Magazine Code Sport Monaco n°23

Transcription

Magazine Code Sport Monaco n°23
juin
SOU S LE HAU T PAT RON AG E DE S.A.S. LE P RI N CE ALBERT I I
-
juillet
CECI LE GE LABALE, CLAU DE P OU G ET & L’AC ADEMI E I N T ERN AT I ON ALE D’ART S MART I AU X DE MONAC O, P RÉ S E N T E N T
n°23
IMAGE : SHUTTERSTOCK - PROGRAMME SUSCEPTIBLE DE MODIFICATIONS
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10
BEAUT Y
3 30 14
9
7
7
3
+
KICKBOXING
9 CHAMPIONNATS DU MONDE !
VENDREDI 24 JUIN 2016 - 19H00 - STADE LOUIS II - MONACO
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Code Sport Monaco • n°23 • juin - juillet 2016
3
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Le magazine de sport de la principauté
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n°1
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Le magazine de sport de la principauté
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SOMMAIRE
16
26
DOSSIER GRAND PRIX
MONTE-CARLO ROLEX MASTERS
•HISTORIQUE, 10e !
•NADAL REMONTE SUR SON TRÔNE
•LES VIEILLES DAMES EN ONT SOUS LE CAPOT
•SERGE TORREILLES, KINÉ PARMI LES KINÉS
•COMMISSAIRES, UNE HISTOIRE DE FORMATION
•LA SEMAINE EN IMAGES
•HAMILTON COIFFE RICCIARDO !
32
44
70
BOXE
FEMINA SPORTS
MARE NOSTRUM
•LE RETOUR DU NOBLE ART
•UNE HISTOIRE DE FORMATION
•MONACO AVANT RIO
•L'AS MONACO,
POURVOYEUR DE TALENTS
•L'ACROBATIQUE, DISCIPLINE À PART
•ROLAND TRABARIES,
L'INTERVIEW
•UN GALA RÉUSSI
10 PLEIN CADRE
50 ASM HALTÉROPHILIE
66 STEFANO COLETTI
•LE SPORT EN IMAGES
GRAND FORMAT
•LA FORCE AU FÉMININ
•LA NOUVELLE AVENTURE
•CÉLIA GABBIANI,
PORTRAIT MUSCLÉ
68 JUMPING
56 MONTE-CARLO
FIGHTING MASTERS
75 CAHIER SPÉCIAL
14 FONDATION FLAUJAC
•UN SOUTIEN SANS FAILLE
POUR LES ATHLÈTES
38 VENTURI
•NOUVEAU MODÈLE EN APPROCHE
40 JETSURF
•FLAVIEN NEYERTZ, PORTRAIT D'UN
HOMME PRESSÉ
•UN 3e GALA À MONACO
60 JET SKI
•UNE MONÉGASQUE
EN ROUTE POUR LES "MONDES"
•LE ROCA JET CLUB,
DU LOISIR À LA COMPÉTITION
4
•NOUVELLE FORMULE
•AS MONACO FOOTBALL
C S
PORT
M
Edito
ODE
O N AC
O
"The show must go on"
2016 ne déroge pas à la règle et à mesure que le farniente de l'été se fait
ressentir, que les grillons se démènent pour nous pousser à la sieste, il ne faut pas
faiblir. Car si la saison 2015/16 touche à son terme, nombreux sont les sportifs
dont les grandes échéances commencent à peine.
Et l'actualité sportive ne tarira pas cet été. Entre l'Euro de football que la
France accueille (10 juin - 10 juillet) et les Jeux Olympiques qui se déroulent
cette année à Rio (5 - 21 août), les fanas de l'effort auront de quoi lire dans les
journaux et regarder devant leur poste de télévision.
Certains en seront même les acteurs privilégiés, qu'ils soient footballeurs,
coureurs, gymnastes, judokas ou pratiquants de tout autre discipline olympique
de haut niveau. Des personnes qui porteront sans doute un lourd poids sur leurs
épaules, mais qui n'en seront pas moins fiers d'afficher les couleurs de leur pays
sur leur maillot.
En ces temps où l'ambiance morose des derniers mois commence à peine à
se dissiper, le sport devrait à nouveau être un vecteur de rassemblement, de joies,
aussi de peines, mais surtout d'émotions.
Et c'est bien là l'important..
Romain Chardan.
CODE SPORT MONACO
• Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO
Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected]
• Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected]
• Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Aurore TEODORO - [email protected]
• Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO
• Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected]
• Publicité : Jean-Marc MORENO [email protected] [email protected]
• Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL
• Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO
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La Succursale du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur à Monaco, 23 Boulevard Princesse Charlotte, MC 98000 MONACO, Inscrite au RCI de Monaco sous le n° 89S02490. Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Provence Côte d’Azur société
coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit pour exercer son activité en France et à Monaco. Siège social situé Avenue Paul Arène - Les Négadis- 83300 DRAGUIGNAN. RCS DRAGUIGNAN 415 176 072. Société de courtage
d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753.» Photos ©Thinkstock Credit Agricole Provence Côte d’Azur Service Communication- 03/2016 - IP_CodeSport_230X280_COMAFF348
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programme provisoire sous réserve de modifications
1000m Herculis : 37 courses ouvertes à tous en ouverture du Meeting
18:30 POIDS / SHOT PUT
F/W
10
20:45 100m
F/W
19:24 TRIPLE SAUT / TRIPLE JUMP F / W
20:55 3000m
F/W
19:27 DISQUE / DISCUS THROW
H/M
21:00 JAVELOT / JAVELIN
F/W
19:45 PERCHE / POLE VAULT
F/W
21:05 LONGUEUR / LONG JUMP
H/M
20:05 400m HAIES / HURDLES
F/W
21:10 110m HAIES / HURDLES
H/M
20:10 HAUTEUR / HIGH JUMP
H/M
21:20 800m
F/W
20:15 800m
H/M
21:35 200m
H/M
20:25 400m
H/M
21:45 3000m STEEPLE
20:35 1500m
H/M
22:00 Spectacle pyromélodique
H/M
10
10
TTriple
riple Saut / TTriple Jump
Longueur / Long Jump
Disque /
Discus
Perche
che /
Pole Vault
ault
10
Meeting International d’Athlétisme - MONACO
Poids /
Shot Put
10
Hauteur /
High Jump
Départ / Start 100m
25
Javelot
Ja
elot /
Javelin
velin
Arrivée / Arrival
50
40
HONNEUR
B1- 40
35
45
Kids Cup
International Monaco Rugby
L'ASM Rugby
fête les minots
L' AS Monaco Rugby a organisé son traditionnel tournoi
au stade Louis-II pour ses jeunes licenciés. Véritable fête
de fin de saison pour l'ensemble du club, ce sont toutes
les catégories de jeunes qui étaient mises à l'honneur.
Des moins de 6 ans aux moins de 16 et moins de 18,
l'AS Monaco a pu présenter au moins une équipe par
catégorie. Une fierté, une première et une victoire
pour le club qui œuvre grandement au développement
du rugby en Principauté. Ce sont en tout 32 équipes
qui sont venues s'affronter sur l'habituelle pelouse des
footballeurs. Plusieurs grands noms de l'ovalie étaient
présents, à l'image de Dan Luger (ancien international
anglais) et Yacouba Camara (international français
qui évolue au Stade Toulousain), qui était d'ailleurs le
parrain du tournoi, ainsi que Gareth Wittstock. Des
présences qui ont attisé les sourires présents, que ce soit
chez les enfants ou chez les éducateurs et organisateurs.
10
© Romain Chardan
360°
Pole2Pole
L'épopée fantastique
de Mike Horn
Un peu plus de trois ans après sa dernière expédition,
Pangaea, du nom de son bateau de 35 m, c'est une
nouvelle fois la Principauté qu'a choisi Mike Horn
comme point de départ et d'arrivée de sa nouvelle
expédition, Pole2Pole 360°. L'explorateur sud-africain
a largué les amarres devant le quai du Yacht Club de
Monaco. Au programme, une aventure de deux ans,
qui le mènera jusqu'aux rives de la Namibie, la jungle
de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les montagnes de
l'Himalaya, sans oublier bien sûr les étendues glacées des
deux pôles, qu'il traversera équipé en tout et pour tout
d'une paire de ski, d'une voile de kite et de son traîneau
de 200 kg. C'est une grande première pour l'Homme,
mais certainement pas la dernière pour cet aventurier des
temps modernes.
12
© Yacht Club de Monaco
FONDATION FLAUJAC
DE BELLES PERSPECTIVES POUR LES
ATHLÈTES DE LA FONDATION FLAUJAC
L'association "Fondation Flaujac" soutient plusieurs sportifs de la Principauté. Alors que
les fins de saisons se multiplient à l'approche de l'été, mais que d'autres commencent, nous
en avons profité pour brosser un tour d'horizon du parcours de ces futurs champions
qui bénéficient d'un soutien primordial de la part de la Fondation Flaujac .
Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka, D.R.
F
ondée en 2012, la Fondation Cédric
et Christophe Flaujac a deux vocations. D'un côté, "aider les enfants
dans le besoin, les jeunes adultes
défavorisés ou les orphelins en difficulté pour leur prêter secours et assistance."
De l'autre, l'idée est de donner un coup de
pouce pour le "développement scolaire, sportif, culturel et artistique d’enfants et de jeunes
gens méritants dépourvus de moyens." Plusieurs ont déjà eu droit à ce coup de pouce de la
Fondation et ils sont encore huit aujourd'hui
à en bénéficier.
Cédric et Christophe étaient tous deux mordus de sport automobile, entre autres, il est
tout normal de retrouver un jeune pilote
dans "l'écurie Flaujac". Le jeune Luca Bosco,
12 ans, et bien connu des pistes de kart de
la région, continue sa progression. Parti en
Italie en début d'année 2016, il avait une
trentaine de courses à effectuer en parallèle
de son année scolaire. Une décision qui est
une réussite puisque le petit blondinet a intégré l'écurie italienne Baby Race. En course
dans le circuit mondial WSK, il a également
signé une belle 2e place lors du Trofeo 7 Laghi.
Avec une participation au championnat italien
ainsi qu'à diverses courses internationales qui
doivent avoir lieu dans les prochains mois, le
jeune garçon peut nourrir de belles ambitions
pour la suite. Pour rester chez les plus jeunes,
il est impossible de passer à côté du trio de
gymnastique acrobatique composé de Eléonore Ré et des sœurs Chiara et Julia Galati.
Suivies depuis 3 ans, les trois jeunes filles sont
titulaires depuis 2 ans en équipe de France et
ont dernièrement participé aux championnats
du monde par âge en Chine (voir nos articles
p. 44-49). Compétition au cours de laquelle
elles se sont classées au 13e rang mondial.
Clara Froget
ASSOCIATION
Lucas Catarina
Eléonore Ré, Julia et Chiara Galati
Kevin Marry
Arnaud Alessandria
Du côté de la petite balle jaune
Le tennis est lui aussi bien présent à la Fondation
Flaujac avec Lucas Catarina et Clara Froget.
Galanterie oblige, la jeune fille aura la primeur
sur Lucas. D'autant qu'elle a fait cette année
son entrée sur les tournois professionnels avec
quelques participations à certaines manifestations juniors. Clara a également effectué une
tournée de 3 semaines la menant aux Antilles,
Guadeloupe, Martinique, St-Martin, au cours
de laquelle elle a acquis des points ITF afin
d'entrer dans le classement professionnel mondial. La saison de Clara est pour le moment
plus qu'encourageante pour la suite et ses ambitions d'un titre de championne de France des
16 ans devraient se concrétiser bientôt. Avant
de peut-être intégrer l'équipe de France pour
jouer les coupes d'Europe individuelles et par
équipe cet été. Du côté de Lucas, l'année 2016
a pour l'instant été mitigée. Après avoir fait son
entrée au classement ATP en mars 2015, Lucas
est aujourd'hui 815e mondial. En délicatesse
en début de saison sur les différents tournois
disputés, il a sorti un très beau match pour sa
deuxième participation au Monte-Carlo Rolex
Masters (défaite en 3 sets face à Facundo Bagnis,
89e mondial). Cette année, il a également intégré
l'équipe de coupe Davis de Monaco, bien que
ce soit en qualité de remplaçant. Mais nul doute
qu'il en incarne l'avenir.
Creek). Autre sportif qui dévale des pistes, le
jeune vététiste Kevin Marry, 18 ans tout juste.
Encadré par l'équipe de France pour ses premières expériences internationales, il se montre
très prometteur. Malgré une chute en coupe
du monde à Lourdes qui l'a privé de quelques
semaines de compétition (luxation de l'épaule),
le jeune garçon est d'ores et déjà tourné vers la
coupe de France qui se déroulera début juillet à
Serre-Chevalier (du 1er au 3). Avant de repartir
sur les routes pour d'autres manches de coupe
du monde avec l'envie de mieux terminer que
l'an dernier au niveau des classements. Tout cela
semble donc encourageant quant à la suite des
évènements et les mois à venir pourraient être
porteurs de jolies surprises... Des surprises qui
ne seraient possibles sans le soutien sans faille
de la Fondation Flaujac à ses athlètes.
A l'assaut des pistes
Si l'on quitte les courts de tennis pour rejoindre
les pistes de montagne, il est fort probable d'y
croiser Arnaud Alessandria. Blessé en septembre,
le descendeur monégasque n'a pu prendre part
à la tournée américaine mais il s'est rattrapé en
attaquant directement sur la coupe du monde
de Val Gardena. Pour sa rentrée, il a signé une
54e place sur le super-G. Participant à 29 courses
cette saison, il a notamment terminé 36e sur la
descente de la coupe du monde de Chamonix,
résultat dont il était assez content, tout comme
pour sa 7e place sur les championnats de France.
Pour la saison prochaine, il est d'ores et déjà
qualifié pour les mondiaux de Saint-Moritz et
espère obtenir son ticket pour le super-G et le
combiné. Si sa forme actuelle se maintient, il
se pourrait bien qu'il parte sur les coupes du
monde nord-américaines (Lake Louise et Beaver
1415
Luca Bosco
A TOUTE
GRAND PRIX DE MONACO
SPORT AUTO
VITESSE
Si le e-Prix n'a pu se tenir cette année, malgré la volonté des organisateurs, Monaco
a accueilli son 10e Grand Prix historique et son 74e Grand Prix de Formule 1. Deux
manifestations à la fois proches et très éloignées l'une de l'autre. Mais intrinsèquement
liées du fait que les GP d'aujourd'hui tirent leur essence dans ceux d'antant. Avec des
voitures qui ont été pilotées par les plus grands as du volant que l'histoire a connu, les
aficionados de la F1 ont pu replonger dans leur enfance, leur adolescence ou toute autre
période de leur vie. Côté F1, après le fiasco de Barcelone où les deux pilotes Mercedes
s’étaient percutés dès le premier tour, la firme allemande a retrouvé le sourire avec la
victoire de Lewis Hamilton. Grosse déception cependant pour Red Bull et Daniel Ricciardo
qui aurait sans doute pu s’imposer sans une erreur de son Team dans les stands.
Par Romain Chardan - Photos : Michaël Alesi, Julien Perez, Romain Chardan, Mercedes, Red Bull et Force India.
1617
X e GRA ND P RIX HISTO RIQUE DE M O N AC O
VOYAGE DANS LE TEMPS
Pour la dixième fois, le Grand Prix historique de Monaco a ouvert ses portes aux vieilles
dames de la discipline. D'avant-guerre aux années 70, accompagnées de leurs gentlemen
drivers, plus de deux cents engagés ont dévalé le long du circuit monégasque.
A
vant l'arrivée des Flèches d'argent et
de leurs poursuivants, Monaco a pu
retrouver ses amours d'antant. Des
véhicules qui avaient participé aux
éditions passées (voir pages 20-21)
et qui faisaient cette année leur retour pour la
10e édition du Grand Prix historique.
Mais avant de pouvoir s'amuser volant en main
et pied au plancher, il fallait d'abord en passer
par les contrôles d'usage. Une fois cet ultime test
validé, les fous du volant pouvaient alors s'adonner à ce pour quoi ils étaient venus. Propriétaires
ou simples locataires de voitures, tous étaient
réunis par la même passion, celle de la monoplace. Avec l'envie d'en découdre, cela va sans
dire. Car même s'il règne un esprit convivial et
plus détendu que sur la Formule 1 d'aujourd'hui,
l'esprit de compétition reste présent. Il n'y avait
qu'à voir le visage des pilotes et la concentration
qu'ils affichaient avant leurs départs. Seule la
série A (voitures d'avant-guerre) n'avait pas de
course, puisque une parade lui était réservée.
Pour ce qui est des autres séries en revanche,
l'objectif de victoire était bien réel. Dès les essais,
le ton était donné.
Drapeau rouge
Il ne fallait d'ailleurs pas attendre longtemps
pour voir le drapeau rouge s'agiter dans les
mains des commissaires. Dès la première série,
un petit accrochage avait lieu dans le virage du
Fairmont. Cet épisode, sans gravité, donnait
d'ailleurs lieu à une scène assez cocasse pour
qui n'est pas habitué aux joutes de l'historique.
Après que les commissaires soient intervenus
pour dégager les véhicules et jeter du sable sur
les dépôts d'huile occasionnés par l'accident,
ce sont deux camions de nettoyage de la SMA
qui faisaient leur entrée en piste afin de laver la
portion de circuit concernée. L'autre spectacle
se situait dans les paddocks, plus garnis que
les tribunes, où les curieux titulaires d'un pass
venaient observer ces vieilles voitures.
Les choses sérieuses commencent
Après un vendredi après-midi relativement tranquille, qui n'avait vu que 4 séries s'élancer sur
le circuit, la journée du samedi allait ravir un
public bien plus présent. Dès 8 h 30, les F1 datant
d'avant 1961 prenaient donc possession des lieux,
suivies de près par celles datant de 1966 à 1976
SPORT AUTO
FABRICE PANTANI,
LE VOLANT
DANS LE SANG
Fabrice Pantani est un passionné de
sport automobile. Tombé dedans quand il
était petit grâce à son papa pilote de rallye, il a pu réaliser son rêve cette année,
au volant d'une F1 lors du Grand Prix
historique. "Les essais se sont très bien
passés, j'avais de supers sensations,
c'est unique ce qu'on peut ressentir,
c'était ma première à Monaco, chez moi,
devant mes proches", explique Fabrice
Pantani. Malheureusement, après de
bons essais le samedi, les choses se sont
gâtées le dimanche. "Une voiture était
en train d'être enlevée de la route quand
elle est tombée de la grue, la course s'est
donc arrêtée une nouvelle fois. Et pour
redémarrer la voiture plusieurs fois, il y a
certaines manipulations à faire, choses
que je ne pouvais réaliser sur le circuit."
Résultat, le moteur a surchauffé et la voiture n'a pu redémarrer lors du nouveau
départ. "C'était une vraie déception, mais
je suis quand même content du weekend. Et je reviendrai dans deux ans, c'est
sûr !" Le rendez-vous est pris.
(découpées en deux séries). Le week-end aidant,
les travées étaient de plus en plus remplies au fil
de la journée et l'on se rendait rapidement compte
que les spectateurs étaient venus en masse du
Royaume-Uni. Pour ce faire, il suffisait de tendre
l'oreille par-ci par-là pour entendre la langue de
Shakespeare. Les F1 les plus récentes permettaient
de voir des courses plus rapides, avec un bruit
significatif du moteur traduisant des anciennes
technologies. Côté paddocks et stands, pas de
répit pour les mécaniciens qui s'affairaient à bichonner ces vieilles dames de la course afin que
leur rendement soit optimal pour le lendemain.
Show must go on
Après un passage nuageux et légèrement pluvieux
le samedi, le soleil était de retour le dimanche et
semblait bien décidé à rester en place. Solide sur
ses appuis, il illuminait les carrosseries des voitures et se reflétait parfaitement dans les visières
des casques. Sur la piste, la bataille faisait rage
à chaque série et le spectacle variait en fonction
des années des voitures. Des scènes rares étaient
rendues possibles, comme ces pilotes au casque
ouvert et lunettes ancrées dessus que l'on pouvait
voir se pencher dans leur baquet pour tourner un
1819
volant bien trop grand en rapport avec la taille de
la voiture. Ou encore ces moments où, dans les
paddocks ou dans les stands, les véhicules se plaçaient en file indienne, les moteurs vrombissaient
à en percer les tympans les plus fragiles, laissant
au passage échapper des odeurs que l'on ne sent
plus sur les circuits d'aujourd'hui. De quoi faire
un voyage dans le temps, auditif comme olfactif, même si les célébrations de victoire, elles, ne
changent pas. Couronne de fleurs, champagne à
profusion et sourires qui illuminent les visages
des pilotes et de leur staff. Des vainqueurs au fort
accent britannique, même si le local Alessandro
Caffi a réussi à se hisser en tête de la série G. Et
terminer ainsi le week-end en beauté.
DANS LES
PADDOCKS
Sept séries étaient présentes sur
la dixième édition du Grand
Prix historique.
D'avant-guerre aux années
70, petit tour d'horizon
des différents modèles
présents cette année.
Série A
Série A
Voitures de Grand Prix d'avant-guerre
Elles sont les plus anciennes qui étaient présentes sur le
circuit. Celles aussi qui n'avaient pas de course, mais une
parade. "C'est une décision principalement de sécurité car ce
sont des voitures difficiles à conduire. Un pilote s'est éjecté
à Ste-Dévote il y a quelques années, ce sont des voitures
fragiles, donc on a préféré les faire défiler en parade pour
raisons de sécurité", explique d'ailleurs Christophe Allgeyer,
commissaire général adjoint du Grand Prix historique.
Les véhicules présents dans cette série faisaient référence
aux Grand Prix de Monaco datant d'avant-guerre. Pour
l'anecdote, la pilote britannique Julia De Baldanza, qui
roulait sur la Bugatti 35B, était au volant du premier modèle à
avoir remporté le Grand Prix de Monaco en 1929.
Série B
Série B - Voitures de Grand Prix
de F1 et F2 (avant 1961)
Il est ici question de voitures ayant disputé les Grand
Prix de Monaco entre 1948 et 1961, période marquée
par la domination des véhicules à moteur avant. "A
cette époque, les Formule 1 et Formule 2 courraient
ensemble. Certaines F2, qui étaient moins cylindrées
que les F1, étaient plus légères et pouvaient donc avoir
de meilleures performances que les F1. Notamment à
Monaco où ça tourne tout le temps", note Gery Mestre,
président de la commission des voitures de collection.
