Charte documentaire de la Médiathèque municipale de Rochefort
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Charte documentaire de la Médiathèque municipale de Rochefort
Charte documentaire de la Médiathèque de Rochefort Introduction ................................................................................................................................ 2 1. Contexte ................................................................................................................................. 2 1.1 Histoire de la médiathèque............................................................................................... 2 1.2 Environnement institutionnel ........................................................................................... 3 1.3 Environnement documentaire .......................................................................................... 3 1.4 Tutelle administrative....................................................................................................... 3 2. Missions ................................................................................................................................. 4 2.1 Missions générales des médiathèques en lecture publique .............................................. 4 2.2 Pôles d’excellence de la médiathèque de Rochefort ........................................................ 4 3. Collections.............................................................................................................................. 6 3.1 Constitution ...................................................................................................................... 6 3.1.1 Achats : critères de choix .......................................................................................... 6 3.1.2 Achats : critères d’exclusion ..................................................................................... 9 3.1.3 Politique d’exemplaire ............................................................................................ 10 3.1.4 Traitement des dons et legs ..................................................................................... 10 3.1.5 Traitement des demandes du public ........................................................................ 10 3.2 Conservation................................................................................................................... 10 3.2.1 Rôle du magasin ...................................................................................................... 10 3.2.2 Principes de conservation........................................................................................ 11 3.3 Elimination ..................................................................................................................... 11 3.3.1 Critères de désherbage ............................................................................................ 11 3.3.2 Procédure du pilon et dons ...................................................................................... 12 3.4 Evaluation....................................................................................................................... 13 4. Annexes................................................................................................................................ 14 4.1 Critères de présélection des candidats au désherbage, par cote ..................................... 14 4.2 Convention de don ......................................................................................................... 14 Introduction Cette charte est un document d’orientation générale de la politique documentaire de la médiathèque de Rochefort. Elle décline, pour le cas concret de la lecture et des loisirs culturels à Rochefort, le droit qu’a tout citoyen d'accéder à la culture1. La charte fixe un cadre général, dans lequel peuvent être élaborés ensuite des plans de développement des collections spécifiques à chaque secteur et à chaque cote. Ce document a trois fonctions : - servir de référence au personnel des bibliothèques chargé des acquisitions - présenter aux tutelles les grandes orientations de la politique documentaire - informer clairement le public des règles qui déterminent les choix des professionnels Ce document doit être actualisé de manière régulière. 