voix du sud n°56
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voix du sud n°56
“Il ne faut pas tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre, pour être heureux il faut simplement y voir clair et lutter sans défaut.” (Paul Eluard) Numéro 56 Octobre 2003 Préparons la lutte contre la privatisation ! L’actualité sociale 2003 est marquée par une offensive libérale très dure. Toutes les avancées sociales du 20ème siècle sont remises en question : retraite, sécurité sociale, droits des chômeurs, fériés, services publics, éducation, culture, les statuts d’EDF, de la Poste, des Télécoms… Le MEDEF est ravi des mesures gouvernementales qui consistent à prendre aux pauvres pour donner aux riches : au gmentation des impôts locaux, des impôts indirects (carburants, etc…) et baisse des impôts sur le revenu. 16 milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales (mesures « bas salaires ») en 2003, 22 milliards de subventions publiques allouées aux entreprises, à mettre en parallèle avec 1 million de chômeurs radiés ou perdant leurs droits aux indemnités, diminution du nombre d’ayant droit à l’ASS (allocation spécifique chômeurs en fin de droits), diminution de l’APA (Allocation aux personnes âgées)… La situation économique est morose : chômage en hausse, déficit public accru, tensions avec la commission européenne. Le gouvernement est aujourd’hui désavoué par une majorité de la population. Il paie son incompétence face à la crise sanitaire pendant la canicule, sa fermeté dans les luttes (retraites, enseignement, culture…), le couple Raffarin/Chirac de septembre n’est plus aussi conquérant qu’en juin. Une partie chaque jour plus importante de la population pense qu’il faut rompre avec cette politique, qu’un autre monde est possible. Le maintien d’un service public de qualité permet de lutter contre les exclusions et les inégalités, il assure des moyens d‘existence dignes à toute la population. La lutte contre la privatisation de France Télécom s‘inscrit totalement dans le combat pour une société plus juste. Il faut également mesurer les enjeux pour chacun d’entre nous. Qui croira un instant que le statut de fonctionnaire tiendra longtemps sous la houlette d’un conseil d’administration majoritairement privé ? L’exemple de tous les autres opérateurs en Europe ou ailleurs le prouve. Combien de temps de répit ? 5 ans ? 1 an ? Quelques mois ? Force est de constater qu’une loi peut en défaire une autre, et très vite. Le nouveau statut de l’entreprise rendra possible des plans de licenciement économique, ce que France Télécom ne pouvait légalement pas faire jusqu’alors. Ainsi les salariés sous statut privé seraient directement menacés, chaque fermeture de service pourrait être prétexte à licencier. Enfin les droits des salariés seraient ceux du privé, soit des possibilités de défense et de recours diminuées. On le voit bien, tous les salariés ont à perdre dans le changement de statut de FT, les usagers également. Nous avons tous intérêt à nous mobiliser et à empêcher la privatisation de FT. Sur la DR, SUD s’est adressé à toutes les organisations syndicales en vue de préparer unitairement la mobilisation à venir. Il est essentiel d’être tous ensemble dans la lutte contre la privatisation de FT. Au sommaire de ce numéro : N° ISSN 1284-5175 Comm Paritaire: 1003S05220 P a g e 2 Privilège et copinage sont les 2 mamelles de FT ¦ Suppression de postes sur Annecy P a g e 3 Maladresse du sexisme ordinaire ¦ Le cynisme de l’AA ¦ Convention collective ACO ¦ L’URR Alpes pas cool ¦ Se différencier par la qualité P a g e 4 fermeture du service Facturation ¦ PEU ¦ Plan de renforcement des ventes P a g e 5 Suppression des 1014 Voiron/ Vienne ¦ Projet ARTE ¦ Pirelli Télécom pourrait fermer P a g e 6 Une question de survie p a g e 7 La méthode du docteur Ripolin ¦ Pétage de plombs P a g e 8 Tu l’as dit bouffi…. LA VOIX DU SUD est éditée par: le syndicat SUD PTT Isère, 12bis r des Trembles 38100 Grenoble, Téléphone: 04 76 22 00 15 Fax: 04 76 22 00 71, e-mail: [email protected] (dir publication JB Garcia) Privilège et Copinage sont les 2 mamelles de France Télécom Tous les cadres supérieurs de la région Alpes ont reçu par mail un questionnaire de l’association des cadres supérieurs et dirigeants (ACSED) de France Télécom. Le que