On y retrouvait de nombreuses Cooper-Bristol, Lotus,
Maserati ou Gordini.
Série C
Série C - Voitures de sport
à moteur avant (1952-1955)
Il fut un temps, très court, où les
monoplaces ont été remplacées par
des voitures de sport. C'était en 1952,
pour une petite édition. Des véhicules
à moteur avant de plus de 2 litres, mais
aussi de moins de 2 litres pour celles qui
avaient pris part à la Coupe du Prince
Rainier la veille du GP. L'occasion
de trouver des voitures "entièrement
carrossées", comme le précise Gery
Mestre, avec des modèles comme la
Jaguar C Type, l'Aston Martin DB3
ou la Frazer Nash Le Mans Replica
(Mk1 ou 2).
SPORT AUTO
Série D - Formule junior
(1958-1960)
"Les Formule junior, c'est comme des
petites F1, c'est marrant, elles font un
beau bruit, c'est très spectaculaire.
Les voitures ont toutes des formes
différentes. Il y en avait beaucoup,
donc on a fait deux courses dans cette
série avec une finale le dimanche",
détaille Gery Mestre. Dotées d'un
moteur avant et de freins à tambours,
ces petits bolides avaient notamment
été mis en place pour permettre à de
jeunes pilotes de glaner de l'expérience.
Avec 48 engagés, cette série était la
plus représentée sur la dixième édition
du Grand Prix historique.
Série D
Série E
Série F - Voitures de F1 (1966-1972)
Cette série fait référence à la nouvelle
formule du championnat de F1 avec
l'arrivée des 3 litres de cylindrée. Cela
marque donc l'autorisation des moteurs
suralimentés mais aussi l'entrée en lice
d'écuries qui vont marquer l'histoire de
ce sport, à l'image de McLaren, qui avait
débuté en F1 en 1966 avec Bruce McLaren,
son fondateur, au volant de la monoplace. A
noter que parmi les engagés se trouvait un
pilote au volant d'une Lotus 49B, modèle
sur lequel Graham Hill s'était imposé à
deux reprises à Monaco (1968,1969).
Série F
Série G
Série E - Voitures de F1
1 500 (1961-1965)
Au début des années 60, la F1 interdisait la
présence de compresseur et les cylindrées
étaient limitées à 1 500 cm3 pour des raisons de
sécurité. Grâce à la mise en place des moteurs à
l'arrière des voitures, l'amélioration de la tenue
de route des véhicules et des pneumatiques,
les performances avaient fortement augmenté.
Dans les voitures présentes au Grand Prix
historique cette année, on pouvait retrouver des
modèles de 4 ou 6 cylindres (classe 1) et de 8 ou
12 cylindres (classe 2), toutes construites entre
1961 et 1965. A l'exception de la Cooper T60,
qui s'est imposée en 1962, les autres modèles
vainqueurs étaient présents (Lotus 18, BRM
P57 et BRM P261).
Série G - Voitures de F1
(1973-1976)
Pour l'ultime série de la dixième
édition, les voitures sont dans
la lignée de la série F. Mais ne
vont que jusqu'en 1976, là encore
pour raisons de sécurité, comme
l'explique Christophe Allgeyer.
"On est toujours en 3 litres, mais
on s'est arrêté en 1976 pour ne
pas prendre de voitures turbo et
à effet de sol. Cela parce que les
moteurs sont très compliqués à
régler et avoir ce type de voitures
peut être dangereux. Même si les
pilotes sont très bons, ça reste des
amateurs."
2021
L E CORP S DES C O MMISSAIRES
COMMISSAIRE DE COURSE
MODE D'EMPLOI
Chaque année, on les repère au loin avec leur tenue orange. Appelés à intervenir lors
d'incidents de courses, ce sont les commissaires de pistes de l'Automobile Club de
Monaco. Et chaque année, de nouveaux sont formés à cet exercice particulier.
I
l ne faut pas avoir peur de se lever tôt
quand on veut devenir commissaire.
Un peu comme si on veut que l'avenir
nous appartienne. Alors en ce samedi
d'avril, direction le chapiteau de Fontvieille et tant pis si le soleil est encore au lit.
On se réchauffe autour d'un café en arrivant, le
temps de prendre nos marques et de se présenter au chef, Jean-Michel Matas, Commissaire
général adjoint en charge des commissaires.
Ils étaient 35 sur ce week-end de formation,
de quoi encadrer efficacement la soixantaine
de nouveaux aspirants, divisés en trois groupes
pour le week-end.
Briefing, vidéo, action
Tout commence par un briefing au cours duquel les consignes pour la journée sont données,
notamment la marche à suivre et le respect des
grades. "Plus ils ont de barrettes, plus ils sont
vieux", glisse avec malice Jean-Michel Matas
à l'assemblée. Une assemblée divisée en trois
groupes, dont un que nous avons suivi tout
au long de la journée. Garçons et filles prêts
à y aller, veste et casquette de l'ACM enfilées,
il était temps de passer au premier atelier de
la journée. Après la projection d'une vidéo
et de quelques diapos, notre petit groupe se
dirigeait vers le franchissement du rail. Un
point qui peut sembler futile vu de l'extérieur,
mais primordial pour les commissaires. Les
positions de la main et du pied d'appuis sont
importantes pour ne pas se rater et se retrouver
à plat ventre sur le circuit. En insistant sur le
fait de ne jamais quitter la piste des yeux, les
formateurs en soulignent l'importance à leurs
SPORT AUTO
jeunes recrues. Certains l'oublient ou regardent
dans le mauvais sens et gagnent de fait un tour
supplémentaire, extincteur à l'épaule, pour ne
pas oublier d'où viennent les voitures.
La gazelle
Après avoir réalisé plusieurs passages avec les
différents matériels dont ils pourraient avoir
besoin en intervention (cric, plateau, extincteur), les apprentis commissaires ont droit à un
petit café avant l'exercice de la gazelle. Mais la
gazelle, c'est quoi ? Tout simplement un parcours chronométré avec différents exercices à
réaliser : passage du rail de sécurité, marcher
sur des poutres, tirer un bac en fer entre des
plots, porter un pneu, franchissement d'un
mur, port de l'extincteur… Mais tous ces exercices, comment ont-ils été pensés ? Jean-Michel Matas a la réponse. "La formation évolue
chaque année. Moi je suis rentré en 1972 et
on a commencé la formation sur le terre-plein
de Fontvieille depuis le début des années
80. A un moment on était à La Turbie. Là,
ça fait 10 ans qu'on est ici. A l'origine, ces
exercices correspondent à nos besoins : de
l'intervention, des feux, de la signalétique
et de la radio." A l'issue de chaque atelier,
les aspirants récupèrent un coupon à leur
nom, sur lequel un coup de tampon est mis.
Mais pas seulement. Car cela sert aussi à leur
évaluation. "Il y a des grilles de notation, en
fonction de leur tenue, de leur esprit de responsabilité, d'obéissance au chef, parce que la
sécurité est le maître-mot", précise Jean-Michel Matas. Des interventions qu'ils avaient
également au programme, avec une voiture
à mettre sur plateau et une autre à retourner
et à attacher pour qu'une grue l'enlève. Le
tout sous une pluie battante, de quoi corser
un peu plus les exercices...
L'épreuve du feu
Après une matinée intense et un lot conséquent d'informations à retenir, les futurs
commissaires avaient droit à une pause déjeuner bien méritée. D'autant qu'il leur fallait
reprendre des forces en vue de l'après-midi.
Deux ateliers les attendaient. D'un côté, l'apprentissage du maniement de l'extincteur. De
l'autre, une intervention en équipe sur une
voiture factice mais enflammée. Et dès la
première étape, une fois les consignes d'intervention données, les premières difficultés
2223
arrivaient. Certains avaient du mal à dégoupiller les extincteurs à cause de leurs gants et
devaient finir par les enlever pour éteindre les
feux gérés par les pompiers. Venait ensuite l'intervention en équipe. Un atelier qui s'avérait
aussi difficile pour les aspirants que drôle pour
les observateurs. Drôle, car les pompiers avaient
prévu quelques surprises. Alors que l'intervention ne doit se faire qu'en cas de flamme,
de drapeau agité et d'ordre du chef de poste,
nombreux sont ceux à être tombés dans le piège
tendu par les soldats du feu. Intervenant trop
vite, sans attendre les trois conditions, ils se
faisaient souffler dans les bronches. De même
que lorsque un pompier déguisé en aspirant
se laisser tomber comme inconscient près de
la voiture en flamme, afin de voir le temps de
réaction de ses collègues. Un mal nécessaire
pour leur apprendre que l'imprévu peut se cacher partout. Mais ces groupes de néophytes
n'existeront pas dans la réalité. "On ne mettra
pas 3 nouveaux dans une équipe, sauf gros
problème, mais on essaie d'en mettre un par
équipe et de les faire tourner l'année suivante
sur d'autres postes. Il y a 42 postes d'intervention, plus la technique." Suite aux exercices du
feu, les futurs commissaires devaient repasser
par les précédents ateliers pour se perfectionner.
Le lendemain, la formation aux drapeaux les
attendait. De quoi obtenir un enseignement
complet et porter eux aussi la combinaison,
qu'elle soit orange ou noire...
7 4 e GRA ND PRIX DE F1
HAMILTON GOÛTE
DE NOUVEAU À LA VICTOIRE !
Au bout d'un week-end qui a réservé son lot de surprises,
Lewis Hamilton a remporté le Grand Prix de F1 de Monaco pour la seconde fois
(la première était en 2008) devant Daniel Ricciardo. Nico Rosberg termine 7e
d'une course marquée par de multiples accrochages et un départ pluvieux.
I
l fallait que cela tombe le dimanche.
Alors que les trois premiers jours avaient
connu un soleil radieux, rappelant que
l'été n'était pas loin de poindre, la dernière journée du Grand Prix de Formule 1 de Monaco a été marquée par une pluie
battante. Ce qui n'a pas empêché les pilotes
d'assurer le spectacle et ce, dans les différentes
catégories en lice. Dans une course sur laquelle
les yeux du monde entier étaient rivés, c'est le
Britannique Lewis Hamilton qui l'a emporté,
clôturant ainsi quatre jours rythmés par les
moteurs et les classiques nuits du Grand Prix.
Car si la piste attire la majeure partie de l'attention des spectateurs et badauds qui déambulent
le long du tracé de la Principauté, le GP de
F1 est aussi l'occasion de profiter de la nuit
monégasque. Mais aussi des animations pour
tous, à l'image de la place d'Armes qui s'était
transformée. Une équipe Red Bull était installée pour que les aficionados de la F1 puissent
aller se tester au changement de pneus, tandis que les traditionnels ateliers pour les plus
jeunes avaient pris place non loin de là. Les
rues étaient elles aussi parées des couleurs des
différentes écuries, stands et autres points de
vente permettant à tout un chacun de repartir
avec un souvenir de leur Team favorite.
Retour à l'asphalte
Mais l'important reste bien entendu ce qu'il se
passait sur la piste. Car outre la F1, le Grand
Prix de Monaco propose toujours une multitude de courses aux spectateurs. Des GP2 aux
Formule Renault 2.0 series, en passant par la
Porsche Mobil 1 Supercup ou la Révélation
Renault Sport, il y avait de quoi observer sur
le circuit. Après trois journées majoritairement
consacrées aux essais libres et qualificatifs (à
l'exception des GP2 qui ont effectué leurs
courses 1 et 2 le vendredi et le samedi), les
chanceux titulaires d'un billet pour dimanche
ont eu droit à un sacré spectacle, grâce et à cause
de la pluie. Dès l'entrée en lice des Porsche le
matin, le ton était rapidement donné, puisque
plusieurs accrochages, notamment dans le
virage Ste-Dévote, ont eu lieu. De quoi donner pas mal de travail aux commissaires de
l'Automobile Club de Monaco, qui n'allaient
pas chômer de la journée et ainsi montrer tous
les bénéfices de leur formation (voir p. 22-23).
SPORT AUTO
Ricciardo pleure,
Hamilton tout sourire
Après une nouvelle course spectaculaire et riche
en accidents chez les Formule Renaults 2.0 series,
ce sont les grands qui s'avançaient vers la piste.
Plus rapide en qualification, comme sur tout le
week-end, Daniel Ricciardo (Red Bull) était en
pôle, suivi de Rosberg et Hamilton (Mercedes).
Mais la pluie battante obligeait les officiels à
décider d'un départ avec safety car. Au bout du
8e tour, la course pouvait réellement débuter et
très vite, Ricciardo creusait l'écart avec le reste
de ses adversaires. Seul en tête, il voyait Nico
Rosberg et Lewis Hamilton batailler derrière
lui, tandis que Kimi Raikkonen sortait rapidement. Ce 74e Grand Prix allait d'ailleurs se
terminer avec 7 voitures de moins qu'au départ
2425
sur la ligne d'arrivée. Mais il a aussi été le théâtre
de plusieurs batailles. Notamment celle entre
Daniel Ricciardo et Lewis Hamilton. Et l'on
peut légitimement penser que sans une erreur
dans le camp Red Bull lors d'un changement de
pneumatiques, l'Australien l'aurait sans doute
emporté. Mais c'est finalement Hamilton, après
avoir bien contenu Ricciardo, qui remontait sur
la plus haute marche du podium, 8 ans après sa
première victoire ici. Dans les autres batailles
livrées sur le bitume monégasque, Fernando
Alonso a signé une très belle performance avec
sa 5e position, contenant Rosberg après leur
changement de pneus. Mais le plus beau coup
du week-end est sans nul doute la 3e place de
Sergio Perez, de chez Force India Mercedes,
qui confirme sa montée en puissance (dans les
points sur 3 Grand Prix de suite). A noter également la belle remontée de Max Verstappen (Red
Bull). Eliminé en Q1 pour avoir fini dans les
rails de sécurité du virage de la piscine, le jeune
(18 ans) Hollandais avait réussi à remonter à la
9e place (il était parti 20e) avant de se crasher à
nouveau. A contrario, la 7e place finale de Nico
Rosberg a été une grande déception. Mais quoi
qu'il en soit, ce 74e Grand Prix aura tout de
même permis d'assister à de beaux combats au
volant malgré une piste piégeuse, notamment
en début de course.
MONTE-CARLO ROLEX MASTERS
NADAL
RUGIT
TOUJOURS
Pour sa 110e édition, le MonteCarlo Rolex Masters a réservé
quelques surprises au public,
comme aux observateurs. Retour
sur une semaine où le soleil a tapé
aussi fort que les coups droits
de Rafael Nadal, de nouveau
vainqueur sur le Rocher.
Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka
L
es pluies qui se sont abattues le samedi,
jour de tirage au sort, sur la Principauté
auraient pu être signe de mauvais augure.
Et pourtant. Sous un soleil radieux, qui
ne s'est éclipsé qu'un temps le dimanche
de la finale, la semaine de tennis monégasque
s'est déroulée sans accroc. Mais avec quelques
surprises tout de même. A commencer par la
sortie prématurée de Novak Djokovic, tenant
du titre. Mais aussi les jeunes pousses du tennis
mondial qui ont montré de belles choses pour
l'avenir, se plaçant comme de sérieux candidats
au top 10 dans les années à venir. Ou encore la
belle semaine de Gaël Monfils, très solide et auteur
d'une magnifique finale jouée et perdue face à
Rafael Nadal. L'Espagnol a d'ailleurs montré qu'il
avait retrouvé des forces et son tennis.
Les jeunes en ordre de marche
Chaque année, ils sont toujours quelques-uns
à se montrer sur différents tournois, réussissant
par-ci par-là une belle performance afin de faire
parler d'eux. Eux, ce sont ces jeunes joueurs qui
pointent le bout de leur raquette sur le circuit
ATP. Alexander Zverev est sans doute l'un des plus
talentueux. À 19 ans, l'Allemand d'origine russe a
d'ailleurs laissé une très bonne impression sur la
terre ocre du Monte-Carlo Country Club. Et ce,
même si sa campagne s'est prématurément arrêtée
face au "lucky loser", Marcel Granollers, repêché
TENNIS
Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont gagné leur 3e Masters
1000 consécutif à Monte-Carlo après Indian Wells et Miami.
de dernière minute. Pour Dominic Thiem, déjà
tombeur de Nadal en février dernier, la sortie est
intervenue en huitième de finale, face à Nadal.
Mais l'Autrichien a donné du fil à retordre au
Majorquin, qui a d'ailleurs déclaré en marge du
tournoi de Madrid qu'il le verrait comme un candidat au titre à Roland-Garros dans les 4-5 années
à venir. Sacré compliment de la part de l'homme
aux 9 couronnes parisiennes. Autre belle performance, celle de Lucas Pouille. Le Français, âgé
de 22 ans, a atteint les huitièmes de finale où il a
croisé la route de Jo-Wilfried Tsonga. Prometteur
pour la suite tant il a montré de belles choses.
Bilan mitigé pour le top 10
Si certains jeunes se sont montrés, quelques
cadors ont vite disparu des radars. C'est notamment le cas de Novak Djokovic et Tomas
Berdych. Les finalistes 2015 n'ont joué qu'un
match et s'en sont allés. Tenant du titre, le Serbe
était apparu en dedans, ratant la majorité de ses
coups. Peu de personnes étaient inquiètes à son
sujet après cette défaite et il leur a donné raison
en remportant le Masters 1 000 de Madrid.
Si Stan Wawrinka a atteint les quarts, il est
totalement passé à côté de son match face à
Rafael Nadal. Et sa sortie prématurée à Madrid
au deuxième tour n'augure rien de bon pour la
suite de la saison. Roger Federer s'est lui aussi
arrêté en quart face à Tsonga, tout comme Milos
Raonic qui n'a pas réussi à surmonter l'obstacle
LES MONÉGASQUES
AUX PORTES DU
TABLEAU PRINCIPAL
L'avantage de jouer sous les couleurs
monégasques, c'est que l'on vous accorde
généralement une wild card pour le MonteCarlo Rolex Masters. Mais il faut, pour cela,
être professionnel et bien souvent défendre la
Principauté en coupe Davis. Ils étaient 4 cette
année, tous inscrits à la Fédération Monégasque
de Tennis, à avoir pris part aux qualifications.
Si Romain Arneodo et Luca Catarina se sont
arrêtés d'entrée, Benjamin Balleret et Hygo Nys
ont prolongé le plaisir le temps d'un match,
échouant ainsi aux portes du tableau principal.
Murray. Mais c'est réellement Rafael Nadal qui
a fait une forte impression sur le tournoi monégasque. Sa finale face à Gaël Monfils a été d'une
intensité folle et il a fait montre d'une capacité
incroyable à prendre l'ascendant depuis le fond
de court, comme à la grande époque. Capable
de changer de tactique en cours de jeu pour se
faciliter la vie, il a récupéré "sa" couronne, lui
qui avait déjà remporté le tournoi à 8 reprises
avant l'édition 2016.
Les Français au rendez-vous
Du côté des tricolores, le tournoi a dû laisser de
bonnes impressions à Yannick Noah et Cédric
Pioline, tous deux venus superviser les joueurs
sélectionnables en coupe Davis. A l'exception
2627
de Richard Gasquet, tombé face à Pouille au
deuxième tour, les autres Mousquetaires ont fait
le job. Simon n'a rien pu faire face à Wawrinka
en huitième de finale et Jo-Wilfried Tsonga
et Gaël Monfils se sont disputés une place en
finale. Mais la plus belle impression est celle qu'a
laissé "la Monf". Avec un tableau avantageux du
fait de la défaite prématurée de Novak Djokovic,
le Parisien a surtout montré que le travail paie.
Sérieux, moins expansif sur les courts qu'à son
habitude, il s'est hissé jusqu'en finale où il a livré
un match incroyable de qualité et d'intensité
face à Rafael Nadal. Donné perdant sur un score
sévère par certains avant le début du match, il a
provoqué quelques volte-faces dans les pronostics de certains observateurs en cours de partie.
SE R GE TORR EILLES
"ON A UN RÔLE DE PRÉVENTION"
Membre de la cellule médicale des Monte-Carlo Rolex Masters depuis plus de 20 ans, Serge
Torreilles, kinésithérapeute, a vu passé bon nombre de joueurs entre ses mains.
Fort d'expériences dans divers évènements sportifs, il s'épanouit entre les semaines passées
à cent à l'heure avec les athlètes de haut niveau et son travail quotidien dans son cabinet.
Texte et photos : Romain Chardan
M
onte-Carlo, RolandGarros, Flushing Meadows,
Jeux Olympiques,
Herculis, Jeux des Petits
Etats d'Europe… Tous
ces évènements sportifs ont un point
commun, à savoir la participation de
Serge Torreilles comme kinésithérapeute.
Au sein de l'équipe médicale du
tournoi de Monte-Carlo depuis 22 ans,
il raconte le quotidien de ce groupe.
Comment se passe la semaine
pour la cellule médicale du MonteCarlo Rolex Masters ?
Il y a deux entités. D'un côté, nous, en tant
qu'équipe médicale proposée par l'organisation
du tournoi ( la SMETT) et on est à la disposition
de tous les joueurs. Ensuite il y a l'organisation de
l'ATP, qui elle, fournit un à trois kinés. Ils sont
les seuls habilités à intervenir sur les courts et
les joueurs sont demandeurs de personnes qu'ils
connaissent, qui tournent régulièrement sur le
circuit. Ils ont des techniques que certains joueurs
aiment bien. Eux, ils sont deux au début de la
semaine, puis ils sont 3 et les deux derniers jours,
il n'en reste qu'un. Mais nous, on reste les 4 kinés
toute la semaine. On se répartit le travail.
C'est-à-dire ?
Nous, on est plus généralistes. On est tous
ensemble dans la même pièce. On va faire un
traitement de type massage, récupération, des
étirements. Si c'est diagnostiqué par les médecins,
on va amener un travail kinésithérapique à un
joueur, jusqu'à un travail d'osthéo. On a un gros
panel, mais malgré tout, on est là au départ pour
répondre à une demande.
De quelle manière
vous répartissez-vous le travail ?
C'est un peu en fonction des spécialités de chacun.
