Tourisme de montagne

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Tourisme de montagne
Tourisme de montagne
TOURISME DE MONTAGNE
Par Frédéric Battistella – direction du Tourisme
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Situation générale du tourisme de montagne
La zone de montagne française représente 23% du territoire national et 7% de sa population.
Le tourisme y est souvent le secteur économique le plus dynamique, à l’origine de 25 à 80%
des emplois et totalisant un chiffre d’affaires de l’ordre de 9 milliards d’euros.
Selon l’enquête mensuelle du suivi de la demande touristique des français (SDT) du ministère
chargé du tourisme, pour la saison d’hiver 2007/2008, le taux de départ des français en
long séjour aux sports d’hiver est de 8,2%. Il remonte donc sensiblement par rapport
aux mauvais résultats de l’hiver 2006/2007 (7,1%), que l’on peut attribuer au manque de
neige, sans toutefois atteindre les valeurs des bons hivers 2003/2004 et 2004/2005
(respectivement 8,3% et 8,5%).
Les cinq principales clientèles européennes (Grande Bretagne, Belgique, Pays-Bas,
Allemagne, Italie) ont représenté à elles seules 15% du volume total des nuitées à la
montagne au cours de l’hiver 2007/2008 d’après le baromètre ODIT France / TNS Sofres.
Dans certaines très grandes stations la part des touristes étrangers peut atteindre 50%.
Selon le SDT, la montagne française perd des parts de marché en été : en 2007, la part de
marché de la montagne dans les nuitées des français est de 13,8%, situation stable par rapport
à l’été précédent, alors que cette part dépassait 16% en 1997.
Selon le baromètre ODIT France/TNS, la fréquentation étrangère de la montagne estivale est
dominée par les clientèles belges, allemande et néerlandaise, qui en juin et juillet représentent
près de 20% des nuitées, alors que la clientèle française est plus largement majoritaire au
mois d’août.
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Situation des grandes, moyennes et petites stations
Les niveaux de fréquentation des domaines skiables au cours de l’hiver 2007/2008 sont
encourageants, après une saison 2006/2007 très difficile en raison de la douceur et du manque
de neige. Sans atteindre le niveau record de la saison 2005/2006, le nombre de journées
skieurs est en progression de 3% par rapport à la moyenne des 4 saisons précédentes, selon le
Syndicat National des Téléphériques de France (SNTF).
Ces bons résultats d’ensemble masquent des disparités importantes : les Alpes, qui
représentent 80% de l’activité de sports d’hiver française, font une très bonne saison
(fréquentation en hausse de 18% dans les Alpes du sud et de 4% dans les Alpes du nord par
rapport à la moyenne des 4 saisons précédentes), alors que les autres massifs connaissent une
saison moyenne (Jura : -1%, Massif central : -6%), voire médiocre (Vosges : -29%,
Pyrénées : -17%).
Les caractéristiques principales des différents types de stations sont évoquées ci-après.
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Les très grandes et grandes stations disposent d’un enneigement garanti, de vastes
domaines skiables et d’une importante présence commerciale en France et à l’étranger. Leur
image est excellente pour la qualité du ski. Dès que l'enneigement fait défaut en moyenne
altitude, elles bénéficient d’un déplacement de clientèle au détriment des stations moyennes
ou petites.
Les stations moyennes sont souvent situées en moyenne montagne ; elles sont confrontées
au risque d’une perte de clientèle attirée vers les grands domaines skiables ou d’autres lieux
de vacances. Elles présentent souvent des atouts en terme de qualité des paysages naturels et
urbains, ou de convivialité. Mais malgré des domaines skiables variés, l’insuffisance du
nombre de lits banalisés, de l’accueil et des modes de commercialisation constitue un réel
handicap. Toutefois lorsque l'enneigement est satisfaisant à toute altitude, elles arrivent à tirer
leur épingle du jeu.
Ces stations représentent un enjeu important pour le maintien, voire l’augmentation de la
fréquentation touristique, qui pourra être obtenue moyennant un enrichissement de l’offre et
une amélioration de la mise en marché. C’est sur ces derniers points, et en incitant les stations
à cultiver les atouts qui leur sont propres, que porte l’action de l’Etat, notamment dans le
cadre de certains contrats Etat-Régions, d'autant que le rôle de ces stations est souvent
déterminant pour le maintien d'activités dans des espaces dépourvus d'autres ressources.
Par ailleurs, les investissements en matière de neige de culture ont permis de fiabiliser
partiellement le produit neige ; la dernière saison plutôt inégale dans le temps, en matière
d’enneigement, a relancé le débat sur une nouvelle adaptation de l’offre touristique en
montagne.
Les petites et très petites stations sont tournées vers une clientèle régionale ou de proximité.
Compte tenu, pour certaines, d’investissements hasardeux, elles montrent, à l’occasion des
aléas climatiques, leur fragilité économique, leur rentabilité et leur base capitalistique étant
insuffisantes pour supporter des à-coups conjoncturels. En outre, elles peinent à renouveler
leurs installations, dans un contexte d’aides publiques plus restrictives qu’au moment des
investissements initiaux.
