SIC 334 - novembre 2014 - Ordre des Experts
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SIC 334 - novembre 2014 - Ordre des Experts
Sic www.experts-comptables.fr 334 NOVEMBRE 2014 Le Magazine de l’Ordre des ExpertsComptables La carte d'identité numérique de l’Ordre p.10 FOCUS Vous étiez plus de 4 700 à Oser, Agir, Conquérir ! DISCOURS D'EMMANUEL MACRON, MINISTRE DE L'éCONOMIE de l'Industrie et du Numérique Jeudi 9 octobre, 69e Congrès “ Vous êtes totalement, résolument légitimes. p. 8 RENCONTRE ” Qui a été le premier à mettre la DSN à votre disposition ? (réponse en haut à droite) PROFESSION COMPTABLE www.cegid.fr é d i tor i a l Fiers d’être expert-comptable ! «L es experts-comptables : exemples d’une profession qui a su se moderniser ». Ce tweet d’Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, résume à lui seul le long discours prononcé le 9 octobre à l’occasion de notre 69e Congrès. Le quart de notre profession présent à Lyon ce jour pourra témoigner qu’il ne s’agissait là d’aucune flagornerie destinée à s’attirer les grâces d’une profession réglementée. Non, le message sans langue de bois, délivré dans une salle comble par un ministre humble mais exigeant, a signé la reconnaissance de notre profession, de son rôle aux côtés des entrepreneurs de France, de sa légitimité à répondre aux évolutions de leur demande, de sa capacité à se réformer en profondeur afin de gagner des marges de manœuvre, tout en préservant ses fondamentaux, dans l’intérêt des entreprises et de notre économie. Notre utilité a été reconnue, notre légitimité renforcée, le caractère réglementé de notre profession réaffirmé ! Oui, notre haut degré de qualification, notre référentiel déontologique et normatif exigeant, notre indépendance… ne seront pas revus à la baisse. Ils sont autant de sources de valeur ajoutée pour nos clients, et nous permettent de répondre utilement et efficacement à la demande du marché. Notre ministre de tutelle l’a bien dit : « moderniser, ça ne veut pas dire tout abandonner, ça ne veut pas dire baisser la qualité ! Baisser la qualité, ce n’est pas le sens de l’histoire ! ». Poursuivre notre chemin vers le service complet et l’accompagnement global du client, c’est défendre le niveau de notre diplôme d’Etat, après un grade de master et trois années d’expérience professionnelle. Emmanuel Macron nous a apporté des garanties sur la préservation de nos exigences de qualification. “ Poursuivre notre chemin vers le service complet et l’accompagnement global du client, c’est avoir les moyens de développer des activités commerciales et des actes d’intermédiaires à titre accessoire, et donc de manier des fonds pour le compte de nos clients. Emmanuel Macron nous a confirmé la publication prochaine du décret instituant le fonds de règlement des experts- comptables. Poursuivre notre chemin vers le service complet et l’accompagnement global du client, c’est simplifier les obligations déclaratives, notamment grâce à la dématérialisation dont nous sommes les premiers acteurs en France. Emmanuel Macron s’est fortement engagé en faveur de la “déclaration fiscale unique”. Poursuivre notre chemin vers le service complet et l’accompagnement global du client, c’est également innover, explorer de nouvelles voies de financement. En acceptant de parrainer le partenariat entre KissKissBankBank, Les Echos et le Conseil supérieur, Emmanuel Macron a validé notre démarche de sécurisation des prêts participatifs et consacré notre fonction de tiers de confiance. « Parce que rien de grand ne se fera pour l’économie si nous n’agissons pas concrètement, parce que rien de grand ne se fera si nous ne croyons pas en nous-mêmes », notre ministre de tutelle a fait sien le thème de notre congrès « oser, agir, conquérir », avant d’exhorter la profession libérale et réglementée que nous sommes, « artisans de la pédagogie, de la transparence, de la confiance », à être également « les artisans d’une fierté retrouvée ». Alors aujourd’hui plus que jamais, nous pouvons le dire : oui, nous sommes fiers d’être expert-comptable ! Notre utilité a été reconnue, notre légitimité renforcée, le caractère réglementé de notre profession réaffirmé ! ” Joseph Zorgniotti Président du Conseil supérieur NOVEMBRE 2014 Sic 334 3 © Fancy - Image Source - Fotolia : caravia, rangizzz La consignation, solution sécurisée pour les exploitants d’ICPE sécurité - gratuité de la gestion - simplicité Depuis le 1er juillet 2014, les exploitants d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement Concernées (ICPE) ont pour obligation de constituer une garantie financière pour obtenir l’autorisation d’exercer leur activité. L’exploitant a la possibilité d’opter pour la consignation pour constituer sa garantie financière. Consigner permet d’assurer la sécurité des fonds pendant toute la durée d’exploitation en toute neutralité. Les consignations, un service d’intérêt général consignations.caissedesdepots.fr @CaissedesDepots www.groupecaissedesdepots.fr Pour la réussite de tous les projets S O M M AI R E 12. FOCUS Experts-comptables.fr… v2 ! La version beta du nouveau site de l’Ordre est en ligne ! Contenus enrichis, nouvelles fonctionnalités… Tour d’horizon. 3. ÉDITORIAL EXERCICE PROFESSIONNEL 20. Projet de loi de finances pour 2015 6. EN BREF 22. Actualité et sécurité des pratiques fiscales des entreprises 8. RENCONTRE Emmanuel Macron ministre de l’économie, de l'Industrie et du Numérique 23. Exonération fiscale des indemnités de licenciement : où en est-on ? 24.4e édition de la Journée annuelle du Club social p. 28 25.Une nouvelle loi sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes 26. Congrès national des experts-comptables de justice 18.VIE DE L’ORDRE Actua-TecnicaSectoria : les compilations mises à jour ! 27. La DSN pour les experts-comptables : retour d’expérience 28.Le stage d’expertise comptable 31. Focus sur la filière universitaire master CCA 19.Aider vos clients à choisir leur forme juridique 50.A LIRE 32. Le DSCG : le grade master du cursus 33.La commission des Missions comptables : actualités p. 40 DANS LA RFC 35.Une stratégie de réseaux face aux enjeux de compétitivité et de gouvernance des entreprises 36.La loi relative à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) La certification des comptes de l’Etat, de 2006 à aujourd’hui 38.Inspections de concurrence et expertise comptable 40.Le 27e Congrès de l’Ifec : extraordinaire ! 42.L’Audit fiscal : Sécurisez… Optimisez… Anticipez ! p. 42 a c t u s des régions 44. Montpellier - 46. Poitou-Charentes-Vendée 48. Paris Ile-de-France Revue mensuelle de l’ordre des experts-comptables éditée par Experts-Comptables Services • 19, rue CognacqJay 75341 Paris cedex 07 • Tél. 01 44 15 60 00 • Fax 01 44 15 90 05 • Tirage : 29 800 exemplaires • Directeur de la publication : Joseph Zorgniotti, président • Directeur délégué de la publication : Olivier Salamito, secrétaire général • Rédacteur en chef : Pierre-Alain Millot, président de la commission Publications • Rédacteurs en chef adjoints : Françoise Berthon, présidente de la commission Communication, Alain Chandioux, président d’honneur, René Keravel • Comité de rédaction : F. Balden, P. Boyer, P. Collin, E. Damloup, A. Delemer, R. Girac, R. Keravel, N. Leroux, J. Liziard, U. Lopez, A. Mineo, H. Michelin, H. Parent, G. Patetta, E. Simoni • Secrétaire général de rédaction : Philippe Lacoste • Secrétaire de rédaction : Justine Liziard • Maquette et infographie : Françoise Balden • Fabrication : Catherine Licini • Régie de la publicité : APAR - Tél. 01 41 49 02 90 • Impression : Imp. Fabrègue • Saint-Yrieix – Limoges – Paris • Dépôt légal : Novembre 2014 • Abonnements • (non-membres de l’Ordre) • France et étranger 93,76 e • supplément avion 44,21 e • Agences - 33 % • Ets d’enseignement - 50 % règlement à l’ordre d’Experts Comptables Services • Liste des annonceurs • Cegid 2e de couv. • Caisse des dépôts p. 4 • Ed. Francis Lefebvre p. 7 • Macompta p. 14 • Gan p. 21 • EBP p. 34 • Netexcom p. 39 Intuit 3e de couv. • Sage : 4e de couv. Votre nouveau magazine SIC est imprimé sur du papier issu d’une fabrique certifiée ISO 14000/EMAS imprimeur labellisé IMPRIM’VERT. NOVEMBRE 2014 Sic 334 5 En bref Lettres de mission Dans le cadre des autres prestations fournies à l’entité, trois nouveaux exemples de lettre de mission sont en ligne sur le site internet du Conseil supérieur (accès privé) : ul’assistance à l’établissement d’un tableau de bord ; uaccompagnement à l’élaboration d’un rapport RSE spécifique aux petites entités ; uaccompagnement à l’établissement et au dépôt du dossier de demande d’installation classée pour la protection de l’environnement (incluant un exemple de compte-rendu de mission). Aide à l’Enfance Démunie (AED) : appel à vos dons Comme vous le savez peut être Arnaud Debray, vice-président du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, mène depuis de nombreuses années une action humanitaire au Burkina Faso. Dans le cadre de cette action, il recherche des ordinateurs portables d’occasion qui, au Burkina Faso, retrouvent une seconde vie, fort utile au profit d’écoles ou d’étudiants déshérités. Peut-être avez-vous l’occasion dans vos cabinets d’avoir de tels ordinateurs devenus inutiles lors de vos renouvellements de matériels. Cette recherche porte exactement sur : udes ordinateurs portables exclusivement ; usous Windows (même sous version XP qui n’est plus maintenue par Microsoft à présent) ; uen bon état général et de fonctionnement ; uavec câblage complet ; ude préférence avec connexion wifi possible. Si vous souhaitez donner ce type de matériel, n’hésitez pas à contacter Arnaud Debray au 02 35 59 35 35 ou 06 80 06 40 36 Pour tout savoir sur l’action menée au Burkina Faso, vous pouvez voir une vidéo de 23 minutes à l’adresse suivante : http://bit.ly/associationaed 6 Sic 334 NOVEMBRE 2014 Demande de confidentialité des comptes annuels Les sociétés répondant à la définition des micro-entreprises ont désormais la possibilité de demander la confidentialité de leurs comptes annuels. En effet, le décret et l’arrêté permettant d’assortir le dépôt des comptes annuels d’une demande de confidentialité pour les sociétés répondant aux critères de la micro-entreprise définis par l’article D123200 du Code de commerce ont été publiés au Journal officiel du 17 octobre 2014. Pour en savoir plus, consultez le dossier sur le dépôt et la confidentialité des comptes annuels sur le site du Conseil supérieur, www.experts-comptables.fr Partenariat Infodoc-experts et LexisNexis A l’occasion du 69e Congrès, Infodoc-experts a signé une convention de partenariat avec LexisNexis, l’un des premiers acteurs de l’information juridique. Ce partenariat permet aux experts-comptables de souscrire à l’offre de consultation téléphonique d’Infodocexperts en complément de l'abonnement à Lexis 360® Experts-Comptables. Dans le cadre de cet abonnement, les cabinets ont accès à la documentation LexisNexis, et notamment aux études de la D.O., à des modèles et contrats, à des fiches pratiques sur des sujets précis, aux conventions collectives, etc. http://www.lexisnexis.fr Il s’agit aussi de publier des articles communs et d’alimenter le site internet d’Infodoc-experts avec des articles de la D.O. Les adhérents d’Infodoc-experts auront ainsi accès à des articles sélectionnés pour compléter les écrits d’Infodoc-experts, sur son site internet. http://www.infodoc-experts.com/ NOUVEAU INNEO COLLABORATEUR COMPTABLE TOUTE VOTRE ÉQUIPE LE MÉRITE LA NOUVELLE SOLUTION EN LIGNE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE VOS COLLABORATEURS DANS LA PRATIQUE QUOTIDIENNE DE LEUR MÉTIER UN CONTENU ORIENTÉ MISSIONS Un contenu multi-matières dédié, structuré autour des missions de vos collaborateurs. UNE OFFRE TOUT EN UN Une documentation opérationnelle, des modèles, des outils de simulation, une assistance juridique par téléphone. 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Je suis heureux d’être parmi vous aujourd’hui [...] parce que vous êtes sur le front de notre économie, c’est-à-dire au contact [...] de nos chefs d’entreprise, de ceux qui [...] font la France et la transforment. Et je ne conçois pas d’autre rôle pour un ministre de l’Economie que, dans la période qui est la nôtre, d’être au front. Je suis d’autant plus heureux que vous avez choisi aujourd’hui de placer ce Congrès sous le signe d’une formule audacieuse, « le monde change, oser, agir, conquérir ». Accepter le fait que le monde change, c’est déjà une forme de courage. C’est celui que vous avez eu [...]. Lorsque l’on refuse de nommer les problèmes, lorsque l’on refuse de voir les choses telles qu’elles sont, lorsque l’on préfère ses certitudes à la réalité, il est peu probable qu’on avance, en tout cas que l’on aille très loin. 8 Sic 334 NOVEMBRE 2014 « Oser, agir, conquérir » [...]. Se réinventer pour innover, pour créer, pour repousser les frontières. Vous le disiez tout à l’heure, cher Joseph, votre légitimité dans ce contexte, c’est votre utilité. Permettez-moi de vous le dire. Vous êtes totalement, vous êtes résolument, vous êtes absolument légitimes. [...] Nous devons moderniser notre économie. Pas pour le plaisir de faire moderne, pas pour le plaisir de dire « on fait des réformes ». Pas pour donner des gages à qui sais-je. Nous devons moderniser notre économie pour nous-mêmes ! Nous devons rendre la France plus forte pour elle-même ! Nous devons aider ceux qui veulent travailler, ceux qui veulent produire, ceux qui veulent innover dans notre pays. C’est notre responsabilité. Ca veut dire rendre les Français plus mobiles, sur le terrain et dans leur carrière, parfois aussi dans leur mentalité. Ca veut dire “ Vous êtes totalement, vous êtes résolument, vous êtes absolument légitimes. ” “ De la même façon, je veillerai à ce que la stabilité de votre cadre réglementaire soit préservé, que les exigences de qualification – et je veux être très explicite là-dessus – [...] qui s’appliquent à votre profession ne doivent pas être abaissés. rendre les entreprises plus dynamiques, les pousser à prendre plus de risques, à gagner. Ca veut dire aussi demander à des secteurs qui sont plus protégés de la concurrence internationale de faire certains efforts, pour eux-mêmes, se moderniser pour eux-mêmes, innover pour baisser leurs prix là où c’est possible, pour rendre les acteurs économiques [...] plus efficaces, plus forts [...] dans la mondialisation. Il s’agit de fournir un cadre et des incitations pour encourager les gains de productivité, recréer des libertés. Ce sera le sens de la loi que je dois porter, cette loi pour l’activité que je présenterai dans les prochains mois. On ne changera pas l’économie française avec une loi [...]. Au-delà du texte, c’est un esprit que je veux porter, et cet esprit, il ne vaudra que s’il a des ambassadeurs et que si ces ambassadeurs sont sur le terrain, que si ces convictions, elles sont partagées. C’est pour ça que ce matin, je voulais être au milieu de vous. Ce projet de loi pour l’activité, il cristallise nombre d’inquiétudes. C’est la raison pour laquelle je suis aussi venu ce matin en parler. Pourquoi ? Pourquoi avoir choisi les experts-comptables ? Parce que vous avez su, vous-mêmes, d’initiative, vous moderniser. Parce que vous avez voulu oser. Il y avait la pression de la Directive Services [...]. Beaucoup de professions ont géré ce risque en disant : « On va se battre ! Jamais Bruxelles ne nous dictera ce qu’on doit faire ! [...] ». [...] Mais le problème n’est pas la Directive Services ! Le problème, et vous l’avez compris, c’est [...] d’être plus innovants, [...] d’être meilleurs, [...] de rendre un meilleur service, [...] de faire cette économie plus forte ! Ca n’est pas la Directive Services, ça n’est pas Bruxelles ! Et d’ailleurs, les technocrates de Bruxelles, [...] vous ne les entendez plus quand vous prenez vos responsabilités. Quand vous décidez de prendre votre destin en main. Les leçons, on ne vous les donne que quand vous vous les laissez donner. Les leçons, on ne vous les donne que quand vous décidez de ne pas agir ! C’est pour ça que je voulais être parmi vous aujourd’hui. Parce que vous avez montré qu’une profession réglementée, elle peut se moderniser, s’ouvrir, en décidant et en assumant l’ouverture du capital – ce qui ne veut pas dire la financiarisation –, en l’absence de numerus clausus, l’absence de tarifs ” réglementés, en décidant de vous ouvrir, d’innover, d’être réglementés pour ce qui doit être réglementé ! La qualité des actes qui sont fournis. La part d’ordre public économique à laquelle vous contribuez. Mais pour ce qui est du reste, vous faites partie du vaste monde de l’économie. Comment expliquer ensuite à vos clients que, eux doivent conquérir des parts de marché, que, eux sont dans le « grand bain » et que vous, vous pourriez être au sec ? J’ai le même problème avec vous pour ce qui me concerne. Nous sommes dans la même barque. [...] On peut être une grande profession réglementée en décidant d’innover, en décidant de s’ouvrir. Parce que c’est la nécessité du temps présent. Ca n’est pas un diktat de l’extérieur, c’est une dignité pour soi. C’est une force pour le pays. Vous avez su vous adapter, [...] ouvrir des chantiers, celui de la lutte contre le blanchiment, éminemment important, donner une place et reconnaître aussi l’économie sociale et solidaire ! Vous avez [...] su prendre des risques. Vous ouvrir à l’international aussi, puisque j’ai compris qu’hier, une convention importante avait été signée avec plusieurs de vos confrères. Vous adapter, c’est aussi vous approprier sereinement ce nouvel environnement. Et pour vous répondre parfaitement clairement, cher Président Zorgniotti, le décret sur le fonds de règlement des expertscomptables est en cours de signature et sa parution se fera dans les toutes prochaines semaines. C’est la condition pour que vous puissiez très rapidement manier des fonds pour le compte de vos clients dans les mêmes conditions que les avocats ; ce qui est normal et ce que nous vous devons. De la même façon, je veillerai à ce que la stabilité de votre cadre réglementaire soit préservé, que les exigences de qualification – et je veux être très explicite là-dessus – [...] qui s’appliquent à votre profession ne doivent pas être abaissés. Moderniser, ça ne veut pas dire tout abandonner ! Ca ne veut pas dire baisser la qualité ! Ca veut dire ouvrir ! Ca veut dire enlever les règles inutiles, enlever les barrières qui enfreignent plutôt qu’elles ne libèrent. Mais baisser la qualité, […] ce n’est pas le sens de l’histoire ! […]. Vous moderniser, c’est aussi étendre votre champ “ On peut être une grande profession réglementée en décidant d’innover, en décidant de s’ouvrir. ” NOVEMBRE 2014 Sic 334 9 RENCONTRE “ J’ai besoin de vous, d’abord, pour être les artisans de la pédagogie et des artisans de la transparence de notre politique économique. [...] j’ai besoin de vous pour avoir des idées, pratiques, concrètes. [...] j’ai besoin de vous pour être les artisans de la confiance retrouvée, du volontarisme, dans les entreprises. de compétence et vous pourrez très prochainement réaliser, sous conditions, des activités commerciales et des actes d’intermédiaires à titre accessoire ; ce qui est aussi important. Dans le même temps […] vous avez accompagné notre propre modernisation. C’est la réciprocité qui doit exister entre nous. Ainsi, s’agissant du contrôle des comptabilités informatisées, vous avez été des partenaires-clés pour accompagner les TPE dans leurs nouvelles obligations, et je sais combien votre travail au quotidien aux côtés de la DGFIP est précieux. Je sais combien cette relation est cruciale pour permettre que les dispositifs que nous mettons en place soient adaptés aux entreprises que vous côtoyez chaque jour. C’est cet esprit que je veux, pour la réforme que je compte conduire : [...] sortir des carcans d’hier lorsqu’ils n’ont plus cours. Mais pour aller plus loin, j’ai besoin de consolider ce que nous avons, et j’ai surtout besoin de vous. J’ai besoin de vous, d’abord, pour être les artisans de la pédagogie et des artisans de la transparence de notre politique économique. […] Plus on s’en remet à des acteurs lointains du terrain, plus les doutes naissent. Et donc ce que j’attends de vous, c’est que par votre action au quotidien, vous puissiez nous aider à expliquer la réalité des choses, à expliquer ce qui est fait [...] et à restaurer cette confiance. […] Je compte sur vous, donc, pour être ces artisans de la pédagogie, de la confiance restaurée parce que nous avons besoin de vous. Nombreuses sont les entreprises françaises qui viennent frapper à notre porte. Et elles ont besoin de vos expertises, de vos conseils. [...] Artisans de la transparence aussi, c’est là où j’ai besoin de vous. […] La transparence, ça libère. Je ne parle pas des plus petites pour qui ce serait une contrainte ridicule, mais à partir des PME, des ETI et les plus grands groupes, nous avons, dans ce pays, un besoin de transparence […]. […] La transparence, nous avons tous à y gagner. Et donc soyez à mes côtés, des artisans de la transparence auprès des chefs d’entreprise. Pas pour plus de contraintes ! Je ne suis pas pour la mettre dans 10 Sic 334 NOVEMBRE 2014 ” la loi. Je suis pour la mettre dans les cultures, dans les pratiques, parce que c’est ça qui recréera de la concorde. Enfin, j’ai besoin de vous pour être les artisans de la confiance retrouvée, du volontarisme, dans les entreprises. Ce que je vois aujourd’hui, c’est que beaucoup d’entreprises ont peur d’investir. [...] Beaucoup d’entreprises prennent peur quand il s’agit d’aller à l’international. Beaucoup d’entreprises prennent peur quand il s’agit d’ouvrir leur capital. [...] C’est ça, la croissance de notre économie ! [...] Faites cette pédagogie, là aussi, poussez-les à avoir confiance ! Aidez les chefs d’entreprises à avoir envie, [...] parce que nous sommes derrière eux, parce que je suis derrière eux et parce que s’’il n’y a pas des dizaines de milliers de chefs d’entreprises qui décident de réinvestir et d’embaucher, alors nous nous épuiserons en mots, nous nous épuiserons en réformes, nous nous épuiserons en slogans ! [...] Et donc s’il n’y a pas cette confiance au quotidien, cette volonté de prendre des risques, avec nous derrière, alors notre économie ne repartira pas. Enfin, j’ai besoin de vous pour avoir des idées, pratiques, concrètes, et je vous demande de me les faire remonter [...]