Moi j'ai une formation d'osthéo en plus de ma
TENNIS
me dit qu'il a mal au coude, mais depuis deux
semaines. Sur ce genre de choses, on est un peu
court-circuité, mais on a fait tout ce qu'il fallait et le joueur en question a fait son meilleur
match. On a un rôle de prévention. Si on nous
fait confiance, c'est aussi parce qu'ils ont compris
qu'on avait ce rôle et qu'on permettait de garder
au plus haut de leur forme les joueurs qui arrivent
vers la finale. On a une équipe stable car on a une
grande confiance les uns par rapport aux autres.
Quand on a une problématique qui arrive, on va
l'exposer pour ensuite avoir la meilleure thérapie
à disposition.
Quelles sont les blessures
les plus récurrentes ?
De gauche à droite debouts : Christophe Boggetti (Kiné), Philippe Kuentz (Docteur),
Patrick Coudert (Docteur), Michael Benchortane (Docteur), Jean-Pierre Bernard (Podologue),
Serge Torreilles (Ostéopathe) De gauche à droite, accroupis : Christophe Almaleh (Kiné), Philippe
Afriat (Docteur), Edouard Christelle (Kiné), Stéphane Collange (Informaticien).
formation de kiné, mais on est amené à un peu
tout faire. Christophe Almaleh est très pointu au
niveau de la physiothérapie, donc c'est préférentiellement lui qui va utiliser certains en appareils,
comme l'ultra-son, la Tecare Thérapie. On est tous
plus ou moins là pour faire le boulot, parce qu'il y
a des moments où il y a beaucoup de demandes.
Quel est votre quotidien
sur cette dizaine de jours ?
Au début du tournoi, c'est un peu la foire d'empoigne, entre ceux qui jouent et vont jouer. Ceux
qui vont jouer nous sollicitent d'entrée, et ceux qui
jouent viennent après leur match. Dans leur cas,
la priorité est donnée au vainqueur, en sachant
qu'il y a des joueurs qui sont engagés en simple
et en double. Il y a beaucoup de boulot dès le
matin 10 heures et en fonction du déroulement
des matches, ça peut aller jusqu'à 21 heures, voire
plus tard si les matches finissent tardivement à
cause de la météo ou autre.
Vous êtes présents
toute la journée tous ensemble ou il
y a un roulement qui se fait ?
On est tous présents dans le moment fort de la
journée, de 14 à 18 heures jusqu'au jeudi. Parce
qu'à partir de là, il y a des joueurs qui partent
et on est alors moins sollicités. Mais jusqu'au
jeudi, c'est très chargé. Comme notre équipe est
très stable depuis des années, certains joueurs
aiment rester sur Monaco pour s'entraîner et
profiter des soins quelques jours durant après
leur élimination.
Y-a-t-il des joueurs qui reviennent
chaque année et qui demandent
spécifiquement un des kinés ?
Oui on l'a aussi. Chaque kiné a les préférences
de certains joueurs. Il y a le top 10 mondial qui,
pour la plupart sauf exception, ont leur physio.
Ce qui nous pose un peu problème. Parce que
nous avons un rôle préventif. On voit les joueurs
quand ils arrivent, on voit avec eux si ça va et on
fait faire des examens si nécessaire. Mais avec le
top 10, souvent, le joueur ne vient pas tout de
suite nous voir parce qu'il fait son entraînement,
part avec son physio faire son truc. Et on peut
passer à travers d'un problème. Il y a quelques
temps, un joueur vient avant sa demi-finale et
2829
A Monaco, c'est le premier tournoi sur terre
battue. Les joueurs arrivent des USA, où ils ont
joué sur dur, et, pour les meilleurs, ont très peu
de temps d'adaptation, à savoir une semaine.
Pour ceux qui sont un peu plus chanceux, ça
peut monter à deux semaines. Mais c'est très
très court dans le temps. Donc ça veut dire
que les balles sont différentes, les appuis aussi.
On a donc plein de petits problèmes de tendinite, notamment dans les bras. Sur les pieds
également et on a d'ailleurs un podologue,
Jean-Pierre Bernard, qui est extrêmement sollicité et qui a acquis un niveau de compétence
unanimement reconnu sur le circuit. Des tensions, des contractures aussi. On essaye aussi
d'être avant-gardiste, c'est Patrick Coudert (le
responsable de la cellule médicale) qui a initié
ça, donc aujourd'hui, on n'hésite pas.
Quelles sont les différences entre
sportifs professionnels et les personnes "lambda" pour un kiné ?
Ça se situe dans l'approche du problème, parce
que pour un sportif, il faut une réponse immédiate. Que ce soit dans le temps, il n'y a pas de
samedi ou de dimanche, il faut essayer d'apporter une réponse immédiate et c'est aussi une
compétition pour nous. L'autre challenge, c'est
l'approche psychologique. Il faut être réservé et
ne pas s'exclamer devant une problématique,
parce que ça peut prendre des proportions démesurées, mais en même temps il faut pouvoir bien
expliquer à l'athlète le pourquoi de la situation.
Qu'est-ce qui vous plaît dans l'idée
de participer à ces compétitions ?
Le challenge, être amené à donner une réponse
immédiate, à trouver rapidement quelque chose
qui va donner une réponse positive à l'athlète.
MONTE-CARLO ROLEX MASTERS
LA SEMAINE EN
IMAGES
Le Monte-Carlo Rolex Masters est l'un des Masters 1 000 les plus
appréciés du circuit, que ce soit par les joueurs ou les spectateurs. Une
semaine qui donne aussi lieu a quelques moments cocaces.
Et a l
or s
qu
st-ce
e
'
u
,q
Photos : Erika Tanaka
91,1 - 91,2 - 91,3… et voilà, 91,4 cm
Arrêt au stand pour la raquet
te de Gilles Simon.
J'ai dit : personne ne tou
che à mes bouteilles.
La bosse du tenn
is ?
e ça
fa it ?
TENNIS
Où est
Charlie
?
Attention Grigor, ta raquette est… ouverte.
Atchoum !
Ah ok, une finale, c'est quand même autre chose.
Y a d'la jo
r, arc-en-cie
3031Soleil, chaleu
ie.
l, les organisateurs ava
ient tout prévu.
NOBLE ART
LA BOXE A FAIT SON
COME-BACK
Depuis quelques années, la boxe a signé
son retour en Principauté. Si les galas
organisés par la Société des Bains de Mer
ont contribué à ce retour, l'arrivée du duo
Laurent Puons-Andrei Micallef à la tête
de la Fédération Monégasque de Boxe et
de l'AS Monaco boxe en est aussi une des
principales raisons.
Par Romain Chardan
Photos : Johanna Prevet, Philippe Lombard et R.C.
I
l fut un temps où la boxe avait une place de
choix à Monaco. Il faut pour cela retourner
dans les années 70-80, époque au cours de
laquelle de grands boxeurs étaient venus
combattre à Monaco. Parmi eux, Carlos
Monzon, Marvin Hagler et bien d'autres encore.
Et puis le "noble art", comme est surnommée
l'anglaise, a progressivement déserté la Principauté, n'y revenant qu'avec parcimonie. Jusqu'en
mars 2013, date à laquelle la Société des Bains
de Mer, avec le promoteur sud-africain Golden
Gloves, a relancé la machine. Les réunions se sont
ainsi multipliées, que ce soit au Sporting ou au
Casino, mais aussi d'autres meetings, organisés
par la Fédération Monégasque de Boxe et l'AS
Monaco boxe. "C'est positif de voir cela, parce
qu'on parle de retour de la boxe à Monaco. Ce qui
veut dire qu'à part les organisations de gros évènements avec la SBM et un grand promoteur, il n'y
en avait plus. Quand on est passé à la présidence
de la Fédération en 2014, on s'est fixé l'objectif
de relancer la boxe en Principauté," note Laurent
Puons, président de la FMB.
Organisation
Mais avant de pouvoir lancer les grandes manœuvres, il a fallu un peu de temps pour que le
nouveau bureau directeur prenne ses marques.
D'autant qu'il y avait beaucoup de choses à remettre en place, comme l'explique le boss de la
Fédération. "Il a fallu qu'on se mette au parfum
de ce qu'il y a à faire, de comment fonctionne
une fédération et on s'est rendu compte que la
fédé n'en était pas réellement une. On a lancé
un site, on a créé un règlement sur la boxe amateur et professionnelle, comme ce qui se fait dans
toutes les fédérations. On veut être irréprochable.
Il nous fallait mettre en place les règlements et
commissions, c'était l'objectif premier, qui arrive
à son terme", détaille Laurent Puons. Car s'il
est un ancien boxeur, il n'avait, jusqu'à sa prise
de fonction, jamais officié dans une fédération
SPORT DE COMBAT
Mohamed Kani, lui aussi professionnel, a également rejoint les rangs monégasques. "On
fait attention à ce qu'on fait avec les boxeurs
pros. Ils viennent à Monaco pour se licencier
au club, parce qu'il y a des avantages à boxer
à Monaco. On a des possibilités d'organiser
régulièrement des réunions et aujourd'hui, les
gens reviennent. On n'est pas prêt à prendre
n'importe qui par contre, on fait très attention.
Avoir des boxeurs attire des promoteurs pour
venir faire des réunions à Monaco, et de fait
la fédération encaisse aussi, donc c'est comme
ça qu'on arrive à avoir une trésorerie. Nous
on fournit la logistique, la salle, les arbitres,
le plateau. Par contre les combats pros sont
payés par des promoteurs." Et, toujours pour
rester chez les pros, le président a quelques
idées derrière la tête pour ses deux nouveaux
poulains. "Quand on a signé avec Duhaupas
et Kani, c'était stratégique. Notre but, c'est
d'organiser une défense du titre de Duhaupas
ici, mais ça devra se faire avec un sponsor.
Kani, lui, a un potentiel énorme et il peut être
champion d'Europe rapidement. D'où l'intérêt de le faire boxer ici. Jusqu'à maintenant,
on a toujours eu des grands galas de boxe en
faisant venir des internationaux. Là, on peut
faire un championnat du monde avec un gars
licencié à Monaco et à la FMB. Pareil avec
Kani qui va devenir connu. Et dans le futur
avec les boxeurs amateurs qu'on a aujourd'hui.
Par contre, ce qu'on veut continuer à faire, ce
sont nos réunions mixant amateurs et pros."
Les amateurs en force
Si les pros peuvent permettre d'organiser de
grandes affiches, les amateurs licenciés à Monaco ne sont pas en reste. Car lors des Monaco
sportive. Et comme l'objectif principal reste la
relance de la boxe à Monaco, cet homme de défi
n'a pas mis longtemps à mettre les petits plats
dans les grands. Preuve en est avec la signature
de Johann Duhaupas.
L'apport des pros
Ce boxeur professionnel français a intégré les
rangs de la FMB et de l'ASM il y a quelques mois.
S'il s'est fait connaître du grand public grâce à
son combat contre Deontay Wilder, il a depuis
combattu à Monaco puis glané le titre WBCSilver chez les lourds en avril dernier (par KO à
la 6e reprise face au Finlandais Robert Helenius).
3233
Boxing Challenge mis en place jusqu'ici, ils
représentent la grande partie des pugilistes qui
montent sur le ring. Et dans les rangs de l'ASM
boxe, une partie des compétiteurs se retrouve
régulièrement en lice lors des galas organisés
en Principauté. "On a 5 boxeurs capables de
représenter Monaco, et compte tenu du fait que
la boxe est un sport dur, j'estime que pour les
récompenser, il faut de temps en temps les faire
boxer à domicile. On ne peut pas demander à
des gamins de s'entraîner tous les jours, de faire
des sacrifices sur la nourriture, d'aller faire des
tournois dans le nord de la France sans rien faire",
explique Laurent Puons. D'autant qu'associer le
club et les jeunes compétiteurs qui y sont licenciés permet également de faire venir un public
local et de le fidéliser. "Sans le club, sans les
boxeurs, les entraîneurs et la structure qu'il y a
autour, on n'aurait pas relancé la boxe à Monaco.
Là, on a déjà 5 boxeurs amateurs qui sont prêts
à boxer et je me dois de les faire boxer", rappelle
le président de la FMB. Et force est de constater
que cela marche plutôt bien. Après un premier
opus au Novotel, où les 250 places avaient été
vendues, l'augmentation du public n'a depuis
cessé de croître. De quoi motiver Laurent Puons
et ses équipes à continuer sur leur lancée. "On
peut la dynamiser, la développer encore. Les
gens viennent et notre but est d'institutionnaliser la boxe."
AS MONACO BOXE
LA RELÈVE
L'AS Monaco boxe connaît un certain renouveau depuis quelques temps et le doit en
grande partie à son groupe compétition et ses encadrants. Une équipe qui permet au
club de gagner en représentativité et qui aide au développement de la pratique.
S
i l'on pense tout de suite aux combattants quand on parle de l'AS Monaco Boxe, ils ne sont que la partie
immergée de l'iceberg. Ceux que l'on
voit le plus souvent car ils portent les
couleurs du club dès lors qu'ils montent sur un
ring. Pourtant, ils ne sont pas seuls à l'ASM Boxe.
Comme l'explique le président du club, Andrei
Micallef, "nous avons 160 licenciés, soit presque
le double du nombre que l'on avait quand je suis
arrivé à la présidence il y a 4 ans." Parmi ces 160
boxeurs, l'immense majorité pratique en loisir.
Un groupe coaché par Hicham Mouden et qui,
à l'exception des échanges de coups, fait tout à
l'identique du groupe compétition. "L'entraînement les fait souffrir et les emmène très loin en
matière de cardio, avec de la course, du sprint, de
la corde à sauter, du sac et des petits assauts en bas
du ring", détaille le président. Mais ces "assauts"
sont contrôlés. Chaque licencié porte un casque,
les coups ne sont pas appuyés et suivent une
thématique donnée par le coach. Cependant,
pour quelques-uns d'entre eux, la possibilité
d'aller un peu plus loin leur est donnée une fois
que les compétiteurs libèrent le ring. "Ils sont
assez peu nombreux à le faire et c'est toujours
sous la tutelle d'Hicham. Ils se font plaisir, tout
en retenant quand même leurs coups", précise
le père d'Hugo Micallef.
Entraînements, stages et galas
Retenir les coups, c'est ce que ne font pas réellement les membres de l'équipe compétition.
SPORT DE COMBAT
Car pour la dizaine de garçons qui composent
ce groupe, les objectifs se situent sur les rings.
Et nul besoin de préciser que tous ne visent
qu'une chose, la victoire. Pour ce faire, ils sont
encadrés par 3 entraîneurs, Juan Gonzalez,
Thierry Guidice et Gilles Landais. "Cela fait
un coach pour 4 boxeurs, donc on est presque
sur de l'entraînement particulier pour chacun
d'eux", précise Micallef père. Et à l'ASM, les
séances sont un peu particulières, du fait du style
de boxe mis en place à la salle. "L'entraînement
d'un boxeur, ici en tout cas, c'est un mélange. Il
y a la culture cubaine, qui est le fief de la boxe
anglaise depuis 35 ans, grâce à Juan Gonzalez,
qui est cubain et a changé beaucoup de choses
à la salle. L'arrivée de Thierry Guidice, qui est
un ancien pro et a été membre de l'équipe de
France, a changé des choses aussi. Ils ont deux
styles différents, mais arrivent bien à cohabiter.
A Cuba, tout est dans l'extrême. Thierry, c'est le
contraire, quelqu'un de plutôt réservé, tempéré.
Et il y a Gilles Landais, qui est plus axé sur la
préparation physique, même s'il s'occupe aussi
de 3 boxeurs. Ce qui me fait plaisir dans cette
salle, c'est qu'on a réussi à créer une vraie osmose
entre les boxeurs, c'est une vraie équipe." Un
esprit, mais aussi un lieu de vie où la joie et la
bonne humeur transpirent des sourires affichés
et des éclats de voix que l'on entend d'un bout à
l'autre du stade à mesure que l'on se rapproche de
la salle. Un tempérament qui colle bien au style
insufflé aux boxeurs. Contrairement à l'Europe
de l'Est, où la boxe est plus brutale, les dirigeants
ont décidé d'avoir des jeunes qui boxent comme
on peut le faire en Amérique du sud. "Ici, on se
veut plus proche de l'Amérique latine, où la boxe
est couplée à la danse", note Andrei Micallef.
Résultats
Quoi de mieux pour apprendre ce style que de
se rendre dans le berceau de cette boxe spécifique ? C'est pour cela que dernièrement, deux
jeunes de l'ASM, Hugo Micallef et Abdelelah
Karroum, ont eu le loisir de s'envoler pour Cuba
afin d'y effectuer un stage de quelques jours.
"Quand on dit à un gamin qu'il part avec nous
à Cuba, en Espagne ou ailleurs, il comprend que
ce n'est pas le fruit du hasard et que ça vient le
récompenser. Un déplacement à Cuba, c'est très
coûteux, mais on investit sur eux et ça leur donne
une expérience unique. C'était exceptionnel et
ça a été une prise de conscience pour eux." Pas
3435
étonnant quand on sait que leur entraînement
commençait à 6 heures du matin, à jeun, jusqu'à
8 heures, puis reprenait à 10 heures avec des
sparrings (combats d'entraînement), mais à
la sauce cubaine. "La différence entre ici et
Cuba, c'est qu'ici, sur les sparrings, quand ils
sonnent le copain, ils ne le finissent pas. Là-bas,
ils finissent le job quoi qu'il arrive. Hugo c'est la
2e fois qu'il part. Ils ont boxé sur des parkings
en plein air, en glissant sur le gravier, à la dure,
sans casque. La boxe amateur implique que les
combats, comme en entraînement, se fassent
sur 3 rounds de 3 minutes. A Cuba, c'est du 4x4.
Ils l'ont très bien fait au point que les boxeurs
cubains ont parlé d'eux avec beaucoup de respect", raconte le président de l'ASM, également
vice-président de la Fédération Monégasque
de Boxe. Et le travail paie. Il suffit de jeter un
œil à la saison réalisée par les boxeurs du club.
Idriss Barkat, l'un des deux leaders du groupe,
s'est incliné en demi-finale du championnat
de France juniors, se classant ainsi 3e français. Sa récompense est venue avec un stage
à Annecy avec l'équipe de France junior. Si
Hugo n'a pu prendre part aux championnats
de France, la Fédération Française lui ayant
refusé sa participation car il avait défendu les
couleurs de Monaco au championnat d'Europe,
il s'est illustré lors des galas organisés, comme
ses partenaires Lorenzo Fernandez, Abdelelah
Karroum et plus récemment Sacha Di Lauro.
De quoi voir venir pour l'avenir de l'ASM Boxe.
MONACO BOXING CHALLENGE
CARTON PLEIN
POUR L'ASM
Pour la quatrième fois en moins d'un an, la Fédération Monégasque de Boxe et l'AS
Monaco Boxe ont organisé un gala de boxe à Monaco le 6 mai dernier. Une soirée au cours
de laquelle tous les licenciés de l'ASM Boxe engagés ont remporté leur combat.
A
ux abords du Lycée Technique et
Hôtelier de Monaco, il y avait une
inhabituelle effervescence en ce
vendredi soir. Alors que les pendulaires avaient déjà déserté la Principauté pour un week-end prolongé, nombreux
étaient ceux qui faisaient les cent pas à l'entrée de
l'établissement scolaire. Une dernière cigarette,
un coup de fil ou un texto à envoyer et tout
ce petit monde prenait les escaliers menant au
gymnase. Car il était bien entendu interdit de
fumer à l'intérieur, et l'absence de réseau rendait
toute communication vers le monde extérieur
quasi-impossible. Une bonne manière pour tous
de rester concentré sur le ring, car c'est bel et
bien là que le spectacle allait avoir lieu pour ce
4e Monaco Boxing Challenge. Malgré tout, alors
que l'heure fatidique approchait à grands pas
pour les premiers combattants, la salle n'était
pas encore pleine. Mais qu'importe, l'essentiel
était ailleurs. Surtout pour Abdelelah Karroum,
dit "Abdou", qui avait la charge d'ouvrir le bal.
SPORT DE COMBAT
Face au voisin niçois, l'un des derniers à avoir
rejoint l'écurie monégasque n'a pas mis longtemps à entrer dans son match. Et si l'opposition fut relativement équilibrée, c'est bien Karroum qui l'a emporté aux points. Un résultat
annonciateur de la belle soirée vécue par l'AS
Monaco. L'ambiance est ensuite montée d'un
cran avec l'arrivée de Lorenzo Fernandez sur
le ring. Le jeune asémiste faisait face à Charles
Duffort, membre du BC Hyères. Venu avec ses
supporters, le Varois a ainsi permis la tenue d'une
double confrontation. D'un côté, les soutiens
des deux jeunes garçons, qui donnaient de la
voix pour leur poulain, de l'autre, les boxeurs
sur le ring. Et des deux côtés, la bataille a fait
rage. Chacun prenant le meilleur sur l'autre à
un moment, mais sans réellement se détacher.
Lorenzo profitait d'une pause pour haranguer
la foule, comme s'il cherchait un soutien plus
prononcé. Soutien qu'il trouva et qui le porta
sans doute vers la victoire.
Combats d'équipe
Comme prévu, la suite était dédiée à l'opposition entre une sélection italienne et un groupe
franco-monégasque. Deux boxeurs de l'ASM,
trois Fréjusiens et deux Montpelliérains composaient le groupe local. Peu avant l'arrivée des
deux équipes, c'est le Prince Albert II qui a fait
son entrée dans la salle. Les hymnes ont ainsi été
lancés en sa présence, et chantés par les sportifs,
comme par une partie de la salle. Le Souverain a
ainsi pu assister au premier combat de Sacha Di
Lauro. Et le jeune homme a signé une première
sortie de tout premier ordre. Rapide, puissant,
il n'a laissé aucun répit à son adversaire le temps
des deux rounds qu'il a disputé contre lui. Logiquement déclaré vainqueur, il a ainsi commencé
sa carrière amateur de la plus belle des manières.
Dans une soirée qui comptait pas moins de 10
combats amateurs et 3 professionnels, les spectateurs ont ainsi pu profiter de différents styles
de boxe. Notamment celui tout en mouvement
et très vif d'Idriss Barkat, l'une des pépites de
l'AS Monaco. Récent 3e aux championnats de
France, le jeune homme a fait montre de toute
sa vivacité lors de son combat face à Daniele
Giacobbe (super-légers). Jouant sur une allonge
supérieure à celle de son adversaire et écoutant
son coach qui s'époumonait à lui dire de rester
mobile, Barkat a fait le boulot pour s'imposer
et donner le point de la victoire à la sélection
franco-monégasque.