1. Contexte 1.1 Histoire de la médiathèque Le noyau originel des collections de la bibliothèque provient des confiscations révolutionnaires de 1792 : collections des Capucins, des Lazaristes et d’aristocrates émigrés. La bibliothèque ne fut vraiment constituée en tant que telle qu’en 1818, lorsque le conseil municipal décida la nomination d’un bibliothécaire, permettant ainsi le traitement des fonds et l’ouverture au public. La bibliothèque se trouvait alors dans l’Hôtel de Ville. Faute de place, elle fut ensuite déplacée dans l’Hôtel particulier de la famille Hèbre de Saint Clément, avant de rejoindre en 1988 la Corderie Royale, ancien arsenal maritime créé par Colbert et rénové dans les années 1980. Le premier inventaire fut réalisé en 1835 par le bibliothécaire Dubois, avant d’être complété et développé par Léon Ardouin, médecin de la Marine et bibliothécaire, à la fin du XIXe siècle. Les collections, outre les achats réguliers, ont été enrichies par des dons particulièrement remarquables : don des frères Lesson (manuscrits et bibliothèque personnelle de 2000 ouvrages environ), don du marquis Queux de Saint Hilaire (environ 1000 ouvrages), don d’Adrien Thieullen, préhistorien et homme de lettres rochefortais. 1 Préambule de la Constitution de la République française du 4 octobre 1958, reprenant celui de la Constitution du 27 octobre 1946, Article 13 : « La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. » 1.2 Environnement institutionnel La médiathèque s’inscrit dans le paysage culturel et patrimonial rochefortais. A ce titre, elle a vocation à établir des partenariats privilégiés avec les principales institutions culturelles de Rochefort : Musée d’art et d’histoire Hèbre de Saint Clément, Maison Pierre Loti, Conservatoire de Musique et de Danse, Espace musiques actuelles de la Poudrière, Musée national de la Marine, Bibliothèque de l’Ecole de Médecine Navale, Centre International de la Mer, Bibliothèque du Service Historique de la Défense, Société de Géographie de Rochefort, Festival de cinéma du Pacifique Sud. Les lignes directrices de la politique documentaire de la médiathèque doivent évidemment tenir fortement compte du positionnement intellectuel de ses partenaires (choix stratégiques, domaines couverts), afin que la médiathèque contribue à la cohérence du projet culturel global de la Ville. 1.3 Environnement documentaire La médiathèque s’inscrit dans le réseau du Centre du Livre et de la Lecture en PoitouCharentes, qui coordonne un certain nombre d’actions à l’échelle régionale (festivals littéraires, plans de conservation ou de numérisation). Elle a (ou doit rechercher) des relations privilégiées avec les 4 autres grandes bibliothèques de Charente-Maritime (BM de La Rochelle, BM de Saintes, Bibliothèque Départementale de Prêt, Bibliothèque de l’Université de La Rochelle) ainsi qu’avec les Archives départementales de Charente-Maritime. La médiathèque, bien que municipale, dessert aussi dans les faits une large partie de l’agglomération de Rochefort (environ 40 000 habitants), dont plusieurs communes possédant une petite bibliothèque : Fouras, Breuil-Magné, Tonnay-Charente… 1.4 Tutelle administrative La médiathèque est placée sous l’autorité du Maire de Rochefort, et par délégation, de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville. 2. Missions 2.1 Missions générales des médiathèques en lecture publique Comme tous les établissements de lecture publique en France, la médiathèque de Rochefort doit proposer en libre accès, à tous les publics, des collections encyclopédiques de documents constamment actualisés, sur différents supports. La médiathèque est un service public chargé de contribuer à l'éducation, à l'information, à l'activité culturelle et aux loisirs de tous les citoyens. Elle permet la consultation sur place et l'emprunt de documents imprimés, sonores, audiovisuels et numériques. Elle conserve et met en valeur des collections patrimoniales (fonds ancien). Elle participe à la vie culturelle de la Ville et coopère avec les autres bibliothèques au niveau local, régional, national, voire international. Les grands principes fixant les lignes directrices de la politique documentaire des médiathèques sont lisibles dans les documents suivants : Manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque publique (1994), Charte des Bibliothèques adoptée par le conseil supérieur des bibliothèques (1991). Il y est notamment précisé que : « Les collections et les services ne doivent être soumis ni à une forme quelconque de censure idéologique, politique ou religieuse, ni à des pressions commerciales. » « Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l'ensemble des connaissances, des courants d'opinion et des productions éditoriales. » « Elles doivent répondre aux intérêts de tous les membres de la collectivité à desservir et de tous les courants d'opinion, dans le respect de la Constitution et des lois. » « Elles doivent être régulièrement renouvelées et