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Montmartre
La Gazette
de
Le Moulin Rouge
125 ans de féérie !
Depuis 125 ans, le plus mythique cabaret au monde accueille
des millions de spectateurs venus admirer ses célèbres revues !
Depuis le 6 octobre 1889, le Moulin Rouge entraîne Paris et le monde entier dans
le tourbillon de la fête et célèbre cette année son 125ème anniversaire !
L a v o i x d u v i ll a g e
N° 52 Octobre - Novembre - Décembre 2014 - 1 $
© Moulin Rouge®
Sommaire
L’actualité du Syndicat p.04
Roger DANGUEUGER,
Rédacteur en chef
Nouveau !
dvd montmartre !
A découvrir absolument,
en vente en exclusivité
au S.I. Montmartre !
L
e Syndicat d’initiative de Montmartre se
met à la page, un nouveau site internet a
été mis en place il y a quelques semaines
et les visites guidées marchent bien.
Nous avons, avec le Comité Régional du Tourisme signé une convention pour 2014 avec son
nouveau président Monsieur François Navarro
à qui je renouvelle toutes mes félicitations.
Des contacts avec le nouveau directeur de l’office de tourisme de Paris, Monsieur Nicolas Lefebvre, ont été établis pour échanger nos informations. L’équipe du Syndicat d’initiative
de Montmartre est au travail pour le bien de
Montmartre et je veux les en remercier.
DR
La vie du village
p.09
Dossier
Le Bicentenaire du mot
« Bistrot ». Les 200 ans de
La Mère Catherine.
Virginie et Jean-Victor CLERICO.
Montmartre et son histoire p.28
Les poètes de Montmartre avant le retour des vignes.
Montmartre en photos p.30
Carl Smith-Thomas
©Moulin Rouge®-S.Franzese
© Collection Privée Moulin Rouge®
Le Moulin Rouge
fête ses 125 ans p.20
Montmartre
des Montmartrois
p.27
Frédéric Loup
Edito
Les vendanges de Montmartre auront lieu le
deuxième week-end d’octobre, souhaitons une
belle fête pour notre Butte. La cuvée 2013 du
Clos Montmartre est en vente dans nos locaux,
la production a été de 1 000 fillettes et ce sera
cette année un vin rosé à déguster, bien sûr,
avec modération mais toujours pour le bien de
nos œuvres.
Enfin, la saison touristique qui dans l’ensemble a été très moyenne dû certainement à
la crise économique et à un temps particulièrement maussade pourrait se voir bien améliorée
compte tenu de l’été indien qui pointe son nez.
Par Daniel Besson.
Sur la couverture : La revue “Féerie”.
La Gazette de Montmartre N°52 / 03
L’actualité
CARACTERISTIQUE DU FILM :
Durée : 1h 38 mn
Format : 16x9
Couleur : PAL
Edition : « J’aime Paris »
Tarif : 18€ TTC
du Syndicat
Nouveau !
dvd montmartre !
A découvrir absolument, en vente
en exclusivité au S.I. Montmartre !
C
u
Nouvea
is
x a d m in
tr a te u r
Saint-Jean et la basilique. Sans oublier les secrets de la vigne du closMontmartre et de son vin, ou ceux
de l’exceptionnelle Cité des arts et
son « allée sans nom ».
Donnant à voir une colline à la
fois mystique et révolutionnaire,
qui sait concilier le spectacle et la
fête avec la créativité artistique, la
solitude avec la vie associative, ce
film permettra au spectateur de redécouvrir un site aussi célèbre que
finalement très méconnu… mais
toujours aussi enchanteur. ◆ NL
Philippe
Cochinard
est le fondateur
et le producteur
de Paris Web-TV. Fort
d’avoir réalisé plus de
2 000 reportages sur
de nombreux sujets
parisiens, il réalise un premier documentaire
sur son quartier de prédilection :
Montmartre.
Après 9 mois de tournage, c’est aussi une
véritable invitation au voyage réalisée
grâce aux documents de la société Le Vieux
Montmartre, aux archives de l’INA et aux
images contemporaines, pour que rien, des
charmes du dernier vrai village de Paris,
n’échappe au spectateur.
Jean-Manuel
Gabert
F. Loup
DR
e film retrace, pour la première
fois, l’histoire complète du plus
mythique des quartiers parisiens
sous un angle original, et riche en
documents d’archives inédits.
Des origines de la colline sacrée, ce
film retrace, pour la première fois,
l’histoire complète du plus mythique des quartiers parisiens sous
un angle original, et riche en documents d’archives inédites.
Des origines de la colline sacrée
des premiers âges jusqu’à l’épopée
artistique de ses peintres, écrivains, poètes, artistes et cabaretiers, aucun des aspects contrastés
de ce site sans équivalent n’a été
oublié.
Un parcours initiatique dans
Montmartre et ses domaines à sortilèges nous fait découvrir, entre
autres : le passage de la sorcière, le
très onirique château des Brouillards, le charme des moulins chers
aux peintres depuis Corot et Renoir, les maisons d’artistes de l’avenue Junot ou la diversité des architectures sacrées, de l’antique église
Saint-Pierre à la moderne église
est écrivain,
conférencier :
rédacteur en chef
du magazine
Paris-Montmartre,
président de la
société d’histoire
et d’archéologie Le Vieux Montmartre, il
est l’auteur du commentaire du film – un
texte composé en quatre chapitres, non
chronologiques, afin de traiter toute la
richesse historique et culturelle d’un quartier
aux nombreux et surprenants visages.
s
04 / La Gazette de Montmartre N°52
Brice Moyse
Willy Descamps
José Algaba
DR
DR
DR
Nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux administrateurs du S.I.
Montmartre : Brice MOYSE, Willy DESCAMPS, José ALGABA et Xavier
CASTEX. Quatre grands acteurs de la vie active et associative de la
Butte Montmartre. Ils nous accompagneront dans le développement
de toutes nos activités et projets, avec un objectif commun :
promouvoir Montmartre à travers le monde entier, tout en préservant
l’authenticité qui fait la spécificité de notre village et en utilisant tous
les derniers outils de communication.
DR
Quatre nouveaux administrateurs S.I. Montmartre
Xavier Castex
La sortie de la Gazette au 18.75
DR
Mercredi 2 avril dernier, abonnés de la Gazette, partenaires, membres du Bureau,
administrateurs et rédacteurs, étaient réunis dans le cadre exceptionnel du 18.75, nouveau bar
lounge du Mercure Paris Montmartre pour célébrer le 51ème n° de la Gazette de Montmartre.
De gauche à droite : Charlotte Vernay, Responsable
Commerciale de l’hôtel Mercure Paris Montmartre,
Eric Rochedy, Directeur de l’hôtel Mercure Paris
Montmartre et Frédéric Loup.
DR
Hommage
De gauche à droite : Gilbert L’Hôte, Frédéric Loup, la petite fille de Charles Féola, Charlène Féola, Verena,
Thierry, Christine Féola les enfants de Charles Féola, Mathilde Humbert, Conservatrice du Musée Labenche
à Brive la Gaillarde et Jacques Bachellerie.
La soirée s’est finie au Wepler autour d’une
bonne table et de bons vins dans le respect de la
tradition Montmartroise.
Nous avons bien retenu l’invitation de Eric Rochedy, Directeur du Mercure Paris Montmartre
pour une prochaine sortie de la Gazette et nous
NL
l’en remercions par avance. ◆
DR
ric Rochedy, Directeur du Mercure Paris
Montmartre et Charlotte Vernay, responsable
commerciale, nous ont chaleureusement accueillis dans ce nouveau lieu qui promet de jolis
moments de détente, avec une belle terrasse extérieure…
En parallèle de la sortie Gazette, Jacques Bachellerie, en plus du très bel article sur le peintre
Féola, avait organisé une très belle exposition
éphémère, en hommage à Charles Féola : six
magnifiques tableaux illustrant les grands paysages Montmartrois dans la tradition d’Utrillo.
Enfants et petits-enfants de l’artiste sont venus
spécialement d’Argentan en Corrèze pour répondre à l’invitation de Jacques et nous ont honorés de leur présence.
Le Syndicat d’Initiative renouvelle ses remerciements à toute l’équipe du Mercure Paris Montmartre pour leur disponibilité et professionnalisme.
On l’appelait MARIE ROSE
Madame rose et Pierre Labric.
DR
E
Rose
Une œuvre du peintre Féola.
DR
Quatrième édition du tournoi
Poulbot de pétanque
A l’occasion de la quatrième édition du tournoi Poulbot de pétanque, organisé par le S.I et la
Pétanque du Tertre, représentée par son Président François Tardy, les enfants ont pu s’initier à
ce jeu ludique et stratégique, en triplette montée ! Un véritable tournoi dans les règles de l’art,
récompensé par deux coupes aux gagnants de la finale. Un grand bravo aux gagnants !
Qui, ici se souvient de Dame Rose ?
Lorsqu’elle descendait le soir
Dans notre quartier, jamais morose.
Elle allait dignement, d’un trottoir à l’autre
De café en bistrot
Vendre ses boutons de roses.
Discrètement elle apparaissait
Comme dans un mouvement d’aile
Légère et gracieuse
Toute de rose vêtue
Jusqu’à sa chevelure.
Elle ressemblait à une libellule
Et elle avait fière allure…
Sollicitant, ici et là (en recours à sa misère)
La vente d’un bouton de rose.
Ô, elle ne dérangeait personne Rose
Elle frôlait à peine la clientèle rassasiée
Où chacun lui faisait bonne grâce.
Frêle comme un roseau
Toute de rose poudrée, pour mieux paraître,
Portée par l’espoir quand finirait le soir,
Pour manger et s’asseoir.
Qui, ici, se souvient de Dame Rose ?
Elle allait dignement, d’un trottoir à l’autre,
De café en bistrot
Vendre ses boutons de roses.
Tout comme moi, vous le savez aussi,
Elle s’est usée à monter, à descendre,
Puis, à remonter, puis à redescendre
Sur les pavés de la Butte
Jusqu’aux brasseries des Abbesses,
La Mascotte, son dernier port
Pour vendre ses boutons de roses
Poussant parfois son courage
Jusqu’au petit matin…
Mais la faim aura terni son teint
Tout comme à ses roses, pareil.
Poly
La Gazette de Montmartre N°52 / 05
L’actualité
du Syndicat
Quatrième édition
de la Fête des Mères
DR
De gauche à droite :
Claudine Bouygues,
Evelyne Dams,
Roger Dangueuger
Evelyne DAMS
Lors de dernière Assemblée Générale du S.I. Montmartre, Madame Claudine Bouygues nous a présenté Madame Evelyne
Dams, qui lui succède à la mairie du 18ème au poste de chargée
des sports, du tourisme et du quartier Amiraux Simplon.
Madame Evelyne Dams représentera donc la Mairie du 18ème
pour le siège de membre associé avec voix consultative du
Conseil d’Administration du S.I. Montmartre.
Pour la quatrième année consécutive, le Syndicat d’Initiative
a organisé dimanche 25 mai 2014 trois ateliers avec les
enfants. Le thème de cette édition était de réaliser une
pancarte « maman est occupée » à placer sur les poignées
de la maison en fonction du moment. Une charmante
attention des enfants… Si elle est suivie d’effet !
Disparition
Robert Eymard
Le Printemps de Robert
Son pas sûr et léger ne brisait point la tige
D’une campanulette émergeant du pavé ;
Ainsi Monsieur Robert... Et ainsi qui rédige,
S’en souvient gentiment, tout de simplicité.
Le maître du lilas et de fleurs inconnues
Le conteur malicieux, aimé de poésie
S’est offert au printemps un départ impromptu...
Qu’il est dur en saison de peiner ses amis.