Le coup de foudre
Restaient donc les combats professionnels. Mais
avant eux, Hugo Micallef devait en passer par le
ring. Le plus expérimenté des boxeurs asémistes
(44 combats, 36v, 8d avant le gala) retrouvait une
vieille connaissance en la personne d'Imed Ziani
(BC Blagnac), qu'il avait affronté il y a déjà 2 ans.
Et comme il y a 2 ans, c'est le sociétaire de l'AS
Monaco boxe qui s'est imposé, non sans mal. Ce
fut sans doute l'un des combats les plus disputés
de la soirée, tant les deux garçons se sont rendus
3637
coup pour coup. La décision arbitrale n'était
pas simple, mais après décompte des points,
c'est bien celui qui vise les JO dans 4 ans qui
était déclaré vainqueur. Dans la foulée, Sylvain
Chapelle, déjà venu à Monaco, affrontait Soslan
Tedeev, un Russe au palmarès impressionnant
qui le plaçait dans la case du favori. Si la logique
a finalement été respectée, Chapelle a tenu la
dragée haute à son adversaire du soir qui n'a pas
réellement l'habitude d'avoir besoin d'attendre
la fin du dernier round pour connaître l'issue de
son combat (12 combats, 12 victoires dont 10 par
K.O. avant le gala). Dans la foulée, le géant russe
Roslan Fayfer revenait à Monaco après son K.O.
express du mois de février. Opposé ce coup-ci
au Brésilien Gilberto Matheus Domingos, il a
dû attendre la 2e reprise pour l'emporter (il avait
gagné par K.O. dès le premier round lors du 3e
Monaco Boxing Challenge). Encore une victoire
éclair pour l'homme à la foudre dans les poings.
Il était déjà presque minuit quand Mohamed
Kani a fait son apparition sur le ring. L'un des
deux boxeurs pros licenciés à l'ASM avait face
à lui un sacré défi en la personne de Roman
Seliverstov (Russie). Face à un adversaire plus
expérimenté, Kani a livré un combat de très
bonne qualité. Mobile, vif, bien sur ses gardes, il
a su contrôler le Russe qui n'a que trop rarement
trouvé la faille. Soutenu par sa famille, l'asémiste
a réussi de bons enchaînements, montrant une
boxe élégante au public qui ne s'y est pas trompé.
Logiquement déclaré vainqueur par les juges, il
continue ainsi son bonhomme de chemin sur
le circuit pro.
FORMULA-E
LA VOITURE DE L'ANNÉE 3
EN APPROCHE
Si la saison 2 n'est pas encore tout à fait terminée, les équipes de Venturi planchent
depuis plusieurs mois déjà sur celle qui roulera lors de la 3e saison. Plongée au
cœur des ateliers pour le développement de ce nouveau modèle.
Texte et photos : Romain Chardan
I
l est aux alentours de 15 heures ce jeudi
lorsque nous pénétrons dans les ateliers de
Venturi. Cela ne fait que quelques jours
que le E-Prix de Long Beach est terminé.
Stéphane Sarrazin y a décroché une belle
deuxième place, le premier podium du constructeur monégasque depuis qu'il participe à ce championnat automobile. Et si une bonne partie du
personnel profite de quelques jours de congés,
certains sont bien là, fidèles au poste. Notamment Louis-Marie Blondel, project manager, et
Guillaume Damaville, chef mécanicien. Tous
deux sont les hommes qui consacrent une grande
partie de leur temps au développement de la voiture de la saison 3. Mais pas que. "Je travaille
essentiellement sur le développement du véhicule
de la saison 3, mais je participe également sur la
voiture qui roule cette saison. Quand il y a les
étapes du championnat, je suis sur place, dès
lors que le planning me le permet et je travaille
sur la partie châssis afin d'analyser et améliorer
le comportement de la voiture. Être sur place
permet également de comprendre le véhicule en
lui-même, mais aussi les contraintes du pilote et
des mécaniciens", note Louis-Marie Blondel. De
son côté, Guillaume Damaville, qui est à la fois
mécanicien de course et de développement, est
de tous les déplacements. "Sur les meetings, je
suis responsable des voitures de Mike Conway
(le deuxième pilote de Venturi) alors qu'à l'atelier,
je suis en charge de tout ce qui est montage, que
ce soit sur ce véhicule qu'on développe ou sur
d'autres projets qu'on a pu faire avant. Mon rôle
est de monter et de dire si c'est faisable ou non
quand les projets arrivent."
Innovations et développement
Si le planning est, pour les profanes, essentiellement rythmé par le calendrier sportif, la réalité est
en fait tout autre. Car parallèlement aux courses
et au travail que cela implique, les équipes de
Venturi Formula-E Team planchent sur la voiture
de la saison 3 dans le même temps. Une mission
qui a débuté peu de temps après le lancement de
ce deuxième championnat électrique. "C'est un
SPORT AUTO
du véhicule actuel et de la concurrence. Pour
nous, l'évolution sera grande l'année prochaine,
mais pour monsieur tout le monde, ce ne sera pas
forcément visible", détaille le Project Manager.
Une élaboration complexe
programme de développement assez particulier
parce que c'est très court. En juillet/août, on fait
les tests collectifs et fin août, les voitures partent
pour la première manche. Suite à ça, on commence tout de suite à travailler sur le véhicule de
la saison d'après parce qu'il doit être homologué
par la FIA au 1er juin. On a donc très peu de
temps pour le développer", explique Louis-Marie Blondel. Un programme court donc, mais
aussi rendu complexe par les différentes règles
de la Formula-E. Les constructeurs ne peuvent
pas toucher aux composants qu'ils veulent, un
cahier des charges de développement ayant été
mis en place afin que les voitures évoluent au fil
des saisons et que chacun puisse avancer au même
rythme. "On cherche à améliorer le véhicule de la
saison 2. La première étape consistait à l'analyse
"Ne pas pouvoir toucher à tout est une contrainte,
mais aussi un avantage, parce que cela nous permet d'approfondir les sujets, de rentrer dans les
détails des seuls composants sur lesquels on a le
droit de travailler." Après avoir réalisé la partie
des simulations, qui permettent "de voir l'impact
sur le rendement de la voiture et qui nous guide
sur les choix que nous avons faits aujourd'hui",
l'apport de Guillaume Damaville est tout aussi
important que les idées sorties de la tête des
ingénieurs. Car c'est lui qui est là pour définir
s'il est possible ou non d'utiliser et d'intégrer les
pièces pensées par les locataires du 11e étage du
Gildo Pastor Center. "On a 11 étages qui nous
séparent mais on est amené à se voir souvent. On
discute de la faisabilité des choses et on essaye
de voir ensuite si c'est faisable ou pas", précise
le chef mécano. Autre point important pris en
compte par les ingénieurs, le ressenti pilote. "On
travaille sur la partie châssis du véhicule, qui va
vraiment avoir un impact important sur le comportement de la voiture. Le ressenti du pilote est
important notamment sur ce point. On travaille
3839
aussi énormément en courses avec eux là-dessus",
rappelle Louis-Marie Blondel. "Globalement
en saison 2, on a le pack batterie fixé au châssis
du véhicule, et derrière ce pack, on a plusieurs
composants : une cloche moteur, qui est une
enveloppe autour du moteur qui est en magnésium, la boite de vitesses est sur cet ensemble,
on vient fixer les triangles de suspensions sur
lesquels il y a les roues. Nous, on travaille sur
cet assemblage là pour avoir quelque chose de
plus rigide afin d'améliorer le comportement du
véhicule. Plus on a un châssis rigide, meilleur
est le ressenti pilote et mieux on arrive à gérer
la voiture". Et dès lors que l'on essaie de savoir
quelles sont les améliorations apportées pour
la saison prochaine, c'est avec un petit sourire
en coin que le Project Manager nous explique
cordialement qu'il ne peut le révéler. Après avoir
passé une première étape avec le crash test FIA,
qui leur a permis de continuer le développement
de la voiture de la saison 3, les équipes de Venturi
ont poursuivi afin de présenter un véhicule qui
passera les derniers tests en juin.
JETSURF
CHAMPION DU MONDE
ET BUSINESS-MAN
A 28 ans, Flavien Neyertz est double champion du monde de Jetsurf
et dirige la société Luxury Water Toys. Une réussite qu'il doit à ses
passions conjuguées pour les sports extrêmes et le business.
Par Romain Chardan - Photos : D.R. et R.C.
MOTONAUTISME
nous voir le fasse par envie, un peu comme
pour un club semi-privé." En rejoignant le
bureau qui fera office de salle d'interview, il
nous a fallu traverser un long couloir où la
décoration permet d'entrer dans l'univers
de ce jeune chef d'entreprise de 28 ans. Un
entretien à cent à l'heure, comme la double
vie qu'il mène.
Option business
Originaire de Biot, Flavien Neyertz a su
très tôt qu'il se tournerait vers le commerce. "Mon père m'a toujours laissé le
choix de ce que je voulais faire, mais j'ai
toujours fait du business depuis petit. En
général, on a ça dans le sang. C'était naturel pour moi de faire du commerce et j'ai
eu la chance d'acquérir de l'expérience en
faisant mes stages d'été avec mon père."
Après un baccalauréat option sciences
économiques et sociales, le jeune homme
décide de partir faire ses études à quelques
kilomètres de chez lui et met son premier
pied en Principauté en intégrant l'International University of Monaco. "C'était
séduisant sur l'ouverture internationale et
les programmes proposés." Parlant couramment trois langues (Français, Anglais
et Italien), et ayant des bases dans deux
autres (Espagnol et Russe), Flavien part
terminer sa formation à l'école de commerce de Sophia-Antipolis, au Skema.
Entre temps, il navigue depuis petit dans
le milieu du yachting grâce à la société de
son papa, dans laquelle il fait plusieurs
stages. Parallèlement à cela, l'étudiant en
commerce s'accomplit également comme
sportif, non sans y laisser quelques plumes.
L
e ciel gris avait pris position et s'était
solidement installé au-dessus de la
Principauté. Le vent avait même décidé de l'accompagner. Pas réellement
un temps pour aller tester le surf à
moteur dans la baie monégasque. Nous avions
donc rendez-vous avec Flavien Neyertz dans
son showroom de 180m 2 situé sur le boulevard
Rainier-III. Surprise, en arrivant, absence
totale d'enseigne. A se demander si nous ne
nous étions pas trompés de rue. Un coup de fil
plus tard et une porte s'ouvre. "C'est par là",
nous dit Flavien. "On a décidé de se cacher
un peu car on veut que les gens qui viennent
4041
"Chercher l'adrénaline"
Car depuis l'enfance, Flavien baigne dans
une ambiance sportive. Le papa, un fou de
motocross, adepte des sorties entre amis et de
courses régionales, initie rapidement son fiston
au pilotage. "J'étais très porté sur le 2 roues au
départ, mais je me suis rapidement tourné vers
d'autres pratiques, notamment le skateboard,
sport auquel je me suis mis énormément, peutêtre trop d'ailleurs", nous glisse-t-il avant de rire.
La raison ? Les multiples fractures occasionnées
par sa planche à roulettes et les chutes qui en
découlaient. "C'est la glisse, l'adrénaline, des
amis qui en font, je regardais les Xgames qui
étaient en plein essor à cette époque, je me levais
la nuit pour les regarder en live sur ESPN, mes
idoles étaient des mecs comme Bob Burnquist,
Tony Hawk et je voulais faire la même chose. A
Biot, on avait un énorme jardin avec une très
grande terrasse couverte. L'hiver, je la vidais
complètement et je m'étais bâti un énorme skatepark indoor où je passais 4 heures par soir
dedans. Je me suis tout cassé. J'ai eu une prothèse au pied à cause de ça, plusieurs fractures
à la cheville, une triple opération au coude...
Quand ça commence à avoir un impact sur la
vie quotidienne et scolaire, les parents serrent
la vis et disent qu'il va falloir trouver une autre
alternative. Et les sports aquatiques en étaient
la bonne." Jet à bras, wakeboard, tout y passe.
Car comme toujours, Flavien Neyertz ne sait pas
faire les choses à moitié. Et quand la passion est
là, il en faut beaucoup pour l'arrêter. Comme
il voulait toujours s'améliorer, l'été devenait
une nouvelle école, avec des stages d'un mois,
notamment au lac du Bourget (Savoie), où il
pouvait faire jusqu'à 4 heures de wakeboard par
jour. De quoi obtenir un sacré niveau sur l'eau.
Mais ce n'était visiblement pas assez pour le
Biotois. Et, par le biais du hasard, il aperçoit un
jour un homme qui avance sur un surf motorisé.
Le début d'une aventure.
Lui, c'est un ingénieur tchèque (Martin Sula)
spécialisé dans le développement des moteurs
de Formule 1 qui avait décidé de se fabriquer
une planche de surf motorisée pour son propre
plaisir. Et qui, comme l'explique Flavien, n'était
pas motivé à l'idée de le commercialiser. "Je ne
connaissais pas son nom, j'avais juste vu un logo
sur un moteur, donc j'ai envoyé des dizaines de
mails. Il ne parlait pas anglais et un jour il m'a
simplement répondu "Not interested". Il m'a
fallu 2 ans pour le convaincre, en lui envoyant
des business-plans où je lui montrais le potentiel
de marché, l'évolution des idées que j'avais à
cette époque." Deux années de négociations
pour enfin lancer la machine. Et c'est à Monaco
que l'aventure a commencé. "Il est venu, on a
emmené deux planches au Monaco Yacht Show,
où on avait déjà un stand, et on a pu les vendre
tout de suite. Ça a permis d'avoir un tremplin,
et je me suis dit que j'allais créer une société
dédiée à ce type d'engins, parce que vendre
des bateaux, ce n'est pas vendre des surfs. Et
vendre des surfs, ce n'est pas vendre des surfs
motorisés non plus."
Business plan
Parallèlement au lancement de la société, il
fallait aussi développer la machine. Un travail
qui a pris du temps, poussant même Flavien
à se rendre tous les week-ends en République
"Je l'ai croisé par chance, c'est ce qu'on appelle la
chance de la vie. Je l'ai vu passer sur un lac avec
son surf motorisé, j'étais déjà à fond là-dedans."
Luxury water toys
Tchèque (où l'usine de production sera finalement installée). Pendant un an, il allait tester
les amélioration faites en semaine pour voir
sur quels axes il fallait orienter le travail afin
que la machine soit la plus fiable et autonome
possible. Et toutes les galères rencontrées au fil
des semaines, mois, années lui ont donné l'expérience nécessaire pour optimiser ses projets.
C'est alors qu'en 2012-2013 la société Luxury
Water Toys voit le jour à Monaco. "J'ai choisi
d'installer la société à Monaco parce qu'il y a la
clientèle qui répond aux produits et aux services
qu'on propose et qu'il y a un certain lien et un
attachement entre Monaco et les sports nautiques. Et nous proposons des sports nautiques
et mécaniques. J'ai eu la chance d'apprendre
l'industrie du yachting, ce qui m'a bien aidé
MOTONAUTISME
pour arriver avec un nouveau secteur d'activité
dans une industrie existante, ce qui m'a permis
de gagner du temps au départ. On est parti avec
une évolution et une croissance énormes parce
qu'on a alimenté un marché qui était prêt et on
l'a alimenté de la bonne manière." Seul au départ, ils sont aujourd'hui entre 6 et 10 à l'année,
les effectifs pouvant monter jusqu'à 50 en saison.
Parce que la société ne se contente pas de vendre,
elle apprend également et peut se muer en club.
"Il y a des schools et des clubs. Les schools, c'est
ouvert à tous, pour venir découvrir le Jetsurf à la
demi-heure, à l'heure, et ensuite prendre des forfaits sur 10 leçons, sur une saison, etc. Les clubs
sont plus destinés aux propriétaires de Jetsurf."
Des propriétaires qui deviennent chaque année
un peu plus nombreux et certains s'essayent à
la compétition, tout comme Flavien Neyertz.
Champion du monde
En tant que fou de sport, il était inconcevable
pour lui de ne pas tenter de devenir l'un des
tous meilleurs de sa nouvelle discipline. Pratiquant forcené, il se rend vite compte qu'il est
nécessaire de mettre en place une fédération
afin de réglementer la pratique. C'est ainsi que
la Fédération Internationale de Surf à Moteur
voit le jour en 2013. Et dans la foulée le championnat du monde est créé. "On a fait un world
tour avec 32 participants en 2013, il y avait un
écart entre le 1er et le 32e, mais on avait déjà un
noyau de 15-20 personnes avec un niveau très
correct et il y avait de la bataille. La 2e année le
niveau a triplé et ça ne fait qu'avancer." Double
champion du monde en 2013/14 et 2014/15,
Flavien n'a cependant pu défendre son titre
l'an dernier car trop pris par sa société. Mais
il compte bien retourner se mêler à la bataille,
même s'il a dû faire l'impasse sur la première
manche au Mexique pour cette saison. Un
point qui pourrait lui porter préjudice tant le
niveau et le nombre de Jetsurfeurs à augmenté.
"Au championnat du monde, il n'y a que 32
places tous les ans. Les 16 premiers de chaque
4243
saison sont pré-qualifiés pour la saison d'après.
Cette année ils étaient 240 pour 16 places.
Ce sont des gens qui pensent avoir le temps,
le niveau et le budget pour se qualifier. C'est
énormément de voyages car il y a 6 étapes qui se
déroulent sur 3 continents. Les 10 premiers du
championnat, la Fédération et l'usine payent
leur voyage, mais il y en a 22 qui aimeraient être
dans ces 10 et sont à leurs frais." Fournisseur
de la quasi-totalité des engagés, qui courent
sur des machines spéciales, Flavien Neyertz
s'est solidement installé dans le paysage du
surf à moteur, que ce soit par sa société ou
ses performances sportives. Avec 12 clubs en
Méditerranée et 15 en tout au niveau mondial,
la pratique se développe à une bonne allure. Et
lorsqu'il est question d'avenir, le jeune homme
n'est pas en rade d'idées. Des bateaux qu'il
commence à commercialiser, au développement du Jetsurf, en attendant de trouver de
nouvelles inspirations, nul doute que tout n'est
encore qu'à son commencement.
FÉMINA SPORTS
LES GYMS
CONNAISSENT LA MUSIQUE !
Les gyms de Fémina Sports ont brillé lors des championnats du monde par âge à Putian
en mars dernier. L'occasion de revenir sur les praticables du Vallon Sainte Dévote.
Par Aurore Teodoro – Photos : Erika Tanaka, Femina Sports, Alex Barbero et Aurore Teodoro.
GYMNASTIQUE
Kimberly. Mais attention, les qualités physiques
ne font pas tout, tempère la coach. "Il faut aussi
la mentalité. Comme en piano ou dans les autres
disciplines artistiques, il y a le don, mais il faut
aussi aimer s'impliquer".
Répéter ses gammes
D
ans l'immense salle d'entraînement
du neuvième étage du Vallon Sainte
Dévote ce mercredi-là, les jeunes
gymnastes répétaient inlassablement leurs mouvements, peaufinant des gestes déjà mille fois reproduits, guidés
par Kimberly Arnulf et Rémi Chal Debeauvais,
leurs entraîneurs. Une véritable recherche de
la perfection, pour les générations de jeunes
athlètes qui se succèdent depuis des années sur
ces praticables.
Le succès du club de gymnastique féminine,
présidé depuis près de 20 ans par Jean-Claude
Terlizzi, ne s'est jamais démenti, puisqu'aujourd'hui, ce sont 547 membres qui arpentent
chaque année les praticables. "Nous avons plusieurs sections", rappelle Jean-Claude Terlizzi.
"On commence par la baby gym dès 2 ans, puis
l'école de gymnastique dès 6 ans, pour ceux
qui débutent. Ensuite, les jeunes peuvent faire
de la gymnastique artistique ou acrobatique,
en compétition ou en loisirs. Sans oublier les
cours de fitness - 150 adhérents - qui viennent
s'entraîner le midi ou le soir".
L'artistique,
solfège de la gymnastique
Historiquement rattaché à l'Etoile de Monaco,
dont il s'est séparé peu après la première Guerre
Mondiale, Fémina Sports possède un passé intimement lié à la gymnastique artistique, encore
aujourd'hui la seule discipline olympique. Ce
n'est qu'il y a une dizaine d'années avec l'essor mondial de l'acrobatique - l'"acro" pour
les intimes - que cette nouvelle discipline fait
à son tour son apparition en Principauté. Et
désormais, les trois entraîneurs professionnels,
assistés d'une quinzaine de vacataires, jonglent
équitablement entre ces deux pratiques, si différentes mais liées à bien des égards. De fausses
jumelles en quelque sorte. "La gym artistique,
c'est la base, le solfège. Les bases du sol vont
servir à la gym acrobatique", rappelle Kimberly
Arnulf, manager de Fémina Sports. "Mais la
gymnastique artistique, c'est quatre agrées – le
saut de cheval, les barres asymétriques, la poutre
et le sol". Les "acros", elles, évoluent en équipe et
multiplient les enchaînements d'acrobaties sur
un thème musical. (Voir notre article p. 48-49).
Notons que si l'artistique est le solfège, dans
les deux disciplines, l'entraînement, lui, en est
"la clé de voûte. Au plus on s'entraîne, meilleur
on est", souligne la coach. Et sans surprise, au
plus tôt on commence, "au mieux, les bases sont
acquises. Après, il n'y a plus qu'à progresser, et
pour cela, notre rôle est de les motiver et de les
encadrer". Pour détecter les futurs talents, tout se
joue dès l'école de gym. "Nous avons un test que
l'on fait depuis plus de 25 ans, qui nous permet
de noter les qualités des enfants par rapport à leur
vitesse, souplesse, leur aptitude à faire face à la
peur, leur dynamisme… Une fois ce test réalisé,
on va proposer aux familles de passer à deux
entraînements par semaine. Et ensuite, si cela
plaît à l'enfant, on lui proposera plus", explique
4445
D'ailleurs, au sein de Fémina Sports, la gym se
pratique aussi bien en loisirs qu'en compétition.