actualisées. » 2.2 Pôles d’excellence de la médiathèque de Rochefort Rochefort est un pôle de référence sur des thèmes liés à l’histoire de la ville et à l’organisation actuelle de ses structures culturelles. Ces thèmes, qui doivent faire l’objet d’une « attention documentaire » accrue, sont : a) La littérature et l’histoire locale (liée à l’identité du Pays rochefortais) b) Pierre Loti (biographie, œuvre littéraire, entourage) ; et plus accessoirement la littérature exotique de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle (Farrère, Segalen, Claudel…) c) La littérature, l’histoire et les arts de la zone Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, mais aussi Nouvelle Zélande, Australie, Hawaï, NouvelleGuinée…) Les deux premiers thèmes doivent être traités avec l’exhaustivité comme objectif théorique (ne pouvant jamais être atteint, cependant). Etant donnés les liens unissant Rochefort au Pacifique Sud, le troisième cas doit être l’objet d’une sélection visant à enrichir de manière significative le fonds historique existant déjà sur l’Océanie (don Lesson notamment), dans une optique de diffusion mais aussi de conservation (constitution d’une bibliothèque thématique préservée des campagnes d’élimination). La politique documentaire de la médiathèque converge ainsi avec la charte des Musées municipaux, qui développent ces trois thèmes pour l’acquisition d’œuvres d’art et la muséographie. En ce qui concerne la littérature jeunesse, la médiathèque s’est positionnée au niveau régional pour être pôle de conservation pour le théâtre et la poésie. Cette option demande cependant encore à être précisée, en accord avec les instances et les partenaires régionaux. 3. Collections 3.1 Constitution 3.1.1 Achats : critères de choix Niveau Pour les adultes, les collections documentaires doivent être constituées de publications de qualité, contenant des informations fiables, mais ne doivent pas excéder (sauf exception) le niveau du premier cycle universitaire. Tout citoyen doit pouvoir se renseigner sur un sujet scientifique ou de société en lisant des textes clairs, sérieux et accessibles. Les collections en littérature doivent représenter tous les courants et tous les styles, aussi bien en littérature francophone qu’en littérature étrangère, en roman qu’en théâtre ou poésie. Les notions de littérature « élitiste », ou à l’inverse « populiste », doivent être bannies de l’appréhension de la production éditoriale. Les collections dévolues aux chercheurs du secteur Patrimoine peuvent être acquises sans distinctions de niveaux (exhaustivité sur l’histoire locale, pôles d’excellence). Langue(s) Les documentaires sont tous en français dans les fonds de lecture publique, en raison de la vocation de la médiathèque à desservir le « grand public ». Est toutefois proposé un fonds de livres de fiction en langues étrangères, principalement en anglais : - afin de répondre à la demande du public étranger - afin de soutenir l’apprentissage des langues étrangères - dans un but culturel plus général Les langues représentées dans le fonds de livres de fiction sont l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien. Dans le même esprit sont achetés des films de fiction en version originale sous-titrée. Supports proposés aux usagers - Livres (romans, essais, documentaires, albums, bandes dessinées, livres d’artistes) - Journaux, revues, magazines - CD - Vidéos (VHS, fonds qui n’est plus alimenté) - CD-ROM (fonds qui n’est plus alimenté) - DVD - Manuscrits - Cartes et plans - Affiches - Documents d’archives - Cartes postales - Photographies - Ressources électroniques (Internet) Face à l'évolution constante des supports et des ressources documentaires, les bibliothécaires peuvent être amenés, après en avoir examiné la pertinence (coût, domaines couverts, avantages ou complémentarité par rapport aux autres supports), à en supprimer certains ou à en accepter de nouveaux (par exemple les ebooks, les revues en ligne, les méthodes de langue, les jeux de société, les jeux vidéos…) a) Lecture publique (adultes et enfants) Les acquisitions se font dans les limites du budget attribué annuellement. En lecture publique, l'exhaustivité est exclue quel que soit le domaine. Romans La médiathèque doit concilier le rôle de lieu de référence pour l’acquisition de la culture fondamentale, et de lieu de vie et de loisirs. Il convient donc de maintenir un équilibre entre la littérature canonique et la littérature contemporaine, pour laquelle la médiathèque a un rôle de découvreur proche de celui du libraire à jouer pour les usagers. On veillera donc à ce que les lecteurs puissent trouver aussi bien