A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours
Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle,
Chansonniers, Magiciens, Imitateurs, Humoristes…
Tél. : 01 46 06 49 35 - Fax : 01 42 64 27 87
12, rue Norvins 75018 Paris
E mail : [email protected]
Site : cabaretchezmacousine.com
06 / La Gazette de Montmartre N°52
Un adieu musical mêlant aux pierres grises,
A la peine un soleil, immense de pardon.
Je tenais la photo d’un Robert souriant...
Une image récente et déjà hors du temps.
Robert, les bras levés, tenait tout l’horizon...
Alain B
DR
Chez ma Cousine
Un Mozart a surgi, aérien dans l’église...
Une nouvelle version
pour le site internet
du S.I. Montmartre
Chers lecteurs, chers montmartrois, comme
nous vous l’annoncions dans le numéro
précédent, le S.I. Montmartre vous propose
une nouvelle version de son site internet, qui
est aujourd’hui en ligne.
Nous l’avons voulu complet, simple
d’utilisation, ouvert sur la vie associative et
facile à mettre à jour.
Il devrait permettre également à tous ceux qui
se connectent de découvrir notre patrimoine
et la richesse de notre village.
Les internautes pourront réserver et
acheter en ligne les différents produits
du S.I. Montmartre : souvenirs, le DVD de
Montmartre, billetterie, certaines visites
guidées, téléchargements d’applications
(visites guidigo, chasse au trésor…).
Alors, si ce site s’adresse aux montmartrois
qui vont y trouver toutes les informations
nécessaires, il se veut aussi tourné vers
l’extérieur. Il a été conçu pour donner envie à
celui qui le consulte : envie de nous connaitre,
envie de découvrir notre patrimoine et
pourquoi pas envie de nous soutenir dans
notre démarche de modernité.
N’hésitez pas à cliquer sur :
www.montmartre-guide.com
Sylvie Fourmond,
Présidente de l’Association
des Commerçants
Lepic-Abbesses
La Gazette de Montmartre N°52 / 07
L’actualité
du Syndicat
La Mounjetade
à Montmartre,
première édition !
La Mounjetade vous connaissez ? Le meilleur cassoulet du monde !
Cassoulet géant en plein air au pied du Sacré-Cœur le 19 octobre…
Inscrivez vous !!!
A l’initiative de Sébastien Roch (cofondateur de Radio Avenue
Junot) et de la commune du Fossat (Ariège) dont il est originaire,
le S.I. Montmartre, la République de Montmartre et nos nombreux
partenaires accueilleront du 18 au 19 octobre prochain La Confrérie
Pacifique et Souveraine des TASTO MUNJETOS DU COMMINGUES
autour d’un grand banquet dans la pure tradition du Sud-Ouest.
Un grand RDV montmartrois à ne pas manquer !
Le syndicat d’initiative de Montmartre - TASTO MOUNJETOS du COMMINGES –
La République de Montmartre - Le comité des fêtes du Fossat – La Mairie du 18ème – La Mairie
du Fossat, vous invitent à participer à La Mounjetade à Montmartre le 19 octobre 2014.
Programme
09H30 Petit déjeuner, casse-croûte campagnard dans les jardins de l’église
Saint-Pierre de Montmartre.
Patrice Sonnier et le Père Arnaud Richard de la paroisse de Martres-Tolosane.
DR
10H00 Messe en l’église Saint-Pierre de Montmartre, célébrée par le Père
11H30 Les Arènes de Montmartre (en contre-bas des escaliers de la rue
Affiche réalisée par l’artiste Montmartrois C.B.
Chappe.) Cérémonie d’intronisations des confreries Tasto Mounjetados
du Comminges et de la République de Montmartre présidées par le Grand
Maître Roger Casimir et le Président Alain Coquard.
12H30 Photo officielle sur le parvis du Sacré-Cœur.
12H45 Grand défilé en costume accompagné de la célèbre Banda Festayre.
Départ du Sacré-Cœur, grand tour de la place du Tertre et arrivée sur le
parvis de l’église Saint-Pierre de Montmartre.
13H00 Apéritif musical sur dans les jardins de la paroisse Saint-Pierre de
Montmartre.
13H30 Repas des Mounjétaïres.
Ambiance festive et musicale assurée par l’artiste
Jean-Paul Césari, ses troubadours de Montmartre et
Eric Valery le célèbre Ventriloque Ariégeois.
Tirage de la Tombola au profit de l’Association
des Toulousains 2 au profit d’enfants malades.
BULLETIN D’INSCRIPTION (Obligatoire)
à retourner avant le 5 octobre 2014,
pour que cette journée soit un véritable succès.
M. / Mme __________________________________
Participera(ont) à la Mounjetade accompagné de :
M. / Mme __________________________________
M. / Mme __________________________________
M. / Mme __________________________________
M. / Mme __________________________________
M. / Mme __________________________________
Tarif journée complète : 50€
Tarif spécial enfant : (- 14ans) : 15€
Ci-joint un chèque* de:
_________ x
€ = ________________________ €
Pour toutes demandes d’informations contacter Nadia :
Tél. : 01 42 62 21 21
[email protected]
08 / La Gazette de Montmartre N°52
*Chèque libellé
à l’ordre de :
Association Avenue
Junot.
à renvoyer avant le
5 octobre 2014,
à l’adresse suivante :
Syndicat d’initiative
de Montmartre
21, Place du Tertre
75018 Paris
MENU
Foie Gras de Canard en Planchette
Servi à discrétion en lobe entier avec
confiture d’oignon rouge et petite mâche
Médaillon de sole sauce vigneronne
« Trou du Mounjétaïre »
Sorbet citron vert - alcool de poire
« Mounjétade »
Magret de canard confit
Plateau de Fromages du Pays
Omelette Norvégienne
Café
Vins rouge et rosé « Côtes du Frontonnais »
Vin blanc sec
Blanquette de Limoux
La vie
Le folklore cosaques à Montmartre.
du village
29 et 30 mars bicentenaire du mot « Bistrot »
FL
Les 200 ans
de La Mère Catherine
PS
La foule de la place du Tertre assistant
au 200 ans...
Henri Boulard entourant ses invités.
DR
Michou, les P’tits Poulbots,
Ola et Angie.
L’Ambassadeur de Russie en France
Alexandre Orlov.
FL
FL
La République de Montmartre, Michou et la Commanderie du Clos Montmartre.
FL
PS
Gille Guillet, Jean-François Roques et
Henri Boulard dévoilant la plaque...
Le 30 mars restera dans les
mémoires…
Montmartre a célébré
les 200 ans de La Mère
Catherine. Henri Boulard,
Jean-Francois Rocques, les
heureux propriétaires et toutes
leurs équipes costumées en
cosaques pour la circonstance
ont ouvert les festivités.
Le folklore était au rendezvous. Chanteurs, danseurs,
poulbots, La République,
le S.I. Montmartre,
Montmartrois…
Tout le monde s’est retrouvé
devant La Mère Catherine pour
assister aux démonstrations de
danses folkloriques russes.
Les cocktails maisons
coulaient à flots…
Comme le veut la tradition.
Le nouveau logo du Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France (CRT IDF) apposé
sur la façade du Syndicat d’Initiative de
Montmartre illustre l’engagement de notre
structure dans une démarche globale de qualité pour l’accueil et le renseignement de nos
visiteurs, ainsi que de notre étroite collaboration avec notre partenaire.
La Gazette de Montmartre N°52 / 09
La vie
du village
Nouvel
adhére
nt
Timhotel Opéra HHHH
Blanche Fontaine
itué non loin de la gare Saint-Lazare, des grands magasins (Galeries Lafayette Boulevard Haussmann) et du boulevard de Clichy,
l’établissement propose un cadre
très reposant au cœur d’un quartier
animé tourné vers la musique et le
théâtre : idéal pour découvrir des
spectacles parisiens mondialement
renommés et accéder aux points
stratégiques de la capitale.
Dans une belle cour privée à l’écart
de l’agitation, le Timhotel Opéra
Blanche Fontaine vous reçoit
24h/24 en trois langues. Outre ses
chambres climatisées dont certaines
ont vue sur la Tour Eiffel ou Montmartre, il vous sera proposé un petit
déjeuner copieux en buffet, de
grands écrans LCD avec vidéo à la
demande, un parking et le WIFI
gratuit. À votre disposition également, un room service de haute
qualité digne d’un 4 étoiles. L’accueil particulièrement chaleureux
vous orientera vers les meilleures astuces pour découvrir le Paris des Parisiens. Offre complète de services
et de restauration à toute heure
dans le quartier. ◆
34, rue Pierre Fontaine, 75009 Paris
Tél. : 01 44 63 54 95
www.timhotel.com
DR
S
DR
Timhotel Opéra Blanche Fontaine a rejoint notre prestigieuse liste
d’hôtels adhérents, situé à 200 mètres du fameux Moulin Rouge,
le Timhotel Opéra Blanche Fontaine vous accueille entre les
quartiers de l’Opéra et Montmartre.
« L’Art, un chemin
pour la Paix »
L’église Saint-Pierre de Montmartre présente :
Autour de Notre Dame de Beauté
Patronne universelle des Artistes du monde entier et
Reine de la Paix
Samedi 22 novembre 2014 à 19h00
Messe solennelle de la Fête du Christ Roi
Où participeront les artistes qui présenteront leurs œuvres et celles
écrites à plusieurs mains à l’exposition.
BJALAVA Djoti DESVAUX Hervé
HASQUIN Marcel
KORAÏCHI Rachid
PONTHAUD – NEYRAT Florence (de)
ROSSINE Solomon
SUMIYOSHI Akeji
Georgie chrétien orthodoxe
France catholique
Belgiquecatholique
Algérie musulman
France catholique
Russie juif
Japon shinto
La Messe sera suivie par le vernissage de l’exposition dans les salles paroissiales.
Le Père Patrice SONNIER, M.Id., curé de la Paroisse,
Les Ateliers Saint-Bernard Exposition,
Le Commissaire d’exposition : M. Didier BENESTEAU,
Les Auxiliaires du Cœur de Jésus,
Vous invitent à ce temps où des hommes de pays, de religions, de cultures
différentes, s’unissent pour un évènement de beauté, avec un désir d’unité
et de paix, à travers l’Art.
Dimanche 23 novembre à 11 h 00
• Messe solennelle présidée par Mgr FOLLO Francesco,
Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’Unesco,
Le Père Sonnier, M. Philippe Marie Christophe – Président de l’Amicale
des Artistes et des Ecrivains – nous invitent avec les Chevaliers du Saint
Sépulcre, les Chevaliers de l’Ordre de Malte, et les Diplomates à nous
unir à la prière pour la Paix autour de Notre Dame de Montmartre,
Notre Dame de Beauté – Reine de la Paix.
• Concert de musique classique à 16 heures par la pianiste Yanase
MACHIKO.
Exposition du mercredi 19 novembre au mardi 26 novembre 2014
de 10h00 à 19h00
10 / La Gazette de Montmartre N°52
81ème édition !
Du 8 au 12 octobre 2014
DR
Montmartre
fête les poètes,
Montmartre
fête la poésie !
▲ Un vin rosé a été produit
avec les vendanges 2013.
D
epuis 1934, en octobre, on célèbre le vin du Clos
Montmartre durant 5 jours joyeux de fête populaire
où le goût et la gastronomie sont à l’honneur ! Expositions, concerts, défilés, dégustations de produits artisanaux, produits du terroir et animations diverses seront
au rendez-vous pour ravir petits et grands, touristes et
parisiens. A ne pas manquer le magnifique feu d’artifice
du samedi ! Toute l’équipe du S.I. Montmartre est heureuse de vous inviter à venir déguster le Clos Montmartre dans ses locaux et sur son stand durant toute la
Fête des Vendanges. ◆
L’actrice Sandrine Bonnaire et le chanteur Jacques Higelin seront les parrains de la
81ème Fête des vendanges de Montmartre, du 8 au 12 octobre, troisième événement
parisien avec 500 000 visiteurs, après Paris-Plage et la Nuit blanche, ont annoncé à
l’AFP les organisateurs.