. Je suis sérieux quand je dis ça. Parce que vous savez, quand on est ministre [...] les choses sont très bien faites. Votre temps est organisé par d’autres [...]. Et donc vous voyez vos services [...] et puis vous avez les abonnés au ministre. Ce sont toujours les mêmes. D’ailleurs, ils vous disent des choses que généralement vous connaissez, parce qu’ils vous les ont dites dans des fonctions précédentes [...]. Ils vous disent qu’ils connaissent mieux la France que vous [...] mais quand j’essaie de me représenter leur vie, ils ont à peu près la même que moi. C’est-à-dire qu’ils tournent dans les mêmes cercles depuis des années, ils n’ont généralement plus croisé la vraie vie que par l’intermédiaire d’autres, qui leur ont raconté… et ils viennent me donner le précipité d’intérêts particuliers, qu’il faut voir et regarder, mais qui ne changeront pas le pays ! Parce que sinon, il aurait déjà changé ! Donc moi, ce dont j’ai besoin, ce ne sont ni de lettres d’insultes, ni de lettres d’amour [...] mais de propositions très précises et concrètes. Parce que l’économie, “ La France, elle ne fera rien de grand à l’étranger, elle ne fera rien de grand pour elle-même si elle ne croit pas en elle-même. ça se redresse de manière très précise et concrète. […] Donc je vous demande très sérieusement d’être pour moi des vigies, c’est-à-dire de m’alerter sur les rigidités insupportables pour vos clients comme pour vous-mêmes. Sur ce qui bloque l’activité économique. Et aussi sur ce qui est perçu comme la bloquant, parce que parfois, il y a des fausses idées ! Ce que je viens de vous dire sur le CICE et le contrôle fiscal systématique, c’est une idée fausse. Donc il faut en parler de manière très ouverte ! On est dans un pays où on a toujours peur de parler de ces sujets […]. De manière concrète, j’ai besoin de vous pour m’alerter, me dire, me faire remonter des propositions de simplification, elles sont importantes et je compte vraiment là-dessus, sur vous. Et je sais que vous les connaissez. Vous en avez cité une, cher Joseph : la déclaration fiscale unique. Il y a un travail d’arrache-pied qui est mené avec la DGFIP […] pour rassembler les obligations des entreprises en matière d’IS, de CVAE et de TVA ; j’y tiens beaucoup. J’y tiens énormément. Je pense que ça fait partie des éléments de crédibilité qu’on peut avoir vis-à-vis des entreprises. Et donc je vais tout faire pour que, dans la loi pour l’activité que j’aurai à présenter dans les prochains mois, nous puissions mettre cette réforme dans le texte avec une date crédible d’application. Je pense aussi aux situations d’urgence que vous connaissez, et là, n’hésitez jamais, mon cabinet travaille beaucoup avec vous et beaucoup de vos confrères, à nous alerter, à nous solliciter lorsque, face à certaines entreprises, en redressement, vous voyez une situation critique arriver. […] Donc alertez au plus tôt, au plus vite ! [...] Enfin, continuez à avoir des idées comme celle que nous venons célébrer et parrainer aujourd’hui entre Les Echos, Kisskissbankbank et vous […]. Nous avons pris, il y a quelques semaines à peine, ce décret pour le financement participatif […]. Il est important que vous sécurisiez les acteurs économiques. C’est une formidable pratique collaborative, c’est une formidable transformation de notre économie. Donc vous êtes innovants, en rentrant en partenariat avec eux et vous apportez la sécurité à laquelle nos consommateurs ont droit. La simplicité, la sécurité, l’innovation, c’est un slogan auquel nous adhérons tous. […] ” « Oser, agir et conquérir », c’est votre triptyque et il résume l’attitude qui sera la nôtre. Vous pouvez compter sur moi pour tenir cette ligne, mais moi je compte sur vous pour être ces artisans de la pédagogie, de la transparence, de la confiance que j’évoquais, et enfin […] pour être aussi à mes côtés, les artisans d’une fierté retrouvée. Parce qu’on ne fera rien de grand pour cette économie si on ne fait rien de concret, je l’ai dit, mais on ne fera rien de grand si les Français et les Françaises ne croient pas en eux-mêmes. Je suis troublé, depuis ces dernières semaines, de voir la capacité qu’a notre pays à se diviser sur de mauvaises polémiques. [...] Il y a une réalité, il faut la regarder. Mais il ne faut pas la dégrader encore ! Je suis troublé de voir à quel point beaucoup trop de nos décideurs économiques et politiques veulent abaisser la France. La France, elle ne fera rien de grand à l’étranger, elle ne fera rien de grand pour elle-même si elle ne croit pas en elle-même. Et donc j’ai besoin de vous, là, pour insuffler cet esprit de fierté dont nous avons besoin, cette confiance en soi, cette part de dignité. Et cette fierté, elle ne s’appuiera que sur une chose : c’est notre capacité à nous unir. [...] Ca n’est pas un hasard si aujourd’hui, nous nous retrouvons à Lyon, c’est une ville de concorde, elle a ça dans ses gènes. Et notre pays ne pourra réussir que si nous parvenons à assembler la bonne volonté de tous, à sortir des postures, des clivages, à partager avec force l’esprit de responsabilité sans lequel rien n’avance. Et si j’ai donc besoin de vous [...] c’est pour avoir à mes côtés [...] des femmes et des hommes de bonne volonté. Merci beaucoup. p Retrouvez l’intégralité du discours d’Emmanuel Macron sur : http://bit.ly/emacron Accédez au site en flashant ce code NOVEMBRE 2014 Sic 334 11 FOCUS Experts-comptables.fr… v2 ! La version beta du nouveau site de l’Ordre est en ligne ! Contenus enrichis, nouvelles fonctionnalités… Tour d’horizon. V ieux de plus six ans, experts-comptables.fr, le site de l’Ordre, ne parvenait plus à satisfaire ses utilisateurs : contenus difficiles à trouver, ne se prêtant à aucune interaction, éditorial peu adapté au grand public, consultation nomade non optimisée… Le web et les usages utilisateurs évoluent sans cesse et les années pèsent inexorablement sur les sites internet : si un lifting graphique et ergonomique à l’occasion du 68e Congrès dijonnais a pu, un temps, sauver les apparences, il était temps de faire sortir le site de l’Ordre de sa caverne et de lui faire contempler les nouveaux concepts, ergonomiques et techniques, qui régissent le web d’aujourd’hui. En termes de contenus, un “reboot” n’était pas moins nécessaire : l’offre s’était progressivement érodée, pour faire apparaître des lacunes dans les sujets techniques en particulier, que les bonnes statistiques de consultation des parties régaliennes ou des simulateurs masquaient difficilement. Enfin, si experts-comptables.fr était le vaisseau amiral de la flotte des sites de l’Ordre, ses interactions quasi nulles avec Bibliordre et Conseil Sup’ Services posaient question : comment mettre tous les sites de l’Ordre en cohérence ? Un projet de refonte se devait de prendre en compte cette problématique. Ces prolégomènes devaient accoucher d’un projet pratique, orienté utilisateur. Les objectifs de la refonte furent aisément définis : uun accès aux contenus plus rapide et intuitif ; uun discours adapté aux différents publics des sites ; uune prise en compte des usages nomades ; uune offre enrichie de contenus ; udes contenus réservés aux experts-comptables ; uune mise en relation des différents outils de l’Ordre entre eux, au service de l’utilisateur. La nouvelle version d’experts-comptables.fr tente de répondre à tous ces objectifs, en opérant pour commencer un changement de paradigme radical, avec une organisation de ses contenus autour de trois niveaux d’accès. Grand public, experts-comptables, abonnés Jusqu’ici, les contenus et publications proposés par l’Ordre étaient, le plus souvent, diffusés gracieusement sur experts-comptables.fr et plus encore sur Bibliordre. Cette politique assumée ne satisfaisait plus les consœurs et confrères qui arguaient que d’autres qu’eux profitaient également des lar- Trois niveaux de contenus et d’espaces NIVEAU 1 – Gratuit et ouvert à tous Les espaces publics des sites de l’Ordre, les plaquettes et extraits de publication sur Bibliordre, les contenus et fichiers « grand public » à télécharger sur Conseil Sup’ Services NIVEAU 2 – Gratuit et réservé aux inscrits au tableau Les espaces privés du site de l’Ordre, les simulateurs, les publications de Bibliordre (hors outils congrès), tous les contenus de Conseil Sup’ Services, les espaces privés des sites de Conseil régionaux… NIVEAU 3 – Payant – sur acte d’achat ou d’adhésion, éventuellement réservé aux inscrits au tableau Les espaces privés des sites des clubs (réservés aux adhérents), les contenus congrès de Bibliordre (réservés aux congressistes), Infodoc-experts (réservés aux abonnés)… 12 Sic 334 NOVEMBRE 2014 SITE INTERNET DE L'ORDRE Accueil privé gesses de cette diffusion. Avec la refonte d’experts- comptables. fr, la logique des droits d’accès est revue. Les contenus pourront désormais être : ude niveau 1 « grand public », soit ouverts à tous, sans identification préalable ; u de niveau 2 « experts- comptables », soit proposés gratuitement aux seuls professionnels s’étant identifiés (experts-comptables, salariés d’AGC 83ter et quater, stagiaires, mémorialistes) ; ude niveau 3 « achat/abonnement/adhésion », que l’utilisateur aura donc payé : c’est le cas par exemple de la majorité des contenus proposés par les clubs, par infodoc-experts, ou encore des contenus 69e Congrès de l’Ordre sur Bibliordre, qui ne sont accessibles qu’aux congressistes. Corollaire de cette nouvelle politique de droits, experts- comptables.fr v2 s’organise autour d’un espace public et d’un espace privé. Une nouveauté majeure qui s’accompagne d’une segmentation des discours. Ainsi, l’espace public est avant tout destiné aux clients de la profession – les chefs d’entreprise tout particulièrement – et aux étudiants qui trouveront des informations sur la filière de l’expertise comptable. On trouvera ainsi, dès la page d’accueil du site public, un « parcours entrepreneur » qui montrera au chef d’entreprise qu’à toutes les étapes de vie de son entreprise, l’expertcomptable est, pour reprendre les mots de la dernière campagne publicitaire, son « partenaire conseil ». L’expert-comptable, lui, trouvera les informations, publications et outils qui l’intéressent dans un espace privé de niveau 2 disposant de sa propre arborescence de contenus. Sites de l’Ordre : identifiez-vous ! Il existe trois modalités d’accès aux sites de l’Ordre : en utilisant les identifiants Comptexpert, en utilisant directement votre clef Signexpert ou, sur mobile, en choisissant un site dans la liste proposée par Expertpass. Dans tous les cas, vous devrez – si ce n’est déjà fait – paramétrer au préalable votre Comptexpert sur https:// identification.expertscomptables.org/cas/ login. Si vous êtes inscrit au tableau, cliquez sur le bouton « Créer votre Comptexpert » : votre numéro supra (votre premier numéro d’inscription à l’Ordre) et votre date de naissance vous seront demandés. Vous recevrez ensuite un mail d’activation sur l’adresse enregistrée au tableau, qui vous permettra de paramétrer votre mot de passe. Si votre compte existe déjà, votre identifiant vous sera rappelé ; si vous avez perdu votre mot de passe, utilisez le bouton « Retrouver mes identifiants » et indiquez l’email enregistré au tableau : vous recevrez un message vous permettant de redéfinir votre mot de passe. Si malgré tout vous ne parvenez pas à vous identifier, contactez-nous à support-utilisateur@ cs.experts-comptables.org. NOVEMBRE 2014 Sic 334 13 FOCUS Comptexpert Une offre de contenus repensée et enrichie L’espace privé s’articule désormais autour de cinq rubriques phare : uexercice professionnel, dédié au régalien ; umissions ; umarchés ; ustratégie du cabinet ; udomaines d’expertises. Cette dernière ru brique couvre les sujets qui, au fil du temps, avaient disparu du site de l’Ordre : le fiscal, le social, le comptable et le juridique. Toutes ces rubriques dont certaines sont encore en construction –doivent beaucoup au travail des équipes du Conseil supérieur : commissions, comités, et structures satellites comme Infodocexperts, gros pourvoyeur de contenus. Au sein de ces rubriques, vous trouverez des pages de contenus, mais également des actualités “techniques”, qui viendront s’agréger en bas des pages où leur présence est pertinente. A côté de ces rubriques, on trouvera également des parties consacrées à l’Ordre, aux outils et services, aux publications, proches de celles existantes sur le site actuel. Il faut également noter la présence d’un agenda recensant les événements liés au Conseil supérieur, et bientôt aux régions et satellites de l’Ordre : nous reviendrons dessus ci-après. Un site en phase avec les usages du jour Six ans après la mise en ligne du précédent site de l’Ordre, les usages et les pratiques de navigation ont bien changé ! A l’instar de ses contemporains, l’expert-comptable a ainsi nomadisé sa pratique du web, usant plus que jamais de son Smartphone et de sa tablette. 14 Sic 334 NOVEMBRE 2014 Le nouveau site de l’Ordre répond à ses usages, avec un affichage optimisé pour le mobile : avec le “responsive design”, la structure du site va ainsi s’adapter à la taille d’écran du périphérique de consultation, garantissant une consultation agréable même sur le plus petit des Iphones, par exemple. L’ i n t e r n a u t e d’aujourd’hui a également pris l’habitude d’interagir avec les contenus qu’il apprécie : vous retrouverez ainsi très prochainement sur experts-comptables. fr les fonctions désormais classiques de partage des contenus et de mise en favori. Les contenus – techniques, notamment – se périment vite : si vous remarquez un contenu qui n’est plus à jour, vous bénéficierez également d’une fonction de signalisation nous indiquant qu’une mise à jour ou une suppression est à envisager. Enfin, vous pourrez dans ce nouveau site vous abonner à des alertes signalant les contenus vous intéressant tout particulièrement. Vous remarquerez ainsi, en bas des pages de contenu, le bouton « Etre alerté des mises à jour » : il ouvre une fenêtre vous proposant d’être informé lorsque des articles proposant des tags et thématiques similaires sont mis en ligne ou mis à jour. Ces tags et thématiques, visibles en haut, sous le titre des pages, articles, etc., témoignent également de la volonté de multiplier les modalités d’accès aux contenus. Ainsi, vous pourrez cliquer sur ces tags et thématiques pour accéder directement à un fil de contenu proposant tous les contenus auxquels ils ont également été associés. Dans le même ordre d’idée, les contenus du site peuvent au besoin être proposés ou associés à plusieurs sousrubriques du site, de manière à couvrir les diverses logiques utilisateurs : tel internaute s’attendra par exemple à trouver des SITE INTERNET DE L'ORDRE Ecosystème articles sur le CICE dans la partie Domaines d’expertises / Fiscal, tel autre du côté des missions. Les deux approches sont tout aussi valables et le site doit y répondre. Bref, entre la classique navigation par arborescence, le moteur de recherche, revu et optimisé dans cette nouvelle version, la navigation par tags et thématiques et le système d’alerte, le nouveau site experts-comptables.fr couvre quatre modalités d’accès aux contenus. L’assurance que chacun, selon ses préférences, accède facilement aux informations et outils qui l’intéressent ! La première brique d’une refonte globale La refonte d’experts-comptables. fr s’inscrit donc dans un projet plus large et global. D’autres sites ont besoin d’être repris à leur tour : sites des régions, des clubs, Académie, petites annonces, Bibliobaseonline… Leurs refontes permettront de mettre en cohérence contenus et fonctionnalités, au profit de l’utilisateur. En partageant par exemple leurs bases de données de contenus et leurs thématiques et tags, les contenus des uns pourront croiser ceux des autres. Non seulement des élé- ments publiés sur le site de l’Ordre pourront être publiés sur les sites des régions, par exemple, mais l’utilisateur pourra également procéder à des recherches globales, transverses à tous les sites intégrés dans ce nouvel écosystème : ainsi, en tapant « Barème kilométrique » dans le moteur de recherche, je pourrai remonter l’actualité du site de l’Ordre, un article de fond publié sur le site d’une région, les publications s’y intéressant sur Bibliordre, etc. De même, des événements publiés dans l’agenda d’un site régional ou d’un club apparaîtront directement dans l’agenda du site de l’Ordre. Enfin, cette refonte progressive va permettre d’agréger les paramètres utilisateurs en un unique compte, partagé par tous les sites de l’Ordre et enrichi de nouvelles fonctionnalités. Avec experts-comptables.fr, les fondations de ce compte unique sont posées : Comptexpert. Un compte unique, riche en fonctionnalités A l’instar d’Expertpass, Comptexpert est réservé aux experts-comptables, salariés d’AGC1, stagiaires et mémorialistes. Dès lors que vous êtes connecté sur le site de l’Ordre, un bloc de menu « Comptexpert » apparaît en colonne de droite : vous pouvez accéder à sa page d’accueil ou directement à l’une des fonctionnalités qu’il propose. Vous y retrouverez ainsi : u un module d’alertes, récapitulant les nouveaux contenus correspondant aux tags et thématiques que vous aurez sélectionnés ; uun module agenda, reprenant les événements que vous aurez choisi d’y ajouter et, prochainement, vous en suggérant d’autres correspondant à vos préférences, sur le même principe que les alertes contenus ; udes accès rapides vers les autres espaces privés des sites de l’Ordre ; uvos informations personnelles, telles qu’inscrites au tableau de l’Ordre ; notez que vous ne pourrez pas modifier ces informations : puisqu’elles reprennent les données du tableau, elles ne peuvent, comme celles-ci, ne faire l’objet de modifications qu’en vous rapprochant de votre Conseil régional ; ula messagerie ordinale d’Expertpass ; udes contenus d’actualités poussés par le Conseil supérieur ou votre Conseil régional ; utrès prochainement, vos favoris, un récapitulatif des dernières pages que vous avez consultées et la gestion de vos abonnements aux newsletters de l’Ordre. Vous avez des collaborateurs ? Déléguez vos droits ! Aujourd’hui, seuls les experts-comptables, salariés d’AGC, stagiaires et mémorialistes disposent des droits nécessaires pour accéder aux contenus et espaces de « niveau 2 », gratuits mais réservés aux professionnels (voir encadré Trois niveaux de contenus et d’espaces). Par défaut, vos collaborateurs ne disposent évidemment d’aucun droit pour accéder à ces contenus. Heureusement, vous pouvez les leur accorder via un module dédié disponible dans Comptexpert. Son fonctionnement est très simple : saisissez l’adresse email de votre utilisateur, les droits lui sont accordés pour un an. Seul préalable requis : votre collaborateur doit déjà avoir paramétré un compte utilisateur. Si ce n’est pas déjà fait, il doit se rendre sur https:// identification.expertscomptables.org/cas/login et créer un compte « non inscrit à l’Ordre ». Vous remarquerez également, sur la page d’accueil de Comptexpert, qu’un bloc « délégation de droits » est disponible. Cette fonctionnalité va vous permettre de donner des droits d’accès de niveau 2 (i.e. aux contenus proposés gratuitement aux inscrits au tableau) à vos collaborateurs non membres de l’Ordre : voir l’encadré ci-contre. Enfin, vous aurez peut-être déjà remarqué que Comptexpert donne également son nom à la NOVEMBRE 2014 Sic 334 15 FOCUS couche d’authentification qui permet d’accéder aux espaces privés des sites de l’Ordre et qui a été déployée à l’occasion du 69e Congrès : concernant son paramétrage, consultez l’encadré « Sites de l’Ordre : identifiezvous ! ». Et demain ? A l’heure où ces lignes sont écrites, experts-comptables.fr v2 peut être consulté en ligne en version beta. Certaines fonctionnalités et un certain nombre de contenus sont en effet encore en cours de construction. Le remplacement effectif du site de l’Ordre actuel interviendra dans le courant du mois de novembre, avec notamment la mise en place d’un annuaire entièrement redéveloppé et des outils de recherche 16 Sic 334 NOVEMBRE 2014 avancée. D’autres outils viendront compléter le site dans les mois suivants, à commencer par le développement des versions numériques du Sic et de la RFC. Parallèlement, les sites de l’Ordre vont progressivement être repris pour intégrer le nouvel environnement technologique et fonctionnel d’experts-comptables.fr v2 et participer à cet écosystème de sites interconnectés que nous avons pu précédemment décrire. Le chantier des sites des conseils régionaux est ouvert, pour reprendre progressivement les quelque 17 sites de CRO dont le Conseil supérieur assure le suivi. Le site de l’Académie des sciences et techniques comptables et financières fera également l’objet d’une refonte dans les tout prochains mois ; de même que les modalités d’exploitation en ligne de la base de données documentaires gérée par Bibliotique seront rapidement revues. Enfin, la boutique et le site des petites annonces figurent également dans la liste des priorités, avant que ne soient repris à leur tour les sites des clubs. Un projet ambitieux rendu possible par le premier redéveloppement d’experts-comptables.fr, que nous vous invitons à consulter dès aujourd’hui. N’hésitez pas à nous faire part de vos impressions, de vos envies ou de vos éventuelles difficultés à l’adresse [email protected]. org. Bonne visite ! p 1. 