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L’Adrc, Carlotta Films, Solaris Distribution, en collaboration avec l’AFCAE présentent la comédie italienne DINO RISI, ETTORE SCOLA, PIETRO GERMI Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Le Fanfaron 1962, Italie, 1h45, NB, 1.66, mono, VISA 27065 Un film de Dino Risi Scénario de Dino Risi, Ettore Scola et Ruggero Maccari Montage : Maurizio Lucidi Interprétation : Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak Produit par Mario Cecchi Gori Une Production Fair Films, Incei Film, Sancro Film. 1963, Italie, 1h55, NB 1.66, mono, VISA 28543 Un film de Dino Risi composé de 19 sketches Scénario de Dino Risi, Ettore Scolla, Ruggero Maccari, Elio Petri, Furio Scarpelli et Agenore Incrocci Montage : Maurizio Lucidi Interprétation : Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Marino Mase, Lando Buzzanca et Marisa Merlini, Produit par Mario Cecchi Gori Une production Fair Films, Incei Film, Montfluor Films & Dicifrance. LE FANFARON Il Sorpasso Rome, le 15 août. Bruno, un être charmeur, volubile et fanfaron, sillonne les rues désertes au volant de sa voiture de sport. Il entraîne Roberto, un jeune étudiant timide, dans une série d’aventures insolites, ridicules ou périlleuses… “Quand Dino Risi a fait Le Fanfaron, j’ai travaillé au scénario. C’est un scénario important. C’est vraiment le témoignage d’un temps, d’une époque. Mais lui il l’a réalisé avec une fluidité, une légèreté, une apparente superficialité qui est devenue une des qualités du film. On n’a jamais l’impression d’assister à quelque chose de construit, d’affecté, de répété, on dirait une suite d’événements fortuits. Un voyage où des choses se passent. Ce n’est pas le fait du hasard, c’est grâce au réalisateur, à son penchant naturel, à sa façon de regarder la vie.” Ettore Scola LES MONSTRES I Mostri Tour à tour carabiniers, députés, boxeurs, mendiants, prêtres ou latin lovers, Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi livrent, dans ce film à sketches, deux formidables numéros d’acteurs. “...Risi se laisse aller à cette tendresse qui parfois l’habite lorsqu’il atteint les tréfonds de la détresse humaine. Cette poésie du désespoir qui dit encore la volonté de vivre chez des individus laminés par la vie, c’est toute la subtilité d’un cinéaste qui réussit à créer l’émotion au cœur de la dérision. Le boxeur rendu inconscient à cause des coups reçus et qui s’agite dans son fauteuil en regardant le cerf-volant que fait virevolter pour lui l’ami d’infortune est un peu le raccourci d’une condition humaine sur laquelle le cinéaste jette un regard cruel et attendri. Cette plage à la fin des Monstres a une force comparable à celle qui apparaît dans La Dolce Vita : la plage comme lieu ouvert où tout peut toujours recommencer.” Jean A. Gili à propos du dernier sketch : “Le Noble Art” 1966, Italie, 1h58, NB, 1.85, mono, VISA 30800 Un film de Pietro Germi Scénario de Age - Scarpelli, Luciano Vincenzoni et Pietro Germi Montage : Sergio Montanari Musique : Carlo Rustichelli Interprétation : Virna Lisi, Gastone Moschin, Alberto Lionello, Gigi Ballista Produit par Robert Haggiag & Pietro Germi Une production Dear Film Produzione, RPA Cinematografica, Les Films du Siècle Festival de Cannes, Palme d’Or 1966 Sélection officielle Cannes Classics 2009 SIGNORE E SIGNORI 1976, Italie, 1h55, Couleurs, 1.85, mono, VISA 86334 Un film d’Ettore Scola Scénario d’Ettore Scola et Ruggero Maccari Musique : Armando Trovaioli Montage: Raimondo Crociani Interprétation : Nino Manfredi, Maria Luisa Santella, Francesco Anniballi Production : Champion/Paolo Conti Produit par Carlo Ponti Festival de Cannes, Prix de la