Pour la première fois, un vin rosé a été produit avec les vendanges 2013.
Les 950 bouteilles de la production seront mises en vente au profit intégral des
œuvres sociales du XVIIIème arrondissement, à l’occasion d’une fête célébrant les
poètes, de Verlaine à Nougaro.
DR
Invité par la « Galerie Atelier
Guy Montis », Guy Jouary
présentera ses peintures et
sculptures du 11 octobre au
30 novembre 2014.
DR
Sandrine Bonnaire et Jacques Higelin
parrains des vendanges de Montmartre
Un Catalan
montmartrois
en Anjou !
P
eintre de la matière à tendance
métaphysique, il décline la Loire
dans tous ses états.
Après avoir exposé ses « Passages
montmartrois » dans divers lieux
de Montmartre : Bateau Lavoir, La
Mascotte, Commanderie du Clos
Montmartre… il s’est expatrié en
Anjou pour créer des œuvres de
plus grands formats.
A voir à la Galerie « Atelier Guy
Montis » créée fin novembre 2011
par Françoise Montis, ex-directrice
du Festival Montmartre en Europe, initié par UVA (Union pour
la Vie Associative du Grand-Montmartre) pour présenter la collection des peintures de Guy Montis
(1918-1976) dont l’atelier était situé à Pigalle et autres artistes invités par l’association « Le Cercle des
Amis de Guy Montis »
www.montis.fr ◆
Du 11 octobre au 30 novembre 2014
– tous les samedis et dimanches de
15 h à 18 h 30 et sur RDV
Tél. : 06 26 13 44 66
Galerie « Atelier Guy Montis »
10, levée Jeanne de Laval 49250
St Mathurin s/Loire
[email protected]
La Gazette de Montmartre N°52 / 11
La vie
du village
Le tourisme à Paris
Quelques chiffres
pour l’année 2013*
29,3 millions
de touristes estimés à Paris
intramuros en 2013, tout
hébergement confondus.
90,3 millions
de passagers ont été accueillis dans les
aéroports de Paris CDG et Paris Orly !
Record historique !
Loisirs et culture
72,1 millions
de visiteurs dans les musées et monuments parisiens en 2013 (enquête
annuelle OTCP), soit une augmentation de 1,2 % par rapport à 2012.
Les cinq principaux monuments et musées parisiens :
13 650 000 visiteurs
Sacré Cœur/Montmartre (2013) 10 500 000 visiteurs
Louvre (2013) 9 660 609 visiteurs
Tour Eiffel (2013) 6 270 000 visiteurs
Centre Pompidou (2013) 3 800 000 visiteurs
1 Notre Dame de Paris (2013)
2
3
4
5
Profil des touristes
Le CRT ID mène de façon permanente une enquête auprès des passagers des trains internationaux au départ et à l’arrivée de Paris, ainsi que dans les aéroports. Dans le cadre de
cette enquête, 25 300 touristes ont déclaré séjourner à Paris en 2013.
Le top 10 des principales clientèles internationales demeure inchangé avec en
1ère position les Britanniques, suivis des Américains, des Allemands, des Italiens et
des Espagnols.
Motivations de visites à Paris en 2013
Abonnez-vous à
Montmartre
La Gazette
de
Bulletin d’abonnement à retourner 21 place du Tertre 75018
Paris accompagné de votre règlement par chèque bancaire
libellé à l’ordre du S.I. Montmartre 10€ pour un an port inclus pour la France métropolitaine
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code postal :
Ville :
Email :
12 / La Gazette de Montmartre N°52
Découvrir Paris en parcourant ses quartiers est la principale motivation de séjour pour les
visiteurs interrogés (69,9 %).
Cette activité intéresse particulièrement les russes, les espagnols et les français. 53 ,8 % de
touristes citent la visite de musée de monuments comme une raison de leur séjour parisiens ; les américains, les australiens et les japonais sont particulièrement attirés par cette
activité.
Le shopping parisien fait rêver les japonais, les chinois et les néerlandais. La gastronomie
et la visite des parcs et jardins spécificités françaises interviennent fortement dans le choix
de séjour des américains et des brésiliens.
Tourisme d’Affaires
4,35 milliards d’euros de retombées économique générées par les 407 salons** qui se sont
déroulés en 2013, dans les 20 principaux centres d’expositions de la région parisienne.
* Sources : CRT IDF – OTCP
** Le S.I. Montmartre
et 5 de ses adhérents et partenaires :
La Mère Catherine, Le Cadet de Gascogne,
La Crémaillère, Canauxrama, Promotrain
seront présents sur le salon Top Résa.
Le S.I. Montmartre sera également sur le salon Map Pro en
collaboration avec le CRT Ile-de-France
(réservé aux professionnels du tourisme),
les 23, 24, 25, 26 septembre prochain.
Fermeture du
Terrass Hôtel
pour rénovation
Nouveau look pour un
commerçant bien implanté
dans le quartier de Montmartre
DR
Après quelques semaines de travaux, l’agence BNP Paribas de Lamarck Caulaincourt s’est
offert un petit lifting.
▲ De gauche à droite : Clément Voinot, Frédéric Loup, Sylvie Fourmond,
Alain Coquard, José Algaba, Roger Dangueuger.
Monsieur Clément Voinot, le Directeur de l’agence, bien connu des commerçants du quartier,
accompagné de son équipe se sont fait un plaisir d’accueillir, le jeudi 3 juillet 2014, une soixantaine
de clients. L’équipe du Syndicat d’Initiative et la République de Montmartre ont été conquis par la
clarté, les couleurs et la réalisation de cette agence du 21ème siècle.
Dès le mois de novembre 2014 sera lancé
un vaste programme de rénovation pour
redonner au Terrass Hôtel sa véritable
place au cœur de Montmartre et en
faire l’adresse immanquable de tous les
amoureux de Paris.
Les portes du Terrass Hôtel seront officiellement fermées du 1er novembre 2014
au 30 avril 2015.
Six mois de fermeture seront nécessaires
à la réalisation de travaux de grande
envergure sous la houlette de l’agence
d’architecture Oscar Ono Interiors.
- Le hall d’accueil, antichambre moderne
et conviviale.
- Les chambres décorées comme des
loges et coulisses.
- 300 m2 de terrasse extérieure et restaurant-bar en intérieur au dernier étage de
l’hôtel, face à l’une des plus belles vues
panoramiques de la ville lumière.
- Les ateliers équipés des dernières technologies pour tous types de réunions et
séminaires.
- La bibliothèque, espace de réflexion et
d’échanges.
Cet établissement familial depuis cinq
générations restera fidèle à l’esprit
artistique de Montmartre et ses ambassadeurs souriants seront ravis de vous
retrouver dès 2015.
Jusqu’au 1er novembre, le Terrass Hôtel
continuera d’accueillir ses clients avec le
plus grand soin et toute l’équipe se tient
à votre entière disposition pour tous renseignements complémentaires.
La Gazette de Montmartre N°52 / 13
La vie
du village
Vente aux enchères à l’Espace Dali
par leur Capitaine, Arnaud Clément…, et bien d’autres dons.
Comme chaque année, cette vente
a été dirigée avec maestria par l’un
des plus brillant Commissaire Priseur Maître Pierre Cornette de
Saint-Cyr. L’ensemble des œuvres
et objets ont trouvé preneur et le
produit de cette vente aux enchères
permettra de financer une partie
de l’Action Sociale au profit des
personnes âgées et des enfants défavorisés en cette année 2014.
Cette magnifique soirée s’est
conclue autour du verre de l’amitié
agrémenté d’un buffet.
Brigitte Houdinière, la présidente
du COFAS, remercie, au nom de
l’ensemble des membres du conseil
du COFAS, les artistes qui ont fait
don d’une de leurs œuvres pour
cette vente aux enchères et qui,
avec ce geste fort de solidarité,
contribuent à la continuité de l’Action Sociale du COFAS indispensable auprès des défavorisés. ◆
DR
Une Carafe en cristal ayant appartenu
à Boris Vian.
’atelier-appartement de Suzanne Valadon et Maurice
Utrillo, l’Hôtel Demarne, nouvel
espace d’exposition temporaire et
le Café Renoir, toute l’année, de
11h30 à 17h, qui accueillera les
visiteurs au rez-de-chaussée de
l’hôtel Demarne et dans les Jardins
Renoir. Ils pourront faire une
pause gourmande sous une verrière chauffée en hiver et décorée
par Hubert Le Gall. L’exposition
« L’Esprit de Montmartre et l’Art
Moderne, 1875-1910 » (17 octobre 2014 - 25 septembre 2015)
sera également présentée.
A noter, il y aura une petite augmentation de 0,50 € par prestation à partir du 17 octobre sauf
pour l’abonnement annuel du
Musée qui sera de 19 € par personne au lieu de 20 €. Les abonnés auront la possibilité de profiter du salon de thé ainsi que du
musée quand bon leur semble. ◆
12, rue Cortot - 75018 Paris
www.museedemontmartre.fr
Un bonnet et une belle médaille de
1953 des P’tits Poulbots.
DR
e nombreuses personnes ont répondu à l’appel du Comité
pour venir acquérir les œuvres ou
objets d’exception donnés par bon
nombre d’artistes comme notamment une paire de lunettes bleues
de Michou ou une Carafe en cristal ayant appartenu à Boris Vian,
de belles lithos de Gen Paul offertes par la Galerie Roussard, un
foulard Patou au parfum de Gisèle Casadesus, un album Edith et
Marcel dédicacé par Claude Lelouch, un bonnet et une belle médaille de 1953 des P’tits Poulbots,
des photos dédicacées et signées
Georges Brassens, des œuvres picturales de nos amis Pépère, JeanMarc Tarrit et Gilbert Fleury, un
tee-shirt labellisé Bernard Werber, Le disque d’Or du petit soldat
Rose dédicacé par Nolwenn Leroy
et Thomas Dutronc, un tee-shirt
de l’équipe de France de la Coupe
Davis signé par tous les grands
tennismen français actuels, offert
L
DR
D
Un album Edith et Marcel dédicacé
par Claude Lelouch.
Le 17 octobre se déroulera
l’inauguration de trois
nouveaux espaces au Musée
Montmartre :
DR
En cette belle soirée du 18 juin 2014, à partir
de 19h30, s’est déroulée à l’Espace Dali,
11, rue Poulbot, à deux pas de la Place du Tertre,
la traditionnelle vente aux enchères organisée par
le Comité Officiel des Fêtes et d’Action Sociale
du 18ème, ce lieu prestigieux, mis à disposition
gracieusement par sa direction.
Nouveauté
au Musée
Montmartre !
DR
Chez Valadon et Utrillo
30, rue des Abbessses 75018 Paris - Tél. : 01 46 06 50 14 - Email : www.leautey.fr
14 / La Gazette de Montmartre N°52
DR
L’Hôtel Demarne,
Le Café Renoir
La 1ère Fête du « Clos Montmartre »
A l’occasion de la 6ème Biennale de la Palette, de l’Objectif et du Burin
de la République de Montmartre et la sortie de Paris Montmartre
s’est tenue la 1ère Fête du « Clos Montmartre ».
DR
DR
De gauche à droite : Roger Dangueuger,
Alain Coquard, Midani M’Barki.
Le Comité des Fêtes du 18ème.
Michou, entouré de Alain Coquard ,
Roger Dangueuger et de... la sculpture
de l’homme en bleu !
