Patricia Kaas a joué cabaret

Transcription

Patricia Kaas a joué cabaret
LaLibre.be - Bienvenue sur la Libre Belgique
Page 1 sur 1
CH AN SO N - CO NC ER T
Patricia Kaas a joué cabaret
Marie-Anne Georges
Mis en ligne le 17/02/2009
-----------
Elle "voulait jouer cabaret", elle l’a fait. "Kabaret", un spectacle complet : chanté, dansé, agrémenté de
films et de lecture. Une performance.
Patricia Kaas était au Forum de Liège, samedi soir, et au Cirque royal de
Bruxelles, dimanche (1). Début novembre, elle a entamé une tournée
marathon, comme elle en a désormais l’habitude, qui la mènera en Europe, en
Asie et en Amérique du Nord. Pour cent septante dates !
La sortie du dernier album de la chanteuse française de 42 ans, "Kabaret", fut
pour le moins rocambolesque. C’est le Net qui eut la primeur via la possibilité
d’un téléchargement - mais pour certains, cela ne remplacera jamais l’objet.
Vint ensuite la plaquette, toujours via le Net et le site vente-privee.com. Son
prix ? 6 € uniquement, disponible uniquement en France. Pour la Belgique, les
EPA
ventes, dans le circuit traditionnel, ont commencé ce week-end.
Quand les lumières s’éteignent, Patricia Kaas, en voix off, présente son générique de spectacle. C’est que la belle n’a
pas lésiné sur les moyens. Elle s’est entourée de grands et beaux noms de la création contemporaine et ne manque
pas de les citer. Que ce soit Christophe Martin, scénographe pour Bob Wilson ou Régis Obadia, chorégraphe français de
renom. Ce n’est pas à un tour de chant traditionnel auquel Patricia Kaas nous convie mais à un spectacle complet :
chanté, dansé, agrémenté de films et de lecture (celle tronquée qu’elle fait de "La maladie de la mort" de Marguerite
Duras enlève beaucoup à la force du texte). Ce spectacle, elle l’a voulu en hommage aux années 30 - qui lui vont si
bien. La scène baigne dans les noirs, les gris et un blanc fluorescent. Patricia Kaas s’avance, haut perchée sur ses
talons, vêtue d’un veste-robe ultracourte au large décolleté. Plus tard, ce sera une robe de soie noire découvrant une
épaule et encore après, un pantalon gris bouffant tout aussi soyeux. Elle s’est offert les services de la maison Lanvin.
Canne à pommeau à la main, elle entame "Mon mec à moi". Quelques ballons rouges - uniques notes de couleur du
spectacle avec les soufflets de l’accordéon - s’égaient. Outre quasi l’intégralité de "Kabaret", elle saupoudre, çà et là,
les tubes de son répertoire que le public ne devra donc pas réclamer. "Les hommes qui passent", "D’Allemagne", "Une
fille de l’Est", "Je voudrais la connaître", "Il me dit que je suis belle", "Elle voulait jouer cabaret", "Mademoiselle chante
le blues", "Entrer dans la lumière" : l’enrobage musical est mis au goût du jour, souvent dépouillé, souligné par les
gémissements d’un accordéon, les sanglots d’un violon ou la gravité d’une contrebasse. Sur ces chansons, ses refrains
restent, hélas, trop souvent vociférants et ses couplets ne sont pas toujours audibles.
Les morceaux de "Kabaret" sont plus retenus. Ils baignent dans les années 30. "La chance jamais ne dure" d’après
Hildegard Knef, "Faites entrer les clowns" d’après Stephen Sondheim ou "Falling in love again" de Friedrich Hollaender.
Ils sont soit ouvertement colorés de jazz, comme l’incontournable "Kabaret" ou comme les scats exécutés par la
chanteuse herself, soit épicés à la sauce électro contemporaine. Tout cela dans un décor auréolé d’extraits de films
d’époque ou de vidéos où la chanteuse se révèle fort nombriliste dans sa mise en scène. Les apparitions de la
danseuse Stéphanie Pignon sont estampillées du sceau de Régis Obadia, tout comme certains très beaux mouvements
exécutés par Patricia elle-même. Quoi qu’il en soit, l’on a affaire ici à un spectacle léché et efficace.
Cet article provient de http://www.lalibre.be
http://www.lalibre.be/article_print.phtml?art_id=482433
22/02/2009