menace en Afghanistan est permanente. Les Capitaine ZINUTTI menaces sol-sol et sol-air leur imposent (Commandant de l’EHM3 et chef de détachement ) des procédures adaptées comme : le vol obligatoire en patrouille pour assurer l’appui feu mutuel, le leurrage réactif et préventif (6) 1 RHC Combat Search And Rescue : procédures concernant la survie et la récupération des équipages abattus Page 23 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 En direct des unités 5 RHC En direct des unités Exercice SKREO 2007 > Le BPC : le bâtiment dont les armées avaient besoin. Vu d’en haut, le MISTRAL ressemble à un porte avion, mais d’en bas, il cache presque le Charles de Gaulle dans l’arsenal de Toulon. En effet quel navire… Pour ceux qui ont connu la marine sous le prisme quasi idyllique des très mythiques Classe O (Ouragan et Orage), la surprise risque d’être de taille en découvrant nos nouveaux Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) : 200 m de long et une mature à 190 pieds, le pont à 35 m et seulement 170 marins à bord. En effet, la part belle est faite aux détachements embarqués. En direct des unités envisager et conduire depuis la mer des opérations aéro-amphibies de grande envergure. Dès sa conception, ce navire a été optimisé pour permettre aux troupes embarquées, qu’elles soient de l’ALAT ou d’autres armes, de planifier et d’exécuter les missions dans les meilleures conditions de travail et de vie. De la zone vie aux ateliers en passant par les locaux d’alerte, le pont où les hangars, le bâtiment est résolument tourné vers ses renforts « terriens ». Le hangar, spacieux et fonctionnel aux dires des maintenanciers dispose d’installations permettant de réaliser des opérations de niveau 2 sur place. Les 2 ascenseurs, simples et pratiques, apportent une fluidité inédite sur un porte-hélicoptères. C’est bien à bord de ce magnifique bâtiment que le détachement du 5e RHC a embarqué pendant 2 semaines intenses sous le commandement des LCL Fournier et Lacombe. Il s’agissait de fournir un appui La nouveauté de la campagne est la mise au débarquement des éléments du 3e RIMa, en place d’une cellule préparation mission dirigée par l’EV1 Bonavita, elle-même issue renforcés par le RICM. de la flottille 11F où elle officie en qualité La première semaine a été nécessairement d’officier renseignement. Cette cellule consacrée aux qualifications des équipages expérimentale visait à mettre en place ou à leur remise en carte en matière autour des pilotes une organisation leur d’appontage de jour comme de nuit. permettant de se recentrer sur leur tâche Nous nous sommes donc tous rendu première : préparer et réaliser leur mission. compte de la remarquable stabilité de Elle permet de compléter l’EM de l’unité ce navire de 22 000 tonnes. En effet, le ALAT embarquée. Elle assurera, à terme, la MISTRAL, tout comme son sistership le mise à jour du renseignement, des cartes TONNERRE, dispose de tout un arsenal mères restant à bord, les rappels des SPINS1, d’aide à la stabilisation. À commencer par ROE2, ATO3 et autres ACO4… la rédaction un système d’autoposition qui lui permet des MISREP5 et de tous les documents préde tenir une position GPS face au vent afin formatés qui sont la base de toute mission de rentabiliser les séances d’appontage ou, menée dans un cadre multinational. de façon plus opérationnelle, d’autoriser La mission est d’établir une tête de pont sur des débarquements aéroterrestres dans une plage du golfe du Morbihan au sud de les meilleures conditions, en fonction de la Vannes afin de permettre le débarquement houle et du vent. d’un régiment au complet et de ses appuis. Le BPC représente le bâtiment dont les armées avaient besoin pour pouvoir (1) Dans une deuxième phase, il s’agit pour l’ALAT d’extraire les ressortissants. SPINS : « SPecial INStructions», ordres particuliers à la mission ROE : « Rules Of Engagement », règles d’engagement (pour l’ouverture du feu) (3) ATO : « Air Task Order », ordre d’affectation d’une mission (4) ACO : « Air Coordination Order », doc regroupant toutes les consignes de la mission (5) MISREP : « MISsion REPort » , rapport de fin de mission (2) Page 24 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 5 RHC Un scénario en deux phases, totalement en cohérence avec les réalités opérationnelles et stratégiques actuelles et dans lesquelles, les unités d’hélicoptères sont irremplaçables. L’exercice commence de nuit avec la mise en place d’un groupe de commando marine dans la profondeur au plus près du camp de Coëtquidan. Avant le lever du jour, nous devons mettre à terre une section de plage afin de couvrir le débarquement du gros des moyens par voie maritime. La météo est capricieuse pour ne pas dire bretonne, et nous devons renoncer à récupérer la section sur le TCD ORAGE qui nous accompagne. Le retour est quelque peu chaotique et se termine par une percée SCA6 sur le MISTRAL qui témoigne de l’importance d’entretenir cette capacité de vols aux instruments. Le PC doit revoir son plan d’action et après avoir posé la première porte sur la plage au petit matin, le DETALAT est chargé de renseigner sur les points de franchissement plus au nord afin de déterminer l’axe d’effort de la force et ainsi de progresser au plus vite vers le camp de Coëtquidan où se regroupent les ressortissants. L’exercice, réaliste jusque dans le moindre détail intègre des équipes de presse. Des ROE extrêmement précises ont été éditées par le PC et c’est au vu de celles-ci que le chef de détachement devra expliquer toutes ses actions sur le terrain. La dernière mission confiée au DETALAT en liaison avec les commandos marine est la mise en place d’une QRF7 afin d’extraire les ressortissants ne pouvant rejoindre les zones de regroupement par leurs propres moyens. Deux opérations sont jouées avec beaucoup de réalisme, allant jusqu’à créer des manifestations plus ou moins hostiles sur les zones d’extraction. Au-delà de ce simple constat, je tiens à souligner le soin apporté par les organisateurs et les acteurs de SKREO 2007 afin de coller au plus près de la réalité. Nous avons bien évidemment soulevé des problèmes de jeunesse du BPC. Nul doute que ces quelques soucis de coordination et de communication entre les différents acteurs du bord se résoudront avec le temps. Aujourd’hui, après 6 longs mois d’indisponibilité, le MISTRAL a repris la mer, et le 5e RHC a participé à sa RANO8 au large des îles d’Hyères. Bon courage à tous et bon vent. Capitaine Curutchet Cyril Chef de détachement ALAT 5e RHC En direct des unités Une fois les troupes arrivées sur la zone, le module ALAT est chargé d’exfilter le groupe infiltré depuis 2 jours. Ennemi, terrain, météorologie, l’expertise des équipages ALAT peut s’exprimer à son maximum. (6) SCA : « Ship Control Approach » QRF : « Quick Respond Force », force de réaction rapide (8) RANO : Remise A Niveau Opérationnel (7) Page 25 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 EAAT En direct des unités Un métier nouveau : Préparateur de vol Nom : Bch François Martin Unité : Escadrille avions de l’Armée de Terre - Rennes Spécialité : Technicien de préparation des vols En direct des unités L’escadrille avions de l’armée de terre, organisée comme une petite compagnie d’aviation d’affaires, a créé depuis 8 ans un métier spécifique et unique dans l’ALAT, celui de préparateur de vol. Découvrons ce métier particulier à travers l’histoire du plus ancien d’entre eux. de missions aériennes a été augmenté de 25%. Chaque préparateur traite jusqu’à huit dossiers par semaine et détermine les itinéraires aériens, la durée des vols et horaires d’escales, les devis de masse, les ravitaillements, réserve les hébergements, demande les autorisations d’atterrissage (PPR), imprime les informations aéronautiques (NOTAM), transmet les préavis de survol à l’étranger, etc... Il prend Après un Brevet de Technicien du Tourisme également contact avec les passagers (niveau BAC) et un séjour d’un an aux et dépose les plans de vols. Ces taches Pays-Bas et en Irlande, François Martin est nécessitent un bon niveau en anglais mais aussi appelé du Contingent en 1996 à l’âge de l’utilisation de l’informatique, du téléphone/ 21 ans. Il fait sa PMP (Préparation Militaire fax, du TRANSWIN, du RSFTA et de la Parachutiste) à Angers puis ses classes au documentation aéronautique. Finalement, le 13ème RDP à Dieuze., il intègre le CPEOM dossier est remis au Commandant de Bord (Centre Parachutiste d’Entrainement aux qui le vérifie entièrement avant l’exécution Opérations Maritimes) de Quélern en de la mission. La préparation d’une mission février 1997 et sert en tant que secrétaire se déroule sur plusieurs jours et nécessite du Service Général pendant dix-huit mois. de nombreuses prises de contact. Caporal-chef en octobre 1997 de la même année, il retourne à la vie civile fin juillet Brigadier en juillet 2002 puis Brigadier1998 et fait une première année de BTS chef en octobre 2003, ce n’est qu’à partir Tourisme en alternance à Vannes. C’est en d’avril 2004 que le préparateur Martin et février 2000 qu’il s’engage comme EVAT au ses quatre collègues de cellule obtiennent sein de l’Escadrille Avions de l’Armée de leur «CTE Aéromobilité - Spécialiste informations aéronautiques», cette Terre basée à Rennes St-Jacques. filière ayant été créée quelques semaines L’escadrille a depuis sa création en 1998 auparavant. Suivront le «BMPE Aéromobilité pour mission principale le transport « Informations aéronautiques » en juillet d’autorités sous le commandement 2004 et le « CT1 VE Adjoint documentaliste direct du COMALAT. Elle regroupe une aéronautique » le 15 novembre 2005 qui cinquantaine de personnels dont une lui permet aujourd’hui d’occuper le poste vingtaine de pilotes, un «Peloton Entretien NR13 d’agent opérations et adjoint à la des Aéronefs», un service administratif, une «Prépa». Le Bch Martin participe également cellule «Opérations» et une cellule «Prépa à l’instruction des nouveaux préparateurs Missions». depuis 2001 avec le Chef de service et contrôleur aérien, l’adjudant Le Guénic. Unique dans l’Alat, cette cellule fut conçue par l’escadrille afin de dégager de la Organisé, rigoureux et précis, sens du disponibilité des pilotes pour les vols. Les contact humain, telles sont les qualités préparateurs prennent en effet à leur idéales du préparateur de vol. compte la préparation de leurs missions. Capitaine DUMEZ Ainsi, grâce à cette structure, le nombre commandant l’EAT Page 26 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER : Retex et réflexion doctrinale sur l’aérocombat > 1 L’aérocombat : une fonction cohérente... > 2 L’appui feu au contact > 3 Le combat en zone urbaine > 4 La numérisation > 6 De la complémentarité et spéciales forces conventionnelles > 7 RETEX Côte d’Ivoire et de l’étranger : - en RCI toutes les facettes de l’aérocombat - comment intégrer l’hélicoptère à la manœuvre - la 3e dimension, espace de manœuvre... - Afghanistan : retour d’expérience du 1er détachement APACHE britanique en opération Page 27 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER > 5 Participation de l’ALAT à la CSAR DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat L’aérocombat : une fonction cohérente et indissociable de l’armée de Terre. par la direction des études et de la prospective de l’ALAT (DEP/ALAT). Toutes les opérations aéroterrestres de quelque niveau qu’elles soient font aujourd’hui appel à l’hélicoptère tandis que la plupart des pays cherchent par ailleurs, à se doter de moyens aéromobiles polyvalents. L’Armée de terre a développé un concept d’emploi de ses aéronefs adapté à leurs caractéristiques et à sa doctrine d’engagement. L’expérience acquise au cours de ses nombreux engagements opérationnels qu’elle connaît et les enseignements qu’elle a pu en tirer, ont permis de développer des méthodes de formation performantes, des améliorations technologiques indispensables à l’évolution de modes d’action, autrefois fondés sur l’engagement puissant et massif. C’est ainsi qu’apparaît progressivement l’aérocombat qui privilégie une participation plus étroite et mieux intégrée à la manœuvre des forces terrestres dans un environnement élargi. « protection », et « projection - action », des missions susceptibles d’être confiées à l’armée de Terre. L’aérocombat constitue en effet l’apport des tactiques aéromobiles à la manœuvre aéroterrestre. Celles-ci lui apportent une expansion et un décloisonnement de l’espace, tout en offrant une contraction du temps. Elles prennent en compte ces capacités dès la planification, en intégrant les unités aéromobiles au niveau de commandement le plus adapté, pour exploiter l’amplification des effets conférée par l’emploi de la troisième dimension. Au même titre que pour bien d’autres unités, le pré-positionnement de moyens aéromobiles hors du territoire national (Djibouti, Gabon…), où répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain (Est : Phalsbourg, Etain ; Sud-ouest : Pau, Dax ; Sudest : Le Cannet, Gap…), contribuent à remplir cette mission de prévention dévolue aux armées en général et à l’Armée de terre en particulier. S’inscrivant ainsi, plus que jamais dans la perspective des engagements les plus probables, la fonction aérocombat met à profit les qualités fondamentales des hélicoptères et leur polyvalence. De même, les nouvelles technologies appliquées aux hélicoptères, leur offrent des possibilités extraordinaires de rapidité et de furtivité et des aptitudes tactiques particulières, tout en apportant une puissance de feux maîtrisée et adaptée à toute action d’envergure. Enfin, nécessairement combinée avec d’autres fonctions, la fonction aérocombat donne une nouvelle dimension à la manœuvre terrestre qui devient alors une manœuvre tridimensionnelle terrestre, totalement intégrée dans la manœuvre interarmées. 1 – Les volets « prévention » « protection » « projection – action ». La présence de troupes et de moyens prépositionnés, aptes à intervenir rapidement avec des possibilités d’actions et d’effets significatifs, contribue de même à prévenir le déclenchement de crises dans certaines sousrégions. Ceux-ci apportent également des possibilités de manœuvre différenciées dans la troisième dimension, tels que démonstration de force ou de présence, mouvements, feux et appuis ou soutiens de toute nature … Dans le cadre des missions de protection, la permanence et la disponibilité immédiate d’appareils et de troupes renforcent l’aptitude Ses unités se voient ainsi dotées de capacités à de l’armée de Terre à répondre aux exigences être employées dans les volets « prévention », opérationnelles, lors de circonstances Page 28 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Le déploiement et l’emploi d’hélicoptères de toute nature s’imposent ainsi naturellement dans tous ces types d’engagements et de missions. Enfin le volet « projection – action » vise à assurer la contribution française aux dispositifs internationaux d’instauration et de maintien de la paix tout en permettant la conduite d’opérations ponctuelles d’évacuation de ressortissants, sous commandement national. Les groupements ou modules aéromobiles engagés alors, offrent au commandant de l’opération tout l’éventail des capacités techniques et tactiques offertes par l’emploi de l’hélicoptère et l’utilisation de l’espace aérien proche du sol qui permet de s’affranchir des obstacles environnants en bénéficiant d’une sûreté et d’une sécurité optimale. 2 – Des aptitudes particulières conférées à l’armée de Terre. Le rôle des forces terrestres au sein de la manœuvre interarmées est de prendre et de conserver l’ascendant sur l’ennemi dans une zone d’action donnée. Pour cela, elles conçoivent et conduisent une manœuvre fondée sur la combinaison de mouvements et de feux si cela s’impose. La possibilité de la réaliser en trois dimensions facilite les conditions d’obtention de la surprise par l’ubiquité des attaques et facilite la concentration rapide des forces. Dans ce cadre, l’hélicoptère apporte une réponse technologique parfaitement adaptée à cette manœuvre. En effet, la souplesse de la turbine apporte la rapidité et permet grâce à sa fiabilité, la pratique du vol de combat afin de tirer au mieux parti du terrain. L’emploi des jumelles de vision nocturne maîtrisé par les équipages de l’ALAT et l’utilisation conjointe de la thermographie permettent désormais le vol et le combat de nuit, tandis que la diversification des armements et des munitions permet la diversification des missions. Dotés de ces nouvelles technologies mais avec des capacités démultipliées par rapport aux appareils plus anciens (Gazelle et Puma), le Tigre, le CARACAL et, à moyen terme, le NH90, doivent permettre d’exploiter au mieux toutes ces caractéristiques. Apportant en plus, la précision de leurs outils de navigation, ils s’insèrent facilement dans le système de communication et d’information numérisé de l’armée de Terre et s’intègrent mieux et à tous les niveaux, à la manœuvre terrestre d’ensemble. Si pour le Tigre, les systèmes d’armes sont classiques (canon, roquettes et missiles), pour les systèmes CARACAL ou NH 90, l’armement principal demeure le combattant terrestre (infanterie, artillerie, génie, etc.). La diversification de leurs capacités provient ainsi de la diversification et de la spécialisation des capacités de ces combattants (forces spéciales, fantassin « félin », etc.). Enfin, et au-delà de l’aspect du « simple » aérocombat, des synergies comme celles développées avec les formations militaires de la sécurité civile (module d’intervention hélicoptère de reconnaissance/hélicoptère de manœuvre/équipe de lutte contre les incendies) révèlent toute la diversification possible offerte par la spécificité du personnel embarqué. Ainsi, la maîtrise de la technologie alliée à l’évolution de la réglementation permet de diversifier les « effets à obtenir ».L’hélicoptère, fruit d’une rupture technologique doit alors provoquer une rupture tactique, en passant de l’aéromobilité fournissant une capacité de mouvement, à l’aérocombat offrant une capacité de manœuvre. Page 29 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER particulières, sur le territoire national comme à l’extérieur. Les savoir-faire mis en œuvre par les équipages sont techniques et tactiques, souvent dans des missions duales (civiles et militaires) et quasiment toujours développés dans l’urgence, en réaction à un événement. Il s’agit notamment de la contribution au plan Héphaïstos durant l’été (lutte contre les feux de forêt), de l’alerte SATER (sauvetage terrestre), de la participation aux missions d’aide et de secours aux populations (catastrophes naturelles nationales ou étrangères - Tsunami 2005, tempêtes de 1999, inondations et tremblements de terre…), de missions de sécurité au profit du GSIGN ou encore dans le cadre du soutien d’événements majeurs internationaux (sommet des chefs d’Etat ou de ministres, 60e anniversaire du débarquement…). DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat (suite) Quatre principes de tactique élémentaire optimisent l’aérocombat : • Le vol de combat, par lequel il s’agit d’adapter les évolutions en vol à la situation tactique. La coordination avec les troupes au sol et l’information en temps réel améliorent cette tactique. • L’autonomie tactique du système d’armes « hélicoptère ». Elle permet l’intégration de la manœuvre en trois dimensions aux petits échelons interarmes. Le système d’armes est servi par un équipage à deux, dans lequel le chef de bord est le concepteur de sa manœuvre dans le cadre de la mission reçue. Il n’a pas un canevas de vol préétabli, il n’est pas aux ordres d’un contrôleur tactique sol ou air. Il travaille dans la durée, dans une zone attribuée, en étroite intégration avec, d’une part les autres hélicoptères de son module et d’autre part les troupes au sol. Il conserve une grande part d’initiative. • La modularité et la complémentarité des capacités. Le module de base d’engagement est la patrouille de 2 à 3 appareils. En fonction des effets à obtenir sur l’ennemi, de son volume et de ses capacités, plusieurs modules seront engagés. Des sous groupements voire des groupements aéromobiles sont alors constitués, qui offrent des capacités complémentaires de renseignement, de feux, de manœuvre et de commandement. Il faut tout particulièrement retenir que la complémentarité hélicoptères de manœuvre et hélicoptères d’attaque est une exigence de sûreté mise en lumière en Irak et en Afghanistan, pour éclairer, protéger, escorter les hélicoptères de manœuvre et de transport lourd. Tout déplacement, y compris logistique sur les arrières, exige désormais une véritable manœuvre tactique. Ces détachements sont donc multifonctions grâce à leur composition mais surtout à la formation de leurs équipages. C’est ainsi qu’une équipe IMEXest toujours présente dans un groupement ou sous-groupement aéromobile, avec la mission d’agir au profit Page 30 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 de l’ensemble de la force. • La complémentarité indissociable entre hélicoptères et troupes au sol, de toutes les fonctions opérationnelles. Les hélicoptères ne sont utiles que s’ils peuvent en permanence compléter ou multiplier l’action des différentes fonctions de base de la manœuvre : commandement, renseignement, feux, choc, mouvement, c’est-à-dire engagement de l’infanterie, de blindés, appui de l’artillerie, du génie, des transmissions, de moyens logistiques, par des actions d’appui feux, d’héliportages d’assaut et de soutien logistique héliporté. C’est la raison pour laquelle ces principes peuvent se résumer par cette formule : « l’hélicoptère est un système de combat terrestre dont la finalité est la manœuvre tridimensionnelle terrestre, planifiée en interarmes et insérée dans un cadre interarmées et international ». 3 – De l’aérocombat à la manœuvre tridimensionnelle terrestre. Considérant cette manœuvre tridimensionnelle terrestre, il faut bien distinguer : la « manœuvre tactique », planifiée et conduite par le commandant de la force terrestre dans le cadre de la mission reçue par le commandant interarmées, de la « coordination aérienne » visant à garantir la liberté de manœuvre dans l’espace aérien, qui est de la responsabilité de l’autorité de coordination aérienne. Cette notion de coordination est largement abordée dans les documents « ad hoc » en national et en international et n’est pas traitée ici. La manœuvre tridimensionnelle terrestre est surtout l’aboutissement de niveaux successifs de capacités, indissociables les uns des autres. Ces niveaux de capacités sont : moyens. Dans le domaine des missions duales, cette « mission tactique complexe » peut revêtir la forme du secours aux populations déjà défini dans le volet « protection » des missions possibles. Ces quatre premiers niveaux, inclusifs les uns des autres, sont ceux de la manœuvre • les savoir-faire techniques, qui permettent d’exécuter les missions élémentaires de transport de personnel ou de matériel. Il s’agit bien de « se déplacer » dans la troisième dimension, en utilisant l’espace aérien proche du sol. • les savoir-faire technico-tactiques, destinés à la mise en œuvre d’équipements et d’armements qui élargissent la gamme des actions possibles vers le combat (tir) et vers l’emploi « généraliste », c’est-àdire vers des missions de soutien menées au profit d’autres armées ou du service public. tridimensionnelle terrestre (MTT). Ordonnée par le niveau interarmées, elle s’intègre ainsi naturellement dans la manœuvre interarmées. En conclusion, l’aérocombat désigne bien aujourd’hui les opérations conduites dans la troisième dimension par l’armée de Terre. • les savoir-faire tactiques, qui visent un effet L’apport des nouvelles technologies facilite à obtenir sur le terrain et sur l’ennemi, et la pleine intégration des hélicoptères (qui qui nécessitent l’engagement de modules restent fondamentalement des engins du adaptés pour remplir des « missions- combat terrestre), à la manœuvre terrestre. types » de combat, tels que : « reconnaître, Ils s’insèrent fort naturellement dans toutes couvrir, détruire, appuyer, héliporter, les phases du combat ou de la résolution des renseigner, soutenir ». Chacune suppose crises, et permettent également à l’armée de l’engagement d’un module. Terre de participer aux missions de service Ces trois premiers niveaux sont ceux de public, de sécurité intérieure et d’assistance aux populations, sur le territoire national l’aérocombat. ou à l’étranger. La fonction opérationnelle Mais les savoir-faire tactiques ci-dessus aérocombat, renforcée de ses nouveaux ne peuvent avoir de sens propre. Ils ont matériels, demeure donc plus que jamais, une pour finalité de s’insérer dans une mission des fonctions majeures de l’armée de Terre interarmes qui va combiner plusieurs car elle lui permet de concevoir et conduire fonctions de combat ou appui pour remplir une manœuvre tridimensionnelle terrestre une « mission tactique complexe » : interdire au sein d’une opération interarmées. une ligne, contrôler ou sécuriser une zone, détruire ou s’emparer d’un objectif, évacuer des ressortissants, procéder à une évacuation sanitaire au combat ou en ambiance hostile, soutenir une force, etc. Elle s’étend sur plusieurs heures sinon jours et exige la disponibilité tactique permanente de tous ses Page 31 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER Ces deux premiers niveaux correspondent à ceux des missions élémentaires qui sont par ailleurs duales (civiles et militaires). DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat L’appui feu au contact par la direction des études et de la prospective de l’ALAT (DEP/ALAT). « La nature des engagements récents confirme la nécessité de disposer, au sein d’une force dimensionnée pour des opérations de gestion de crises, d’une capacité de feux précis, efficaces et réactifs. L’aptitude des hélicoptères à fournir ces besoins, permet à la force de disposer d’un moyen d’appui feu suffisamment souple d’emploi, utilisé en complémentarité des moyens d’appui déployés au sol. Il est mis en œuvre lorsque les autres moyens de la force ne peuvent intervenir dans le cadre espace-temps requis et lorsque la situation tactique, principalement l’état de la menace solair, permet raisonnablement d’envisager l’emploi des hélicoptères à proximité immédiate des troupes au contact. (1) ». Ainsi l’appui feu au contact représente une plus-value majeure dans le cadre de la coopération interarmes. Mission née d’un besoin opérationnel, elle a connu une phase de maturation pour atteindre sa forme actuelle enseignée au sein de la force d’action terrestre et dont l’efficience devrait encore s’accroître avec l’arrivée de la nouvelle génération d’appareils. et en sécurité pour les troupes amies, des hélicoptères de reconnaissance et d’attaque en appui-feu près des troupes. La procédure initiale, suite à différents RETEX, a connu des évolutions et aménagements qui aboutirent à un schéma d’intervention approuvé en juillet 2005, par le Centre de Doctrine et d’Emploi des Forces (CDEF) de l’ALAT 805/OPS « NOTICE D’EMPLOI APPUI FEU ALAT AU CONTACT ». Enfin avec le besoin d’interopérabilité, une version en langue anglaise du message de procédure a été établie afin de pouvoir être utilisé également dans un cadre interallié ou multinational. Cette mission s’intègre parfaitement dans les deux modes opératoires que sont la cœrcition de forces et la maîtrise de la violence. Elle Une procédure issue du RETEX confère aux échelons tactiques un appui À la suite des événements de République dont ils ne pourraient disposer pour d’autres de Côte-d’Ivoire (RCI) fin 2002, la France moyens dans les délais impartis (aviation met en place un dispositif d’interposition artillerie sol/sol). Le but recherché est pour séparer rebelles du nord et troupes l’obtention d’un rapport de force favorable, à loyalistes du sud. Le théâtre et les zones de l’échelle locale. L’étude de la situation tactique responsabilité des groupements tactiques justifie ou non son emploi. Confrontés à une interarmes (GTIA) sont étendus, le réseau menace protéiforme balayant un assez large routier, hormis de rares grands axes, est dans éventail, les appareils jouent sur la gamme sa majorité constitué de pistes qui augmentent de savoir-faire associant mouvement, feu et considérablement les délais d’intervention appuis terrestres ou ALAT pour les contrer. pour des éléments terrestres en renfort. Les Actuellement, l’appui feu au contact répond capacités de l’Aviation Légère de l’Armée de au principe de modularité. Il s’articule sous la Terre (ALAT) à s’affranchir de ces éléments forme d’une patrouille mixte HRA (2) à deux pénalisants, pourvu que les conditions ou trois appareils, avec un ratio HA/C ou HA/ météorologiques