Et pour ceux qui souhaitent s'orienter vers la compétition, cela peut commencer tôt, dès 6 ans, "en
circuit éducatif" en artistique et en "découverte"
pour l'acrobatique, avec les bases essentielles. Puis,
les jeunes gyms évolueront ensuite, avec l'âge
et les entraînements, vers des mouvements de
plus en plus complexes et une certaine liberté qui
leur permettront de s'exprimer. "Un peu comme
en musique, on répète d'abord les gammes. Les
bases doivent d'abord être bien faites pour pouvoir
ensuite sortir des éléments difficiles sans danger",
souligne Marc Lopez, directeur technique de
Femina Sports, que l'on retrouvait ce mercredi-là, près du trampoline avec ses benjamines.
Aujourd'hui, le club compte une soixantaine de
gyms de 6 à 18 ans en compétition, dont une
trentaine, entre la sixième et la terminale, qui
évoluent en horaires aménagés. "Ce sont des filles
qui s'entraînent en moyenne quatre à cinq fois par
semaine", explique leur coach. "Cela varie selon
les périodes entre 13 et 23 heures d'entrainement, en période de stage ". Et tout ce travail paie.
Depuis de nombreuses années, le club évolue en
division nationale 1, en artistique, l'antichambre
du Top 12, l'élite de la discipline. Et la section
acrobatique n'est pas en reste avec de nombreuses
formations au niveau fédéral ou national. On
retrouve régulièrement tout ce beau monde dans
les compétitions nationales ou internationales.
Notons d'ailleurs que deux trios féminins se
sont illustrés lors des championnats du monde
par catégorie d'âge à Putian en Chine en mars,
en ramenant une treizième place ex-aequo. Les
Monégasques Eva Arnulf, Pénélope Fresko et
Emma Levaillant et les Françaises, en sélection
nationale, Eléonore Ré, Julia et Chiara Galati
signent là le meilleur résultat à ce jour pour le club
dans cette compétition et s'approchent de l'élite
mondiale dans leur catégorie d'âge.
Des juges internationaux en devenir
Si la discipline peut se pratiquer jusque tard, les
gyms quittent souvent la compétition au passage à l'âge adulte. "Elles arrêtent souvent à 18
ans malheureusement", note la manager. "Elles
ont des ambitions professionnelles importantes
après. Elles ont du mal à concilier leur activité
d'équipe qui demande pas mal d'entraînement à
des horaires spécifiques avec leurs études universitaires". Cette année d'ailleurs, trois des gyms
qui ont participé aux championnats du monde,
Chiara, Julia et Eva, quitteront la compétition.
Elles feront en septembre prochain leur rentrée
en 1ere S, une section qui ne se concilie pas avec
les horaires aménagés. "Ce sera trop compliqué
pour poursuivre à un niveau élevé. On pourrait
continuer en bas niveau, mais ça ne nous intéresse
pas", s'accordent les trois camarades de classe,
qui désormais s'entraîneront pour le plaisir et
les démonstrations. Car, pour autant, les gyms
ne quittent pas la grande famille de Femina
Sports. Très liées sur les praticables comme dans
le quotidien, "les anciennes sont très présentes
au club", souligne Kimberly Arnulf, certaines se
GYMNASTIQUE
LA SECTION CIRQUE
MET LES PETITS PLATS
DANS LES GRANDS
"Ce n'est pas tout à fait une section, c'est
plutôt un groupe de démonstration", précise
Kimberly Arnulf. "Nos gymnastes, artistique et/
ou acrobatique, qui font des tournois internationaux, sont également très attirées par
le côté spectacle. Et nous avons pas mal de
demandes de démonstrations". Après s'être
illustrées l'an dernier lors de la New Génération, les gyms de Fémina Sports enchaînent
les rendez-vous cette année : un spectacle
de dix minutes en plein air lors du tournoi de
qualification olympique de rugby à 7 les 18
et 19 juin prochains au stade Louis-II, une
démonstration en juillet à Nice Acropolis pour
le congrès du Zonta International, sans oublier
leur préparation pour l'émission La France a un
incroyable talent. "Cela fait plusieurs fois qu'ils
me contactent. Ils avaient vu notre travail au
cirque en 2012, ils savent qu'on a des filles en
équipe de France. Et cette fois-ci, cela tombe
dans un creux. Nous n'avons pas d'échéances
internationales avant les prochains championnats d'Europe en octobre 2017", souligne la
coach. Depuis quelques semaines, les filles
s'entraînent donc avec acharnement pour
produire une vidéo de démonstration de deux
minutes, la première étape du casting de
l'émission. "C'est nouveau pour nous, on n'a
pas l'habitude de travailler avec la télévision.
Il faut qu'on s'adapte à cela rapidement. Mais
quand on s'engage, on s'engage à fond"
souligne leur entraîneur, qui se lance "sans
pression de réussite, mais avec celle de bien
représenter ce qu'on est". Tout un programme !
leur arc puisque Carine et Ilona passeront l'an
prochain l'examen de juge international pour
en devenir les premiers représentants de la
Principauté, en ce qui concerne Charlotte, ce
sera dans deux ans. Un point essentiel pour la
manager générale qui les a formées en ce sens.
"Ça sert aussi dans la préparation. Nous, entraîneurs, nous avons une vision technique. Les
juges en ont peut-être une moins approfondie
mais ils ont une vision critique très différente"
souligne la manageur, qui travaille déjà avec un
juge français une fois par semaine. "Mais avoir
un juge monégasque, c'est encore mieux !" Un
atout pour faire entendre la voix de la Principauté à travers le monde. Mais aussi pour lui
apporter "ce dixième du cœur".
retrouvent au fitness. D'autres, un peu comme
des "marraines", viennent régulièrement observer les progrès de leurs protégées ou se lancent à
leur tour dans l'encadrement des plus jeunes. A
l'image d'Elodie Mont-Roches, 22 ans, étudiante
en STAPS, qui continue aujourd'hui les compétitions tout en entraînant les benjamines en binôme
avec Marc Lopez et ambitionne de devenir entraîneur au sein de ce club où elle évolue depuis des
années. Notons également que trois anciennes
gyms, Charlotte Azenza, Karine Rico et Ilona
Chiabault, sont en passe d'ajouter une corde à
4647
FÉMINA SPORTS
AU SOMMET
DE LA PYRAMIDE
Créée il y a maintenant sept ans,
la section acrobatique compte
désormais près de 80 gymnastes.
Retour sur une pratique qui
tente de se faire sa place parmi
les disciplines olympiques.
D
ans la famille de la gymnastique,
on demande l'acrobatique ! Et
ses jeunes athlètes qui, durant
quelques minutes, réalisent d'impressionnantes pyramides défiant
les lois de la gravité.
Sans grande surprise, celle que l'on surnommait jusqu'à récemment "acrosport" prend
ses racines dans le cirque et les figures en
"main à main" de ses acrobates. Mais ce n'est
qu'au milieu du siècle dernier, en Europe de
l'Est, que la discipline moderne se développe
avant de prendre une ampleur internationale,
concrétisée par la création d'une fédération
internationale dans les années 70.
Sport d'équipe
Exit les agrès ! Barres asymétriques, poutres
et autre trampolines restent la panacée de la
discipline olympique. Oublié également le
passage en solo devant les juges. La gymnastique acrobatique, c'est avant tout "un sport
d'équipe ", rappelle Kimberly Arnulf, "qui
se pratique en duo - féminin, masculin ou
mixte -, en trio féminin et même en quatuor chez les hommes." Et sur les praticables,
c'est une véritable chorégraphie, élaborée en
harmonie avec un thème musical, que nous
proposent les gyms. Une démonstration de
souplesse, d'agilité et d'esprit d'équipe, qui
allie aussi bien des éléments au sol et de l'acrobatie. Ces fameuses pyramides.
Celles-ci, d'ailleurs, sont divisées en deux
catégories : les statiques dans lesquelles les
coéquipières, en contact permanent, "doivent
maintenir la position pendant trois secondes"
et les dynamiques qui voient les voltigeuses
GYMNASTIQUE
"sauter pour descendre", ce qui permet notamment la réalisation de pirouettes aériennes. Et
ce sont ces deux catégories que l'on retrouve
d'ailleurs dans les compétitions. Si les petites,
jusqu'à 11 ans, doivent réaliser un programme
combiné, les plus grandes, elles, réalisent les
deux mouvements, avant d'enchaîner un dynamique, un statique et un combiné une fois
arrivées en Elite. Des passages de 2 minutes
à 2 minutes 30, durant lesquelles un jury qui
évaluera chacun de leur mouvement, selon
trois critères de notation : "l’exécution, la
difficulté et l'artistique", souligne la coach.
Quand les groupes
se font et se défont
Aujourd'hui, la section compte près de 80
gyms, âgés de 6 à 18 ans, répartis au sein des
groupes entre les postes de voltigeurs et de
porteurs. Car l'avantage de l'acro, c'est que
cette "discipline s'adapte généralement à tous
les gabarits", rappelle Kimberly Arnulf, qui
dispatche les gyms selon leur poids et leur
tailles. "Une voltigeuse sera plutôt petite, alors
qu'une porteuse peut être grande et puissante.
Chacune trouve sa place à travers l'équipe".
Mais attention, rien n'est figé dans le temps.
Et l'évolution physique de ces jeunes gyms
contraint souvent leurs entraîneurs à revoir
leur copie. "Les équipes se font et se défont par
rapport au poids et à la taille", souligne leur
coach, qui a tout récemment été confrontée
à cette situation. "Une voltigeuse, d'un des
trios en préparation pour les championnats
du monde a beaucoup grandi en l'espace de
quatre-cinq mois, elle a pris environ huit centimètres. Les grandes ne suivaient plus et la
voltigeuse ne se sentait pas en sécurité". Et
quand un trio se défait en cours d'année, c'est
un peu un casse-tête chinois pour la manager de Fémina Sports qui doit "défaire plein
d'autres trios pour recomposer des équipes".
Mais cette évolution peut aussi avoir ses avantages. Puisqu'un petit gabarit, jusque-là voltigeuse, peut également évoluer à l'adolescence
et s'orienter plutôt au sol vers un poste de
semi-porteuse ou porteuse. "Et plus elle aura
d'expérience en tant que voltigeuse, meilleure
porteuse elle sera parce qu'elle va connaître des
sensations, des finalités, avoir une perception
plus fine", explique Kimberly.
Les J.O. dans le viseur
Depuis sa création, le club envoie régulièrement des gyms dans les plus grandes compétitions internationales : championnat
d'Europe, championnats du monde par catégorie d'âge… Mais si la discipline bénéficie
aujourd'hui d'une visibilité internationale,
elle ne figure pas encore sur la liste des Jeux
Olympiques. Mais les représentants de cette
pratique à travers le monde s'activent d'ores
et déjà en ce sens. Un point qui pourrait être
positif pour les gyms de la Principauté, car
s'il s'avère difficile de percer en gymnastique
artistique en raison du nombre de pratiquants de cette discipline olympique, Monaco
4849
pourrait bien avoir toutes ses chances en ce qui
concerne l'acrobatique. "Nous faisons partie
des pays qui sont à la construction de ce sport.
Et quand il passera olympique Monaco sera
sur les rangs", avance la manager de Fémina
Sports. Des rumeurs évoquent déjà une possibilité pour les duos mixtes. "Ca ressemble au
duo mixte du patinage artistique de l'hiver,
qui deviendrait le duo mixte de l'été". Cela
tombe bien puisque la jeune génération de
Fémina Sports - Elie/Sara et Diego/Ariana
- s'entraîne d'ores et déjà sur ses praticables.
"Nous on commence avec les mixtes. Mais
le chemin est très long", tempère Kimberly
Arnulf.
ASM HALTÉROPHILIE
DES FÉMININES AU TOP
L'AS Monaco Haltérophilie dispose d'une équipe féminine hyper compétitive. Avec
de très bons résultats cette année, et notamment une qualification en individuel pour
les championnats de France pour l'une d'elles, ce groupe a de quoi voir venir.
Par Romain Chardan - Photos : Erika Tanaka et DR.
Q
ui a dit que l'haltérophilie n'était
qu'un sport d'hommes ? S'il est vrai
qu'à une certaine époque cette affirmation pouvait se vérifier, la donne
a changé depuis quelques années.
"Ça devient de plus en plus commun chez les
femmes", note Jean Canestrier, le coach de l'AS
Monaco haltérophilie. "Les premiers championnats du monde se sont déroulés en 1989 en Floride et les premiers Jeux Olympiques en 2000 à
Sidney, donc cela se démocratise de plus en plus."
Pour preuve, au sein de l'ASM, deux groupes
compétition se distinguent. Un de garçons, mais
aussi un de demoiselles. "Il y en a huit en tout et
on en prend cinq pour la compétition, donc ça
tourne un peu quand une ne peut pas se libérer
à cause du travail ou des études. Il faut savoir
qu'une équipe est toujours composée de quatre
filles quand on se rend sur une compétition",
précise l'entraîneur. Elles s'appellent donc Célia,
Jennyfer, Hélène, Céline, Priscilla, Mirja, Lucia
ou Elodie et ont toutes pour point commun de
venir soulever de la fonte dans les entrailles du
stade Louis-II. Mais une bonne partie d'entre
elles font également du crossfit.
Crossfit, élément fédérateur
C'est d'ailleurs grâce à ça, notamment, qu'elles
ont rallié les rangs de l'ASM, sous l'impulsion
de Célia Gabbiani. "Célia, qui vient du crossfit
Menton, me les a pratiquement toutes emmenées, sauf Céline Radeau, qui tient une box de
Crossfit à Roquebrune-Cap-Martin. Le groupe
s'est formé il y a peu, ça va faire la deuxième
saison, elles sont toutes venues pour progresser
sur les gestes purement d'haltérophilie (arraché
et épaulé-jeté) qui se font en crossfit", raconte
Jean Canestrier. Cette double pratique offre des
avantages et des inconvénients au coach. Si leur
motivation est quasi inébranlable, il faut aussi
HALTÉROPHILIE
tendance à ne pas s'écouter et y aller. A chaque
fois, chaque entraînement doit être à fond chez
les gens du crossfit. Nous, ce n'est pas ça, il y a
des moments à fond, d'autres plus tranquilles.
Leur inculquer ça, c'est assez difficile. Après ce
sont des battantes, ce qui est caractéristique du
crossfit. La motivation y est, le dépassement de
soi y est, la sur-confiance en soi aussi."
Motivation et réussite
arriver à les canaliser, tant les deux disciplines
sont opposées. Cependant, conscientes du déficit
technique qui était le leur, ces jeunes femmes
se montrent assidues et très réceptives lors des
entraînements, même si elles ne peuvent pas
forcément toutes le suivre en même temps. "Elles
viennent en moyenne trois fois par semaine. Je
leur fais un programme adapté à leur entraînement de crossfit. Comme il y a encore beaucoup
de technique à avoir sur les deux mouvements de
compétition, on s'axe uniquement sur ces deux
exercices. Elles viennent ici pour faire l'arraché
et l'épaulé-jeté (voir encadré), parce qu'elles
ne peuvent pas le faire à 100% à leur box. Il
faut aussi parfois les freiner, parce qu'elles ont
En terme de motivation, ce petit groupe de
copines n'est pas en reste. Notamment en ce
qui concerne leur perfectionnement technique,
comme elles le confirment une à une. "J'aime
bien la précision dans le mouvement", précise
Jennyfer, suivie par Hélène qui souligne l'importance du coach, "il a la patience et peut nous
répéter 1 000 fois la même chose, nous regarder
et nous corriger." Pour Lucia et Priscilla, qui
aiment l'idée "de se mettre dans le rouge, d'aller
au-delà de nos limites", l'haltérophilie leur a
donc permis d'améliorer leurs performances
en crossfit. Mais aussi de glaner quelques titres
sous les couleurs de l'ASM et de représenter le
club à l'international. "Elles sont championnes
régionales cette année", annonce fièrement leur
entraîneur. "Dans la saison, il faut compter,
en France, quatre tours par équipe et à peu
près autant en individuel. Et il faut ajouter à
cela deux compétitions internationales, une à
Tramelan (Suisse), qui se fait en début de saison, fin octobre, et le Tournoi Des Petits États,
qu'on a disputé cette année à Chypre. La saison
est dorénavant terminée et les objectifs ont été
atteints et toutes mes athlètes sont classées. Il y
en a deux en inter-région, une en région, une
en Nationale 2 et Célia qui est en International
B (la 3e division internationale)." La jeune fille
est d'ailleurs qualifiée pour la finale des France
Elite, début juin. "Je pense que le podium sera
difficile à cause du crossfit. Elle va finir ses compétitions mi-mai (en crossfit) et il lui restera 2
semaines pour se préparer. Mais elle peut viser
le top 5." De quoi clôturer la saison de l'ASM
haltérophilie en beauté pour ce groupe féminin.
LEXIQUE
Crossfit : Méthode de conditionnement physique qui combine force athlétique, haltérophilie, gymnastique et sports d'endurance.
Box : Salle d'entraînement pour le crossfit.
Arraché : La barre est soulevée bras tendus
au-dessus de la tête en un seul mouvement
très dynamique.
Épaulé-jeté : La barre est soulevée bras tendus au-dessus de la tête en deux fois.
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HALTÉROPHILIE
CÉLIA GABBIANI
LA FORCE DE L'ÉLÉGANCE
Ancienne nageuse, Célia Gabbiani partage aujourd'hui son temps libre entre ses entraînements
de crossfit à Menton et d'haltérophilie dans la section éponyme de l'AS Monaco. Motivée,
la jeune fille s'est battue pour continuer dans cette aventure débutée il y 4 ans.
I
l suffit de passer faire un tour sur les
réseaux sociaux et de taper son nom
pour se rendre rapidement compte de la
renommée atteinte par Célia Gabbiani
dans le milieu du crossfit. Avec près de
15 000 fans sur sa page Facebook, la jeune
femme se fait un nom dans ce monde qu'elle
a découvert il y a 4 ans, au détour d'une leçon
de conduite. "Lorsque je passais mon permis,
j'étais arrivée dans la région quelques mois
auparavant et le père de mon moniteur d'autoécole était l'entraîneur du Menton Crossfit, qui
était, à l'époque, la 9e box française à ouvrir. J'ai
essayé et j'ai beaucoup aimé", nous glisse-t-elle.
Pourtant, rien ne la prédestinait réellement à
se tourner vers cette discipline sportive venue
des Etats-Unis.
Nageuse et maquilleuse
Originaire de Marmande, dans le Lot-et-Garonne, la petite Célia s'est rapidement tournée
vers le sport, même si pour débuter, elle n'a
pas forcément choisi sa discipline. "Je ne me
souviens pas trop comment ça a commencé,
mais je sais que ma sœur voulait nager et j'y suis
allée avec elle. Au final, elle a arrêté mais j'ai
continué." Après avoir débuté la natation à l'âge
de 10 ans, les premières compétitions arrivent
vite pour la jeune fille qui, déjà, n'envisage pas
le sport autrement. "Dès mes 13 ans j'ai commencé les compétitions et je voulais toujours
progresser. Nager pour nager ne m'intéresse
pas, moi ce que je voulais, c'était la compétition." Déterminée, son départ pour Toulouse
à 19 ans ne l'empêche pas de continuer, bien
au contraire. Car dans le même temps, où
elle passe un CAP d'esthétique, ce petit bout
de femme d'à peine 1,57m passe également
son diplôme de maître-nageur. Métier qu'elle
exerce aujourd'hui, au Monte-Carlo Beach.
La vie toulousaine ne dure pas et au bout de 3
années passées dans la ville rose, c'est un nouveau départ qui s'offre à la jeune fille. "Après
l'obtention de mon diplôme, j'ai postulé de
partout, de la côte Atlantique à la Côte d'Azur.
Et c'est la mairie de Monaco qui m'a appelée."
Monaco, de la natation au crossfit
En arrivant dans la région, la jeune fille prend
rapidement ses marques et se plaît. "J'aime bien
le changement et je me suis plu assez vite ici.
Après mon premier boulot saisonnier, je suis
donc restée, je me suis fait de nouveaux amis.
Et puis j'ai rencontré le crossfit." Dit comme
cela, on pourrait penser que la découverte de
cette pratique a chamboulé la vie de Célia. Mais
c'est bel et bien le cas. "En natation on faisait
souvent de la préparation physique générale et ça
me plaisait bien. Ma première séance de crossfit
était assez simple, mais ça m'a quand même
traumatisé", nous lâche-t-elle dans un éclat de
rire. Dès lors, il faut mixer entre le crossfit et la
natation. Mais très vite, l'un va prendre le dessus
sur l'autre, de façon très naturelle. "Je stagnais
5253
depuis 4 ans, je n'arrivais plus à améliorer mes
chronos et je voyais que j'arrivais à quelque chose
en crossfit donc j'ai quitté la natation. Il faut être
ultra rigoureux. Je nageais 5-6 fois par semaine,
5 km par jour, ça prenait beaucoup de temps et
ce n'était pas très drôle. J'ai essayé de mixer les
deux au départ, mais ce n'était pas compatible
du tout. Je devenais trop lourde, du coup j'ai
amélioré mes chronos en sprint grâce au crossfit
mais en entraînement je ne tenais plus. Et faire
du crossfit, mettre des vêtements, parler, être tout
le temps pomponnée, j'aimais bien." Car il est
vrai que si l'on prête un minimum attention à
la jeune fille, on remarque rapidement qu'il y a
toujours une touche de féminité sur elle, même
si elle est en train de soulever une barre chargée
de plusieurs kilos.
Un nouveau monde
En rentrant dans le milieu du crossfit, Célia
Gabbiani a sans doute trouvé ce qui lui manquait jusqu'alors. Une discipline sportive qui
lui permette de s'épanouir pleinement, où
l'échange fait partie intégrante des entraînements comme des compétitions. "Ça m'a fait du
bien de trouver cette convivialité dans ce sport",
confie Célia, "c'est comme une petite famille,
c'est très ouvert." Une famille où on aime se faire
mal, car les entraînements sont hyper intenses.
Et très diversifiés, tant les épreuves en compétition peuvent demander des efforts très divers.
"Il y a de la gymnastique avec des anneaux, de
la marche sur les mains, des pompes en poirier, du cardio, du rameur, de l'asso-bike, de
la course à pied et de la force, des haltères, des
kettlebells (boules de poids avec une poignée)."
Preuve de son attachement à sa nouvelle "famille", Célia porte une kettlebell en pendentif.