stionnaire était accompagné d’un courrier signé du président (*) de l’ACSED Alpes qui se targuait de bénéficier de relations très intéressantes avec la direction de FT. Il était écrit entre autre : “ Sans être un syndicat, nous entretenons des relations privil égiées avec les dirigeants de FT ; Ceci se traduit par des rencontres régulières tant au niveau national que local avec les dirigeants de tous niveaux (PDG, DRH/G, DR). Nous rencontrons le DR Alpes au moins chaque trimestre sur des sujets d’actualité ”. Sur la DR Alpes, le directeur a systématiquement refusé TOUTES les demandes d’audience de SUD. Son attitude est manifestement différente quand il s’agit de l’ACSED. Ces passe droits sont d’autant plus inacceptables que ces rencontres ont un aspect pour le moins obscur et n’ont jamais fait l’objet d’une information publique ou d’un compte-rendu. Par contre, cette association se considère aujourd’hui suffisamment puissante pour claironner publiquement qu’elle bénéficie de “ privilèges ” auprès de FT. Comment ne pas faire l’analogie avec les méthodes douteuses appliquées sur toute la DR Alpes sur des sujets divers tels la promotion, les comblements d’appels à candidature, les primes, les mutations… Des cadres ont été choqués par la méthode et n’ont pas manqué de nous informer. Nous avons immédiatement réclamé des explications auprès du DR qui ne s’est pas e xprimé sur le fond, il s’est simplement engagé à rappeler qu’Intranet est réservé à l’usage strictement professionnel. L’affaire est grave, elle met en cause la crédibilité et l’honnêteté de FT en général, et de la Direction Alpes en particulier. Par l’intermédiaire de cet article, nous faisons publiquement une demande d’audience auprès du Directeur Régional Alpes. Nous tiendrons informé le personnel de la réponse du DR. (*) nous ne donnerons pas le nom du Président de l’ACSED afin de préserver l’anonymat, uniquement sa fonction professionnelle (responsable gestion réseau, SI et TI, URR Alpes) puisqu’il en a usé pour l’envoiet la réception du courrier. absurde “ Je préfère perdre des clients qu’avoir du stock ” : c’est la réponse d’un responsable FT à des agents de l’Agence Distribution Alpes qui demandaient pourquoi la boutique ne dispose pas des articles en vitrine et perd des ventes. Dommage que l’absurdité ne se vende pas, car la direction dispose d’un stock plus que conséquent. Suppression de postes sur Annecy La décision de supprimer les 6 postes d’assistantes achats à Annecy est tombée à la mi-août. Le service Achats Annecy dépend de la Direction des Achats et Amélioration de la Perfo rmance (DAAP) située à Paris. Il est prévu de supprimer 1/2 des postes sur un effectif total de 150 assistantes, avec suppression de plusieurs sites pour grossir la masse de travail sur de grosses pl ates-formes - sans les accompagner des effectifs correspondants dans de grandes villes ! Jusqu’alors, chaque assistante travaillait en binôme avec un acheteur. La nouvelle organisation conserve les acheteurs sur les différents sites avec une assistance à di stance qui devra « assister » 2 acheteurs minimum, les acheteurs récupéreront certaines tâches subalternes. Suite à nos diverses questions, nous avons appris qu’il serait prévu de mettre en place un groupe de travail sur le rôle de l’assistante achats… Selon une note FT du 4 février 2003, “ Le chantier top sourcing vise à faire décroître de façon importante le coût total des produits et services achetés par le Groupe et à généraliser le s meilleures pratiques en son sein ”, ce que FT nomme “ les meilleures pratiques ” signifie suppression d’emplois (6 agents à Annecy, 5 à Lens, 5 à Narbonne, 5 à Rouen… Se trouver un autre poste, selon le représentant FT, ne serait pas un problème : il faut “ évoquer ce que l’on aimerait faire ”. FT nous autorise à évoquer des choix mais n’en donne pas… Quant aux 3 propositions que l’on doit nous faire, pas de réponse précise… “ c’est du ressort des RH ! un processus RH va être mis en place ”. Une durée de vie de 3 ans et une adaptation à chaque nouvelle réorganisation des Achats, et nous voilà remerciées. Une action est nécessaire dans cette situation, aussi minime soit-elle, pour garder le respect de soi. La voix du sud n° 56 Page2 « maladresse » du sexisme ordinaire L’URR Alpes pas cool SUD a