Pour la plupart, elles sont situées en moyenne montagne avec un enneigement non garanti,
mais sur des sites possédant un fort potentiel de développement pour la saison d’été, et elles
présentent souvent un enjeu important en terme d’aménagement du territoire :
soit parce que situées dans des zones fragiles de montagne sensible au dépeuplement, où
l’agriculture ne peut plus assurer seule la survie économique et où le tourisme contribue au
maintien d’un minimum de services publics et à la survie des villages,
soit parce qu’elles contribuent à l’attractivité industrielle ou tertiaire d’agglomérations
voisines, en offrant un cadre de vie ou de loisirs apprécié.
Enfin, l’intérêt social de ces stations est réel lorsqu’elles accueillent une clientèle familiale
aux revenus moyens, ainsi que beaucoup de jeunes, notamment dans le cadre d’activités
scolaires, mais la diminution des classes de neige et des classes vertes les fragilise.
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Emplois
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L’emploi salarié dans le tourisme a fait l’objet d’une nouvelle estimation par l’INSEE à partir
des déclarations annuelles de données sociales (DADS) de 2003. Naturellement, ces chiffres
pris en valeur absolue doivent être regardés avec précaution puisque la limite entre une
activité touristique et non touristique ne peut être placée que de façon subjective. Mais pris en
valeur relative, ils permettent de mettre en lumière le poids des différents massifs, et au sein
de ces massifs de mesurer l’impact des stations.
En montagne, et même en dehors des stations, le tourisme est un secteur clé de l’économie,
puisqu’il génère une part importante des emplois salariés. Si au plan national, et avec les
définitions de l’INSEE, l’emploi touristique représente 3,8% de l’emploi salarié, cette part
atteint 7,2% en montagne, soit un peu plus que sur le littoral (6,9%).
L’emploi touristique salarié en zone de montagne représente 62 500 équivalents temps plein,
soit 9,5% de l’emploi touristique français. Au sein de la montagne, les stations drainent
58% de ces emplois.
Il est difficile de connaître l'exacte répartition de ces emplois et également leur poids précis
dans le marché du travail compte tenu de la part élevée des emplois saisonniers dont les
conditions sont très variables, du nombre significatif de travailleurs indépendants (moniteurs,
guides, accompagnateurs, artisans, commerçants), et de l'importance des emplois indirects
(fabriquant de matériel de sports, ...) et induits (commerces, services privés ou publics,
transports...).
Voici quelques chiffres communiqués par les organisations professionnelles :
18 000
Employés des remontées mécaniques, permanents (20%) et saisonniers
(80%) (chiffres SNTF pour la saison 2005-2006),
16 600
Moniteurs de ski en activité (chiffres 2004) dont 15 000 pour le Syndicat
National des Moniteurs de Ski et 1 600 pour l’Ecole de Ski Internationale,
33 250
Salariés de l'hôtellerie, avec ou sans restauration (estimation de 2001, faute
d'autres sources),
4 000
Accompagnateurs en moyenne montagne (chiffre 2006 estimé par le
Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne),
1 600
Guides de haute montagne (chiffre 2004 fourni par le Syndicat National des
Guides de Haute Montagne et l’ENSA).
On estime que les emplois non salariés représentent 25 % environ de la totalité des emplois.
La saisonnalité de cet emploi est très marquée, mais moins cependant que dans les
communes du littoral. Les stations de montagne bénéficient d’une double saison touristique,
la saison d’hiver générant environ 4 fois plus d’emploi saisonnier que la saison d’été. En
dehors des stations, la saison touristique se limite à l’été, et la saisonnalité de l’emploi est très
comparable à celle de l’espace rural.
Les questions ayant trait aux droits sociaux : pérennisation des contrats de travail,
représentation du personnel, accès à la médecine du travail, formation et information : Les
mesures prises visent à répondre, prioritairement, à l'exigence des saisonniers d'être
considérés comme des salariés à part entière. Ainsi, il s'agit :
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-
d'améliorer l'observation et la connaissance de l'emploi touristique : c’est une priorité de
la Direction du Tourisme, en lien avec l'Observatoire National du Tourisme ;
-
de l'édition et de la diffusion d'un guide sur les droits des saisonniers diffusé depuis 2000 ;
-
de la création de "Maisons des Saisonniers", notamment dans le cadre des contrats EtatRégions ;
-
de favoriser et d’inciter la mise en place de délégués de personnels de sites, pour
améliorer la représentation des salariés dans les stations touristiques ;
-
de faciliter l'accès à la médecine du travail ;
-
de faire bénéficier les saisonniers d'un contrat de travail à durée indéterminée par
l'utilisation du contrat de travail intermittent dans le cadre d'un accord de branche ou
d'entreprise ;
-
de permettre aux pluriactifs (parmi les saisonniers du tourisme qui exercent une activité
agricole) d'être affiliés à un seul régime de sécurité sociale.
Quant à la formation dont les saisonniers sont très souvent exclus, l’objectif reste de
permettre à chaque salarié de bénéficier d'un droit individuel à la formation, garanti
collectivement.
Des accords sociaux ont été enregistrés dans ce sens, prévoyant par exemple une période de
formation immédiatement avant le début de la saison. De même, la reconnaissance de
l'expérience professionnelle dans le secteur du tourisme est rendue possible par la validation
des acquis professionnels.
Au-delà de ces mesures d'ordre législatif, des partenaires sociaux ont négocié, notamment en
vue de l'indemnisation des salariés en cas d'absence de neige et de reconduction des contrats
d’une saison à l’autre.
Une première convention a été conclue le 15 juin 2000 dans le secteur des remontées
mécaniques.