Et rapidement, le crossfit s'est accompagné de
l'haltérophilie. Au départ, c'est un besoin plus
qu'une réelle envie qui a poussé la Marmandaise
à passer les portes de la salle de l'AS Monaco
haltérophilie. "J'ai commencé le crossfit en
2012 et j'ai fait ma première compétition au
bout de 3 mois. On a vite vu que mes points
faibles étaient sur l'haltérophilie. Depuis que je
m'y suis mise, j'ai tout explosé. Avant, j'arrivais
tout juste à me qualifier sur des Throwdowns,
qui sont des compétitions ouvertes en Europe.
J'arrivais à être dans la limite ou alors j'étais
repêchée. Maintenant que je fais de l'haltéro,
c'est différent. En Italie j'ai fait 3e, à Chypre 4e,
en Grèce 2e. La compétition de référence est
en juin à Paris." Et d'après Célia, ses débuts se
sont bien passés, même si la technique n'était
pas optimale. "Au début, il regardait ce qu'on
savait faire mais il nous modifiait presque tout
(rire). On savait mettre une barre sur nos épaules
mais il y avait plein de choses qui n'allaient pas
donc Jean (Canestrier, l'entraîneur de l'ASM
haltérophilie) nous a modifié tout ça et petit à
petit, comme la technique changeait, automatiquement, on pouvait soulever plus lourd, ce
qu'on a pu répercuter sur le crossfit. Naturellement on devenait plus fort."
Changements et acceptation
Allier crossfit et haltérophilie devait forcément
avoir un impact sur le corps de Célia. Des changements qu'elle a vu apparaître assez vite d'ailleurs. "J'ai commencé le crossfit en novembre
2012. En un an, j'ai vu les changements. Je n'ai
jamais été trop enrobée, grassouillette. Donc au
bout de deux mois, je voyais déjà les trapèzes
arriver, la ligne des pecs et un peu les abdos.
Au bout d'un an, j'avais vraiment les trapèzes,
même les poignets, j'avais augmenté le cran de
ma montre et j'ai aussi pris une taille de t-shirt
et de pantalon. Je ne porte plus de jean parce
que je prends beaucoup des cuisses, du coup je
vois que je tiens vraiment de mon père (rires)."
Si son nouveau corps plaît à la demoiselle, il
a fallu un peu plus de temps à certains de ses
proches pour l'accepter. Un point qui aurait
pu lui faire abandonner le crossfit. "Quand je
commençais à changer physiquement, j'ai pensé
à arrêter, mais pas pour moi, seulement parce
que les gens commençaient à me dire que j'étais
trop musclée, etc. Mais depuis que j'ai 10 ans, je
ne réussis vraiment que dans le sport. J'aimais
le crossfit, je voyais que ça marchait et, même
si les gens autour de moi voyaient mon corps
changer, je me suis dit allez je me sacrifie, j'y vais.
Je préfère avoir un corps de crossfit qu'une nana
qui fait de l'endurance ou autre. Je ne vois pas
pourquoi une fille musclée ne pourrait pas être
féminine (rires). J'ai toujours été un minimum
apprêtée, très coquette. Même quand je nageais,
j'allais me recoiffer entre deux courses." Épanouie dans son sport, les gens qui l'entourent
acceptent eux aussi plus facilement les choses,
jusqu'à la féliciter pour ses résultats. Car il faut
dire que depuis ses débuts, la jeune fille ne cesse
d'aller toujours plus loin. Avec un objectif dans
un coin de sa tête, aller aux "Regionals". "C'est
54
une étape, il y a les opens, tout le monde les
fait, tous niveaux, et les 35-40 premières filles
européennes peuvent s'affronter entre elles. Et
les 3-4 premières de cette manche partiront aux
championnats du monde. Juste prendre part à
cette étape qualificative des mondes, ce serait le
paradis. Je me suis étonnée cette année, parce
que j'ai fini 79e européenne sans être sérieuse aux
qualifications. J'ai encore beaucoup à apprendre
donc j'espère que l'an prochain, ça va le faire. Je
me donne 2 ans. Si je n'y arrive pas, peut-être
que je changerai de sport. Je veux voir jusqu'où
je peux aller." Aujourd'hui suivie par des milliers de personnes, sponsorisée et régulièrement
sollicitée pour des photos et autres autographes
sur les compétitions, Célia continue de grimper
dans sa nouvelle discipline. Jusqu'à en atteindre
les sommets ?
IIIe MONTE-CARLO FIGHTING MASTERS
ÇA VA COGNER !
Pour la troisième fois, les Monte-Carlo Fighting Masters reviennent à Monaco le 24
juin prochain. Au programme, 9 combats pour autant de championnats du monde.
De quoi assister à du grand spectacle en matière de K1 rules et full contact.
Par Romain Chardan - Photos : Les Infos du Fight, Team Jalovi, MCFM, Peace and Sport.
D
es étoiles vont pleuvoir sur Monaco
au mois de juin, mais pas forcément
celles auxquelles on s'attendrait. Car
ces étoiles ont tendance à laisser une
trace de leur passage. En effet, au
soir du 24 juin, ce sont 18 des meilleurs combattants du monde en boxe pieds-poings qui vont
venir s'affronter dans l'antre du stade Louis-II.
Pas de répit sur le ring donc, ni en dehors, car les
spectateurs devraient en prendre plein les yeux.
Pour la 3e fois en Principauté, les Monte-Carlo
Fighting Masters font leur retour. Organisée par
l'Académie Internationale d'Arts Martiaux de
Monaco, Cécile Gelabale et Claude Pouget, cette
soirée va reprendre le concept établi lors des deux
premiers opus. "On ne change pas une équipe qui
gagne", glisse Claude Pouget, directeur général de
la manifestation. "Le concept reste le même et va
être amplifié d'un cran au-dessus puisqu'on reste
toujours dans ce caractère de première mondiale",
explique le directeur technique de l'Académie
Internationale d'Arts Martiaux de Monaco. Car
pour la première fois, ce sont 9 championnats du
monde qui vont se dérouler en une même soirée.
"Les Monte-Carlo Fighting Masters ne présentent
que des championnats du monde avec la participation des meilleurs combattants de la planète.
Au-delà du sport et du spectacle de qualité, l'évènement promeut les hautes valeurs éthiques, ce
qui est essentiel et en phase avec l’action sportive
de la Principauté", précise le responsable de l'évènement.
Un show avant le show
Et comme la recette a déjà bien marché lors
des deux premières éditions (2013 et 2014), le
déroulé des opérations devrait rester dans la
veine de ce qui a déjà été fait. A commencer
par ce qui va précéder ce grand gala de K1 rules
et full contact. Si la soirée a lieu le vendredi
soir, la pesée, elle, aura lieu en public le jeudi à
19 heures, sur la terrasse du Café de Paris. "La
pesée est un beau spectacle qui permet de faire
monter en puissance la soirée. La Société des
Bains de Mer est un des fleurons de la Principauté, notamment en terme de spectacle et
la soirée sera un spectacle. Donc, que rêver de
mieux que la place du Casino pour concentrer
deux évènements majeurs et périphériques à
SPORT DE COMBAT
WAKO ET WAKO PRO
la soirée que sont la conférence de presse et la
pesée !" Si le show "dépendra de chaque athlète",
pour la pesée, Claude Pouget affirme que "c'est
toujours un moment privilégié dans des sports
dits de boxe que d'assister à ces étapes où il y
a toujours une rencontre psychologique et cela
augure de ce qui aura lieu le lendemain". De
quoi faire monter tranquillement la pression
avant qu'une avalanche de coups ne s'abatte sur
le ring placé au cœur de la salle Gaston Médecin.
Du lourd
Car, qu'on se le dise, le spectacle devrait être
au rendez-vous compte tenu du pedigree des
boxeurs qui seront présents le 24 juin. "Chacun des combats pourrait être l'affiche d'une
réunion", annonce d'ailleurs Claude Pouget. Des
poids mouches aux poids lourds, tout un panel
de catégories de poids seront présentes sur cette
soirée. L'essentiel des combats se dérouleront
en K1 rules (voir encadré), mais un combat de
full contact est également au programme. Les
oppositions en K1 se feront le temps de 5 rounds
de 3 minutes tandis que celle de full contact se
passera sur 12 rounds de 2 minutes. Et pour choisir les boxeurs qui s'affronteront, Claude Pouget
nous dévoile sa méthode. "Notre objectif a été
l’excellence sportive. Nous avons donc choisi
de proposer à la WAKO PRO (voir encadré) de
présenter certaines catégories. Le champion en
titre WAKO PRO a été sollicité, par cet organisme mondial, pour mettre sa ceinture en jeu
5657
La "WAKO PRO World Association of
Kickboxing Organizations", a été créée
en 1991, par M. Ennio Falsoni, Président
de la WAKO à cette période, pour assurer
à l’élite des combattants sportifs de
Kick-Boxing de la WAKO, créée en 1976,
un développement promotionnel de leur
carrière de Kick-Boxing. La WAKO et la
WAKO PRO étaient alors les deux faces
de la même pièce. En 2006, la WAKO
PRO a été officiellement séparée de la
WAKO pour permettre à cette dernière de
devenir la fédération mondiale amateur
de référence, reconnue par SportAccord International Federations Union. La
WAKO rassemble 118 nations affiliées
présentes sur les 5 continents.
LES DISCIPLINES
Kick-boxing : Discipline sportive
de combat alliant l’utilisation des
pieds et des poings. Les techniques
de poings sont reprises de la boxe
anglaise et les techniques de jambes
sont issues des arts martiaux. Les
coups peuvent être portés sur les
côtés, la face de la tête et du corps.
K-1 rules : La définition est
similaire à celle du kick-boxing.
Sont autorisés en plus les low-kick,
c’est-à-dire les coups de pied bas,
ainsi que le coup de poing retourné.
La saisie de moins de 5 secondes
au niveau du cou est autorisée dans
l’unique but de donner un coup de
genou direct, qui peut également
être donné sans saisie.
Full contact : La définition est
sensiblement la même que pour le
K-1, mais les low-kick, les saisies
et coups de genou ne sont pas
autorisés. Les coups de pied sont
portés au-dessus de la ceinture.
face au challenger sélectionné du ranking ou
intégré dans celui-ci au regard de ses performances exceptionnelles et requises pour disputer
le titre de champion du monde WAKO PRO." Et
parmi les boxeurs présents, on note la présence
de grands noms de ces disciplines. Alors que
Giorgio Petrosyan devait être présent, le boxeur
italien d'origine arménienne a finalement dû
déclarer forfait. A sa place, c'est un ancien adversaire de Buakaw, tout comme lui d'ailleurs, qui
va venir boxer en Principauté. Enriko Khel, un
Allemand de 24 ans, déjà détenteur de plusieurs
titres mondiaux, va affronter le champion du
monde de K1 rules WAKO PRO 2015, le Biélorusse Chingiz Allazov (23 ans). Dans ce combat de poids super-welter (-69,1 kg), Khel part
comme l'outsider, étant moins expériementé
que son adversaire et comptant plus de défaites.
Armen Petrosyan, petit frère de Giorgio, combattra bel et bien le 24 juin et sera opposé au
Belge Youssef Boughanem.
Boxeur assez différent de son frère, Armen est
présenté comme adepte des combats durs et sera
opposé à un garçon qui a très vite fait le choix
de partir en Thaïlande pour apprendre aux côtés
des plus grands. Une opposition de styles qui
risque de faire des étincelles.
La France très représentée
Parmi les boxeurs présents, on note la présence
de nombreux combattants français (7). Dont
Fedoseev, détenteur de la ceinture et d'un palmarès étourdissant (127 victoires sur 147 combats).
De son côté, Cédric Tousch viendra chercher
son premier titre en WAKO PRO face à l'Italien
Gabriele Casella, surnommé "Le Magnifique".
Deux Niçois en lice
certains font partie des tous meilleurs de leur
catégorie. Notamment Yohan Lidon, surnommé le "Bûcheron", qui fera face au "Prédateur"
Datsi Datsiev. Multiple champion du monde, le
Français devra batailler ferme face au détenteur
du titre qui sera donc remis en jeu ce 24 juin.
Autre frenchy présent, Dylan Salvador. Jeune
(23 ans), le Lyonnais revient pour la deuxième
fois à Monaco et sera opposé au Kirghize Aleksei
Et parmi ces Français, on trouve également
deux boxeurs de la région, avec les Niçois Jérôme Ardissonne et Grégory Grossi. "C'est un
évènement d'envergure mondiale qui implique
des athlètes de très haut niveau, internationaux,
avec huit nationalités représentées (Français, Italiens, Kirghize, Serbes, Russes, Suédois, Belge,
Biélorusse). Ils sont parmi les plus prestigieux
combattants de la planète. Il y avait localement
deux athlètes qui avaient leur place pour être
dans un tel plateau et ce sont ces deux Niçois.
Nous sommes très heureux qu'ils fassent partie
de ce plateau, à savoir Jérôme Ardissonne, qui
a aussi une famille très renommée dans le full
contact, qui est l'emblématique triple champion du monde et aura un challenge important
avec un sacré monstre, le russe Trifonov, triple
champion du monde et titulaire de 308 combats
pour 273 victoires. L'autre Niçois, qui fait partie
de l'excellence sportive de la Côte d'Azur, surnommé "le Sphynx", est Grégory Grossi, champion d'Europe en titre et qui va s'attaquer au
titre mondial dans la catégorie des lourd-légers",
détaille Claude Pouget. De quoi rameuter les
SPORT DE COMBAT
LES ASSOCIATIONS
Peace and Sport est une organisation qui promeut le sport comme un outil pour la paix. L'ensemble
des fonds levés à l'occasion des 3es Monte-Carlo Fighting Masters serviront à financer l'organisation
des Jeux de l'Amitié des Grands Lacs d'Afrique, réunissant durant 3 jours, 300 jeunes venant du
Burundi, du Rwanda et de la RD Congo. A noter également que l'opération WhiteCard, lancée par
Peace and Sport, sera mise à l'honneur lors de la soirée.
Amitié sans frontières Internationale est une organisation non-gouvernementale avec statut
consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Elle a pour objectif, de soutenir
les actions humanitaires sur le thème défini et proposé annuellement par l’Assemblée Générale
des Nations Unies. L’ensemble des fonds levés à l’occasion des 3es Monte-Carlo Fighting Masters
contribuera à soutenir les deux projets de 2016, définis par le Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés, à savoir porter secours aux enfants syriens parqués dans des camps de réfugiés
en Jordanie et à la création d’un centre d’accueil sur l’île de Lampedusa en Italie destiné aux migrants
jetés à l’eau par les bateaux gangsters.
foules, notamment lorsque l'on connaît la forte
popularité d'un Jérôme Ardissonne et son implication dans le milieu sportif azuréen.
Des femmes au programme
Grande nouveauté cette année, un combat féminin a été mis au programme. "Comme on reste
dans l'excellence, le combat féminin le sera aussi
puisqu'on a l'icône française, Anissa Meksen,
surnommée la Buakaw Française, qui est titulaire de 90 combats pour 87 victoires et 10 titres
de championne du monde. On ne pouvait pas
envisager un évènement de cette qualité sans
la solliciter. Elle challengera la championne du
monde WAKO PRO en titre, Therese Gunnarsson (Suède)", annonce le directeur de l'évènement. Et malgré son statut de challenger, la
Française est annoncée comme favorite par les
spécialistes de la discipline, notamment grâce à
une année 2015 qui l'a vue se positionner comme
la leader de sa catégorie, en France comme au
niveau mondial. Déjà détentrice de plusieurs
titres, Anissa Meksen pourrait donc frapper un
grand coup en cas de victoire.
et Amitié sans Frontières Internationale (voir
encadré). Dix pourcent des recettes de la billetterie seront partagés entre ces deux organismes
humanitaires. Notre évènement doit permettre
de remettre huit mille euros à chacune de ces
associations qui les consacreront à des actions
caritatives", précise Claude Pouget.
Rendez-vous donc le 24 juin à partir de 19
heures à la salle Gaston Médecin pour découvrir cette troisième édition des Monte-Carlo
Fighting Masters.
Du spectacle
au profit de la bonne cause
Avec ce panel de combattants, tous les observateurs s'accordent pour dire que le spectacle
sera inexorablement au rendez-vous. Mais la
soirée ne sera pas exclusivement tournée vers des
combats que tous espèrent de grande facture. Si
plusieurs animations devraient avoir lieu dans
la soirée, "c'est un show qui a été pensé pour les
amateurs de kickboxing, mais aussi pour les néophytes", l'aspect caritatif sera lui aussi très présent, comme l'explique Claude Pouget. "Placés
Sous le Haut Patronage du Prince Albert II, les
Monte-Carlo Fighting Masters ont le partenariat
de deux associations monégasques : Peace and
Sport, l'organisation pour la paix par le sport
5859
LISA CAUSSIN-BATTAGLIA
CŒUR DE BATTANTE
Lisa Caussin-Battaglia est du genre à avoir un emploi du temps assez chargé. A même pas 22 ans, la
jeune fille s'attaque aux championnats du monde de jet à bras. Soutenue, entre autres, par le Comité
Olympique Monégasque dans cette aventure, l'étudiante en philosophie n'a pas peur de voir loin.
Par Romain Chardan - Photos : Roca Jet Club
JET SKI
première année de licence à la fac." En trouvant
des moyens mnémotechniques pour apprendre,
les choses ont évolué et les résultats ont suivi.
Mais c'est aussi grâce à une sacré volonté qu'elle
a réussi à aller au bout de ses envies et qu'elle
s'est ouvert les portes de nouvelles choses, autant
culturellement que sportivement.
Force de caractère
Face à ce genre d'obstacles, d'aucuns se seraient
découragés ou auraient nourri une certaine rancœur. Mais ce n'est pas le cas de la blondinette
qui, à force d'efforts, a su montrer aux gens qu'elle
U
ne chevelure dorée, un petit sourire et une vitesse d'élocution qui
friserait parfois l'excès de vitesse.
Lisa Caussin-Battaglia ne s'arrête
jamais et cela se sent dès lors que
l'on prend un moment avec elle. Et difficile d'en
trouver un tant son emploi du temps peut s'avérer chargé. Entre ses cours et ses examens à la
faculté de Lettres, Arts et Sciences Humaines de
Nice, où elle est en Master de Philosophie, ses
répétitions au théâtre ou ses séances de musique,
peu de créneaux restent libres. D'autant que
les rares moments d'accalmie sont dédiés au
sport et au jet ski. Car l'étudiante de 21 ans,
22 en octobre, a désormais le statut d'athlète
de haut niveau. Et pour cause, elle s'attaque
cette année au championnat du monde de jet à
bras. Une nouvelle aventure pour elle, qui a été
rendue possible par ses performances ainsi que
le soutien de la Principauté, par l'intermédiaire
du Comité Olympique Monégasque et de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports.
Une compétition qu'elle aborde avec stress et
ambition, mais devant laquelle elle ne reculera
pas. Un peu comme pour tout ce qu'elle a pu
entreprendre ces dernières années.
Difficile apprentissage
Née à Monaco, la jeune fille n'a quasiment jamais
quitté la Principauté. En dehors d'une escapade
parisienne le temps d'une année scolaire, Lisa a
toujours vécu en terre princière, chez elle. Pourtant, tout n'a pas été rose au cours de ses premières années. La faute à des difficultés au niveau
scolaire, aussi fou que cela puisse paraître quand
on voit où elle en est aujourd'hui. "J'ai eu un bac
littéraire avant d'entrer à la fac, mais ma scolarité
a été très dure parce que je suis une PAI, une élève
en situation de handicap. Je suis dyslexique, dysgraphique et dysorthographique. Quand j'étais
petite, on me prenait pour une attardée et certains de mes professeurs pensaient que je n'irais
même pas au collège." Difficile donc d'évoluer
sereinement dans l'univers scolaire. Mais après
avoir fait des tests qui ont révélé ces problèmes,
les résultats ont également décelé qu'elle était
"précoce, donc l'un compensait l'autre", précise
Lisa. Pour combattre ces difficultés, elle est donc
passée par des séances d'orthophonie des années
durant. Si les soucis ne sont pas forcément réglés
aujourd'hui, elle compense autrement, notamment grâce à des activités annexes, comme le
théâtre, découvert avec sa maman. "Pour la lecture, grâce au théâtre et ma mère qui m'y a amené
parce qu'elle en faisait, j'ai commencé à lire et à
m'exprimer correctement, avec une ponctuation
orale, ce que je ne faisais pas avant. Ça m'a permis de comprendre la syntaxe et plein de choses
dans la langue française. Pour l'orthographe,
j'ai eu un déclic, c'est devenu comme un jeu en
6061
était bel et bien capable de réussir tout ce qu'elle
décidait d'entreprendre. "J'avais des problèmes
partout, et au final j'arrive jusqu'en Master 1 de
Philo. Il faut savoir écrire, argumenter, tenir un
plan, alors qu'avant j'étais bordélique au possible. Parfois je suis très dispersée, je le vois en
jet aussi. Tu me dis une chose, je l'applique de
suite, tu me dis une deuxième chose, je l'applique
aussi, mais j'oublie la première. Donc je vais
réussir à être forte rapidement, mais évoluer est
compliqué. On pourrait croire que je vais aller
plus vite, mais au final je vais plus doucement.
En violon c'est pareil. Dans tous les domaines,
c'est pareil." Tout cela aurait pu la décourager
de se lancer dans de longues études, lui faire
envisager un métier différent pour l'avenir ou
la tenir éloignée de certaines disciplines. Mais
non. Après le théâtre, c'est la musique qui vient
s'ajouter à la liste de ses activités. Et qu'importe
si le doute s'installe au départ. " Je n'ai jamais
eu confiance en moi, que ce soit à l'école, en
musique, au théâtre ou en jet. Mais je me bats."
De trois bouées
aux championnats du monde
Une battante, voilà qui définirait bien Lisa Caussin-Battaglia. Une personne qui une fois décidée ne lâche pas le morceau tant que l'objectif
n'est pas atteint. Une motivation qui devrait la
conduire au professorat dans les années à venir,
afin de réaliser un de ses premiers rêves. "C'est
un peu une revanche, mais c'est avant tout une
passion. Je me suis toujours dit que j'aimerais
créer une école pour les élèves en situation de
handicap, une façon d'aborder le programme
de manière complètement différente de ce qui
se fait. Et si j'ai abandonné cette idée, je me
dis qu'être prof et pouvoir faire apprécier une
matière peut être un beau challenge, notamment
la philosophie."
Et Lisa a d'autres échéances en approche, mais
sur un autre terrain. Car 2016 va la voir s'aligner sur le départ des différentes étapes du
championnat du monde de jet à bras en GP1.