83bis, ter et quater A quoi ça sert ? A attester de sa qualité de professionnel, chaque carte est unique et infalsifiable A scanner des consœurs et confrères, pour récupérer leurs coordonnées A recevoir les messages les plus importants en provenance du CSOEC ou de votre CRO A se connecter, sans avoir à s’identifier, aux sites de l’Ordre Et ce n’est qu’un début ! Bien d’autres fonctionnalités seront ajoutées à Expertpass : installez-la dès maintenant sur votre smartphone et votre tablette ! C o m m e n t l’ in s t a lle r ? 1. * 2. 3. Une question ? Besoin d’assistance ? 4. Contactez nos équipes ! Envoyez-nous votre question à [email protected] Nous vous répondrons dans les délais les plus brefs. 5. * Salariés d’AGC 83 bis, ter et quater V I E D E L’O R D R E Actua-Tecnica-Sectoria : les compilations mises à jour ! Bibliotique accompagne depuis de nombreuses années la profession comptable et vous propose une large gamme de produits et services. Pour vos nouvelles missions, ou pour la rédaction de votre mémoire, pensez aux compilations des meilleurs mémoires. Ayez le réflexe Actua-Tecnica-Sectoria ! D épositaire des meilleurs mémoires soutenus lors de chaque session du Diplôme d’Expertise Comptable (DEC), Bibliotique, le centre de documentation des expertscomptables et des commissaires aux comptes, met à votre disposition la richesse de son fonds documentaire et élabore les collections de cédéroms ActuaTecnica-Sectoria. Ces compilations réunissent sur un cédérom, cinq ou six des mémoires les plus récents et les mieux notés, sur le métier, ses nouvelles missions, les secteurs d’activités ou un thème d’actualité. Soucieux de toujours mieux vous satisfaire et de répondre à vos attentes, cette nouvelle édition s’inscrit dans la continuité du 69e Congrès « Le monde change : Oser, Agir, Conquérir ». Le nouveau millésime intègre les mémoires des sessions du DEC de novembre 2013 et de mai 2014 et s’enrichit de deux nouveaux cédéroms : « Démarche qualité du cabinet d’expertise comptable » (collection Tecnica) et « Marketing & communication du cabinet » (collection Tecnica). Démarche qualité du cabinet d’expertise comptable 3Management du cabinet d’expertise comptable selon le référentiel EFQM : proposition de méthodologie de mise en œuvre. 3Mise en place de la norme 18 Sic 334 NOVEMBRE 2014 ACTUA TECNICA 3 Blanchiment de capitaux 3 Développement durable 3 Entreprise en difficulté 3 Gestion du patrimoine 3 Cabinet d’expertise comptable 3 Cabinet d’audit 3 Commissariat aux comptes 3 Démarche qualité du cabinet d’expertise comptable 3 Marketing & communication du cabinet 3 Organisation du cabinet : technologie 3 Organisation du cabinet : ressources humaines 3 Transmission cabinet / société d’expertise comptable 3 Transmission /Evaluation ISQC1 dans le contexte de cabinets disposant de ressources limitées et exerçant dans un environnement peu réglementé : proposition de démarche. 3Proposition d’outils dédiés au cabinet d’expertise comptable pour la mise en place d’une démarche qualité dans la certification ISO 9001 version 2008. 3 Application de la Norme Professionnelle de Maîtrise de la Qualité (NPMQ) dans les cabinets d’expertise comptable : apports de la mise en œuvre du management socio-économique. 3Mise en place d’un dispositif de contrôle interne de la qualité : proposition d’une méthodologie destinée aux cabinets de commissariat aux comptes de taille moyenne. SECTORIA 3 Associations 3 CIR/JEI 3 Photovoltaïque 3 TPE 3 Viticulture Marketing & Une équipe communication du cabinet 3 Les locaux de l’expert- à votre écoute comptable : un levier de perfor3 Demande par mail accueil@bibliotique. mance en matière de marketing, com ressources humaines et producti3 Demande vité. par téléphone 3 La réunion d’information 01 42 12 85 55 clients : outil de communica3 Horaires tion stratégique de fidélisation de la salle de lecture conquérante dans les cabinets 13h30-18h30, les jeudis d’expertise comptable. et vendredis 3Penser la vision stratégique du 10h00-17h00, cabinet et repenser l’accompale samedi et 13h30-18h30, gnement client entrepreneur dans les mercredis en juillet son projet. et en août 3Guide d’utilisation des techniques de communication appliquées au cabinet d’expertise. 3 Les enquêtes clients : un nouvel outil de communication pour les cabinets d’expertise comptable ? Une collection de 18 cédéroms Rendez-vous sur le site de la boutique, www.boutique-experts-comptables.com, ou de Bibliotique, www.bibliotique.com, pour découvrir et commander les compilations des meilleurs mémoires au prix de 30 euros TTC le cédérom (au lieu de 25 euros TTC le mémoire à l’unité), et bénéficiez d’une réduction de 20 % à partir de 5 cédéroms achetés. Aider vos clients à choisir leur forme juridique NOUVEAU ! La commission des Missions juridiques du Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables a développé un nouvel outil d’aide au choix des formes juridiques les plus adaptées au projet de création d’entreprise de vos clients. Valorisez votre accompagnement grâce à cet outil… L es acteurs intervenant dans le choix de la forme juridique sont nombreux. Doter la profession d’un nouvel outil pour valoriser l’accompagnement de l’expert-comptable dans cette phase de la création d’entreprise était donc important pour encourager les clients à poursuivre une relation de confiance et de proximité avec un cabinet. Réservé aux experts-comptables et associations de gestion et de comptabilité, cet outil accessible gratuitement avec vos identifiants comptexpert comprend : uun questionnaire à renseigner lors de l’entretien avec votre client ; u l’orientation vers les formes juridiques les plus appropriées à son projet ; u la production d’un rapport semi-automatisé et personnalisable à lui remettre. Le questionnaire à renseigner lors de l’entretien avec votre client Il recouvre les dix thématiques correspondant aux critères de choix d’une forme juridique et garantit d’aborder les points clés nécessaires pour sélectionner les statuts les plus adaptés. Simple d’utilisation, le formulaire se présente sur une seule page pour : uune vision complète du questionnaire ; uidentifier rapidement son état d’avancement et revenir sur les réponses apportées. http://aide-formesjuridiques.experts-comptables.com Conçu pour un entretien d’environ une heure, le questionnaire peut être interrompu et repris à tout moment. Chaque réponse apportée peut être complétée de commentaires personnalisés qui seront repris dans le rapport généré. L’orientation vers les formes juridiques les plus appropriées au projet de votre client Chaque réponse donne lieu à l’attribution d’un score pour chaque forme juridique analysée par l’outil. L’expert-comptable peut majorer ou minorer le score d’une réponse selon son degré d’importance pour le porteur de projet. Le score final attribué à chaque statut apparaît en bas de page. L’outil sélectionne automatiquement les trois statuts ayant obtenu le score le plus important. L’expert-comptable peut modifier ce choix en sélectionnant ou en retirant un statut. Le choix d’une forme juridique reposant sur différents critères et le projet pouvant évoluer, notam- ment du fait des conseils de l’expert-comptable, l’outil n’exclut pas automatiquement un statut au vu d’un seul critère. Si une caractéristique de la forme juridique n’est pas remplie, le score attribué à cette forme sera alors minoré. La production d’un rapport semi-automatisé et personnalisable à remettre au client Une fois le questionnaire finalisé, un rapport reprenant les formes juridiques les plus adaptées au projet est généré sous un format Word, modifiable par le professionnel. Sont reprises automatiquement dans ce document les données renseignées dans l’outil. Pour chaque forme juridique retenue, sont : uprécisés ses points de compatibilité par rapport aux différents critères de choix ; u présentées leurs caractéristiques, avantages et inconvénients. Le rapport se conclut par une proposition de nouvelle mission par le cabinet. p Statuts juridiques analysés u l’entrepreneur individuel ul’EIRL ul’EURL u la SARL u la SA u la SAS u la SASU Rendez-vous sur ce nouvel outil ! Dans l’espace privé du site de l’Ordre www. experts-comptables.fr Directement sur http:// aide-formesjuridiques. experts-comptables.com avec vos identifiants Comptexpert NOVEMBRE 2014 Sic 334 19 Exercice professionnel FISCALITé Projet de loi de finances pour 2015 Les principales mesures fiscales du projet de loi de finances pour 2015 visent à soutenir le pouvoir d’achat des ménages à revenus moyens et modestes en baissant leur impôt sur le revenu, à relancer l’activité dans les secteurs de la construction et du logement, et à soutenir l’activité économique dans les outre-mer. Baisse de l’IR des ménages à revenus modestes ou moyens ment SCPI pour 100 % de la souscription. 6,1 millions de foyers fiscaux (9 millions si l’on prend en compte l’allégement voté cet été) verront leur IR baisser en 2015 grâce à : ula suppression de la première tranche d’imposition au taux de 5,5 %, le seuil d’entrée de passage de la tranche à taux 0 à celle à 14 % étant corrélativement abaissé de 11 991 à 9 690 euros par part ; uune majoration substantielle de la limite d’application de la décote ; ula revalorisation des limites des tranches du barème, ainsi que des seuils et limites qui lui sont associés, comme l’évolution de l’indice des prix hors tabac, soit 0,5 %. Par ailleurs, un crédit d’impôt pour la transition énergétique remplacerait le crédit d’impôt développement durable, avec notamment : uun taux fixé à 30 % pour les dépenses éligibles ; ula suppression de la condition de la réalisation d’un « bouquet de travaux ». Mesures en faveur du logement La réduction d’IR en faveur de l’investissement locatif intermédiaire est aménagée. Les principales caractéristiques de ce « nouveau dispositif Pinel » sont les suivantes : upossibilité d’opter pour l’engagement de location minimal de 6 ou 9 ans avec faculté de prorogation triennale jusqu’à 12 ans, les taux de réduction étant alors fixés respectivement à 12 %, 18 % et 21 % ; ufaculté de louer à des descendants ou ascendants ; uprise en compte de l’investisse- 20 Sic 334 NOVEMBRE 2014 Enfin, le prêt à taux zéro serait prorogé jusqu’au 31 décembre 2017. Soutien à la construction Afin d’inciter à la libération du foncier constructible et à la construction de logements, de nouvelles modalités de détermination des plus-values sur terrains à bâtir s’appliqueraient dès 1er septembre 2014 : ualignement des abattements pour durée de détention sur ceux déjà applicables aux autres immeubles ; u application d’un abattement exceptionnel de 30 % sur l’assiette imposable à l’IR et aux prélèvements sociaux ; u et deux exonérations temporaires de droits de donation (chacune dans la limite de 100 000 euros par donateur) seraient introduites sous la forme : -d’un abattement de 100 000 euros, dans la limite de la valeur déclarée des biens, pour les dona- tions de terrains à bâtir, constatées en 2015, à la condition que le donataire s’engage à y construire, dans un délai de 4 ans, un logement neuf ; -d’un abattement pour les donations constatées par un acte authentique signé à compter du 1er janvier 2015, portant sur des immeubles neufs à usage d’habitation n’ayant jamais été occupés, ni utilisés, et intervenant dans les 36 mois suivant l’obtention d’un permis de construire entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2016 : 100 000 euros en ligne directe, en faveur du conjoint ou du partenaire, 45 000 euros en faveur d’un frère ou d’une sœur, 35 000 euros pour toute autre donation. Soutien à l’activité économique dans les outre-mer Pour les entreprises situées dans les DOM, le taux du CICE serait porté de 6 % à : u7,5 % (rémunérations versées en 2015) ; u9 % (rémunérations versées à compter de 2016). Le crédit d’impôt recherche devrait voir son taux porté de 30 % à 50 % pour les dépenses exposées à compter de 2015 dans des exploitations situées dans les DOM. p Patrick Collin Directeur des affaires fiscales Exercice professionnel FISCALITé Actualité et sécurité des pratiques fiscales des entreprises Les prochaines Journées annuelles du Club fiscal auront lieu mardi 18 (plénière) et mercredi 19 novembre 2014 (ateliers) aux Salons Hoche à Paris. Programme. C es journées sont l’occasion pour les participants d’assister à des tables rondes et des ateliers animés par des magistrats, des représentants de l’administration fiscale et des confrères avec lesquels ils peuvent échanger sur des questions fiscales relatives à leur pratique professionnelle. Journée de plénière : mardi 18 novembre La matinée de plénière sera consacrée, après les propos introductifs de Joseph Zorgniotti, à des présentations sur : « Actualité jurisprudentielle : résultat fiscal et u contrôle », animée par Marie-Astrid de Barmon, maître des requêtes au Conseil d’Etat, et Jean-Marie Touzet, expert-comptable, chargé d'enseignement à l'université de Bourgogne ; u« Actualité jurisprudentielle de la TVA » par JeanPierre Casimir, professeur à l’université de Bourgogne ; u« Impôts directs, actualité communautaire et internationale » par Guy Gest, professeur émérite à l’université Panthéon-Assas (Paris II). Après le déjeuner, un débat sur « le statut juridique, social et fiscal de l'entrepreneur individuel » aura lieu en présence de Joseph Zorgniotti. Y participeront : uLaurent Grandguillaume, député de la Côte-d’Or, co-président du Conseil de simplifications pour les entreprises, auteur du rapport « Entreprises et entrepreneurs individuels, passer du parcours du combattant au parcours de croissance » ; uFrançois Mouthot, directeur général de l’APCMA ; uOlivier Salamito, secrétaire général du Conseil supérieur. Au cours de cet après-midi de plénière, des tables rondes auront lieu sur les thèmes suivants : u« Contrôle fiscal des comptabilités informatisées », animée par Jean-Pierre C asimir, professeur 22 Sic 334 NOVEMBRE 2014 à l’université de Bourgogne, Marc Lamort de Gail, Jean Saphores, experts-comptables, commissaires aux comptes, Olivier Sivieude, chef du service du contrôle fiscal (DGFiP) ; u« Pour une amélioration de la sécurité fiscale ? » animée par Jacques- Philippe Chevalier, président de la commission des Missions fiscales du Conseil supérieur, Jean-Pierre C ossin, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, professeur associé à l’université de Créteil Val-de-Marne, Patrice Laussucq, sous-directeur, sous-direction Conten tieux des impôts des professionnels, Patrick Morgenstern, expert- comptable, commissaire aux comptes, et Jean-Marie Touzet. Journée d’ateliers : mercredi 19 novembre 2014 Au cours de la journée, les participants devront choisir quatre ateliers parmi les cinq sur les thèmes suivants : u« Actualité des risques fiscaux dans les holdings : points d'attention » animé par Marie-Claire Berson et Hervé Kruger, experts-comptables, commissaires aux comptes ; u« Pacte Dutreil entre contrainte et opportunités » animé par Serge A nouchian, expert-comptable, commissaire aux comptes, et Pascal Julien Saint-Amand, notaire ; u« Du bon usage par les sociétés des options fiscales IR ou IS » animé par Jean-Pierre Cossin et Tania Fournaise, expert-comptable, commissaire aux comptes ; u« La branche complète d’activité dans tous ses états » animé par Jean-François P estureau, expertcomptable, commissaire aux comptes, et Philippe Reigné, professeur du Conservatoire national des arts et métiers ; u« Fiscalité locale : un enjeu stratégique méconnu » animé par Michel Cornu, consultant Infodoc experts, et Patrick Velay, expert-comptable, commissaire aux comptes. p Pour tous renseignements complémentaires, sur : ule contenu et l’organisation, contactez Patrick Collin au 01 44 15 60 24, ou [email protected] ules inscriptions, contactez Fanny Oger au 01 44 15 60 06, ou [email protected] INFODOC FISCAL Exonération fiscale des indemnités de licenciement : où en est-on ? Par une décision en date du 29 septembre 2013, le Conseil constitutionnel a jugé conforme à la constitution le régime d’exonération fiscale des indemnités de licenciement. Toutefois, il a considéré que le bénéfice de l’exonération ne saurait varier suivant que les indemnités sont allouées par un juge ou dans le cadre d’une transaction. Quelles conséquences pratiques en résulte-t-il et plus généralement quelles indemnités sont exonérées ? L e régime de taxation des indemnités de rupture d’un contrat de travail était défini non par la loi mais par la jurisprudence. Le juge exonérait la seule partie d’indemnité qui était versée en réparation d’un préjudice autre que la perte de revenu. Cette jurisprudence a été abandonnée lorsque l’article 80 duodecies du CGI a été adopté. Toute indemnité versée à l’occasion de la rupture du contrat de travail constitue une rémunération imposable. Toutefois ce principe est assorti d’exceptions. La distinction entre indemnité en contrepartie d’un préjudice ou pour perte de salaire est abandonnée. Le montant exonéré correspond à celui fixé par le juge et si ce n’est pas le cas, le montant est plafonné par la loi. Mais seul peut bénéficier des exonérations le salarié contraint par l’employeur à quitter son emploi. Les indemnités de licenciement Ne constituent pas une rémunération imposable les indemnités versées en cas de licenciement irrégulier ou abusif, et celles versées dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Est également exonérée la fraction d’indemnité de licenciement qui n’excède pas le montant prévu par la convention collective, l’accord de branche ou à défaut par la loi. Lorsque les indemnités perçues, par exemple en exécution d’un accord d’entreprise, du contrat de travail ou d’une transaction, sont d’un montant supérieur aux prévisions légales ou conventionnelles, le montant exonéré est égal à 50 % du montant total des indemnités perçues ou, si ce montant est plus élevé, à deux fois la rémunération annuelle brute perçue au cours de l’année civile précédant la rupture du contrat de travail. Toutefois, lorsqu’elles trouvent à s’appliquer, ces limites ne peuvent porter l’exonération au-delà d’un plafond égal à six fois le montant annuel du plafond de la Sécurité sociale (225 288 euros pour 2014). Les