Albums August Sander
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Albums August Sander
DOSSIER DE PRESSE August Sander Albums Centred’artÉditeur www.lepointdujour.eu 107 avenue de Paris 50100 Cherbourg-en-Cotentin [email protected] Du mercredi au vendredi : de 14h à 18h Samedi et dimanche : de 14h à 19h Á partir du 21 juin, l’exposition sera ouverte aussi le mardi de 14h à 18h. August Sander, Jeunes paysans, 1914 © Die Photographische Sammlung / SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv, Köln ; Adagp, Paris, 2016 Du 22 mai au 28 août 2016 Introduction Album de famille August Sander (1876-1964) est célèbre pour son projet « Hommes du XXe siècle », qu’il conçut dans les années 1910-1920 et poursuivit jusqu’à sa mort. À travers essentiellement des portraits classés par métiers ou milieux, il s’y donnait pour but de représenter la société allemande et les hommes de son temps. En 1929, il publia soixante portraits extraits de son projet, sous le titre Visage d’une époque. Sander réalisa cet album dans les années 1950 pour sa fille Sigrid alors installée aux États-Unis. Portraits de Sander, de sa femme et leurs enfants, entre 1901 et 1914, ces images ont bien sûr une dimension intime, mais elles illustrent aussi le parcours du photographe. Né dans une famille de sept enfants de la région du Siegerland, il fut d’abord mineur comme son père. L’album témoigne du statut social et de la culture savante auxquels la photographie lui a permis d’accéder. Cette série emblématique est au cœur de l’exposition présentée au Point du Jour. Elle est associée à trois autres ensembles : un album de photographies de famille, des portraits d’artistes avec quelquesunes de leurs œuvres et un portfolio de paysages. Sont également présentés des textes de Sander et des témoignages de ses contemporains, ainsi que des archives familiales et des publications originales. Toutes ces pièces composent le portrait d’une époque et d’un homme pour lequel la photographie constitua indissociablement un métier et une œuvre. Le titre de l’exposition, « Albums », traduit les différentes dimensions de la pratique de Sander : photographie familiale et activité commerciale autant qu’archivage documentaire et projet artistique procédant par séries. L’exposition a été conçue avec Gerd Sander, petit-fils d’August Sander qui découvrit la photographie à ses côtés avant de devenir lui-même photographe. Grand connaisseur du travail de Sander, il a réalisé certains des tirages exposés et présente ici nombre d’archives pour la première fois. Les œuvres accompagnant les portraits d’artistes appartiennent également à la collection de Gerd Sander. Cette association, inédite, souligne l’inscription du travail de Sander dans le contexte artistique des années 1920-1930 en Allemagne. La première image montre la rue de Linz en Autriche où Sander s’installe comme photographe en 1901 avant de diriger son propre studio, rapidement devenu florissant. Les portraits sont marqués par un style dont il se détachera ensuite. Ils obéissent aux conventions du « portrait d’art » : poses élégantes, personnages absorbés, souvent de trois-quarts, nantis de livres ou d’instruments de musique. L’album montre une famille bourgeoise, heureuse et ordonnée. En ce sens, c’est aussi un témoignage sociologique : les individus y incarnent, au sens fort, un mode de vie et des valeurs. La dernière image est un portrait du fils aîné de Sander, Erich, le seul qui date des années 1920. Militant de gauche, il fut arrêté en 1934 par le régime nazi et mourut dix ans plus tard en prison. Concluant ainsi cet album dans les années 1950, Sander évoque son souvenir et l’histoire récente de l’Allemagne. Visage d’une époque Installé à Cologne à partir de 1910, Sander développe son studio de photographie et conçoit parallèlement « Hommes du XXe siècle ». En 1927, il expose pour la première fois une centaine de tirages extraits de ce projet. Le texte de présentation, intitulé « Ma profession de foi photographique », affirme un impératif de vérité : « Si j’ai aujourd’hui l’aplomb et l’audace de prétendre voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être, ou telles qu’elles pourraient être, qu’on veuille bien me le pardonner car je ne puis faire autrement. » En 1927, Sander est photographe depuis trente ans. « Hommes du XXe siècle » est un aboutissement. En utilisant des portraits souvent réalisés dans un cadre professionnel, il resitue sa pratique photographique dans une perspective extrêmement ambitieuse, à la fois esthétique et sociale. La publication de Visage d’une époque en 1929 marque l’importance de Sander