Une discipline qu'elle pratique depuis quelques
années seulement. Hyperactive depuis petite,
elle a toujours aimé le sport. Après des années
à s'exercer aux arts du cirque, elle découvre le
jet ski grâce au Pass'port Culture. Et y retourne
pour une semaine de pilotage sur jet à bras à
quelques encablures de la reprise des cours. Le
coup de foudre est immédiat avec cette nouvelle
pratique. Même si, encore une fois, tout n'a pas
été simple. "J'ai toujours été dynamique parce
que j'aime bouger, mais si tu me demandais de
faire de l'endurance, au bout de 100m j'étais en
train d'agoniser. Et en jet au début c'était ça.
Mais je ne tenais pas parce que je respirais mal
62
et que je fatiguais vite. En mer, on s'entraînait,
je faisais 3 virages et je m'asseyais dans le baquet pour reprendre mon souffle, j'étais obligée
d'enlever le casque pour le reprendre." D'autant
que ses problèmes d'asthme n'arrangent pas les
choses. Mais encore une fois, Lisa s'accroche et
fait ses preuves. Motivée, impliquée, elle gagne
le droit de participer aux compétitions avec le
Roca Jet Club. Au départ sur un jet à bras fixe,
pour qu'elle s'habitue à la débauche d'énergie
nécessaire, puis sur un "classique". "Lors de ma
première compétition, j'avais collé des oreilles
pour signaler aux autres que j'étais débutante,
que c'était ma première course et qu'il ne fallait
pas trop venir au contact." Si les oreilles sont
restées, les performances n'ont pas tardé à arriver. Pour sa première saison, elle termine à la
7e place sur 25 pilotes. Plutôt pas mal pour un
début. Et tout s'est ensuite enchaîné très vite. En
2015, elle a terminé championne du Grand Sud,
l'une des deux grandes compétitions régionales
et s'est classée 2e sur une coupe du monde à
Doncaster. De quoi laisser naître de nouvelles
ambitions, avec sa participation cette année aux
championnats du monde. Une compétition qui
l'emmènera en Chine, à Dubaï, mais aussi en
Europe, à commencer par l'Italie début juin.
Avec un titre à la clé ? Difficile, mais pas forcément hors de portée.
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Le Roca Jet Club abrite les fanas de jet ski depuis plus de 20 ans en Principauté. Du loisir à la compétition,
en passant par l'école de pilotage ou les évènements associatifs, chacun peut y trouver son compte.
M
onaco est bien connu pour être
un pays où le sport occupe une
grande place. Et ce, quelles
que soient les disciplines. Bien
souvent représenté sur la scène
internationale, le sport monégasque a trouvé
une nouvelle ambassadrice avec Lisa CaussinBattaglia (voir pages 60-62), qui s'attaque cette
année aux championnats du monde de jet à bras.
De quoi mettre un peu plus en lumière le jet ski
et le Roca Jet Club de Monaco. Avec plus de 70
membres à l'année, les riders aquatiques monégasques forment une petite communauté bien
connue des amateurs de motonautisme. Créée
en 1992, cette association a connu plusieurs
maisons depuis sa fondation. La faute à quelques
déménagements mais surtout à des coups de mer
qui ont souvent endommagé, voir détruit, ses
installations. Mais il en faut plus pour décourager le bureau. Un groupe de personnes motivées
qui font tout pour que la pratique s'ouvre à tous,
à commencer par les enfants.
Ecole de pilotage
et enfants de Frankie
Il a donc fallu attendre quelques années avant
de voir des mômes monter ces bécanes des
mers. Une idée qui est venue aux membres
du groupe qui voyaient leur moyenne d'âge
monter de plus en plus au fil des ans, comme
l'explique Michel Torre, pilote et entraîneur
au club. "On était les premiers, on commençait à vieillir et les membres qui arrivaient
avaient notre âge, donc on a décidé de lancer
une école de pilotage pour avoir des jeunes. On
a commencé avec l'Education Nationale, avec
le Pass'port culture, qui se passait sur un jet
classique. Mais les jeunes nous voyaient partir
en jet à bras et voulaient essayer, en faire aussi,
donc on a lancé l'école de pilotage. C'était aux
alentours de 2010-2011." Et si au départ les
petits gars se montraient motivés à l'idée d'aller
rider sur l'eau et se frotter aux cadors du littoral
azuréen, peu se sont accrochés. A l'inverse des
filles. "On a eu quelque filles et beaucoup de
garçons, tous étaient motivés pour la compétition, et au final, ce sont les filles qui sont
restées. On leur a montré la compétition en
les emmenant avec nous un week-end, mais
il n'y a que les filles qui ont continué. On ne
veut pas leur offrir la compétition, avec le jet et
JET SKI
Michel Torre. Car pour la technique, rien
ne vaut un parcours parsemé de bouées.
Problème, dès lors que le coach emmène
Lisa pour ses entraînements en mer, pas possible d'installer des bouées. Il faut donc au
pilote monégasque faire le lièvre. "Quand
on s'entraîne en mer, je me mets devant et
elle suit ma trajectoire, donc c'est bien parce
qu'on est très entraînés quand il y a de la
mer. Mais c'est moins bon sur le plan technique. Par contre, quand on arrive sur des
lacs, c'est plus compliqué." Problème, dans
ce genre de moments, difficile pour le coach
de se rendre compte des défauts de pilotage
de son élève. "Comme il m'est difficile de
l'essence comme ça. On veut que les jeunes qui
souhaitent entrer en compétition nous donnent
un coup de main en contre-partie, que ce soit
sur certains déplacements ou lors des journées
porte-ouvertes, sur la journée qu'on organise
avec Les enfants de Frankie. On voulait qu'ils
s'investissent et qu'on ne soit pas à leur disposition." Car si le club propose une partie loisir, la
compétition reste présente, même s'ils ne sont
plus très nombreux à s'y engager.
Championnats de France
et du Monde
"On a commencé à tourner avec 3-4 pilotes,
et cette année on est trois. Certains sont partis
faire des études, d'autres on dû arrêter. Il y a
Jean-Paul Levy qui fait de l'endurance et qui a
été champion du monde amateur à une époque.
La sœur de Lisa a commencé à s'entraîner l'an
dernier, elle a fait un podium sur la dernière
course de la saison, et là, elle a le bac, donc
pour l'instant on est un peu dans le doute,
mais cette année on est vraiment 3, à savoir
Jean-Paul, Lisa et moi." Un groupe restreint
donc, mais qui porte les couleurs du Roca Jet
Club à l'international, en compétition comme
en entraînement. Si Lisa va participer cette
année aux championnats du monde, grâce
notamment au soutien du Comité Olympique
Monégasque et celui de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, le gros de
la saison se disputera sur les côtes françaises.
Mais la préparation n'a pas été facile, faute de
lieu d'entraînement adéquat. "C'est difficile
de s'entraîner, on n'a plus de mise à l'eau avec
les travaux et l'hiver, c'est dur d'aller en mer.
On doit faire des kilomètres pour aller sur des
lacs et s'entraîner avec des bouées", constate
6465
tout voir vu que je suis devant, je rate certains
points. Par exemple, je ne me suis rendu compte
que l'an dernier qu'elle tenait l'accélérateur
avec deux doigts !" Pas de quoi les décourager
cependant. Car au-delà des entraînements et
des compétitions, il faut aussi assurer la vie
du club. Un club endeuillé par la perte de ses
locaux suite à un coup de mer. Et comme les
travaux de reconstruction prennent du temps,
les troupes du Roca Jet Club ont une idée pour
que tout puisse fonctionner correctement cet
été. "On va demander des préfabriqués devant
la capitainerie parce que les travaux ont pris du
retard. Ça nous permettra de maintenir le club
en vie." Et c'est tout le mal qu'on leur souhaite.
STEFANO COLETTI
EN ROUTE POUR
DE NOUVELLES AVENTURES
Engagé en endurance cette année avec l'écurie SMP Racing, Stefano Coletti explore donc une nouvelle
voie dans le sport automobile. Ambitieux, le jeune homme se voit d'ailleurs y rester un bout de temps.
Par Romain Chardan - Photos : Julien Perez et AdrenalMedia.com.
C
hez les Coletti, on demande aujourd'hui le petit frère. Stefano de
son prénom. On délaisse donc les
pistes enneigées d'Alexandra, qui a
d'ores et déjà repris la préparation
pour sa prochaine saison, pour rejoindre celles
couvertes d'asphalte que va arpenter Stefano.
De retour en Europe après une saison aux EtatsUnis où il a évolué en Indy Car, c'est désormais
les championnats d'endurance qui l'attendent.
Une nouvelle étape dans sa carrière, même s'il
aurait bien aimé prolonger le rêve américain.
"Tout s'est fait sur un coup de fil après la saison
d'Indy Car, qui ne s'est malheureusement pas
très bien passée, surtout au niveau de la stratégie. Il y a 2-3 courses que j'aurais pu gagner et
en étant un première année, ça peut changer la
carrière plus tard, ça te fait un nom. Mais en ne
faisant rien… Donc on s'est retrouvé au point
de départ. J'avais une possibilité au Japon, où
j'ai fait des tests, mais c'était compliqué. Avec
mon manager on s'est alors dit pourquoi pas la
LMP2. Des teams m'avaient contacté, j'ai eu
plusieurs propositions et un jour je me baladais
SPORT AUTO
dans Monaco, sur l'avenue Princesse Grace,
et je vois SMP Racing. On les a appelés, on a
discuté et ils ont très vite manifesté un grand
intérêt envers moi et j'ai signé avec eux. Ils ont
les bureaux à Monaco mais l'atelier et les voitures
sont au Luc", raconte Stefano.
Cohabitation et partage
Un coup de fil a donc permis au Monégasque de
trouver un nouveau volant pour la saison 2016.
Mais, contrairement à ce qu'il a pu connaître
par rapport aux autres Silver* et ça marche fort.
Avoir un bon équilibre entre les trois pilotes est
un gros plus", précise Stefano. Rapides lors des
essais, les trois pilotes ont ainsi été départagés
sur leurs temps. Et c'est Stefano Coletti qui aura
le rôle du pilote Gold cette année, laissant les
places de Silver aux deux autres. Un rôle qu'il
assume mais qui ne l'empêchera pas pour autant
de partager ses impressions sur la voiture avec
ses coéquipiers, bien au contraire. "Je n'ai jamais
été le pilote qui cache les choses parce que je
me suis toujours dit que si je donne un coup de
main à mon coéquipier, un jour il pourrait me
rendre la pareille. Là c'est différent, parce que
tu roules, tu sors de la voiture et tu vas leur dire
exactement ce que t'as fait, ce qu'ils peuvent
faire pour s'améliorer, tu les regardes , tu vas au
simulateur avec eux, parce que quand tu gagnes,
tu gagnes à trois.J'ai deux coéquipiers géniaux, il
y a une très bonne entente, on a plus ou moins
tous les trois le même style de pilotage".
qui a beaucoup de moyens et qui les met de son
côté pour que ça se passe bien. Ils ont fait une
super voiture, qui est la BR01 et qui marche
très bien. Je pense qu'avec eux, j'ai vraiment un
futur dans une carrière de sport professionnel
en auto. J'avais eu pas mal de proposition, mais
je pense que SMP est l'endroit où je peux avoir
le plus grand avenir". Si l'envie est là, Stefano
sait cependant que son avenir dépendra aussi et
surtout de ses résultats. "SMP est une entité qui
te permet d'avoir une longue carrière. Après, ça
ne tient qu'à moi, il me faudra des résultats".
*Gold et Silver sont deux catégories pour différencier les pilotes et leurs temps de roulages en course.
Le Gold est numéro 1 et est celui qui a un temps
maximum sur route. Les Silver eux ont un temps
minimal à effectuer.
Une option d'avenir
jusqu'à aujourd'hui, l'ancien du GP2 va devoir
partager son baquet avec deux autres pilotes.
Car dans la catégorie LMP2, et en endurance
de manière générale, une voiture a plusieurs
conducteurs. Pour l'accompagner chez SMP
sur cette BR01, le numéro 19 des adhérents de
l'Automobile Club de Monaco peut compter
sur deux garçons d'expérience. "Julian Leal a
roulé avec moi en GP2 pendant 4 ans. Andreas
Wirth, je ne le connaissais pas et j'ai été surpris
parce qu'il n'avait pas fait de monoplace pendant
un moment mais il a rapidement pris le rythme
Après une première course intéressante aux 4
heures de Silverstone, où l'équipe SMP a signé
une belle deuxième place, la saison semble donc
partir sur de bons rails pour Coletti. Une bonne
chose, d'autant que le jeune homme s'autorise à
voir sur le long terme dans cette nouvelle étape.
S'il n'a pour l'instant signé qu'un contrat d'un
an, il sait tout de même que l'endurance peut être
une solution d'avenir. "Je pense que l'endurance,
et le championnat en LMP2, c'est l'alternative
à la monoplace. Parce qu'après la monoplace,
soit tu fais ça, soit tu fais du GT. La LMP2, ça
se conduit comme une monoplace, tu as juste
la tête de couverte parce que tu as une cellule,
mais en terme de feeling, ça ressemble beaucoup
à des monoplaces, c'est un beau championnat
qui monte. Cette année on aura 16 voitures au
départ, donc 16 équipages, ça fait beaucoup. Ça
m'a toujours attiré. Avec SMP, c'est une équipe
6667
LE CALENDRIER 2016
Silverstone 16 avril (Angleterre) - 2e
Imola 15 mai (Italie) - 4e
Red Bull Ring 17 juillet (Autriche)
Le Castellet 28 août (France)
SPA-Francorchamps 25 septembre (Belgique)
Estoril 23 octobre (Portugal)
JUMPING INTERNATIONAL DE MONACO
DU NEUF POUR LE JUMPING
Le Jumping revient cette année, mais avec de nouvelles dates (24-26 juin). Surtout, exit le jeudi et bonjour
le dimanche, avec notamment une compétition par équipe intégrée à cette manifestation équestre.
Par Romain Chardan - Photos : Stefano Grasso / LGCT
A
près les ballets automobiles du
mois de mai, c'est un autre genre
de spectacle qui prendra à nouveau place sur le port Hercule.
Plateaux ensablés, obstacles, fers,
tous les ingrédients du monde équestre feront
leur retour à la fin juin pour l'édition 2016
du Jumping international de Monaco. Mais
cette année, plusieurs nouveautés vont faire
leur apparition. Que ce soit sur la tenue de
l'évènement ou les compétitions qui vont y
être proposées, les spectateurs ne devraient
pas être déçus. Habituellement organisé sur
le jeudi, vendredi et samedi, le Jumping va
se décaler de 24 heures cette année. Il commencera donc le 24 juin pour se clôturer le
26 juin. Un dimanche. Une première pour le
Jumping qui devait habituellement se terminer le samedi soir à l'issue du Grand Prix du
Prince de Monaco. La raison ? L'instauration
d'une compétition par équipe qui aura lieu le
dimanche. "On était sur jeudi-vendredi-samedi, et là cette année on passe sur vendredisamedi-dimanche. On maintient le Grand Prix
du Prince le samedi soir, ça ne change pas. On
enlève les épreuves du jeudi et on en met le
dimanche. Celles du jeudi étaient préparatoires
pour celles du week-end, donc là on va attaquer
directement sur les choses sérieuses avec les
épreuves qualificatives le vendredi, le samedi le
Grand Prix, et la Global Champions League le
dimanche. C'est une nouvelle compétition qui
a lieu sur les 12 étapes du Global Champions
Tour avec 12 équipes qui se disputent cette
épreuve à chaque tour", explique Alyzée Porée,
chef de projet sur le Jumping.
"Ligue des Champions" équestre
C'est la grosse nouveauté de l'édition 2016 donc,
une compétition par équipe. Le Global Champions Tour (GCT) étant composé de 12 étapes,
dont Monaco, la Global Champions League
(CGL) compte donc 12 équipes, chacune représentant l'une des étapes du GCT. "Chacune des
équipes est composée de 4 cavaliers, ou de 5, si
l'un d'eux a moins de 25 ans et tous sont professionnels. L'épreuve se déroule à 1,50m - 1,55m. Sur
chaque étape, il n'y a que 2 représentants de chaque
SPORT ÉQUESTRE
équipe. C'est une épreuve en 2 manches. Chaque
cavalier a un passage à faire. Les huit meilleures
équipes sont qualifiées pour la 2e manche. C'est
une épreuve assez particulière parce que ce n'est
pas un Grand Prix très solennel, les cavaliers ont
des polos d'équipe, avec des sponsors. Ça aura lieu
le dimanche midi", précise Alyzée Porée.
Un nouveau format pour la Pro-Am
Si cavaliers et spectateurs entreront donc directement dans le vif du sujet le vendredi, l'essentiel du
programme ne se détournera que peu de ses habitudes. Le samedi restera donc dévoué, entre autres,
au Grand Prix du Prince de Monaco (voir programme en encadré), la fameuse Pro-Am Cup aura
lieu le vendredi. Mais cette dernière va connaitre
cette année une petite modification par rapport
au format qu'elle arborait les années passées. Alors
qu'un professionnel et un amateur étaient liés en
équipe le temps d'un passage chacun, il se pourrait
bien que les pros restent à terre pour la mouture
2016 de la Pro-Am, comme nous le dévoile Alyzée
Porée. "On réfléchit à faire des équipes de deux
amateurs qui seraient coachées par un cavalier pro.
Il n'y aurait plus le professionnel à cheval mais il
serait sur la piste pour commenter et donner des
conseils en live." De quoi rendre encore un peu
plus vivante une compétition qui ne s'efface jamais
face à un obstacle.
LE PROGRAMME 2016
Vendredi 24 juin
8 heures
•Compétition 1,15m/1,20m - 2 phases
•À la suite Compétition 1,25m/1,30m
2 phases.
•À la suite Compétition 1,40m/1,45m
2 phases.
15h15
•CSI5 *1,45m Prix Fédération Equestre de
la Principauté de Monaco. Compétition
comptant pour le classement
Longines.
•Qualification pour le Grand Prix.
18h15 CSI5 * 1,50/1,55m Prix Massimo Dutti
Compétition comptant pour le classement
Longines.
Table A - contre la montre avec barrage.
21h30 Longines Pro-Am Cup Monaco.
Samedi 25 juin
8h45
•Grand Prix 1,15/1,20m - Table A - avec saut
•À la suite Grand Prix 1,25/1,30m - Table A avec saut.
•À la suite Grand Prix 1,40/1,45m - Table A avec saut.
16h00
•CSI5* 1,45/1,50m Prix Casino de MonteCarlo. Compétition comptant pour le
classement Longines.
•Barême A au chrono avec barrage.
•18h30
•CSI5* 1,60m Longines Global Champions
Tour Prix du Prince de Monaco. Compétition
comptant pour le classement du Longines
Global Champions Tour et le classement
Longines.
•Barême A - 2 manches - avec barrage.
•1er manche à 18 h 30 - 2e manche à 21 h 15.
Dimanche 26 juin
8 heures
Compétition 1,15/1,20m - Barême A au chrono
•À la suite Compétition 1,25/1,30m - Barême A
au chrono.
12h30
•Global Champions League : Compétition par
équipe.
•Manche 1 : 12 h 30 - 13 h 30 / Manche 2 : 14 h
15 - 15 heures.
15 h 45
Compétition 1,40/1,15m - Barême A au chrono.
Ici, une partie de l'équipe monégasque de la Global Champion's League.
6869
MARE NOSTRUM
À VOS
MARQUES
NAGEZ !
Rendez-vous incontournable de la natation mondiale, le Meeting International de
Monaco reprend ses quartiers au Stade Louis-II les 4 et 5 juin. L'occasion pour beaucoup
de peaufiner leur préparation à la veille des grandes échéances sportives.
par Aurore Teodoro – Photos : Erika Tanaka, Romain Chardan, Arena, Aurore Teodoro.
NATATION
tournoi de vitesse, créé en 1993 alors que les 50
mètres faisaient leur apparition au programme
des compétitions internationales.
L'AS Monaco à l'attaque
Cette année encore, une trentaine de nageurs,
des benjamins aux séniors, qui "se confrontent au
niveau Nationale 2 et plus" et qui sont "dans une
logique sportive avérée, avec des entraînements
réguliers", défendront à domicile les couleurs de
la Principauté. "C'est l'occasion une fois par an
de voir les meilleurs nageurs mondiaux, de les
côtoyer autour du bassin, dans la ligne d'eau, de
D
ébut juin, chaque année, le rituel est
le même. L'été s'apprête à pointer
officiellement le bout de son nez,
mais c'est une pluie de champions
qui s'abat pendant deux jours sur la
piscine du stade Louis-II à l'occasion du Meeting
International de Natation. Alexander Popov, Ian
Thorpe, Ryan Lochte, Camille Muffat, Alain
Bernard ou cette année Camille Lacourt, Charlotte Bonnet, Paul Biedermann, Chad Le Clos,
Kirsty Coventry, Katinka Hosszu, tous ont un
jour arpenté ces lignes d'eau.
Il faut dire que le Meeting International de Monaco, qui fête cette année sa 34e édition - la 22e
sous la bannière du Mare Nostrum – ne pouvait
pas mieux tomber dans le cycle de préparation
des nageurs. Alors que la saison bat son plein,
l'épreuve monégasque s'est imposée comme une
étape incontournable avant les grands rendezvous internationaux de l'été. Derniers réglages,
peaufinage de la préparation, entraînements en
conditions réelles… chacun y trouve généralement son compte.
Un circuit, trois rendez-vous
L'an dernier, à l'aube des championnats du
monde de Kazan, le Meeting de Monaco avait
d'ailleurs réuni plus de 300 nageurs venus des
quatre coins du monde : Japon, Australie, EtatsUnis, Afrique du Sud, Pays-Bas… Cette année,
ils seront plus de 250, de 35 nationalités différentes. "La natation mondiale est friande de
ce type de meetings", confirme Michel Pou,
l'entraîneur général de l'AS Monaco Natation.