mise en scène 1976 AFFREUX SALES ET MECHANTS Séductions et tromperies parmi la bourgeoisie d’une petite ville de Vénétie forment la trame des trois épisodes du film. “Dans le panorama du cinéma italien de ces cinquante dernières années, il est des metteurs en scène qui n’occupent pas - surtout vus de France la place qui leur revient. Pietro Germi fait partie de ceux-là, occulté qu’il est soit par les pères du néo-réalisme, soit par les maîtres de la comédie. (…) Avec le recul, l’œuvre de Germi, au-delà de sa diversité apparente, est plus unitaire et homogène qu’il ne semble à première vue. Germi s’est voulu présent à son temps, présent à la possibilité de se connaître et de se juger comme il l’écrivait déjà en 1949. (…) Dans le drame comme dans la comédie, Germi détient le secret du cinéma qui sait aller à l’essentiel.” Jean A. Gili Brutti, sporchi e cattivi Dans un bidonville romain, une famille cherche à assassiner son chef qui vient de toucher une grosse somme d’argent à la suite d’un accident de travail. “Affreux, sales et méchants constitue une sorte de synthèse provisoire dans le travail du cinéaste. Là se rejoignent diverses expériences, celle du film enquête dans lequel se mêlent documentaire et fiction sur les problèmes du sous-prolétariat, celle du film qui utilise le monstre sacré comme support de spectacle avec Nino Manfredi qui affirme ici son extraordinaire malléabilité, sa capacité à transformer un “drame de famille” aux accents grotesques en tragédie aux résonances shakespeariennes. Cultivant un discours à la logique sans faille, Scola met en scène un conte moral. Loin de toute position apaisante, il décrit un univers qui n’est que la caricature de notre propre manière de vivre, une course effrénée vers un avoir qui n’est que la destruction de l’être.” Jean A. Gili Dino Risi Ce genre cinématographique, avait comme principale ambition de faire rire et divertir un public large. La comédie italienne était du cinéma populaire, conçu par de véritables auteurs (réalisateurs, scénaristes, acteurs). Elle aborda tous les maux de la société italienne, les problèmes politiques, religieux, sociaux, sexuels. Cette façon de décrire la réalité sociale, teintée d’autodérision, était la marque d'une identité culturelle autant poétique que politique. Cette cinématographie considérée en son temps “d’utilité publique” reste aujourd'hui une référence. Les monstres sacrés de la comédie italienne étaient composés principalement de trois “quintets”, les cinéastes (Risi, Monicelli, Germi, Comencini et Scola), les scénaristes (Age, Scarpelli, Sonnego, Maccari et Scola) et les acteurs (Sordi, Gassman, Tognazzi, Manfredi et Mastroianni). Les films de la comédie italienne ont offert des grands rôles aux actrices Sophia Loren (Mariage à l’italienne), Stefania Sandrelli (Divorce à l’italienne), Catherine Spaak (Le Fanfaron), Virna Lisi (Signore e Signori), Agostina Belli (Parfum de femme) et d’autres encore. Notons que ces cinéastes reconnaissaient volontiers une filiation en provenance du cinéma français des années trente et quarante : période du fameux “réalisme poétique” chez Clair, Carné, Duvivier et Renoir. “Mélange de satire sociale, d’observation critique, de cynisme et de douce bouffonnerie”, la comédie italienne traversa les années 50, 60 et 70, et durant ces “trente glorieuses”, elle influença les moeurs et la vie du pays. Elle aura été et restera un parfait témoignage d’une société en pleine mutation qui a su refléter et critiquer positivement la réalité italienne et les vices nationaux. Emmanuel Barnault La comédie italienne par Dino Risi “La comédie dite “à l'italienne”, je l’appelle “italienne” parce qu’en réalité, la