Enfin, la loi relative au développement des territoires ruraux comporte plusieurs dispositions
qui viennent améliorer de manière significative les conditions de travail et d’hébergement des
saisonniers, notamment : la reconnaissance de l'ancienneté dans les contrats de travail ; le
droit pour le saisonnier de faire inscrire ses enfants dans une commune de son lieu de
résidence temporaire ou de travail ; la possibilité d'imposer la réalisation de logements
destinés aux salariés de la station et notamment aux travailleurs saisonniers dans les
autorisations UTN.
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Les apports de la loi du 14 avril 2006
La loi du 14 avril 2006 comporte diverses dispositions concernant le tourisme et la
montagne :
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Les remontées mécaniques
Les dispositions de la loi consacrées aux remontées mécaniques ont essentiellement
pour objet de sécuriser les relations contractuelles entre les collectivités et les exploitants :
-
en fin de contrat, lorsqu'une indemnisation est due au délégataire pour les biens matériels
pour lesquels il a investi, et dans le cas où il ne serait pas reconduit par la collectivité
délégante, cette indemnisation est versée avant la cessation des relations contractuelles.
-
les parties contractantes peuvent prévoir par avenant une indemnisation du délégataire
pour des investissements supplémentaires, demandés par la personne publique, qui ne
seraient pas amortis au terme du contrat. Une telle précision permettra de supprimer un
certain nombre de freins à l'investissement, notamment de la part des exploitants pour
lesquels la durée résiduelle du contrat de délégation de service public les liant avec la
collectivité serait insuffisante pour amortir les nouvelles dépenses mises à leur charge. En
outre, le délégataire futur pourra se substituer à la collectivité publique pour rembourser à
son prédécesseur les investissements non amortis qui lui sont remis.
Les servitudes
La loi modifie l’article L. 342-20 du code du tourisme, pour élargir aux départements
la compétence d'établissement des servitudes afin de permettre le passage et l'aménagement
des pistes de ski, compétence aujourd'hui de niveau communal.
Elle étend, également, le champ du régime de cette servitude pour introduire l’accès aux
refuges de montagne et pour prendre en compte, au-delà des pistes de ski, le cas des activités
nordiques, comme le ski de fond. Cette disposition bénéficie, aussi, aux sites de sports de
nature au sens de l'article 50-1 de la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation
et à la promotion des activités physiques et sportives ainsi qu’aux emprises délimitées pour le
passage, l’aménagement et l’équipement de pistes de loisirs non motorisés en dehors des
périodes d’enneigement afin de prendre en compte le développement d’activités comme le
VTT ou la randonnée.
Les redevances pour les loisirs de neige non motorisés
Le développement des loisirs de neige non motorisés autres que le ski alpin et le ski
de fond a pu conduire certaines stations à aménager les domaines qu'elles exploitent pour
accueillir ces activités, entraînant parfois des dépenses supplémentaires importantes pour
établir le balisage ou entretenir les itinéraires. Aussi, certaines communes ont pu instaurer
une redevance spécifique en dehors de tout cadre juridique. Le nouveau dispositif encadre ces
redevances en contre-partie d’une meilleure qualité des aménagements.
La loi étend ainsi le champ de la redevance que les communes ou les établissements publics
de coopération intercommunale peuvent instituer pour la pratique du ski de fond sur les
domaines aménagés à d’autres loisirs de neige non motorisés. La redevance pourra désormais
être appliquée sur l'ensemble des sites nordiques dédiés à la pratique du ski de fond et des
autres loisirs de neige non motorisés autres que le ski alpin.
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Actions prioritaires pour les prochaines années
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Les dernières saisons hivernales ont confirmé la nécessité d’une réflexion sur une stratégie
actualisée sur le tourisme en montagne.
Les principales organisations touristiques nationales concernées et le ministère chargé du
tourisme ont convenu d’une réflexion sur le sujet pour trouver des solutions adaptées au
développement de la montagne.
Le rapport Rolland en décembre 2006 propose des pistes pour une amélioration de l’offre
touristique. Elles devraient contribuer de façon cohérente à une nouveau développement du
tourisme en montagne.
Cinq axes pourraient être envisagés :
la mise en place d’une nouvelle approche territoriale :
Les conditions climatiques et les nouvelles tendances de la consommation touristique
demandent une organisation raisonnée des espaces et le rapprochement des territoires et des
clientèles.
L’objectif est de favoriser les projets d’aménagement ou d’animation touristique dans un
cadre territorial cohérent et peut s’avérer prometteurs pour réussir des politiques de
développement de tourisme durable. Cette perspective permet d’envisager une approche plus
rationnelle pour répondre à une clientèle touristique extérieure et de proximité.
la généralisation de démarches de prospective à l’échelle la plus pertinente
(grande station, petit massif, vallées, filière, etc.).
Le ministère chargé du tourisme souhaiterait en liaison avec ODIT France et la DIACT,
soutenir le lancement d’initiatives spécifiques au tourisme en montagne comportant des
analyses stratégiques orientées vers les attentes des clients. Un guide méthodologique publié
début 2001, le « Carnet de route de la montagne », a favorisé la généralisation de telles
démarches. Ce guide a été complété par la publication par ODIT France en avril 2005 du
« Carnet de route de la campagne et de la moyenne montagne » qui propose une démarche
pour aider les territoires ruraux à trouver leur positionnement et en déduire une approche
marketing appropriée. Cette démarche devrait être poursuivie.