DR
Marielle Frédérique Turpaud, Maire de
la Commune Libre de Montmartre.
DR
Les Compagnons de Montmartre.
Nadia du S.I. Montmartre.
DR
Tous les visiteurs ont apprécié la
qualité des œuvres exposées.
Midani partenaire artistique de la
Biennale et Jean-Manuel Gabert,
rédacteur en chef, ont présenté le
nouveau numéro de Paris Montmartre toujours de grande qualité,
fort apprécié bien au-delà de notre
village.
En raison du temps, la Fête n’a pu se
poursuivre le dimanche dans le jardin. Patrick et Luc Fracheboud ont
alors mis gracieusement à disposition leur restaurant la Bonne Franquette. Le Collectif leur renouvelle
ses remerciements ainsi qu’aux artistes qui ont enthousiasmé l’assis-
DR
De gauche à droite : Pierre-Yves Bournazel, Jean Villain, Eric Lejoindre (Maire du
18ème), Alain Coqaurd, Michou (assis).
DR
es 28 et 29 juin derniers, les jardins et les salles paroissiales de
l’Église Saint-Pierre de Montmartre
ont été le théâtre de ces trois événements inoubliables.
Un grande fête conviviale mais aussi
historique car, pour la première fois,
les 21 associations du Collectif des
associations de Montmartre se sont
rassemblées pour offrir une fête aux
montmartrois tout en mettant en
évidence les traditions culturelles,
artistiques, caritatives et la volonté
de défendre le patrimoine unique,
sacré de la Butte. Sans oublier la célébration de nos vignes mythiques
dont le vin, vendu au profit des
œuvres sociales, est le symbole de
l’esprit bachique qui règne ici.
Les festivités se sont enchaînées de
façon ininterrompue au milieu des
danses et des chansons. Elles ont
commencé le samedi matin par
l’inauguration, sur le parvis de
l’Eglise, d’un massif de rosiers République de Montmartre, une création
des roseraies Delbard. Puis ce fut
l’intronisation de Sosh Shar, artiste
américaine de renommée internationale. Les amis de Michou lui ont offert la superbe sculpture de l’homme
en bleu qu’elle exposait.
De façon très professionnelle, la
Biennale a présenté des productions
de 31 peintres, sculpteurs, photographes sélectionnés par Paris Montmartre et la galerie L’Œil du Prince.
DR
L
Intronisation par la République
de Montmartre de Sosh Shar,
artiste américaine.
Les petites histoires de Marielle
tance nombreuse jusqu’à une heure
avancée.
Musiques et chansons se sont succédées durant les deux jours avec
Alain Turban, Bernard Beaufrère,
Carine Erseng, Franco Perry, Georgette Lemaire, Patty K, la chorale
des Compagnons de la Butte Montmartre, Isabeau, le Grand Amiral
avec son accordéon maritime et
bien sur les P’tits Poulbots.
Malgré la pluie, ces journées ont été
un succès dans une ambiance très,
très montmartroise particulièrement chaleureuse, généreuse et
amicale.
Les remerciements du Collectif
vont également, bien entendu, à la
société Ricard qui a offert les pots
de l’amitié de la Biennale, de la Fête
et de la sortie de Paris Montmartre… ainsi qu’au Syndicat
d’Initiative de Montmartre et tout
particulièrement à Nadia lesquels
ont consacré beaucoup d’énergie
pour la réussite de cette grande première festive et artistique. ◆
Nous vous donnons rendez-vous l’an
prochain… avec le beau temps.
Marie-France COQUARD
La Gazette de Montmartre N°52 / 15
La vie
du village
Laurette De Paname :
un succès international !
Nouvelle exposition à l’Espace Dali
Dali fait le Mur
11 septembre 2014 – 15 mars 2015
© Speedy Graphito BD
© Valeria Attinelli Hd
Laure Bontaz vient de terminer
une tournée internationale en Corée du Sud et Amérique Centrale !
Nous avions annoncé son spectacle lors du numéro précédent,
Laure Bontaz, artiste adhérente
du S.I Montmartre revient avec
son spectacle « Laurette de Montmartre » au théâtre Montmartre Galabru à partir du 7 septembre 2014, tous les
dimanches à 16h30.
Valeria Attinelli - Galipette
Speedy Graphito - Dans L’œil De Dali
© Espace Dali BD
Lundi 10 novembre
Prix Wepler - Fondation
La Poste 17 ème édition
Jérôme Mesnager - La charge des
éléphants surréalistes
Durand-Baïssas, Jadikan, Jérôme
Mesnager, Les King’s Queer, Kool
Koor, Kouka, Levalet, Thomas Mainardi , Manser, Nikodem, Nowart,
Paella, Pioc PPC, Sack, Speedy Graphito, Valeria Attinelli, Zokatos.
Des « invités » prestigieux (Basquiat, Banksy, Keith Haring, Ramellzee) et des événements (fresque
murale dans la rue Poulbot, rencontres-signatures avec les artistes…) viendront rythmer de manière éphémère cette exposition en
perpétuel mouvement.
Un atelier spécifique autour du
street art destiné aux enfants et aux
adultes sera également mis en
place. ◆
Commissaire de l’exposition :
Véronique Mesnager,
expert en art aurbain.
Réservations visites :
Groupes, ateliers, visites scolaires
Cultival
Tél. : 0825 05 44 05
[email protected]
www.cultival.fr
Contact presse :
Agence Observatoire
Céline Echinard
Tél. : 01 43 54 87 71
[email protected]
16 / La Gazette de Montmartre N°52
DR
1974. Granollers, Espagne. Dali
réalise un happening dans la rue de
ce petit village catalan, muni de
8 tuyaux d’arrosage branché sur des
barils de couleurs vives.
Stokes, Royaume-Uni. La même
année, Banksy, poète contestataire
underground, voit le jour.
1983. Pubol, Espagne. Dali s’efface
de la vie publique après la mort de
sa femme bien-aimée Gala.
Paris, France. Les premières « tracesempreintes » de Jérôme Mesnager
apparaissent sur les murs. Olivier
Rizzo commence à peindre sous le
nom de Speedy Graphito.
2014. Paris, France. Le 11 septembre. Dali fait le mur.
Polymorphe, explosive, rebelle, déconcertante, drolatique, insolite,
anticonformiste, populaire : s’agit-il
de définir la démarche dalinienne
ou celle du street art ?
Au-delà de la démarche artistique,
ce qui rapproche ces créateurs, cette
façon de dévoiler le monde : provocatrice, iconoclaste et sauvage. A
l’instar de Dali, les artistes du street
art ne s’imposent aucune limite
dans leur source d’inspiration, leurs
matériaux, leurs supports, leurs revendications.
Une vingtaine d’artistes urbains ont
ainsi relevé le défi. En dialogue avec
les œuvres exposées à l’Espace Dali,
chacun d’eux a créé une œuvre qui
ose confronter l’univers surréaliste
au vocabulaire et aux codes de l’art
urbain : peinture, pochoir, dessin,
lumière, son, installation.
Akiza, Artiste Ouvrier, BTOY, Fred
Calmets, Codex Urbanus, Hadrien
Prix littéraire fondé et
organisé par la Librairie
des Abbesses, la brasserie
Le Wepler et la Fondation
La Poste.
Depuis dix sept ans, ce prix indépendant, émanant de la librairie indépendante, se bat pour proposer sa vision d’une littérature
contemporaine exigeante.
Marie-Rose Guarniéri (directrice de la librairie des Abbesses à l’origine du Prix Wepler-Fondation La Poste) et son équipe poursuivent
leur démarche originale.
Prix remis à la brasserie LE WEPLER (place de Clichy), haut lieux
de l’art et de la culture de Montmartre, lundi 10 novembre à 19h.
Journées du Patrimoine
Du samedi 20 au dimanche 21 septembre
Pour cette 31ème édition des Journées du Patrimoine, le patrimoine naturel est mis à l’honneur. Les monuments et hauts lieux
historiques ouvrent leurs portes (souvent gratuitement) pour
nous faire découvrir leurs secrets ! Pour la 1ère fois : Les Galeries
Lafayette participent aux Journées du Patrimoine et nous offrent
à cette occasion des visites guidées du bâtiment, pour découvrir
les coulisses de la mythique coupole !
Découvrez tout le programme sur :
www.journeesdupatrimoine.culture.fr
DR
DR
Une exposition consacrée à la présentation d’œuvres inédites
d’artistes du Street Art ayant été inspirés par l’œuvre du maître
du Surréalisme.
Nouvel
18ème édition !
Du vendredi 14
novembre
au 16 novembre.
Amateurs d’art
contemporain,
préparez-vous à
envahir les ateliers
du 18ème les 14, 15, et
16 novembre 2014, à
l’occasion des Portes
Ouvertes « d’Anvers
aux Abbesses » !
DR
Ateliers d’Artistes Portes Ouvertes
D’Anvers aux Abbesses 2014
DR
DR
DR
Art-exprim, notre
nouvel adhérent,
propose des
ateliers d’arts
plastiques à
l’année (hors
vacances
scolaires). éveil à
partir de 3 ans ;
BD ; Manga ;
modèle vivant ;
arts numériques ;
sculpture ; arts
plastiques.
nt
DR
L’Art pour tous…
petits et grands…
adhére
Nos ateliers débutent le 22 septembre 2014.
• Depuis 2013 nous proposons des workshops à des groupes étrangers en
anglais.
• Anniversaires. Nous proposons d’animer vos anniversaires (3 à 13 ans).
Contacts 01 42 62 18 08 - 89 rue Marcadet - 75018 Paris
www.art-exprim.com
Une fois par an, le 3ème week-end de novembre et
pour la 19ème année consécutive, les artistes de
l’Association « d’Anvers aux Abbesses » ouvrent
exceptionnellement, au public, les portes de
leurs ateliers, installés au cœur des 18ème et 19ème
arrondissements de la capitale.
Au total, près de 70 lieux se prêtent au jeu, afin de
montrer, aux amateurs, passionnés ou même curieux
d’art contemporain, une certaine approche de leur
métier. Cette année, plus de 120 artistes plasticiens
ont répondu présent à cette manifestation. L’occasion
de proposer une large palette artistique de leurs
travaux, et d’apprécier leur créativité et le dynamisme
d’une association qui anime la vie de quartier.
Dans le cadre des « Portes ouvertes », l’association
organise aussi le concours annuel des « Emiles ». Il
s’agit pour les artistes de réaliser une œuvre dont le
format est défini par le lauréat de l’année précédente.
Un vrai défi pour les artistes !
Horaires : Vendredi 14 de 18h00 à 21h00, samedi 15
et dimanche 16 de 11h00 à 20h00
www.anversauxabbesses.com
La Gazette de Montmartre N°52 / 17
La vie
du village
Les coups de cœur du S.I. Montmartre
La Villa de Poulbot
10, rue Dancourt
On vient déguster en famille une cuisine maison et
savoureuse Chez Petit Pois. Alors que petits et grands
patienteront avec les magazines mis à disposition, les
curieux pourront observer les maîtres de maison en
activité dans la cuisine ouverte.
Trois formules brunch sont à la carte : le brunch du
Moment, le brunch Petit Pois et le brunch Pois
Gourmand. Chacun comporte une base commune : une
tarte salée, tartine ou charcuterie et fromage
espagnols. C’est ensuite à vous de choisir votre assiette
salée parmi celles à l’ordre du jour (salades, soupes ou
produits espagnols).
Cet endroit cosy est par ailleurs le lieu idéal pour
déguster un chocolat chaud espagnol, cette boisson si
densément chocolatée.
Un espace est réservé aux enfants !
Un accueil simple et chaleureux. La cuisine est faite
maison et excellente, et les prix modérés.