dans les débats photographiques en Allemagne durant les années 1920-1930. À l’instar des tenants de la photographie moderne, Sander s’est écarté de la photographie pictorialiste. Mais il repousse aussi implicitement la Nouvelle Vision qui voulait produire des points de vue inédits sur le monde ; au contraire, il photographie à hauteur d’homme, de manière frontale, sans jeu d’échelles et ni de perspectives. Par ailleurs, quoiqu’il se revendique de l’exactitude, c’est d’une manière très différente de la Nouvelle Objectivité. Peu lui importe la matérialité des éléments naturels et des artéfacts modernes vus comme des choses isolées, il entend donner un tableau d’ensemble des hommes et de la société. En 1927, Sander définit « Hommes du XXe siècle » comme « un monument culturel divisé en sept groupes, organisé selon les situations sociales et composé d’environ quarante-cinq portfolios ». En classant ses portraits par séries, Sander identifie immédiatement les individus à des groupes. Leur appartenance sociale est en quelque sorte incorporée : au-delà même des vêtements, des objets ou du décor, les visages et les attitudes expriment des manières de travailler, de vivre et, peut-être même, de penser. Bien qu’inscrits dans une vision d’ensemble, ces portraits ne sont pas systématiques. Les cadrages, le nombre d’individus et les signes sociaux varient. Surtout, la neutralité affirmée du photographe révèle d’autant plus l’unicité absolue des modèles. Témoins du XXe siècle, ces hommes nous sont à la fois proches et lointains. Dans le livre Visage d’une époque, l’ordre des portraits trace une évolution historique, du monde rural traditionnel à la société urbaine moderne. Mais cet ordre n’implique aucun jugement. La relation entre le photographe et le modèle reste la même. Les individus, quels qu’ils soient, ne sont ni idéalisés ni stigmatisés. C’est la dimension fondamentalement égalitaire du projet de Sander. Raison sans doute pour laquelle les nazis interdirent en 1936 la diffusion de Visage d’une époque et ordonnèrent la destruction des clichés ayant servi à l’impression du livre. Portraits d’artistes Très jeune, Sander pratiqua la peinture et la musique. À Linz déjà, il fréquentait un milieu cultivé et exposa son travail. Son installation en 1910 à Cologne marque un changement. Sander entre alors en contact avec des artistes d’avant-garde dont il fera de nombreux portraits. Il fut notamment proche du groupe des « artistes progressistes » parmi lesquels Franz Wilhelm Seiwert et Gerd Arntz. Le premier réalisa en 1921 la série de dessins Sept visages d’une époque auquel le second fit écho en 1927 avec sa série de gravures Douze maisons d’une époque. Publié deux ans plus tard, Visage d’une époque témoigne de préoccupations communes. Les œuvres des progressistes représentaient des visages, des types sociaux et des scènes de conflits de manière minimale et parfois même schématique. Se revendiquant du marxisme, elles avaient un but clairement militant. Tel n’était pas le cas d’« Hommes du XXe siècle ». Néanmoins, Sander refusait lui aussi la psychologie individuelle et les effets esthétiques et voulait montrer par une stricte économie de moyens la société de son temps. Pour lui, la photographie était un langage universel qui se passait de mots. De la même manière, l’art se devait, pour les progressistes, d’être immédiatement compréhensible par tous. Comme d’autres artistes de leur époque, ils voulaient abolir la distinction entre artiste et artisan, savoir technique et expression personnelle. Soit précisément ce dont l’œuvre de Sander témoigne. Même si leurs sujets peuvent être mis en relation avec les photographies de Sander, les œuvres accompagnant les portraits d’artistes sont très diverses. Moins qu’une influence esthétique, elles réflètent l’environnement culturel qui fut celui de Sander dans les années 1920-1930. Portfolio de paysages Sander composa ce portfolio dans les années 1950 à partir de prises de vue des années 1930. Réalisées dans la région des Sept-Montagnes (Siebengebirge), proche de Cologne, ces images illustrent un aspect moins connu de son œuvre, celui de la photographie de paysage. Le porfolio constitue par ailleurs un exemple du vaste travail entrepris par Sander après guerre sur ses propres photographies. En 1942-1943, son studio et sa maison de Cologne sont détruits lors des bombardements de la ville. Il parvient à sauver l’essentiel de ses archives, mais en 1946 un incendie entraîne la perte de plus de 25 000 négatifs restés dans la cave de Cologne. Définitivement installé dans un petit village de sa région natale, Sander va alors