Rousseau, Balzac, Flaubert, Zola, Sartre, ou les grands écrivains étrangers, que Harry Potter, Marc Lévy, Katherine Pancol ou les meilleures ventes en librairie ; mais aussi des écrivains contemporains aux tirages plus confidentiels. Des éditeurs peuvent être davantage suivis que d’autres, notamment les éditeurs locaux, ou les éditeurs indépendants faisant paraître des textes originaux et de qualité (par exemple, et en commençant par les A : Les allusifs, Attila, Actes Sud…) Documentaires et essais Les documentaires doivent permettre au public de s’informer et d’acquérir un savoir sur des thèmes très variés. Il importe d’éviter la redondance et de proposer au moins un ouvrage de référence sur chaque thème ou période historique. Par exemple, en histoire, la médiathèque doit posséder des documents sur la Première Guerre Mondiale, mais aussi sur Charlemagne, la guerre d’Algérie ou l’histoire de la Chine. Pour chaque discipline, un corpus de base, considéré comme l’ensemble des sujets ou auteurs incontournables, peut être défini. Une fois ce corpus constitué, des documents complémentaires peuvent être ajoutés, en fonction de l’actualité, des demandes du public et des choix du bibliothécaire. Revues et journaux La médiathèque propose la presse quotidienne nationale et régionale (derniers numéros en libre accès). Un choix de magazines et revues est réactualisé chaque année, en fonction de l’offre et du budget. Les grands magazines d’information sont systématiquement retenus. Pour les enfants, le plus large choix possible de revues doit être proposé. Des revues plus originales peuvent également être choisies. NB : On portera une attention particulière à l’évolution des abonnements aux versions numériques des journaux et revues dans les mois et années qui viennent. Guides de voyages Les guides de voyage doivent représenter toutes les destinations. Ils doivent, dans les limites budgétaires, être renouvelés tous les 5 ans au minimum. Bandes dessinées Les achats en bandes dessinées doivent maintenir un équilibre entre séries (présence des classiques de la BD notamment) et œuvres spécifiques. Pour les adultes, les albums primés dans les festivals de BD (Angoulême, Rochefort…) seront choisis systématiquement. Des éditeurs peuvent être suivis en particulier (choix à déterminer dans les plans de développement des collections). Fonds de films (DVD) La médiathèque doit accroître notablement l’offre de DVD, tant quantitativement que qualitativement (variété). En ce sens, elle doit pouvoir proposer au moins 1 (plus si possible budgétairement) film des grands réalisateurs ayant marqué l’histoire du cinéma. A titre d’exemple (la liste est loin d’être exhaustive) on peut citer Fritz Lang, Renoir, Fellini, Bergman, Eisenstein, Hitchcock, ou encore Pasolini, Welles, Coppola, Kubrick, Tavernier… Par ailleurs, la médiathèque doit être capable de proposer du cinéma de genre, en couvrant une palette large correspondant aux attentes du public : comédies musicales, films d’arts martiaux (Steven Seagal, Bruce Lee, Jackie Chan, Shaw Brothers…), films de sciencefiction… Il convient également d’approfondir progressivement les collections en direction de films ou d’auteurs moins connus, à faire découvrir au public. Une attention particulière sera portée au cinéma français, de façon à renouveler les possibilités d’emprunt régulièrement, par exemple en s’orientant d’après les noms des grands acteurs ou actrices, qui sont suivis par le public : de Funès, Fernandel, Bourvil, Delon, Gabin, Ventura, Belmondo, Blier, Noiret, Rochefort, Marielle, Signoret, Arletty, Deneuve, Adjani, et plus récemment Auteuil, Lanvin, Giraudeau, Luchini… Enfin, bien entendu, la médiathèque doit mettre à disposition en DVD les films ayant rencontré un grand succès en salle, quelle que soit leur niveau et leur langue d’origine. Il convient aussi d’acheter un choix de séries télé. NB : l’offre de vidéo en ligne, voire à la demande (VOD) devra être étudiée dans les mois et années qui viennent. Musique La création récente de la discothèque doit être suivie d’une phase d’expansion. Tous les genres musicaux doivent être représentés. La politique d’acquisition doit intégrer l’activité des structures culturelles rochefortaises liées à la musique (Poudrière, Conservatoire). Le cas échéant, une expertise et des suggestions peuvent être demandées à ces partenaires, notamment pour la musique classique et le rock. NB : l’offre de musique en ligne (écoute en streaming depuis un poste de la médiathèque ou depuis chez soi, sur authentification pour les abonnés) devra être prise en compte dans les mois et années qui viennent. Littérature jeunesse (destinée