La Taverne de Montmartre propose également des
spécialités fromagères, telles que : tartiflette, raclette
sur appareil à braise, ou d’excellentes pierrades.
On peut aimer la tradition, l’authenticité, la qualité avec
d’excellents produits, et pour autant ne pas dépenser
plus!
Tél. : 01 46 06 88 48
DR
25, rue Gabrielle
DR
La Taverne de Montmartre
57, rue du Mont Cenis
DR
Les Petits Pois
La Villa de Poulbot est un restaurant, bar à cocktails et
alcoothérapie. Avec un décor vintage et une ambiance
cosy, la Villa du Poulbot vous accueille chaleureusement.
Le restaurant propose une carte atypique où l’on
retrouve un mélange de saveurs et d’épices du monde,
qui s’associent parfaitement aux différents mets de la
cuisine française. Un plaisir des sens total pour les
épicuriens en quête de bonne table.
En soirée, la Villa de Poulbot devient plus intime aux
lueurs des bougies et musique d’ambiance....
Tous les plats sont faits maison.
Tél. : 07 77 75 85 73
Tél. : 01 42 51 86 23
Au Rêve
L’Assiette
26, rue Tholozé
89, rue Caulaincourt
78, rue Labat
DR
DR
DR
Tentazioni… Cucina italiana
Comme il est affiché sur la vitrine…
« On peut résister à tout sauf à la tentation» !
Et... la meilleure façon de résister à la tentation, c’est
d’y succomber...
Un p’tit coin d’Italie pour un peu d’paradis... Une petite
famille très sicilienne qui ensoleille Montmartre !
C’est tellement bon qu’on y mangerait!... tous les jours.
Tous les produits sont d’excellentes qualité : calamars
farcis, caponata d’aubergine, rouleaux de mozzarelle de
bufflonne farcis au thon ou au jambon de Parme,
poulpes alla luciana et un large choix de pâtes cuisinées
(spaghetti aux oursins, ravioles aux aubergines...).
Tél. : 01 53 28 45 20
18 / La Gazette de Montmartre N°52
Tous les habitués et… montmartrois se souviennent
d’Elyette, l’ancienne propriétaire, qui enveloppait la
salle de sa jolie gouaille !
Aujourd’hui, Au Rêve, a gardé son charme d’un bistrot /
restau montmartrois pour les amateurs d’ambiance
« entre potes ». S’y côtoient des artistes qui exposent,
des gourmands qui dégustent une cuisine goûteuse
mais sans prétention. Une super ambiance y règne.
Tous les mardis soir, à partir de 19 h, le restaurant sert
un plat à 5 € !
Tél. : 01 46 06 20 87
Servie par un couple sympathique, cette cuisine qui
surfe sur la tradition du Sud-Ouest est très appréciée
pour son originalité, sa créativité et sa générosité.
L’endroit est discret, mais les prix le sont également.
Prenez le temps de lire la carte… vous pourrez
déguster à l’Assiette des plats classiques comme la
Tête de veau ou Le Pressée de Queue de Bœuf ou plat
plus inventif comme Le Bœuf Mariné avec sauce
d’Huîtres et sa salade d’Algues… A découvrir !
Tél. : 01 42 59 06 63
Inauguration de la plaque
Suzanne Denglos-Fau
DR
DR
Bertand
Delanoë
dévoilant
la plaque.
DR
Christian Denglos, le fils de Madame Suzanne Denglos-Fau portant fièrement
la plaque illustrant l’hommage à sa maman.
La place au nom de Suzanne
Denglos-Fau a été inaugurée,
le 13 mars 2014, entre les rues
Lamarck et Caulaincourt, pour
rendre hommage à la défunte
présidente de la République de
Montmatre.
Bertrand Delanoë, Daniel Vaillant
et Alain Coquard, Président actuel
de la République de Montmartre
Alain Coquard, Daniel Vaillant,
étaient présents à l’inauguration
Bertrand Delanoë et
de la place, aux côtés du fils de
Christian Denglos.
Suzanne Denglos-Fau. Suzanne
Denglos-Fau présidait la République de Montmartre depuis le 8 mars
1994 jusqu’au moment de son décès, le 12 février 2002.
Note d’information
aux habitants de
la rue Azaïs
DES TRAVAUX DE CONFORTEMENT
ET DE RECONSTRUCTION DE L’EGOUT
ET DE LA CHAUSSEE DEMARRERONT
EN OCTOBRE PROCHAIN
La fermeture à la circulation de la rue Azaïs fait
suite à un affaissement causé par une fuite sur
le réseau d’eau.
A la demande d’Éric Lejoindre, Maire du 18ème, l’Inspection
Générale des Carrières a été missionnée pour évaluer le périmètre de sécurité à mettre en place et définir les travaux
de confortement nécessaires et préalables aux travaux de
reconstruction de l’égout et de la chaussée.
Les travaux de confortement ne pourront démarrer qu’une
fois le terrain stabilisé, en octobre prochain.
Plusieurs mois de travaux seront ensuite nécessaires pour
reconstruire l’égout et la chaussée.
La Mairie du 18ème communiquera sur la durée exacte de ces
travaux dès que possible.
Samedi 1er novembre
Ouverture exceptionnelle
du cimetière du Calvaire !
Le cimetière du Calvaire, outre le
fait d’être le plus petit cimetière
parisien (600 mètres carrés)
bénéficie aussi de deux autres
particularités : il est le plus
ancien cimetière parisien et n’est
ouvert qu’une fois par an, lors de
la fête de la Toussaint.
Quelques sépultures : Les Debray
(tombe n°32), famille légendaire
de meuniers de Montmartre,
Les Lécuyer (tombes n°5, 38 et 61), famille de carriers
de Montmartre, Félix Desportes (tombe n°43) qui fut le
premier maire de Montmartre, en 1790, à l’âge de 27 ans
et Bougainville (tombe n°65) ; la sépulture de la famille du
célèbre navigateur Louis-Antoine de Bougainville (17291811) qui contient seulement son cœur, ainsi que celui de
son fils, et la dépouille de sa femme…
Ouverture de 9h00 à 17h00. Entrée gratuite.
Montmartre
La Gazette
de
Directeur de le publication et rédacteur
en chef : Roger Dangueuger
21, place du Tertre
75018 Paris
Tél. : 01 42 62 21 21
www.montmartre-guide.com
Email : [email protected]
Ont participé à ce numéro :
Nadia Laraba, Mélanie Moya, Fréderic
Loup, Jacques Bachellerie, Catherine Loup,
Daniel Besson, Sylvie Fourmond, MarielleFrédérique Turpaud, Géraldine Dujat, Isabelle
Ducatez, Alain Barta, Alain et Marie France
Coquard, Sébastien Roch, Talita Denize.
Comité de rédaction :
Jacques Bachellerie, Philippe Simon,
Daniel Besson, Marielle Frédérique
Turpaud, Sylvie Fourmond, Roger
Dangueuger, Nadia Laraba, Mélanie Moya Impression : DCFA 34 allée des Soudanes
Création­/Réalisation : Philippe Simon
78430 Louveciennes Commission paritaire :
Secrétariat de rédaction : Géraldine Dujat en cours ISSN : 1626-9640
La Gazette de Montmartre N°52 / 19
DR
Dossier
Le Moulin Rouge
fête
ses
125
ans
125 ans et toujours dans le vent !
Création du Moulin Rouge
De la Reine-Blanche
au Moulin Rouge
© Collection Privée Moulin Rouge®
C’est dans le périmètre de la Barrière Blanche que fleurissent les premiers bals et cabarets artistiques ; le
bal populaire de la Reine-Blanche,
le plus connu, ouvert à la fin du
▲Joseph Oller
20 / La Gazette de Montmartre N°52
Second Empire où les ouvrières
et les rapins venaient se divertir, le
dimanche, eut une certaine vogue
jusqu’en 1884. Fréquenté peu à
peu par la crapule et les filles venues de bistrots mal famés plutôt
que par des clients honnêtes, ce bal
ferme ses portes en 1885.
Mis en vente, ce sont deux astucieux hommes d’affaires Joseph
Oller et Charles Zidler qui se
portent acquéreurs et créent là le
Moulin Rouge et le Jardin de Paris
réunis. Oller confie la direction de
ce nouvel établissement à Zidler
mais chaque étape de la réalisation
est supervisée par Oller. Avant
tout, homme d’affaires tenace et
redoutable, Oller se dit qu’il y a
beaucoup d’argent à gagner en
permettant aux riches bourgeois
de venir s’encanailler dans un
quartier populaire et à la mode.
Le projet est confié à Adolphe
Willette qui réalise une maquette.
C’est un caricaturiste célèbre mais
aussi un illustrateur de grand
talent et le décorateur de plusieurs
lieux parisiens comme le fameux,
© Moulin Rouge®
Posé sur le tarmac du Boulevard de Clichy, le Moulin Rouge, aéronef le plus
célèbre de la “Compagnie des Cabarets Parisiens” se prépare à fêter son
125ème anniversaire et à prendre un nouvel envol, cap le bicentenaire.
Ce jeune vieillard de plus cent ans ne fait pas son âge, bien au contraire,
et reste un adulte bien vert et vigoureux même si le chemin de sa vie fut
long, chaotique et semé d’embûches. Ce roi du music-hall parisien, parvenu
jusqu’à nous, continue à vivre avec autant de réussite et de succès…
Chat Noir, et de nombreux cafés
et restaurants ainsi que le plafond
de La Cigale.
L’idée de Willette pour le projet
d’Oller et de Zidler est de réaliser
un lieu rappelant le côté campagnard traditionnel et ancestral du
Un éléphant et des ânes
Autour de ce moulin dédié à la
fête et au plaisir, Willette ajoute
quelques constructions hétéroclites au décor bizarre, constitué
d’un faux château espagnol et
d’une curieuse chaumière normande se faisant face, côté place
Blanche.
De grandes portes vitrées et une
petite et modeste entrée prolongée d’un couloir et d’un bar permettent d’accéder à une salle de
bal ainsi qu’à un jardin.
L’architecture de la salle est considérée comme révolutionnaire par
les spécialistes car c’est le dépouillement total : pas d’entrée solen-
© Collection Privée Moulin Rouge®
© Collection Privée Moulin Rouge®
haut de la Butte Montmartre qui
autrefois était couvert de moulins.
Il crée alors un curieux moulin
rouge vif, couleur qui symbolise
la fête, le luxe, le faste et la sensualité.
Plus inspiré des moulins de Hollande que de ceux de l’Ile-deFrance, le moulin de Willlette
prend le nom de Moulin Rouge et
l’enseigne précise “Bal, divertissements, variétés”.
Il a les ailes mobiles, avec une
meunière regardant par une fenêtre et un meunier penchant la
tête par une autre. Sur ses ailes,
la nuit, s’allumaient des lampions
multicolores qui éclairaient le ciel
de Montmartre.
nelle avec portiques, arcades et
colonnes à pilastres comme on le
faisait à cette époque pour ce type
de bal.
Willette brise la tradition et impose un surprenant mélange de
formes et de couleurs : la salle est
une sorte de hangar carré avec
poutres apparentes ornées de drapeaux, éclairé par des rampes à
gaz, des globes et des lustres électriques. Le Moulin Rouge est la
première salle à être pourvue de
l’électricité.
Des galeries promenoirs entourent la salle, la dominent et
offrent une vue plongeante sur la
piste de danse. Le mur du fond est
recouvert d’un grand miroir reflétant la salle avec, au-dessus une
loggia pour l’orchestre. Des tables
de bistrot cernent la piste de bal et
permettent au public de se reposer
et de consommer.