dénoncé en juillet un document de l’Agence Distribution Alpes, consultable sur intranet, d’un caractère sexiste doublé d’une idéologie commerciale très agressive. Il était réclamé aux salariés d’oser plus de réactivité, “de l’immédiateté”, “de la bonne humeur”, “des actions farfelues”, “des coachs vendeurs fous et motivés ” , “du sourire”, “d’être au top…”, “être encore plus performant ”. Les souhaits de la dire ction se résumaient à “ des clients pleins d’argent” et pour les agents : “plus de femmes sexy et attirantes, des jeunes, des hommes beaux et efficaces ”. Fini les faux-semblants et les ronds de jambe, l’URR Alpes va droit au but. Dans le cadre des appels à candidature pour les postes de Responsable et d’adjoint au responsable de la conduite d'activité au PEU, l’URR réclame de toutes nouvelles spécificités : la résistance au stress. C’est en effet ce qui est écrit sur la fiche de description des 2 postes à pourvoir, voilà qui fera plaisir à la médecine du travail. Jusqu’alors FT refutait l’idée selon laquelle l’organisation du travail générait du stress. Cette fois, elle le reconnaît et réclame du personnel capable d’y résister. Les salariés qui occuperont ce poste sont prévenus : quand ils ne pourront plus résister, ils se feront vider ! Ils ont intérêt à avoir la santé. SUD ne manquera de réclamer des explications lors des prochains CHS-CT. SUD a demandé une audience au DR qui a refusé et nous a aimablement invité à régler cette affaire avec la dire ction de l’AD. Le directeur de l’AD a accepté de nous recevoir, et a reconnu que la diffusion de ce document était une erreur, que des « maladresses » avaient été commises lors de sa rédaction. Nous avons demandé la suppression du document (ce fut fait) et des excuses pour le personnel. Sur ce point, le directeur s’est engagé à faire savoir à tout le personnel de l’AD, via les managers, que ce doc ument était une « erreur. » Cette accord nous satisfaisait en l’état, mais il apparaît qu‘il n‘a pas été suivi d’actes. Peut-être y-a-t-il oubli ? Auquel cas nous invitons très aimablement la direction de l’AD à re specter ses engagements et à mettre ainsi un terme définitif à cette triste affaire. Le cynisme de l’agence Alpes La direction de l’AA ne manque pas de cynisme. Alors que la qualité de service au 1014 est lamenta ble (voir article cijoint), la directrice de l’agence accompagnée du responsable SCT a apporté 2 bouteilles de vin aux agents afin de les féliciter pour leur travail (probablement aussi pour leur résistance face aux mauvaises conditions de travail). Les challenges et les primes ne suffisent plus, pourquoi pas reprendre les méthodes de papa : payer un canon au soldat pour qu’il reste au front. Convention Collective ACO FT SUD a édité une brochure reprenant le texte intégral de l’accord d’entreprise pour l’application de la convention collective nationale des télécoms. Comme à l’accoutumée, cette brochure est agrémentée des commentaires de SUD. Ce document a été envoyé à tous les salariés de droit privé de la DR Alpes. Néanmoins si vous n’avez pas reçu cette brochure, ou si vous souhaitez un autre exemplaire, n’hésitez pas à contacter un adhérent SUD ou le syndicat départemental. Le descriptif de poste est consultable sur intranoo : http:// alpesnoo.francetelecom.fr/urralpes/actualites.htm « Se différencier par la qualité ! » Tel est le titre de l’AFT (n° 110) paru le 11 septembre. La DR alpes propose “le redressement de notre qualité de service” tout en “réduisant les coûts” pour “développer le chiffre d’affaires”. Nous n’avons plus un directeur régional mais un magicien ! Rappelons que depuis l’ouverture à la concurrence, salariés, usagers et organisations syndicales se pla ignent de cette chute de qualité de service. Depuis 96, l’ambition commerciale de FT se résume à copier la politique de non-qualité des autres opérateurs. L’usage est pourtant de se démarquer de ses “concurrents” (par les prix, la qualité, le service…). Dernier exemple : l’accueil du SAV (1013/1015) et du SCT (1014) saturés durant une partie de l’été. Le manque d’effectifs s’est traduit par un service déplorable auprès des clients. Ces derniers n’ont eu pour seul recours que de téléphoner au standard de la DR . De très nombreux appels ont été traités par la standardiste parfois