aux moins de 14 ans) Pour la littérature jeunesse, les grandes orientations sont les mêmes que pour les autres secteurs. Il faut cependant tenir compte du renouvellement plus important des collections (albums bébés, collections aux taux de rotation plus élevés et plus fréquemment dégradées). Là aussi, des éditeurs en particulier peuvent être privilégiés par les plans de développement des collections. Le choix d’ouvrages d’éveil ou à caractère éducatif s’accompagne évidemment d’une vigilance vis-à-vis des documents n’ayant pas leur place auprès du jeune public. Les acquisitions pourront accompagner les manifestations de la médiathèque (expositions, animations) ou d’autres structures. b) Secteur patrimoine Dans les limites budgétaires qui lui sont imposées, le secteur patrimoine cherchera acquérir prioritairement : 1) Tout document absent des collections et présentant un intérêt pour la connaissance de l’histoire de Rochefort et du pays rochefortais (archéologie, géographie, démographie, histoire de la ville et de ses « grands hommes »). 2) Tout document absent des collections, manuscrit ou imprimé, dont l’auteur est Pierre Loti 3) Des documents traitant de la vie ou de l’œuvre de Pierre Loti : - toute recherche universitaire (niveau Master ou Doctorat) pouvant être récoltée (hors documents accessibles librement sur Internet, pouvant faire l’objet d’une recension dans les bibliographies) - tout document francophone traitant directement et explicitement de Pierre Loti - documents non francophones : sélection en fonction de l’intérêt de la publication et des limites budgétaires 4) Livres ou documents dont la date d’édition est antérieure à 1950 portant sur la zone Pacifique, particulièrement les relations de voyage, la botanique et l’ethnographie au XIXe siècle : sélection en fonction de l’offre et des limites budgétaires 5) Peuvent ponctuellement présenter un intérêt pour l’enrichissement des collections : livres anciens sur le bagne au XIXe siècle, documents anciens sur la construction navale, l’hydrographie, la navigation (particulièrement sur l’Atlantique) 6) Marginalement, les livres ou œuvres des artistes exposant dans le Passage des Amériques 3.1.2 Achats : critères d’exclusion Sont exclus des collections : - les manuels scolaires et universitaires (sauf exceptions) - les textes scientifiques très spécialisés (sauf exceptions) - les documents à caractère raciste ou portant atteinte à la dignité humaine - les ouvrages émanant directement d'un parti politique - les ouvrages émanant directement des différentes églises, confessions et sectes - les ouvrages émanant de la propagande d'un Etat ou du marketing d'une entreprise 3.1.3 Politique d’exemplaire Les documents sont acquis en un seul exemplaire. Les exceptions à la règle peuvent concerner : - les « best seller » très demandés par le public - les ouvrages dont l’acquisition est liée aux animations de la médiathèque (réception d’un écrivain, exposition…) - les documents concernant l’histoire locale (exemplaire de conservation, exemplaire de prêt) 3.1.4 Traitement des dons et legs Les dons ne sont intégrés dans les collections que s'ils enrichissent réellement les collections de la médiathèque. La décision d’accepter un don (entrée dans les collections) ne peut être prise que par le responsable de la médiathèque. Tout don fait obligatoirement l’objet d’une convention signée entre le donateur et la médiathèque (voir document en annexe). Les dons importants (quantitativement ou qualitativement) sont portés à la connaissance des élus. 3.1.5 Traitement des demandes du public Un cahier de suggestion est mis à disposition du public dans les deux espaces de lecture publique de la médiathèque. Toutes les demandes des lecteurs doivent être étudiées. Il appartient aux bibliothécaires de décider si la suggestion d’achat doit être suivie ou non, mais une réponse circonstanciée doit toujours être faite par écrit au lecteur. Les documents achetés par la médiathèque le sont à des conditions particulières : les DVD par exemple ne sont pas achetés au prix public payé par les particuliers, car il faut acheter les droits de prêt et de consultation. 