Pour l’été est aménagé un superbe
jardin ombragé d’arbres centenaires. Une scène accueille tous les
soirs un spectacle de café-concert,
avant la danse mais c’est surtout
un décor étonnant qui frappe les
visiteurs : au milieu des arbres,
un éléphant géant en stuc, provenant de l’Exposition Universelle,
domine ce jardin. Un escalier dissimulé dans une patte du pachyderme permet d’arriver à une salle
installée dans le ventre creux de
l’animal où, sur une scène, se déroule plusieurs fois par jour, une
démonstration de danse du ventre
réservée aux hommes pendant que
de petits ânes blancs promènent,
▲Charles Zidler
La Gazette de Montmartre N°52 / 21
Dossier
Le Moulin Rouge
© Collection Privée Moulin Rouge®
et leurs froufrous, au rythme de
l’orchestre et autour de Valentin le
Désossé, comme une tempête, elles
emportent tout sur leur passage ; le
sol tremble sous le grand écart. On
se bouscule dans la cohue pour voir
la Goulue et son port de tête de
reine. Les chapeaux des spectateurs
volent et on entend hurlements et
applaudissements : quadrille, quadrille vocifère le public ! C’est un
immense succès !
Une inauguration
très remarquée
C’est le dimanche 6 octobre 1889
à 20 heures que le Moulin Rouge
ouvre ses portes. Une population
très mélangée socialement se précipite sur la place Blanche : aristocratie, célébrités des cercles littéraires et artistiques, bourgeois en
calèches des beaux quartiers parisiens côtoient voyous à casquette,
mauvais garçons et jeunes femmes
aux cheveux noués en chignons.
Pour les badauds venus voir l’arrivée des voitures à chevaux, c’est
simplement l’inauguration d’un
établissement de plaisir de plus
dans ce quartier qui en compte
déjà beaucoup. C’est sans compter l’ambition de Joseph Oller qui
a décidé de créer le “premier palais
de la Femme, le plus grandiose
des temples de la danse et de la
musique”.
Un spectacle unique :
quadrille, chahut, cancan,
french-cancan
C’est à 22 heures qu’entrent en scène
pour la première fois, la Goulue à la
toison d’or en chignon, sensuelle,
22 / La Gazette de Montmartre N°52
canaille, pleine de gouaille et provocatrice et Valentin le Désossé qui
exécutent, sur le rythme endiablé
d’une musique de Jacques Offenbach, une danse baptisée “quadrille
naturaliste” devenu le chahut ou le
cancan. Ils sont entourés d’autres
“chahuteuses”
comme
Grille
d’Égoût, au nom lié à l’écartement
de ses dents, Nini-Patte-en-l’Air,
la Môme Fromage, la Sauterelle,
Rayon d’Or, Cri-cri qui mourut
dans un grand écart, Étoile filante,
Arc-en-Ciel… toutes ces vedettes,
débauchées par Oller de l’Elysée
Montmartre, où le quadrille triomphait. Ce soir-là, Valentin le Désossé qui a une part importante dans le
quadrille, est porté en triomphe par
les danseuses.
La danse du cancan exprime
l’état d’esprit des femmes des
lavoirs montrant rage et révolte
sociales dans ces lieux. Est-ce
les commérages des lavandières,
les “cancans” qui allaient bon
train ou la démarche et les cris
des canards qui donnèrent leur
nom au cancan ? C’est l’anglais
Charles Morton, très intéressé
par cette danse qui la baptisa
french-cancan.
Tous les soirs, la nuit est chaude au
Moulin Rouge. Ça pétille comme
du champagne : les “cancaneuses”
arrivent, telles des pantins à ressort,
en criant et en soulevant leurs jupes
C’est Jane Avril, dansant seule,
qui apporta chic, élégance, raffinement, passion au Moulin où
elle entra grâce à la protection
de Zidler. Avec son chapeau noir
sur sa superbe chevelure rousse,
elle est distinguée et sa véritable
personnalité n’a rien à voir avec
la gouaille et la provocation de
la Goulue. Très souvent, après le
spectacle, Jane Avril accompagne
Lautrec au restaurant du Père Lathuile, avenue de Clichy.
Entre deux quadrilles, elle évolue
dans les cercles littéraires et parmi
les artistes et les intellectuels du
cabaret du Chat Noir. Zidler la
baptisa, comme elle était pleine
d’énergie, La Mélinite (nom de
l’explosif fabriqué en 1885).
En 1890, la chanteuse Yvette Guilbert, après s’être produite à l’Eldorado sans grand succès, débute au
Moulin Rouge à l’heure du caféconcert sous le pseudonyme de
Nurse Valérie : sa caricature d’une
nurse anglaise à qui on confie des
®Moulin Rouge®-Habas-Smadja
dans les allées du jardin, entre les
différentes attractions, les belles à
froufrous de la Belle Époque.
© Collection Privée Moulin Rouge®
▲La facade du Moulin Rouge en 1900.
Des attractions célèbres
▲La facade du Moulin Rouge de nos jours.
©Moulin Rouge®-S.Franzese
© Collection Privée Moulin Rouge®
© Collection Privée Moulin Rouge®
▲French Cancan de la revue “Féerie”.
© Collection Privée Moulin Rouge®
messieurs riches et malades mais
très amoureux de “leur bonne à
tout faire” est parfaite mais n’attire
guère l’attention du public.
Il faudra attendre une critique du
journal Gil Blas affirmant “qu’il ne
faut manquer sous aucun prétexte,
cette étrange créature, grande diseuse nationale et aller l’applaudir
d’urgence au Moulin Rouge” pour
qu’elle rencontre le succès
Sa robe de soie tombant jusqu’aux
pieds, ses longs gants noirs et sa
façon de présenter des chansons
réalistes ou grivoises avec ironie
font d’elle une femme plus distinguée que ses contemporaines. Durant son tour de chants, elle joue
de ses lèvres et de la tête. Ovationnée tous les soirs, par les gens du
monde, les peintres, les chansonniers et les poètes, elle devient, en
quelques semaines, une diva en
interprétant la chanson Le Fiacre
de Léon Xanrof.
À partir de mars 1891, elle chante
au cabaret Le Divan Japonais, rue
des Martyrs, juste après sa représentation au Moulin Rouge. S’essayant
à un nouveau répertoire, elle crée un
personnage qu’elle veut ironique,
mais que les critiques qualifient de
“morbide, de macabre et de divinement pervers”. Elle devient ainsi un
phénomène de mode, le symbole de
la femme décadente, “l’égérie fin de
siècle” selon Émile Zola.
Une autre attraction, sans doute la
plus insolite du Moulin Rouge est
celle que présente Joseph Pujol dit
le Pétomane. C’est un numéro de
fantaisie exceptionnel et unique
au monde.
Avec son organe et en réglant
l’évacuation de l’air, il produit des
roulades et exécute un numéro
musical. Après une “audition”
Zidler lui signa un contrat et fit
imprimer sur les affiches :
“ Tous les soirs de 8 h à 9 h au
concert du Moulin Rouge, LE
PÉTOMANE, le seul artiste qui
ne paie pas de droits d’auteur ! ”
C’est le soir du 11 février 1890
qu’on le découvrit sur la scène à
l’intérieur de l’éléphant : rires et
même crises de fou rire furent si
fortes et si nombreuses dans le
public qu’on peut lire dans la revue Le Temps que “des infirmières
furent appelées pour évacuer les
femmes proches de l’évanouissement après avoir fait éclater leur
corset, à force de rire”.
Ô Toulouse Toulouse
Comme tous les soirs, un petit
homme installé à une table du
premier rang ou sur un tabouret
près du bar, son carton à dessin à
ses pieds et sa canne, dissimulant
un verre à absinthe, posée sur la
table, hurle “La vie est belle, voilà
le quadrille”. C’est le Comte Henri-de-Toulouse-Lautrec,
artiste
difforme de 25 ans, descendant
authentique des comtes de Toulouse.
La moustache toujours humide
plongée dans un éternel verre
d’alcool, ce génial nabot albigeois
tient enseigne au Moulin Rouge
qui lui sert véritablement de port
d’attache qui lui permet de mener
à bien une œuvre qui n’en finit
pas de surprendre les générations
d’aujourd’hui par sa modernité.
Marché honnête car la gloire de
l’un a fait celle de l’autre : tout
ce que Montmartre et le Moulin
Rouge doivent à Lautrec, Lautrec
le leur doit. Sans Lautrec, Valentin
le Désossé, la Goulue, Jane Avril
ou Yvette Guilbert n’auraient jamais trouvé place dans l’Histoire
de l’Art.
Sa célèbre affiche à la composition
moderne fut une véritable nouveauté picturale qui révolutionna
cet art. Créée en 1891, elle remplace l’affiche qui avait été réalisée
pour l’ouverture du Moulin en
1889 par Jules Chéret, “le Watteau des rues”.
L’affiche de Lautrec, placardée dans
tout Paris, permet au peintre d’atteindre la célébrité, attire la foule et
apporte la gloire au Moulin Rouge.
Lorsque Chéret la découvre, il déclare : “Lautrec est un maître”.
Dans les nombreux portraits de
la danseuse Jane Avril et de la
chanteuse Yvette Guilbert ainsi
que dans ceux de la Goulue et de
Valentin le Désossé, Lautrec sait
montrer le point faible de ses modèles mais aussi leur force de vie
éclatante et puissante.
La Goulue apprécie beaucoup le
travail de l’artiste qu’elle appelle
affectueusement “mon petit bonhomme touffu” et déclare “quand
je vois mon cul dans ses peintures,
je le trouve beau”. Leur complicité
est telle que, chaque vendredi, elle
est admise dans son atelier de la
rue Tourlaque où il reçoit ses amis.
Toulouse-Lautrec va se découvrir
ensuite une passion forte pour
Jane Avril. Nos deux complices
s’entendent à merveille : Jane apprécie l’humour de l’artiste et lui
témoigne affection et admiration,
La Gazette de Montmartre N°52 / 23
Dossier
Évolution et transformations
du Moulin Rouge
Quelques grands moments :
Le 19 avril 1890, débute la 1ere
revue intitulée Circassiens et Circassiennes et le 26 octobre 1890,
le prince de Galles, futur Edouard
VII, qui effectue un séjour privé
à Paris, retient une table pour découvrir le quadrille dont la réputation avait déjà franchi la Manche.
En le reconnaissant, la Goulue,
jambe en l’air et tête dans les jupons, lance sans hésiter : “Ohé,
Galles, tu paies le champagne !”.
En 1893, le Bal des Quat’z’Arts
fait scandale avec son défilé de
Cléopâtre nue entourée de jeunes
filles tout aussi dénudées.
Tout va changer avec la rupture
entre Oller et Zidler en 1894 et
surtout avec le départ de la Goulue au printemps 1895.
Le 12 novembre 1897, le Moulin
rouge ferme exceptionnellement ses
portes en raison des obsèques de son
ancien directeur Charles Zidler.
En octobre 1902, la direction
annonce un ultime quadrille dont
Valentin le Désossé est la vedette
et fin novembre c’est le dernier bal
au Moulin Rouge.
24 / La Gazette de Montmartre N°52
▲Prologue Rouge de la revue “Féerie”.
Premières revues, opérettes
et grands spectacles
En janvier 1903, le Bal du Moulin Rouge ouvre à nouveau ses
portes, transformé en théâtre
concert par l’architecte Édouard
Niermans : la salle de musichall, très confortable, est tapissée de velours blanc et orangé,
les fauteuils sont changés et un
restaurant où l’on peut dîner
pendant le spectacle est installé.