le permettent également, V pondéré par l’effet à obtenir, ou un module ont rendu son emploi prééminent. HM/C (3) et HA/V (4). Dans la mesure du possible Une procédure a donc été mise en place il est renforcé par un HM/IMEX (5). L’ALAT pour permettre l’intervention rapide, précise 805/OPS dresse une liste non exhaustive des Page 32 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 la « sauvegarde » qu’à de réelles mesures de protection. Si l’autoprotection des aéronefs est une priorité, le système SAPHIR n’a jamais leurré une munition de 14.5 mm, une balle de Kalachnikov ou même un RPG7. D’autre part, l’armement mis en œuvre est également un facteur limitant. Le canon M621 est bien une arme de saturation et non de précision avec la restriction d’emploi qu’induit cette constatation. De plus, il s’agit bien d’une mission à proximité immédiate de la troupe au contact et donc de l’ennemi. Les appareils rentrent très rapidement dans le gabarit de la portée des armes adverses. Néanmoins les actions menées avec succès, principalement en RCI depuis 2002, prouvent toute l’efficacité de ces vecteurs. Le TIGRE est un hélicoptère de nouvelle génération dont les performances permettent un accroissement remarquable des capacités de l’aviation légère de l’armée de terre, notamment en appui feu des troupes au contact. Se déplaçant très vite (4500 m en une minute), il possède une autonomie moyenne de 2 h 30 ce qui lui autorise de combattre jusqu’à 200 km de son point de départ sans ravitaillement. Cet appareil dispose d’une puissance de feu sans comparaison possible avec celle des aéronefs de la génération précédente. Son canon de 30 mm, installé sur une tourelle asservie aux différents viseurs de l’équipage, est d’une parfaite précision jusqu’à 1500 m et d’une mise en œuvre extrêmement simple et rapide, lui permettant d’atteindre toute cible terrestre ou aérienne faiblement blindée en déplacement dès la première rafale de 5 coups. Si cet appui offre une considérable plus- Au-delà des 1500m en tir air-sol, les roquettes value, comme cela a été évoqué supra, anti-matériel et véhicules en emport dans des des facteurs limitants demeurent, qui paniers asservis en site, permettent de traiter devraient être éliminés avec l’arrivée du une zone dont l’étendue dépend de la distance TIGRE. de tir. Une patrouille de deux TIGRE est ainsi La génération d’aéronefs actuels est en effet capable de traiter un objectif surfacique de très sensible à la lutte anti-aérienne toutes 20 000 m2 à 4 km ou de neutraliser une armes, de toute nature. Le très faible blindage colonne de véhicules non blindés sur une dont ils sont équipés est plus assimilable à de longueur de 400 m et sur une largeur de 100 Page 33 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER missions et des principes d’emploi particuliers liés à la 3D et sa coordination. Trois points clefs concourent directement à la réussite de la mission. Il s’agit du marquage, de la désignation et de l’identification AMI/ ENI. Aucun doute n’est permis, notamment sur la position amie la plus avancée. Lors de la phase de désignation, des moyens tant réglementaires que de circonstance peuvent être mis en œuvre de jour comme de nuit pour marquer la position. Le dialogue doit être simple, précis et répondre aux besoins tactiques et techniques des deux interlocuteurs (chef de section et chef de patrouille par exemple) pour un gain de temps précieux notamment pour le module. Une fois l’identification confirmée l’autorisation de tir sera donnée par l’élément terrestre. La procédure est simple mais nécessite néanmoins une phase de présentation et de « DRILL ». Les équipages pouvant être potentiellement confronté à un maillage logistique peu dense (avitaillement principalement) et à des élongations importantes vers la zone d’action, l’autonomie sur zone en est d’autant plus amoindrie. Si à ce phénomène s’ajoute la méconnaissance ou le manque de pratique, la perte de temps induite compromet notablement les chances de succès. Ce besoin a été pris en compte avec le partenariat CFAT et la mise en place des journées Appui Feu Hélicoptères (AFH) au profit des régiments. Concrètement, une patrouille, généralement HL, travaille une ou deux journées avec un régiment. Une présentation théorique est faite, qui permet d’expliquer impératifs et contraintes. Puis vient une phase d’application sur le terrain avec un débriefing. De plus, en opération extérieure, les GTIA sollicitent les hélicoptères pour s’entraîner au déroulement de la procédure « in situ ». DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat (suite) m à 2000 m de distance. En tir air-air, le Tigre est capable d’engager toute cible aérienne non-coopérante (emploi de leurres et manœuvrante) jusqu’à une distance de 5000 m, avec son système d’arme Mistral II à autodirecteur IR et CCME (6). Une « manœuvre de précision » Ce qu’il est important de noter, est la capacité de « manœuvre de précision » qu’offre le TIGRE. Le vol spécifique des hélicoptères permet de manœuvrer l’ennemi pour avoir le meilleur angle d’attaque. Les armements permettent de délivrer des feux précis et adaptés. La combinaison des deux permet la « manœuvre de précision » pour traiter l’ennemi sans dommages collatéraux terriblement contre-productifs. Le retour d’expérience des Apaches américains, britanniques et néerlandais en Afghanistan est à cet égard éloquent. Ses capacités d’autoprotection et son système d’information terminal « Eurogrid » lui permettent d’être engagé soit dans un (1) Introduction de l’ALAT 805/OPS HRA : hélicoptère de reconnaissance et d’attaque (3) HA/C : hélicoptère d’attaque / Canon (4) HA/V : hélicoptère d’attaque / VIVIANE (5) IMEX : Immediate Extraction (6) Contre-contre mesures électroniques. (2) Page 34 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 environnement tactique beaucoup plus menaçant avec du renseignement précis, soit au sein d’une structure d’aéronefs beaucoup plus souple et légère qui lui assure la reconnaissance. Ses systèmes de navigation et d’acquisition précis et performants, constituent des atouts exceptionnels pour un engagement de jour comme de nuit. Dans tous les cas, les unités TIGRE devront rechercher la surprise dans le combat, privilégier les actions de flanc en mouvement et réaliser les appuis feu au-delà de la portée des armes adverses. Par le volume d’appareils engagé,les élongations couvertes, les délais d’intervention amoindris, la puissance de feu délivré et l’ascendant psychologique donné, l’appui feu au contact répond parfaitement aujourd’hui et à plus forte raison demain au triptyque des principes de la guerre et s’intègre parfaitement dans le cadre de la coopération interarmes. Réflexion doctrinale sur l’aérocombat L’aérocombat en zone urbaine Conformément aux orientations prises par l’armée de terre et comme le confirment régulièrement les engagements opérationnels les plus récents, le développement de la maîtrise du combat en zone urbaine des modules aéromobiles doit se faire aux niveaux des unités ALAT et inter-armes, en prenant en compte le RETEX (1) des opérations extérieures et celui des rotations au CENZUB (2). menace et sa proximité avec la capacité éventuelle de la neutraliser. Dans tous les cas, l’engagement en zone urbaine doit répondre à la recherche d’objectifs ponctuels clairement définis. Cette approche globale du besoin en renseignement va permettre, tout en caractérisant la menace par des coups de sonde et par un travail préalable (observation en stand-off) de préparer l’appui à l’engagement des unités au sol, mais aussi des hélicoptères en général. Le combat en zone urbaine des unités aéromobiles est régi par les documents réglementaires que sont l’ALAT 101 (3) et l’ALAT 003/OPS (4). Ces manuels d’emploi sont à caractères évolutifs et faits pour être améliorés par des modifications régulières au grè des RETEX, qu’ils soient liés aux engagements actuels de l’ALAT, ou fondés sur l’expérience acquise par les ALAT étrangères (US –UK -NL) qui mettent en œuvre ces modes d’action sur les théâtres irakiens et afgans déjà depuis plusieurs années. Le 1er RHC (5) de Phalsbourg est actuellement mandaté au sein de Brigade aéromobile pour mener à bien l’étude sur ce combat en zone urbaine et suivre ces évolutions. Les premiers enseignements concernant l’apport de l’aéromobilité dans le combat urbain peuvent se décliner suivant trois grandes fonctions que sont l’acquisition du renseignement, l’appui feu au contact et l’aide au mouvement par transport tactique.. • Les missions d’appui feu au contact en ZURB sont effectuées par des tirs au canon de 20 mm et des tirs de missiles HOT. Les vecteurs mis en œuvre sont : le HM/C (Puma Ca 20), le HA/C (gazelle Ca 20) et le HA/V (gazelle HOT Viviane). À l’avenir, le Tigre permettra de délivrer des tirs de roquettes et au canon du 30 mm. Le HA/V, non armé, peut être engagé pour faciliter le renseignement et l’observation au profit des appareils armés. Le caractère omnidirectionnel de la menace sol-air (ALI et missiles sol-air portables) et les capacités limitées d’autoprotection des hélicoptères contraignent à mettre en œuvre des procédés d’exécution visant à limiter la vulnérabilité des appareils engagés, en respectant des principes simples tels que : éviter au maximum les stationnaires prolongés, limiter la durée de survol à faible hauteur au-dessus de la zone urbaine ; s’infiltrer en privilégiant le survol de la zone amie ; privilégier les tirs en dynamique (tir en stationnaire uniquement pour le HA/V et, en cas de menace sol-air très faible, pour le HM/C) …… Le combat des unités au sol se déroulant le plus souvent à courte ou très courte portée, les risques de tirs fratricides et de dégâts collatéraux liés aux effets des armes sont très élevés. Lorsque le combat se déroule à très courte portée (distance ami/ennemi inférieure à 100 mètres), il n’est pas envisageable de traiter les éléments ennemis se trouvant au contact direct des éléments amis. Les actions d’appui feu en zone urbaine viseront à traiter en priorité,les systèmes d’armes sol-air (actions planifiées ou d’opportunité), les éléments ennemis • l’acquisition du renseignement s’appuie sur l’expérience de l’emploi des hélicoptères sur certains théâtres extérieurs (SOMALIE 1993, RCA 1997, BALKANS 1999 et RCI 1999-2007). Les moyens engagés dans la troisième dimension permettent, en intervenant au-delà de ligne de vue des troupes au sol,d’offrir à ces troupes engagées en zone urbaine des renseignements sur la (1) RETEX : Retour d’expérience CENZUB : Centre d’entrainement au combat en zone urbaine (3) ALAT 101 : Manuel d’emploi des formations de l’ALAT (4) ALAT 003/OPS : Manuel d’emploi des formations de l’ALAT en zone urbaine. (5) e 1 RHC : 1er régiment d’hélicoptères de combat. (2) Page 35 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER par la direction des études et de la prospective de l’ALAT (DEP/ALAT). DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat (suite) en appui des éléments au contact ainsi que les positions ennemies hors de portée des tirs directs des unités amies au contact. L’appui feu au contact peut être employé en défensive, l’appui feu par les hélicoptères visant alors à réduire la pression de l’ennemi sur les éléments amis au contact, afin de leur permettre soit de reprendre l’initiative, soit de se dégager en sûreté. Il permet également d’entraver l’action des unités ennemies en soutien. En offensive, cet appui feu vise à neutraliser la résistance ennemie afin de faciliter la progression des unités amies. Dans ce cas, l’appui feu hélicoptère sur un bâtiment tenu par l’ennemi est exécuté avant que les éléments au sol n’y prennent pied ; lors de la conquête du bâtiment, les tirs des hélicoptères sont reportés sur le compartiment de terrain situé au-delà du bâtiment. De manière générale, les hélicoptères ne tirent pas sur un bâtiment en cours de conquête par les unités. réel les appareils effectuant l’OHP. En effet ces derniers se déplaçant en vol tactique, les vues réduites ne leur permettent pas de détecter la menace avec une anticipation suffisante. Il sera nécessaire de guider l’élément HM pendant son infiltration vers l’objectif, afin de faciliter la navigation et d’assurer la liaison radio vers l’échelon supérieur (compte-rendus). Le dispositif aérien pour une OHP en zone urbaine doit systématiquement inclure des aéronefs d’appui feu pour le renseignement préalable, la couverture, l’appui direct de l’opération d’héliportage. Tous ces savoir-faire nécessaires à l’accomplissement des différentes fonctions concourant à l’emploi de l’aéromobilité dans un environnement fortement urbanisé, devront être optimisés par le RETEX OPS et par les rotations des unités ALAT au CENZUB, dans le cadre de la coopération inter-armes. Ce centre d’entraînement au combat urbain • L’appui au mouvement peut se caractériser présente pour l’aéromobilité l’avantage de par une OHP (6) en zone péri-urbaine ou sur pouvoir régulièrement travailler ce volet des plates-formes situées au sommet des inter-armes avec les autres unités de l’AdT. La infrastructures. Cette opération héliportée zone d’action est cependant très restreinte peut être réalisée uniquement dans un pour les hélicoptères et ne permet pour contexte de menace sol-air faible, compte l’instant l’emploi que d’une seule patrouille, tenu du faible niveau d’équipement des ce qui est très loin de ce que peut apporter aéronefs en capacité de détection radar l’hélicoptère pour ce type de combat. et missile d’une part, et en systèmes de Partie prenante de la fonction contact, contre-mesures d’autre part (7). Si la menace l’aéromobilité est encore trop souvent sol-air est forte (présence de défenses perçue comme un élément d’appui et la sol-air sur véhicules, radars de détection nécessaire cohérence de la manœuvre et d’acquisition, densité élevée de missiles tactique aéromobile encore mal perçue. sol-air portables), des opérations visant à Ainsi le rôle de l’HRA (hélicoptère de localiser et neutraliser ces systèmes d’armes reconnaissance et d’attaque) en combat urbain devront être conduites en préalable à toute est largement sous-estimé et le caractère opération héliportée. Après réduction de la risqué des héliportages sans intervention menace sol-air à un niveau suffisamment bas, HRA n’est pas pris en compte. La réflexion l’utilisation d’un appareil de commandement tactique est encore à approfondir. positionné en altitude et ayant une vue Ces exercices réguliers permettent néanmoins globale de la zone de l’objectif et des une meilleure connaissance mutuelle et itinéraires d’approche permet de conduire une meilleure compréhension dans l’emploi et coordonner l’opération héliportée. Cet des moyens jusqu’aux plus bas niveaux de appareil est en mesure d’assurer les tâches coopération interarmes que sont le S/GTIA, suivantes : renseigner sur la zone de poser la section ou le peloton. (viabilité technique) et ses abords (sûreté) avant l’arrivée sur zone des HM, observer en (6) permanence les abords de l’objectif afin de (7) OHP : Opération héliportée. Ce faible niveau d’équipement concerne les appareils de type déceler une menace et d’alerter en temps Gazelle et Puma/Super Puma. Page 36 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Réflexion doctrinale sur l’aérocombat La numérisation du champ de bataille - NUMALAT par le Lieutenant-colonel GUYOT officier de programme - GAM/STAT couleur d’arme des groupements tactiques interarmes (GTIA) qui les mettent en œuvre. Pour l’ALAT, le mode de travail d’un PC de groupement aéromobile (GAM) est finalement assez proche de celui d’un PC de GTIA. Au final, le cœur de métier des équipes des centres de commandement de ces entités étant de commander dans le cadre d’un processus générique d’analyse et d’élaboration des ordres, il paraissait logique de déployer des outils communs, le SIC/F aux niveaux 3 et Les spécificités de l’aérocombat requièrent supérieurs, le SIR au niveau 4. Pour autant, néanmoins le déploiement d’un système certaines spécificités « métiers » ont dû être de commandement, de contrôle et de prises en compte dans le SIR, afin de permettre communication à l’emploi des unités à chaque type de groupements la possibilité aéromobiles. Ces adaptations portent sur : d’élaborer des ordres « techniques » aux • la réalisation de deux composantes, l’une au unités qui leur sont subordonnées. sol, permettant la préparation des missions À l’inverse, aux échelons d’exécution, jusqu’au niveau 6, l’autre en vol, pour force est de constater des différences assurer la conduite des opérations. Ces fondamentales dans l’exercice du métier des deux composantes sont complémentaires, armes, selon les spécialités mises en œuvre. simultanées et indissociables ; C’est d’ailleurs dans cette logique que les • la nécessité de coordonner dans la troisième lieutenants et les capitaines sont formés au dimension les moyens engagés, incluant sein des écoles d’armes, la formation étant la gestion des mouvements aériens et le par ailleurs commune pour les officiers contrôle tactique. supérieurs appelés à servir au sein d’unités L’architecture retenue pour « numériser » de niveau 3 ou supérieur. les unités de l’ALAT s’appuie largement sur Pour l’ALAT, il convenait ainsi de consentir les deux SIOC principaux de la fédération, le le développement d’une architecture de SIC/F et le SIR, tout en mettant en œuvre des systèmes adaptée aux particularités des solutions techniques originales, permettant métiers de l’aérocombat, au profit des d’offrir aux niveaux les plus bas une véritable commandants de sous groupement, des liaison de données tactique, adaptée aux chefs de patrouille et des chefs de bord contraintes temps réel de l’aérocombat. d’hélicoptères. Les besoins qu’il convenait de satisfaire Le choix de l’architecture peuvent être listés comme suit : Il est facile de constater la convergence des • disposer d’une capacité de préparation modes de fonctionnement des postes de de mission au profit des équipages commandement (PC) de brigades, quelle que d’hélicoptères, sur la base des informations, soit la culture d’arme de celles-ci. Au sein données et ordres numérisés émanant des des groupements, les processus d’élaboration groupements ; des ordres diffèrent assez peu selon la • bénéficier d’une réelle fluidité dans les Page 37 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER L’armée de terre s’est inscrite depuis plusieurs années dans une démarche d’acquisition de systèmes d’information opérationnels, dans l’objectif d’améliorer significativement la qualité et la précision des échanges de données entre les différents acteurs du champ de bataille. Les opérations d’armement relatives à ce projet sont réalisées dans le cadre de l’opération d’ensemble SIC Terre, dont l’objectif majeur est de fournir une fédération cohérente de systèmes d’information. Cet objectif doit être concrétisé par la mise sur pied de deux brigades numérisées opérationnelles dès 2009. DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat (suite) ordres de conduite des niveaux terminaux, qui, dans le feu de l’action, nécessite des échanges brefs et concis ; • disposer d’interfaces homme système (IHS) simples, capable de maintenir à un niveau raisonnable la charge de travail des équipages d’aéronefs évoluant à vitesse élevée en vol tactique ; • disposer de solutions techniques de communication temps réel, préalable indispensable pour intégrer les aéronefs de l’armée de terre à la chaîne de contrôle direct ; • déployer, au profit des chefs de sousgroupements aéromobiles (S/GAM), des systèmes offrant la possibilité de recevoir les éléments de coordination 3D et les ordres provenant du SIR, mais surtout de commander en vol. la position et de la situation logistique de ses ailiers, de transmettre des ordres de déplacement, d’observation ou de tir. Le viseur VIVIANE permettra, par transfert de ses données de gisement vers le SIT ALAT, d’établir graphiquement les limites d’un secteur d’observation ou de tir. Ces données pourront être transmises à l’ensemble des équipages d’un même dispositif. Suivant le même principe d’échanges viseur/SIT, il sera possible, après une télémétrie LASER, de créer dans le SIT ALAT des points référencés, également transférables vers d’autres SIT. Le SIT ALAT, dont le déploiement débutera en 2009, équipera 75 Gazelle. À plus long terme, les 24 Cougar rénovés et les Caracal en seront également dotés. Dès la fin du premier semestre 2008, 10 Gazelle seront équipées de SIT ALAT de présérie afin de pouvoir mener les indispensables expérimentations technicoLe développement des systèmes opérationnelles. Ces considérations ont donné lieu au • Opération TDMA-i lancement de plusieurs opérations Afin de fluidifier les échanges de données d’armement au début des années 2000, du niveau patrouilles, l’utilisation d’un désormais identifiées sous l’acronyme protocole de communication temps réel NUMALAT. Elles sont les suivantes : devait être privilégiée, tout en valorisant, • Opération « kit HM PC valorisé », pour d’évidentes raisons économiques, les L’objectif est d’offrir aux chefs de groupements postes radio existants. Le profil TDMA (Time la possibilité de mettre en œuvre le SIR à partir Division Multiple Access) du PR4G a été de la soute d’un hélicoptère de transport retenu pour faire l’objet de développements tactique, afin de disposer de PC tactiques à complémentaires. Ces évolutions (TDMAmobilité accrue. isochrone) améliorent de manière significative Trois stations de travail pourront être la robustesse et la performance des réseaux mises en œuvre simultanément, autorisant supportés. indifféremment l’utilisation du SIR ou du SIC/ Une version dédiée du PR4G met déjà en F. Destiné à être mis en œuvre au sol, le kit œuvre ce profil de communication. La version HM PC valorisé dispose néanmoins d’une système sera déployée sur tous les PR4G à capacité réduite de fonctionnement en vol. partir de 2009. Utilisant quatre PR4G pour l’établissement Ce protocole est exploité nativement par le des réseaux tactiques, il emporte également SIT ALAT. une station CARTHAGE et un système V/ • La messagerie H – Traducteur de UHF SATURN. 15 kits seront livrés à partir messagerie H/J de 2009. La possibilité de réaliser des échanges temps • Opération SIT ALAT réel nécessitait d’élaborer une messagerie Cette opération permet d’intégrer aux Gazelle elle-même orientée temps réel, baptisée les plus récentes (SA 342 M1 VIVIANE et SA messagerie H. Inspirée fonctionnellement de 342 Ma) un système d’information terminal la messagerie J mise en œuvre par la liaison (SIT). 16, elle permet de véhiculer les informations Fortement intégré à la plate-forme, le SIT exploitées par le SIT ALAT. ALAT dispose de fonctions d’aide à la La normalisation et formalisation de cette navigation, mais constitue avant tout l’outil messagerie ont été confiées en novembre de conduite numérisée du niveau patrouille. 2007 à la société DIGINEXT, à laquelle il a été Son ergonomie générale permet au chef de également demandé de réaliser un traducteur patrouille de disposer en permanence de H/J. Le lancement de ce projet permettra Page 38 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 La NUMALAT étape 2 Les opérations en cours ne satisfont pas actuellement l’ensemble du besoin de l’aérocombat « numérisé ». En effet, il manque à ce stade l’outil qui conférera aux chefs de S/ GAM une véritable capacité à commander en vol une formation d’hélicoptères, quels que soient les types d’aéronefs qui peuvent lui être subordonnés. D’autre part, l’architecture technique retenue pour la TD SIR TIGRE ne permet pas de conférer au TIGRE la capacité à s’intégrer dans la chaîne de contrôle direct. Pour cette raison, deux opérations complémentaires sont à l’étude : La première permettra, en consentant des développements logiciels, d’octroyer au kit HM PC une capacité de commandement en vol ; La seconde a pour objectif, à partir des enseignements techniques qu’auront permis le SIT ALAT et la TD SIR TIGRE, le développement d’une véritable capacité d’échanges de données temps réel pour les hélicoptères NH90 et TIGRE. Les objectifs calendaires de début d’opération sont fixés aujourd’hui à 2009, pour une réalisation en 2011. Vers l’aérocombat numérisé Les nouveaux systèmes de commandement numérisés en cours de déploiement contribueront à une amélioration significative de la connaissance de la situation tactique locale que pourront avoir les équipages. Ils doivent permettre de fluidifier très sensiblement les échanges au sein des réseaux tactiques utilisés par les unités aéromobiles, grâce à la précision des ordres et des comptes-rendus échangés. De ce fait, ils contribueront particulièrement à la réussite des missions d’appui direct des unités au sol. Ces espoirs nécessitent en premier lieu l’appropriation des systèmes par leurs futurs utilisateurs. C’est un des objectifs des EXTO prévues en 2008. Au delà, un véritable travail doctrinal devra être engagé, afin de définir les nouvelles procédures qui devront être mises en œuvre. Des expérimentations tactiques devront être conduites dès 2009 dans cet objectif. Enfin, le formalisme de ces nouvelles procédures, qui restent à décrire, devra être enseigné dans le cadre des formations de cursus, permettant ainsi à l’armée de terre de disposer d’aérocombattants rompus aux systèmes de commandement et de combat modernes. Page 39 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER de disposer, dès la fin de l’année 2009, d’un système capable d’assurer des échanges entre les réseaux L16 et les réseaux H des unités de l’ALAT. Cette avancée majeure conférera aux unités aéromobiles la possibilité de s’intégrer à la chaîne de contrôle direct. • Le module de préparation de mission pour les équipages (MPME) Depuis mars 2007, un MPME prototype a été mis en place au 3e RHC pour mener des évaluations. Ce système, dont le cœur est constitué de stations de travail et de logiciels dédiés, offre aux équipages la possibilité de préparer collectivement, au plan technique comme au plan tactique, les missions qui leur sont confiées. Les ordres et données provenant du SIR peuvent être transférés sur les stations du MPME, afin de constituer le fond documentaire sur lequel les équipages vont travailler. Les données numériques produites par cette préparation peuvent être ensuite adaptées au format des différents médias de transfert des systèmes embarqués, pour initialiser les systèmes de mission des aéronefs. Le MPME permet actuellement la préparation du SIT ALAT, du système EURONAV et du TIGRE step 2. Quatre nouveaux MPME seront déployés dès janvier et février, complétés par une dotation supplémentaire à partir de juillet 2008. Fin 2008, l’ALAT disposera de sept MPME tactiques et 7 MPME d’infrastructure. • La TD SIR TIGRE L’opération TD SIR TIGRE, réalisée dans le cadre du programme TIGRE, consistait à fournir à cet appareil une capacité d’échange de données avec le SIR. Les données transférées sont visualisées sur le système EUROGRID. Le programme SIR implémente des fonctions permettant de recevoir la position des TIGRE et de leur transmettre des « calques numériques » renseignés. Bien que des possibilités d’échanges existent déjà, la version opérationnelle de la TD SIR TIGRE sera disponible à l’horizon de la réalisation du SIR NC1, en 2010. DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat Participation de l’ALAT aux missions de CSAR par le Lieutenant-colonel AIGUBELLE «The rescue mission was performed without difficulty by the superb French pilots (1) , who flew through the mountains, at night, in bad weather, across the Serb lines, using image-identification goggles”. Cet hommage émane du Général Sir M.ROSE (2), qui commandait la FORPRONU en 1994. Il fait ici référence à la récupération d’un pilote de SEA HARRIER britannique abattu au-dessus de la poche de Gorazde au plus fort des bombardements de l’OTAN, et effectué par un équipage de l’ALAT. Un an plus tard, en 1995, c’est le capitaine O’GRANDY qui dut s’éjecter au-dessus des KRAJINA. Il fut récupéré après plusieurs jours passés seul audelà de la ligne des contacts, lors d’une opération interarmées impliquant 160 avions et hélicoptères, notamment des avions A10 et des unités de forces spéciales américaines. Ces deux exemples récents illustrent l’importance du concept CSAR (Combat SearchAnd Rescue) élaboré par lesAméricains lors de la guerre du Vietnam qui prévoit la récupération en zone hostile des équipages abattus. Les hélicoptères de manœuvre (HM) chargés de la récupération constituent toujours le dernier et indispensable maillon de cette opération complexe tant en ce qui concerne sa planification que la coordination des moyens qu’elle peut mettre en œuvre. Les deux