indemnités transactionnelles La décision du Conseil constitutionnel concerne précisément les indemnités transactionnelles. Le salarié considérait que certes il avait démissionné mais qu’il s’agissait en fait d’un licenciement. En contrepartie de la renonciation à son droit de porter l’affaire devant les tribunaux, l’employeur lui avait versé une indemnité. L’Administration puis le Conseil d’Etat avaient jugé que ladite indemnité était imposable au motif qu’elle n’avait pas été accordée dans le cadre d’une procédure de licenciement. Le Conseil constitutionnel considère, au contraire, qu’une indemnité transactionnelle peut bénéficier du régime d’exonération mais encore faut-il qu’on soit en présence d’une démission contrainte par l’employeur et non d’opportunité personnelle. L’indemnité spécifique pour rupture conventionnelle La loi portant modernisation du marché du travail du 25 juin 2008 a créé un nouveau mode de rupture du contrat de travail, la rupture conventionnelle, par lequel l’employeur et le salarié peuvent convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie, cette rupture devant toutefois être homologuée. Ce régime permet d’encadrer une procédure qui existait déjà de facto et était souvent admise par la jurisprudence. Au niveau fiscal, l’indemnité de rupture conventionnelle bénéficie du régime des indemnités de licenciement, à condition que le salarié bénéficiaire ne soit pas en droit de prétendre à une pension de retraite d’un régime légalement obligatoire. Ce régime d’exonération ne semble pas remis en cause par la décision du Conseil constitutionnel. p Michel Cornu Consultant Infodoc-experts Pour en savoir plus : Cons. Const 20 septembre 2013 n°2013-340 QPC CE 24 janvier 2014 n°352949 NOVEMBRE 2014 Sic 334 23 Exercice professionnel SOCIAL 4e édition de la Journée annuelle du Club social Au fil des ans, la Journée annuelle du Club social est devenue un évènement incontournable pour les cabinets comptables désireux de bénéficier de nouveaux éclairages sur les grandes réformes sociales à mettre en œuvre. Comme en 2013, cette journée est ouverte aux expertscomptables et collaborateurs mais aussi aux clients des cabinets. Vous étiez 400 participants en 2013 ; nous vous attendons toujours plus nombreux le 11 décembre 2014 ! L ’actualité sociale 2014 étant particulièrement riche (ainsi, pendant les mois de juillet et d’août, cinq lois ont été publiées !), les sujets abordés au cours de cette édition seront variés. Cette journée débutera par un discours de Joseph Zorgniotti, président du Conseil supérieur, et de Claude Deruelle, président du Club social et de la commission des Missions sociales. A l’issue de cette introduction, la première conférence, animée par Bernard Derangère, Jean-Marc Morel et Brahim Zouhri, experts-comptables, sera consacrée au nouveau produit du Club social, offert aux participants à l’occasion de cette journée : « Le rendez-vous annuel du social : supervision et sécurisation de vos dossiers paie - Outil de communication et fidélisation de vos clients ». Il s’agit de proposer un nouveau produit destiné à valoriser la mission sociale des cabinets d’expertise comptable et, le cas échéant, de proposer de nouvelles missions. Il permet de sécuriser la mission paie par la formalisation de la supervision du dossier, pour aboutir à un rapport de mission, et de réaliser avec le client un entretien annuel sur le social, tout comme on le fait en matière comptable et fiscale, pour présenter les comptes de l’entreprise. La seconde conférence sur le « Financement de la Sécurité sociale, 24 Sic 334 NOVEMBRE 2014 Pacte de responsabilité et de solidarité, Compte pénibilité : ce qui attend les entreprises en 2015 » sera animée par Bruno Chrétien, président de Factorielles, président de l’Institut de protection sociale, et Alice Fages, directeur des Affaires sociales du Conseil supérieur. Ce sera l’occasion d’envisager toutes les nouvelles dispositions sur les allégements de charges sociales mises en œuvre par la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2014 et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 ainsi que le compte pénibilité. La mise en œuvre du compte pénibilité, qui n’a été que partiellement repoussée par le Gouvernement, engendre de nouvelles obligations dans les entreprises : mise en place de fiches pénibilité pour les salariés exposés, mesure de la pénibilité, etc. Sans oublier qu’il faudrait déjà avoir mis en place le document unique d’évaluation des risques. Enfin, l’après-midi sera consacrée à la grande conférence sur « La réforme de la formation professionnelle : conséquences sur les pratiques des entreprises » qui sera suivie d’un débat avec la salle. Elle sera animée par Philippe Joffre, directeur général de Paradoxes, et Bernard Gauriau, professeur à la Faculté de droit d’Angers. Il s’agira d’identifier les impacts directs et indirects de la réforme : financement, mesures techniques, relations sociales, entretiens RH, etc. Et aussi d’envisager les conséquences sur les pratiques des experts-comptables : quel conseil apporter aux entreprises clientes ? Comme les années précédentes, cette journée sera l’occasion de débattre de grands sujets d’actualité, entre professionnels, et nous vous attendons nombreux. p Pensez à vous inscrire ! Pour toute inscription avant le 31 octobre 2014, bénéficiez de 10 % de réduction ! www.infosocial. experts-comptables. com INFODOC SOCIAL Une nouvelle loi sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes Depuis 1983, les lois sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes se succèdent : lois du 13 juillet 1983, du 16 novembre 2001, du 17 janvier 2002, du 23 mars 2006, du 27 mai 2008… Et, plus récemment, la loi du 4 août 2014, intitulée loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, dont l’objectif est d’assurer l’égalité dans l’entreprise et la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle. C ette nouvelle loi comporte de nombreuses mesures, telles que la modification du « complément de libre choix d’activité », remplacé par la « prestation partagée d’éducation de l’enfant » afin d’inciter au partage du congé parental entre les membres du couple, la lutte contre le harcèlement, mais aussi plusieurs dispositions impactant les entreprises qui sont, pour la plupart, applicables depuis le 6 août 2014. Négociation en entreprise La loi simplifie les obligations de négocier en matière d’égalité professionnelle ; en effet, jusque-là, l’employeur devait engager deux négociations annuelles, l’une sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, l’autre sur les objectifs d’égalité et mesures permettant de les atteindre. Dorénavant, il n’existe plus qu’une seule obligation sur « les objectifs d’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes dans l’entreprise, ainsi que sur les mesures permettant de les atteindre » (art. L. 2242-5 C. tr.). Cette négociation porte notamment sur les conditions d’accès à l’emploi, à la formation professionnelle et à la promotion professionnelle, sur le déroulement des carrières, les conditions de travail et l’emploi, sur l’articulation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et sur la mixité des emplois. Elle porte aussi sur la possibilité de cotiser à l’assurance vieillesse sur la base d’un temps plein pour les salariés à temps partiel et, enfin, sur « la définition et la programmation de mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes ». En cas de conclusion d’un accord, la négociation pourra se tenir seulement tous les trois ans. Toutefois, un suivi des mesures, visant à supprimer les écarts de rémunération et les différences de traitement de carrière entre les femmes et les hommes, a lieu chaque année dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires. En l’absence d’accord, la négociation annuelle obligatoire sur les salaires porte aussi sur la définition et la programmation des mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération et les différences de déroulement de carrière. Il est prévu que les entreprises d’au moins 50 salariés n’ayant pas négocié sur les objectifs d’égalité professionnelle et salariale ne pourront pas se porter candidates à un marché public. Nouveaux droits des salariés Le salarié bénéficie désormais de quatre jours de congés pour la conclusion d’un Pacs, comme c’était déjà le cas pour un mariage (art. L. 3142-1 C. tr.). Des autorisations d’absence sont accordées au conjoint, à la personne liée par un Pacs et à la personne vivant maritalement avec une future mère, pour se rendre à trois des examens médicaux obligatoires de suivi de grossesse. Ces absences, qui couvrent le temps de l’examen et aussi, on le suppose, celui du trajet, ne doivent pas entraîner de diminution de la rémunération. Enfin, une protection est accordée aux salariés pendant les quatre semaines qui suivent la naissance de leur enfant, à l’instar de ce qui existe déjà pour les mères, à l’issue du congé maternité ; mais l’employeur pourra toujours rompre le contrat en cas de faute grave ou d’impossibilité de maintenir le contrat pour un motif étranger à l’arrivée de l’enfant (art. L. 12254-1 C. tr.). p Alice Fages Directeur des affaires sociales du Conseil supérieur NOVEMBRE 2014 Sic 334 25 Exercice professionnel M A N I F E S TAT I O N Congrès national des experts- comptables de justice Les experts-comptables de justice de la Compagnie Nationale des Experts-Comptables de Justice, CNECJ, ont tenu leur 53e Congrès le vendredi 26 septembre 2014 au Futuroscope près de Poitiers. Cette journée d’étude était ouverte aux experts de toutes disciplines, aux experts-comptables, magistrats, enseignants et avocats. L es travaux des congressistes ont porté sur l’évolution du mode de résolution des conflits et les conséquences de ces évolutions sur les missions confiées aux experts. L’accent a été particulièrement mis sur les valeurs comportementales propres à chacun des acteurs de la résolution des conflits, quel que soit leur rôle (magistrat, avocat, expert, médiateur, etc). La matinée a été consacrée aux “MARC”, c’est-à-dire aux Modes Alternatifs de Résolution des Conflits : transaction, médiation, conciliation, arbitrage et procédure alternative. Ces procédures, pour certaines nouvelles, peuvent être l’occasion pour les expertscomptables de justice d’apporter leurs compétences au service de la justice. L’après-midi a permis d’approfondir le rôle de l’expert de partie et de mettre l’accent sur les implications éthiques de ce type de mission qui ne concerne pas que les experts-comptables inscrits sur une liste. Il est bon de rappeler qu’à l’occasion de ces missions le professionnel comptable assiste une partie justiciable en amont ou pendant une procédure. Le professionnel “missionné” peut, par exemple, assister la partie à l’occasion d’une expertise de justice. Ce contexte particulier n’affranchit pas l’expert-comptable de l’obligation d’accomplir sa mission en « conscience, objectivité et impartialité », qualités imposées à l’expert de justice par l’article 237 du Code de procédure civile. Ces qualités sont aussi attendues de l’expert de partie. La vingtaine d’intervenants qui se sont succédé à l’occasion des exposés et tables rondes étaient tous de grande qualité. Ils ont présenté des approches diversifiées des missions et du cadre juridique et éthique de celles-ci. Ces intervenants venaient de divers horizons. Ils étaient magistrat, professeur de droit, de commu- 26 Sic 334 NOVEMBRE 2014 De g. à dr. : Didier Cardon, président de la CNECJ, JeanPierre Rémery, conseiller doyen à la Cour de cassation, Pierre-François Le Roux, rapporteur général du congrès. nication ou de philosophie, avocat, chef d’entreprise, assureur ou, et c’est normal, expert. Jean-Pierre Rémery, conseiller doyen à la Cour de cassation, dirigeait les débats et Pierre-François Le Roux, expert près la cour d’appel de Rennes, était le rapporteur général des travaux. Ce congrès, qui a réuni près de deux cents participants, était organisé par la section Orléans-Poitiers de la CNECJ. Thierry Devautour, président de cette section, a été le commissaire général de cette manifestation particulièrement réussie, comme a tenu à le souligner le président de cette institution, Didier Cardon. La CNECJ est donc une centenaire en pleine santé : elle a fêté ses cent ans en 2013. Les experts-comptables désireux de mieux connaître l’expertise de justice et la CNECJ pourront interroger le site de la compagnie : www.expertcomptable judiciaire.org. p D é M AT é R I A L I S AT I O N La DSN pour les experts-comptables : retour d’expérience Sic a choisi de vous faire partager le témoignage de Marc Luccioni, expert-comptable et commissaire aux comptes associé, déjà impliqué dans le dispositif DSN. Objectif : anticiper les changements induits dans la profession, tant en termes de simplification des données que d’optimisation des modes opératoires. Concrètement, depuis quand la DSN est-elle opérationnelle au sein de votre cabinet ? Marc Luccioni : Notre cabinet réalise environ 400 bulletins de paie par mois répartis sur approximativement 80 dossiers. Ce travail est assuré en interne par deux personnes. Nous avons mis en place la version compatible DSN (logiciel Cegid Expert) le 1er septembre dernier et nous avons émis, et envoyé à Net Entreprise, notre première DSN le 6 octobre 2014. A ce jour, douze dossiers ont été traités en DSN dont un en mode réel. Quel est, à votre avis, l’intérêt de la DSN ? M.L. : La DSN constitue un moyen de lutter contre la fraude liée au bulletin de paie. Elle augmente la sécurisation des process internes et externes. Elle représente surtout une opportunité intéressante d’améliorer le service au client en dégageant le temps passé par nos équipes à réaliser des déclarations sociales. Pourquoi avoir anticipé son démarrage ? M.L. : Un démarrage anticipé nous permet de : uréaliser des tests en qualité de pilote pour net-entreprises et pour notre éditeur ; ulisser sur plusieurs mois le temps du paramétrage de chacun des dossiers ; ubénéficier d’une grande disponibilité des équipes de hotline qui nous accompagnent (éditeurs et portails) ; uprendre le temps d’analyser et réfléchir à l’évolution de notre service social. Comment ? M.L. : A partir de notre logiciel de paye mis à jour : un logiciel « DSN Ready ». Nous avons eu la satisfaction de constater qu’à l’issue d’une simple mise à jour, puis d’un paramétrage à réaliser à différents niveaux : cabinet, dossiers, puis rubriques de paye, pour les dossiers ne reposant pas sur les standards éditeurs, le fichier DSN de test pouvait être généré. La démarche a été plus rapide pour les dossiers utilisant les « standards éditeurs » dans la mesure où le paramétrage DSN de ces derniers était alimenté par la mise à jour. Une fois le paramétrage terminé, la génération d’une DSN suit le même principe de traitement qu’une déclaration de TVA : contrôle des bases à déclarer, génération du fichier, envoi du fichier et retour des accusés de réception. La DSN mensuelle en EDI uniquement, qu’en est t-il ? M.L. : Actuellement, le fichier généré en EDI est déposé manuellement sur le portail, et nous attendons avec grand intérêt la mise en service dans un avenir proche du mode « Machine to Machine » complet qui permettra le dépôt du fichier ainsi que le retour automatique des accusés de réception. Marc Luccioni En conclusion, quels seraient vos conseils ? M.L. : Anticiper dès la phase 1 actuelle pour avoir moins de pression. Et profiter de cette phase de volontariat qui permet de débuter par des petits dossiers pour s’approprier le nouveau dispositif et prévoir de basculer les gros dossiers avant 2016 afin de bénéficier d’une disponibilité plus importante des hotlines et autres assistances. Le mot de la fin ? M.L. : Pour reprendre le thème du 69e Congrès de l’Ordre des expert-comptables : « Oser » anticiper le démarrage obligatoire de 2016, c’est « Agir » pour doter son cabinet d’un véritable outil permettant de « Conquérir » le marché de la paye ! p Retrouvez la liste des éditeurs de vos logiciels de paie compatibles avec la DSN dans la rubrique dédiée sur www.conseilsup-services.com. NOVEMBRE 2014 Sic 334 27 Exercice professionnel F O R M AT I O N Le stage d’expertise comptable La réalisation du stage suscite, de la part des Conseils régionaux, des questions d’ordre stratégique et réglementaire auxquelles le Comité national du stage apporte des réponses. La revue Sic publie régulièrement quelques-unes de ces réponses. Les temps de formation sont-ils identiques quelle que soit la durée du stage ? Le stage professionnel est toujours de trois ans mais il y a des variantes. Ainsi, les personnes justifiant d’une expérience professionnelle avérée et à des niveaux de responsabilité reconnus, peuvent effectuer un stage en deux ans. Une personne titulaire de l’attestation de fin de stage de commissaires aux comptes (stage en trois ans) et du DSCG souhaitant s’inscrire aux épreuves du Diplôme d’Expertise Comptable (DEC) doit faire une année de stage d’expertise comptable. Lorsque l’attestation de fin de stage a atteint sa date limite de validité (six ans après sa délivrance), l’ancien stagiaire doit refaire une année de stage d’expertise comptable pour obtenir une nouvelle attestation qui lui permettra de se présenter aux épreuves du DEC. Cela fait donc quatre durées de stage différentes. Le Comité national du stage a estimé qu’il fallait adapter le nombre de journées et les programmes de formation en conséquence. Différents schémas ont donc été arrêtés lors de la réunion du 8 juillet 2014 du Comité national du stage au sein duquel la Compagnie nationale des commissaires aux comptes est représentée. Ces décisions, validées par la commission de la Formation professionnelle du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, dont le comité est une émanation, 28 Sic 334 NOVEMBRE 2014 sont reprises dans un panorama publié dans le catalogue national des formations du stage pour 20142015 (www.cfpc.net ou www.futurexpert.com et cso-formation@ cs.experts-comptables.org ). Après un stage au sein d’une AGC, peut-on envisager le commissariat aux comptes ? Oui, sous réserve, comme dans le cas du stage en cabinet, d’avoir été pendant deux ans sous la responsabilité d’un co-maître de stage commissaire aux comptes habilité à former des stagiaires, et d’avoir effectué au cours de cette période au moins 200 heures de travaux sur des missions de commissariat aux comptes. A défaut, si une fois titulaire du DEC l’opportunité se présente de se diriger vers le commissariat aux comptes, l’intéressé devra refaire deux ans de stage de commissaire aux comptes, comme dans le cas d’un stage accompli dans un cabinet sans maître de stage habilité. La nouvelle attestation de fin de stage jointe au DEC ouvre la voie du commissariat aux comptes, sachant que les cours d’appel sont seules décisionnaires en matière d’inscription sur les listes des commissaires aux comptes. Existe-t-il des passerelles entre l’expertise comptable et le commissariat aux comptes et inversement ? Oui, la réforme de 2013 du Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Commissaire Aux Comptes (CAFCAC) a confirmé la passerelle entre les deux certifications. Du DEC au commissariat aux comptes Les titulaires du DEC qui n’ont pas pu effectuer leur stage dans les conditions prévues pour accéder au commissariat aux comptes, ont désormais la possibilité de faire un stage supplémentaire de deux ans, post DEC, en France ou dans un autre Etat membre de l’Union européenne, auprès d’un maître de stage commissaire aux comptes habilité ou auprès d’un contrôleur légal des comptes, puis de s’inscrire directement sur la liste des commissaires aux comptes, sans passer le CAFCAC (Code de commerce, article R. 822-4 dernier alinéa). Du CAFCAC au DEC Une personne titulaire du CAFCAC peut s’inscrire aux épreuves du DEC sans refaire un stage d’expertise comptable ni justifier du DSCG (décret n° 2012-432 du La plaquette de présentation du cursus « Choisissez la filière de l’expertise comptable : une promesse d’avenirs ! », c’est le titre de la nouvelle brochure (15 x 21) sur les études et le cursus de l’expertise comptable. Une maquette inédite, de nouveaux messages, une présentation accessible de la filière et de ses atouts en quelques pages, disponible gratuitement (sauf frais de port en cas de commande en nombre) sur demande : [email protected] Le site www.futurexpert.com en cours de refonte reprendra les visuels de cette nouvelle plaquette. 