Une batterie d’indicateurs pourra être envisagée dans le cadre d’un observatoire pour
permettre une anticipation et un dialogue cohérent avec les différents acteurs de la filière
touristique en montagne.
l’adaptation des stations de montagne à la demande touristique
Les nouvelles attentes de la clientèle touristique doivent conduire les stations à des
restructurations urbaine et architecturale réussies et développer des démarches de qualité,
notamment dans le domaine de l’accueil et des services de proximité. Au-delà, de ces
principes d’aménagement indispensables pour se positionner sur un marche concurrentiel
européen des stations de montagne, les moyens de transport restent un problème important, à
la fois, en terme d’accessibilité à la station et de dessertes des destinations de montagne.
La réhabilitation de l’immobilier touristique doit bénéficier de mesures incitatives. Cela passe
notamment par une meilleure mobilisation des propriétaires individuels. Cette action devrait
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s’adosser sur des opérations de « stations-pilotes » destinées à promouvoir leur valeur
exemplaire.
la requalification des équipements dans une perspective de tourisme durable
Alors que quelques grandes stations ont les moyens financiers suffisants pour investir
régulièrement et maintenir la qualité du produit ski, les petites stations connaissent des
vagues d'investissement plus irrégulières, dont le niveau peut être spectaculaire sur une année
de bonne recette mais reste beaucoup plus modeste si on l’apprécie sur une période plus
longue. Une approche plus fédératrice pourra être envisagée pour les investissements
matériels et garantir un haut niveau de services tout en intégrant les critères de tourisme
durable.
Des réflexions seront engagées pour réduire la vulnérabilité des stations à l’égard de certains
aléas particuliers à la montagne, dont le manque, voire l’excès d’enneigement. Les
professionnels des remontées mécaniques ont mis en place le 1er décembre 2001
"Nivalliance", assurance mutualisée des aléas d'exploitation proposée aux membres du SNTF
et indemnisant les exploitants de remontées mécaniques et de domaines skiables en cas de
préjudices financiers significatifs. L’Etat a facilité la mise en place de cette assurance
mutualisée en supprimant à compter du 1er janvier 2002 la taxe pour frais de contrôle des
remontées mécaniques, dont le montant total était voisin du montant total prévisible des
cotisations pour la nouvelle assurance. Le dispositif d’assurance mutualisé a été renouvelé et
permet d’absorber les conséquences des variations d’enneigement.
la diversification et la pluri-saisonnalité du tourisme en montagne
Une politique « quatre-saisons » devra être encouragée, de façon permanente par les
structures de promotion des stations de montagne, en liaison avec Maison de la France. Un
effort devra porter sur les stations de moyenne montagne avec une nécessité de développer
des activités de découverte, de détente, de remise en forme et de sports de nature.
Ces orientations doivent s’élaborer dans le cadre de formules innovantes permettant de jouer
la carte de la segmentation de clientèles : adolescents, jeunes sportifs, retraités. Ces
différentes initiatives devront faire l’objet d’une approche collective entre les différents
ministères concernés et les structures professionnelles.
Le ministère chargé du tourisme souhaite que les différentes pistes qui seront explorées
puissent intégrer les politiques nationales sur la qualité tourisme et le handicap.
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Les questions liées au logement des saisonniers
Les saisonniers du tourisme, lorsqu’ils ne résident pas à proximité du lieu d’emploi et du fait
de leur situation professionnelle précaire, de leur mobilité, du coût des logements dans les
grandes stations, des aides personnelles au logement inadaptées, connaissent souvent des
conditions de logement dégradées. Des mesures ont été prises pour améliorer des conditions
sous formes d’aides au logement et de soutien à la construction.
Les saisonniers du tourisme, lorsqu’ils ne résident pas à proximité du lieu d’emploi, et du fait
de leur situation professionnelle précaire, de leur mobilité, du coût des logements dans les
grandes stations, des aides personnelles au logement inadaptées, connaissent souvent des
conditions de logement dégradées
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Afin d'améliorer leurs conditions, il a été décidé:
-
d'adapter les aides au logement à la mobilité de la profession et aux écarts de salaires :
ainsi, la règle des 8 mois d'occupation principale a été assouplie ;
-
de permettre la sous-location, en meublé, de logements publics ou privés conventionnés,
par le biais de centres communaux d'actions sociales ou d'associations agréées ;
-
de créer une offre publique de 6 000 logements sur 3 ans, en partenariat avec les
collectivités locales, par des interventions de l’Etat (prêt « Plus ») précédemment
réservées au logement social « traditionnel ». Mais ces aides ne règlent pas complètement
la question du déficit de fonctionnement lié au plafonnement, d’une part, des loyers et,
d’autre part, des ressources des saisonniers, si on prend en compte le revenu des seules
périodes d’activité et non le revenu moyen annuel.
Signé en décembre 2002 par les sections Savoie du MEDEF, de la CGPME, de la CFTC, de
la CFDT, de la CGC, de la CGT et de FO, un accord interprofessionnel sur le logement des
saisonniers en Savoie garantit la qualité des logements, l'autonomie et l'intimité des
saisonniers, la mise en œuvre de droits de réservation pour les entreprises, l'exercice du droit
au logement pour les travailleurs saisonniers et l'accès aux concours financiers du 1 %
logement.