formule “à l’italienne” témoigne de l’antipathie de la critique pour tout ce qui faisait sourire ou rire. La comédie italienne est née avec le cinéma italien, parce que le goût de la comédie est très italien. Déjà certains films de De Sica étaient déjà des comédies. Des comédies aigres-douces avec un certain sourire, des sujets sérieux mais traités toujours de façon amusante, ce qui est, selon moi, la meilleure façon de faire du spectacle. En somme raconter des histoires sérieuses mais avec une certaine ironie.” Dino Risi Les scénaristes par Furio Scarpelli “Il n’y avait pas de nombreux réalisateurs talentueux de la comédie post-néoréalisme, ils étaient 3 ou 4. Les scénaristes non plus n’étaient pas si nombreux. C’était inévitable qu’ils se rencontrent. Par ailleurs, ils étaient unis par quelque chose : ce qui était en train de naître et qui allait s’appeler après “comédie à l'italienne”. En résumé ce qui me rendait pareil à Comencini, Monicelli, Germi, Risi, c’était leur nature humaine, indépendamment de leur métier. J’aimais leur mode de penser, leur intelligence, leur capacité à comprendre ce qui se passe dans la rue. Mais je m’aperçois qu’au-delà, il y avait un esprit politique, qui appartenait à ce moment du pays. L’Italie devait renaître. Pour dire la vérité, nous étions unis par un secret : la honte que ce pays ait été fasciste.” Le Fanfaron par Vittorio Gassman “Le Fanfaron de Dino Risi est un très beau film, mais c’est aussi un portrait de l’Italie des dernières années du boom. Si je ne devais citer qu’un seul de mes films, ce serait celui-là. En plus, nous étions jeunes, avec Dino, on se volait les petites amies, c’était une fête perpétuelle.” Signore e Signori par Virna Lisi “Je trouve Signore & Signori très différent des autres films de Germi. Il possède un petit côté fellinien. Lorsque je l’ai vu, j’étais comblée à tous points de vue et je trouvais le film magnifique. Germi avait puisé dans la bourgeoisie de Trévise et avait tout étalé au grand jour : le meilleur et le pire, les ragots, la mesquinerie des gens… Il était parvenu à tout capter.” Photos Le Fanfaron, Les Monstres : Procidis-DR / Réalisation les7experts Au cours de ces soirées, proposées aux salles de cinéma à des conditions aménagées, Emmanuel Barnault présentera un film du cycle. Il pourra par ailleurs illustrer son intervention avec un certain nombre d’extraits de ses documentaires consacrés au cinéma italien. En savoir plus : [email protected] Repères chronologiques 1953. Luigi Comencini réalise sa trilogie de Pain, amour… 1956. Pauvres mais beaux de Dino Risi. 1958. Mario Monicelli signe Le Pigeon, film-charnière de la comédie “all’italiana” avec la participation exceptionnelle de Toto. Il réalise l’année suivante un autre chef d’œuvre : La Grande guerre avec Sordi et Gassman. 1961-1966. Pietro Germi réalise en 1961 Divorce à l’italienne avec Marcello Mastroianni. Il poursuit avec Séduite et abandonnée en 1963 et Signore e signori en 1966. Dino Risi enchaîne quatre longs-métrages élevés depuis au rang de classiques, Une Vie difficile en 1961, Le Fanfaron et La Marche sur Rome en 1962, Les Monstres en 1963 (film à sketchs). Scénariste de formation, Ettore Scola réalise en 1964 son premier film, Parlons femmes. 1972. L’Argent de la vieille de Luigi Comencini. 1974. Pietro Germi meurt au moment de tourner Mes chers amis que terminera son ami Mario Monicelli. 1975. Parfum de femme de Dino Risi. 1976. Affreux, sales et méchants. Ettore Scola s’affirme comme le cinéaste de la décennie. On lui doit également Nous nous sommes tant aimés en 1974. 