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité d’expertise comptable, article 65). Du stage CAC au DEC Une personne titulaire de l’attestation de fin de stage de commissaire aux comptes, souhaitant s’inscrire aux épreuves du DEC doit effectuer une année de stage d’expertise comptable sous réserve de justifier du DSCG (décret n° 2012-432 du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité d’expertise comptable, article 77, 2e alinéa). Extrait de la synthèse nationale (2014) des comptes rendus des contrôleurs principaux du stage (source Conseil supérieur/Formation) Les suspensions de stage sont de deux types 2014 2013 2012 2011 Suspension à la demande du stagiaire 633 486 610 603 Suspension pour DSCG incomplet 700 798 515 315 1 333 1 284 1 125 918 Total des suspensions de stage où et comment préparer le DSCG vient d’être réédité (septembre 2014) par le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables (téléchargeable sur www.bibliordre. com ou disponible sur demande). Le Conseil supérieur a aussi mis à la disposition des Conseils régionaux de l’ordre des experts- comptables des supports de révision et de préparation aux épreuves, 1 « Gestion juridique, fiscale et sociale » et 4 « Comptabilité et audit » du DSCG, qui sont généralement celles qui manquent. L’Anecs propose aussi divers outils et solutions pour ne pas rester isolé dans cette course au DSCG. Doit-on continuer à s’inscrire en stage avec le DSCG incomplet ? Les textes relatifs au stage l’autorisent. L’enjeu semble réaliste au moment de l’inscription en stage, mais tout vise à déconseiller ce choix : ules échecs répétés aux épreuves manquantes du DSCG ; ule nombre croissant de suspensions de stage au bout de deux ans pour non obtention du diplôme ; u les invalidations de stage qui commencent à tomber après trois années de suspension de stage ; ula cadence et l’intérêt des travaux professionnels qui absorbent la majeure partie du temps des stagiaires sans compter les autres obligations du stage qui préparent déjà au DEC ; ula déception totale au bout du compte ; etc. Il arrive de plus en plus souvent que des cabinets n’inscrivent plus en stage des collaborateurs non titulaires du DSCG. Les services du stage des Conseils régionaux de l’Ordre et les comités régionaux du stage mettent aussi en garde les candidats qui se présentent sans le DSCG. Dans tous les cas, ce sont des parcours qui sont surveillés de près par l’institution pour éviter les dérapages et les frustrations. Le guide de conseils pour savoir 1. Art. 528, 1er alinéa de l’arrêté du 3 mai 2012 portant agrément du règlement intérieur de l’Ordre, titre V relatif au stage d’expertise comptable. de six ans pour obtenir le diplôme d’expertise comptable commence à la date d’émission de l’attestation de fin de stage qui doit être cohérente avec la date de fin du stage. Les dates de réalisation du stage sont mentionnées sur l’attestation qui fait également référence aux textes en cours relatifs au diplôme d’expertise comptable (DEC) et, le cas échéant, aux conditions d’accès au commissariat aux comptes. L’attestation de fin de stage est établie sur un papier filigrané dont le modèle est fourni par le conseil supérieur de l’Ordre. L’attestation de fin de stage est obligatoire pour s’inscrire aux épreuves Quelles sont les modalités du DEC. Le service interacadéde délivrance mique des examens et concours de l’attestation de fin (SIEC) accepte dans la limite du de stage ? raisonnable, que le candidat ne soit L’attestation de fin de stage est pas en mesure de joindre l’attestadélivrée par le conseil régional tion de fin de stage à son dossier de l’Ordre concerné sur proposid’inscription au DEC. Dans ce tion du comité régional du stage1 cas il doit s’engager à l’envoyer lorsque l’expert-comptable staimpérativement avant le début des giaire a accompli 36 mois de stage épreuves. A défaut, il ne sera pas effectif en dehors des suspenadmis en salle d’examen. Les dates sions et invalidations. L’expert- d’inscription au DEC sont connues comptable stagiaire doit également plus d’un an à l’avance. Il est reêtre à jour de toutes ses obligations commandé aux comités régionaux (formations, rapports semestriels, du stage et aux conseils régionaux cotisations). L’attestation de fin de de l’Ordre de tenir compte de ce castage est établie lors de la session lendrier pour l’émission des attestadu conseil régional qui suit la fin tions de fin de stage et ainsi faciliter du stage et non à une date ultéles inscriptions aux épreuves finales rieure à la convenance de l’ancien de leurs anciens stagiaires. p stagiaire en fonction de ses projets. Le décompte de la durée de validité NOVEMBRE 2014 Sic 334 29 Un seul ouvrage pour connaître tous les textes officiels en matière comptable ! Code comptable 2015 et incidences fiscales L’Autorité des normes comptables a publié le nouveau plan comptable général (Règl. ANC 2014-03 du 5 juin 2014 homologué par arrêté du 8 septembre 2014 publié au JORF du 15 octobre 2014). Ce nouveau plan comptable élaboré à droit constant est articulé autour d’une nouvelle structure et d’une nouvelle numérotation. A jour du nouveau PCG Vous retrouverez dans cette édition de référence : • les dispositions légales et réglementaires du code de commerce ; • le PCG dans son intégralité, issu du règlement ANC 2014-03 ; • les incidences fiscales essentielles ; • les plans comptables professionnels. Ce code comptable unique vous donne accès aux positions officielles sur chaque sujet puisqu’à la suite de chacune des dispositions réglementaires, vous trouverez les références des avis, recommandations, prises de positions et communiqués de l’ANC (et de l’ancien CNC), les références à la doctrine administrative ainsi que des réponses de la commission commune de doctrine comptable de l’Ordre et de la Compagnie et des réponses ministérielles y afférentes. Le seul Code commenté avec tous les plans comptables professionnels ! Commandez dès à présent, la nouvelle édition de votre code comptable, à jour des plus récentes évolutions réglementaires. a commander dès maintenant sur : www.boutique-experts-comptables.com Frais de gestion offerts BON DE COMMANDE PRIX TTC Code comptable 2015 et incidences fiscales Frais de port (Pour toute commande supérieure à 50 €, les frais de port sont offerts - France Métropolitaine) 75,00 € Frais de gestion de commande (Les frais de gestion de commande sont offerts pour toute commande 3,00 € passée directement sur le site internet de la boutique) QUANTITÉ PRIX TTC 3,00 € TOTAL DE LA COMMANDE NOUVEAU : Le mode de paiement par chèque est accepté sur le site internet de la boutique Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................................................................................................................... .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................................................................... Prénom E-mail (obligatoire) ....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse ................................................................................................ Tél .................................... Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............... .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................................................................................................................... Code postal Paiement : . . . . . . . . . . . . . . . . .................. Ville ........................................................................................................................................................... r Chèque r Carte bleue N° n° cryptogramme expire le Signature (3 derniers chiffres situés au dos de la carte à côté de la signature) AECS - 19, rue Cognacq-Jay - 75341 Paris cedex 07 • Tel. 01 44 15 95 95 • Fax 01 44 15 90 76 Une facture faisant ressortir la TVA vous sera prochainement envoyée N’oubliez pas, vous pouvez commander en ligne sur www.boutique-experts-comptables.com SIC 11-14 Cabinet Exercice professionnel F O R M AT I O N Focus sur la filière universitaire master CCA Le master Comptabilité Contrôle Audit, CCA, est la voie universitaire d’accès à l’expertise comptable et à l’audit. Il existe 40 masters CCA répartis dans autant d’établissements universitaires sur tout le territoire, mais aussi délocalisés dans des pays francophones. De la MSTCF au master CCA Le master CCA s’inscrit dans la continuité de la MSTCF (maîtrise des sciences et techniques comptables et financières) qualifiée de voie royale d’accès à l’expertise comptable. Quelle que soit sa provenance, le master CCA procure la dispense des UE 1, 3, 5, 6 et 7 du DSCG. Les responsables des masters CCA sont regroupés au sein d'une association présidée aujourd'hui par Lionel Escaffre. L'ont précédé : uPascal Fabre, professeur des universités, agrégé en sciences de gestion, université de Franche-Comté, président de l’association des responsables de MSTCF de 1993 à 2000 ; uet Jean Montier, professeur des universités, agrégé en sciences de gestion, université/IAE de Caen Basse-Normandie, président de l’association des responsables de MSTCF puis de masters CCA de 2000 à 2014. Lionel Escaffre, professeur des universités, université d’Angers, est inscrit comme commissaire aux comptes inscrit auprès de la CRCC de Paris. Il est aussi membre de l’ICAEW (Institute of Chartered Accountants in England and Wales). Il a été élu à l'unanimité président de l'association des responsables des masters CCA lors de leur réunion du 4 septembre 2014. L’évolution des masters CCA Lionel Escaffre a réaffirmé que l’objectif des masters CCA était de préparer à l’expertise comptable et à l’audit. Mais tous ces enseignements ne se ressemblent pas et certaines évolutions ont engendré des dysfonctionnements, tels que : ule manque de réussite au DSCG alors que ce master devrait avoir les meilleurs taux ; il convient de réfléchir à la qualité des enseignements, aux recrutements, à la fidélité au cursus comptable de l’Etat, et à la concurrence des autres formations ; ula faible implication des enseignants de la filière dans l’organisation du DSCG et dans la vie des institutions professionnelles ; ule discrédit jeté par certaines délocalisations ; il est important de délocaliser mais il convient de le faire dans de bonnes conditions. Les règles relatives à l’organisation des diplômes nationaux de licence, licence professionnelle et master ont été revues récemment (arrêté du 4 février 2014 fixant la nomenclature des mentions du diplôme national des masters, JO du 11 février 2014). L’intitulé d’un diplôme répond à une dénomination nationale précisant le domaine et la mention concernés. L’obtention, par cette réforme, de la mention CCA dans la nouvelle nomenclature des masters est un succès et consacre la filière comme filière d’accès à une profession réglementée. Le proces- sus d’accréditation d’un établissement doit donc respecter les critères fixés par la réglementation visée (règlements des DCG, DSCG et DEC). Pour l’expertise comptable, le garant de ce processus d’accréditation est la commission consultative pour la formation professionnelle des experts-comptables placée sous l’autorité de la Direction générale pour l’enseignement supérieur. La profession est représentée au sein de cette commission. Les axes de développement pour l’association Lionel Escaffre, président de l’association des responsables de masters CCA En accord avec les membres de l’association, Lionel Escaffre a fixé les axes suivants : upréparer la campagne d’accréditation des masters CCA pour 20152017 ; urenforcer l’adossement des masters CCA aux exigences scientifiques du DSCG et améliorer les taux de réussite à ce diplôme d’Etat ; uharmoniser les schémas de délocalisation et mieux internationaliser le master ; udévelopper des chaires de comptabilité contrôle audit en partenariat avec les CROEC et les CRCC et en lien avec l’Association Francophone de Comptabilité (AFC). Et, comme une bonne communication est un facteur de visibilité et de réussite, une des urgences est de créer un site internet avec un blog d’informations et une newsletter. p NOVEMBRE 2014 Sic 334 31 Exercice professionnel F O R M AT I O N Le DSCG : le grade master du cursus Le DSCG est pour beaucoup d’experts-comptables stagiaires un objectif prioritaire pour poursuivre le stage dans de bonnes conditions et s’inscrire aux épreuves du Diplôme d’Expertise Comptable (DEC). Un dispositif légal pas toujours “payant” Le législateur a prévu l’accès au stage d’expertise comptable avec le DSCG incomplet. Cette mesure confirme une volonté d’ouverture et de souplesse qui existait déjà dans le régime précédent mais dont les effets ont été moins lourds de conséquences. La profession a encouragé cette dérogation pour permettre aux jeunes qui ont acquis un diplôme de niveau bac + 5 procurant la dispense de quatre Unités d’Enseignement (UE) au moins du DSCG (hors UE facultatives) de pouvoir entrer dans la profession et de commencer le stage d’expertise comptable, à charge pour eux d’obtenir le DSCG au cours des deux premières années de stage. Deux UE du DSCG manquent généralement, l’UE 1 « Gestion juridique, fiscale et sociale » et l’UE 4 « Comptabilité et audit ». Si un grand nombre de stagiaires décrochent le DSCG dans les temps, d’autres voient leur stage suspendu au bout de deux années et, dans le pire des cas, invalidé faute de produire le sésame (le DSCG) pour poursuivre vers l’expertise comptable. Quelles solutions ? Evelyne Lande Doumalin, présidente du jury du DSCG, a rappelé que les épreuves du DSCG couvrent un programme large et varié pouvant également faire appel à des notions relevant du référentiel du DCG. Les dispenses d’épreuves sont un plus mais les candidats concernés doivent s’assurer qu’ils maîtrisent aussi les fondamentaux qui sont vus au niveau du DCG. Il n’y a pas de secret, les candidats qui se sont préparés aux épreuves du DSCG les obtiennent. « Le sujet de l’UE 1 est, en règle générale, composé de plusieurs dossiers indépendants même si parfois une trame générale donne un fil conducteur à l’épreuve. Un regard en arrière sur les sujets des années précédentes tend à montrer que le droit des sociétés, le droit fiscal et le droit pénal des affaires sont régulièrement abordés, les autres branches du droit au programme étant traitées de manière plus aléatoire. » S’agissant de questions de nature juridique et fiscale, la rigueur du raisonnement est importante. « Le sujet de l’UE 4 est généralement composée de 3 à 4 dossiers reprenant systématiquement un dossier sur la consolidation (représentant de 9 à 10 points sur 20), un dossier d’audit et un ou deux dossiers sur des thèmes tels que la fusion, l’information financière des groupes… Parfois, l’information financière figure en début du dossier de consolidation ». Il peut y avoir des annexes (IFRS, articles de loi, NEP…). « Si un candidat en découvre le contenu le jour de l’examen, leur analyse et compréhension laisseront moins de temps pour la résolution du cas ». Dans le guide « DSCG, comment et où se préparer », publié par le Conseil supérieur (édition 2014) et téléchargeable sur www. bibliordre.com, Evelyne Lande Doumalin et deux autres enseignants, Claude Alazard et Christian Konkuyt, donnent un certain nombre de conseils méthodologiques, pédagogiques et organisationnels. p Qu’en pensent les stagiaires ? L’Association nationale des experts- comptables stagiaires (Anecs), le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables Témoignage d’Agnès Fortier (3e année) et les Conseils régionaux se sont mobilisés « Toute formation est une aide indéniable et apporte beaucoup en termes de méthodologie d’examen pour enrayer le développement de cette mais ce n’est pas suffisant. Je dois ma réussite à mes efforts de travail pris sur mon temps personnel, situation et faciliter la progression des à une bonne méthodologie acquise au cours des formations suivies et au soutien de mon entourage. stagiaires concernés. Une des questions/ Il n’est pas évident de tout mener de front : un métier qui mobilise beaucoup, le stage et ses obligations, réponses relatives au stage, pages 29-30, les examens de surcroît. » reprend cette problématique. Sic a également interrogé la présidente du jury du Témoignage de Jean Vetter (3e année) DSCG ainsi que deux experts-comptables « A moins d’y consacrer beaucoup d’énergie (et donc de faire des sacrifices sur les plans personnel et stagiaires qui ont fait l’expérience du DSCG financier pour suivre des formations), je déconseille une inscription au stage avant d’avoir validé les UE 1 incomplet. et 4. Et si vous êtes dans ce cas, n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul. Essayez de constituer des petits groupes ou de participer à des séances de révisions comme le « DSCG possible » proposé par l’Anecs ». 32 Sic 334 NOVEMBRE 2014 DOCTRINE COMPTABLE La commission des Missions comptables : actualités La troisième réunion de la commission des Missions comptables de l’année 2014 s’est déroulée sous la supervision de William Nahum, son président, le 29 septembre 2014. Cette conférence a été filmée dans son intégralité et pourra être consultée par tous les membres de l’Ordre et/ou de la Compagnie comme de coutume sur le site du Conseil supérieur. L’actualité des normes IFRS C’est Odile Barbe1 qui a ouvert la séance en présentant un état des lieux de l’application des normes IFRS dans le monde. A partir de l’ouvrage publié par la fondation IFRS en juillet 2014 « IFRS as global standards : a pocket guide », elle a rappelé que les normes IFRS étaient devenues de fait le langage mondial de l’information financière. Odile Barbe a ensuite évoqué la consultation publique lancée par la Commission européenne2 dont l’objectif est de recueillir les avis de toutes les parties intéressées sur leur expérience de l’utilisation du règlement 1606/20023. Cette consultation porte sur sept thèmes : la pertinence du règlement IAS, l’analyse coût/bénéfice du règlement IAS, les mécanismes et critères d’approbation, la qualité des états financiers IFRS, la mise en application, la cohérence de la loi européenne et la convivialité de la législation. Enfin, Odile Barbe a présenté la norme IFRS 15 « Produits provenant de contrats avec les clients », dernière norme IFRS publiée (en mai 2014) commune avec le FASB, applicable aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017. Après avoir défini son champ d’application, Odile Barbe a rappelé que l’objectif de la norme était de « fournir un cadre général permettant de déterminer la date de comptabilisation du chiffre d’affaires et son montant ». Le principe fondamental de la norme concernant la comptabilisation du chiffre d’affaires est « le transfert à un client du contrôle des biens et services promis, pour le montant auquel le vendeur s’attend à avoir droit ». Ce principe conduit à la mise en œuvre d’un modèle unique en cinq étapes : identifica- tion du contrat avec le client, identification des différentes obligations de performance distinctes du contrat, détermination du prix de la transaction, allocation du prix de la transaction aux obligations distinctes de performance, comptabilisation du produit lorsque les obligations de performance sont remplies. Le règlement n°2014-03 relatif au nouveau plan comptable général Après un rapide historique des dates clés du Plan Comptable Général, PCG, Sonia Bonnet-Bernard4 a présenté le nouveau plan comptable général en insistant sur le fait que celui-ci ne comporte aucune modification de fond et que le règlement ANC n°201403 consiste, en fait, en une réécriture à droit constant du PCG 1999 avec une consolidation des textes publiés depuis l’année 1999. La nouvelle structure du PCG fait ressortir une architecture qui comprend quatre livres, eux-mêmes décomposés en neuf titres distincts. La véritable nouveauté de ce PCG réside dans le changement des références des articles du plan comptable général. Des tables de concordance ont été établies afin de faire le lien facilement entre l’ancien et le nouveau PCG. L’homologation devant intervenir d’ici la fin 2014, le nouveau PCG sera donc applicable pour les exercices clos au 31 décembre 2014 ou avant et représentera un tournant symbolique important. L’actualité du Conseil de Normalisation des Comptes Publics (CNOCP) Marie-Pierre Calmel5 a fait tout d’abord un point sur l’activité fournie du Conseil en évoquant le volume des avis publiés au cours des cinq dernières années. Elle a ensuite présenté les deux chantiers de taille, actuellement en cours, qui concernent : ule futur recueil de normes comptables pour les établissements publics construit sur le modèle du recueil des normes comptables de l’Etat. Il s’agit de rassembler dans un document de référence unique les dispositions normatives aujourd’hui dispersées ; ule futur cadre conceptuel