Enfin il faut rappeler :
-
la loi sur le développement des territoires ruraux du 23 février 2005 qui accorde des
réductions d'impôts pour la réhabilitation des résidences de tourisme dans les communes
classées ou touristiques ainsi que pour la création d'Unités Touristiques Nouvelles (UTN)
dès lors que leur exploitant réserve 15 % des logements en faveur des saisonniers ;
-
les dispositions du décret n° 2006-820 du 7 juillet 2006, dont les modalités pratiques
ont été prises à la suite de négociations entre le Ministère délégué au Tourisme et les
divers ministères concernés par les mesures relatives au logement des saisonniers. Ce
texte assouplit la réduction d'impôt prévue par le Code Général des impôts en faveur des
investissements locatifs dans le secteur du tourisme et la subordonne à la condition que
l'exploitant de la résidence de loisirs réserve une partie de son parc immobilier pour le
logement des saisonniers. Par ailleurs, la réduction d'impôt pour des travaux de
réhabilitation est élargie aux travaux réalisés dans certains logements destinés à la
location en qualité de meublés de tourisme, faisant partie d'un village résidentiel de
tourisme classé inclus dans le périmètre d'une opération de réhabilitation de l'immobilier
de loisirs ;
-
enfin, le décret du 7 juillet 2006 apporte trois précisions sur l'obligation de réserver des
logements en faveur des saisonniers : l'engagement doit être écrit et joint à la déclaration
de résultat de l'exploitant; les salariés saisonniers éligibles sont ceux qui travaillent sur le
territoire de la commune où est située la résidence de tourisme concernée, mais aussi dans
les communes limitrophes, voire l'ensemble d'un groupement de communes ; les
logements à réserver doivent être situés sur le territoire de la commune où est située cette
résidence ou dans le même périmètre.
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Le soutien aux professionnels de la montagne
Le développement d’un tourisme permanent en montagne et les conditions particulières du
développement économique de ces territoires incitent à envisager un soutien aux très petites
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entreprises sur le marché des activités touristiques.
Une sensibilisation et un accompagnement aux métiers de la montagne et des activités de
détente pourraient être envisagés dans les formation et les démarche de création d’entreprise.
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Le club montagnes
En partenariat avec les principaux acteurs du secteur, dont « France Montagnes » et « Ski France
International », son action s’articule, tant pour l’hiver que l’été, autour de 2 axes :
- la conquête de nouvelles clientèles sur les marchés émergents,
- la fidélisation des clientèles des marchés matures en jouant sur 3 leviers : le grand public,
la presse et les professionnels.
En ce qui concerne la saison hivernale, sur les marchés européens de proximité
(Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique), le Club participe avec les Professionnels Associés
de la Montagne (P.A.M), partenaire de « France Montagnes », à une campagne
pan-européenne sur Internet et dans la presse à destination du grand public. Maison de la
France conduit des opérations à destination des professionnels sur les marchés lointains
et/ou émergents.
Chaque année est organisé le salon professionnel « Grand Ski » qui réunit les professionnels
de tous les massifs et des intermédiaires du monde entier (en 2008, à Chambéry, les 22 et 23
au janvier), précédé des Rencontres de « Grand Ski » (forum de discussion entre
prestataires français et professionnels étrangers sur des thèmes spécifiques).
Depuis 2006, le Club renforce son action de promotion consacrée à la montagne été, afin
de développer la fréquentation estivale des espaces (haute et moyenne montagne, vallées,
lacs et rivières… ), tout en utilisant la renommée de certains sites comme points de départ
de découverte de territoires, de patrimoines et cultures identitaires, de la faune et de la flore….
Et ce en s’appuyant sur des fêtes et évènements (exemple : le Tour de France et les étapes
de montagne).
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Le développement durable du tourisme en montagne
Une démarche volontaire de développement durable du tourisme de montagne, c'est-à-dire de
recréer de la bonne croissance, dans ses diverses dimensions (économique, environnementale,
culturelle et sociale) est nécessaire pour assurer un avenir à cette partie importante du
territoire français et, en même temps, contribuer efficacement à l’accès aux loisirs de
l’ensemble de la population française.
Ces enjeux doivent être déclinés en cinq orientations :
1. Adaptation au changement climatique et au contexte énergétique
L’augmentation moyenne de la température (1.5% à 5.5% d’ici 2100 selon le GIEC) a fait
l’objet d’une forte médiatisation.
Elle doit commencer à être prise en compte, même si ses effets (au-delà d’épisodes
exceptionnels comme l’hiver 2006-2007) ne devraient pas être trop importants d’ici 2030) :
- éviter de développer les domaines skiables là où l’enneigement naturel -ou même
artificiel- est incertain et, parallèlement, développer des activités peu sensibles à
l’enneigement en station ou à proximité … tout en prenant en compte le fait que la
clientèle actuelle d’hiver est essentiellement motivée par la pratique du ski,
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- parallèlement permettre aux professions concernées de « lisser » leurs résultats sur des
périodes pluriannuelles.
Les dépenses énergétiques doivent être absolument limitées, en commençant par les activités
les plus dispendieuses : le transport (développement des transports collectifs) et
l’hébergement (isolation thermique).
2. L’intégration au milieu montagnard
La qualité du tourisme est liée :
- à l’intégration des nouveaux résidents dans la culture montagnarde traditionnelle, car elle
constitue l'attrait essentiel des vacanciers français et étrangers (surtout l'été),
- à la maîtrise du foncier et aux possibilités de logement pour ces nouveaux arrivants,
souvent victimes de la spéculation touristique,
- à la poursuite de l’amélioration des statuts de la pluriactivité, permettant de fixer la
population et d’améliorer ses compétences,
- à la bonne insertion environnementale des aménagements touristiques (respect du milieu
naturel, des paysages, du patrimoine bâti, …).