pour des situations d’urgence sanitaire. Face au phénomène le standard a dû mettre des clients en relations avec les chefs de service concernés. Une démarche mal appréciée par le responsable du SCT ! Une meilleure qualité de service ne se décrète pas à travers un tissu de “bonnes intentions” ou de pseudo outils (groupe régional d’écoute, P.I.C, challenge de motivation). Une qualité de service se définit surtout à travers une politique ambitieuse. Aujourd’hui la seule ambition de FT se résume à des réductions de coûts. La voix du sud n° 56 Page3 DR Alpes : Plan TOP de destruction Un Comité Territorial s’est réuni le lundi 8 septembre afin d’aborder les restructurations en cours et à venir sur la DR Alpes. L’ordre du jour était le suivant : ¦ Point d’entrée unique (URR) ¦ Création d’une plate forme Accueil Renseignement Téléphonique Entreprises (AE) ¦ Plan de renforcement des ventes ¦ Suppression des 10-14 de Voiron et Vienne ¦ Fermeture du Service Clients Facturation (AA). Il est à noter que pour la première fois dans cette instance, aucun point de l’ordre du jour n’a été sanctionné par un vote. L’opposition de tout ou partie des syndicats n’avait certes jamais empêché une restructuration, la direction ne se privant pas de rappeler qu’elle restait seule décisionnelle. SUD, pas dupe du mépris affiché par la direction à l’égard de syndicats contestant sa politique et représentant une grande majorité du personnel, avait toujours affiché que le vote avait pour unique intérêt la transparence vis à vis des salariés, ce qui est la moindre des choses. Pour la direction de France Télécom, ce devait déjà être trop. Fermeture du service facturation Leur activité étant transféré sur Montluçon, les agents du SCF (service Client facturation) de Chambéry et Grenoble ont eut la désagréable surprise d’apprendre la fermeture de leur service pour la fin de cette année. Des postes de remplacement sont proposés aux personnels concernés par cette fermeture : ¦ vendeur 1014/1016 ¦ vendeur proactif ¦ agent d’accueil SAV/1013/1015 ¦ conseiller wanadoo… les collègues sont libres d’exprimer leur choix parmi ces propositions d’ici mi-octobre. En compensation, La DR propose une prime de quelque centaines d’euros, toutes carottes confondues. Le Point d’Entrée Unique (PEU) Il s’agit d’une création de plate-forme unique (invariant de la direction nationale) d’accueil, analyse supervision, conduite d’activité à Grenoble. L’objet de cette restructuration est l’accroissement de l’efficacité de l’intervention (un des chantiers TOP). La 1ère conséquence est la perte de nombreux emplois sur des sites comme Annecy, Voiron, Coublevie. Les motivations de la direction n’ont convaincu personne. Les trop nombreuses restructurations ces dernières années dans le « technique » ont conduit en effet à une désorganisation totale. Quel crédit à accorder à une direction qui avance par exemple que la centralisation de ces activités assure sur le long terme la pérennité des activités et des emplois ? La même argumentation avait été avancée, il y a peu, lors des créations des services pilotage des interventions réseau et pilotage de la production (spir et PEP à Annecy). Montluçon 300 km Accompagnement à la mobilité : la méthode FT Plan de renforcement des ventes La DR veut recruter 40 vendeurs, essentiellement pour le proactif sur Grenoble et Annecy, et renforcer quelque boutiques sur ces mêmes sites. Pour cela, elle lance un vaste dispositif de détection de potentialités concernant l’ensemble des agents de la DR, un guide de détection vendeurs est à disposition des responsables ( Il s’agit vraiment de ne pas passer à côté de vocations…). La direction assure qu’un agent détecté à l’insu de son plein gré aurait la possibilité de refuser un poste de vendeurs. (sans commentaire) SUD, bien loin de dénigrer ces métiers de la vente dénonce cependant depuis bien longtemps la pression exercée sur les agents et les managers, les conditions de travail se dégradant continuellement. La direction consciente du peu d’engouement pour ces métiers accepte très timidement d’aborder la question des conditions de travail des agents qui ne voient jamais rien venir. Elle élude cependant le problème en doublant la prime d’incitation, et pense ainsi acheter la paix sociale SUD dénonce ce procédé