Oller reste propriétaire des murs
mais confie la direction à PaulLouis Flers. C’est le début des
revuettes, redoutes et opérettes
qui vont durer jusqu’à la première guerre mondiale pendant
que les directeurs se succèdent
très régulièrement. Le Moulin
rouge se transforme en véritable
temple de l’opérette. Les spectacles s’enchaînent : “Voluptata”,
“La Feuille de Vigne”, “Tais-toi
tu m’affoles”… et bien d’autres
revues aux titres plus évocateurs
les uns que les autres.
Début 1907, la revue Rêve
d’Egypte avec Colette fait scandale : la scène évoque l’histoire
d’un vieux savant qui tombe
amoureux d’une momie qui déroule ses bandelettes, se dresse
devant le savant, danse pour le
séduire et échange un long baiser
langoureux… Mais dans le rôle
©Moulin Rouge®-S.Franzese
quant à Henri, il la trouve “extrêmement frémissante avec sa petite
face de rongeuse, de rate funèbre”.
Le peintre se prend également de
passion pour Yvette Guilbert et succombe à sa gestuelle et à la magie
de ses gants noirs. En revanche elle
n’apprécie pas les portraits qu’il fait
d’elle : “petit monstre vous m’avez
fait une horreur et, pour l’amour
du ciel, ne me faites pas aussi laide”.
Par vengeance elle le surnomme “le
Quasimodo de l’art”.
Avec la mort d’Henri de Toulouse-Lautrec, en 1901, à l’âge de
35 ans, c’est une page importante
de l’histoire de Montmartre et du
Moulin Rouge qui se tourne. C’est
un Montmartre pris sur le vif, en
pleine chair que nous laisse son
œuvre, un Montmartre vivant, le
plus fidèle qui soit, mais un certain
Montmartre, celui des viveurs, des
noceurs des fêtards et des artistes
des cabarets et du Moulin Rouge.
©Moulin Rouge®-S.Franzese
Le Moulin Rouge
▲Tableau “Les Pirates”
de la revue “Féerie”.
du vieux savant il y a une femme,
la fille du Duc de Morny. Dès
le lendemain, le préfet Lépine
menace le music-hall de fermeture si la direction ne fait rien :
c’est alors que le rôle du savant
est donné au comédien Georges
Wague.
© Collection Privée Moulin Rouge®
© Collection Privée Moulin Rouge®
Les grandes revues
de la “Miss”
C’est à Francis Salabert que le
Moulin doit sa renaissance, en
1923. Il confie la direction artistique à Jacques Charles, le revuiste
numéro un de l’époque. Jacques
Charles et Mistinguett sont à l’origine de créations devenues mythiques : “la Revue Mistinguett”
(1925), “Ça, c’est Paris” (1926)
et “Paris qui tourne” (1928). La
Miss est habillée de somptueux
costumes dessinés par Gesmar.
Au Moulin rouge, Mistinguett
crée de nombreuses chansons
devenues éternelles, dont “Valencia”, “Ça, c’est Paris”, “Il m’a vue
nue”, “On m’suit”, cette dernière
avec Jean Gabin.
En 1929, Mistinguett se retire de
la scène et quitte le Moulin Rouge
après le départ de Jacques Charles.
Pierre Foucret, huissier de justice
qui avait des parts dans l’affaire,
décide de remplacer les revues par
des variétés. Le Moulin accueille
alors la troupe des Lew Leslie’s
Black Birds, troupe d’étoiles et de
cent artistes américains de couleur. Puis il transforme le musichall en une des plus grandes salles
de cinéma d’Europe avec en première partie des artistes de MusicHall.
La Renaissance
© Collection Privée Moulin Rouge®
Le 29 juillet 1907, c’est la première apparition d’une jeune débutante, Mistinguett, sur la scène
du Moulin Rouge dans “La Revue
de la Femme”. Très vite, son talent
éclate au grand jour et elle triomphera, l’année suivante, avec Max
Dearly dans “La Valse chaloupée”.
Le Moulin Rouge est détruit lors
d’un incendie le 27 février 1915.
Les travaux de reconstruction ne
débuteront qu’en 1921.
© Collection Privée Moulin Rouge®
▲Mistinguett.
© Collection Privée Moulin Rouge®
▲La revue Mistinguett en 1925.
En 1937, Pierre Sandrini et
Pierre Dubout, déjà directeurs
du Tabarin, prennent la direction
du Moulin et l’architecte Robert
Hartman transforme la salle en
night-club ultra moderne ; cette
même année, le Cotton Club, qui
fait fureur à New York, se produit
au Moulin Rouge, en juin ainsi
que Ray Ventura et ses collégiens
en septembre.
En février 1939, c’est le retour de
Mistinguett dans la revue Refrains
de Paris, avec ses principaux succès : “Valencia, C’est vrai, Je suis
née Faubourg Saint-Denis, Mon
homme, Je cherche un millionnaire”…
La Seconde Guerre mondiale
vient interrompre l’effervescence
du Moulin Rouge, dont la salle
du sous-sol devient un dancing, le
Robinson Moulin Rouge.
Le cinéma ferme et la salle accueille des chanteurs pour les
aider à débuter. Quelques jours
avant la libération de Paris en
1944, Édith Piaf, dont le talent
est déjà reconnu, se produit
sur la scène du Moulin Rouge,
avec Yves Montand, débutant
qu’on lui impose. On connaît la
suite…
La nouvelle salle
du Moulin Rouge
En juin 1951, Georges France, dit Jo
France, fondateur du Balajo, acquiert
le Moulin Rouge et entreprend de
considérables travaux de rénovation. Il confie à Henri Mahé, l’un
des décorateurs les plus en vogue,
l’aménagement de la nouvelle salle.
Ce décor ravit aujourd’hui encore les
visiteurs du Moulin Rouge. Les soirées dansantes, les attractions et bien
sûr le célèbre French Cancan sont de
retour au Moulin.
Entre 1951 et 1960, des artistes célèbres et des débutants pleins d’avenir se produisent chaque semaine
en attraction : leur recrutement est
fait par André Pousse, un jeune imprésario qui deviendra un comédien
célèbre ; ainsi, se succèdent Charles
Trenet, Charles Aznavour, Line Renaud, Bourvil, Philippe Clay, Roger
Pierre et Jean-Marc Thibault, Fernand Raynaud...
De temps à autre, des soirées de gala
exceptionnelles sont également organisées : en mai 1953, le 25ème Bal
des Petits Lits Blancs, organisé par
le romancier Guy des Cars, a lieu au
Moulin Rouge en présence du président de la République, Vincent
Auriol, et avec, pour la première
fois sur une scène européenne, Bing
Crosby. La soirée attire 1 200 artistes
et vedettes venus du monde entier,
dont Joséphine Baker qui, avant de
chanter J’ai deux amours, offrira
un bouquet tricolore de myosotis,
de pâquerettes et de coquelicots à
Charlie Chaplin. Les bénéfices de
cette soirée de charité seront distribués à la recherche sur la leucémie
infantile.
La Gazette de Montmartre N°52 / 25
Dossier
Le Moulin Rouge
À partir de 1955, c’est une époque
de renouveau qui commence :
Joseph et Louis Clérico, déjà directeurs du Lido et Jean Bauchet,
ancien acrobate à la carrière brillante reconverti en propriétaire
de plusieurs casinos, rachètent
le Moulin Rouge dont Jo France
désire abandonner l’exploitation.
En 1962, Jean Bauchet cède la
direction à Jacki Clérico, le fils de
Joseph. C’est le début d’une nouvelle ère d’un succès qui se poursuit aujourd’hui… mais ça c’est
une autre histoire que vous trouverez dans le prochain numéro de La
Gazette de Montmartre.
Nous vous présenterons le Moulin Rouge de la dynastie Clérico.
Comme au XXème siècle, le Moulin
du XXIème est aussi célèbre, dans le
26 / La Gazette de Montmartre N°52
©Moulin Rouge®-S.Bertrand
Le Renouveau
du Moulin Rouge
monde, que la Tour Eiffel, sa sœur
jumelle née comme lui en 1889.
Le spectacle continue, the show
must go on... ◆
Remerciements à Mélanie Moya
Jacques Bachellerie
Sources :
▲Le grand écart
La vie secrète de Montmartre de Philippe Mellot
du French Cancan
Ceux de la Butte d’André Warnod
de la revue “Féerie”.
Montmartre de A à Z de Georges Renoy
Les secrets du Moulin Rouge de Jacques Habas
Le Moulin Rouge de Jacques Pessis et Jacques Crépineau
Dossier de presse du Moulin Rouge.
Montmartre
des Montmartrois
Virginie et Jean-Victor CLERICO :
125 ans d’héritage…
D’entrée, la tâche peut paraitre délicate...Prétendre en seulement quelques lignes,
vous parler du Moulin Rouge, est très difficile…
D
onc, je me tourne de suite vers
la jeunesse qui elle, peut sans
peine supporter près de 125
ans d’héritage... Tout respect à Virginie et Jean-Victor Clerico, quaVirginie Clerico s’occupe depuis
deux ans de la stratégie marketing,
du développement et de l’image de
la marque Moulin Rouge, son frère
Jean-Victor a en charge depuis un
an l’administration et la gestion financière.
Le Moulin Rouge est avant tout
une entreprise familiale mais aussi
le fruit d’une évolution historique… Virginie et Jean-Victor
perpétuent la tradition tout en travaillant sur des axes de renouvellement.
On pourrait parler de mutations
générationnelles avec l’arrivée de
nouvelles compétences qu’apporte
la génération montante.
Aux côtés de la génération précédente, Virginie et Jean-Victor participent à la stratégie de l’entreprise
et apportent un œil nouveau sur la
partie opérationnelle en collaboration avec les équipes en place.
Point de jeux dans les coulisses,
nulles courses dans les travées ; ils
n’étaient pour autant pas insensibles à l’univers Moulin Rouge et
ont été très tôt en contact avec des
personnes travaillant encore dans
l’entreprise aujourd’hui.
Tout naturellement, c’est près du
père, Jean-Jacques, et sous les ailes
de la place Blanche qu’ils ont décidé d’exercer leurs talents. Avec
bonheur...
Virginie travaille également avec
les Maisons d’art du groupe Mou-
Carl Smith-Thomas
trième génération du nom et nouvel
enthousiasme du mythe ....
lin Rouge, dont récemment l’ate- ▲Jean-Victor et
lier de création Mine Vergès, et Virginie Clerico.
leur intégration dans la stratégie de
l’entreprise.
Qui se demande d’où viennent ces
plumes géantes, ces parures d’oiseaux mégalos et ces boas vertigineux ? De la maison Février, seule
en France à fabriquer de tels fantastiques ornements. Des plumassières,
(hé oui), s’activant avec patience
pour un spectacle trop vite passé...
D’ailleurs, les trois journées portes
ouvertes des Maisons d’art du
Moulin Rouge ont bien prouvé
l’intérêt que les gens portent à ces
métiers du rêve...
Regardez de plus près les bottines
des cancaneuses... grand écart et
pied jeté sur un nuage ; signé maison Clairevoy, bottier parisien spécialisé dans le spectacle ; aucune
différence avec les plumes : même
légèreté, même envol....
Jean-Victor ajoute lui le coté administratif et gestion. Il est Secrétaire
Général du Moulin Rouge, ces
compétences acquises dans différents cabinets financiers en Europe
et en Asie lui permettent d’assumer
avec un œil nouveau, l’administration, la gestion financière et le management international du Moulin
Rouge.
Si moins de spectacle en apparence, autant de responsabilité devant une mécanique qu’il doit huiler en permanence... Car c’est innocent de croire qu’une maison
telle que le Moulin Rouge tourne
gentiment au rythme de ses ailes...
Toujours se tenir à niveau, à la tradition qu’un modernisme bouscule, à l’excellence sans cesse exigée, est un défi excitant relevé
main haute, je crois... ◆
Nadia L.