exemples cités supra constituent deux extrêmes, si l’on considère les moyens engagés, montrant ainsi que le spectre que recouvre ce type de mission est très étendu. L’engagement au Kosovo a confirmé le caractère déterminant que revêt désormais la phase aérienne dans une opération de haute intensité. Ces campagnes aériennes conduites préalablement aux opérations terrestres, ou en appui de celles-ci, ont pour but sinon d’emporter seules la décision, du moins de préparer l’engagement des forces terrestres dans de bonnes conditions. (1) Évoque l’équipage du Capitaine Aigubelle, commandant de bord du Puma du 4e RHCM, ayant réalisé la première mission de « personnal recovery » à Gorazde en1994. (2) General Sir Michael ROSE « Fighting for peace: lessons from Bosnia » page 170. (3) Directive n°120 DEF/EMA/EMP/CDT du 30 janvier 1997. Page 40 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Au cours de cette phase critique la perte d’un équipage en territoire ennemi et sa capture pourraient être utilisées par l’adversaire et avoir des conséquences politiques et médiatiques désastreuses. La conduite des missions de CSAR au sein de nos forces armées étant désormais du ressort de l’Armée de l’air (3), il convient de souligner la contribution possible de l’ALAT à une opération de ce type et sur la doctrine à adopter en ce qui concerne la récupération de ses propres équipages ou du personnel embarqué. Bien qu’elle ne soit pas leader dans le domaine de la récupération des équipages et ne puisse par conséquent y dédier des moyens, l’ALAT participe néanmoins à trois niveaux à cette mission : - Tout d’abord elle peut être amenée à assurer la RESCORT (Rescue-Escort) d’une opération CSAR de grande envergure, en complément des moyens spécialisés. - Elle peut également, comme les exemples récents et la doctrine de nos alliés l’ont démontré, être engagée seule dans des délais très brefs afin d’éviter les contraintes d’une opération de grande ampleur (concept Limited Extraction). Elle doit enfin être en mesure de récupérer ses propres équipages en tenant compte de la spécificité de leur engagement (concept Récupération Au Combat). Autant de procédés mis en œuvre et planifié dans les engagements actuels en RCI, en Centrafrique et en Afghanistan. Généralités concernant les missions de récupération des équipages abattus C’est le chef interarmées, commandant de la force, qui est en premier lieu responsable de la récupération des équipages abattus dans sa zone de responsabilité. Ce type de mission qui nécessite une planification et une coordination rigoureuses, est programmé, coordonnée et conduite par le CRS (centre de recherche et de sauvetage) au sein du mettre en œuvre de gros moyens qu’il s’agit d’engager de façon parfaitement coordonnée ce qui nécessite des délais. L’élément essentiel de l’opération est constitué par le ou les hélicoptères de manœuvre servant à la récupération de l’équipage et pouvant transporter une équipe de protection rapprochée afin de faciliter l’identification de l’équipage et son extraction en terrain difficile. Ce ou ces appareils peuvent être escortés par des hélicoptères d’appui protection (HAP) afin d’assurer la couverture de l’infiltration et de la récupération proprement dite. Cette composante hélicoptère peut être complétée si besoin par un appui aérien de nature variable qui peut avoir pour objet d’assurer la couverture aérienne de l’opération, de fournir un appui feu air-sol, de supprimer les défenses sol-air ennemies, de fournir un appui guerre électronique ou de permettre le commandement et le contrôle de l’opération. Les moyens engagés lors d’une récupération sont donc extrêmement variables et peuvent aller de quelques appareils seulement à plus d’une centaine comme dans l’exemple américain de 1995.Depuis 1994 la RESCO est en France une mission incombant à l’Armée de l’air. Une unité a été créée à cet effet : l’escadron d’hélicoptères 01.067 «Pyrénées» (5). Cette unité à vocation interarmées(OVIA), qui compte en son sein quelques personnels de la Marine, devrait comprendre au terme de sa montée en puissance 17 hélicoptères et 250 personnels. L’Armée de l’air est d’ores et déjà en cours d’acquisition de 14 hélicoptères EC 725, une nouvelle version du Cougar MK2. L’ALAT participe depuis l’été 2001 en y affectant du personnel sans toutefois dédier des appareils à cette seule mission. Si une opération de RESCO devait être conduite par la France, les moyens qui seraient engagés prioritairement seraient ceux qui sont dédiés à cette mission au sein de l’Armée de l’air. La participation de l’ALAT à ce type d’opération se concrétise par le biais de la RESCORT (Rescue Escort). Cette mission est du ressort des Gazelle canon et MISTRAL, en cours de prise en compte par le TIGRE . Elle consiste à fournir un module d’appui protection rapproché sur hélicoptère aux appareils chargés de la récupération. Page 41 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER CCOA (centre de conduite des opérations aériennes). La CTT met en œuvre au sein de son CO une CCS (cellule de coordination des sauvetages) animée par des personnels de l’ALAT également présents au sein du CRS. La conduite des opérations est donc exercée par la composante air qui est désignée comme autorité RESCO sur le théâtre d’opération. Il y exerce le commandement tactique sur les moyens engagés. Dès qu’un aéronef est abattu, le chef interarmées doit prendre une décision critique et ne pas engager inconsidérément des moyens dans une zone à haut risque. Il doit choisir le type d’opération le mieux adapté, soit une récupération immédiate engageant peu de moyens, soit une récupération différée de grande ampleur. Le principe de la CSAR d’origine américaine a donc été décliné en RESCO (recherche et sauvetage au combat) et LIMEX (limited extraction) dans la version française, en cohérence avec la doctrine de l’OTAN. La différence entre ces deux acronymes repose essentiellement sur les délais écoulés entre le crash de l’appareil et l’opération de récupération, ce qui conditionne directement les moyens engagés. La récupération des équipages abattus repose donc principalement sur des forces dédiées pour les opérations différées,mais doit pouvoir être réalisée en fonction des opportunités par tous les moyens présents sur le théâtre. La planification de la récupération des équipages abattus doit débuter dès le déploiement de la force. Chaque commandant de composante ainsi que les commandants de formations aériennes doivent avoir planifié ce type d’opération à leur niveau et y avoir préparé leurs équipages. Le personnel susceptible de bénéficier d’une telle opération doit en effet avoir été instruit, entraîné et connaître les procédures permanentes et celles en vigueur pour l’opération en cours (4). En tout état de cause si cette mission est conduite et planifiée au niveau opératif elle sera vraisemblablement validée par le niveau stratégique en raison des risques encourus et de ses conséquences médiatiques voire politiques. La récupération différée : la RESCO Ce type d’opération, qui n’a jusqu’à présent été mené à bien que par les Américains, peut DOSSIER Réflexion doctrinale sur l’aérocombat (suite) La récupération immédiate : l’extraction limitée (LIMEX) Il s’agit d’une mission d’opportunité exécutée au plus vite afin d’accroître les chances de succès et n’engageant que peu de moyens. Tous les appareils déployés sur le théâtre peuvent participer à ce type de récupération qui n’exige ni équipement particulier ni soutien spécifique mais peut se dérouler dans la profondeur du dispositif ennemi (6). Un certain nombre de conditions préalables doivent cependant être remplies afin que ce type de récupération soit réalisable. Tout d’abord le renseignement concernant l’ennemi doit être actualisé notamment en ce qui concerne la position des unités sol-air, et la localisation de l’appareil abattu doit être connue avec précision. Ensuite l’équipage doit pouvoir avoir accès aux renseignements concernant l’équipage à récupérer (fiches de renseignement ISOPREP – Isolated Personnel Report - et Evasion Plan of Action) permettant la récupération selon les règles de la procédure RESCO. Ces conditions étant remplies, l’expérience a montré que plus vite un pilote abattu est localisé et récupéré plus ses chances de survie sont grandes. Si l’on se réfère aux statistiques américaines, on constate que durant la guerre du Vietnam deux équipages abattus sur trois furent récupérés et que 72%de ces récupérations eurent lieu dans les deux heures qui suivirent le crash. À l’inverse au cours de l’opération «tempête du désert» sur un total de trente-huit aéronefs abattus seules trois missions de récupération, sur sept entreprises, aboutirent. Aucune mission de récupération ne fut déclenchée dans les deux heures suivant le crash. Les appareils de l’ALAT qui sont généralement déployés relativement près de la FLOT sont dès lors tout particulièrement désignés pour effectuer ce genre de mission. Ainsi dans l’exemple de la récupération du pilote britannique à Gorazde en1994 c’est un équipage de l’ALAT stationné à moins de cent kilomètres de la zone de crash qui fut désigné pour effectuer cette opération. Sa bonne connaissance de la zone d’action, sa proximité de la zone de récupération, les conditions météorologiques marginales dans (6) Mémento de PC de la 4e BAM - annexe 6 - CSAR. Page 42 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 un environnement montagneux, la situation tactique imposant une récupération rapide et la possible blessure du pilote furent les éléments pris en compte pour la désignation de cet appareil et le choix d’une opération de ce type. Les moyens dédiés de l’Armée de l’air étaient pourtant en place mais sur la base italienne de Brindisi à 400 kilomètres de la zone de crash ce qui, compte tenu des paramètres évoqués, ne leur permettait pas d’intervenir rapidement. Le choix entre une opération de RESCO de grande envergure et une opération limitée est du ressort du chef interarmées. Il doit prendre en compte l’ensemble des paramètres et peut pour cela s’aider d’une matrice décisionnelle. Plus l’opération sera retardée plus les moyens à mettre en œuvre seront importants car nos forces ne bénéficieront plus de l’effet de surprise et l’ennemi aura eu le temps de s’organiser. L’ALAT et la récupération au combat (RAC) L’ALAT est susceptible d’engager en opération 90 aéronefs et autant d’équipages qu’elle doit être en mesure de récupérer. La particularité de l’engagement des hélicoptères a conduit l’ALAT à développer un concept propre à la récupération de ses équipages et du personnel embarqué : la récupération au combat (RAC).En effet, et contrairement au pilote d’avion qui a la possibilité de s’éjecter, le pilote d’hélicoptère reste par la force des choses solidaire de son appareil, ce qui facilite la localisation de l’épave par l’ennemi et augmente les risques de blessure des membres d’équipage .D’autre part, s’il s’agit d’un hélicoptère de manœuvre, l’opération d’évacuation doit concerner non seulement l’équipage mais aussi le personnel transporté soit, dans le cas le plus défavorable, près d’une vingtaine de personnes. Cependant l’hélicoptère offre un certain nombre d’avantages grâce à ses qualités propres qui peuvent dans certains cas permettre de rejoindre une zone favorable et de disposer d’équipements une fois au sol (armement, kits de survie, dispositifs de balisage..). C’est pour répondre à ces spécificités que le concept de récupération au combat (RAC), qui prévoit les modalités particulières la profondeur à plus de 100 kilomètres audelà de la FLOT. Dans ce cadre, il convient de prévoir la récupération des équipages abattus dès la phase de conception de l’opération. ✤✤✤ Les conflits récents ont confirmé l’importance prise par la phase aérienne d’une opération et ont montré la nécessité de récupérer les équipages abattus afin de préserver la ressource humaine et de conserver ainsi le moral des forces, mais aussi afin d’éviter une possible exploitation médiatique par l’ennemi. Si cette mission est aujourd’hui du ressort de l’Armée de l’air cela ne signifie pas que les autres armées en soient exclues car cette mission ne peut reposer que sur les seules forces dédiées. C’est la raison pour laquelle l’ALAT participe activement par l’affectation de personnels à cet OVIA à cette mission. En témoigne l’intégration totale du Chef de bataillon VOLPE à cet OVIA ou au CDAOA depuis 2001 et dont la projection récente en Afghanistan comme chef du détachement RESCO lui permit de vivre la récupération de l’équipage et des passagers de l’AB 212 espagnols en Afghanistan. L’ALAT qui possède au sein de nos forces armées l’expertise de l’engagement des hélicoptères dans toutes les conditions se doit de conserver ses savoir-faire pour fournir des moyens non spécialisés ou pour procéder à la récupération de ses propres équipages. Si l’ALAT veut conserver sa capacité à participer à tous les types d’opérations de récupération d’équipages elle doit poursuivre l’entraînement de son personnel qui peut être à la fois sauveur et victime, ce qui lui impose de maîtriser parfaitement les techniques de récupération. Cette instruction ne peut pas être menée de façon isolée mais doit être en permanence harmonisée avec les autres armées et notamment avec l’Armée de l’air dont c’est la mission principale, mais aussi avec nos alliés aux côtés ou au profit desquels nous pouvons être amenés à intervenir demain. C’est en particulier l’objet des stages destinés aux équipages à Givet ou au sein de l’armée de l’air. Page 43 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER concernant la récupération des équipages de l’ALAT et du personnel embarqué abattus en zone hostile, a été élaboré. Ces opérations de récupération s’intègrent dans la manœuvre, elles ont généralement lieu à proximité immédiate de la zone des contacts et ne nécessitent donc pas de mesures de coordination troisième dimension (C3D) particulières. Ces opérations de récupération doivent être si possible réalisées au plus vite afin d’augmenter les chances de récupération car, dans les instants suivant immédiatement le crash, les paramètres tels que la météo, le terrain ou la situation tactique sont connus, ce qui permet d’économiser les délais nécessaires à leur étude. Le chef de la composante aéromobile doit systématiquement intégrer la récupération des équipages abattus dans sa manœuvre et choisir le mode opératoire le mieux adapté en fonction de la mission à réaliser, de la situation ennemie et des autres paramètres qu’il juge essentiels (météo, nuit, disponibilité des appareils..). Le module chargé de la récupération peut être engagé en accompagnement de l’opération en cours (cas d’une opération aéromobile dans la profondeur). Il peut s’agir d’un HM positionné au sein de la formation de façon à pouvoir déceler au mieux les appareils abattus et récupérer immédiatement leurs équipages, sans toutefois interférer avec la mission en cours. Le module de récupération peut être prépositionné en arrière de la zone des contacts ce qui permet une réaction quasi-immédiate dès l’alerte donnée ainsi qu’une intervention au profit de plusieurs formations aéromobiles engagées dans des zones différentes. Enfin ce module peut rester en attente sur la base de départ ce qui permet de mieux préparer la mission mais en contrepartie se traduit par des délais de réaction plus longs. Dans tous les cas, la récupération ne peut être qu’immédiate si l’équipage abattu est récupéré par un appareil de sa patrouille ou très légèrement différée. Au-delà d’une à deux heures, si la récupération dans le cadre du RAC est impossible, il convient de déclencher une procédure de récupération différée. À l’avenir, sur un champ de bataille de plus en plus lacunaire et grâce à des appareils de plus en plus performants, l’ALAT sera amenée à conduire des opérations dans DOSSIER Retex Comment intégrer l’hélicoptère à la manœuvre d’ensemble d’une force interarmées Batalat Licorne 1er RHC avril - août 2007 par le Colonel AURIAULT Partir en opération extérieure, même s’il s’agit de la 5e fois pour le régiment sur ce théâtre, constitue toujours une source de richesses humaines et professionnelles pour tous. Le 1er RHC qui armait le BATALAT LICORNE d’avril à août 2007 en a fait l’expérience une nouvelle fois d’autant que si la période était à la normalisation, chacun se devait de demeurer vigilant et prudent. En effet, qu’il s’agisse de missions d’appui ou de « mêlée », l’engagement du personnel de l’aérocombat au profit de la manœuvre de la Force se fait toujours au contact. Suite au démantèlement du GTIA 2 en mai dernier, le dispositif de la Force LICORNE, dont la mission prioritaire est le soutien à l’ONUCI, s’articule désormais autour de deux GTIA à dominante infanterie déployés respectivement à BOUAKE pour le GTIA centre et à ABIDJAN pour le GTIA 43 et d’un GAM, aux ordres du chef de corps d’un RHC, dont les éléments sont répartis sur ces deux emprises. 3 HM et 4 HL se trouvent à BOUAKE tandis que 4 HM et 3HL demeurent à ABIDJAN. Fort de ces 14 appareils, le BATALAT est en mesure de mener l’ensemble des missions dévolues à l’aérocombat, de jour comme de nuit. Sur un territoire de 322 000 km2, seuls les hélicoptères sont en mesure d’intervenir en tout point du territoire dans des délais raisonnables en raison de leur parfaite capacité à s’adapter à la réalité du terrain. Tout contribue à rendre cette projection particulièrement riche en enseignements pour les « aérocombattants » du bataillon. En effet, afin de remplir avec succès les missions (1) reçues, et rendues inévitablement complexes par le milieu naturel, toutes les composantes du bataillon doivent œuvrer en parfaite synergie dans un contexte interarmes et interarmées complet et permanent : les « opérations », les pompiers, les « citerniers », les mécaniciens (1)(auto comme « aéro »), les équipages et l’IMEX (2) constituent alors une entité homogène. La cohabitation de tous, en particulier à BOUAKE où les distractions sont limitées, renforce des liens plus distendus en métropole. Les effectifs étant comptés, chacun est directement responsable du bon déroulement et de la réussite de la mission. En plus de trois alertes permanentes à une heure pour un HM EVASAN, un HM en FRR (3) et une patrouille appui feu hélicoptère (AFH) (4) , l’essentiel des actions menées au quotidien correspond au mode opératoire de maîtrise de la violence (hélitransports (parfois de très hautes autorités conférant à la mission un rôle de niveau stratégique) et héliportages, entraînements à l’AFH au profit des troupes au sol et, dans le cadre d’opérations, missions de reconnaissance ou d’intervention au profit de la manœuvre d’ensemble de la Force). En effet, « c’est la manœuvre combinée, intégrée, des forces sur le terrain et des moyens aéromobiles, hélicoptères d’attaque et de manœuvre, qui permet d’optimiser le résultat tactique (5)… ». Pour leur mise en œuvre, le BATALAT en coordination étroite avec les troupes au sol intervient soit en appui direct (6) des unités interarmes, soit en appui indirect (en autonome) mais toujours au contact, s’affranchissant des importantes contraintes En raison de la vétusté du parc, HM notamment, et des conditions d’emploi sur le théâtre, les efforts constants et exemplaires des mécaniciens constituent la pierre angulaire de l’efficacité du BATALAT. (2) IMEX : groupe d’extraction immédiate constitué de personnels spécialement formés et entraînés pour la récupération immédiate d’équipages posés en zone semi permissive. (3) Force de réaction rapide (4) ALAT 805/OPS, notice d’emploi appui feu ALAT au contact. (5) Discours du CEMAT aux journées de l’aérocombat du LUC en PROVENCE le 1er février 2007. (6) ALAT 101, manuel d’emploi des formations de l’aviation légère de l’armée de terre, approuvé le 19 juillet 2004. Page 44 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Lors de l’opération « permanence opérationnelle » pendant la relève des unités du GTIA centre, le BATALAT, de façon totalement autonome à partir notamment d’emprises de l’ONUCI, a permis à la Force de bénéficier d’yeux dans des zones lacunaires où l’empreinte de LICORNE était quasiment inexistante en raison des difficultés de communication. Afin de maintenir la présence de la Force sur la majeure partie du territoire alors que le nombre de S/GTIA se réduisait momentanément, une importante zone fut confiée au BATALAT qui, de jour comme de nuit, et pendant 72 heures assura des missions partie par le GTIA centre, pour partie par les appareils du BATALAT. L’annonce de la présence éventuelle de SA 14 (7), arme solair portable d’une redoutable efficacité, n’y a rien changé. Les déviateurs de jet et les lances leurres furent installés en une trentaine de minutes et la mission fut remplie. Elle se continua toute la nuit durant laquelle les Gazelle, en avant du dispositif, renseignaient et guidaient les patrouilles en véhicules sur les activités dans la zone, et en ville en particulier. Devant l’importance des espaces à surveiller, une opération fut également menée au cours de laquelle le GTIA contrôlait la périphérie d’une zone urbaine tandis que le BATALAT surveillait l’ensemble de la région alentour. Ces deux unités permettaient ainsi au PCIAT d’avoir un renseignement actualisé sur une superficie conséquente tout en mettant son effort sur le point particulier que constituait la ville. Pour être en mesure de répondre Afin d’avoir une idée précise des élongations rapportées à la France, il est possible de comparer : Abidjan à Marseille ; Bouake à Lyon ; Man à Angoulême ; Korhogo, au nord, à Orléans. de surveillance et de renseignement. La transmission d’images et de photographies au quotidien contribua en outre à l’actualisation de la base de données du J2. à toute menace impromptue, une FRR aéromobile garantissait l’intervention rapide de la Force au profit d’une unité sur le terrain ou dans les espaces lacunaires. Ce dispositif Lors de l’attentat contre le Premier Ministre fut globalement celui retenu les 29 et 30 Guillaume SORO le 29 juin 2007 à BOUAKE, juillet dans le cadre de la participation de la la sécurisation de la zone fut assurée pour LICORNE à la sécurisation de la cérémonie (7) L’annonce de la présence de SA 14 (70% de coups au but) constitue une menace beaucoup plus importante que le SA 7 (10 % de coups au but) qui était jusqu’alors le seul système SA portable répertorié sur le territoire. Le SA aperçu s’avéra être finalement du SA 7. (8) Allocution du général Allard, COMALAT, le 21 septembre 2006. Page 45 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER du terrain et maintenant un sentiment d’incertitude chez l’adversaire. Véritable pion de manœuvre au même titre que les deux autres GTIA, il concourt plus particulièrement au maintien de la liberté d’action du COMANFOR. Les illustrations sont nombreuses et je ne retiendrai que les plus significatives. DOSSIER Retex (suite) des Flammes pour la Paix à BOUAKE. Une dizaine d’appareils y était alors déployée. Enfin, afin de permettre le ravitaillement d’une compagnie par un avion de transport tactique, une opération aéromobile, renforcée d’une section d’infanterie sous TACON du BATALAT, eut pour mission de saisir un aéroport et de sécuriser le poser de l’appareil par une action conjointe des fantassins et des Gazelle. Les appareils du BATALAT ne constituent pas, en RCI, un élément d’appoint des GTIA mais bien un pion de manœuvre au contact des réalités du terrain. Déployant son PC tactique et l’ensemble des moyens logistiques nécessaires par voie routière et aérienne, le BATALAT reste au plus près du contact et des unités interarmes, souvent co localisées avec le PC du GTIA ou du PCIAT. Le théâtre de la Côte d’Ivoire demeure une opération exigeante où rien n’est jamais acquis. Dans ces conditions, les aérocombattants doivent impérativement montrer « une intelligence tactique servie par la compétence technique, le sens de la mission, le courage et la volonté de gagner (8) » pour continuer de porter haut le renom de l’aérocombat avec enthousiasme, détermination et professionnalisme. Les évènements du 29 juin 2007 à BOUAKE, 10H30 : Les compte fusent sur le réseau radio du GTIA-CENTRE. L’aéroport de BOUAKE est dans la tourmente. L’avion présidentiel, un FOKKER 100, vient d’essuyer des tirs de roquettes ; il y a des morts, des blessés, les tirs sont encore nourris et nous redoutons que l’un de nos Avions de Transport de Troupes présent sur la piste ait lui aussi été visé. L’élément de « Quick Reaction Force » du GTIA CENTRE est aussitôt mis en alerte ainsi que le BATALAT dont l’escadrille de BOUAKE reçoit l’ordre de préparer l’intervention de la patrouille Appui Feu Hélicoptères et du PUMA EVacuation Sanitaire. 10H40 : Le premier ministre ivoirien M. G SORO, venu pour introniser les magistrats, est semble-t-il sain et sauf, mais les tirs se font encore entendre. 10H50 : Les équipages de la patrouille AFH et du PUMA EVS attendent leurs ordres et un deuxième équipage PUMA se prépare pour une éventuelle QRF. La coordination avec le GTIA CENTRE est naturelle et bien rodée. 11H00 : Une nouvelle menace sol-air fait son apparition puisqu’il est fait état de SA 14. Ce renseignement étant difficile à confirmer pour le J2 du PCIAT, le chef de corps du BatALAT donne l’ordre de faire équiper les appareils de Déviateurs De Jet et de Lance Leurres. L’attente se poursuit. 13H00 : La patouille AFH est engagée pour participer à la manœuvre de sécurisation de l’aéroport. Sur le réseau du GTIA-CENTRE, ses comptes-rendus se mêlent à ceux des troupes au sol. 13H30 : Les forces impartiales ont repris le contrôle de l’aéroport. Les informations sont difficiles à obtenir et sont très changeantes, mais l’escadrille sait qu’elle va maintenant devoir participer à l’évacuation des Ivoiriens blessés au cours de l’attentat. Le bilan est de 3 morts et 12 blessés, dont deux dans un état particulièrement grave. 15H00 : 10 blessés sont évacués dans un PUMA non médicalisé afin de réserver le PUMA EVS au blessé le plus grave (le deuxième étant hospitalisé au CHU de BOUAKE). 18H30 : La situation est toujours très tendue, mais le dispositif mis en place a permis d’éviter une aggravation. La nuit s’annonce longue pour les équipages gazelle qui seront les seuls yeux de la force en ville. 