inadmissible qui consiste pour la direction à compenser financièrement des conditions de travail déplorables. La voix du sud n° 56 Page4 Suppression des 10-14 VOIRON et VIENNE Plan TOP : PIRELLI Télécom pourrait fermer, Le contexte : C’est un dossier qui met particulièrement en lumière la politique de l’emploi sur la DR . Le contexte motivant ces suppressions de services est bien celui redouté quand on nous avait présenté la politique de l’emploi sur la DR Alpes, Voiron et Vienne sont des sites tertiaires dont l’objectif est de faire disparaître les emplois FT. De plus, la direction, qui annonce officiellement que seuls Grenoble et Annecy conserveront un 10-14, n’hésite pas à proposer des postes à des agents qui pourraient être redéployés dans un avenir proche (La DR refuse de préciser la date de fermeture des sites Chambéry, Bourgoin, Annemasse). Le syndicat SUD Isère a rencontré les élus du Comité d’Entreprise Pirelli, implantée dans le nord du département de l’Isère. FT n’a aujourd’hui que 2 fournisseurs de câbles mult ipaires : Pirelli (1 million de km/paires par an, 53% du marché) et ACOME (47%). Les 2 entreprises fournissent toute la gamme de câbles (du 2p au 2688p) et le prix moyen du km/p s’établit à 25 euros. Une totale incohérence : Il est insupportable d’entendre la direction de l’AA pérorer sur le manque de motivation du personnel à rejoindre les métiers de la vente quand dans le même temps elle supprime des emplois sur ces mêmes métiers dans de nombreuses villes. Ce ne sont pas les mesures financières d’accompagnement (jusqu’à 5000€) qui satisferont des agents redéployés à 40 kms de leur domicile. Les conséquences parfois dramatiques pour les agents ne sont que très peu prises en compte par une direction qui affiche cyniquement une auto satisfaction béate quant elle evoque la conduite de cette nouvelle restructuration. PROJET ARTE Dans le cadre d’un projet national de constitution de plates-formes multi-Aes, une plate forme d’accueil et de renseignements téléphoniques d’environ 30 personnes est crée à Lyon pour les clients des AE Lyon, Alpes et Clermont-Ferrand. Encore 8 emplois supprimés sur Annecy et de nombreux services des AE sont directement concernés. Dans le cadre de ces mutualisations, plusieurs scénarii sont encore à l’étude. Devant le peu d’informations délivrées lors de cette réunion, le personnel de Grenoble nous a sollicité en vue d’obtenir une audience auprès de la direction. A suivre... Breton est un fossoyeur ! ! Début 2003, dans le cadre des chantiers TOP, FT demande à ce que les contrats de fournitures soient “ revus et renégociés ”, un appel d’offre est lancé. En échange d’une baisse du prix du km/p, on fait miroiter à chaque candidat la possibilité d’emporter la totalité du marché câble FT. Officiellement plus de 200 “ fournisseurs ” répondent, mais très rapidement ne re stent seuls en lice que PIRELLI et ACOME qui ont les techn ologies nécessaires mais se voient proposés une baisse du prix du km/p de 20%… Pour PIRELLI TELECOM le nouveau contrat porte donc sur la fourniture de 750 000 km/p, faisant de scendre le prix moyen du km/p à 15 euros. Cette entreprise emploie 130 personnes (contre plus de 500 en 1974) et est aujou rd’hui confrontée à de très graves difficultés qui pourraient se traduire par la fe rmeture pure et simple du site. En effet la direction de PIRE LLI, qui n’a toujours pas signé le nouveau contrat, considère que dans ces conditions la pérennité du site de Charvieu-Chavanoz est remise en que stion, sa rentabilité n’étant plus assurée. La position de SUD PTT Le redressement financier de FT ne peut pas passer par l’étranglement des sous-traitants et des fournisseurs. Nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec les salariés de PIRELLI TEL ECOM dans leur lutte pour la sauvegarde de l’outil de production et de l’emploi. Sud Ptt dénonce la politique à courte vue de la dire ction de FT en matière d’équipements et d’infrastructures de Réseau. Une telle politique, outre qu’elle met en grande difficulté nombre d’entreprises et leurs salariés, menace, à moyen terme, l’intégrité, la fiabilité et la qualité du Réseau, notamment dans sa partie capillaire. Les économies de bouts de chandelle réalisées aujourd’hui risquent fort d’être payées au prix fort dans l’avenir. SUD