revenir sur un demi-siècle de travail, faire de nouveaux tirages et composer plusieurs portfolios dont celui consacré aux Sept-Montagnes. On a pu penser que la photographie de paysage fut pour Sander une forme de retrait sous le régime nazi. En réalité, elle constituait une pratique bien antérieure. Originaire d’une région à la fois rurale et industrielle, Sander découvrit par hasard la photographie en accompagnant un opérateur venu photographier le site minier où il travaillait. Par la suite, il réalisa nombre de vues de paysages parallèlement à ses portraits. Les campagnes et les villes constituaient du reste une partie du projet « Hommes du XXe siècle ». Les images des Sept-Montagnes ont une dimension lyrique – des vers de Goethe sont placés en exergue du texte de présentation du portfolio. Mais, face à « l’éternelle nature », Sander n’en signale pas moins l’usage qu’en font les hommes et les transformations qu’ils y apportent. À côté des éléments naturels, l’album montre le bâti, ancien et moderne. En ce sens, les paysages sont bien complémentaires des portraits. Comme les êtres humains, ils sont la manifestation d’une société et d’une culture. Réalisé vers 1941 toujours dans les Sept-Montagnes, un autoportrait montre Sander de dos qui regarde l’horizon. Cette image emprunte évidemment aux représentations romantiques de l’homme seul contemplant l’infini. Elle pourrait aussi symboliser la singularité d’un artiste qui résuma en 1927 son immense projet, resté inachevé, par ces mots : « voir, observer et penser. » L’exposition L’exposition rassemble quatre ensembles d’images. Les œuvres sont accompagnées de textes de Sander et de témoignages de ses contemporains ainsi que d’archives familiales et de publications originales. L’album de famille comprend trente-et-une photographies, entre 1901 et 1921. Les tirages et l’album ont été réalisés par August Sander dans les années 1950. Visage d’une époque se compose de soixante portraits, entre 1912 et 1929. Cette série a été constituée et publiée par August Sander en 1929. Les tirages ont été réalisés par Gerd Sander dans les années 1990. Une dizaine de portraits d’artistes sont associés à une trentaine de leurs œuvres datant des années 1920-1930. Parmi les artistes représentés : Gerd Arntz, Gottfried Brockmann, Otto Freundlich, Raoul Hausmann, Heinrich Hoerle, Anton Räderscheidt, Hans Schmitz, Franz Wilhelm Seiwert. Les tirages ont été réalisés par Gerd Sander dans les années 1990. Le portfolio des Sept-Montagnes rassemble seize photographies des années 1930. Les tirages et le portfolio ont été réalisés par August Sander dans les années 1950. L’exposition a été conçue avec Gerd Sander et la Fondation AugustSander (Bonn), en accord avec Die Photographische Sammlung / SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv (Cologne). Partenaire L’exposition est présentée dans le cadre du Festival Normandie impressionniste 2016. August Sander, August Sander dans le Siebengebirge, vers 1941 Rencontre Informations pratiques Rencontre avec Gerd Sander, commissaire associé de l’exposition, dimanche 22 mai à 11h. Le Point du Jour 107, avenue de Paris 50100 Cherbourg-en-Cotentin Tél. 02 33 22 99 23 [email protected] www.lepointdujour.eu Contact presse Anne Gilles Tél. 02 33 22 99 23 [email protected] Du mercredi au vendredi de 14h à 18h Samedi et dimanche de 14h à 19h (à partir du 21 juin, l’exposition sera également ouverte le mardi de 14h à 18h.) August Sander Visuels disponibles pour la presse www.lepointdujour.eu Page d’accueil : Presse / identifiant : presse / mot de passe : 1234 August Sander, Jeunes paysans, 1914 © Die Photographische Sammlung / SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv, Köln ; Adagp, Paris, 2016 August Sander, August Sander dans le Siebengebirge, vers 1941 © Die Photographische Sammlung / SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv, Köln ; Adagp, Paris, 2016 « Tout ou partie des œuvres figurant sont protégées par le droit d’auteur. Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : - Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci - Pour les autres publications de presse : . exonération des deux premières œuvres illustrant un article consacré à un événement d’actualité en rapport direct avec celles-ci et d’un format maximum d’ 1/4 de page ; . au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/représentation; . toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP ; . le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie de © Adagp, Paris 2016, et ce, quelle que soit la provenance de l’image ou le lieu de conservation de l’œuvre. »