06H00 :Après plusieurs patrouilles, parfois tumultueuses mais toujours riches en enseignements, le jour fini par se lever sur une Côte d’Ivoire meurtrie mais calme et bien décidée à poursuivre sur le chemin de la paix tracé par les accords de OUAGADOUGOU. Page 46 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Retex La 3e dimension tactique : espace de manœuvre de l’HELICOP’TERRE, ou considérations ivoiriennes sur la nature de l’aérocombat. Par le colonel B. Bohineust commandement de l’ALAT, bureau aéromobilité chef de corps des BATALAT Licorne mandats 7 et 11 Action autonome ou conjuguée,combat, manœuvre ou soutien aéromobile, appui direct ou indirect, aéromobilité ou aérocombat ? Comment qualifier l’action des unités de combat de l’ALAT ? Faut-il, comme il y a quelques années, parler de « combat aéromobile, de manœuvre aéromobile ou de soutien aéromobile (2) », selon qu’elles conduisent ou pas l’action en cours ? Est-ce encore une « action autonome ou conjuguée (3) » selon que celle-ci est menée ou pas « en liaison directe avec les forces au sol », ou s’agit-il plutôt de fournir L’hélicoptère de combat évolue dans le un « appui direct ou indirect (4) à l’action terrain et utilise le relief et la végétation pour d’ensemble », selon que l’unité ALAT « est se déplacer en sûreté, se poster, se camoufler. Il est aussi capable de voler en altitude et à responsable de l’effet majeur, en autonome » des vitesses totalement inaccessibles à des ou bien qu’elle « participe à l’effet majeur par véhicules de combat terrestres tout comme une action propre ou par un appui ponctuel à il est capable de voler à des vitesses réduites, d’autres forces » ? allant jusqu’au vol stationnaire, inaccessible L’élément aéromobile est par ailleurs réputé aux avions. Son combat est qualifié de pouvoir « agir comme élément appuyé ou terrestre, aérien, aéroterrestre, « entre ciel appuyant, sur les arrières, au contact ou et terre », de surface, près du sol. Il est piloté dans la profondeur du dispositif adverse, par des « biffins », des terriens volants, des (…) et mettre en oeuvre une composante aviateurs légers, des « aériens terrestres (1)». de transport tactique bénéficiant de l’appui Tout a été dit sur cet engin hybride et polyvalent d’hélicoptères armés, tout en conservant ses qui évolue dans la 3e dimension tactique, capacités de renseignement, de destruction, espace de manœuvre de l’aérocombat. Mais, si de protection et de commandement pour la doctrine évolue, des constantes demeurent, s’intégrer parfaitement à la manœuvre que les engagements vécus dans le cadre d’ensemble ou plus rarement conduire une d’opérations, comme l’opération Licorne, action autonome » ;toutes ces actions peuvent confirment, et qui font de l’hélicoptère de « être conduites sous commandement combat un acteur essentiel de la manœuvre aéromobile ou interarmes ou encore de manière répartie en fonction de la phase terrestre globale. (1) Voir l’article du Général Lejay : « L’aviation légère de l’armée de terre : le conflit terre-air en France », Revue de Défense Nationale, août-septembre 1956. (2) Instruction d’emploi du régiment d’hélicoptères de combat TTA 567 éd. 1989. (3) Plan d’action aéromobilité du 17/03/99, ALAT 101 : manuel d’emploi des formations de l’ALAT 06/09/01. (4) ALAT 102 : manuel d’emploi de la BAM 10/09/02. (5) Concept d’emploi des forces aéromobiles au sein de l’armée de terre du 05/06/00. Page 47 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER L’emploi des hélicoptères de l’armée de terre semble plus que jamais d’actualité et une opération sans hélicoptères de combat est de plus en plus difficilement envisageable. En effet, d’une part, leurs capacités augmentent régulièrement (aptitude nuit et tout temps, vitesse, autonomie, puissance de feu, capteurs, autoprotection, intégration SIC) et, d’autre part, les moyens déployés, humains et matériels, sont toujours, et de plus en plus, comptés, rendant par là nécessaire la présence de moyens doués d’une certaine ubiquité, en particulier dans les phases de déploiement initial et de retrait des forces. DOSSIER Retex (suite) d’engagement (5) » . Ainsi, un sous-groupement aéromobile « peut être employé, soit au sein de son GAM d’appartenance, soit adapté à une unité interarmes de niveau GTIA au minimum et, dans ce cas, éventuellement, sous TACON pour une mission précise ou bien sous OPCON, l’unité bénéficiaire lui fixant alors ses missions (6) ». dans une manœuvre d’ensemble, mais plutôt d’aérocombat, c’est-à-dire d’un apport permanent des tactiques aéromobiles à la manœuvre terrestre pour permettre l’expansion et le décloisonnement de l’espace et la contraction du temps en considérant ces possibilités dès la planification et en intégrant les unités aéromobiles En fait, l’action des moyens aéromobiles de au niveau de commandement le plus l’armée de terre ne peut être cantonnée, adapté pour exploiter l’amplification(8) d’effet cloisonnée, réduite à tel ou tel registre. Leur conférée par la troisième dimension ». capacité à remplir, sur un mode propre, un L’opération Licorne ou l’épreuve des très large panel de missions, à être engagés faits. sur très court préavis, leur aptitude à la Au travers de l’expérience vécue dans le cadre réversibilité, la possibilité de bascule des de l’opération Licorne, que peut-on dire de la efforts qu’ils offrent, conduisent aujourd’hui réalité de l’emploi des moyens de l’aviation à ne plus parler de « simple » aéromobilité légère de l’armée de terre, en situation de (7) , « c’est-à-dire d’une action ponctuelle crise basse intensité et d’engagement réel ? > Glossaire ALAT aviation légère de l’armée de terre BATALAT bataillon ALAT CAOC combined air operation center CJTFHQ combined joined task force head quarter COMAIR commandant AIR COMANFOR commandant de la force COMCJTF commander of the combined joined task force COMJFAC commander of the joined force air component C3D coordination 3e dimension DL détachement de liaison EMT état-major tactique EVASAN évacuation sanitaire FANCI forces armées nationales de Côte d’Ivoire GAM Groupement aéromobile GTIA groupement tactique interarmes G3 ground 3 HA hélicoptère d’attaque HM hélicoptère de manœuvre JFACC joined force air component commander JFLCC joined force land component commander OHP opération héliportée ONUCI organisation des nations unies en Côte d’Ivoire OPCON operational control PC poste de commandement PCIAT poste de commandement interarmées de théâtre RCI République de Côte d’Ivoire RESEVAC ressortissants évacuation SIC système d’information et de commandement TACON tactical control TCD transport de chaland de débarquement (6) « Détruire, ou au moins neutraliser, les véhicules en arrière du véhicule de tête ». Telle est la mission reçue début janvier 2003 par une patrouille de Gazelle. Interrompant sa mission de reconnaissance en cours, la patrouille d’hélicoptères armés prend en compte l’objectif auprès du chef de section d’infanterie accroché par une colonne de rebelles et le détruit dans la foulée . La procédure dite Typhon est appliquée permettant aux hélicoptères canon et HOT de fournir un appui feu au profit d’une unité au sol en difficulté. Le contact est pris directement entre l’unité appuyée et la patrouille de Gazelle mais l’ordre à l’ALAT est donné par le PCIAT à qui une demande d’intervention a été transmise. Ce type d’action se renouvelle régulièrement pendant les premiers mois de l’opération Licorne, alors que la force française est chargée d’interdire tout franchissement par les rebelles de la ligne de cessez-le-feu qui coupe le pays en deux. Mission de présence renforcée et de surveillance, dans l’ouest du pays, au sud-ouest de Man : l’escadrille d’hélicoptères mixte colocalisée avec le GTIA 2 est renforcée et mise sous TACON du GTIA pour la durée ALAT 502/OPS Manuel d’emploi des sous-groupements ALAT 12/09/06 ; « L’aéromobilité est la capacité donnée à des forces terrestres de se projeter et d’agir en s’affranchissant des obstacles grâce à l’utilisation de moyens évoluant dans l’espace aérien proche du sol. Cette capacité permet de maîtriser l’emploi des moyens aériens appartenant en propre aux forces terrestres en vue d’accroître les effets de leur manœuvre » (TTA 106). (8) Général ALLARD, COMALAT, Revue de Défense Nationale, novembre 2006. (7) Page 48 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 La force de combat aéromobile du théâtre a par ailleurs pour mission permanente de maintenir une force de réaction rapide à base d’hélicoptères d’attaque et de manœuvre ainsi que de troupe embarquée, pour faire face à toute éventualité, que ce soit par un appui feu ou mouvement. Dans le cadre d’un desserrement d’une partie des moyens ou pour une opération à partir de la mer, comme ce fut le cas dans le cadre de l’opération d’évacuation des ressortissants du Libéria menée en 2003 par le mandat 3, le BATALAT doit être en mesure de fournir un détachement aéromobile d’un volume de 5 hélicoptères, sur un TCD, pour une durée de 7 jours, avec une capacité de commandement, de destruction et de logistique. Lors de la crise de novembre 2004, le BATALAT Licorne démontre les capacités irremplaçables d’une unité d’hélicoptères de combat. Toutes les actions menées le sont sous commandement du PC du bataillon d’hélicoptères. Outre les nombreuses EVASAN réalisées après le bombardement sur Bouaké, il s’agit notamment, dans la nuit du 6 au 7 novembre, d’une part, de détruire les hélicoptères FANCI, dont deux MI 24, basés à Yamoussoukro et, d’autre part, d’interdire le franchissement des ponts, à Abidjan, à une foule d’émeutiers menaçants et armés. La première de ces deux actions illustre parfaitement cette capacité de manœuvre (9) propre qui permet de propulser une importante puissance de feu sur un objectif stratégique, à longue distance, dans des délais très brefs et en toute discrétion, avec une extrême précision et sans dégâts collatéraux, tout Abidjan, extraction de ressortissants. en conservant en permanence une aptitude totale à la réversibilité. Il s’agit typiquement d’une action dans la profondeur, menée en conflit de basse intensité. La conservation des moyens ALAT, géographiquement répartis sur tout le théâtre, dans la main du chef de corps du BATALAT, permet de les regrouper en vue de constituer la formation aéromobile adaptée à la mission. Parallèlement, la seconde action illustre la capacité à combler un vide dans l’urgence, concourant directement par là à l’accomplissement de la mission principale de la force. Il s’agissait en l’occurrence, pour elle, de protéger l’ensemble des ressortissants et en particulier d’être en mesure de les évacuer en sécurité. Le GTIA 43, seul groupement interarmes présent à Abidjan, était alors engagé sur l’aéroport en vue de le saisir pour permettre, d’une part, une éventuelle RESEVAC par avion et, d’autre part, l’arrivée de renforts. À cet instant, seule une intervention aéromobile pouvait, dans des délais extrêmement contraints, combler le vide face à la menace venant de l’ouest de la capitale ivoirienne et assurer ainsi la couverture de l’action en cours, ainsi que la protection du camp français de Port-Bouët abritant encore de nombreuses familles. Résolution 1528 du 27 février 2004. À l’exception de toute intervention air/air (en 2003, une patrouille de Gazelle Mistral a été projétée en RCI pendant quelques mois). (10) Page 49 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER de l’opération avec pour mission de lui fournir un appui renseignement et feu si nécessaire, ainsi que la capacité de conduire une OHP du niveau section. Des missions de renseignement et de surveillance d’axes, de zones frontalières ou encore de trafics nocturnes sont régulièrement confiées au BATALAT Licorne qui engage ses moyens, répartis sur le théâtre mais conservés aux ordres. Des modules du niveau de la patrouille ou du sous-GAM sont mis en alerte en mesure d’intervenir au profit des GTIA. Une alerte EVASAN est en permanence assurée par le bataillon sur l’ensemble du théâtre, la décision de déclencher une mission relevant de la chaîne santé. DOSSIER Retex (suite) Les autres actions menées du 6 au 12 novembre par le bataillon ALAT, extractions, transport de troupes et de fret à Abidjan, ville coupée de l’extérieur et livrée à une foule hostile, illustrent cette capacité des unités aéromobiles à agir à leur rythme propre mais dans le cadre d’une action globale dans laquelle les hélicoptères de combat, HA et HM, sont déterminants. et transport d’autorités, dissuasion active (tirs de semonce) et passive (survol de zone hostile), appui photo, ouverture d’itinéraire et même éclairage de la progression d’un convoi ferroviaire... L’aérocombat : dimension à part entière de la manœuvre terrestre. sol chargées de tenir le terrain en aval. Cet échange profondeur contre délais illustre la complémentarité d’acteurs agissant au sein de la même manœuvre globale. La conjugaison des effets plutôt que celle des actions. Une question de perspective. Il s’agit en fait non pas forcément, de conjuguer les actions, mais les effets, et non Deuxième semaine de janvier 2006, le PC pas systématiquement les effets militaires, de l’ONUCI est sévèrement malmené par mais les effets en termes de conséquences sur les mouvements patriotiques proGBAGBO. les centres de gravité de l’ennemi. Ainsi toute La force Licorne veut intervenir pour les action aéromobile est à la fois conjuguée et soutenir en application de son mandat (9) , en autonome ou bien apporte un appui à la fois évitant la confrontation directe recherchée direct et indirect, tout dépend du niveau de par les émeutiers. L’hélicoptère de manœuvre commandement auquel on se situe et de est alors le seul moyen permettant d’apporter la perspective dans laquelle on se place, la des renforts nécessaires sans s’impliquer manœuvre terrestre étant une manœuvre directement. Ce mode d’action autorisé par aéroterrestre globale. l’hélicoptère concourt directement, à cette occasion,à la réalisation de l’effet majeur,à savoir Ailleurs ne signifie pas en dehors. ramener l’ordre. En effet, une confrontation L’intégration dans la manœuvre terrestre directe entre Licorne et les émeutiers pouvait ne signifie pas, ni n’exclut d’ailleurs pas, provoquer un embrasement général tandis la juxtaposition physique des moyens que, inversement, une absence de réaction de d’aérocombat. Ailleurs et à un rythme Licorne pouvait mettre l’ONUCI en position propre, éventuellement seul, ne signifie pas très difficile. Il ne s’agissait là que de fournir en dehors. Avoir la capacité de prendre un appui au mouvement, mais cette capacité, contact avec un ennemi au loin, brièvement en l’occurrence essentielle, devait être prise mais avec force, ou simplement « à temps », en compte pour orienter la réflexion initiale. permet de donner du temps aux unités au Un large champ d’action. Presque tous les types d’actions aéromobiles ont été réalisés (10) en RCI, de jour et de nuit, en terrain découvert et en zone urbanisée : actions de destruction, dans la profondeur et en action de riposte (11) (Gazelle Viviane HOT), actions anti-personnel et appui feu rapproché (Gazelle canon, Puma pirate (12) ), héliportage de commando, EVASAN, extraction de ressortissants, RESEVAC à partir de la mer, actions de renseignement et de reconnaissance, surveillance de zone et de mouvements de populations, escorte (11) Des capacités intrinsèques irremplaçables à intégrer dès la planification. Certes, des hélicoptères ne peuvent remplacer une compagnie d’infanterie installée sur des check-points, mais seuls les hélicoptères de combat ont cette capacité à intervenir sans délai face à une menace imprévue. Lors de la crise de novembre 2006, les missions remplies par le BATALAT ne pouvaient l’être par aucune autre unité, que ce soit en termes d’opportunité (« à temps ») ou en termes de Destruction d’un ZSU 23/2 dans Abidjan, le 8 novembre 2004. Puma armé d’un canon de 20 mm en sabord. (13) Les deux tiers de la France. (14) La localisation géographique d’une partie de ses escadrilles mixtes d’hélicoptères a évolué sur le théâtre au cours de l’opération. (12) Page 50 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 L’impérieuse nécessité, pour le commandement de théâtre, de garder la main. Ces capacités sont particulièrement vitales sur un théâtre lacunaire sur lequel, par définition, tout l’espace n’est pas occupé ni organisé autour d’une ligne de front continue. Sur un théâtre comme la RCI, en conflit de basse intensité avec des missions de maîtrise de la violence pouvant aller jusqu’à des actions ponctuelles de coercition de force, avec en quelque sorte une mission globale de contrôle de zone sur un très vaste territoire (13) , il est essentiel pour le commandement de conserver dans sa main cet outil unique de bascule des efforts, qui seul permet de gagner des délais et de donner du temps par le décloisonnement de l’espace et la contraction du temps. Un commandement et une prise en compte centralisés des moyens, pour garder toute latitude de les détacher…ou pas. sous commandement direct du PC du batALAT au profit d’un GTIA renforcé d’un DL ALAT, sous commandement direct du batALAT aux ordres du PCIAT, ou encore sous commandement direct du PCIAT renforcé d’un élément de commandement du PC BATALAT. En effet, que ce soit en termes de niveau de commandement ou de nature de mission, du renseignement à l’action de feu en passant par l’OHP, un spectre très large d’emploi au sein de la manœuvre terrestre est offert par les unités aéromobiles de combat de l’armée de terre. Il convient donc pour le commandement de ne jamais se déposséder de la capacité d’employer ces moyens, en gardant au bon niveau la maîtrise de leur emploi, en ce qui concerne les missions et la constitution des modules, ce qui, par ailleurs, n’exclut jamais la coopération interarmes, jusqu’au plus bas niveau. Enfin, à tous les échelons et niveaux, les capacités des hélicoptères de combat doivent Tous les niveaux de commandement des être intégrées au moment d’initier la réflexion moyens du BATALAT, géographiquement et la planification, et non pas seulement en cas décentralisé (14) mais hiérachiquement de difficulté, d’impasse ou d’échec, ou pour centralisé, ont été temporairement utilisés : mise sous TACON d’un GTIA voire d’un suppléer, secourir ou temporiser, dans une sous-GTIA, sous commandement d’un EMT urgence souvent mauvaise conseillère. du BATALAT colocalisé auprès d’un GTIA, Une action résolument terrestre qui Au sein du JFACC, par le biais des éléments de liaison, s’établit la coordination entre l’action de la composante Air et autres acteurs de la 3e dimension. (15) Auprès duquel est normalement placé un élément de liaison terre (GLE : ground liaison element). Page 51 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER capacités aéromobiles intrinsèques (capacité à s’affranchir des obstacles). DOSSIER Retex (suite) n’autorise aucune confusion entre le contrôle tactique et la coordination. Au sein d’une force interarmées, l’action des aérocombattants s’inscrit donc dans celle de la composante terrestre à laquelle elle appartient compte tenu, d’une part, de son espace de manœuvre et, d’autre part, de son mode d’action « terrien » qui sousentend la capacité, jusqu’au plus bas niveau de commandement, en l’occurrence celui de chef de bord d’hélicoptère, de pouvoir prendre des décisions « dans » le terrain et « dans » le dispositif terrestre ami, en fonction d’une situation tactique locale connue. L’action des aérocombattants n’est en effet pas comparable à celle d’un aviateur, qui sort momentanément de son milieu pour délivrer ponctuellement un effet au profit des troupes au sol. En conséquence, la conduite de l’aérocombat est du ressort du commandement des opérations terrestres d’une force interarmées. Au niveau du PCIAT (CJTFHQ), le COMAIR (COMJFAC), commandant de la composante air (15), a délégation du COMANFOR (COMCJTF) pour assurer la gestion de l’espace aérien du théâtre et de l’ensemble des mouvements dans la troisième dimension par l’intermédiaire du CAOC, lui-même en liaison avec la cellule 3D terre. Il s’agit là de contrôle aérien, c’est-à-dire de coordination et non de contrôle au sens de TACON et OPCON ou contrôle tactique et opérationnel, qui sont une affaire de commandement en opération et qui, de la conception à l’exécution, sont mis en œuvre par la chaîne terre. Il convient d’ailleurs, à cet égard, d’éviter la prise en charge par la même cellule (DL ALAT ) de la fonction C3D au profit du CAOC et de la fonction G3 ALAT, ceci pouvant en effet contribuer à cette confusion entre les responsabilités du JFACC et du JFLCC vis-à-vis des moyens de l’ALAT et de la conduite de leurs missions. Cette confusion, qui n’est pas innocente, présente incontestablement le risque de dénaturer l’aérocombat et, partant, de priver le commandement de tout ce qu’il peut légitimement attendre, en matière notamment de souplesse et de réactivité et donc d’efficacité, de l’hélicop’terre. Yamoussoukro, le 6 novembre 2004 : une action dans la profondeur. Page 52 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Retex En RCI, toutes les facettes de l’aérocombat Par colonel BECKRICH - Directeur général de la formation - EAALAT Chef de corps du BATALAT Licorne mandat 14 Depuis le déclenchement de l’opération Licorne, en septembre 2002, la présence militaire internationale en Côte d’Ivoire n’a cessé d’évoluer. Ayant succédé à la MICECI (4) , l’ONUCI a été déployée pour instaurer les conditions permettant des élections libres et transparentes. Ses 8 000 hommes sont répartis sur la totalité de la République de Côte d’Ivoire (RCI), territoire grand comme les deux tiers de la France. La force Licorne - qui constitue avec l’ONUCI les forces impartiales - a notamment pour mission d’appuyer les forces des Nations unies et de déployer une « force de réaction rapide » (QRF (5)) en cas de menace d’un de leurs éléments.Avec 3 500 hommes répartis en trois GTIA (6) « traditionnels », cette intervention au profit de l’ONUCI serait une gageure, si le COMANFOR ne disposait pas d’un quatrième pion de manœuvre : le BatALAT qui, fort de ses 7 Puma et ses 7 Gazelle, est un véritable multiplicateur d’efficacité. À deux reprises, le BATALAT (mandat14) a été placé sous les feux de la rampe. Se déployant dans des zones peu accessibles par la route, il a conçu et commandé, sur ordre du COMANFOR, deux opérations (1) Bataillon de l’aviation légère de l’armée de Terre. Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire. (3) Commandant de la force. (4) Mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire. (5) Quick reaction force. (6) Groupement tactique interarmes. (7) Du sol à 150 mètres/sol. (8) Poste de commandement interarmées de théâtre. (9) Allocution du général Allard, COMALAT, le 21 septembre 2006. (2) dans des régions où les forces impartiales sont rarement présentes, démontrant à toutes les parties prenantes que Licorne était parfaitement à même de déployer, conformément à sa mission, et sur n’importe quel point du théâtre, une QRF dans le délai fixé. Au cours d’une de ces opérations, le BatALAT a également fait la preuve de la réversibilité de ses moyens, lors de l’accident d’un bus transportant des soldats pakistanais, qui a nécessité l’évacuation par hélicoptère de nombreux blessés. Ainsi, le théâtre de la Côte d’Ivoire est une parfaite illustration de l’utilisation, par l’armée de Terre, de l’espace aéroterrestre dont elle a la responsabilité (7). Elle y développe pleinement sa manœuvre en trois dimensions : renseignement, appui feu, escorte, raid artillerie, héliportages, toutes les facettes de l’aérocombat sont utilisées sur ce théâtre, qui offre un espace 3D idéal - mais exigeant - pour l’armée de Terre. Exigeant, le territoire de la RCI l’est à plus d’un titre : chaleur, humidité, poussière, harmattan et orages, pour ne citer que les phénomènes les plus marquants, mettent équipages et appareils à rude épreuve, et demandent à chacun vigilance et professionnalisme de tous les instants. En effet, employés quotidiennement au profit du PCIAT (8) et des GTIA qu’ils conseillent afin d’optimiser la manœuvre et l’efficacité des moyens engagés, ce théâtre d’opérations requiert tout particulièrement des aérocombattants « une intelligence tactique servie par la compétence technique, le sens de la mission, le courage et la volonté de gagner (9) ». À cette condition, l’aérocombat restera un domaine d’excellence pour l’armée de Terre. Page 53 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER Avec ses quatorze hélicoptères, le BatALAT (1) permet à la force de projeter, en moins de six heures, le volume d’une section en tout point de la Côte d’Ivoire, au profit d’un élément de l’ONUCI (2) qui en ferait la demande, et de lui fournir un appui feu significatif. Mais il est également la réserve de théâtre à la disposition du COMANFOR (3), capable d’intervenir, en autonome et tous moyens réunis, dans les intervalles du dispositif Licorne, conférant à la force une certaine ubiquité. DOSSIER Retex « De la complémentarité des forces spéciales et des forces conventionnelles » par le lieutenant - colonel TURQUET - chef du BOI du DAOS Mission : S’emparer d’une plateforme pétrolière aux mains de terroristes et de libérer les otages qui s’y trouvent. Nom de code : « pélican noir ». Le 13 juin 2009, 20h00 : Le détachement du DAOS composé de 2 HM et 2 HA se pose sur le TCD Siroco conformément au « Charlie » reçu la veille avant le départ de Pau. Le détachement est maintenant au complet sur le bâtiment qui fait route au large. Les groupes actions sont déjà à bord et préparent les éléments pour l’action qui doit avoir lieu dans 10 jours. À peine arrivés, tous les intervenants se retrouvent au « PC opérations ».Tout doit être parfaitement clair. Chacun doit connaître ses responsabilités dans l’engagement d’un module aéromobile des forces spéciales à partir d’une BOA située sur un navire de la marine nationale. Cela nécessite la participation de tous, qu’ils appartiennent ou pas aux COS. Pour l’équipage du navire, habitué à la présence d’aéronefs de l’ALAT, c’est la première fois qu’il participe à une opération spéciale menée à partir du bord. Le 17 juin 2009 : Voici maintenant 4 jours que les équipages s’entraînent en parfaite harmonie avec le bord. Les marins participent à la conception de la manœuvre car l’environnement impose une adaptation dans la mise en oeuvre et l’implication du bord dans la réalisation de la mission dépasse le simple soutien matériel. La météo pour les jours à venir s’annonce médiocre dans le Golfe et comme un déroutement vers la terre n’est pas envisageable, les équipages d’hélicoptères comptent sur le « central opérations » du TCD pour les ramener à bord sains et saufs avec leurs passagers. Les procédures se rodent, les entraînements avec les commandos, l’équipage du Siroco et les hélicoptères se succèdent à un rythme soutenu. Le jour J, les norias envisagées Page 54 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 imposeront des ravitaillements carburant et munitions rapides et sûrs. Le 18 juin 2009 : L’action est maintenant arrêtée pour la nuit du 23 juin. Les cas non-conformes sont en cours d’élaboration et chaque entité connaît exactement sa mission. Les horaires sont en cours de finalisation et les restitutions commencent cette nuit. Le bord se met au rythme des activités du détachement des FS. Outre le soutien logistique, le rôle du bâtiment sera déterminant dans la réussite de la mission. Dès lors que les appareils seront sur le pont d’envol, les horaires du décollage seront dans la main de l’AVIA et de ses « chiens jaunes » afin de respecter à la seconde la mise en vol des appareils, quelque part au milieu de l’océan. Le CO du Siroco restera en liaison permanente avec les aéronefs. Il leur fournira en direct des informations sur les vedettes rapides des terroristes qui assurent la logistique entre la terre et la plateforme. Si l’un d’eux aperçoit l’un des hélicoptères, l’opération sera dévoilée et annulée avant même toute action. Le rôle du contrôleur tactique du bord pour guider les aéronefs sera déterminant pour préserver l’effet de surprise jusqu’au dernier moment. Le 22 juin 2009, 22h00 : Le TCD s’est positionné hors de la portée visuelle de la plateforme et en dehors des routes habituelles empruntées, tant par les navires de commerce que par les vedettes des terroristes. Les équipages ont reçu du « central opérations » toutes les informations nécessaires position GPS du navire, météo sur zone, menaces maritime et aérienne, procédures secours en cas de retour mauvaise météo, procédure de récupération à la mer d’un équipage abattu. Dans le noir absolu, Cette coopération interarmées FS/FC ne se réduit pas au soutien d’un GFS à la mer. Par tous feux éteints, les personnels du pont son implication dans la mise en œuvre des d’envol s’activent et dans une heure trente moyens aéromobiles et par la connaissance les hélicoptères s’envoleront en silence radio du milieu, les forces conventionnelles viennent vers l’objectif sous le contrôle bienveillant ici en complément, en amont et en aval de des radaristes du Siroco. l’action elle-même. L’action menée par les contrôleurs tactiques du navire équivaut à un Le 23 juin, 01h30 : guidage AWACS de la chasse sur son objectif. La phase action est maintenant terminée et Le Siroco fournit ainsi au détachement les groupes ont la maîtrise de la plateforme. hélicoptères des forces spéciales un soutien Les vedettes ennemies ont bien essayé et un appui non négligeables. de prendre le large pour s’enfuir mais leur mouvement a été décelé par les radars du Cet exemple, connu des équipages du DAOS, TCD.Après un guidage du contrôleur tactique prouve à lui seul que parfois l’action des effectué au profit de la gazelle canon suivi de forces spéciales ne peut se réaliser sans une quelques rafales d’intimidation en avant de la intégration des moyens conventionnels. proue, ils ont préféré stopper et se constituer La coopération des FC, qu’elle corresponde à prisonniers. une mission de concours, de soutien, d’appui Les aéronefs peuvent maintenant rejoindre le et qu’elle se traduise par une collaboration, bâtiment avec les otages, puis se recompléter par une coopération, par une participation en carburant avant de repartir pour une active ou passive doit être envisagée dès la deuxième rotation. Comme prévu, le retour conception de l’opération. Compte tenu de s’avère difficile car le brouillard se met l’environnement, des modes d’action requis, de la partie. Grâce au guidage du bord, le des moyens nécessaires, de la mission elleposé s’effectue néanmoins en sécurité. Les même, la coopération avec les FC peut 2 blessés sont alors pris en charge par le devenir incontournable et même souhaitée. personnel médical du navire pendant que l’équipe ravitaillement effectue son travail. Pourtant, il faut éviter le piège de la confusion et que chaque unité, dans un esprit de Le 23 juin midi, tous les otages sont regroupés complémentarité, recherche l’excellence dans et pris en charge par le Siroco, les hélicoptères son domaine d’expertise sans développer sont sur le pont prêts à