revendique donc le maintien des investissements nécessaires à l’amélioration du réseau et à une maintenance de qu alité. SUD exige aussi l’arrêt immédiat d’une politique d’achat basée sur des considérations purement financières qui peut mettre en péril des fournisseurs indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise France Télécom. La fédération SUD va interpeller la Direction Générale de FT pour l’ensemble de ce dossier. La voix du sud n° 56 Page5 Une question de survie La canicule qui a frappé le pays début août et le sinistre bilan humain qui l’a accompagnée ne doivent rien à la fatalité et étaient prévisibles et prévus. En ce qui concerne le bilan humain (officiellement 15000 décès ce qui est énorme et sans commune mesure avec les autres pays européens touchés) cela fait plusieurs années que les médecins urgentistes essayaient en vain d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation très dégradée de leurs services. Ils expliquaient que cette dégradation allait immanquablement aboutir, un jour ou l’autre, à une catastrophe sanitaire en cas d’événement exceptionnel et de grande ampleur nécessitant un recours massif aux urgences. C’est exactement ce qui s’est produit. Quant à la canicule cela fait plus de dix ans que les climatologues du monde entie r expliquent eux aussi que le réchauffement climatique, lié à l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, est déjà une réalité et qu’il y a urgence (là aussi) à se pencher sérieusement sur la question. Chaque année qui passe voit de nouveaux rapports et de nouvelles études confirmer le phénomène et les prévisions pour les prochaines décennies ne cessent de se dégrader. De l’avis de tous les spécialistes un réchauffement planétaire compris entre 3° et 6° est d’ores et déjà inéluctable engendrant des bouleversements climatiques importants. Pour la France cela se traduirait notamment par des étés de plus en plus chauds et secs. Là encore c’est exactement ce qui s’est produit. Donc, tout le monde, et les responsables politiques en tête, était prévenu. Et pourtant, depuis dix ans aucune décision sérieuse n’a été prise pour arrêter le déversement inconsidéré des GES dans l’atmosphère et tenter ainsi d’inverser le cours des choses. Au contraire, la situation empire d’année en année, notamment sous l’effet du développement continu du transport routier (responsable de 40% des émissions de GES, sans parler de la pollution induite). Au nom d’une certaine “ rationalité économique ” et de la “ liberté de l’entreprise ”, les marchandises n’arrêtent plus de circuler et les distances entre les lieux de production, de transformation, de conditionnement et de consommation augmentent continuellement. Par ailleurs les trajets domicile-travail effectués par la route n’arrêtent pas eux aussi de croître sous les effets conjugués des politiques de restructurations et de concentrations menées par les entreprises (voir France Télécom..) et de la faiblesse ou de l’inadéquation des infrastructures de transports en commun. Parallèlement, rien n’est fait pour prendre en compte les inéluctables conséquences sanitaires des crises écologiques qui s’annoncent. Ainsi, les hôpitaux sont plus que jamais soumis à une rigueur budgétaire qu’il faut bien qualifier de criminelle au sens propre du terme, c’est à dire qui tue, et il faut à certains une bonne dose de cynisme pour incriminer l’application des 35H à l’hôpital dans cette affaire. Cela a dû faire amèrement sourire tout le personnel hospitalier qui se dépense sans compter pour sauver encore ce qui peut l’être. Enfin, la tragédie de cet été intervient quelques mois seulement après que le gouvernement ait pris la décision de réduire l’allocation personnalisée d’autonomie destinée à financer l’aide et les soins à domicile dont ont besoin les personnes âgées. Mais le pire est peut-être à venir. Du fait de la “ réforme ” des retraites, une bonne partie des salariés qui partiront à la retraite dans 20 ans auront à peine de quoi survivre…ça donnera quoi, alors, en 2023 la canicule “ exceptionnelle ” ? Le drame de cet été nous ramène finalement et cruellement à ce qui est central dans la démarche syndicale de SUD PTT : un choix de société. Le capitalisme triomphe aujourd’hui sur toute la planète. Il a surmonté toutes les crises