3. Les positionnements commerciaux et les réponses aux marchés
La fréquentation de la montagne est en stagnation l’hiver et en baisse l’été. L’évolution des
attentes des clients, la montée des produits concurrents (notamment pays alpins et de
l’Europe de l’Est) imposent de renouveler l’image de la montagne française, tant l’hiver (trop
centrée sur le ski) que l’été (trop sportive) autour de la « découverte émotionnelle » des
divers massifs français (cf. initiative de Maison de la France).
Certaines « cibles » de clientèle doivent faire l’objet de démarches particulières : les résidents
secondaires, les excursionnistes, les jeunes, les seniors, les familles.
4. L’adaptation de l’offre
Concernant les domaines skiables, il faut poursuivre la modernisation du parc de remontées
mécaniques et la garantie de neige (neige de culture) là où cela est possible et souhaitable, et
dans le respect du milieu naturel (notamment : ressource en eau, …).
Concernant l’hébergement, il faut redoubler d’efforts concernant la modernisation du parc
immobilier des stations (2 millions de lits) ; cela passe certainement par une adaptation du
dispositif ORIL et par un frein aux incitations à la création d’hébergements neufs.
Parallèlement, l’urbanisme des stations (souvent marqué par le style des années 60) doit être
rendu plus convivial.
Les possibilités de promenade et de randonnées (y compris refuges) doivent être encore
améliorées.
Enfin, une large diversification des activités doit être prônée autour des attentes de bien être
(aqualudisme, thermoludisme, …) et de « culture locale » (découverte du patrimoine,
fêtes, …).
Cette transformation de l’offre doit se faire avec une exigence accrue de qualité
(développement du Plan Qualité Tourisme) et une maîtrise des prix (sans laquelle un
décrochage de la fréquentation peut être craint).
Elle nécessitera de la part des acteurs locaux un véritable effort d’innovation qui devra être
encouragé.
5. L’amélioration de la gouvernance et de l’organisation
Sur l’exemple de la Suisse, de l’Autriche ou de l’Italie, l’offre française de montagne doit être
restructurée par territoire d’accueil (comprenant les stations de sports d’hiver) disposant
d’une image et d’un potentiel d’offre plus complet, lesquels territoires doivent se doter des
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structures et des moyens financiers pour assurer leur développement touristique. Une
mutualisation des moyens doit être mise en place au niveau de chaque massif et au niveau
national notamment en matière de dispositif d’observation de l’activité touristique
(« observatoire du tourisme en montagne »), de promotion-commercialisation (« FranceMontagne » …), de réflexion prospective (« Entretiens de la Montagne » d'ODIT France,
groupe « prospective »), d’export de l’ingénierie française (club export ODIT France).
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Bilan détaillé de saison touristique d'hiver 2008
FRANCE
Selon l’Observatoire National des Stations de Montagne de Ski France en partenariat avec
ODIT France, les professionnels de la montagne jugent la saison hivernale 2007-2008
satisfaisante et l’estiment unanimement bien meilleure que la précédente. Les chutes de neige
abondantes et étalées sur l’ensemble de la saison ont nettement tranché avec le déficit
d’enneigement constaté l’an passé.
Les taux d’occupation moyens annoncés par les stations sont satisfaisants, puisque compris
entre 60% et 75%. Ces derniers se sont même élevés à plus de 75% dans certaines stations
savoyardes. Ces taux d’occupation sont unanimement jugés supérieurs à ceux enregistrés
l’année dernière.
Les stations ont enregistré au cours de cette saison deux pics de fréquentation durant les
vacances de Noël puis pendant les vacances de février. Au cours de ces périodes, les taux
d’occupation observés ont été égaux, voire supérieurs à 80% dans l’ensemble des massifs : en
progression dans l’ensemble du massif alpin mais en recul dans le Jura et les Vosges et, plus
globalement, dans les stations de basse altitude où l’extrême douceur des températures
semble avoir compromis l’enneigement. Les Pyrénées ont enregistré, depuis le début de la
saison d’hiver, une hausse réelle et continue de la fréquentation et du chiffre d’affaires.
Fréquentation des domaines skiables (données du Syndicat National des Téléphériques de
France)
Dans tous les massifs, la saison a commencé très tôt et très fort, avec un Noël tout à fait
exceptionnel. Avec la très bonne fréquentation des domaines skiables qu’ont connu presque
tous les massifs en début de saison, la situation cumulée ressort à 7% au-dessus de la
moyenne des quatre dernières saisons. Les domaines skiables ont donc été dans une situation
comparable à celle d’il y a deux ans, qui était une bonne année. Les Pyrénées et les Vosges
ont été en difficulté, quoique dans une moindre mesure que l’an passé.
Les chutes de neige ont à nouveau –souvent après un redoux début janvier – servi tous les
massifs du Sud Est, du Nord Est et du Centre, avant de laisser place à un anticyclone durable
(quatre semaines). Ce long épisode sans précipitations a obligé certaines stations des Vosges,
du Jura et des Alpes du Nord, notamment celles qui n’étaient pas équipées en neige de
culture, à fermer en deuxième partie des vacances de février.