des comptes publics. En particulier, Marie-Pierre Calmel a décrit les incidences de l’action de l’autorité politique (“le souverain”) sur certains principes comptables (continuité d’exploitation) et sur les spécificités engendrées (droits et obligations spécifiques, passifs comptables opposables). Marie-Pierre Calmel a terminé son exposé sur les enjeux européens. p Visionnez toutes les vidéos sur l’actualité comptable enregistrées depuis 2013, lors des réunions de la commission des Missions comptables sur http://bit.ly/actualitecomptable 1. Professeur au Groupe ESC Dijon Bourgogne, expert-comptable diplômée, auteur avec Laurent Didelot de l’ouvrage « Maîtriser les IFRS » publié dans la série des guides de gestion de la Revue Fiduciaire 2. Délai de réponse fixé au 31 octobre 2014 3. Règlement (CE) N°1606/2002 du Parlement européen et du Conseil du 19 juillet 2002 sur l’application des normes comptables internationales 4. Présidente de la commission des Normes comptables privées de l’ANC 5. Secrétaire générale du CNOCP NOVEMBRE 2014 Sic 334 33 EBP, L’OUTIL DE GESTION DE VOS AMBITIONS COMPTABILITÉ RÉVISION FISCALITÉ CRM Crédits www.agence-modedemploi.com - Toutes les marques et produits cités appartiennent à leurs propriétaires respectifs Société anonyme au capital d’un million d’euros - RCS Versailles B 330838947 - Document non contractuel • Octobre 2014 PAYE Pour effectuer vos missions comptables, fiscales et sociales, EBP développe des logiciels dédiés à votre profession : la Ligne Expert-Comptable. Inclus : Nouvelle fonctionnalité de Révision. Pour optimiser vos échanges et gagner en productivité, choisissez EBP 01 34 94 83 25 www.ebp.com Exercice professionnel G ouvernance d ’ entreprise Une stratégie de réseaux face aux enjeux de compétitivité et de gouvernance des entreprises L es quotas1 de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance ont prouvé leur efficacité dans les grands groupes cotés français : respectivement 30 % et 25 % de femmes dans les conseils des compartiments A et B2 après les AG 2014. Le premier seuil légal de 20 % en 2014 est donc atteint, même si cette moyenne cache des disparités. Mais l’environnement économique et financier reste porteur de forts enjeux de compétitivité et de gouvernance devant mobiliser les parties prenantes des entreprises. Afeca s’engage avec une stratégie de réseaux. créateurs d’emploi, les « small et mid cap » doivent absolument bénéficier d’une composition dynamique et ouverte de leur conseil pour optimiser les choix stratégiques d’investissement et de financement. Avec son réseau d’une douzaine de délégations régionales, levier de proximité territoriale avec ces entreprises, Afeca se mobilise pour se mettre à l’écoute de leurs spécificités, en capitalisant sur la force de la marque Expert-comptable et les valeurs de confiance et de professionnalisme qu’elle porte tout particulièrement pour ces cibles. Un réseau de compétences Un réseau européen La diversité manque encore parmi les administratrices (respectivement 62,4 % et 54 % de dirigeantes dans les compartiments A et B), les autres expériences professionnelles restant encore timides. Afeca propose un vivier de nouveaux profils “experts” et formés3, pour des mandats d’administrateur externe indépendant, en ligne avec les enjeux décisionnels du conseil (développement dans une économie ralentie et plus risquée, nouveaux territoires d’innovation et d’investissement (actifs immatériels), confiance à restaurer par l’éthique et une transparence financière mais aussi extra financière). Afeca incarne la conviction qu’entrer au conseil pour une femme n’est pas une fin résultant d’une contrainte quantitative mais une opportunité de diversifier compétences aussi bien que “soft skills” au service de “business models” de compétitivité à réinventer pour une croissance plus durable et inclusive des parties prenantes. L’expérience internationale des administratrices est élevée dans les grands groupes (52,5 % - Compartiment A) mais diminue sensiblement pour ceux de taille moyenne (30,5 % - Compartiment B). Si 42 % des administratrices sont de nationalité étrangère dans le CAC40, ce pourcentage reste limité à 14 % dans les compartiments A (hors CAC40) et B, à 9 % dans le compartiment C5. Pour faciliter cette internationalisation, levier incontournable de compétitivité des « small et mid caps », Afeca s’est investie comme co-fondateur d’EWoB6, un réseau de réseaux féminins européens de premier plan promouvant les femmes dans les conseils, déjà présent dans sept pays, et destiné à couvrir l’Union européenne et la zone EEA. Afeca enrichit ainsi son offre des expériences internationales de ses membres et contribue à une Europe de la parité, fluidifiant l’offre croisée de mandats. Par ailleurs, en étant membre affilié d’EcoDa7, Afeca a souhaité se placer au cœur des meilleures pratiques et analyses de gouvernance européenne et internationale. Un réseau de délégations régionales La présence des femmes dans les conseils décroît avec la taille des entreprises, alors que le périmètre des quotas vient juste d’être élargi aux PME entre 250 et 500 salariés4. L’efficience du « marché des mandats » devient donc un enjeu majeur de gouvernance dans la perspective du deuxième seuil à atteindre de 40 % en 2017 : faire entrer les bons profils d’administrateurs (offre) répondant aux besoins ciblés des entreprises (demande). Parce que vecteurs de croissance et En considérant le conseil comme lieu d’exemplarité, Afeca a l’ambition de mieux promouvoir la valorisation du capital féminin et in fine du capital humain de l’entreprise. Car la gouvernance n’est pas une fin en soi. Elle est un moyen pour cheminer plus efficacement vers l’entreprise du futur, le modèle de croissance de demain. p Marie-Ange Andrieux co-présidente de l’Association des femmes diplômées d’expertise comptable administrateurs (Afeca) www.femmes-expertscomptables.com 1. Loi du 27 Juillet 2011 dite « Copé-Zimmermann » instaurant des quotas de femmes de 20 % en 2014 et 40 % en 2017 2. Observatoire de la parité dans les conseils d’administration (Partenariat AFECA/ESC Dijon) 3. AFECA propose un package de trois formations : fonction d’administrateur, « soft skills » et réseaux. 4. Loi du 4 août 2014 (art.67) pour l’égalité entre les hommes et les femmes 5. Source : Analyse AFECA à partir de données 2013 «Gouvernance & Structures» 6. EWoB (European Women on Boards) – www.europeanwomenonboards.eu – Réseau lancé en 2013 7. EcoDa (European confederation of directors’ associations) – www.ecoda.org NOVEMBRE 2014 Sic 334 35 Exercice professionnel MISSIONS ET MARCHés La loi relative à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) Parue cet été au Journal officiel1, cette loi, qui définit et organise le secteur de l’économie sociale et solidaire, introduit également de nouvelles dispositions relatives à la transmission d’entreprise aux salariés et au cadre juridique des coopératives. Elle donne une définition légale de la subvention et crée de nouvelles obligations pour les acheteurs publics locaux. L’Economie sociale et solidaire : de quoi s’agit-il ? La loi définit l’ESS comme « un nouveau mode d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine auquel adhèrent des personnes morales de droit privé » qui en respectent les grands principes : upoursuivre un but social autre que le seul partage des bénéfices ; uavoir une activité lucrative encadrée : les bénéfices doivent majoritairement être consacrés au maintien ou au développement de l’activité et les réserves obligatoires constituées ne peuvent être distribuées ; uavoir une gouvernance démocratique et participative. Les acteurs de l’ESS Outre les acteurs traditionnels en raison de leur statut juridique (associations, fondations, unions, coopératives, mutuelles), la loi inclut parmi les structures de l’ESS les sociétés commerciales- sous certaines conditions. La qualité d’entreprise de l’ESS, acquise lors de son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), sous réserve de la conformité de ses statuts, permet de bénéficier de certains droits, notamment aux financements dédiés à l’ESS de Bpifrance. Par ailleurs, les structures dont l’activité présente un impact social significatif peuvent solliciter l’agrément « entreprise solidaire d’utilité sociale » pour accéder à l’épargne salariale solidaire. Est institué le Conseil supérieur de l’ESS qui sera consulté sur les politiques publiques relatives à l’entrepreneuriat social et chargé d’élaborer une déclaration de principes des entreprises de l’ESS permettant aux 36 Sic 334 NOVEMBRE 2014 acteurs de s’engager sur le fonctionnement des structures (conditions de travail, égalité professionnelle homme femme, lutte contre les discriminations). Dans les régions, les chambres régionales de l’ESS auront une mission d’observation et de promotion du secteur, ainsi qu’un rôle dans la formation des dirigeants et salariés. La révision coopérative La loi prévoit désormais pour toutes les formes de coopératives dépassant certains seuils (à fixer par décret) la désignation d’un réviseur indépendant. Celui-ci a pour mission de procéder tous les cinq ans, en principe, à un contrôle pour vérifier la conformité de leur organisation et de leur fonctionnement aux principes et aux règles de la coopération et à l’intérêt des adhérents, ainsi qu’aux règles coopératives spécifiques qui leur sont applicables. Un décret fixera les conditions d’agrément et d’indépendance de ces réviseurs. Les mesures relatives à la transmission d’entreprise aux salariés Ces mesures visent à remédier aux fermetures de nombreuses entreprises, faute de repreneur, en encourageant leur reprise par leurs salariés. Instauration d’une information préalable auprès des salariés en cas de projet de cession Depuis le 1er novembre 2014, le chef d’entreprise, qui souhaite céder son fonds de commerce ou la majorité des droits sociaux d’une société, est tenu d’informer les salariés de son intention de vendre l’entreprise au moins deux mois à l’avance. Cette information peut être délivrée par tout moyen restant à préciser par décret. Jean-Luc Scemama président de la commission du Secteur non-marchand et Secteur public et du Comité transmission Lysiane Yvon directeur des Missions juridiques Cette mesure n’est pas applicable en cas de succession, de liquidation du régime matrimonial ou de cession à un conjoint, à un ascendant ou à un descendant ou en cas de cession d’une entreprise faisant l’objet d’une procédure de conciliation, de sauvegarde ou d’une procédure collective. Une obligation de discrétion des salariés est instaurée. En cas d’offre de reprise formulée par un ou des salariés, le chef d’entreprise reste libre de donner une suite favorable ou non à cette proposition. Dans les entreprises de moins de cinquante salariés, la cession ne peut intervenir, sous peine de nullité, avant l’expiration d’un délai de deux mois sauf si chaque salarié a fait connaître au cédant sa décision de ne pas présenter d’offre d’achat. Instauration d’une obligation générale d’information des salariés sur la reprise d’entreprise par les salariés eux-mêmes Il s’agit d’une nouvelle obligation pesant sur les entreprises de moins de 250 salariés. Cette information devra être délivrée au moins une fois tous les trois ans et abordera les conditions juridiques de la reprise d’une entreprise, ses avantages, les difficultés rencontrées ainsi que les dispositifs d’aide existants. Le contenu et les modalités de délivrance de cette information seront précisés par décret. Obligation de rechercher un repreneur en cas de projet de fermeture d’un établissement rentable Dans les entreprises de plus de mille salariés, le respect de cette disposition devient une condition de l’homologation du plan de sauvegarde de l’emploi par l’Administration. La loi permet également à l’autorité administrative de demander le remboursement des aides pécuniaires accordées à une entreprise qui ferme un établissement et procède à un licenciement collectif, alors qu’il existait un repreneur. Les modifications du cadre juridique des coopératives En cas de transformation d’une société en SCOP (Sociétés COopératives et Participatives), est créé un statut transitoire d’amorçage permettant aux salariés d’être minoritaires au capital, le temps de réunir les fonds pour être majoritaires. L’ensemble des associés non coopérateurs doit s’engager à céder le nombre de titres permettant aux associés coopérateurs d’atteindre le seuil de 50 % au plus tard le 31 décembre de la septième année suivant celle de la transformation en SCOP. Pendant cette période de sept ans, la nouvelle SCOP pourra utiliser sa réserve statutaire ou la fraction de l’excédent net de gestion attribuée à l’ensemble des salariés pour acquérir tout ou partie des parts sociales proposées à la vente par un associé non salarié. La constitution de SCOP sous forme de société par actions simplifiée devient possible ainsi que la création d’un groupement de SCOP. Les mutuelles pourront s’associer entre elles, quel que soit le code dont elles relèvent. Une nouvelle catégorie d’union mutualiste est créée pour permettre le regroupement des mutuelles de santé, de mutuelles ayant des activités sani- taires, sociales et culturelles et de tout autre structure de l’économie sociale et solidaire. Définition de la subvention La loi définit la subvention afin d’éviter qu’elles ne soient attaquables juridiquement en matière de marchés publics. Constituent des subventions les contributions facultatives de toute nature (financière, matérielle ou en personnel) allouées par les autorités administratives et les organismes chargés de la gestion d’un service public industriel et commercial, justifiées par un intérêt général et destinées à la réalisation d’une action ou d’un projet d’investissement, à la contribution au développement d’activités ou au financement global de l’activité de l’organisme de droit privé bénéficiaire. Ces contributions ne peuvent constituer la rémunération de prestations individualisées répondant aux besoins des autorités ou organismes qui les accordent. Commande publique Enfin, les acheteurs publics locaux (collectivités locales et leurs établissements publics) seront désormais tenus d’élaborer et de publier un « schéma de promotion des achats publics socialement responsables », dès lors que le montant total annuel des achats est supérieur à un montant fixé par décret. Ce schéma doit fixer des objectifs de passation de marchés comportant des clauses sociales. Ces objectifs devront faire l’objet d’un suivi annuel. p 1; Loi n°2014-856 du 31 juillet 2014, Journal officiel du 1er août 2014, p.12 666 NOVEMBRE 2014 Sic 334 37 Exercice professionnel juridique Inspections de concurrence et expertise comptable Les enquêtes de concurrence diligentées par l’Autorité De La Concurrence (ADLC) et la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) peuvent donner lieu à des inspections chez vos clients comme dans vos cabinets, en cas d’enquête sectorielle ou de soupçon portant sur vos clients ou votre cabinet. Cet article fait donc le point sur les récentes évolutions en la matière, issues de l’article 112 de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation (Nouvelle Loi). Objet et typologie des inspections Les enquêtes portent le plus souvent sur les comportements suivants : u ententes anticoncurrentielles (comportement prohibé par l’article 101 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne – TFUE – et par l’article L420-1 du Code de commerce – CC) ; uabus de position dominante (art. 102 TFUE et art. L420-2 CC) ; u pratiques restrictives de concurrence (soumission d’un partenaire commercial à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties, rupture brutale de relations commerciales établies, octroi rétroactif de remises, etc, définies aux articles L442-1 et suivants CC). Précisions sur les enquêtes simples Avant la Nouvelle Loi, les modalités de l’inspection simple étaient définies au seul article L450-3 CC, qui disposait laconiquement que « Les agents [de l’ADLC et ceux délégués par le ministre chargé de l’économie] peuvent accéder à tous locaux, terrains ou moyens de transport à usage professionnel, demander la communication des livres, factures et tous autres documents professionnels et en obtenir ou prendre copie par tous moyens et sur tous supports, recueillir sur convocation ou sur place les renseignements et justifications. Ils peuvent demander à l’autorité dont ils dépendent de désigner un expert pour procéder à toute expertise contradictoire nécessaire. » Les inspections de concurrence peuvent être “simples”, sans autorisation judiciaire préalable, ou “lourdes”, elles ne peuvent alors être effectuées qu’après une autorisation du juge des libertés et de la détention territorialement compétent, en raison des pouvoirs plus larges qu’elles confèrent aux agents en charge de l’inspection. Sa nouvelle rédaction apporte des précisions sur : ules lieux pouvant être inspectés : le principal apport réside dans l’affirmation du droit de l’occupant d’un lieu à usage mixte (à usage professionnel et personnel) de s’opposer à une inspection en l’absence d’autorisation judiciaire ; u les heures d’inspection : les agents ne peuvent en principe pénétrer dans les lieux visités qu’entre 8 heures et 20 heures. Les lieux « ouverts au public ou [à l’intérieur desquels] sont en cours des activités de production, de fabrication, de transformation, de conditionnement de transport ou de commercialisation » font toutefois exception et ne sont pas soumis à ces horaires. Il peut en être ainsi pour vos cabinets et vos clients puisque La Nouvelle Loi porte essentiellement sur les enquêtes simples puisqu’elle modifie l’article L450-3 CC qui leur est propre et crée les articles L450-3-1 et L450-3-2, sans modifier l’article L450-4 relatif aux enquêtes lourdes. De manière plus générale, le texte soumet l’activité de domiciliation aux mêmes règles d’inspection et accroît la sévérité des sanctions encourues en cas d’opposition à ces dernières. 