du 20 siècle et est dorénavant considéré par un large éventail politique comme un “ horizon indépassable ”. Les crises écologiques à venir vont, plus encore que les crises sociales qu’il a surmontées, mettre en évidence la nature profonde du système capitaliste. ème Au problème de la pollution galopante de la planète, le capitalisme voudrait répondre par l’instauration d’un marché de “ droits à polluer ” et à celui de l’effet de serre aussi par la mise en place d’un marché de “ droits d’émission ” de GES. Après avoir transformé en marchandises la planète et les hommes, il compte bien, d’une manière ou d’une autre, tirer profit de la dégradation des deux. Jusqu’où ? Pendant des millénaires, pour vivre, l’humanité a dû apprendre à survivre. Aujourd’hui, si elle veut survivre il va lui falloir apprendre rapidement à vivre. Et à dépasser très vite un système économique et politique mortifère. La voix du sud n° 56 Page6 La méthode du docteur Ripolin EP : objectif 100% sur la DR ? Voilà bientôt un an que Breton a pris la direction de FT. Comme Bon du temps de sa splendeur, le nouveau président est présenté comme un “virtuose” de la gestion d’entreprise. Après Bon le flambeur, voilà Breton la rigueur ! Pourtant, sa méthode n’emprunte rien à des mécanismes sophistiqués de gestion. Elle se caractérise par 2 axes : provisionnement grâce à l’argent public et cure d’austérité. Un champion de la retape. Breton arrive toujours dans les entreprises au pire moment, mettant l’Etat au pied du mur, la puissance publique préférant payer que de laisser mourir une de ses entreprises. Il a su ponctionner l’Etat de 1,7 milliards d’euros pour Bull en 93/94, idem pour Thomson en 97 et dernièrement 9 milliards pour FT en 2002. Breton n’a pas son pareil pour aller taper dans les poches de l’Etat, comme tout libéral qui se respecte. Des coupes sombres. Breton adore mettre au régime minceur les entreprises qu’il dirige. Chez Thomson c’est la branche recherche et innovation qui a fait les frais d’une cure d’austérité. A l’époque, ce choix fut très contesté par l’ensemble des salariés. Le résultat se fait sentir aujourd’hui. Thomson n’a pas su réagir à l’arrivée de nouvelles technologies (écrans plats). Bull tente d’éviter le dépôt de bilan. Le Futuroscope est menacé de disparition. Un homme d’avenir… mais le sien uniquement. Aujourd’hui à FT, la cure d’austérité se traduit par une réduction massive des effectifs (13000 dans le groupe, 6439 en un an sur la maison mère), la suppression des investissements sur les équipements techniques, une branche recherche en déconfiture, des choix stratégiques là aussi très contestables. 85% des agents de la DR Alpes ont passé l’entretien de professionnalisme au 1er semestre 2003. La dire ction désire « fortement » que ce chiffre augmente. Il est probable que des pressions seront exercées sur le personnel réfractaire, gare aux menaces ou au mensonge. Nous rappelons que l’EP n’est pas obligatoire et les agents sont invités à nous contacter s’ils sont ennuyés par leur hiérarchie. Un cadre dirigeant de Thomson, résume bien la méthode Breton “Quand on sacrifie au court terme, on gagne à court terme, Thierry Breton est plus Mr Ripolin que le champion du développement durable”(*). (*) Les Echos sept 2003 pétage de plombs… Début septembre, suite à divers témoignages mettant en cause ses méthodes douteuses, le DRH de l’Agence Entreprise Normandie est débarqué par la Directrice Régionale. Le Directeur de l’AE s’en offusque et prend publiquement fait et cause pour son ex DRH. La DR décide alors de finir le ménage et débarque aussi le Directeur de l’AE. Mal lui en prend, car celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et entreprend aussitôt de s’enfermer dans son bureau et d’entamer une grève de la faim ! Inutile de dire que ça fait désordre… Plan top : une nouvelle victime Un suivi médical et psychologique et un médiateur externe à FT sont immédiatement dépêchés sur les lieux pour mettre un terme à ce redoutable et dangereux précédent. Au bout de trois jours le forcené abdiquera toute résistance et finira par se rendre peu glorieusement. Que l’on se rassure : ni l’un ni l’autre n’ont été nommés d’office sur une quelconque plate-forme d’appel et leur reclassement est doré. Il n’empêche que le DRH, celui par qui