être réengagés si un esprit de concurrence contre productif. nécessaire. Le CO veille toujours afin de Dans le cas présent, il est aisé de séparer prévenir une réaction venant de terre des ce qui ressort des forces conventionnelles, de ce qui revient aux forces spéciales. Il n’en terroristes. est pas toujours ainsi car la frontière peut Epilogue : parfois paraître ténue. Il revient donc au Cette opération fictive, mais pourtant réaliste, commandement de bien séparer les rôles, montre ainsi le type de coopération que le afin de renforcer l’efficacité de l’ensemble. DAOS pourrait réaliser dans le cadre d’une action spéciale menée à partir d‘un bâtiment conventionnel de la Marine Nationale (1). La Page 55 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER coopération entre les forces spéciales et les bâtiments conventionnels de la marine nationale n’est pas nouvelle. Déjà, en 1995, l’opération sur les Comores visant à la capture de Bob Denard et de ses mercenaires a vu avec succès l’application d’un tel procédé puisque les Puma de l’EOS de l’époque s’appuyaient sur le Floréal. DOSSIER Retex Apache : l’expérience afghane par le lieutenant - colonel KOHN - OL - AAvn > L’opération HERRICK Le colonel RFP Felton MBE AAC, chef de corps du 9 Regt AAC de Dishforth a rendu compte fin septembre au JHC de la mission qu’il vient d’accomplir brillamment à la tête du premier détachement d’Apache britannique déployé en opération. Ce futur chef d’état-major de la 1 Brigade blindée personnalise l’importance que prend l’Army Aviation au sein des armées grâce à l’opération Herrick. aux succès de l’AAvn et au soutien dont elle dispose au MoD, on peut s’attendre à ce que les efforts budgétaires qu’elle nécessite se poursuivent. Après avoir rappelé quelques éléments du contexte de cette opération, ce point de situation s’attachera à la décrire pour en tirer les premiers enseignements. I- Le contexte - Mise en place de l’opération Le rêve d’une 16e brigade d’assaut par air (16 AAB) regroupant sous un même Les enjeux de l’année 2006 sont commandement les moyens aéroportés et considérables compte tenu du coût de aéromobiles en opération semble avoir vécu. l’Apache et des pressions politiques qui L’expérience irakienne a montré que si les auront pesé sur cet engagement. Véritable hélicoptères d’attaque étaient directement casse-tête pour l’AAvn l’opération Herrick subordonnés à la 16AAB, en revanche les aura des conséquences lourdes pour l’Army hélicoptères de manœuvre Puma et Chinook en pesant sur l’avenir de l’AAvn. furent regroupés au sein d’un « Joint Helicopters Force » (JHF) aux ordres de la division. Dans le En effet, alors que le monde opérationnel des cadre de l’Afghanistan, le rôle de la 16 AAB hélicoptères britanniques est interarmées, n’est pas spécifiquement lié à ses capacités l’Army Aviation reste l’acteur principal aéromobiles. en mettant en œuvre 67% du total des hélicoptères militaires. Avec l’introduction Historique de l’Apache, Juillet 2004 : déclaration d’intention du elle représente premier ministre britannique d’engager une 20% du budget force britannique en Afghanistan en 2006 dans de l’armée de le cadre de la troisième étape du déploiement terre pour de l’Allied Rapid Reaction Corps (ARRC). seulement 3% de ses effectifs. Août 2004 : l’engagement possible des Compte tenu Apache en Irak est évoqué. des envies Janvier-Février 2005 : Directive de qu’elle suscite, planification du CEMA. cette arme doit Avril 2005 : Reconnaissance de la zone œuvrer pour sud par une équipe du Permanent Joint tenir son juste Headquarters (PJHQ)suivie de la parution rang au sein des du PJHQ Contingency Operations (CONOPS). armées et de l’armée de terre britanniques. Première définition du détachement AAvn : 6 L’importance de son action dans l’opération CH47, 3 Puma, 8 AH, 4 Lynx. Herrick, notamment dans la sauvegarde des troupes au sol engagées, devrait désormais Juillet 2005 : Approbation du Defence & lui garantir la place qu’elle mérite. « L’Apache Overseas Policy (Afghanistan) DOP(A) les Puma en Afghanistan vaut largement chacun des sont retirés des plans. pence qu’il nous coûte » déclarait récemment Juillet à Novembre 2005 :Revue budgétaire ; le lieutenant-colonel Stewart Tootle chef lancement des crashs programmes ; définition de corps du 3 Regt Para. À l’avenir, grâce des effectifs. Page 56 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Mars à Avril 2006 : Déploiement de la 16e brigade d’assaut par air (16AAB) comme UK Task Force ainsi que du Joint Helicopter Force (Afghanistan) JHF (A). Chronologie de l’opération sur 18 mois - La montée en puissance de l’OP HERRICK dans l’AAvn Le 9 Regt AAC de Dishforth était le seul régiment des trois régiments Apache britannique à disposer des équipages qualifiés au moment du départ (1). Il s’est livré à un entraînement de base du 1er octobre au 16 décembre 2005, puis a travaillé sur la mission du 16 janvier au 3 février pour poursuivre sur l’exercice « Desert Eagle » à Oman du 18 février au 20 mars 2006. Enfin les premiers temps sur le théâtre permirent de poursuivre la mise à niveau de la force. - Les problèmes liés à la mise en condition opérationnelle Dans son compte rendu initial le chef de corps 9 Regt AAC a regretté certaines redondances dans la répartition des responsabilités qui n’ont pas été clairement énoncées et distribuées. Aucune mission n’était détaillée ni dans le CONOPS ni dans l’OpO (2) avant le départ. En outre, la disponibilité des Apache et de Lynx trop faible pendant les 6 mois précédant la projection (3) a créé des difficultés pour mener l’entraînement interarmées et pour mettre en place les procédures techniques et tactiques. À tous ces problèmes s’ajouteront les gênes liées au caractère précipité de la décision politique qui a privé l’AAvn de temps. Les conséquences ont porté sur la réalisation délicate (4) de l’exercice « Desert Eagle ».Cet exercice de mise en condition opérationnelle eu lieu en Oman a souffert de l’absence de tir réel pour certains équipages qui se sont formés au tir réel lors d’accrochages sur le théâtre. Désormais, la préparation au départ des équipages sera réalisée à Tucson en Arizona ce qui devrait ajouter le poids d’un autre déploiement tout aussi difficile à soutenir. Ainsi, la mise en condition opérationnelle du 3 Regt AAC l’exercice « Crimson Eagle » se déroule actuellement en Amérique. - Le prix de l’effort initial Les contraintes provoquées par l’opération HERRICK portent d’abord sur l’emploi du parc hélicoptères. Les conséquences sont multiples. Ainsi, la priorité des stocks Puma a été demandée par le MoD à Fabrice BREGIER président d’Eurocopter. Il y a actuellement en Irak 6 Puma qui seraient renforcés par 4 autres. En même temps, 6 Seaking seraient prépositionnés à Chypres pour le Liban. Or sur la flotte des 44 Puma de la RAF, 26 sont opérationnels et 10 sont déployés. Pour pouvoir renforcer l’Afghanistan en Puma il conviendrait donc de rapatrier les Lynx d’Irak en Irlande du nord, envoyer les Puma du JHF(NI) en Irak pour transférer les Chinooks d’Irak en Afghanistan. (1) Le 3 Regt AAC est en cours de qualification, précédant dans ce processus sont voisin de Wattisham le 4 Regt AAC. À la fin de l’année 2006 les trois régiments devraient être opérationnels. Il convient toutefois de souligner qu’au deuxième semestre 2005, la formation des équipages Apache à Middle Wallop a été menacée à cause d’un manque de pièces détachées. La réalisation de cette planification de la formation reste donc fragile. (2) «Concept of Operations (CONOPS) » ou «Concept d’opération». « Operation order (OpO) » ou «Ordre d’opération ». (3) Pour l’essentiel le manque de pièces de rechange a justifié les disponibilités suivantes : Apache entre 36% et 57%, Lynx entre 48% et 62%. (4) Réalisation simultanée des tirs réels et de l’entraînement tactique collectif. Page 57 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER Février 2006 : Exercice de mise en condition opérationnel « Desert Eagle ». DOSSIER Retex (suite) Depuis l’annonce très médiatisée du premier engagement de l’Apache britannique en opération, l’AAvn grimpe à une corde qui brûle derrière elle. Devant assumer l’opération HERRICK pendant 18 mois (voire trois ans) elle est confrontée aux difficultés de soutenir cette opération en même temps que la montée en puissance des escadrilles d’Apache. Si la qualification des équipages Apache du 3 et du 4 Regt AAC venait à ralentir il faudra alors se reposer seulement sur les deux escadrilles de Dishforth. À six mois d’engagement doivent théoriquement succéder 18 mois au Royaume-Uni. Combien de temps tiendront-elles à raison d’un déploiement de six mois par an ? II - L’opération HERRICK La chaîne de commandement La zone d’opération britannique (environ 400 kms du Nord au Sud et 160 kms d’Ouest en Est) III - RETEX Le gouverneur « DOUD » de la région Helmand tient expressément à la présence britannique car la situation générale se dégrade dans son pays. L’armée et les autorités afghanes ne peuvent le stabiliser sans aide. Les effectifs britanniques engagés sont de 5700 hommes. On peut donc imaginer qu’un renfort en hélicoptère sera fortement souhaité. La force britannique doit affronter dans sa diversité et sa complexité une menace diffuse contre laquelle toute intervention armée pourrait conduire à une déstabilisation. L’accoutumance et l’endurance sont les problèmes majeurs de cette opération basée sur le renseignement. La liberté d’action de la force repose sur l’hélicoptère puisque les mouvements de véhicules sont menacés par des engins explosifs artisanaux. L’OTAN doit aider les autorités et l’armée à sécuriser ce pays. Les troupes au sol font face à une opposition armée si violente qu’elles ne peuvent pas encore patrouiller et essayer de « gagner les cœurs » à cette cause. L’ennemi dispose d’une armée disciplinée, entraînée et motivée qui perd sur le terrain contre les Britanniques à cause de son impossibilité de tirer juste. Ce faisant l’armée talibane perd beaucoup de combattants et l’on s’interroge sur sa capacité à durer dans ces conditions. - Une opération très exigeante La numérisation reste inachevée pour la 16AAB. Elle impose d’employer des passerelles entre ses moyens disponibles et le réseau BOWMAN. En outre il est constaté que la numérisation dans le domaine interallié impose un emploi accru d’officiers de liaison. Les contraintes logistiques proviennent de l’éloignement du théâtre (5), de la durée probable de l’engagement, de l’environnement propre au pays. De plus, avec l’Apache, les flux logistiques se sont accrus. L’envoi, à partir du Royaume-Uni des pièces de rechange souffre d’un manque de discernement Page 58 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Les Apache volent deux fois plus en Afghanistan que prévu (7.5 h par jour théorique). Or, leurs équipements particuliers en font un micro parc qu’il sera très difficile de soutenir à terme. Pour l’instant, leur disponibilité moyenne de 70% sur le début de l’opération satisfait l’AAvn. Il n’y a pas assez de lots d’outillages dont la composition répond pour l’instant aux choix de l’industriel auquel il faut donc faire confiance. La durée de vie limitée des munitions avant visite est en passe de créer un manque de missiles Hellfire qui ne sont presque pas tirés (9) . La numérisation est quasi indispensable pour assurer sur tout le théâtre la traçabilité des missiles. Sinon les erreurs de gestion s’ajoutent aux contraintes déjà lourdes du suivi des munitions. Notons que l’armée des Etats-Unis d’Amérique ne se soucie pas de ces règles. L’eau qui est nécessaire aux hommes et au nettoyage des hélicoptères est un sujet d’inquiétude car les besoins d’un Apache sont énormes. Avec l’hiver, des hangars transportables seront nécessaires à la protection et au soutien des hélicoptères. Enfin, les casques de vol – indispensables à la mise en œuvre d’un AH 64 - ont besoin de véhicules de stockage spécifiques car un casque hors service signifie un AH 64 qui ne décolle pas. La seule expérience appartient aux équipages relevés qui doivent donc consentir des passages de consignes complets. Cela est rendu délicat par des relèves tantôt d’unités, tantôt individuelles. À n’en pas douter cette opération qui pourrait se prolonger ajoutera aux difficultés de recrutement et de fidélisation de l’AAvn. - La situation sur le terrain Le Director AAvn a rapporté de sa visite d’août la certitude que le travail accompli en Afghanistan était de qualité. Cela agit directement sur le moral des troupes de l’AAvn qui est excellent. La route de Kandahar est la route traditionnelle des trafiquants de drogue et d’armes et la province d’Helmand produirait 60% de la drogue mondiale. Camp Bastion est construit avec des baraquements en préfabriqué en plein milieu du désert. Les conditions de vie y sont excellentes comme à Kandahar. Il n’en va pas de même dans les « Platoon houses » camps de sections d’infanterie répartis sur la province. La vie rustique y est rude puisque les soldats qui ne disposent d’aucun confort, affrontent les attaques des Talibans toutes les nuits. Les sections britanniques se retrouvent donc sur la défensive même si leur mission est de patrouiller hors de leurs camps retranchés. Compte tenu de la forte présence talibane, (5) La base logistique nationale de départ à Brize Norton (RAF) alimente la base de Kaboul. Kaboul approvisionne la base arrière du JHF(A) à Kandahar qui alimente le Plot de ravitaillement munitions et KÉROSÈNE de Camp Bastion. L’Army ne dispose que de 4 C17 pour soutenir l’Afghanistan, ce qui est trop peu. (6) Une pièce demandée en 1ère urgence n’arrive que sept jours après la demande clouant au sol 1/8ème du parc AH64. (7) 3 CH47 sont nécessaires au ravitaillement standard en TR0 et en munitions de 4 AH64. En outre, il n’y a pas de culture de manœuvre logistique héliportée au Royaume-Uni. (8) 3 heures de vol avec le réservoir supplémentaire Robertson (ajoute 454 litres soit 45 minutes de vol). Logé dans le coffre à munitions de 30 mm ce réservoir limite donc l’emport d’obus à 300. (9) Le Hellfire doit être renvoyé en Grande Bretagne toutes les vingt heures de vol. Le coût du suivi des munitions s’élèverait à 1 million de livres par mois. Les leurres qui sont tirés en très grande quantité répondent aussi à ces contraintes de suivi créant un véritable problème de sécurité. Page 59 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER dans le choix des priorités ainsi que de pertes et de disparitions qui peuvent s’expliquer par le manque de personnel de l’AAvn impliqué à Brize Norton (6). En outre il est également souligné une faiblesse dans le flux inverse visant à renvoyer les pièces usagées vers la Grande Bretagne. Organiser le chargement en pièces usagées des avions qui posent de nuit à Kandahar pour livrer les rechanges est presque impossible à cause de la menace. La RAF assure le ravitaillement en kérosène (TR0) exclusivement à partir des citernes 15000 litres de Camps Bastion et de Kandahar. Il n’y a pas besoin d’activer des plots de campagne couteux (7), inutiles et dangereux compte tenu de l’autonomie (8) de l’AH64. L’AAvn se charge du ravitaillement en munitions. DOSSIER Retex (suite) ces derniers ne peuvent être ravitaillés que par hélicoptères. Les zones de poser doivent d’ailleurs être changées régulièrement à moins de servir de cibles aux mortiers armes automatiques et aux minages de l’ennemi. Ce faisant, la relève des sections représente des opérations à part entière. L’Apache fait partie intégrante de la manœuvre terrestre. La violence des combats quotidiens (le 3 Para dénombre plus de 600 accrochages et combats lors de son séjour), fait que cette opération s’apparente à un engagement de haute intensité. Il s’agit donc d’une première expérience de l’engagement d’un JHF dans un environnement « à haute intensité ». Le défi pour l’AAvn est de maîtriser la consommation des heures de vol dont le nombre a doublé par mois à cause de l’emploi systématique de l’Apache en escorte de HM(10) et en appui aux troupes au contact. Ces vols sont réalisés au détriment des opérations planifiées pour lesquelles il ne reste que très peu de potentiel. Les capacités de l’Apache ne remplacent pas celles du Harrier dans les domaines de l’appui feu ou de l’Intelligence Surveillance Target Acquisition and Reconnaissance (ISTAR)(11) mais les complète dans des domaines qui lui sont inaccessibles. La précision de l’appui feu du canon de 30 mm (de l’ordre de la vingtaine de mètre) au profit des troupes au sol s’avère incomparable. Les moyens ISTAR de l’armée de l’air (NIMROD ou AWACS) sont également surclassés dans ce cadre puisque seule l’AAvn peut fournir un appui surveillance humaine réellement opportun pour les troupes engagées au sol. L’expérience irlandaise(12) montre encore tout l’intérêt de surveiller et coordonner les opérations terrestres par l’AAvn. Les équipages partagent avec les troupes appuyées qu’ils connaissent bien la même culture d’armée et la même connaissance des opérations en cours. (10 - Les capacités de l’Apache en Afghanistan ont dépassé ce que l’on pouvait en attendre. La fiabilité et la précision de l’armement dans un environnement extrême caractérisent l’Apache en Afghanistan. Les Talibans s’enfuient au seul bruit des AH64. L’Apache dispose d’une autonomie de trois heures. Lorsqu’il repart ravitailler alors les Talibans reprennent les hostilités. Les huit appareils sur le territoire doivent donc se relayer en vol pour protéger les troupes au sol. Cet exercice s’avère extrêmement coûteux en heures de vol. C’est pourquoi, de plus en plus les Lynx, malgré leur manque d’équipements d’observation, prennent leur place dans ce dispositif autant que possible en agissant selon les procédés acquis en Ireland du Nord : observation et coordination des actions au sol. Cette opération aura révélé l’importance du radar LONGBOW. L’AAvn se félicite d’avoir équipé chacun de ses AH 64 d’un radar. En effet, leur emploi s’avère indispensable pour assurer la sécurité vis-à-vis des autres aéronefs amis, comme aide au suivi de terrain en complément du TADS et bien sûr pour débusquer l’ennemi dans les fonds de vallées. En un mot son emploi est continu et systématique. Alors que le Hellfire n’est que très peu employé, l’Apache montre une extrême efficacité en appui des troupes au sol grâce à son canon de 30 mm et à ses roquettes CRV7. Aucun tir fratricide n’est à déplorer alors que les obus de 30 mm tombent jusqu’à 25 mètres des troupes appuyées, tirés par des hélicoptères volant à 2000 ft, à portée des armes. Une telle précision remet en question les valeurs appliquées à l’entraînement qui imposent de respecter une distance minimale de 500 mètres.Afin de respecter leur principe du « Train as you fight » il est question de réduire ces distances à l’entraînement. En attendant les tirs d’appuis sont tellement ) Le monde interarmées des hélicoptères du champ de bataille britanniques fait l’expérience de l’engagement commun des moyens HM et HAP. Les CH 47 de la RAF ne peuvent pas se déplacer sans l’escorte des AH 64 de l’AAvn. Les équipages doivent donc désormais se briefer ensemble pour agir en cohérence sur le terrain en appliquant des schémas tactiques propres à déjouer les embuscades anti-hélicoptères des Talibans. (11) Renseignement Surveillance Acquisition d’Objectifs et Reconnaissance (12) Man Airborne Surveillance / Tactical Airborne Surveillance (MAS/TABS) Page 60 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 efficaces que les parachutistes n’envisagent plus d’être engagés sans AH64. Loin des imprécisions des appuis de l’aviation, l’AAvn en Afghanistan s’est rendue indispensable par sa disponibilité et son efficacité en sauvant la vie des soldats britanniques engagés sur le terrain. Les appareils et leurs munitions doivent être protégés contre la chaleur (et bientôt contre le froid). Ces dernières atteignent en moyenne 45° sachant que leur limite est de 55°. La version britannique de l’Apache se comporte très bien en vol. Sa motorisation RTM(14) lui permet un décollage à 3000m et 43° avec 8833 kg, ce qui dépasse les limites des Apache américains (Garde nationale de l’Idaho) et hollandais (301 Sqn). Or, à Camp Bastion qui est à 1000m la température est coutumière des 50°. L’expérimentation lancée en Arizona devrait permettre d’atteindre 4200m. L’expérience montre également qu’il convient aussi d’adapter le type des munitions au théâtre. Ainsi, les roquettes à fléchettes sont parfaites dans le milieu montagneux en complément du canon de 30mm, même si leur efficacité impose de préciser les règles d’engagement. Si le Hellfire reste moins employé en Afghanistan, il demeure une valeur sure contre les bunkers. S’engager en Afghanistan avec ses Apache représentait une grosse prise de risque pour l’AAvn qui n’a pas terminé la montée en puissance de tous ses régiments. Le succès du 9 Regt AAC lui permet aujourd’hui de tirer profit de ce pari en démontrant que l’engagement de ses AH64 était indispensable à la manœuvre aéroterrestre. La réussite de l’AAvn a fait taire toutes les critiques réussissant probablement la gageure d’éviter de nouvelles coupes budgétaires. Il reste pourtant certains esprits libres au sein de l’AAvn qui considèrent que si la décision devait être prise aujourd’hui, l’Apache ne serait plus acheté. S’il réussit bien dans une mission pour laquelle il n’a pas été conçu, en fournissant l’appui rapproché aux unités Afin de parfaire le respect des règles terrestres, cet appareil vieillissant reste trop d’engagement, les besoins exprimés portent spécialisé dans le combat antichar. Ce bémol sur les capacités d’échange de l’information(13). souligne d’autant plus les capacités du Tigre. L’envoi d’images et plus généralement toutes les capacités d’observation, d’acquisition de cibles et de tir sont soulignées. Le retard en matière d’intégration de l’Apache dans la bulle numérisée n’est pas comblé en Afghanistan. Toutefois les transmissions satellitaires donnent entière satisfaction. Le Directeur de l’AAvn se réjouissait récemment d’avoir reçu au téléphone, à l’occasion du 49e anniversaire de l’AAC, les vœux d’un commandant d’unité Apache qui était en vol sur le théâtre. Les transmissions rendent en substance de meilleurs services que prévu. (10 ) Aujourd’hui l’apache ne dispose que de l’Improved data Mode (IDM) qui ne transmet ni d’images ni de vidéo. Apache avec le plein (plus le réservoir Robertson supplémentaire) et l’armement (3 heures d’autonomie, 300 obus, 2 paniers de roquettes et 2 Hellfire) (11) Page 61 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 DOSSIER La charge de travail en tir de nuit représente une grande difficulté provoquée par les insuffisances du Target Acquisition and Designation Sight (TADS). Le laser utilisé par les troupes au sol est incompatible avec la caméra thermique de l’Apache. Cela oblige un des membres de l’équipage à voler avec des JVN. Conclusion DOSSIER La production de la DEP 2006 – 2008 2006 : - ALAT 003/OPS Manuel d’emploi des formations de l’ALAT en zone urbaine (10 /2006). - ALAT 502/OPS Manuel d’emploi des sous- groupement ALAT (09/2006). - ALAT 804/OPS Procédure de ralliement assisté par ATL2 pour dispositif d’hélicoptères d’attaque (09.2006). - ALAT 806/OPS Guide provisoire d’emploi des pelotons de reconnaîssance balisage (07/2006). 2007 : - SN Etude sur la coopération drones/hélicoptères (07/2007). - ALAT 601/OPS Notice d’emploi de la patrouille hélicoptère de manœuvre (à paraître 11 /2007). - ALAT 602/OPS Notice d’emploi de la patrouille HAV (à paraître 12/2007). - Politique d’Auto-Protection des Aéronefs de l’ALAT (09.2007). - Politique de TIR de la fonction aéromobilité (En cours de validation 2007) 2008 : - Mémento à l’usage du chef de détachement ALAT embarqué. Expérimentations Tactiques en cours : - EXTA du SIR/ALAT (2005-2008) - EXTA de l’EC 725 (2006-2008) - EXTA du TIGRE (2007-2008) Page 62 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 La formation Le CFIA(1) NH90 INTERARMÉES par le colonel HUGUENOT - COFAT Alors que les premières commandes de NH 90 viennent d’être signées par la DGA, un point sur la montée en puissance de l’organisme de formation interarmées associé apparaît important. HISTORIQUE : Origine du projet : Lorsque le programme NH90 fut lancé au début des années 1990, le contrat de développement (D&D(2) contract), signé entre les quatre nations fondatrices (Allemagne, France, Italie, Hollande) et l’industrie, prévoyait que cette dernière fournirait la « MTC (3) study ». Cette étude visait à créer un centre de formation et/ou d’entraînement commun aux nations qui le désiraient. Très rapidement deux nations, la Hollande et la France déclarèrent ne pas être intéressées et finalement, après quelques années, l’Allemagne et l’Italie abandonnèrent également le projet. Néanmoins, quand le contrat de production fut signé en 2000, ces mêmes nations décidèrent d’acquérir en commun les moyens de formation (TM (4)). L’idée était alors de développer, parallèlement à l’appareil, les équipements permettant de former les équipages et les mécaniciens servant sur ce nouvel hélicoptère afin qu’ils puissent être livrés en même temps que les premiers NH. Malheureusement, pour diverses raisons que les spécialistes des programmes d’armement connaissent bien, cet aspect du programme prit beaucoup de retard par rapport à l’engineering et les pays commencèrent à étudier nationalement des solutions alternatives permettant de disposer notamment de moyens de formation adéquats. Ainsi, l’Allemagne contracta avec un consortium d’industriels (1) Centre de Formation InterArmées (2) Design and Development. (3) Multi Training Center. (4) Training Media. (5) Private Founded Initiative (6) Major Général de l’Armée de Terre. (7) Major Général de la Marine.. de la simulation (essentiellement composé de THALES et BAE) la mise en place, par le biais d’un processus de financement innovant (PFI (5)), d’un centre de simulation à Bückeburg tandis que la France étudiait la possibilité de créer un centre de formation interarmées (CFIA) commun à l’armée de terre et à la marine nationale. Objectif / concept général : Le concept général est fondé sur le principe d’une mutualisation maximale de la formation d’équipages servant sur des appareils, certes profondément différents quant à leur système de mission, mais présentant aussi des parties communes. L’objectif est donc de gagner un maximum de ressources, tant financières qu’humaines, grâce à la recherche systématique d’une synergie rationnelle maximale entre les deux armées. Les études préliminaires aboutirent à proposer aux états-majors de ces armées la création d’un centre de formation et d’entraînement interarmées : • unique ; • réparti sur deux bases (Le luc en Provence et Hyères) ; • formant les pilotes et les mécaniciens servant sur NH90 au Luc pour la partie commune et à Hyères pour la navalisation ; • ayant vocation à s’ouvrir à l’international. POINT DE SITUATION : Il fut donc décidé en mai 2005, lors du premier comité d’orientation interarmées (COI) de lancer officiellement les travaux visant à ériger ce centre et, pour ce faire, créer un groupe de travail « organisation du centre de formation interarmées (CFIA) NH90 ». Structure décisionnelle : L’instance de décision est le COI. Il est coprésidé par le MGAT (6) et le MGM (7). Il réunit pour l’armée de terre l’EMAT, le CoFAT, le COMALAT, la DCMAT et la Page 63 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 formation INTERARMÉES La formation (suite) STAT ; pour la marine nationale l’EMM, ALAVIA et ALFAN ; pour l’interarmées l’EMA, la SIMMAD et le SPAé. Structure du groupe de travail : La structure de ce groupe est classique. En effet, au sommet de la structure se trouve, coprésidé par EMAT/BPSA et EMM/PROG/AERO, un comité de pilotage réunissant les officiers de programme et les coprésidents du groupe de travail (GT CFIA(8)). Ce comité est principalement chargé d’entériner les travaux finaux du GT CFIA avant la présentation en COI NH90. Si nécessaire, il peut être amené à valider les résultats intermédiaires et/ou à réorienter les travaux du GT en précisant les nouvelles échéances. Le GT CFIA, coprésidé par CoFAT et ALAVIA, réunit les officiers de programme, les coprésidents des sous-groupes interarmées (SGI) et les deux présidents des sous-groupes 1 et 2 de la COMINS (9) NH90.Il travaille exclusivement au profit des officiers de programme, chargés de rendre compte trimestriellement de l’avancée des travaux au comité de pilotage. À cet effet, il effectue la synthèse des propositions des SGI et peut être amené à arbitrer en cas de divergences. Les SGI sont au nombre de quatre : Formation • 1 : Organisation / effectifs, coprésidé par EMAT/BOE et EMM / PROJ / NH. • 2 : Formation / habilitations / sécurité des vols, coprésidé par CoFAT et ALAVIA. • 3 : Soutien, coprésidé par EAALAT et BAN Hyères. • 4 : Infrastructure, coprésidé par EMAT / BSI et EMM / PROJ / NH. Bien évidemment on retrouve dans ces sous-groupes les représentants de tous les grands acteurs militaires du programme. (8) Groupe de Travail du CFIA. COMmission de l’INStruction (10) Private Public Partnership (11) Aéromobilité (12) Maintenance (9) Page 64 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Enfin, il est à noter qu’il existe, non intégré à cette structure, un autre groupe de travail copiloté par la DGA et l’EMA qui tend à définir la faisabilité d’un contrat de partenariat d’état (CPE) ainsi que son périmètre associé. Ce CPE devrait assurer, au minimum, l’acquisition des moyens de formation du CFIA. Fondamentalement, on peut considérer que le CPE est une version « à la française » d’un PPP (10) britannique. Il repose donc sur le principe de ne pas procéder à une acquisition patrimoniale de moyens de formation, mais de négocier avec l’industrie, un contrat garanti par l’Etat sur le long terme (quinze années minimum) au travers duquel on achète des heures de formation « clef en main » à un prix déterminé contractuellement. Etat d’avancement : La phase montée en puissance a débuté en 2006 avec la création du pré-CFIA. Le CFIA devrait atteindre son régime nominal en 2011. Selon le processus classique de capillarité : formation des primo formateur chez l’industriel, puis formation des premiers formateurs et formation des premiers stagiaires. Les résultats des travaux du GT CFIA se sont traduits par les propositions suivantes : • Le CFIA devrait être une division physiquement située au sein de l’EAALAT, base du Luc en Provence, avec une antenne marine située sur la BAN de Hyères. Cette division serait commandée par une cellule de conduite (CC) composée de trois officiers de l’armée de terre et deux de la marine nationale. Le commandement sera tournant entre les deux armées et, au sein de l’armée de terre, il sera également tournant entre les domaines AER(11) et MAI(12). D’un point de vue fonctionnel, cette CC serait rattachée à un comité commun coprésidé par CoFAT et ALAVIA. INTERARMÉES • Les effectifs du CFIA seraient : - Activités pédagogiques (EAALAT : 55 Terre et 18 Marine / BAN : 0 terre et 21 Marine) - Activités de soutien aéronautiques EAALAT : 51 Terre et 0 Marine/ BAN : 0 Terre Pour la formation des équipages, le planning détaillé a été établi en fonction des décisions prises lors du deuxième COI. Ce planning décrit tous les stages pilotes et mécaniciens jusqu’en 2013 en tenant compte du dernier calendrier de livraison prévu par l’industrie (2009 pour la marine nationale et 2011 pour l’armée de terre). Les AF(13) reposent sur 19 modules de formation dont 7 sont communs aux deux armées. La formation d’un pilote de l’armée de terre nécessitera 15 semaines pendant lesquelles il effectuera 40,5 heures de vol, 59,5 heures de simulation et suivra 148,5 heures de cours théoriques. La formation d’un commandant de bord sera respectivement de 8 semaines, 19,5 heures de vol, 25 heures de simulateur et 102 heures de théorie. Pour un pilote de la marine nationale, le stage durera 36 semaines au cours desquelles il effectuera 145,9 heures de vol, 250 heures de simulation et suivra 204,5 heures de cours théoriques. Pour la formation du personnel technicologistique (PTL), le CFIA dispensera toutes les formations d’adaptation (FA) pour l’armée de Terre et les formations de cursus pour la Marine Nationale. Leur durée, variable, dépend de la spécialité et du niveau de formation. Incertitudes : Deux incertitudes majeures peuvent avoir un impact important sur le projet CFIA. La première concerne la documentation que devront utiliser les mécaniciens. En effet, contractuellement la documentation (13) Action de Formation technique utilisateur (DTU) que doit fournir l’industrie sera en anglais. Deux possibilités s’offrent donc : soit former nos mécaniciens afin qu’ils puissent utiliser la DTU en anglais, soit payer l’industrie pour qu’elle fournisse une version française de cette documentation. Bien évidemment les deux solutions présentent des avantages et des inconvénients. Le prochain COI déterminera quelle solution sera retenue. La deuxième, plus lourde, provient du CPE. Tout travail effectué par le GT CFIA repose sur l’axiome que le centre disposerait des moyens de formation adéquats, répartis sur deux bases : le Luc pour la partie TTH et Hyères pour la partie NFH. En revanche, l’acquisition de ces moyens devrait se faire au travers d’un CPE dont on ne connaît pas encore le périmètre exact. Ainsi il se pourrait qu’à l’issue de la négociation que tous les moyens soient regroupés sur une seule base, que certains moyens d’entraînement ne soient pas fournis au travers de ce contrat, etc. En conséquence, en fonction des résultats de la négociation du CPE il se pourrait très bien qu’une grande partie du travail du GTCFIA devienne caduque et que la structure du centre soit profondément modifiée. PERSPECTIVES : Le programme NH 90 était très ambitieux. En effet, cet appareil qui présente une véritable rupture technologique est effectivement le premier d’une nouvelle génération. Le développer était une gageure, mais le résultat est une magnifique réussite qui s’est aussitôt traduite par un énorme succès à l’export. La conséquence directe est que le marché de la formation sur HM offre d’excellentes perspectives et dans ce domaine l’ALAT, étant indéniablement un véritable pôle d’excellence, devrait naturellement occuper une place importante sur ce marché. Ainsi, par sa vocation à s’ouvrir à l’international, le CFIA pourrait se transformer en un centre de formation international NH 90 (CFIN). Page 65 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 formation Grande Bretagne Alat étrangère L’Army Aviation : réforme ou refondation ? par le lieutenant - colonel KOHN - OL - AAvn Si la vie continue normalement à Londres le 29 juin 2007 malgré les tentatives répétées d’attentat à la bombe, on ressent néanmoins à Piccadilly Circus ce jour-là une effervescence qui témoigne d’une profonde volonté de ne pas céder aux terroristes. Cette volonté est la même qui permet au pays de mener en Irak comme en Afghanistan des opérations qui s’apparentent, par leur violence, à des engagements de haute intensité. Ainsi, sous la pression des médias qui ne cessent d’alimenter l’amertume de l’opinion, au rythme des pertes humaines, l’Army doit réussir un grand écart pour se moderniser au moindre coût. Le général de brigade Thomson qui donnait au concile de l’Army Aviation 2006 le thème du changement ne se trompait pas. Mais aujourd’hui, cet exercice est vécu par l’Army Aviation (AAvn) comme un écartèlement indispensable. C’est donc dans l’urgence, non sans courage et au pas de charge que l’AAvn conduit ce qui s’apparente déjà à sa refondation. Une aviation légère interarmées L’Army Aviation (AAvn) qui est organisée en sept régiments et plusieurs escadrilles autonomes, fournit à l’armée de terre sa composante aérienne tactique. Ses effectifs représentent quelque 2053 personnes dont 553 officiers PN (dont 150 en escadrilles) et 1500 sous-officiers et MDR (300 PN et 1200 Groundcrews). Contrairement à l’armée de l’air et à la marine, près des deux tiers des pilotes de l’AAvn sont des sous-officiers. L’arme du matériel (REME et RLC) soutien l’AAvn avec 2600 personnes de tous grades. En somme la totalité du personnel concerné par l’AAvn représente 4700 personnes environ pour servir 67 Apache, 117 Lynx et 65 Gazelle. Il faut également garder à l’esprit que les hélicoptères de manœuvre (35 Puma, 37 Seaking, 22 Merlin et 40 Chinooks) qui échappent à l’AAvn sont répartis entre la Royal Navy et la Royal Air Force. Étranger Depuis 1999, presque tous les hélicoptères du champ de bataille sont aux ordres du Joint Helicopter Command (JHC2). L’attrition des forces et des flottes a plaidé pour une rationalisation du commandement et des moyens avec la création du JHC au sein du HQ Land3. Alors que cet état-major non projetable est responsable du suivi et de la préparation opérationnelle des unités sous son commandement, chaque armée garde la responsabilité du maintien de navigabilité de ses appareils, de la déclaration de leur mise en service opérationnelle, ainsi que de la politique de recrutement, de formation et de déroulement de carrière de ses personnels. L’unité opérationnelle centrale de l’AAvn est la 16e Air Assault Brigade (16 AAB). La montée en puissance entre 2004 et 2007 de l’Apache AH Mk1 aura transformé la doctrine, l’organisation et l’ordre de bataille de l’AAvn. Elle s’est concrétisée en 2006, avec succès, par le 1er engagement opérationnel de l’hélicoptère d’attaque britannique en Afghanistan. (1) « L’AAvn qui a réussi à se transformer en outil incontournable de la victoire, doit saisir le train du changement qui se poursuit » Brigadier Iain Thomson DAAvn - Londres 151 106 (2) Capacités du JHC : 12 200 personnes, 360 aéronefs (Army : 249 hélicoptères de reconnaissance, de commandement et d’attaque, RAF : 97 hélicoptères de transport tactique, RN : 37 hélicoptères dédiés aux opérations amphibies). (3) Grand commandement regroupant à l’été 2007 80 % de l’armée de terre. Page 66 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Grande Bretagne Les hélicoptères sont « les outils de la victoire » de l’armée de Terre au combat L’année 2008 marquera le retrait des troupes britanniques de Bosnie et la fin de l’opération BANNER après 33 ans en Irlande du Nord. L’AAvn est engagée aujourd’hui en Irak et en Afghanistan. Les opérations Telic (Irak) et Herrick (Afghanistan) différent dans leur nature, leur intensité et leur environnement. Alors que les Britanniques n’attendent que les conditions favorables à leur désengagement d’Irak, l’Afghanistan attire tous les regards compte tenu de la présence des Apaches qui font merveille aux côtés des troupes au sol. La mission principale du Joint Helicopter Force Irak – JHF (I) consiste à fournir de l’appui renseignement et de l’appui mouvement aux troupes au sol. Avec leur mitrailleuse en sabord, les Lynx de l’AAvn sont également employés en appui feu ou, autant que faire se peut, en transport des troupes. Cette mission essentielle permettant de s’affranchir de la menace des dispositifs explosifs improvisés (IED), revient plutôt aux Sea King du Commando Helicopter Force (CHF) de la Royal Navy (RN) et aux Merlin de la RAF. La majorité des opérations sont conduites en milieu urbain4 dans des températures extrêmes qui mettent à forte contribution les équipages et le personnel logistique. Les hélicoptères sont régulièrement pris à partie par des armées légères d’infanterie ou par des roquettes antichars. Toutefois, la menace des missiles sol-air (SAM 7) reste réelle. Le Joint Helicopter force Afghanistan – JHF (A) met en œuvre les 8 Chinooks de la RAF, 8 Apache et 5 Lynx de l’AAvn. La mission de ces hélicoptères consiste à faciliter la mobilité tactique des bataillons d’infanterie et de leur fournir du renseignement, de l’alerte et de l’appui feu. La réussite des Apache aura été de se rendre indispensables aux troupes au sol grâce à leurs capacités de renseignement et de feu. De même, les Chinooks ne prennent plus le vol sans leurs APACHES. Ce succès a permis de justifier, au prix du sang épargné, les investissements que ces appareils réclament. HERRICK est l’opération la plus difficile affrontée par l’Army depuis les Falkland il y a 25 ans. Mais le contexte semble bien différent car cette opération se mène en parallèle d’une bataille budgétaire au Royaume-Uni. Étranger (4) Dans la région de Massorah et d’Amara. En optimisant le partage de l’outillage, des modules de préparation de mission ou encore les premiers véhicules Apache Bowman Connectivity (ABC). (6) Chief of General staff : CEMAT (5) Page 67 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Grande Bretagne Alat étrangère L’Army Aviation : (suite) La refondation Afin de survivre à son état de quasi-faillite, l’AAvn entame une refondation dans un cadre interarmées propre au Royaume-Uni. Le cadre général de la transformation L’AAvn fait face à de multiples challenges et doit se réorganiser avec le programme « Belvedere » visant à passer de 9 bases à 3. Afin d’assumer leur engagement opérationnel et de poursuivre leur montée en puissance, les Apache seront regroupés sur la base de Wattisham. En contre partie, les Lynx iront à Dishforth. Il s’agit de favoriser le soutien ajustant l’Apache sur son centre de gravité logistique5. Ces mouvements annoncés en avril 2007 devront être terminés en septembre. Rotary Fixed Wing Man Airborne Surveillance (RW & FW MAS) Le projet RW MAS consiste à remplacer la Gazelle à l’horizon 2009 par un autre appareil civil (afin de pouvoir le revendre) qui pourrait être l’EC 135 ou l’A 109. Il s’agit d’un leasing pour rester à budget constant. Le projet encore fragile du point de vue financier permettrait de conserver l’expérience acquise en Irlande du Nord en matière de contre-terrorisme urbain. Ces 20 à 30 machines, déployables sur un théâtre d’opération, constitueraient les moyens mis à disposition du régiment issu de la fusion du 5 Regt AAC et du 7 Regt AAC. Ce projet devrait permettre de tenir 15 ans avant de voir arriver les drones capables de compléter sans les remplacer les moyens hélicoptères dans le domaine du MAS. Ces appareils légers équipés de senseurs thermiques et de transmission d’image en temps réel permettraient aussi de ne pas détourner les Apache des missions d’appui feu qu’eux seuls peuvent accomplir. Les avions de surveillance Islander et Defender offrent au niveau tactique une capacité FW MAS à l’AAvn et pourraient être regroupés au sein du 651 Sqn à Aldergrove en Irlande du Nord. Désormais,afin de bien se différencier de la RAF,l’AAvn désignera avec plus de précision ces capacités à travers un nouvel acronyme : Surveillance, Command & Control & Communication, Airborne Forward Air control, Artillery Observation Post, Reconnaissance (SCAAR). Étranger L’objectif final du CGS6 serait, ayant regroupé les Apache sur un même site de faire de même pour les hélicoptères de reconnaissance sur la base aéronavale de Yeovilton et de conserver à Middle Wallop sa vocation de centre de formation. L’objectif principal de cette transformation demeure l’intégration de l’Apache dans l’AAvn à partir du JHC pour combattre dans un cadre multinational interarmées. À cela s’ajoute (5) En optimisant le partage de l’outillage, des modules de préparation de mission ou encore les premiers véhicules Apache Bowman Connectivity (ABC). (6) Chief of General staff : CEMAT (6) Mohawk est le nom donné au Future Lynx (Battlefield Recce Helicopter) qui devrait jouer le rôle de valet d’arme de l’Apache. L’AAvn doit réduire sa flotte d’aéronefs tout en accroissant ses capacités et passer de 80 Lynx à 45 Mohawk en 2012. La version marine du Future Lynx s’appellera le Hellcat (35 exemplaires). Page 68 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Grande Bretagne le passage du Lynx au MOHAWK7 ainsi que d’autres programmes fortement menacés budgétairement comme le Rotary & Fixed Wing Man Airborne surveillance (RW & FW MAS) ou encore l’hélicoptère banalisé. Le projet HYPERION L’effort de simplification de la chaîne de commandement de l’Army pousse le monde interarmées des hélicoptères à se réformer également. Ainsi, tandis que le DAAvn est subordonné au major général (ACGS), que le JHC répond aux ordres de Land Command, et l’école (SAAvn) dépend Army Recruiting and Training Division (ARTD), on a pu voir par le passé ces trois organismes adopter malencontreusement des positions différentes. À l’avenir, cela ne devrait plus arriver puisque DAAvn, prenant SAAvn sous sa coupe, deviendrait en même temps le chef d’état-major du JHC. La répartition des tâches serait ainsi rationalisée en évitant les redondances et en comblant les manques de personnel. On peut attendre de ces regroupements, qui seront effectifs au 1er avril 2008, une économie de 15 % du personnel. L’expérience dira comment le futur directeur de l’AAvn taillera à sa mesure ce nouveau poste9. Le succès indéniable de l’Apache qui sauve des vies en Afghanistan justifie les dépenses qu’il engendre. Pour autant, la cohérence de l’aviation légère interarmées britannique reste menacée et des craintes s’expriment lorsque ces coupes budgétaires menacent la vie des soldats. Or, la question n’est plus de savoir si l’AAvn va perdre des capacités, mais combien d’entre elles et quand. En outre, un sentiment d’injustice flotte sur l’AAvn qui doit constamment justifier de l’intérêt opérationnel de ses hélicoptères. Cette refondation, décidée pour des raisons seulement budgétaires, inquiète à cause des enjeux opérationnels. N’est-ce pas trop et au mauvais moment ? (8) (9) Le projet consiste à fusionner les états-majors du General Staff de Land Command et d’Adjutant General. Le général de brigade David Short remplacera en novembre 2007 le général de brigade Thomson au poste de directeur de l’AAvn. Page 69 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Étranger AUSTRALIE Alat étrangère Australian Army Aviation Par Par le colonel BRASTEL - attaché de défense Historique Kiowas au Timor Introduction Bien que le vol militaire ait débuté très tôt en Australie, le développement de l’Army Aviation australienne a démarré très lentement. En effet, la création de la Royal Australian Air Force (RAAF) à l’issue de la 1re guerre mondiale et les ressources limitées du pays n’ont laissé à l’Army que des moyens aériens embryonnaires jusqu’aux années 1970. Ses personnels ont néanmoins su prouver l’utilité d’une aviation légère en support du combat terrestre, notamment aux cours des opérations menées en Corée et au Vietnam par les troupes australiennes. Étranger L’histoire de l’aviation militaire en Australie a débuté par la formation de l’Aerial League of Australia à Sydney le 28 avril 1909. L’un de ses membres les plus influents, Charles Lindsay Campbell (1863-1912), mena une campagne de presse en faveur du développement d’une aviation militaire en Australie, qui aboutit à la création d’une première école de pilotage à Point Cook, Victoria. Les premiers appareils étaient deux Deperdussins, deux BE2a (pour Blériot Expérimental) et un Bristol Boxkite commandés au Royaume-Uni au cours de l’année1912. Le premier cours débuta le 17 août 1914, soit deux semaines après la déclaration de guerre, avec seulement quatre élèves. Au cours de la Grande Guerre, cette école format 85 pilotes qui furent affectés à 4 Squadrons opérationnels qui servirent en Egypte, Palestine et France, ainsi qu’à trois Squadrons école basés au Royaume-Uni. Toutes ces unités étaient rattachées à l’armée de terre. La situation s’est inversée dans la deuxième partie des années 1980. Dans le cadre de la réforme des armées australiennes qui a vu leur professionnalisation, leur intermisation et une réduction drastique des effectifs, l’ALAT australienne a bénéficié d’arbitrages favorables puisque les hélicoptères de combat et de transport tactique, jusqu’alors mis en œuvre par la RAAF, lui ont été transférés. En 1919 et 1920, différents comités étudièrent le futur de l’aviation militaire en Australie. Suivant l’exemple britannique, le gouvernement décida la création d’une armée de l’air. La décision prit effet le 31 mars 1921. La Royal Australian Air Force comprenait alors 21 officiers et 130 aviateurs. La formation au vol des personnels de l’armée de terre cessa alors complètement. Depuis, elle continue sa montée en puissance, sur le plan de l’organisation avec la création de la 16e Brigade, des équipements avec la commande et la livraison prochaine d’hélicoptères Tigre et NH90, et des opérations en participant à quasiment toutes celles impliquant l’Australian Defence Force (ADF). À l’issue du second conflit mondial, le gouvernement reconnu le besoin de l’armée de terre de mettre en œuvre des aéronefs pour ses besoins et à les faire piloter par ses personnels. La première escadrille reçut l’appellation de 16 Air OP Flight et fut mise sur pied à Canberra au début de 1946 avec 6 à 8 Auster Mk III. Cette escadrille Page 70 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 AUSTRALIE faisait toujours partie du 3 Squadron RAAF, transport léger de fabrication australienne, montrant par-là que l’armée de l’air était entra en service en 1977. toujours responsable de l’escadrille et de En 1986, les chefs d’état-major décidèrent de ses opérations. confier à l’Army la totalité des hélicoptères Cette escadrille « expérimentale » vola de combat et de transport, jusqu’alors mis pendant 9 ans jusqu’à sa dissolution en 1960. en œuvre par la RAAF. L’année suivante, le Bien qu’ayant eu un impact limité sur l’Army 5 Aviation Regiment fut formé à partir des du fait de sa petite taille, elle montra à cette 9 Squadron et 35 Squadron de la RAAF, dernière tout le bénéfice qu’elle pouvait en parallèle avec la mise en service du espérer d’unités aériennes dédiées. Ses UH60A Black Hawk. Le commandement du pilotes retirèrent une expérience précieuse régiment fut transféré à l’armée de terre en d’un premier engagement opérationnel en janvier 1989. Son dernier commandant au Corée.Cinq pilotes australiens participèrent sein de la RAAF fut l’actuel chef des armées aux opérations ; un fut tué au combat. australiennes, l’Air Marshall Angus Houston. Le 5e Régiment reçu une dotation de Black Le 1er décembre 1960, le 16 Army Light Hawk et d’UH1 armés, avant de recevoir 4 Aircraft Squadron est formé sur la base Chinooks en 1995. RAAF d’Amberley, Queensland, avec 6 Cessna 180 et 11 Bell 47G2. 80 % des Après un net ralentissement après le personnels de l’unité appartiennent à retrait des forces australiennes du l’armée de terre, à l’exception notable Vietnam, le rythme des opérations du commandant d’escadron. Cette unité extérieures commença à devient le 1 Aviation Regiment en 1966 s’accélérer à compter du début des Le premier engagement opérationnel majeur années 1990 : îles Salomon en 1991 de l’Army Aviation se produit au Vietnam de et 1992, Cambodge en 1993, juin 1965 à mars 1972.Avec leurs Cessna et Bougainville en 1994, Papouasie Bell 47, remplacés progressivement par des Nouvelle-Guinée en 1997, West Pilatus et des Kiowas, les deux escadrilles Papoua en 1998, Timor oriental engagées effectuèrent des missions de en 1999 et 2006, Afghanistan et reconnaissance à vue, de surveillance Pakistan en 2005. électronique et d’ouverture d’itinéraires au profit des autres unités de l’armée de terre Poursuivant sa montée en puissance australienne. 24 appareils furent perdus et organisationnelle, l’Army Aviation obtint la création d’un poste de commandant de 3 pilotes tués au combat. l’ALAT, ainsi que la création d’un bureau En parallèle de cet engagement opérationnel, au sein du Capability Development Group l’Army Aviation effectua pendant cette nouvellement créé. Le premier projet période une mutation importante avec majeur à traiter fut le projet d’hélicoptère l’installation en 1973 de son école à armé de reconnaissance qui fut remporté Oakey, à l’ouest de Brisbane, et en 1976 par le Tigre d’Eurocopter. L’ensemble de deux unités de reconnaissance, le 161 de la formation fut transféré à Oakey en Reconnaissance Squadron à Holsworthy, 2001, à l’exception de la formation initiale dans la banlieue de Sydney, et le 162 au pilotage qui est toujours effectuée sur Reconnaissance Squadron à Townsville, dans avion léger sous la responsabilité de la le Queensland. Le rééquipement entrepris RAAF, à Tamworth. La 16 Aviation Brigade fait que, fin 1972, la totalité des hélicoptères fut formée en 2002 et son quartier général étaient des Kiowas. Le Nomad, appareil de installé à Brisbane. Page 71 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Étranger AUSTRALIE Alat étrangère Australian Army Aviation (suite) L’Australian Army Aviation aujourd’hui. est assurée par les unités du Joint Logistic Command. Ces différents commandements L’ALAT australienne est aujourd’hui forte sont des commandements organiques de 340 officiers et 230 autres personnels. chargés de la préparation opérationnelle. Elle se compose d’un centre de formation Le commandement opérationnel des unités comprenant une école de pilotage (Army déployées est assuré par le Headquarters Helicopter School) et une école d’application Joint Operations Command, qui sera (School of Army Aviation), d’un état-major installé à Bungendore à compter de 2009, de brigade assurant également le rôle de dans de nouveaux locaux en cours de commandement de l’ALAT (Headquarters construction. 