38 Sic 334 NOVEMBRE 2014 doit être considéré comme « lieu ouvert au public » tout lieu « accessible à tous, sans autorisation spéciale de quiconque, que l’accès en soit permanent et inconditionnel ou subordonné à certaines conditions ». ule contrôle des opérations faisant appel à l’informatique : un nouveau paragraphe prévoit désormais que pour ce contrôle, les agents « ont accès aux logiciels et aux données stockées ainsi qu’à la restitution en clair des informations propres à faciliter l’accomplissement de leurs missions. Ils peuvent en demander la transcription par tout traitement approprié des documents directement utilisables pour les besoins du contrôle ». Il convient toutefois de garder à l’esprit que dans le cadre d’une enquête simple, les agents ne disposent que d’un droit d’accès aux documents préalablement ciblés et non d’un droit de fouille. Ils ne peuvent donc pas profiter de leurs démarches pour consulter d’autres documents. La frontière entre les deux pouvant être rapidement franchie en matière informatique, mieux vaut rester à proximité de l’enquêteur et être vigilant sur les documents examinés pour, le cas échéant, lui rappeler les limites de ses droits et formuler les réserves nécessaires. La nouvelle rédaction de l’article L450-3 ne fait en revanche plus référence au droit des agents de demander la désignation d’experts. La Nouvelle Loi crée par ailleurs les articles L450-3-1 et L450-3-2 CC relatifs respectivement au droit des agents, sous certaines conditions, de relever l’identité des personnes qu’ils contrôlent et de différer le moment où ils déclinent leur propre identité ou de faire usage d’une identité d’emprunt. Dans ces derniers cas, il est donc possible d’être confronté sans le savoir à un enquêteur. Des précisions doivent toutefois encore être apportées par décret. Application des règles des inspections au contrôle de l’activité de domiciliation L’article L123-11-6 CC a été enrichi d’un II qui précise les modalités de contrôle du respect par les personnes exerçant une activité de domiciliation de leur obligation d’être préalablement agréées par l’autorité administrative avant leur immatriculation au RCS (obligation prévue par l’article L123-11-3 CC). Pour mémoire, cet agrément préfectoral vise notamment à garantir l’honnêteté de ses bénéficiaires et le confort de leurs clients. Ses modalités d’obtention sont définies par les articles R123-166 et suivants CC. Ce contrôle est effectué par les fonctionnaires de la DGCCRF habilités à cet effet par le ministre chargé de l’économie, dans les conditions fixées pour les enquêtes de concurrence. Il ressort des textes visés que ce contrôle est également susceptible d’être effectué dans le cadre d’une inspection lourde. Sévérité accrue des sanctions Enfin, la sévérité des sanctions encourues en cas d’opposition à l’exercice des fonctions des agents a été considérablement accrue. L’article L450-8 modifié prévoit désormais un emprisonnement de deux ans et une amende de 300 000 euros (contre six mois et 7 500 euros précédemment). p NOVEMBRE 2014 Sic 334 39 Exercice professionnel C ongres ifec Le 27e Congrès de l’Ifec : extraordinaire ! Les 3 & 4 juillet dernier s’est déroulé, à Antibes Juan-les-Pins, le 27e Congrès de l’Ifec sur le thème « Experts en performance de l’entreprise ». Plus de 500 participants se sont déplacés, faisant de cet événement le premier de cette envergure dans le tout nouveau Palais des Congrès d’Antibes. Par son ambiance studieuse et joyeuse, ce rassemblement fera date ! C harles-René Tandé, président de l’Ifec, a rappelé dans son discours « j’ai placé ma mandature sous le signe de l’économie car notre raison d’être, que ce soit en tant qu’expert-comptable ou en tant que commissaire aux comptes, c’est bien le service à l’économie ». C’est pourquoi l’économiste Christian Saint-Etienne était présent. Lors de sa conférence intitulée « La croissance est (encore) possible en France, à condition de… », il a indiqué, en présence de chefs d’entreprise chevronnés, des pistes de réflexion et de mesures, à prendre au plus haut de l’Etat, pour améliorer la situation de la France. Il a pris soin d’expliciter le rôle que les experts-comptables et commissaires aux comptes devraient jouer. Deux autres conférences, consacrées à l’expertise comptable et au commissariat aux comptes, se tournaient sur l’avenir à construire dans le cadre de la nouvelle donne européenne. Les ateliers captivants et pratiques, conçus pour l’occasion, ont conquis les congressistes à plus de 90 %1. Le petit plus : la remise des outils grâce au “Pack Performance”, une façon de donner (littéralement) des outils aux participants. Le pack reste, bien entendu, disponible aux adhérents, sur le site de l’Ifec. 40 Sic 334 NOVEMBRE 2014 Pôle expertise Rapporteur Denis Barbarossa Rapporteur délégué Thierry Polack Soyons entrepreneurs ! La valeur de nos cabinets est liée à la valeur de nos clients et à notre capacité à les servir au-delà du régalien. Nos clients gèrent leur portefeuille clients, prospects, par catégorie. Pourquoi pas nous ? Mettons en place dans nos cabinets un outil de gestion de la relation clients (CRM) adapté pour développer notre chiffre d’affaires et mettre en lumière la valeur ajoutée de nos prestations complémentaires. Mais qu’attendent précisément nos clients de nous… ? Du conseil ! La commission Innovation & Productivité de l’Ifec a justement développé un outil simple de tableau de bord basé sur le FEC (Fichier des Écritures Comptables), afin de rendre les comptes intelligibles. En effet, nous avons une chance en France : la forte normalisation du plan de comptes facilite l’intégration de données quel que soit votre outil comptable. Abusez de cet outil (réservé aux adhérents) qui est à votre disposition sur notre site. Charles-René Tandé, président de l’Ifec 1. Selon l’enquête de satisfaction post-congrès menée par l’Ifec Les premières valeurs de nos cabinets sont les ressources humaines Quelles sont les attentes de nos jeunes collaborateurs ? Quelles sont les bonnes pratiques, simples et peu coûteuses ? En étroite collaboration avec l’Anecs et la commission Ressources humaines de l’Ifec, quelques outils, simples et adaptés à toutes les tailles de structures, ont été présentés, offrant à chacun la possibilité de motiver, fidéliser ses collaborateurs et d’en faire ainsi nos VRP ! La proximité fait de l’expert-comptable un conseil indispensable et nous invite à relever les nouveaux défis de la profession. Le “hub” de services, c’est le nœud des compétences de l’expert-comptable : agréger les services, mais aussi les talents. Pôle commissariat aux comptes Rapporteur Philippe Vincent – Rapporteur déléguée Quitterie Lenoir Là aussi, les ateliers proposés n’ont pas manqué de pratique ! L’Europe était au cœur du congrès La performance d’une entreprise dépend d’un système économique, de pratiques de gestion, de modes de reporting, de techniques de pilotage, du tissu économique et des réglementations (ou non) de la vie des entreprises. Comprendre les diversités européennes et anticiper les mutations font partie de notre ADN de syndicat-institut pour explorer de nouvelles voies d’exercice. Surtout aujourd’hui alors que l’économie “s’européanise”. Maîtrise des risques technologiques et audit des systèmes d’information Cloud computing, BYOD (Bring Your Own Device ou préférer travailler avec son propre matériel plutôt qu’avec celui de l’entreprise), datacenters, autant de sujets au cœur de notre métier de commissaire aux comptes. Source de mission complé- De g. à dr. : Claudine Rebuffel, commissaire générale, suivi des rapporteurs : Philippe Vincent,Quitterie Lenoir, Denis Barbarossa, Thierry Polack et Charles-René Tandé, président de l’Ifec mentaire le cas échéant, mais surtout de contrôles spécifiques tant les impacts sur les comptes peuvent être significatifs si mal appréhendés. Désormais toutes les tailles de structures sont concernées ! Dans un environnement de plus en plus compétitif, la comptabilité de gestion devient un outil indispensable pour le chef d’entreprise qui a besoin de disposer à la fois d’un instrument d’information et de preuve et d’un instrument de contrôle et de pilotage de la performance. Une approche appréciée des congressistes et appréciable du chef d’entreprise… Tout au long de sa mission d’audit légal, le commissaire aux comptes doit communiquer de nombreuses informations à l’entité auditée en application des normes d’exercice professionnel. Au-delà de ces passages obligés, le commissaire aux comptes peut apporter de la valeur ajoutée à son client, à tous les stades de la mission, à travers une communication réfléchie et structurée. Ainsi le CAC ne sera plus uniquement perçu comme censeur, mais comme véritable partenaire de l’entreprise sans enfreindre les règles déontologiques de la profession. Claudine Rebuffel et toute son équipe d’Ifec Côte d’Azur, identifiable à leurs polos roses, peuvent être fiers de l’ambiance originale émanant de ce congrès. Le “village méditerranéen” accueillait les congressistes pendant les pauses dans une atmosphère typiquement provençale. Nos partenaires ont également joué le jeu en adaptant leur stand selon les us et coutumes de la région. Éditeurs, assureurs, banquiers, conseils, recruteurs… se sont ainsi transformés en bazar de la plage, marché provençal, loueur de jet-ski, caviste, herbes & Provence, olivier, plongée sous-marine… Ainsi paré, le hall des exposants avait fière allure. Les participants découvraient nos partenaires d’un œil nouveau (et les spécialités locales en même temps), en souriant. De nombreuses animations originales ont bien sûr ponctué ces deux journées avec de nombreux prix à gagner dont entre autres un T-Book, 20 minutes de jet-ski, un Ipod, une toile originale d’un artiste local, un ballon de foot signé par Zinedine Zidane… Le jeudi soir s’est déroulée la “soirée blanche”, sur la plage des Pirates d’Antibes Juan-lesPins. 300 personnes étaient présentes pour une soirée festive dans un cadre idyllique, les pieds dans le sable avec une vue sur la mer Méditerranée pour le coucher du soleil. Le vendredi soir le congrès s’est achevé par un apéro Pacioli (qui s’est poursuivi devant le match de foot France-Allemagne) organisé par l’équipe locale. L’ensemble restera sans aucun doute mémorable, que ce soit pour les participants, les partenaires ou même les Antibois qui ne voyaient pas les experts-comptables et commissaires aux comptes si enjoués ! p NOVEMBRE 2014 Sic 334 41 Exercice professionnel C ongr è s E C F L’Audit fiscal : Sécurisez… Optimisez… Anticipez ! Le 30e Congrès d’ECF, sur l’audit de la situation fiscale de l’entreprise et de son dirigeant, a réuni à Nice, les 18 et 19 septembre dernier, plus de 600 participants dont 350 consœurs et confrères. Coup de projecteur. L a manifestation était organisée autour de trois grands thèmes : « l’analyse des risques, la stratégie fiscale de l’entreprise et la situation du chef d’entreprise », suivis par une plénière sur l’influence de l’Europe sur la fiscalité française, et ponctuée par le dépôt par Jean-Luc Mohr, président national d’ECF, d’une motion sur le calendrier fiscal et la simplification des modalités déclaratives adressée au Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables et au directeur général de la DGFiP. comptabilité et du contrôle interne, pour apprécier les risques essentiels susceptibles d’exister dans la catégorie d’entreprises auditées. Car les risques sont souvent propres à la catégorie d’entreprises, à son activité et à son organisation interne. La correcte appréciation de ce risque nécessite de prendre en considération les nouvelles modalités de contrôle fiscal et de construire un plan d’audit qui tienne compte de l’appréciation des risques généraux et des risques spécifiques de l’entreprise. L’analyse des risques dans l’entreprise Maître Thomas Schott s’est penché sur les risques fiscaux inhérents au non-respect des conditions de forme. Il s’agissait de sensibiliser les professionnels sur l’importance que revêtent pour l’entreprise les principales conditions formelles qui lui sont astreintes, certes par des réglementations souvent économiques et commerciales, mais dont l’administration fiscale tire des conséquences contraignantes, particulièrement en termes de sanctions. Dans le premier atelier, Jean-Pierre Cossin a abordé l’audit comme une mission de précontrôle fiscal ou de pré-acquisition, réalisée dans un délai limité, avec un budget contraint, quand Jean-Luc Flabeau et Denis Van Strien, dans le second atelier, mettaient l’accent sur les particularités de l’audit fiscal dans la mission de certification. Il ressort de ces ateliers que l’audit doit être fondé sur une connaissance parfaite des règles fondamentales du droit fiscal et implique une démarche faite d’écoute et d’interrogations sur l’organisation de la Enfin, Jean Saphores et François Madrolle ont fait un point très complet sur le contrôle fiscal en milieu informatisé. Après une ana- De g. à dr. : Hervé Forestier, Sylvie Roulle et Jean-Claude Micoud, co-commissaires généraux, Jean-Luc Mohr, et Frédéric Girone, coordinateur général 42 Sic 334 NOVEMBRE 2014 lyse des obligations actuelles, ils ont exposé les propositions de la profession sur l’archivage des fichiers qui consiste, dès la clôture de l’exercice, à générer une archive de l’ensemble des fichiers comptables et de la déposer chez un tiers-archiveur qui garantira son contrôle et son intégrité dans le temps. Enfin, ils se sont intéressés à l’impact du FEC sur les missions de l’expert-comptable et du commissaire aux comptes. Stratégie fiscale de l’entreprise Depuis 25 ans, l’intégration fiscale fait partie de la vie des groupes français. Certaines modifications législatives sont cependant venues limiter son intérêt, de sorte que l’on peut se demander si l’intégration a encore sa place dans la stratégie fiscale de l’entreprise. Hervé Kruger a répondu à cette question. Les avantages de l’option sont connus : minimiser les risques fiscaux dans les relations intragroupe, compenser les déficits, neutraliser les opérations internes au groupe et, dans certains cas, être un bouclier contre les effets des changements d’activité. Mais les contraintes existent : à l’amendement Charasse s’ajoutent désormais les effets de seuil, parfois très pénalisants, sur l’impôt sur les De g. à dr. : Vital Saint-Marc et Lionel Canesi, co-rapporteurs sociétés et sur les impôts locaux. En définitive, si l’option est souvent favorable, son intérêt doit être étudié au cas par cas. Dans l’atelier consacré à la lutte contre la fraude et montages complexes, Jean- François Pestureau et Jean-Marie Touzet ont analysé le “LBO” et les “management packages”, l’apport-cession et la donationcession sous l’angle de l’abus de droit, à la lumière des dernières décisions de jurisprudence et autres avis du Comité d’abus de droit fiscal. Enfin, l’acte anormal de gestion dans les groupes de sociétés a fait l’objet d’un atelier animé par Hervé Kruger, dans lequel il a étudié les conditions, juridiques et fiscales, nécessaires à la prise en compte de prestations reçues des autres sociétés du groupe, en particulier lorsqu’il s’agit de services rendus par des salariés ou des dirigeants. La situation du chef d’entreprise Pascal Julien Saint-Amand et Stéphan Chenderoff se sont intéressés aux stratégies de transmission du patrimoine. Le choix d’un régime matrimonial adapté, la rédaction d’un testament sur mesure, le recours à l’assurance-vie et aux donations, l’utilisation des démembrements de propriété, la rédaction de statuts spécifiques de société civile ou la conclusion d’un pacte Dutreil sont autant de moyens qui permettent de faciliter les transmissions, en limitant les contraintes fiscales. L’audit de l’ISF et les stratégies d’optimisation ont été présentées par Serge Anouchian. Les actifs exonérés et leurs conséquences sur les dettes, les moyens qui permettent de réduire la base d’imposition, comme les opérations de démembrement ou les investissements dans des biens exonérés, ont été les principales sources d’analyse. L’audit de la situation fiscale du chef d’entreprise, atelier animé par Laurent Bénoudiz et Guillaume Sereaud, fut l’occasion d’étudier les différentes stratégies de rémunérations du dirigeant, immédiates ou différées, et les règles d’imposition des cessions à la suite des nombreux revirements législatifs. L’incidence de l’Europe sur la fiscalité française Philippe Pradal, Eric Verhaeghe, Laurent Bénoudiz et Jean-Pierre Cossin participaient à la table ronde animée par Vital Saint-Marc. Jean-Pierre Cossin a rappelé que le traité de Rome est à l’origine de l’incidence du droit européen sur celui des Etats membres. Laurent B énoudiz a présenté une partie des travaux des assises de la fiscalité des entreprises, desquels il ressort que l’impôt sur les sociétés, s’il a un faible rendement, a pourtant une assiette très proche de celle des autres Etats. Alors, harmonisation fiscale européenne ? Pour Eric Verhaeghe, auteur et ancien haut fonctionnaire, et Jean-Pierre Cossin, il s’agit d’une chimère, dont l’intérêt est loin d’être démontré et à laquelle seule la France semble être encore attachée. Même la TVA, seul impôt européen, ne fait pas, et ne fera pas, l’objet d’une totale harmonisation. En revanche, pour Philippe Pradal, expertcomptable et premier adjoint au maire de Nice, la coopération européenne pour la lutte contre la fraude fiscale est un exemple De g. à dr. : Jean-Pierre Cossin, Eric Verhaeghe, Philippe Pradal, Laurent Benoudiz et Vital Saint-Marc de coordination réussie entre les Etats. Jean-Pierre Cossin concluait les débats en présentant une orientation probable du contrôle fiscal dans lequel l’administration fiscale renforcerait la lutte contre la fraude et corrélativement, modifierait les procédures de vérifications avec un renforcement des contrôles sur pièces, dont le FEC est un des premiers indices. La richesse des apports intellectuels a été accompagnée d’un programme festif et convivial magnifiquement orchestré par les commissaires généraux du congrès, S ylvie Roulle, Hervé Forestier et Jean-Claude Micoud. Dans le cadre prestigieux du Negresco, dont la renommée n’est plus à faire, les congressistes ont vécu une soirée de gala exceptionnelle par la beauté du lieu, la qualité des mets dégustés et le concert donné par la soprano colorature Elisabeth Vidal et le baryton-basse André Cogne, qui ont enchaîné de grands airs d’opéra parfois revisités, des chansons modernes. La soirée s’est terminée par La Flûte Enchantée chantée a capella. La soirée détente et typique s’est déroulée sur une plage en bordure de la Promenade des Anglais au Hi-Beach : dépaysement garanti. Les participants ont pu danser grâce à la présence des chanteuses Ginie Line et Stacey King (toutes deux entendues dans The Voice). La soirée s’est prolongée tard dans la nuit grâce au talent de la Dj’ette Aurore bien connue des soirées branchées de la Côte-d’Azur. L’Ane Rouge, restaurant situé dans le vieux port de Nice, nous a permis de déguster de délicieux poissons pêchés le matin et de terminer très agréablement le 30e Congrès ECF à Nice. p Jean-Luc Mohr, président d’ECF NOVEMBRE 2014 Sic 334 43 a c t u s des régions Montpellier La profession en chiffres Aude (11), Aveyron (12), Gard (30), Hérault (34), Lozère (48), Pyrénées-Orientales (66) 950 Experts-comptables 165 Experts-comptables stagiaires 932Sociétés d’expertise comptable 67Associations de gestion et de comptabilité (bureaux principaux et secondaires) Catherine Dumont Présidente du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Montpellier Pourquoi avoir choisi la voie de l’expertise comptable ? Pour avoir le plus grand choix, j’ai suivi de front des études universitaires d’économie et de droit, avant d’intégrer le cursus de l’expertise comptable par la MSTCF1 (aujourd’hui master CCA), et en finalisant en parallèle une maîtrise de droit privé. Je me dirigeais plutôt vers le diplôme d’avocat, ne connaissant alors pas le métier d’expert-comptable, lorsque deux professeurs des universités de droit et d’économie m’ont éclairée. L’aspect libéral et cartésien du métier ainsi que l’accompagnement des chefs d’entreprise m’ont convaincue. Dès que j’ai prêté serment, j’ai créé mon cabinet. Comment êtes-vous devenue présidente du Conseil régional ? Six ans après mon installation, j’ai découvert notre institution. Étant en charge de la communication, j’ai pu notamment participer à l’organisation du congrès national en 2002. Par la suite, il m’a été proposé successivement la vice-présidence du Centre de gestion agréé du Languedoc-Roussillon, la présidence de la section régionale du syndicat Ifec, la vice-présidence du Conseil régional, puis sa présidence. Fin 2012, une forte adhésion des confrères, 44 Sic 334 NOVEMBRE 2014 “ très encourageante, m’a réélue à ce poste de présidente, avec mon action « Force et visibilité pour tous les cabinets ». Quels sont vos objectifs de mandature ? Force et visibilité, pour toujours affirmer la marque Expert-comptable en défendant la profession, non pas de manière corporatiste, mais en valorisant son utilité et en renforçant son positionnement au sein du monde économique et politique. Il est impératif, particulièrement en ces temps de crise et de mutation, que notre marque soit un repère visible de compétences et de sécurisation. Ce rayonnement accru permet de : 3renforcer et développer la confiance que nous entretenons avec les acteurs et décideurs économiques - nos clients ; 3rappeler que nos missions ne se limitent pas à l’établissement des comptes annuels ; 3 renforcer la reconnaissance de chaque confrère dans son cabinet quelle que soit sa taille ; 3 rapprocher les confrères de l’institution et leur expliquer logiquement l’utilité des exigences de la profession (déontologie, éthique, formation continue, normes, contrôle qualité…) qui sécurisent le monde économique ; Nous pouvons et devons rester le premier conseil du chef d’entreprise, être leur “phare” dans les fortes perturbations que vit notre économie. Force et visibilité ne peuvent que nous y aider ! ” Bureau du Conseil régional de Montpellier Présidente : Catherine Dumont Vice-présidents : Antoine Chabalier, Jacques Chevalley, Philippe Sauveplane, Marc Sire 3développer les actions de notre IRF1 (acquisition d’un nouveau bâtiment dédié à la formation et mitoyen au bâtiment des institutions) ; 3 et, renforcer l’attractivité de notre profession auprès des jeunes. Quelles actions réalisées ou à venir souhaitez-vous mettre en avant ? Principalement quatre outils concrets – j’ai d’ailleurs obtenu une aide financière des pouvoirs publics pour deux d’entre eux – que j’ai créés dès le début de ma présidence, en 2011 et 2012, et que nous faisons vivre avec mon équipe. Il s’agit : 3d’Eco Zoom, baromètre semestriel de l’économie régionale composé des données issues de nos cabinets. Il est largement diffusé par la presse économique régionale. Nicolas Bouzou, économiste reconnu, Vidéo nous apporte son expertise et est présent à la grande soirée annuelle du Conseil régional. En février 2014, j’ai réuni à cette occasion des http://bit.ly/ participants et chefs Ecozoom d’entreprise d’envergure nationale ayant accepté de réfléchir sur les problématiques de croissance de notre région, ceci en présence de plus de 600 décideurs économiques et politiques. 