1980. Sur un scénario d’Age et Scarpelli, La Terrasse d’Ettore Scola est le film somme de la comédie à l’italienne. Affreux, sales et méchants par Ettore Scola “J’ai un regret concernant Pasolini. Il avait beaucoup aimé mon scénario d’Affreux, sales et méchants. Il aimait que mon histoire commence dix ans après Accattone, qu’elle aborde la disparition de certaines cultures en Italie, le sujet de l’immigration déjà présent dans Accattone. Notre idée était de faire une préface au film qu’il aurait réalisée. Je devais faire mon film, il l’aurait visionné et aurait tourné un commentaire. Mais le film n’a jamais eu sa préface car Pasolini a été tué pendant le tournage de mon film.” Les acteurs par Ettore Scola “Les acteurs sont très importants dans la comédie italienne parce qu’ils sont devenus eux aussi nécessaires à cette comédie. La comédie italienne est une comédie avant tout d’écriture, de réalisation, mais aussi d’interprétation. Un acteur comme Sordi n’a sûrement jamais écrit de répliques, de situations ou de scènes, mais quand il jouait les scènes écrites et mêmes apprises par coeur, elles devenaient ses propres scènes. En quelque sorte, il était ce médiateur entre le scénario et le public et il devenait un auteur à son tour. Donc pour moi Mastroianni, Gassman, Sordi, Manfredi, Tognazzi sont des auteurs de la comédie italienne, comme nous les scénaristes et réalisateurs”. la comédie italienne “…La force de la comédie italienne réside, je crois, dans son observation sans indulgence de la réalité.” L’ADRC propose, en collaboration avec Emmanuel Barnault, des soirées spéciales “Comédie italienne”. Bibliographie sélective La comédie italienne - Jean A. Gili - Henri Veyrier, Paris, 1983. Pietro Germi : le cinéma frontalier - Orio Caldiron - préface de Jean A. Gili, Gremesse, Rome, 1995. Ettore Scola, une pensée graphique - Jean A. Gili - Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, Isthme Editions, 2008. Les citations de Dino Risi, Ettore Scola, Vittorio Gassman et Furio Scarpelli sont extraites des documentaires d’Emmanuel Barnault : Dino Risi, le pessimiste joyeux de la comédie italienne Une production CLC Productions, Ciné Cinéma, Télégrenoble, avec le soutien du CNC (2008, 52 min). Scola, le satiriste de Jean A. Gili et Emmanuel Barnault. Une production CLC Productions, Ciné Classic, TV 8 Mont Blanc, avec le soutien du CNC (2009, 52 min). La citation de Virna Lisi est extraite du documentaire de Claudio Bondí : Pietro Germi, il Bravo, il Bello, il Cattivo distribué en salle par Carlotta Films. Créée par le Ministère de la culture en 1983, l’Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC) intervient sur l’ensemble du territoire pour maintenir et développer les salles de cinéma et améliorer leur accès aux films, à tous les films. En ce qui concerne l’action de l’ADRC en faveur du patrimoine cinématographique en salles, ses interventions vont bien au-delà de l’édition et circulation de copies neuves, mais comprennent également l’édition de documents d’accompagnement sur les films pour les salles et les publics, le déplacement d’intervenants, et enfin une fonction de centre ressource au bénéfice des professionnels. Distribution : Le Fanfaron, Les Monstres Solaris Distribution 6, rue Lincoln - 75008 Paris 01 42 23 12 56 www.solaris-distribution.com Affreux, sales et méchants, Signore e Signori Carlotta Films 8, boulevard Montmartre - 75009 Paris 01 42 24 10 86 www.carlottafilms.com Disponibles également auprès de l’ADRC : Mariage à l’italienne de Vittorio de Sica (Carlotta films), Parfum de Femme de Dino Risi (Les Acacias) Cette plaquette est éditée par l’Agence pour le développement régional du cinéma (01 56 89 20 30 - www.adrc-asso.org), avec le soutien du Centre National de la Cinématographie.