16 Aviation Brigade) de deux régiments (1 Aviation Regiment et 5 Aviation Regiment), L’Army Aviation est actuellement engagée au d’un escadron de transport léger (173 Timor oriental, dans le cadre de l’opération Surveillance Squadron), et d’une unité Astute déclenchée en 2006 et aux îles dédiée aux opérations spéciales (171 Salomon au sein de la mission régionale Aviation Squadron). Elle est déployée sur d’assistance (RAMSI). Elle déploiera de les bases de Oakey, Townsville, Darwin, nouveau un groupe de deux Chinooks en Afghanistan à compter de janvier 2009. Brisbane et Holsworthy. Étranger Une centaine aéronefs figurent actuellement à l’inventaire : 7 ARH Tigre, 6 Chinooks, 36 Black Hawks, 42 Kiowas avec également 3 Beech King Air et 2 Twin Otter (en location). Le plan d’équipement va évoluer de façon importante dans les trois années à venir. Les derniers Iroquois ont été retirés du service cette année ; les Kiowas devraient suivre en 2008-2009 en parallèle avec la redéfinition du système de formation interarmées des pilotes d’aéronefs et la livraison de nouveaux hélicoptères école ; les Tigre ARH commenceront à équiper le 1 Avn Reg en 2008 et les MRH90 devraient arriver au 5 Avn Reg à partir de 2009. La doctrine est en cours de refonte. Ayant peu d’expérience de l’emploi des appareils armés, l’Army aviation utilise intensivement la simulation pour élaborer les concepts d’emploi de l’ARH et du MRH 90. Ceuxci seront utilisés principalement dans un rôle d’appui direct des unités terrestres. La projection sur de longues distances est un savoir-faire maîtrisé, comme l’ont montré les déploiements dans le Pacifique et en Afghanistan. L’ALAT australienne met régulièrement en œuvre des aéronefs depuis les bâtiments amphibies de la Royal Australian Navy (RAN). Enfin, elle participe à la lutte anti-terroriste par l’intermédiaire de son unité dédiée aux forces spéciales. Les unités de combat de l’ALAT australienne sont placées sous les ordres du Land Command, y compris le 171 Squadron qui a néanmoins un lien de subordination direct avec le Special Operations Command. L’école d’Oakey dépend du Training Command. La logistique, autre que celle de l’avant, Sur le plan des relations internationales, l’ALAT australienne accueille régulièrement un officier d’échange US. Le prochain sera du corps des Marines et effectuera une conversion sur ARH. Enfin, une unité de Super Puma singapouriens est basée en permanence sur la base d’Oakey pour assurer la formation de ses équipages. Cette unité participe également aux missions SAR dans le Queensland. Page 72 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 AUSTRALIE Les gouvernements successifs du Premier ministre australien M. John Howard ont fait de la défense une priorité nationale. Le plan d’équipement glissant sur dix ans initié en 2004 permettra le remplacement de tous les matériels majeurs des forces armées australiennes à l’horizon 2 015. Il bénéficie d’un investissement financier massif (augmentation du budget de 46 % en termes réels depuis 2001) que permettent les importants surplus budgétaires dégagés par le gouvernement fédéral. En ce qui concerne l’ALAT, ce plan de rééquipement a d’abord pris la forme d’une commande de 22 hélicoptères de reconnaissance armée (ARH), version armée du missile Hellfire du Tigre HAP. Sept appareils ont été pris en compte et servent à la formation des instructeurs de l’école d’Oakey, en complément du simulateur FMS en cours de réception. La totalité de la flotte devrait avoir été livrée d’ici la fin de l’année 2008. Les appareils seront affectés à l’école et au 1 Aviation Regiment de Darwin qui disposera également d’un simulateur CPT. Les évaluations opérationnelles débuteront en 2009. Le gouvernement australien a pris ensuite la décision de commander 46 hélicoptères de transport tactique MRH90 dérivés du NH90. Ces appareils, dont le premier exemplaire a volé à Marignane en fin d’année 2006, remplaceront les Black Hawks. Six d’entre eux seront utilisés par la Navy et remplaceront les Sea King dans les missions de support à la flotte. Les deux types d’appareils seront assemblés et adaptés aux besoins australiens par la société Australian Aerospace, filiale d’Eurocopter installée à Brisbane. Cette société se voit également confier des responsabilités importantes pour la maintenance des appareils et la formation des équipages. léger qui assurerait les missions de servitude qui ne nécessitent pas l’emploi d’un MRH90. Un tel appareil est indispensable pour les opérations aériennes du 1er Régiment de Darwin, compte tenu de la distance le séparant du 5e Régiment. Tir de missiles Helfire depuis l’ARH L’ADF renouvellera ses hélicoptères école dans le cadre d’un plan de rationalisation de la formation des personnels navigants. La dotation en Chinook pourrait être renforcée par l’achat de CH47 supplémentaires et le rétrofit de la flotte actuelle en version F. Au bilan, le plan d’équipement devrait comprendre une centaine d’appareils de dernière génération à l’horizon 2 015. Conclusion Arme très jeune au sein de forces armées dont l » histoire débute en 1901, l’Army Aviation australienne aborde le nouveau siècle avec de nombreux atouts. Sa primauté pour la mise en œuvre des hélicoptères de combat est reconnue au sein des forces armées ; elle bénéficie d’une priorité budgétaire au sein de l’armée de terre, dont elle consomme près de 40 % du budget ; ses matériels aériens vont être renouvelés ; sa contribution aux opérations de l’ADF s’accroît constamment. Son principal défi est de recruter et de fidéliser un nombre suffisant de personnels de qualité, en concurrence avec une économie en plein boom. Ses effectifs sont faibles (ratio d’environ 5,5 personnels par appareil) et insuffisants pour certaines fonctions comme la logistique, malgré une utilisation intensive de l’externalisation. Il lui faudra aussi apprendre à tirer le meilleur parti du Tigre, malgré son inexpérience dans l’emploi des hélicoptères armés. L’ALAT australienne fait maintenant état d’un besoin pour un hélicoptère de transport Étranger Chinook, Black Hawk et Tigre ARH Page 73 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 ALLEMAGNE Alat étrangère Allemagne : point de situation sur les hélicoptères de transport moyen Par le chef de bataillon LETZELZER - OLT HeeresamtPar Dans le projet de restructuration de l’armée de terre allemande en cours (Neues Heer, Nouvelle Armée de Terre), l’aéromobilité allemande prend un nouvel essor. Qu’il s’agisse de renforcement de la coopération ALAT - forces spéciales, de l’arrivée des nouveaux systèmes d’armes1 (Tigre et NH-90) ou encore de préservation voire de renforcement2 des unités de la Division Luftbewegliche Operationen (DLO, division des opérations aéromobiles) - à l’heure où l’arme blindée allemande devrait perdre plus de 50 % des siennes -, tout tend à montrer l’importance de la place que la DLO, et en particulier la luftbewegliche Brigade 1 (1re brigade aéromobile, 1re BAM) en son sein, tient dans cette nouvelle structure. Avec environ 15 000 hommes et quelques 250 hélicoptères la DLO y sera la grande unité la plus volumineuse.Elle disposera d’une capacité de transport rare en Europe qu’elle directement en œuvre et pourra pleinement jouer son rôle dans le cadre, innovant pour l’Allemagne, des luftgestützte Operationen (opérations aéromobiles autonomes)3. (JVN), élongations). Ces aéronefs, dont 5 sont actuellement déployés en Afghanistan, sont principalement dédiés aux théâtres extérieurs. Les 77 CH-53G, même s’ils sont essentiellement liés aux OPINT et à l’entraînement vont quant à eux progressivement arriver en fin de vie ; Cette capacité donne à la Heeresfliegertruppe, Ceci précisément au moment où l’armée l’ALAT allemande, toute sa flexibilité et sa de terre allemande aura le plus besoin versatilité. Elle repose essentiellement sur de préserver sa flexibilité et sa capacité la flotte d’hélicoptères de transport moyen de déploiement, à l’heure où Tigre et NH CH-53. La majorité en a été regroupée seront opérationnels en unités mais où le au sein de 2 régiments d’hélicoptères dits HTH/FTH5 ne sera pas encore entré en de transport moyen - le HFlgRgt 15 de service. RHEINE et le HFlgRgt 25 de LAUPHEIM et dont les capacités d’un appareil figurent Afin d’éviter toute rupture dans la capacité ci-dessous. de transport tactique et d’évacuation Étranger sanitaire de la DLO il a donc été décidé Sur les 112 CH-53 -version G entrés en de revaloriser une partie des CH-53G en service entre 1972 et 1975, il en subsiste 97. CH-53GA, afin d’atteindre la cible de 80 20 appareils ont été revalorisés en CH-53 CH-53. GS4 afin de les adapter aux contraintes du combat aéromobile moderne (engagement Outre le fait qu’elle doive en permettre de nuit sous jumelles de vision nocturne (1) En Allemagne on parle bien de systèmes d’armes, plus que d’hélicoptères. Création d’un régiment d’infanterie (Jäger Regiment 1) au sein de la 1ère BAM, équipé de moyens entièrement hélitransportables (environ 80 Wiesel 1 et 2 ; 200 Mungo). (3) Proposition de traduction de l’auteur, en fonction de la description des opérations aéromobiles allemandes figurant au HDV100/100 (document de travail). (4) CH-53GS: réservoirs supplémentaires, filtres EAPS, pales en titane, capacité vol basse hauteur sous JVN, navigation satellite, 2 Mit 7.62. (5) Heavy/Future Transport Helicopter qui devrait avoir une capacité d’emport deux fois supérieure à celle du CH-53 ; projet associant Allemagne, Angleterre, Espagne, Etats-Unis, France, Grèce, Tchéquie, Turquie au sein d’une équipe d’experts. Entrée en service souhaitée pour 2025. (2) Page 74 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 ALLEMAGNE le maintien en service jusqu’en 2030 (remotorisation, nouveaux rotors principal et anti-couple, renforcement structure), cette revalorisation doit également en assurer l’interopérabilité avec les systèmes d’armes Tigre et NH-90 (transmissions, capacité de vol très basse hauteur sous JVN 3G, rayon d’action) tout en le rendant projetable sur tous les types de théâtres, donc en répondant aux critères de protection, aussi bien du combattant que de l’aéronef (filtres anti-sable, blindage additionnel, cockpit en verre, mitrailleuse de 12,7 sur rampe arrière, treuil, détection laser et IR). Marché passé avec Eurocopter pour la revalorisation de 40 appareils. À terme et au travers de la DLO, l’ALAT allemande devrait donc continuer de disposer, en propre, d’une capacité de transport tactique conséquente pour les 20 prochaines années. Dédiée aux opérations aéromobiles conjuguées ou autonomes, de coercition ou de stabilisation, et à l’appui des forces spéciales terre cette flotte permettra à la DLO de tenir son rôle. En outre, étant en permanence à la main du divisionnaire, elle permettra à l’armée de terre allemande de maintenir sa versatilité, sa flexibilité et sa capacité de déploiement quasiment inchangées en attendant l’arrivée du FTH. Étranger Autonomie 1h40 45 min 25 min Emport 36 fantassins équipés 24 blessés couchés 5,5 t de fret interne (2 Wiesel1 ou 1 Wiesel2) 7t internes 7t sous élingues Page 75 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 SV Sécurité des vols Le mot du chef du Bureau de sécurité des vols L’année 2007 a été marquée par les 100 ans de l’hélicoptère, centenaire auquel l’ALAT participe à l’occasion de nombreuses manifestations. 2007 a vu également l’arrivée du Tigre en régiment, avec toutes les évolutions que cela induit sur les plans organisationnels et opérationnels, et le déploiement des Cougar en Afghanistan, où les équipages sont confrontés à des conditions de mise en œuvre hors du commun. Cet anniversaire n’est pas une fin en soi et l’avenir est toujours en marche avec la création de la commission de montée en puissance du NH 90, hélicoptère qui marquera une rupture avec les appareils des générations précédentes. Malgré ces festivités et la mise en place de matériels nouveaux, le parc de l’ALAT est majoritairement ancien. Certes certains aéronefs ont été retirés du service comme les Cessna 406 mais les Gazelle et les Puma restent les bêtes de somme qui assurent l’essentiel de nos heures de vol. Il importe donc que, malgré le foisonnement de matériels nouveaux (Tigre, Caracal) et les projets à venir (rénovation Puma/Cougar, NH 90, HTL), les acteurs de première ligne restent vigilants vis-à-vis des SA341-342 et 330 qui nécessitent des soins accrus. Les incidents récents nous montrent que le facteur humain reste prédominant et que notre effort doit porter sur les spécialistes de l’entretien et de la maintenance. La mise en place du cours MRM n’a visiblement pas encore porté tous ses fruits. SV À ce contexte spécifique à l’ALAT, il faut également intégrer des facteurs extérieurs tels que l’augmentation du nombre de drones dans l’armée de terre et l’interarmisation croissante. Page 76 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 En effet aux Système de Drone Tactique Intermédiaire (SDTI) et CL 289 du 61e régiment d’artillerie (RA) vont venir s’ajouter les Drones de Renseignement Au Contact (DRAC) dont l’EXTA débutera en janvier 2008. Si la formation amont des utilisateurs a bien été prise en compte, notamment en les sensibilisants sur le nombre d’utilisateurs de l’espace proche du sol et sur la gestion indispensable de cet espace en temps de paix et en temps de guerre, nos équipages doivent désormais intégrer les aéronefs inhabités dans leur environnement puisqu’à l’issue de l’EXTA, les DRAC sont appelés à être déployés dans les régiments de toutes les brigades. Enfin, un processus d’interarmisation est en cours tant au niveau de la classification des événements aériens (le BEAD air a créé un groupe de travail qui permettra de définir des critères communs à toutes les armées) qu’au niveau de la création d’un commandement intégré des hélicoptères. Les études actuelles amèneront, demain, des évolutions auxquelles il faut nous préparer dès aujourd’hui. En conclusion, au moment où il nous faut mettre au point de nouvelles méthodes de travail pour garantir un bon niveau de sécurité des vols pour les appareils de nouvelle génération, il nous faut également rappeler, marteler, renforcer les principes qui nous ont permis d’atteindre le niveau très satisfaisant que nous connaissons aujourd’hui. Dans le même temps, nous devons rester ouverts aux innovations technologiques et structurelles et à leur impact sur les conditions de réalisation de nos missions. Lieutenant-colonel IMBAULT Sécurité des vols La robotisation de la troisième dimension et la sécurité des vols Par le colonel Yves de Bollivier - Président du CPSA/AT La place grandissante des systèmes aériens robotisés appelés drones, acteurs incontournables du renseignement et outils majeurs probables des conflits du 21e siècle, est un fait avéré qui doit nous inciter à intégrer résolument cette nouvelle composante de la troisième dimension dans nos réflexions, notamment celles concernant la gestion et la coordination de l’espace aérien proche du sol dont les hélicoptères de l’ALAT sont les utilisateurs privilégiés. Ces aéronefs pilotés à distance séduisent parce que vecteurs rudimentaires, conçus pour être peu coûteux, ils ont vocation à mettre en œuvre des capteurs qui éviteront d’exposer des vies humaines sur le champ de bataille où le risque d’attrition est grand. Pour peu que le vecteur dispose d’un degré de liberté adapté et que ses liaisons offrent à l’utilisateur l’allonge suffisante, le système de drone améliore l’efficacité des forces. Il rend le processus de prise de décisions plus rapide parce que basé sur des informations plus précises. Outil idéal pour réaliser des tâches répétitives, des missions dites « dull, dangerous and dirty »2 ou des actions mécaniques complexes, il rivalise avec l’homme, être sensible, à la fiabilité et à l’endurance limitée. Ces quelques arguments démontrent bien, s’il en était besoin, que la robotisation de la troisième dimension est en marche. La « dronisation » du combat se construit lentement mais sûrement. Que sont donc les drones aujourd’hui ? Quelles sont leurs perspectives d’avenir, notamment, au sein de l’armée de terre française ? Comment prévoir l’indispensable coordination de l’espace aérien proche du sol dans lequel certains d’entre eux (1) (2) évoluent ? Comment préserver la sécurité des vols à un niveau optimum compte tenu de cette évolution attendue ? Telles sont les questions auxquelles l’auteur de cet article vous propose quelques réponses. 1. Les systèmes de drone 1.1. Définition d’un système de drone Aéronef capable d’effectuer des missions sans présence humaine à bord, un drone est un véhicule aérien qui est un des éléments d’un système plus complet (système de systèmes). Celui-ci comprend trois parties que sont le segment sol, le segment aérien et la liaison de données. Le segment sol sert à préparer, mettre en œuvre, traiter les informations obtenues et maintenir en condition le système complet. Le segment aérien comprend l’aérodyne dit vecteur aérien, complété d’une charge utile adaptée au type de mission. La liaison de données, qui n’est pas systématique, assure l’envoi des ordres nécessaires à la mission vers le drone et la réception des données de la charge utile par le segment sol. 1.2. Segmentation des systèmes de drones Les systèmes de drone sont répartis en trois catégories principales : les drones de type « haute altitude longue endurance » (HALE), les drones de type « moyenne altitude longue endurance » (MALE) et les drones tactiques. Respectivement, leurs vocations sont d’ordre stratégique (renseignement interarmées), opératif (commandant de théâtre) et tactique (composantes de forces). Les catégories des micros et nanodrones concernent des robots de quelques centimètres d’envergure et de portée très limitée qui représentent Drone (signifiant bourdon) ou UAV (unmanned aerial vehicle). Dull, dangerous and dirty: pénibles , dangereuses et sales. Page 77 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 SV Sécurité des vols un réel défi technologique et opérationnel. Ils possèdent un fort potentiel d’évolution et leur emploi en milieu urbain (pénétration en espace confiné notamment) devrait progressivement s’imposer. 1.2.1. Systèmes de drone HALE Les Etats-Unis sont les seuls à posséder ce type de drone dont la taille, l’endurance et le niveau de vol rappelle l’avion de ligne. L’armée de l’air américaine (USAF)3 élabore une doctrine d’emploi spécifique pouvant s’appuyer sur un important programme d’équipement. Elle analyse une nouvelle tactique de puissance aérienne grâce aux systèmes de drones de combat (UCAV) dont elle envisage l’intégration dans ses forces à l’horizon 2015. Ces systèmes seraient consacrés en priorité à des missions de reconnaissance, à la suppression des défenses aériennes ennemies, puis à des opérations de frappe tout temps. Le drone HALE n’est pas inscrit dans la programmation française. Compte tenu de son coût, estimé très élevé, cette catégorie ne pourrait être envisagée qu’en acquisition commune de machine existante au niveau européen4. La France n’aurait probablement besoin que de quatre ou cinq drones HALE pour couvrir ses besoins. 1.2.2. Systèmes de drone MALE EADS, en association avec Israël Aircraft Industry (IAI), a procédé avec succès, en septembre 2006, au premier vol d’un système de drone MALE dans notre pays. Le SIDM5, qui sera mis en œuvre par l’armée de l’air française est actuellement en phase terminale de production chez l’industriel. Il permet d’assurer par tout temps des missions (surveillance, reconnaissance, désignation d’objectif et illumination laser des cibles) au profit du renseignement du niveau stratégique, opératif et tactique. Elles peuvent être réalisées dans la profondeur, jusqu’à des distances supérieures à mille kilomètres de la base de départ, en assurant (3) une permanence sur zone de vingt quatreheures, de jour et de nuit et par tous les temps (capacité anti-givrage). 1.2.3. Systèmes de drones tactiques Ces systèmes utilisés par l’armée de terre française peuvent être catégorisés en drones de très courte portée (TCP) et drones de courte portée (CP). 1.2.3.1. Les drones de très courte portée Le système DRAC6, utilisé par l’armée de terre française, permet de déporter l’observation sans engager de personnel dans des compartiments de terrain non reconnus ou non permissifs. Une vingtaine de DRAC sera répartie initialement dans les forces pour la conduite de l’expérimentation tactique qui devrait durer jusqu’en septembre 2008. D’une longueur de 1,40 mètre pour une envergure de 3,40 mètres, le DRAC a une masse d’environ huit kilogrammes. Son autonomie est d’une heure et trente minutes avec un rayon d’action de dix kilomètres. Sa vitesse est réglable entre 60 et 90 kilomètres par heure et son altitude d’évolution est optimisée entre 80 et 300 mètres. Un plafond inférieur à 80 mètressol, des vents supérieurs à 15 mètres par seconde ou les fortes pluies interdisent cependant son utilisation. Mis en œuvre en un quart d’heure par une équipe de deux à trois hommes, sa navigation est prévue de point en point. En cas de défaillance du GPS, un point de retour est systématiquement programmé. 1.2.3.2. Les drones de courte portée Au sein de l’armée de terre française, deux systèmes sont aujourd’hui disponibles : Le drone de reconnaissance de type CL 289 (Canadair/EADS limited de type 289), en dotation depuis 1992, permet l’acquisition d’informations en temps différé (trente minutes après le poser du drone) dans une profondeur d’environ cent vingt kilomètres. UCAV : unmanned combat aerial vehicle. sur le même schéma que pour les avions de surveillance AWACS ou les HAWKEYE. (5) SIDM : système intérimaire de drone MALE. (6) DRAC : drone de recherche au contact. (4) Page 78 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Sécurité des vols L’identification des cibles est possible dans le spectre visible et la reconnaissance, dans le spectre infrarouge. Le CL 289 doit être retiré du service vers la fin de la décennie. Successeur du drone lent CRECERELLE, le système de drone tactique intérimaire (SDTI) permet l’acquisition de données images dans les spectres visible et infrarouge (avec une capacité d’identification dans les deux cas) en temps réel et ce, jusqu’à une distance de quatre-vingts kilomètres de la station sol. Dans l’armée de terre française, ces deux systèmes sont regroupés au sein d’une unité unique, le 61e régiment d’artillerie de Chaumont-Sémoutiers qui appartient à la brigade de renseignements et qui applique rigoureusement les mêmes règles de sécurité des vols que les unités de l’aviation légère de l’armée de terre. 1.3. Perspectives d’avenir au sein de l’armée de terre française Aujourd’hui limités au recueil exclusif du renseignement, les aéronefs non habités pourront être insérés dans les opérations aéroterrestres pour renforcer la surveillance du champ de bataille et permettre une précision d’acquisition des cibles suffisante. Ultérieurement, l’emploi en synergie avec des hélicoptères de nouvelle génération pourrait faire du drone un multiplicateur d’efficacité en prolongeant et/ou complétant l’action de systèmes d’armes coûteux et en nombres comptés. L’armée de terre souhaiterait acquérir un système de drones tactiques (SDT) à l’horizon 2013. Il devra faciliter les fonctions d’acquisition du renseignement d’origine image et développer de nouvelles capacités, notamment dans le domaine de la recherche électromagnétique. Il devra permettre d’appuyer les opérations aéroterrestres, et ce jusqu’aux plus petits échelons (détachement interarmes),notamment dans les contextes d’engagement en zone urbaine. Le SDT devra permettre la surveillance, l’acquisition d’objectifs, la reconnaissance et le renseignement (compréhension de la situation interarmées) et l’appui aux actions tactiques des différents échelons. Il est conçu comme un système interopérable, polyvalent et léger. 2. La coordination de l’espace aérien proche du sol et la sécurité des vols 21. Principe d’action de la coordination de l’espace aérien proche du sol L’insertion d’un système de drone dans le cadre d’un combat aéroterrestre (dont l’aérocombat est une brique indissociable) ou d’une mission de stabilisation nécessite des besoins en coordination. D’une part, les opérateurs du système souhaitent que les règles d’emploi soient les plus souples possibles (pas de planification lourde) pour leur permettre une action quasi instantanée. Ainsi, les règles et procédures d’emploi doivent préserver l’autonomie des décideurs, dans leur choix d’utiliser des drones dans un cadre espacetemps correspondant à la fois au niveau considéré et à la mission reçue, et ce dans le souci d’une nécessaire réactivité des forces terrestres. Page 79 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 SV Sécurité des vols D’autre part, les règles de l’air, édictées par la direction de la circulation aérienne militaire (DIRCAM), en cohérence avec les textes régissant la circulation aérienne générale (CAG), doivent être, bien évidemment appliquées. Dans un premier temps, les drones évolueront dans des espaces aériens spécifiques, afin de garantir la sécurité, tant pour les systèmes aériens robotisés que pour tous les autres usagers de l’espace aérien, ainsi que pour l’ensemble des populations survolées. La cohabitation entre l’activité drones et celles des autres usagers n’est pas aujourd’hui réalisable en appliquant la règle « voir et éviter ».Aussi, il est nécessaire de ségréguer dans le temps et ou dans l’espace les vols de drones vis-à-vis de toute autre activité aérienne. Quel que soit le théâtre d’emploi ou la mission fixée (coercition, stabilisation, normalisation), le système devra être déclaré7 auprès de l’organisme chargé de la coordination des opérations aériennes ou de la gestion de l’espace aérien du lieu d’engagement. Sans déclaration, le système n’obtiendra pas l’autorisation d’évoluer dans l’espace aérien ou se verra interdire toute possibilité de mission en cours d’action. 2.2. L’exemple du DRAC En tant que système de drone, le DRAC ne peut voler que sur autorisation et, en temps de paix, ses vols se réalisent selon les règles de la circulation aérienne militaire (CAM). Dans les espaces aériens non gérés par un organisme du contrôle aérien, deux cas se présentent. Soit ces espaces existent et sont répertoriés, soit ils doivent être créés en zone réglementée temporaire (ZRT). Les besoins en espaces aériens sont à exprimer auprès des sections ALAT/3D des RT dont relève le lieu du vol. Dans les espaces gérés par un organisme du contrôle aérien, des modalités particulières d’emploi seront fixées pour assurer la (7) sauvegarde des biens et des personnes au sol et la sécurité vis-à-vis des autres usagers aériens. L’avis de la section ALAT/3D des RT concernées sera systématiquement pris avant l’établissement de l’accord. En cas d’opération intérieure ou extérieure, le système de drone doit être intégré dans l’airspace control order (ACO). Il est donc nécessaire de réserver des zones d’opérations dédiées aux missions des systèmes de drone telles que les « restricted operation zone » (ROZ). Actuellement, un délai de 3 heures doit être respecté entre la demande de réservation et l’activation de la zone qui correspond globalement à un quadrilatère de 15 x 25 kilomètres. Le véhicule aérien télépiloté y évolue généralement seul pour une durée maximale de 1 h 30 et à une hauteur de vol entre 80 et 300 mètres. Si plusieurs zones sont préétablies, l’activation sur ordre ne nécessite plus qu’un délai de 30 minutes. Ces missions d’opportunité ne se déroulent généralement qu’en opération extérieure. Si le cycle de planification de l’armée de l’air (ACO) ne permet pas théoriquement la souplesse recherchée dans la mise en œuvre d’un drone tactique au sein d’un GTIA, la prochaine mise en place des centres de niveau haut MARTHA (CNHM) devrait permettre de gérer la coordination des intervenants terrestres en conduite et en fonction des priorités données par l’organisme de commandement opérationnel. Le GTIA devra alors communiquer la zone d’intervention désirée de son système de drone ainsi que la durée d’intervention. L’autorisation sera, en conséquence, fournie par l’échelon supérieur qui sera alors chargé de la coordination des moyens dans cette zone par contrôle direct. 2.3. La sécurité des vols À l’annonce de l’arrivée des drones dans la bulle aéroterrestre et dans la plupart La déclaration, à charge de la cellule 3D de la brigade, consiste à présenter le système (caractéristiques techniques) au gestionnaire de l’espace aérien. Page 80 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Sécurité des vols des unités des forces terrestres, on peut légitimement s’interroger sur notre capacité globale à maintenir les conditions optimum de sécurité des vols pour tous les aéronefs, habités ou non habités, qui devront remplir leurs missions respectives dans l’espace aérien proche du sol. Le système qui prévaut dans l’ALAT sera appliqué à toutes les unités qui auront à se servir et à maîtriser ce système de drone. Le cadre réglementaire de la mise en œuvre du DRAC, par exemple, est décrit dans l’instruction provisoire relative à la sécurité des vols et à l’exécution des vols de drone dans l’armée de terre. Le responsable de la SV sera, bien évidemment, le chef de corps. Il devra notamment inclure dans le dossier des consignes permanentes opérationnelles de son unité les règles très strictes d’utilisation de ses systèmes. Il respectera les directives pour la sécurité des vols fixées par le général COMALAT et établira, comme tous les chefs de corps, un plan d’action de SV qui sera décliné en objectifs précis. Il sera secondé par un OSV, formé initialement en stage au côté de ses camarades de l’ALAT et donc pénétré de la même culture aéronautique militaire. L’établissement des vols fera l’objet d’une procédure similaire à celle utilisée dans nos unités. Les règles de maintenance (règles de l’art) seront aussi appliquées. En cas d’accident ou d’incident, la procédure sera celle décrite dans l’IM 1200, qui s’applique pour nos aéronefs. Conclusion Demain, le système de drone sera probablement à tel point optimisé qu’il pourra vraisemblablement devenir un amplificateur d’efficacité des aéronefs (principalement hélicoptères), en prolongeant et complétant leurs actions (couple opérationnel véhicule aérien télépiloté-hélicoptère). La méfiance, sans doute légitime, que provoquent aujourd’hui ces robots aériens contrôlés à distance, pénétrant l’espace d’action privilégié des pilotes qui exercent leurs fonctions à bord des aéronefs et prennent des risques, devra donc progressivement s’effacer pour faire place à une confiance mesurée, au fur et à mesure que nous apprendrons à mieux connaître ces nouveaux véhicules aériens inhabités et à mieux remplir nos missions à leurs côtés. Toutefois, pour permettre de renforcer cette confiance, un principe fondamental doit être observé. Il consiste à préciser que, dans la future collaboration hommedrone, chacun devra se cantonner à son domaine d’excellence : à l’homme l’orientation des actions, la décision et au drone, l’exécution des tâches. Cette répartition fait sens. L’homme ne devra jamais sortir de la boucle de décision et le drone, alors machine volante hautement automatisée à l’intelligence embarquée, apte au combat, devra toujours rester sous contrôle. Autrement dit, moins exposé aux dangers potentiels du champ de bataille grâce au système de drone qui verra et agira à sa place, le pilote d’aéronef ne devra pas être autrement menacé par une robotisation incontrôlée du ciel. Nous n’en sommes pas là. Aujourd’hui, il s’agit bien d’accueillir, en confiance, ces nouveaux acteurs de la troisième dimension dont nous devons être les fédérateurs. Les règles sont établies. À chacun, pilote d’aéronef et opérateur de système de drone, de bien prendre conscience de leur importance et de les respecter. Le maintien d’un niveau optimum de sécurité des vols, dans l’espace aérien, notamment proche du sol, est à ce prix. Page 81 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 SV SV Sécurité des vols Points positifs et tableau d’honneur de l’ALAT. L’adjudant VERMEULEN Bruno, commandant de bord, l’adjudant PARIS Olivier, mécanicien navigant et le maréchal des logis-chef NIVOU Olivier, pilote, se voient attribuer 5 points de contrôle positifs pour le motif suivant : Confronté à une panne de régulation sur AS 532 COUGAR en survol maritime et à moins de 10 minutes des installations de Libreville, cet équipage a parfaitement su gérer cette défaillance et a pris les décisions adaptées à la situation, en particulier grâce à un excellent travail de coordination interne. DCE n° 2822 du 17.10.2006 Le maréchal des logis MEFFERT Sébastien, mécanicien, est inscrit au tableau d’honneur de l’ALAT. Lors d’une intervention technique sur