3.2 Conservation 3.2.1 Rôle du magasin Le magasin n’est ni un espace de stockage, ni un entrepôt permettant d’éluder la question de l’élimination d’un ouvrage. Le magasin est d’abord un lieu de conservation (respectant, dans la mesure du possible, les conditions de conservation exigées pour un fonds ancien). Les ouvrages déposés en magasin sont voués à être conservés par la médiathèque, selon la logique énoncée dans la présente charte. La mise en magasin est le résultat d’une décision, qui appartient en dernier lieu au responsable de la médiathèque, sur proposition de l’équipe de direction. En second lieu le magasin peut être utilisé comme un réservoir. Les ouvrages conservés peuvent être mis à disposition du public sur demande (via consultation du catalogue). Le magasin permet ainsi de désengorger l’espace libre accès. Les ouvrages pour lesquels l’optique n’est pas la conservation, mais la mise à disposition indirecte, doivent également faire l’objet d’un choix : un livre dont l’information est manifestement obsolète, un livre très abîmé, un document qui n’est plus prêté depuis longtemps et dont le niveau est faible doivent être pilonnés et sortis de l’inventaire. 3.2.2 Principes de conservation Un ouvrage mis en magasin est soit : - l’objet d’une décision de conservation - l’objet d’une mise en réserve en vue de la communication indirecte La décision de conservation peut concerner : - les documents entrant dans les pôles d’excellence de la médiathèque - les ouvrages épuisés dans le commerce depuis plus de 10 ans, en attendant une réédition La décision de mise en réserve concerne : - les documents présentant un intérêt littéraire ou scientifique avéré (classiques ou auteurs contemporains déjà très présents en libre accès). En droit, les documents de lecture publique mis en réserve devraient pouvoir être remis en libre accès ou intervertis avec les documents en libre accès sans appauvrir notoirement le fonds. Le magasin n’a pas vocation, sauf exception (ouvrages antérieurs à 1950) à abriter des doublons. 3.3 Elimination 3.3.1 Critères de désherbage Le désherbage doit s’appuyer à la fois sur des statistiques et sur l’expertise des bibliothécaires. Il se fait donc en deux temps : détermination des « candidats au désherbage », puis choix au sein de cette liste. Les critères sont très variables en fonction des disciplines ou des niveaux concernés. On trouvera en annexe un tableau détaillé par cote Dewey des critères choisis pour déterminer les « candidats au désherbage ». On peut suivre pour l’ensemble des documents les critères adoptés par la Bibliothèque Publique d’Information (Centre Pompidou) : Un premier écrémage est fait à partir de deux critères permettant d’éditer des listes depuis le SIGB (base informatique de la médiathèque) : • • X = nombre d’années écoulées depuis la date d’édition Y = nombre d’années écoulées sans que le document ne soit prêté Ensuite des critères type « IOUPI » (acronyme aide-mémoire) peuvent être appliqués : • • • • • I Incorrect : information fausse O Ordinaire : édition de mauvaise qualité, document laid U Usé : détérioré, état matériel dégradé P Périmé : obsolescence du document I Inadéquat : ne correspond pas au fonds (missions et thématiques) 3.3.2 Procédure du pilon et dons 1) Edition de listes par secteur, en fonction des critères de premier niveau définis en annexe (par cote Dewey) 2) Etude des listes par les responsables de secteurs et exclusion de certains titres (documents de référence notamment, soustraits au critère de rotation) 3) Présélection des candidats au désherbage : étude en rayon de la liste réduite (vérification de l’édition, de l’état matériel du document, de la fiabilité de l’information et de l’intérêt de l’ouvrage) 4) Proposition de désherbage au responsable de la médiathèque 5) Décision du responsable de la médiathèque 6) Sortie de l’inventaire des documents (pilon dans la base informatique, tampon appliqué sur l’estampille) 7) Choix de la destination des documents : pilon, don ou vente Les documents désherbés peuvent être détruits, ou proposés en don à des associations ou au grand public, si leur état matériel est convenable. La possibilité (légale) de revendre les ouvrages désherbés existe, mais doit faire l’objet d’une décision du Conseil Municipal. La vente des documents peut prendre la forme d’une braderie (dans un quartier de la ville) ou d’une vente dans les locaux de la médiathèque. Elle doit bien entendu faire l’objet d’une régie et d’une déclaration à la Trésorerie. 3.4 Evaluation L’évaluation des collections est fondamentale, notamment pour vérifier le degré d’adéquation de l’offre documentaire à la demande du public. Cette évaluation est la base des plans de développement des collections par cote. Il s’agit de définir pour chaque cote des indicateurs statistiques, permettant de cibler les domaines à développer et les axes d’amélioration. En distinguant par cote, on s’appuiera par exemple sur le taux de rotation des ouvrages, l’âge moyen de la collection, les genres sur ou sous-représentés… 4. Annexes 4.1 Critères de présélection des candidats au désherbage, par cote 4.2 Convention de don