le scandale est arrivé, mécontent de son sort a demandé a être défendu par…SUD PTT ! Nos camarades de Haute Normandie n’ont pas souhaité donner suite à cette sollicitation en faisant remarquer à l’intéressé qu’il s’était particulièrement distingué par ses méthodes RH… indéfendables, tellement graves que même la direction de FT les a désavouées (ce n’est pas peu dire). La voix du sud n° 56 Page7 Quand le père Noël dégraisse, Plan TOP oblige, des baisses de subventions de l’ordre de 40% sont prévues pour certaines associations (COS par ex). De plus, le père Noël ne passera pas dans les Alpes. Lors de sa dernière réunion, le CCRAS ( structure du «social» au niveau régional) a décidé de supprimer purement et simplement les spectacles de Noël organisés par la DR. Résultat: une économie de...11 000€. Il n’y a pas de petits profits et c’est grâce à ces petits gestes très «délicats» envers le personnel, que celui-ci va se sentir très concerné par la réussite de ce plan TOP. BON s’engraisse! Sans transition avec l’info précédente, en marge de ses conclusions, la commission d’enquête parleme ntaire sur la gestion des entreprises publiques (présidée par Douste-Blazy en juillet 2003) s’est «fâchée» avec FT et son ancien PDG Michel BON. La commission a eu la désagréable surprise d’apprendre que BON a perçu son salaire de président de la date où il s’est fait viré (sept 2002) jusqu’en mars 2003 (L’histoire ne dit pas s’il est parti en plus avec des indemnités de licenciements). Le petit télégraphiste Non content de signer plus vite que son ombre des accords de casse sociale, voilà que le patron de la CFDT se comporte en petit télégraphiste de Raffarin. Dans l’hebdomadaire Capital, chantre de la presse libérale, François Chérèque insiste pour «ouvrir le débat sur les régimes spéciaux». Il estime «choquant que des agents de la SNCF et de la RATP aient choisi de faire grève au printemps contre la réforme Fillon des retraites», «Le choix du gouvernement de traiter le problème général était sage». Fermez le ban! Retraites : Chirac se prend les pieds dans la moquette Depuis des mois, pour tenter de justifier des réformes destructrices du système de retraites, le gouvernement a orchestré une propagande que les salariés ont subie à grands renforts de rapports, de démonstrations, de pronostics péremptoires et catastrophiques. Ceux-ci affirmaient qu'en 2040 le problème des retraites ne serait pas résolu, si des réformes importantes n'étaient mises en place. Or, le Président de la République, lors de son entretien télévisé du 14 juillet, a affirmé que "nous n'avons aucune idée de ce que sera la situation en 2015, d'une part, sur le plan de la démographie et d'autre part, sur le plan de la croissance. Cela ce sont des affirmations. Il y aura certainement des efforts à faire, mais il n'est pas question de les engager avant que nous sachions réellement quelle sera la situation". Le Président de la République a fait la démonstration que la réforme des retraites a été engagée par le gouvernement sans véritable visibilité sur l'avenir et qu'elle n'était pas la seule possible, puisque d'autres hypothèses sont envisageables, cette réforme n'est que le fruit idéologique du MEDEF et des «libéraux». En tant que garant du pacte républicain, il est désormais du devoir du Président de la République de faire en sorte que cette réforme contestée soit reconsidérée. Extrait communiqué presse du SNUI (syndicat national unifié des impôts, membres de l’union syndicale Solidaires). Hebdomadaire, Capital 24 juillet 2003 La France d’en bas vue d’en haut Le Ministre de l'Economie et des Finances, Francis Mer, a justifié le 13 octobre, sur France 2, la baisse de l'impôt sur le revenu prévue au projet de budget 2004 : “ Elle n'est pas injuste, elle est normale, mécanique [...} entre nous, s'ils (les contribu ables, NDLA) gagnent beaucoup d'argent, c'est qu'ils le mér itent. [...] Cela veut dire qu'ils apportent à la société une valeur supérieure à ceux qui gagnent moins d'argent.”. Comme la canicule a supprimé les vieux, le ministre rêve de supprimer les pauvres. C’est vraiment bon de se savoir aimé ! Le silence des pantoufles est aussi dangereux que le bruit des bottes. Réfléchissez y ! La voix du sud n° 56 Page8
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