AS 555 Fennec, le maréchal des logis MEFFERT constate, sur un extincteur moteur équipant l’aéronef, une inversion des étoupilles. En vol, dans le cas d’un feu réel sur le premier moteur, cette erreur de montage, aurait occasionné l’extinction du second moteur. La vigilance et la curiosité de ce mécanicien sont à mettre en exergue. Elles ont contribué à la sécurité des vols. Lettre de félicitations du 13/11/2006 Pour sa vigilance et sa réactivité, le soldat de 1re classe BESNARD Alexandre, aide mécanicien, est inscrit au tableau d’honneur de l’ALAT. Lors des opérations de mise en route d’un SA 330 Puma, le soldat de 1re classe BESNARD du 1er régiment d’hélicoptères de combat, assure la sécurité incendie au démarrage de l’aéronef. Vers la fin de la séquence de mise en route du deuxième moteur, il constate une projection de liquide hydraulique sur les pales du rotor anti-couple. Il indique aussitôt à l’équipage d’interrompre la mise en route. Sa vigilance et sa réactivité ont certainement permis d’éviter une panne qui aurait pu se produire en vol lors de l’exercice de treuillage qui suivait. Lettre de félicitations du 16/11/2006 Page 82 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Sécurité des vols Monsieur NEVEU Serge, mécanicien, est inscrit au tableau d’honneur de l’ALAT. Le mécanicien s’apprête à remonter la ferrure avant de la BTI lorsqu’il s’aperçoit que l’un des écrous de fixation s’enfonce dans la structure de type « NIDA » lors de l’application du couple de serrage. Poursuivant ses investigations, il dépose la ferrure BTI pour recherche une éventuelle crique sur le revêtement. Il constate alors que toute la partie inférieure de fixation de la ferrure est recouverte par du mastic PR. Après avoir décapé et nettoyé la zone concernée, il découvre de nombreuses perforations et une déchirure du nida avec la présence d’un produit pouvant être de « l’araldite ». Une partie des perforations se situant sous la cornière de renfort de la fixation BTI, celle-ci est déposée. Sont alors découvertes dix perforations et une déchirure dans la structure en nida. DCE n° 2221 du 06/07/2007 Le maréchal des logis-chef LEFEVRE Sébastien, mécanicien cellule et moteur, est inscrit au tableau d’honneur de l’ALAT. Au cours de la visite périodique sur SA 330, le maréchal des logis-chef LEFEVRE effectue le contrôle de la BTP. Lors de son inspection il découvre un très léger suintement à l’arrière du disque rotor. Il décide de poussier plus loin ses investigations, il découvre alors une détérioration important du joint graphité. Cette avarie mécanique difficilement décelable aurait pu avoir de graves conséquences lors d’un vol, en provoquant la vidange du circuit de lubrification de cet ensemble mécanique majeur. Lettre de félicitations du 18/06/2007 Le maréchal des logis-chef JENOT Bruno, commandant de bord et le maréchal des logischef BONNARDE Ludovic, pilote se voient attribuer 5 points de contrôle positifs. En navigation JVN, l’aéronef décolle à 21 h 10 sans vigie car sa masse est de 2 039 kg.Vers 21 h 23, passant travers sud d’une antenne, l’équipage entend un fort bruit sec comparable à un heurt d’oiseau. Il vérifie alors tous les paramètres et effectue un 180° pour se poser sur un terrain qui se trouve à deux kilomètres en arrière de sa position afin de procéder à une inspection visuelle de l’aéronef. Tous les paramètres sont normaux et l’aéronef atterrit sur le terrain. La séquence d’arrêt est réalisée. La visite consécutive au vol de la SA 342 Gazelle ne révèle rien. En liaison avec la tour de contrôle, l’équipage décide de ne pas redécoller et demande par radio l’envoi d’un dépannage. Le mécanicien en effectuant une visite approfondie détecte un jeu important au niveau de la plaque support génératrice démarreur. Décision est prise d’immobiliser l’aéronef pour la nuit. DCE n° 2700 du 03/09/2007 Page 83 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 SV COMALAT Le mot du médecin chef Mise au point sur le mal des simulateurs par ICT CIAN Corinne et MC FURTWENGLER Philippe Avec la banalisation des simulateurs à tous les niveaux de formation des pilotes de l’ALAT et le nombre croissant de machines utilisées, avec les progrès technologiques que nous avons connus en passant du LMT au « Full Mission Simulator TIGRE », un discours empirique non étayé scientifiquement est de plus en plus entendu à tous les niveaux de nos personnels : « Plus on en fait, moins on est malade » « Le SHERPA oui, mais les nouveaux simulateurs ne rendent pas malades » « À DAX, les petits jeunes ne sont pas malades parce qu’ils ont pratiqué les consoles de jeu et simulateurs de vol sur PC depuis leur enfance » « À DAX, les jeunes pilotes ne sont pas malades parce qu’ils apprennent à voler en même temps sur simulateur et sur hélicoptère, ils ne sont pas perturbés par de mauvais repères et une trop grande expérience en vol réel comme les moniteurs. » Or nos spécialistes et leurs expérimentations cliniques tiennent un discours qui va à l’opposé de ces « brèves de comptoir » ce que nous voudrions vous préciser en quelques items vous rappelant ce qu’est et ce que n’est pas le mal des simulateurs. CE QUE N’EST PAS LE MAL DES SIMULATEURS. - Ce n’est pas un mal de l’air. - Ce n’est pas uniquement un malaise aisément perceptible avec des troubles digestifs caricaturaux. - Ce n’est pas un malaise passager auquel on s’habitue (PAS D’ACCOUTUMANCE ni de relation non plus avec l’expérience aéronautique) - Ce n’est pas un passage obligatoire (EFFET ALEATOIRE) pour tout le monde. CE QU’EST LE MAL DES SIMULATEURS. Histoire - Une sensation spécifique au simulateur de vol avec conflit sensoriel des informations sur l’orientation et le mouvement du corps dans l’espace. (Phénomène de vection soit sensation de déplacement illusoire du corps ressenti par l’utilisateur et induit par le déplacement du champ visuel dans le simulateur) - Ce conflit sensoriel n’entraine pas que des troubles digestifs aisément reconnaissables mais aussi des manifestations insidieuses dites infra-cliniques dont l’utilisateur n’a pas forcément conscience : • des phénomènes oculo-moteurs avec vision floue et fatigue visuelle. • une désorientation spatiale, des vertiges et difficultés à clarifier ses idées. - Dans l’état actuel de nos connaissances, il ne semble pas y avoir d’accoutumance aux systèmes de simulation permettant une diminution de l’intensité et ou de la fréquence des symptômes. - Le mal des simulateurs n’est cependant pas automatique, certains n’en présentent pas. - Même sur un simulateur à plate-forme mobile où la stimulation du système vestibulaire peut le diminuer, le mal des simulateurs existe du fait des limites de la technologie à savoir • la restitution imparfaite du mouvement par plate-forme mobile avec un décalage temporel des stimulations vestibulaires et visuelles et une accélération simulée inférieure à l’accélération réelle • ainsi qu’une restitution visuelle du mouvement imparfaite et variable en fonction du taux de rafraîchissement des images et du délai entre la commande d’une image et sa présentation - Le mal des simulateurs n’est pas reproductible de façon stéréotypée • pour un même individu : variabilité en fonction de la durée et de la nature des actions et variabilité des symptômes et de leur intensité en fonction du système utilisé. • comme pour des individus différents : pour un même simulateur: variabilité individuelle de la symptomatologie et de son intensité. Page 84 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Histoire CENTENAIRE Pourquoi avoir célébré le centenaire des premiers décollages d’hélicoptères montés autonomes, en France, en 2007 ? On connaît l’existence d’un jouet chinois à voilure tournante au début de l’ère chrétienne, on se souvient du croquis de Leonardo da Vinci… Il est indéniable que le principe du rotor d’hélicoptère, la « voilure tournante », avait fait l’objet de nombreux travaux significatifs avant le début du XXe siècle : - En 1754 leRusse LOMONOSOV présentait à Saint-Pétersbourg un petit appareil à deux rotors contrarotatifs, mus par un mécanisme d’horlogerie. Maintenu sous une poutre par une cordelette, sa masse était compensée par des contrepoids. Pour la première fois, les essais démontrèrent une sustentation. - Le premier vol d’une machine volante fonctionnant selon le principe de l’hélicoptère est l’œuvre de deux Français : le 28 avril 1784, LAUNOY et BIENVENU firent devant l’Académie Royale des Sciences à Paris, la première démonstration du vol d’un hélicoptère avec leur petit modèle, mû par la détente d’un ressort à arc, qui entraînait le rotor durant quelques secondes. Cet appareil était muni d’un dispositif stabilisateur anticouple. - Le Français Gustave PONTON d’AMECOURT (1825-1888) essaya en 1863 un petit appareil mû par un moteur à vapeur particulièrement réussi, mais dont les performances ne lui permirent pas de décoller. Son appareil reste comme le premier hélicoptère « complet » (structure, moteur, voilure) qui ait été essayé. Sa chaudière à vapeur en aluminium est la première application aéronautique connue de ce métal. On doit aussi à Gustave Ponton d’Amécourt l’invention du mot « hélicoptère », du grec « helix » (spirale) et « pteron » (aile). • Durant le XIXe siècle de nombreux inventeurs se sont intéressés aux voilures tournantes. Ils considéraient leurs machines expérimentales comme des modèles de principe de futurs engins de transport. - En 1877, l’ingénieur italien Enrico FORLANINI (1848-1930) réalisa le premier vol d’un modèle d’hélicoptère motorisé à rotor entraîné mécaniquement. Son appareil pesait 8kg, il était doté d’un moteur à vapeur d’un quart de cheval, qui entraînait le rotor via un ensemble à bielles-vilebrequins. Il réussit plusieurs vols, et monta à une douzaine de mètres de hauteur. • Avec le moteur à combustion interne et ses meilleures performances, une nouvelle étape a pu être envisagée dès le début du XXème siècle : transporter un homme, pour conduire la machine... C’est en cela que l’année 1907 est essentielle dans l’Histoire des aéronefs à voilure tournante. - En mai 1907, au château de Marchais, dans l’Aisne, Maurice LEGER (1873-1948) essaie un énorme hélicoptère à deux rotors coaxiaux. Sa machine, qui dispose d’une motorisation puissante, se soulève, mais bascule, et subit des dommages importants. - En septembre 1907 Louis BREGUET (1880-1955) essaie à Douai, dans la cour de l’usine familiale, le « Gyroplane n°1 », qu’il a construit avec son frère Jacques et le professeur Charles RICHET. L’ingénieur Maurice VOLUMARD est aux commandes. La lourde machine, maintenue par sept hommes, est instable, elle ne se maintient pas en l’air mais elle se soulève franchement. Page 85 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Histoire CENTENAIRE - Début décembre 1907, à Coquainvilliers, près de Lisieux, Paul CORNU (1881-1944) se met aux commandes de son appareil birotor en tandem. Les essais se font avec l’assistance de son frère et de son père. L’appareil se soulève brièvement à de nombreuses reprises. De ces trois pionniers, seul Louis Breguet construisit un second appareil expérimental, en 1908, qu’il modifia profondément avant de s’intéresser aux avions et de prendre une place importante dans l’Histoire de l’aéronautique. Il devait revenir avec succès à l’hélicoptère pendant les années trente, avec le Gyroplane Laboratoire. L’année 1907 marque donc la bascule historique entre les modèles réduits expérimentaux etlesmachinesautonomes, construites en vue de transporter un pilote... C’est l’acte de naissance de la giraviation. - De nombreux pionniers s’essayèrent à l’hélicoptère entre 1907 et 1914. Le danois Jacob Christian Hansen ELLEHAMMER (1871-1946) obtint en 1912 des résultats comparables à ceux de 1907, mais il fallut attendre le début des années vingt pour Histoire voir de véritables vols soutenus et pilotés en hélicoptère. - Le 10 juin 1920, Henry BERLINER (1895 -1970) réussit aux USA le premier vol stationnaire d’un hélicoptère monté. Il fut suivi le 15 janvier 1921 par Etienne OEHMICHEN (1884-1956), puis par Raul PATERAS, marquis de PESCARA (18901966) - Raul PATERAS de PESCARA fut le premier pilote d’hélicoptère à utiliser le terrain d’aviation d’Issy les Moulineaux, devenu un héliport depuis. Il y fit de nombreux essais dans un hangar à dirigeable, puis à l’extérieur, et réussit à franchir 736 mètres en ligne droite le 18 avril 1924. Ce vol constitue un des premiers records d’un hélicoptère homologués par la Fédération Aéronautique Internationale. - Étienne OEHMICHEN couvrit le 4 mai 1924 il le premier kilomètre en circuit fermé, à Arbouans, à côté de Montbéliard, et obtint ainsi le Prix offert par l’Aéro Club de France au premier aviateur à couvrir un kilomètre en circuit fermé en hélicoptère. Il ne devait être battu qu’en 1930, par Marinello NELLI aux commandes de l’AT 3 d’ASCANIOTROIANI (1078 m) - Étienne OEHMICHEN est l’inventeur de l’hélicostat, aéronef à voilure tournante équipé d’une enveloppe gonflée qui soulage la masse de l’appareil, et permet de soulever de fortes charges sans avoir les inconvénients du ballon dirigeable. - Pendant ce temps, un ingénieur espagnol, Juan de LA CIERVA Y CODORNIU (18951936), mettait au point, l’autogire, une sorte de compromis entre l’avion et l’hélicoptère, beaucoup plus simple que ce dernier. Elle devait s’imposer pendant les années trente (plus de 500 autogires construits dans le Monde avant 1940), puis décliner avec l’essor des hélicoptères. Un centenaire, ce n’est pas seulement un anniversaire. C’est l’occasion de se retourner sur le temps écoulé et les étapes qui l’ont marqué. Cent ans d’Hélicoptère, c’est aussi cent années d’aventures humaines - En 1936, aux mains de Maurice CLAISSE, le Breguet-Dorand Gyroplane Laboratoire et d’innovations techniques. vola plus d’une heure, à une moyenne de 44 • Puis arriva l’étape du vol… km/h, et atteignit 100 km/h, pour remplir les Page 86 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Histoire spécifications émises par les services officiels français. Cet appareil est considéré comme le premier hélicoptère utilisable. - En 1937, en Allemagne, les records du Gyroplane Laboratoire furent battus par le Focke-Wulf FW 61. cet appareil a donné lieu à un appareil plus gros, le FA 223 Drache, dont une présérie d’une douzaine d’appareils a été construite pendant le conflit mondial En 1939, aux USA, Igor SIKORSKY faisait décoller son VS300, sur la base duquel fut ensuite réalisé le R-4, premier hélicoptère construit en –petite- série, pour le compte des militaires américains, en 1944 et 1945. CENTENAIRE - L’Alouette II a été opérationnelle fin 1956. Premier hélicoptère commercial français (en même temps que le Djinn), elle était aussi le premier qui soit mû par un turbomoteur. Cette nouvelle formule de motorisation offrait un rapport poids/puissance largement plus favorable que celui des moteurs à pistons. Ses premiers concurrents dans la même catégorie, comme le Bell 206, n‘arrivèrent qu’au début des années soixante. - L’Alouette III, un dérivé de l’Alouette II avec une capacité d’emport augmentée, s’est imposée sur le marché civil comme militaire par son extraordinaire polyvalence. Plus de • La fin de la seconde guerre mondiale a permis de libérer les énergies, et d’utiliser les considérables apports technologiques du conflit. - Pendant la deuxième guerre mondiale, seuls les constructeurs d’hélicoptères américains et allemands purent prendre une avance significative.Après guerre, les projets fleurirent un peu partout, en France, au Royaume Uni, aux USA, en URSS… Certains d’entre eux débouchèrent très vite sur des appareils comme, aux EtatsUnis, leBell 47, premier hélicoptère à recevoir une certification autorisant son exploitation commerciale, dès mars 1946. - En France, après une période d’exploration des différentes formules technologiques par les sociétés nationalisées, et beaucoup de difficultés liées à la reconstruction de l’industrie, le début des années cinquante vit arriver les premiers hélicoptères dont le bon fonctionnement pouvait permettre d’envisager une commercialisation. 2000 exemplaires en ont été construits, en France, en Inde et en Roumanie. - Ensuite vinrent les premiers bimoteurs opérationnels, les premiers hélicoptères de combat, les grues volantes (21 juin 1972 : record mondial d’altitude, invaincu, de Jean Boulet sur SA 315 Lama, avec 12 442m), l’intégration de l’électronique dans l’instrumentation de bord… Et l’évolution s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Avec le concours de : • Le constructeur français a acquis cinq ans d’avance en commercialisant le premier hélicoptère à turbomoteur, formule plus performante que le moteur à pistons. Page 87 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Histoire CENTENAIRE Centenaire du premier vol Un meeting aérien mené tambour battant Les 23 et 24 juin 2007, l’Ecole d’application de l’Aviation légère de l’Armée de terre (EAALAT) et l’Ecole franco-allemande de formation des équipages TIGRE (EFA) organisaient un meeting aérien sur l’aérodrome du Cannet des Maures (Var). Un événement d’importance qui commémorait cette année le centenaire du premier vol vertical libre piloté, le quarantenaire de la Gazelle et le cinquantenaire de l’implantation de la base école sur le site du Cannet des Maures. Au pied de la tour de contrôle, le général Patrick TANGUY a inauguré officiellement le meeting en présence des autorités invitées, le Préfet du Var, le maire du Cannet des Maures, le conseiller général, les officiers généraux, les élus et représentants des administrations de l’Etat, les colonels commandant l’EFA TIGRE et la Base école Général Lejay (BEGL). Histoire la coopération franco-allemande et la construction de l’Europe de la Défense avec la prise de commandement, il y a près d’un an, d’un colonel de l’ALAT allemande à la tête de l’EFA TIGRE, « une coopération fructueuse » célébrée lors du 14 juillet avec le défilé de quatre TIGRE HAP et deux TIGRE UHT au-dessus des ChampsElysées. Auparavant, il rendait un vibrant hommage aux hommes qui donnèrent vie à la Gazelle, messieurs Jean BOULET, Gérard HENRY et René MOUILLE. Jean BOULET, premier Au-delà du travail réalisé pour offrir à tous pilote à faire voler la Gazelle en 1967, un meeting aérien de qualité, il a souligné Gérard HENRY, son co-pilote, et l’ingénieur « le professionnalisme, la passion et la de l’équipe, René MOUILLE, qui ont pugnacité [de l’ensemble du personnel donné à la Gazelle le « nec plus ultra de la de la base école et de l’école franco- technologie de l’époque : rotor semi-rigide, allemande] à réaliser, dans des conditions pales en fibre de verre, nouveau concept souvent difficiles, la formation des équipages anti-vibratoire, le fenestron et beaucoup d’hélicoptères dont nos armées ont besoin. d’autres innovations…. […] Près de 350 Grâce à vous et à votre action, l’EAALAT, Gazelle ont servi dans les unités de l’ALAT précurseur dans la formation aéronautique et encore aujourd’hui, 250 appareils équipés aux normes européennes, est désormais d’une lunette d’observation, d’une caméra certifiée par la DGAC(1) mais aussi dans thermique, de canon de 20 mm, de missiles le cadre d’une démarche qualité ISO Hot ou de missiles air-air Mistral constituent 9001. […] Demain, probablement à la place l’ossature de nos escadrilles et sont de l’un de ces hangars vieillissants, s’ouvrira présentes sur tous les théâtres d’opérations un centre interarmées de formation où la France est engagée, notamment en pour les pilotes et les mécaniciens Afrique et dans les Balkans. Enfin, pour être du nouvel hélicoptère de transport complet, il me faut mentionner le fait que NH90 que cinq pays d’Europe ont la Gazelle aura été pendant plus de vingt décidé de construire ensemble et ans, l’hélicoptère école de la base de Dax qui est d’ores et déjà vendu à plus de où sont désormais formés tous les pilotes 400 exemplaires dans le monde. C’est d’hélicoptère militaire de l’armée française. manifestement un remarquable succès Ces hélicoptères, loin d’appartenir au pour l’aéronautique européenne. » passé, […] vont servir encore durant Et de mettre en valeur également de nombreuses années, le temps que les (1) Direction Générale de l’Aviation Civile Page 88 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 Centenaire du premier vol CENTENAIRE TIGRE entrent en service en nombre suffisant dans les différentes unités […]. » À l’issue du discours, le général a découvert, avec Jean BOULET, la plaque commémorative des quarante premières années de vie de la Gazelle édifiée au pied d’un appareil placé au pied du Poste de commandement de l’EAALAT. Puis la place fut donnée aux démonstrations dynamiques et tableaux statiques. Et quel succès cette année ! Environ 50 000 visiteurs se sont pressés pour admirer les prestations dynamiques des aéronefs démontrant le savoir-faire des équipages français et étrangers. Remarquables prestations de voltige de la patrouille des Blue Eagles britanniques sur Lynx et Gazelle et du Super Puma suisse, ballet en musique lors de l’évolution de la patrouille des Tango Bleu sur R22 pour les hélicoptères mais également sur avions avec la championne d’Europe sur Cap 232 et le champion de France sur Cap 10, la patrouille de l’Armée de l’air des Cartouche doré sur Epsilon ou bien encore la patrouille Winglets et un moment de poésie lors des évolutions d’un ULM et des oies. Côté hélicoptères de l’ALAT, le traditionnel, mais non moins efficace pour faire lever les têtes, combat air-air sur Gazelle suivi du tableau aérocombat présentant les savoir-faire tactiques militaires comme la dépose/récupération de commandos, l’appui-feu des troupes au sol assuré pour la première fois cette année par un TIGRE HAP et UHT mais également une présentation des savoir-faire de la sécurité civile dans la lutte contre les feux de forêt dans le cadre du plan Héphaïstos qui est mis en place tous les étés dans le Sud de la France. La découverte des appareils statiques présentés par les équipages a également connu un grand succès comme sur le stand TIGRE, où petits et grands ont pu passer la tête à l’intérieur du cockpit et approcher l’hélicoptère de près, tout comme sur l’ensemble des appareils présents (Chinook espagnol, CH53 et BO105 allemands, maquette NH 90, Cougar Horizon, etc.). En plus d’être spectateurs, les visiteurs les plus chanceux ont pu être acteurs en faisant leur baptême de l’air sur hélicoptères militaires ou bien sur un appareil équivalent de gamme civile. Enfin, de nombreux stands ont permis de renforcer la passion des uns pour les maquettes d’aéronefs, et pour d’autres, de mieux connaître le métier des combattants aéromobiles au travers de la découverte des jumelles de vision nocturne, de la caméra thermique et du tir missile ainsi que l’histoire des hélicoptères et de la base école au travers de rétrospectives iconographiques. Rendez-vous dans deux ans pour de nouvelles présentations ! CNE Marie-Noëlle COLLI, officier communication de l’EFA LTN Ingrid BEAUBRUN, officier communication de la Base école Général Lejay Histoire Page 89 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 MUSÉE 2007 : un bon millésime pour le musée de l’ALAT et de l’hélicoptère À l’heure des premiers bilans, on peut d’ores et déjà présenter l’année 2007 comme un excellent millésime pour le musée de l’ALAT et de l’hélicoptère. Sa fréquentation approchera en effet les 10 000 visiteurs. Les raisons de cette réussite sont multiples : effet « centenaire », inauguration de trois nouvelles salles et d’un centre de documentation, mise en place d’un fléchage efficace guidant les visiteurs depuis le centre-ville, météo maussade durant les mois d’été incitant les vacanciers aux visites touristiques, participation aux grandes manifestations nationales (nuit des musées, journées du patrimoine), partenariats avec l’éducation nationale (concours du centenaire, fête de la science). On ne peut que se réjouir de voir notre musée se développer et sa fréquentation croître. Lieu de mémoire et d’histoire, dépositaire du patrimoine de l’ALAT et de la giraviation française, conservatoire des traditions et de la culture d’arme propre à l’ALAT, ce musée n’a de sens que s’il rencontre son public et remplit sa mission de promotion de l’esprit de défense et d’éducation à la citoyenneté auprès des populations, contribuant au maintien du lien armée Nation et au devoir de mémoire. Ces bons chiffres sont à mettre au crédit du commandement de l’école, qui a multiplié les initiatives pour accroître la notoriété du musée. Ils sont également la conséquence d’une mobilisation des bonnes volontés, qu’elles soient d’active ou bénévoles. Les amis du musée, par leur soutien et leur présence constante et fidèle, ont largement contribué à cette réussite. Qu’ils en soient ici remerciés. Anciens et amis des unités de l’ALAT, AYEZ LE « REFLEXE PATRIMONIAL » Documents d’archive, photographies, films, souvenirs, effets et objets personnels, rapports d’expérimentation, ouvrages ayant pour thème l’hélicoptère et l’histoire de l’ALAT, dossiers photographiques évoquant la vie quotidienne et les missions des unités en opération extérieure, sont autant de témoignages qui ont vocation à « entrer au musée ». ✤✤✤ Pensons d’abord au rôle central de notre musée dans la mise en valeur de notre histoire commune et de nos expériences individuelles. Histoire Contact : Cne Leroy – conservateur EAALAT – base école de DAX 40107 - DAX - 05 58 35 95 20 Page 90 - Revue d’information de l’ALAT n° 18 ENTRAIDE Solidaire > Entraide ALAT L’entraide ALAT est une association regroupant le personnel militaire et civil du ministère de la défense en activité ou ayant servi dans l’aviation légère de l’armée de terre (A.L.A.T.) ainsi que les unités de soutien logistique et de réparation du matériel de l’ALAT. Notre association a pour but de dispenser (article n° 1.1) « une aide morale et matérielle aux familles de personnels décédés servant ou détachés de l’ALAT, des unités de soutien logistique ou de réparation de matériel ALAT ». Crée en 1960 par le général Le MASSON, cette association loi 1901, dont les fonds proviennent principalement des cotisations volontaires de ses membres, vient en aide aux familles meurtries grâce à un suivi et un soutien moral permanent de la part de ses déléguées bénévoles et à un soutien financier (en 2006 environ 50 000 € ont été reversés aux différents ayant droits). L’ENTRAIDE ALAT intervient à la suite d’un décès accidentel ou à l’issue d’une maladie d’un personnel cotisant à l’association Les aides apportées sont multiples : ➣ le secours immédiat : somme remise sous 48 heures à la famille du défunt. ➣ Les secours ponctuels en cas de besoin avéré. ➣ Les bourses d’étude pour les orphelins. ➣ Les chèques de Noël jusqu’à l’âge de 18 ans pour les orphelins. ➣ Les prêts sans intérêts accordés sur présentation de dossiers particuliers. L’aide au reclassement et à la recherche d’emploi, en liaison avec la Direction du Personnel Militaire de l’Armée de Terre (DPMAT), pour le conjoint survivant. Et au-delà de ces aides matérielles, l’Entraide ALAT apporte surtout un soutien moral, tout au long de la vie, aux membres de la famille du disparu. Cette aide est dispensée par un réseau de 12 déléguées à travers toute la France. C’est par vos cotisations depuis 47 ans l’Entraide ALAT a pu subvenir dans l’urgence aux nécessités financières auxquelles les familles, au-delà de leur malheur, sont confrontées. Les ressources de l’association proviennent, en outre des cotisations du personnel civil et militaire en activité ou de réserve, de la coupe de golf, des dons des unités, des dons (parties des bénéfices) lors des portes ouvertes, soirées récréatives ou tombola, mais aussi de dons individuels ou de certains groupements d’anciens de l’ALAT. Et afin de compléter les sources de revenu, l’Entraide ALAT met en vente son foulard de l’ALAT, en soie, au prix de 145,00 € (frais de port inclus) et de la cravate de l’ALAT en soie au prix de 30.00 € (frais de port inclus). « Ne demandez pas ce que l’Entraide ALAT peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour elle ». C’est grâce à vous que l’entraide ALAT existe et c’est vous qui la faite perdurer. Je compte sur vous pour perpétuer l’esprit de corps de notre ALAT. Le général Guy VIOT Président de l’Entraide ALAT Brèves Pour vos dons, les chèques sont à établir à l’ordre de l’Entraide ALAT et à adresser à : Entraide ALAT COMALAT Zone aéronautique Louis BRÉGUET 78129 Villacoublay air Pour vos commandes de foulards et cravates, les chèques sont à établir à l’ordre de l’Entraide ALAT et à adresser à: Entraide ALAT COMALAT À l’attention du chef de cabinet Zone aéronautique Louis BRÉGUET 78129 Villacoublay air Page 91 - Revue d’information de l’ALAT n° 18