3du CHEDE’ec : ce cycle des hautes études pour le développement économique est une promotion annuelle de 25 auditeurs dont une vingtaine de chefs d’entreprise Vidéo du secteur privé, clients de nos cabinets, et des hauts cadres ciblés du secteur public. Ce cycle court de formation, cinq jours en région http://bit.ly/ et deux jours à Bercy, chedec2014 permet un forum d’échanges confidentiels des auditeurs au sein d’entreprises et institutions régionales choisies et en présence d’intervenants de niveau natio- nal voire plus. Ces auditeurs deviennent ensuite de véritables ambassadeurs pour notre profession : quelle meilleure communication souhaiter ? 3de Fiscal Zoom (deux réunions par an). Le concept part de redressements opérés par la DGFiP sur nos clients. L’éclairage concret d’un cadre de la DRFiP pratiquant les contrôles et les redressements en la matière, et celui d’un avocat spécialisé dans le contentieux des redressements fiscaux, le tout associé à un confrère sachant, nous apporte de précieuses informations, très utiles dans notre quotidien. 3de Social Zoom, logiciel créé en interne, qui met en relation directe, par voie dématériaVidéo lisée et avec des formulaires, les cabinets d’expertise comptable et les administrations concernées, pour fluidifier les embauches et recenser les aides. http://bit.ly/ fiscalzoom Parallèlement, nous avons créé le premier fonds de dotation de la région en faveur du mécénat, vecteur utile de communication, avec deux actions : l’aide à la réfection de luminaires dans une cathédrale historique et l’aide à l’acquisition d’un violon pour une jeune virtuose régionale d’envergure internationale. En arrivant à la présidence, avez-vous rencontré des difficultés auxquelles vous ne vous attendiez pas ? Oui, la force de l’inertie. Si vous saviez le nombre de fois où l’on m’a dit « Non, ce ne sera pas possible ! ». Il faut avoir une forte conviction, beaucoup d’énergie et de bonne humeur. J’ai également fait face à de la “politique politicienne” à laquelle je n’étais pas habituée. Mais on s’adapte ! En cette période difficile, quel rôle doit, selon vous, jouer l’expert-comptable auprès des chefs d’entreprise ? Avec les CCIT3 et la CCIR4, nous avons mis en place des outils pour aider les entreprises. Notre profession doit remplir Trésorière : Catherine Estany-Muller L’équipe des permanents est composée de neuf personnes Jérôme Poingt, secrétaire général Nathalie Antiphon, chargée de communication et de l’événementiel Huguette Beal, responsable administrative, Tableau, litiges et organisation des sessions et Bureau Christine Comes, chargée d’accueil et appui Sabrina Mear, responsable juridique Chantal Mazzaron, responsable contrôle de qualité et stage d’expertise comptable Corinne Perche, responsable comptable et paie Simon Sauvetre, chargé de communication, en charge des outils numériques du CROEC et de la création visuelle Marguerite Chauvin, chargée de mission Social Zoom pleinement son rôle d’accompagnement du chef d’entreprise, ce qui passe nécessairement par une relation de proximité avec la mise en place d’outils de gestion, tableaux de bord, etc., pour anticiper au mieux. Au fil des ans, la profession a su bien se positionner et aujourd’hui s’adapter aux exigences de notre société et aux conditions édictées par Bruxelles. Nous avons bâti de réels atouts et avantages concrets. Nous pouvons et devons rester le premier conseil du chef d’entreprise, être leur “phare” dans les fortes perturbations que vit notre économie. Force et visibilité ne peuvent que nous y aider ! p 1. Maîtrise des sciences et techniques comptables et financières 2. Institut régional de formation 3. Chambre de commerce et d’industrie territoriale 4. Chambre de commerce et d’industrie régionale NOVEMBRE 2014 Sic 334 45 a c t u s des régions Poitou Charentes Vendée L’actualité en PoitouCharentes-Vendée 24e Challenge voile des experts-comptables à La Rochelle : le rendez-vous de rentrée de la profession, les 28, 29 et 30 août 2014 L e Challenge voile, c’est aujourd’hui la deuxième manifestation nationale (en nombre de participants) après le congrès du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables ; une belle réussite pour notre région que de réunir près de 500 personnes ! Le Challenge voile, c’est aussi la marque Expert-comptable, associée aux notions de convivialité et de compétition. Néanmoins, pour durer dans le temps, il faut savoir évoluer… Pour cette 24e édition, nous avons ainsi apporté quelques nouveautés : u un seul affréteur : « Team Winds » pour une parfaite équité de la qualité du bateau et des voiles ; uun seul type de bateau : le « Grand Surprise » pour une lisibilité immédiate du classement des régates ; uune affectation des bateaux par tirage au sort ; u une mise à disposition des bateaux dès le 26 août pour ceux qui souhaitent s’entraîner avant la compétition ! Nous avons en parallèle reconduit : ula journée de formation de l’ensemble des experts-comptables stagiaires de la région ; un public « jeune » venu se fondre avec les voileux le jeudi ; ula journée VIP, du samedi, avec suivi des régates à bord du bateau « Orazur » ou encore sur des semi-rigides. 46 Sic 334 NOVEMBRE 2014 “ se faire plaisir et participer malgré Le Challenge voile, c’est : uun grand moment de détente et tout à la compétition ! de partage autour d’une pratique Certains n’ont jamais mis les pieds sur un bateau, d’autres découvrent sportive ; u une rencontre d’experts-la voile pour la première fois, comptables amateurs de voile mais aussi La Rochelle “by night”. Mais tous sont unanimes : ils ont mais aussi de néophytes ; u une manifestation reconnue toujours pris du plaisir et n’ont dans la profession, qui ne res- qu’une seule envie, revenir. Alors semble à aucune autre et qui per- n’hésitez plus ! met de développer des relations Félicitations au vainqueur de cette 24e édition, le bateau Generali confraternelles et conviviales ; uune manifestation vive et pas- Touraine skippé par Fabien Clauw. sionnée. Retenez d’ores et déjà les dates Cette année, 29 bateaux étaient des 27, 28 et 29 août 2015 à La en compétition dont un bateau Rochelle, pour le 25e anniversaire 100 % féminin, en provenance du Challenge voile des expertsd’Orléans. Certains bateaux sont comptables ! présents depuis la création de Cette manifestation d’envergure l’événement sportif en 1991. On nationale est réalisée grâce au peut ainsi citer le bateau n°11 du concours de partenariats privilécabinet Secal, de la région Alsace. giés à qui nous adressons nos plus vifs remerciements pour leur fidéCertains sont là pour gagner avec lité, leur soutien et la qualité de à leurs côtés des skippers de grand nos échanges : Cegid, le Conseil renom, mais la grande majorité supérieur de l’ordre des expertsvient pour prolonger les vacances, comptables et Generali. p Le Challenge voile, c’est un moment unique et privilégié qui donne l’occasion aux professionnels de démontrer leur sérieux, sans se prendre au sérieux ! ” 19e université d’été de La Rochelle : un temps fort de notre action formation E n parallèle de notre Challenge voile national des experts- comptables, se tenaient également sur le site de La Rochelle, nos universités d’été. Un succès pour ce millésime 2014 avec 200 participants. Un programme riche et varié pour cette 19e édition. En effet, la plénière d’ouverture était animée par Maurice Thevenet, titulaire de la Chaire de gestion du personnel au Cnam et professeur affilié à l’Essec, sur le thème « Peut-on encore parler de valeur travail aujourd’hui ? » Trois ateliers étaient au programme : u« Le crowdfunding : nouveau financement pour les PME, nouvelles missions pour les expertscomptables », animé par Karima Bouaiss, maître de conférences à l’IAE de Poitiers et membre du laboratoire Cerege ; u« La médiation : un mode alternatif de règlements des conflits », animé par Maître Martine Boutin, avocate au Barreau de Poitiers et présidente du Centre de Médiation de Poitiers ; u« RSE et développement durable : opportunités et risques pour vos clients ? » animé par Emilie Damloup, en charge du développement durable au Conseil supérieur, et Hervé Gbego, expert-comptable et commissaire aux comptes, membre du Comité RSE du Conseil supérieur. Maurice Thevenet Enfin, la conférence de clôture avait pour thème « Existe-t-il une alternative aux politiques économiques actuelles ? » et était animée par Chantal Jouanno, ancien ministre, sénatrice de Paris et conseillère régionale d’Ile-deFrance, co-présidente d’un thinktank pour l’innovation technologique. Retenez dès à présent le 28 août 2015 pour participer à la 20e édition des universités d’été. p Soutien à l’opération Entreprendre Pour Apprendre (EPA) en Poitou-Charentes «D évelopper les compétences et l’esprit d’entreprendre à l’école : une option pour s’épanouir, une force pour l’avenir ! » Tel est le slogan d’EPA qui a pour objectif de favoriser l’esprit d’entreprendre des jeunes, et de développer leurs compétences entrepreneuriales au rythme des âges. En effet, EPA accompagne les élèves de 8 à 25 ans (CM1 au post-bac), avec des professionnels de l’enseignement et de l’entreprise. Le programme d’une mini-entreprise se déroule en sept étapes : uPrésentation du projet u Quelles idées pour la minientreprise ? (brainstorming) u Derrière l’idée, y a-t-il un besoin ? (étude de marché) uMontage juridique et création de la mini-entreprise uRépartition des fonctions autour de six départements (Direction générale, communication, relation client, administratif et ressources humaines, financier, technique) u Préparation des salons régionaux voire nationaux u Bilan et clôture de la minientreprise. Le Conseil régional PoitouCharentes-Vendée a décidé de s’associer à cette initiative en proposant la présence d’un expertcomptable lors de chacune des étapes au cours desquelles il a l’habitude d’intervenir au quotidien. La mobilisation des consœurs et des confrères se doit d’être importante, car pas moins de soixante mini-entreprises sont cette année en compétition ! Mais l’enjeu en vaut la chandelle ! p NOVEMBRE 2014 Sic 334 47 a c t u s des régions Paris Ile-de-France Pour ne pas rester seuls, un numéro vert d’urgence défense confrères a été mis en place pour vous assister : le 0800 39 49 59. Mise en cause, garde à vue, secret professionnel… Avoir les bons réflexes L e 30 septembre dernier, Julien Tokarz, président de l’Ordre des experts-comptables de la région de Paris Ile-de-France, et Didier-Yves Racapé, président de la CRCC de Paris, avaient donné rendez-vous à la profession comptable francilienne pour évoquer la responsabilité pénale de l’expert- comptable et du commissaire aux comptes. A cet effet, ils étaient entourés de professionnels avertis (avocats, consultants…), qui ont eu l’occasion de donner des conseils avisés aux quelque 300 participants à cette conférence. Quels sont les cas de mise en cause des professionnels comptables ? René Keravel, vice-président du Conseil régional de l’ordre de Paris Ile-de-France en charge de la commission Déontologie, a pu exposer les cas dans lesquels la responsabilité pénale de l’expert-comptable peut être engagée : en tant qu’auteur de l’infraction (violation du secret professionnel, abus de confiance…) et en qualité de complice de l’infraction (fraude fiscale, abus de biens sociaux…). La complicité est, d’ailleurs, la situation la plus couramment rencontrée dans le cadre des mises en cause des experts-comptables en matière pénale. Maître Francesca Parrinello, avocat au barreau de Paris et partenaire du numéro vert, a complété ce propos par les critères d’appréciation de la complicité en appellant les experts-comptables à la vigilance. Et de citer, à titre d’exemple, le cas de la complicité en matière de TVA. Didier-Yves Racapé et Francesca Parrinello évoquèrent ensuite la problématique de la révélation de faits délictueux pour les commissaires aux comptes. L’occasion pour René Keravel de préciser l’impossibilité pour l’expert-comptable de révéler des faits délictueux de par son obligation au secret professionnel. Dans ce cas de figure, l’expert-comptable doit être particulièrement vigilant et doit, en conscience, mesurer l’opportunité de démissionner à temps de la mission sous peine d’être poursuivi en qualité de complice d’une infraction. De g.à dr. : André-François Bouvier, avocat, René Keravel, expert-comptable, Vincent Reynier, commissaire aux comptes, Pierre Martinez, ancien directeur de la Brigade financière, Norbert Rocourt, commissaire aux comptes, et Olivier Pardo, avocat 48 Sic 334 NOVEMBRE 2014 Quelles sont les précautions à prendre pour éviter une mise en cause ? Vincent Reynier, vice-président de la CRCC de Paris en charge de la défense des confrères, s’est attaché à souligner, notamment, la nécessité de bien documenter son dossier de travail et de veiller à respecter scrupuleusement les règles de déontologie. Indépendamment des quelques exemples non exhaustifs cités, les confrères disposent d’un dispositif d’assistance gratuit (le numéro vert) mis en place par l’Ordre de Paris Ile-de-France et les CRCC de Paris et Versailles en 1993 au service des confrères confrontés à une situation d’urgence telle qu’une mise en garde à vue ou une mise en examen, rappelèrent Vincent Reynier et Serge Godard, président de la commission Défense confrères de l’Ordre francilien. Car dans ces situations extrêmes, il est primordial de bien se préparer en amont et notamment avant une convocation judiciaire. Dans ce cas de figure, le partage d’expérience est toujours précieux : c’est à cet effet qu’un témoignage sur une situation de garde à vue en qualité d’expertcomptable a permis, au-delà du traumatisme induit, d’insister sur l’importance de la relecture du procès-verbal. Selon Olivier Pardo, avocat au barreau de Paris, la procédure pénale a été récemment assouplie, notamment en permettant la présence de l’avocat dès la première heure de la garde à vue. Ces nouvelles dispositions rendent cette expérience moins pénible aujourd’hui pour le professionnel qui se sent souvent démuni face à cette situation. Olivier Pardo a insisté également sur la nécessité de bien préparer son audition judiciaire au préalable, car le procès-verbal qui est dressé ainsi que le rapport de synthèse rédigé par l’officier de police judiciaire suit l’intéressé tout au long de la procédure pénale. Et le secret professionnel dans tout ça ? René Keravel a précisé que l’expert-comptable est tenu au secret professionnel absolu. Ainsi, rien ne peut délier l’expert-comptable, pas même l’autorisation de son client. Ce secret recouvre les confidences reçues ainsi que les informations déduites à l’occasion ou en raison de l’exercice de la profession. Le caractère absolu et le fait qu’il soit pénalement sanctionné distinguent le secret professionnel de l’obligation de discrétion également opposable à l’expertcomptable. Néanmoins, le caractère absolu du secret professionnel peut être ajouré d’exceptions, comme par exemple la déclaration de soupçons dans le cas de la lutte contre le blanchiment. René Keravel a également insisté sur la nécessité de mettre en place la norme anti-blanchiment au sein des cabinets. Olivier Pardo est revenu par la suite sur son expérience de juge d’instruction qui a précédé l’exercice de sa profession d’avocat. Dans le cadre de l’instruction, le policier et le juge d’instruction sont à la recherche de la vérité, et ce, peu importe que la personne intéressée soit soumise au secret professionnel. Il faut que le professionnel comprenne cette logique pour mieux se préparer à répondre aux questions. André-François Bouvier, avocat au barreau de Paris et partenaire du numéro vert, a poursuivi en détaillant un peu plus les cas de levée du secret professionnel et cité, à titre d’exemple, la réquisition judiciaire. Ainsi, l’article 77-1 du Code de procédure pénale fait obligation au professionnel de remettre des documents intéressant une enquête. Un procès-verbal de remise de documents doit être dressé par l’officier de police judiciaire. Julien Tokarz et Didier-Yves Racapé ont conclu cette conférence en rappelant que, confronté à une procédure pénale, il ne fallait pas s’isoler, bien au contraire. Qu’il ne fallait pas hésiter à solliciter sans délais des conseils auprès de professionnels avertis qui permettront de traiter des questions aussi cruciales que celle du secret professionnel. Alors n’hésitez plus ! Appelez le numéro vert mis à votre disposition : 0800 39 49 59. p En plus du numéro vert, les professionnels disposent dans le cadre de la mise en cause de leur responsabilité, du service d’infores créé par les syndicats ECF et IFEC 01 42 56 10 20 - [email protected] NOVEMBRE 2014 Sic 334 49 A lire dans la RFC Revue Française de Comptabilité La certification des comptes de l’Etat, de 2006 à aujourd’hui Depuis l’entrée en vigueur de la LOLF le 1er janvier 2006, la Cour des comptes a pour mission d’examiner les comptes de l’Etat et de rendre un acte de certification. A l’occasion de la publication récente de l’acte de certification de la Cour des comptes sur les comptes de l’Etat au titre de l’exercice 2013, Laurent Zerah, expert à la Cour des comptes, publie un article très détaillé dans lequel il montre le rapprochement que connaissent les règles de comptabilité publique et privée en termes d’exigences de fiabilité, en déclinant le contenu de la certification des comptes 2013 et en en retraçant l’historique depuis 2006. Cet article fait d’abord le point sur le périmètre des comptes de l’Etat qui comprend les opérations des services, établissements ou institutions de l’Etat non dotés de la personnalité juridique, et sur ses obligations comptables qui comprennent l’établissement d’un bilan, d’un compte de résultat, d’un tableau des flux de trésorerie et d’une annexe, le tout accompagné d’un rapport qui présente les comptes. S’agissant ensuite de l’examen des comptes de l’Etat proprement dit, l’article décrit le travail fourni par la Cour des comptes en reprenant les différentes parties de l’acte de certification qui se distingue, sur certains points, du rapport d’audit du commissaire aux comptes, notamment en ce qui concerne les destinataires de l’acte de certification d’abord, 50 Sic 334 NOVEMBRE 2014 puisqu’il a vocation à s’adresser à l’ensemble des citoyens, et s’agissant du contenu de l’acte ensuite, puisque la justification des appréciations y est significativement plus importante. Dans un troisième point, l’article révèle, par le biais d’un historique des actes de certification que l’auteur retrace, les lacunes qui ont pu être relevées au fil des années et les évolutions qui ont été notées dans l’élaboration des comptes de l’Etat. Si le premier examen ayant porté sur les comptes 2006 a mis en exergue de multiples anomalies ayant fait l’objet de treize réserves, les suivants ont vu leur nombre diminuer significativement pour arriver à cinq en 2013, traduisant ainsi leur prise en compte par l’Etat et la progressive et continue mise en conformité de ses services avec les nouvelles règles et procédures. Les réserves contenues dans l’acte de certification sur les comptes 2013 sont relatives d’une part, au système d’information financière et aux procédures de contrôle et d’audit internes qui recèlent encore quelques insuffisances, mais sont aussi, d’autres part, relatives à des aspects plus techniques, tels que la comptabilisation en droits constatés des produits régaliens (TVA, IS, IR) liée à des applications informatiques de gestion fiscale jugées anciennes, l’éva- luation incomplète ou insuffisamment justifiée des actifs et passifs du ministère de la Défense et le manque de fiabilité des comptes des entités contrôlés par l’Etat, rendant ainsi incertaines l’évaluation des participations et leur juste comptabilisation en immobilisations financières. p Retrouvez l’intégralité de l’article de Laurent Zerah, expert à la Cour des comptes, expert-comptable, dans la RFC n° 480 d’octobre 2014. Il est possible de se procurer la RFC au numéro (14 euros TTC) Association ECS, 19 rue Cognacq-Jay 75341 Paris cedex 07 Tél. 01 44 15 95 95 Génération Experts Le monde change, vous aussi ! Merci pour votre confiance renouvelée lors du 69e Congrès de l’Ordre des Experts-Comptables Prolongez l’effet Congrès et adoptez Key4Cloud , la solution Cloud de Sage au service de votre expertise. Pour plus d’informations : www.sage.fr/fr/experts-comptables © Sage 2014 - Tout droit réservé. Société par Actions Simplifiée au capital de 6 750 000 € - Siège social : 10 rue Fructidor - 75834 Paris Cedex 17 - 313 966 129 RCS Paris Pro Direct Marketing RCS 88 B 1179 Donnez de la hauteur à vos ambitions