D’une façon générale, l’avance prise en début de saison s’est progressivement réduite, les
périodes suivantes n’ayant été que moyennes, en fréquentation, voire médiocre en avril.
En conclusion, pour l’ensemble de la saison, par rapport à la moyenne des quatre dernières
saisons, le nombre de journées skieurs a progressé de 3%. Le bilan de la saison est
globalement bon pour les Alpes, à toutes les altitudes, et plus contrasté dans les autres
massifs.
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Tourisme de montagne
Fréquentation étrangère
Cette saison est caractérisée par une bonne tenue de la fréquentation étrangère, avec une forte
présence dans les stations des clientèles britanniques (stations de Haute-Savoie et de
Tarentaise), belges (stations savoyardes et vosgiennes), hollandaises et espagnoles. Les
stations pyrénéennes ont enregistré un niveau record de fréquentation des clientèles
espagnoles et un bon niveau de fréquentation britannique et portugaise
Si les réservations de dernière minute et les courts séjours restent toujours des comportements
incontournables de la clientèle touristique, en revanche les ventes « tout compris » ont connu
un léger tassement par rapport à l’an passé. Parallèlement, l’important manteau neigeux,
constitué dans la majeure partie des stations, a fait progresser l’activité des écoles de ski et du
ski nordique ainsi que la demande touristique à destination d’activités ayant également trait à
la neige. C’est notamment le cas des promenades en raquettes, en chiens de traîneaux (dans
les Pyrénées, massif leader dans l’offre thermoludique, on a constaté une forte sollicitation de
la clientèle pour cette activité) ou le long des chemins de promenades balisés des stations. Les
activités à destination des enfants, et en relation avec la remise en forme et le bien-être, sont
appréciées de la clientèle en station.
Les consommations enregistrées au sein des commerces et des restaurants sont jugées en
progression par rapport à l’an passé par la moitié des stations.
Les vacances de Pâques
En dépit de chutes de neige tardives et d’indices de « skiabilité » satisfaisants, notamment
pour les Alpes et le Massif Central, le niveau d’activité pour les vacances de Pâques 2008 est
perçu généralement en recul par rapport à l’an passé.
En effet, quel que soit le massif et le type de station, les taux d’occupation enregistrés au
cours de cette période sont compris entre 15% et 45%. Ces derniers sont unanimement jugés
inférieurs à ceux de l’année dernière. Les taux d’occupation s’érodent logiquement au fur et à
mesure de la période et restent impactés par les fermetures progressives des stations,
intervenues dès la mi-avril.
Au cours des vacances de Pâques, les professionnels de la montagne ont toutefois constaté un
bon niveau de fréquentation étrangère et notamment britannique et belge.
PAYS ETRANGERS
Autriche
L’Autriche a la cote auprès des touristes français, ce que reflètent les chiffres de
fréquentation pour la période de janvier à mai 2008 avec + 7,5% d’arrivées (+ 6,7% de
nuitées). De novembre 2007 à mars 2008, les hôteliers autrichiens ont accueilli +5,9 % de
Français de plus (+ 5,2% de nuitées). Ce sont surtout les länder de Vorarlberg, Styrie,
Carinthie et Vienne qui ont profité de cet engouement pour la saison d’hiver. C’est cependant
toujours le Tyrol qui détient la moitié des arrivées (+ 2,8% pour l’hiver 2007/08 par rapport à
l’hiver précédent) et nuitées françaises (+4,6%). Herwig Kolzer, directeur de l’Office national
autrichien du tourisme à Paris se réjouit : "De 2001 à 2007, le tourisme autrichien a pu
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comptabiliser une progression de 21% d’arrivées françaises, soit quelque 80 000 vacanciers
de plus. La France constitue ainsi le 7e marché émetteur de vacanciers pour l’Autriche".
Espagne
L’Espagne n’est pas une destination qui attire spécialement les skieurs. En 2008, de
nombreux Espagnols ont préféré les Pyrénées françaises ou surtout les Alpes.
On estime que près de 250 000 Espagnols sont allés skier en France en 2008 soit une
augmentation de 30% par rapport à la saison 2006-2007 qui avait été une saison difficile au
niveau de l’enneigement.
Selon ATUDEM (association touristique espagnole des 36 stations de ski et de montagne) les
résultats des stations de ski pour 2008 sont irréguliers car les conditions climatiques n’ont pas
été propices.
Cependant le nombre de visiteurs dans les stations a augmenté de 11,5% (soit 5 831 310
visiteurs) et le nombre de journées de ski a augmenté de +13,3% (soit 4 834 029 journées).
Pour la cordillère de Cantabrie, la saison a été mauvaise car l’ouverture ne s’est faite qu’en
mars en raison du manque d’enneigement.
Les stations des Pyrénées et neiges catalanes ont eu une bonne saison avec une fréquentation
en hausse respectivement de +35% et +27%.
La Sierra Nevada en Andalousie a reçu moins de 900 000 visiteurs et skieurs selon
CETURSA qui gère la station. C’est moins que l’an passé à cause d’une fermeture de 14
jours pour vents violents.
Le pic de fréquentation a été enregistré pour l’ensemble des stations lors de la semaine sainte.
Il est à rappeler qu’en 2006-2007 le nombre de visiteurs avait chuté de 32% et que les
stations ont investi 72,6 millions d’euros pour améliorer leurs infrastructures.