La Gazette de Montmartre N°52 / 27
Montmartre
et son histoire...
Les poètes de Montmartre
S
i je dois une grande reconnaissance à l’anthologie savoureuse
d’André Velter chez Gallimard
Les Poètes du Chat Noir, 1996,
je me servirai aussi de sources multiples, depuis mes souvenirs de famille
jusqu’aux trésors du Musée de Montmartre ou aux conférences de Laurent
Bihl, descendant de Willette.
salle des ventes, avant enchères – que les
poètes de Montmartre qui passaient au
Chat Noir nous sont connus. Le journal
parut dès le 14 janvier 1882. L’idée du
journal fut ensuite copiée par Bruant
(Le Mirliton, 194 numéros) ou mon
prédécesseur René Toziny, depuis son
cabaret de La Vache Enragée où il fit
débuter Pierre Dac.
Certains devinrent illustres, tels Verlaine l’habitué de la Bonne franquette
(textes repris dans Jadis et Naguère),
Jean Richepin, Bruant, Alphonse
Allais, Charles Cros ; d’autres furent
reconnus de leurs admirateurs, mais
n’eurent pas toujours la reconnaissance
des programmes scolaires, tels Raoul
Ponchon, Maurice Rollinat (en 2003
son centenaire fut splendidement fêté
par un spectacle et un CD de Laurence
Fosse) le très oulipien Jean Goudezki
(qui finit triste bourgeois en province),
le très parodique Georges Fourest (ancêtre de Caroline, réédité chez Grasset
en 2009 dans les « Cahiers rouges »)
ou Vincent Hyspa (1865-1938, qui fut
l’ami de mon beau-père chansonnier
montmartrois de l’entre-deux-guerres).
L’Eponge en porcelaine de Hyspa (1921)
fut illustré par Jules Depaquit mon
prédécesseur, le fondateur de la Commune Libre de Montmartre :
« Si vous désirez avoir une idée exacte
de la baleine, figurez-vous le bassin de
la place Pigalle se promenant sur la
mer, avec son petit jet d’eau.»
Chercher fortune
autour du Chat Noir
« Il était poète et poète accablé d’idées,
donc accablé d’ouvrage. Du matin
au soir il cultivait l’analyse, bêchait la
synthèse et versait rigoureusement les
rimes bien et dûment labourées. Or,
ce métier de travailleur acharné diurne
et nocturne, ô labeur de toutes les minutes ! ce dur métier d’ouvrier accablé
d’ouvrage ne rapportait rien. »
C’est ainsi qu’Emile Goudeau décrivait
le poète montmartrois. Ce texte savoureux était l’un des joyaux du N° 107 du
journal Le Chat Noir, hebdomadaire de
quatre pages qui était l’écho des artistes
qui passaient sur scène. Goudeau était
le fondateur des Hydropathes, que
Rodolphe Salis avait emmené dans sa
folle aventure du cabaret du Chat Noir
en novembre 1881, au 84 du boulevard
Rochechouart. C’est grâce à ces précieuses feuilles – une collection partielle
reliée, de 1882 à 1893 seulement, soit
612 numéros, et estimée 6000 euros en
DR
Les poètes de Montmartre, aussi disparates et bohèmes que possible en cette fin de XIXéme siècle qui
porte sans cesse le deuil de la guerre perdue, se regroupaient pour se réchauffer les plumes dans
quelques lieux emblématiques. Nous allons les dénicher depuis l’antre invraisemblable du Chat Noir...
▲ Charles Cros
On voit que l’inventeur
du Tabac sans Fumée
(un visionnaire…) était
prêt à tout.
Déjà le portrait du poète
famélique mais avec panache était magnifiquement campé par Murger
dans ses Scènes de la vie
de Bohême (1851, rééd.
Folio) et par Zola décrivant ses amis (L’œuvre,
1886, contemporain du
Chat Noir, mais situé
sous Napoléon III). L’expression « poète maudit »
fut inventée par Verlaine pour son livre
sur ses amis (1884 et 1888) dont Villiers de l’Isle Adam, chatnoiriste assidu.
Le cabaret du Chat Noir fut d’abord
un minuscule café. Salis déménage le
10 juin 1885 au 12 de la rue Laval
(rebaptisée Victor-Massé), dans un
incroyable charivari nocturne où la
chanson Je cherche fortune autour du
Chat Noir de Bruant fut chantée pendant des heures. Bruant installe son
Mirliton dans le café déserté. Goudeau
s’indigne de ce que la Vérité sorte du
puits ; en bon hydropathe, il proteste :
(…) Or, afin de partir de notre monde froid
Vers le Ciel, où le Vrai tout chaud se manifeste,
Le Buveur, sans fatigue, use d’un simple geste :
Il prend son verre plein, ferme les yeux, et boit...
C’est donc, ô vendangeurs, faire oeuvre pie et juste
Que de cueillir, là-bas, les grappes du Soleil,
De presser en la Cuve un laitage vermeil,
Puis d’enclore le Vin dans la Futaille auguste.
▲ Paul Verlaine
28 / La Gazette de Montmartre N°52
DR
DR
La Tonne, dans la Cave obscure, abritera,
Contre l’Eau des mouilleurs abjects, la pourpre exquise ;
On fermera la porte ainsi qu’un huis d’église,
Et l’Alme vérité dans le Vin descendra.
▲ Arthur Rimbaud
Le journal cesse le 30 septembre 1897,
ne survivant guère à Salis (17 mars
1897) ni au cabaret. Dans les murs
vidés, le fantaisiste Henri Fursy (Chansons rosses) ouvre La Boîte à Fursy.
En 1908, Jehan Chagot rachète à la
veuve de Salis le droit d’ouvrir un « Caveau du Chat-Noir » au 68 boulevard
▲ Vincent Hyspa
DR
DR
DR
avant le retour des vignes
▲ Pierre Mac Orlan
de Clichy (ou au 64, avant les 3 Baudets ?). Aujourd’hui le « Bistro ChatNoir » étale son plastique et ses néons
à la même adresse : voilà pourquoi certains confondent les deux adresses, les
deux boulevards et les deux histoires.
Les artistes orphelins s’étaient déjà dispersés dès 1892, et nombre d’entre eux
se groupaient autour du feu du premier étage d’une maisonnette biscornue en face d’une porte du cimetière
Saint-Vincent, où une enseigne attirait
l’œil : un lapin refusant la casserole en
sortait triomphant, tenant à la main le
vin blanc où il aurait dû cuire, symbole
de la révolte des artistes (« lapin » est un
terme d’argot d’atelier). Peint par André Gill, ce lapin à Gill, cabaret anarchique, fut racheté en 1905 par Bruant
qui le donna en gérance à Frédéric
Gérard, le père Frédé – le véritable
créateur de l’esprit du Lapin Agile, qui,
du fils Paulo à la compagne de celui-ci
Yvonne Darle et au fils de celle-ci Yves
Mathieu, a perduré jusqu’à nos jours.
S’il n’y eut pas de journal du Lapin, il
nous reste de très nombreux livres de
souvenirs : Carco, Dorgelès (à l’origine du canular du tableau peint par
la queue de l’âne de Frédé), Dullin,
Jehan-Rictus, Pierre Brasseur… et à
partir de 1928 des enregistrements
sonores de ces mêmes artistes, dont la
fine fleur est sur 4 CD édités par EPM
en 2003 : Dullin dans son monologue
DR
Le quai des brumes
rue des Saules
▲ Max Jacob
▲ Francis Carco
de l’Avare, qu’il commence au rez-dechaussée au pied de
l’escalier !...
On peut considérer
Le quai des brumes,
roman autobiographique de Pierre Mac
Orlan (1927) qui se
passe au Lapin agile
en 1910, comme
une reconstitution de
l’ambiance étrange
et dangereuse de ce
flanc nord de la Butte.
C’est Max Jacob qui appela Frédé « le
tavernier du quai des brumes » et le
nom était resté parmi les habitués. Mac
Orlan rencontre Monique Morelli à
Montmartre où elle vit avec son accordéoniste Lino Leopardi et où elle ouvre
de 1962 à 1969 le cabaret Chez Ubu,
au 23 rue du Chevalier de la Barre. Elle
interprète nombre de ses chansons : Les
Rues barrées (Lino Léonardi, Pierre Nicolas) Les Compagnons du Tour de France
(Lino Léonardi) Marie-Dominique (V.
Marceau) La Chanson de Margaret (V.
Marceau) Bel-Abbès (V. Marceau)…
Francis Carco est né en Nouvelle-Calédonie, avec « la chaîne » des bagnards
passant sous ses fenêtres. Ballotté de
ville en ville au gré des mutations du
père fonctionnaire, il s’évade vers Paris
en janvier 1910 (le mois de l’Inondation) et va à Montmartre devenu
une île. Ses romans noirs, centrés sur
les quartiers mal famés, font parfois
oublier que Le doux caboulot de 1931
c’est lui (son frère, Jean Marèze, écrit
Sombre dimanche, « la chanson du suicide ») :
Le doux caboulot
Fleuri sous les branches
Est tous les dimanches
Plein de populo.
La servante est brune,
Que de gens heureux
Chacun sa chacune,
L’une et l’un font deux.
Amoureux épris du culte d’eux-mêmes.
Ah sûr que l’on s’aime,
Et que l’on est gris.
Ça durera bien le temps nécessaire
Pour que Jeanne et Pierre
Ne regrettent rien.
Je n’ai fait que survoler cet incomparable foisonnement d’artistes, et encore
je me suis limitée à deux foyers précis
de créations et à une époque passée
d’avant nos premières vendanges de
1934. Et comment penser que les
peintres, les dessinateurs, les musiciens,
n’ont pas été déclencheurs de poésie
chez nos poètes ? Mon souhait est que
vous alliez dans une librairie – pourquoi pas celle de Marie-Rose Garnieri,
30 rue Yvonne le Tac, à l’entrée de la
place des Abbesses ? ou dans l’escalier
de livres de celle sur la place Clichy ?
– pour les découvrir vous-même et y
trouver la joie que j’y ai trouvée. ◆
Marielle-Frédérique Turpaud,
cinquième maire de la Commune
Libre de Montmartre
La Gazette de Montmartre N°52 / 29
Montmartre
en photos
Lectures
Une approche moderne
de la lecture sur les
marches du
Sacré-Cœur.
vu par l’œil de Daniel Besson
C
’est à croire que les pentes de la
Butte favorisent la lecture ! En
effet, à la belle saison, quel
bonheur de s’asseoir dans le
(bon) sens de l’herbe, côté
ubac de préférence, et d’ouvrir un livre
ou d’allumer sa tablette tactile ?
La chose peut se faire également sur le
banc de l’un des nombreux squares dédiés à des personnages emblématiques
de l’histoire et des lettres. Frédéric Dard
et Louise Michel peuvent en témoigner.
L’on peut aussi s’installer à la terrasse
animée d’un café ou feuilleter les nouveautés à l’étal des bonnes librairies du
village. Elles ne manquent pas.
Quoi qu’il en soit, lire est un mélange
des genres, entre Anciens et Modernes,
papier et électronique, littérature et
SMS personnels ... ◆
Camille, à la terrasse
d’un bistrot.
Lecture, au square
Suzanne Buisson.
Lecture et repos associés au square Louise Michel.
Texte et photos, Daniel Besson
La libraire
L’Attrape-Cœurs.
Le coin-lecture de la librairie
L’Attrape-Cœurs.
Adaptation de Tardi
dans la librairie.
Devant l’ancienne épicerie (vers 1436)
de Jehan Doulcet.
Marie-Rose Guarniéri à La Librairie des Abbesses.
30 / La Gazette de Montmartre N°52
Photos : DanielBesson
Ballerine, près du réservoir
de la Butte.

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