Le bilan 2007-2008 est globalement positif. Le nombre de jours d’ouverture en moyenne dans
les stations était de 110 jours (maximum : 149, minimum : 12).
Italie
Séjours des Italiens aux sports d’hiver en Italie et à l’étranger : 5,3 millions d’Italiens ont
fréquenté les stations de ski l’hiver dernier, soit environ 11,3 % de la population totale,
provenant essentiellement de la Lombardie, de la Vénétie et du Piémont.
Évolution des comportements : la tendance au « fai da te » (auto-organisation) et aux
réservations last minute (sur Internet) s’accroît. Conséquences du vieillissement de la
population italienne, la clientèle jeune diminue et le nombre total de skieurs italiens baisse.
Le ski est moins à la mode en Italie dans les années 2000 que dans les années 1990. Il n’y a
plus de skieur vedette en Italie pour faire la promotion de cette activité(cf. Alberto Tomba)
Fréquentation étrangère de la montagne italienne : les stations italiennes ont enregistré une
forte progression successivement de 9,4 % (hiver 2007 rapport à 2006) et de 25 % pour la
dernière saison hivernale, grâce notamment à un excellent enneigement.
La clientèle suisse représente avec 32 %, la première clientèle étrangère des stations
italiennes, devant les Autrichiens (28 %) puis les Allemands (24 %), les Japonais (23 %), les
Français (20 %), les Britanniques (15%)…..
Fréquentation des stations françaises par la clientèle italienne :
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Les Italiens constituent une clientèle de proximité pour les stations françaises, au premier
rang dans les stations de la Vallée de la Maurienne (la Norma, Valfréjus), les Deux Alpes,
ainsi que pour celles des Hautes Alpes (Montgenèvre, Briançon) et des Alpes du Sud
(Risoul, Vars).
Le marché italien est intéressant hors vacances scolaires : début décembre (Sant’Ambroggio),
début janvier (Epiphanie) et une semaine de vacances nommée "Settimana bianca", prisée par
de nombreux citadins entre janvier et mars
Les établissements français équipés de saunas, spas, centres de remise en forme disposent
d’un réel avantage concurrentiel par rapport à l’offre italienne d’hébergement de sports
d’hiver. Mais ils ne sont pas connus en Italie.
Positionnement de la France sur le marché italien du ski : les coûts sont plus élevés pour
pratiquer le ski en France qu’en Italie, (mais cependant moins cher qu’en Suisse), et
l’agressivité publicitaire des stations italiennes est forte et retient la clientèle italienne.
La plupart des stations françaises et leurs domaines skiables manquent de notoriété : leur
présence publicitaire est très faible en regard de celle de la concurrence italienne, les sites
Internet français sont faiblement accessibles en langue italienne.
Destinations concurrentes : l’Autriche retient de plus en plus l’attention des Italiens, grâce à
une offre accueil/qualité/prix, des propositions pour les enfants et familles et le « benessere »
très apprécié par les Italiens. Elle est la première destination étrangère revendue. La Slovénie
progresse grâce à ses séjours ski + remise en forme.
Suisse
L’industrie touristique suisse a enregistré une saison hivernale 2007/2008 particulièrement
florissante. La dernière estimation en date table sur une augmentation des nuitées hôtelières
de 6,8 % pour la saison d’hiver, qui s'est achevée fin avril. La fréquentation a grimpé pour la
première fois nettement au-delà de 16 millions de nuitées hôtelières. Si la progression des
dernières saisons d’hiver était surtout due à des augmentations marquées de la demande
étrangère, la demande domestique s’est avérée également très dynamique durant la saison
d’hiver 2007/2008.
Au cours de la saison d’hiver écoulée, le nombre des nuitées hôtelières achetées par des
clients résidant en Suisse devrait avoir augmenté de quelque 4,8 %. Cette forte progression
s’explique en premier lieu par les conditions météorologiques et d’enneigement
particulièrement favorables et par le climat de consommation positif en Suisse. La neige,
tombée en abondance dès novembre dans les régions de vacances alpines, y garantissait un
manteau suffisant dès le début de la saison, si bien que nombre de personnes se sont décidées
à la dernière minute pour un séjour dans les Alpes. En outre, l’enneigement n’a guère posé de
problème, car on était quasiment assuré de trouver de la neige durant tout l’hiver, si bien que
les stations d’hiver suisses ont épuisé leur potentiel. En plus des conditions météorologiques
et d’enneigement, le climat de consommation favorable qui prévalait en Suisse a également
contribué à cet excellent résultat. Il s’explique notamment par le net recul du nombre des
sans-emploi et par la progression des revenus en termes réels en 2007.
Comme lors des deux dernières saisons d’hiver, la demande étrangère a fortement augmenté
(+8,2 %). Outre l’attractivité touristique élevée des destinations suisses, ce résultat
réjouissant s’explique assurément aussi par la bonne conjoncture économique mondiale au
cours de l’année passée et par le taux de change très favorable entre l’euro et le franc suisse
durant le deuxième semestre 2007. De ce fait, le nombre de clients en provenance de la zone
euro a évolué de manière très favorable. On a observé une forte croissance de la
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fréquentation, surtout en provenance des marchés d’Europe de l’Est et d’Asie, la plupart des
marchés de provenance traditionnels progressant eux aussi nettement.
Frédéric BATTISTELLA,
Adjoint au chef de bureau des politiques territoriales
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