"C'est une étape importante parce que c'est une
confrontation de niveau international, répétée sur l'ensemble des trois meetings du Mare
Nostrum, et qui donne la possibilité, ce qui est
rare dans la natation, de s'entraîner à partir de
la compétition". Car ne l'oublions pas, depuis
1994, le meeting monégasque s'inscrit dans le
circuit du Mare Nostrum, qui mène les nageurs
de la Principauté jusqu'à Barcelone en passant
par Canet-en-Roussillon, le tout sur une petite
dizaine de jours seulement. Et si la "formule est
économiquement intéressante" pour ceux qui
viennent en Europe, elle propose avant tout aux
nageurs l'opportunité de répéter plusieurs fois la
même course sur un laps de temps très court, et
ainsi de travailler sur la gestion d'efforts intenses
et d'optimisation de la récupération. "Cela offre
autre chose en terme de qualité de préparation.
C'est un enchaînement qui est particulier, pas
simple à vivre pour les nageurs, mais qui leur
apprend quelque chose", souligne Michel Pou.
D'autant qu'à chaque course, sa spécificité. Si
Barcelone est un rendez-vous privilégié des
nageurs espagnols, Canet offre une ambiance
plus familiale, plutôt axée sur le demi-fond.
A Monaco prévaut le "prestige" et surtout son
7071
pouvoir les observer, en tirer des enseignements
sur leur façon de nager, sur l'aspect technique,
la préparation à sec, sur ce qui se passe autour,
sur la rigueur de ces gens-là…", rappelle leur
coach. "C'est une chance et une joie, parce
qu'en plus, cela se passe devant leurs parents
qui viennent les observer". Mais au-delà même
d'une démonstration à domicile, c'est dans cette
même logique de préparation que s'inscrivent
les asémistes, pour qui la saison est également
loin d'être terminée. "Il y a trois gros cycles :
un jusqu'à fin décembre, un jusqu'en avril et
un troisième estival", explique leur entraîneur.
"Il existe une logique de progressivité tout au
long de l'année et au sein de chaque cycle : on
part des qualités générales pour aller vers des
qualités plus spécifiques recherchées en fin de
cycle." Avec, en conclusion, de belles échéances :
championnats de France et championnat N2 en
petit bassin en fin d'année, un championnat N1
élite en mars…
Les rendez-vous
de l'été dans le viseur
A l'image de leurs aînés, le meeting interviendra
peu de temps après la reprise du troisième cycle.
Les asémistes devraient alors être "bien cassés
normalement ! Mais ils ont envie d'être présents,
donc ils auront deux-trois jours, peut-être une
semaine, de récupération. Non seulement pour
le Mare Nostrum, mais surtout pour le cycle de
travail qui vient après, qui sera lui plus intense",
souligne Michel Pou, puisque cette période de
récupération devrait leur permettre d'optimiser
les évolutions acquises tout au long du cycle.
"Bizarrement, les courses du Mare Nostrum
ont des intensités qu'ils vont connaître après,
à l'entraînement. Dans le cycle qui suit, plutôt
que dans celui qui précède". Au bord du bassin,
tous partiront avec des objectifs bien précis en
tête. Notamment les championnats de France
pour les minimes et les cadets et plus. Pour les
benjamins, ce sera la finale du Natathlon qui se
déroulera début juillet à Béthune et réunira les
136 meilleurs nageurs de cette catégorie d'âge.
"C'est l'occasion pour les trois-quatre qui pourront représenter l'ASM à la finale nationale de
pouvoir s'aguerrir sur des distances en grand
bassin, et de démystifier les compétitions en
grand bassin, qu'ils n'ont pas encore vécus". Un
sacré plongeon dans le grand bain.
NATATION
MARE NOSTRUM
ROLAND
TRABARIES
L'HOMME DE
L'OMBRE
Coordinateur du meeting international de natation, Roland Trabaries en connaît les moindres
rouages. Il revient sur ce rendez-vous devenu incontournable pour la natation mondiale.
A
rrivé en 2002 pour un
remplacement, cet enseignant
n'a plus jamais quitté la
Principauté. Rapidement
repéré par Christian Canavesio,
l'ancien commissaire général, avec qui
il évolua jusqu'en 2010, Roland Trabaries
en a repris le flambeau en 2011, en tant
que coordinateur. Depuis, ce passionné
de natation, "dans le chlore jusqu'au cou
depuis très longtemps", porte la double
casquette d'éducateur et d'organisateur.
Avec toujours la même passion.
Depuis 14 ans, vous avez
sans doute vu le meeting évoluer ?
En 2002, on en était déjà à la 20e édition. C'était
un événement qui était déjà bien mûr. Mais j'ai
vu l'évolution de la natation ces quatorze dernières
années, puisqu'elle a tendance à se professionnaliser. Et l'avantage de ce meeting, c'est qu'on a toujours eu les meilleurs nageurs du monde sur chaque
période, sur chaque saison : Popov, Biondi, Alain
Bernard qui venait en tant que voisin, Inge De
Bruijn… On a aussi cette chance de fonctionner
avec Canet-en-Roussillon et Barcelone, les deux
autres rendez-vous du circuit Mare Nostrum, créé
il y a 22 ans. Les nageurs choisissent de nager à un,
deux ou aux trois meetings. Mais en tout cas, nous
sommes devenus un nom et une date références.
D'autant qu'en termes de dates,
vous êtes idéalement placés…
Le début du mois de juin est une des périodes
clés dans la préparation. On fonctionne en olympiades, par cycle de quatre ans, un championnat
du monde tous les deux ans, une année olympique
et une année "vierge", où il n'y a ni l'un ni l'autre.
Et c'est presque l'année la plus riche, car du coup,
les grosses délégations viennent chez nous faire
des circuits, des camps d'entraînement avec beaucoup de nageurs, un peu plus qu'à l'accoutumée,
donc c'est très intéressant. Mais chaque année est
intéressante.
7273
Avez-vous un souvenir
en particulier qui vous a marqué ?
Hasard ou pas, je dirai la dernière année de
Monsieur Canavesio en 2010. L'organisation
se déroulait une année "vierge", et on a eu un
plateau exceptionnel. Nous avions organisé une
conférence de presse. On n'avait pas moins de
sept ou huit champions olympiques sur la même
estrade ce jour-là. C'était digne d'un championnat du monde ou des J.O. C'était exceptionnel,
un week-end de rêve. Et on avait tous à cœur de
faire quelque chose de très beau pour le départ
de Christian Canavesio. Moi, je savais que c'était
un peu le passage de relais. Cette édition a été
particulièrement émouvante.
Et du côté des nageurs ?
Il y en a un qui est assez emblématique ici, c'est
Alexander Popov. C'est un grand monsieur, un
gentleman. Dans la même lignée, il y a Alain
Bernard. En plus d'être des sportifs, ce sont des
êtres humains riches.
En quoi consiste
le rôle de coordinateur ?
Il faut mettre en relation les nageurs et les
entraîneurs qui sont demandeurs avec une
offre qui correspond. Nous, on leur offre un
bassin olympique avec une organisation la
mieux huilée possible pour se rapprocher des
standards internationaux. Tout cela représente
beaucoup de sous-dossiers : l'hébergement,
qui est le plus gros, et un point d'achoppement aussi, en termes de disponibilité et de
tarif, bien au-dessus de la moyenne. Mais nous
travaillons avec les hôtels, ils ont l'habitude.
Le transport est également un point important, parce qu'une fois sur place il faut faire au
mieux pour les véhiculer. La restauration… Le
travail du coordinateur, c'est de s'occuper de
tout cela. Et aussi de la recherche de sponsors.
C'est important, même si on est un sport qui
reste encore à la marge.
transport, pour nous tout est identique. La difficulté qu'on peut rencontrer, c'est lorsque les Jeux
Olympiques, comme cette année, se passent
sur un continent différent. Il est plus difficile
d'attirer une délégation comme les USA, l'Australie, des nations phares en natation. Ils vont
difficilement faire une compétition début juin
en Europe, repartir chez eux pour ensuite aller
à Rio. En termes de déplacement, on aura peutêtre un peu moins de participants qui viendront
Combien êtes-vous à la logistique ?
De manière permanente, pendant longtemps,
nous étions deux, Stéphanie Cabioch, déléguée du meeting, et moi-même. Depuis l'année
dernière, Guillaume Dazun, de la fédération,
nous aide à mi-temps et est venu me suppléer.
Je commence tout doucement à la rentrée de
septembre, puis beaucoup plus sérieusement
dès janvier. Ensuite à quelques encablures du
meeting, des bénévoles viennent progressivement nous aider, jusqu'à 10-20 personnes sur les
deux semaines précédant l'évènement. Jusqu'au
jour J, où on se retrouve à plus de 40, avec
quasiment que des bénévoles.
On retrouve également les petits
de l'ASM au bord du bassin…
C'est une tradition qui existe depuis la création du meeting ! Les petits défilent lors de la
cérémonie d'ouverture, avec les drapeaux qui
représentent toutes les nations participantes.
On les retrouve ensuite pendant le tournoi de
vitesse de 50m. Il faut des bras, et surtout des
jambes, pour ramener toutes les affaires de
l'autre côté du bassin. Et ils sont ravis ! Ils sont
en proximité directe avec les champions, ils
remplissent leur cahier d'autographes, ils leur
piquent leurs bonnets de bain…
Cette année olympique change
quelque chose pour le meeting ?
En termes d'organisation pure, cela ne change
pas grand-chose pour nous. L'offre reste la
même. L'hébergement, la restauration, le
74
des quatre coins du monde. Mais peut-être
qu'on aura plus d'Européens, donc ça va s'équilibrer. L'Europe restant un des bastions phares
de la natation. Cette année, nous allons avoir
pas mal d'équipes de jeunes. On aura notamment la sélection junior de l'équipe de France,
la relève des champions français. C'est un peu
différent en termes de spectacle ou d'affiches.
Mais en termes de qualité, on aura quand même
du répondant dans l'eau.
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U19
LA BELLE ÉPOPÉE
Les U19 de Frédéric Barilaro ont remporté la coupe Gambardella face à Lens le 21 mai dernier.
Retour sur l'épopée de cette génération bourrée de talents.
Par Romain Chardan - Photos : Stéphane Senaux / AS Monaco
L
' AS Monaco et la coupe Gambardella
ont une belle histoire ensemble. Déjà
trois fois vainqueur, le club a rajouté
une 4e victoire le 21 mai face à Lens
(3-0). De quoi montrer un peu plus que
sa formation est toujours de bonne facture. Ce
qu'a d'ailleurs rappelé le vice-président, Vadim
Vasilyev, sur le site du club, déclarant qu'il était
"très heureux pour les joueurs et Frédéric Barilaro, auteurs d'un très beau parcours. C'est aussi
le succès de toutes les équipes de l'Academy qui
réussissent une excellente saison. La formation
a toujours fait partie de l'ADN de l'AS Monaco
et est plus que jamais un pilier de notre projet
sportif." Pour Frédéric Barilaro, l'entraîneur
de ces jeunes, "Ce n'est que du bonheur... Les
joueurs la voulaient depuis le début cette coupe
Gambardella. Ils avaient ce rêve et ils l'ont réalisé. Je suis très content pour eux, pour le staff
qui travaille au quotidien avec eux. Ils sont tous
méritants. On peut être fier de notre parcours."
Retour sur cette campagne 2016.
Au commencement
A l'image de la coupe de France, la Gambardella
débute elle aussi en janvier, une semaine après le
retour des vacances. Pas forcément l'idéal, mais
il faut en passer par là pour aller au bout, comme
l'explique leur entraîneur, Frédéric Barilaro.
"On attaque par le 64e de finale, c'est toujours
le match piège par excellence. Parce que tu as
une semaine de préparation, donc le tirage est
01
toujours important, c'est bien d'essayer de ne pas
tomber sur une équipe du même niveau. Et il y
a des équipes amateurs où on peut tomber sur
des matches difficiles, ce qui nous est arrivé avec
Rodez, une équipe solide, un match au cours
duquel on a failli passer à la trappe et qu'on gagne
aux pénaltys. Et pour aller au bout, il faut toujours en passer par un match au cours duquel on
l'emporte aux tirs au but." Un match piège dont
se sont bien sortis les jeunes du club, d'autant
qu'à cause de multiples blessures, l'effectif était
complété par trois U17. Tout réside-t-il donc
dans la préparation ? Pas forcément à en croire
le coach. "On ne prépare pas trop, parce que la
Gambardella, c'est une compétition à part, c'est
quelque chose qui leur appartient, c'est à eux.
On voit si on a des valeurs collectives et tu les
vois si on avance dans la compétition."
L'épisode clermontois
Une victoire aux tirs au but peut-elle apporter
ce supplément d'âme à des joueurs âgés de 18
à 19 ans. C'est possible, mais le groupe s'est
réellement soudé lors des 32es de finale, face
à Clermont. Une équipe qui faisait partie de
leur poule en championnat et que les asémistes
avaient joué une semaine avant seulement.
"Ils viennent chez nous en championnat avec
une équipe différente, on gagne 3-0, mais on
savait que ce ne serait pas pareil en coupe. Ils
reviennent donc la semaine d'après avec une
toute autre équipe. Il y a toujours des choses
qui se passent dans ces matches-là. Au bout
de 10 minutes Badiashile, notre gardien, se
fait expulser et on joue 80 minutes à 10. C'est
là qu'on a vraiment commencé à montrer des
valeurs collectives. Même à 10 on a eu la maîtrise du jeu et on est récompensé en marquant
sur corner à 5 minutes de la fin", détaille Barilaro. En 16 es, c'est le club de Béziers qui tente
de faire barrage."C'est le tour le plus facile qu'on
ait eu à jouer", annonce Frédéric Barilaro. "On
est allé à Béziers, contre une équipe de Ligue
et l'objectif était la qualification, rien d'autre.
Au coup d'envoi, on a vu ce que l'équipe allait
nous proposer. Ils étaient à 5 derrière, 4 au milieu, 1 attaquant et pratiquaient un marquage
individuel. On a eu un temps d'adaptation
et on marque au bout de 25 minutes. Ils égalisent sur leur seule occasion sur coup de pied
arrêté peu de temps après, mais on ne s'est pas
affolé, on a réussi à reprendre l'avantage avant
la mi-temps." Malgré un certain déchet dans la
finition en deuxième mi-temps, l'AS Monaco
s'impose en marquant en fin de partie. "On a
fait le boulot sur ce match", conclut le coach.
Les choses sérieuses
commencent
Barilaro insiste d'ailleurs sur le fait qu'il n'a pas
fixé d'objectif à ses jeunes, car cette coupe leur
appartient. "Il y a des aléas dans la compétition
donc il faut des valeurs collectives pour aller
loin et les surmonter. Le premier match remporté aux pénaltys, le deuxième avec l'expulsion
au bout de 10 minutes, tout ça créé des liens
forts et une dynamique", explique l'entraîneur.
Les 1/8es de finale marquent un tournant dans
la compétition. Fred Barilaro sait l'importance
AS
Spécial
O
MONAC
Dernier carré
de recevoir et ne se soucie guère de l'adversaire.
Quoi qu'il arrive, ce serait d'un bon niveau.
Non, sa préoccupation se situe sur le terrain.
Il veut recevoir et connaît l'importance de
jouer à domicile. Le tirage au sort l'a entendu
et l'AS Monaco recevait donc Metz pour les
1/8es. "On est tombé sur une équipe très forte
athlétiquement, qui d'entrée de match nous a
agressé. Ils sont venus chez nous, se sont créés
2-3 situations, mais Badiashile a été présent.
On est revenu dans le match, ça s'est équilibré,
on a posé un peu plus le ballon et les situations
se sont créées. Mais à 20 minutes de la fin, il
y a un accrochage dans la surface. Un défenseur de chez eux et Badiashile se font expulser.
Manu (Mifsud, le gardien remplaçant) rentre
à nouveau et sur le corner on part en contre,
Cardona le mène sur 50 mètres balle au pied,
frappe sur le gardien et Thormin suit et marque.
On arrive ensuite à tenir le résultat et ce but
nous a donné encore plus de confiance."
mi-temps, j'avais dit à mes garçons qu'il faudrait
bien défendre, être en bloc, parce qu'ils auraient
sans doute une réaction et que c'était à nous de
bien défendre et qu'on aurait des situations. On
a connu un début de 2e mi-temps un peu plus
difficile, ils ont eu 2-3 occasions, ils frappent la
barre et auraient pu revenir. Mais à un quart
d'heure de la fin, on marque le 3e et on termine
tranquillement. L'entame de ce match avait vraiment été bonne, avec de l'intensité, de la maîtrise
dans le jeu et ces deux buts."
Le graal se rapproche
Suite à la victoire face à Metz, ce sont les Normands de Caen qui se présentaient sur la route
des Rouges et Blancs. Une équipe au "potentiel
offensif important", note Frédéric Barilaro. Et
son équipe a fait forte impression, notamment
en début de match. "On fait 30 premières minutes superbes, avec une entame parfaite. On
mène 2-0 au bout de 20 minutes. En deuxième
0203
Un adversaire inattendu pouvait donc empêcher l'AS Monaco de s'inviter à la table des
finalistes. Car dans le quart opposant Lyon
à Brest, ce sont les Bretons qui l'ont emporté
(2-0). Et là, le match devait se jouer sur terrain neutre. "Brest avait fait l'exploit de sortir Lyon, à Lyon, au tour précédent. J'avais
vu les images et j'avais noté que c'était une
équipe qui défendait bien, qui faisait déjouer
l'adversaire, avec un bloc équipe, beaucoup de
densité au milieu et derrière, qui savait rester
disciplinée. Donc on savait qu'il faudrait être
patient dans le jeu et surtout ne pas prendre
de but pour ne pas être mené au score. On
a eu une première mi-temps avec une bonne
maîtrise et une bonne patience dans le jeu.
On marque quand il faut, à 2 minutes de la
mi-temps. On a Kylian Mbappé avec nous
sur ce match et c'est lui qui débloque la situation suite à un bel échange avec Thormin. En
seconde période, on savait qu'ils allaient se
livrer un peu plus et qu'on aurait de la place
en contre. C'est une équipe avec une grosse
densité athlétique, en bloc, mais où il commençait à y avoir des espaces, ça manquait de
vitesse derrière. Ils ont commencé à vouloir
ressortir plus vite parce qu'ils étaient menés.
On a profité des contres et on met le 2e comme
cela. C'est un match qu'on a bien maîtrisé
dans l'ensemble." Un match à l'issue duquel
le club s'est envolé pour la finale face au RC
Lens et une quatrième victoire dans cette compétition, grâce notamment à un doublé et une
passe décisive de Kylian Mbappé.
A S MONACO F O OTBALL STO RE
NOUVELLE GAMME
La boutique de l'AS Monaco s'apprête à proposer une toute nouvelle gamme de
produits. Mais plus qu'un simple magasin, l'espace des Jardins d'Apolline se veut
encore et toujours un lieu de rencontre entre le club et ses supporters.
D
epuis son lancement à l'été 2014, l'AS
Monaco Football Store a vu un flux
de population important franchir ses
portes. Et ce, que ce soit pour aller y
faire un tour, s'offrir des produits du
club ou participer aux opérations de l'AS Monaco.
Car au-delà de l'aspect mercantile, cet écrin est
également destiné à servir de lien entre les supporters et le club. Que ce soit par le biais de séances de
dédicaces ou de présentation des nouvelles recrues,
mais aussi lors d'évènements particuliers, comme
cela a encore été le cas récemment. Le temps d'une
fin d'après-midi, les aficionados de l'AS Monaco ont
eu le plaisir de découvrir une nouvelle équipe dans
la boutique. Quatre joueurs avaient en effet troqué
le complet maillot / short / chaussettes / crampons
pour revêtir le costume de vendeur à la boutique.
Expérience
Et chacun a commencé avec un rôle bien défini,
non sans en passer par une petite formation,
comme l'explique Frédéric Mattei, le manager de l'établissement. "On avait 4 joueurs,
qui ont véritablement joué le jeu, et c'était ce
qu'on recherchait, faire en sorte que les joueurs
prennent la place des vendeurs et que les clients
puissent avoir une expérience privilégiée. On a
un peu formé les joueurs, ça a duré un petit 1/4
d'heure, notamment sur le flocage, parce que la
technique n'est pas forcément évidente quand
on ne la connaît pas. Très rapidement ils se sont
pris au jeu et ont su maîtriser les postes qu'on
leur a donné." Parmi eux, Vagner Love, qui a
rapidement pris ses marques derrière le poste de
flocage. S'il "s'est fait plaisir", d'après Mattei,
AS
Spécial
l'international brésilien a tout de même avoué
à la caméra du club qu'il lui était plus facile
de marquer des buts. En compagnie d'Adama
Traoré, Guido Carrillo et de Farès Bahlouli,
le buteur asémiste a, comme ses partenaires,
tourné sur les différents postes de la boutique.
Le plus prisé étant sans doute celui de la borne
Fifa où de petits tournois se jouaient. Mais
joueurs comme supporters ont pu vivre un
moment de partage, avec dédicaces et selfies à la
clé pour nombre d'entre eux. "Les joueurs ont
été très positifs. A partir du moment où ils ont
compris la logique de ce type d'évènement, ils
se sont mis dans la peau des vendeurs et étaient
enchantés. Ils nous ont remerciés à l'issue de
la journée et ont eux aussi vécu un moment
extraordinaire", précise Frédéric Mattei.
Nouvelle collection
Outre les évènements organisés dans cet espace, les supporters vont aussi avoir le plaisir
de découvrir une toute nouvelle collection
dans le courant du mois de juin. Si la gamme
Nike n'arrivera qu'en juillet, tous les produits
O
MONAC
étiquetés "lifestyle" feront leur apparition à
l'orée de l'été, comme le détaille le responsable de l'établissement. "La collection a été
repensée sur la qualité du produit. Un produit
très bien pensé dans le détail, par exemple,
un bouton personnalisé sur un polo, un col
de propreté personnalisé. On a vraiment travaillé sur le design et la finition, en jouant
avec le logo et le nom du club. On essaye surtout de se positionner par rapport aux désirs
des consommateurs pour tenter d'apporter ce
que les gens attendent. On se rend compte
qu'aujourd'hui les gens sont prêts à dépenser
un peu plus pour un produit plus fini, avec de
plus belles finitions, plus de détails." Et dans
cet esprit, plusieurs nouveautés sont aussi à
prévoir. Notamment une nouvelle gamme de
casquettes, qui, si l'on croit Frédéric Mattei,
devrait faire fureur. "Des casquettes très travaillées au niveau du design, qui sont pour les
supporters mais aussi pour les touristes, l'idée
étant de développer une gamme à l'image de
ce qu'on voit avec les casquettes New York
Yankees, sans pour autant reprendre la même
chose. C'est un nouveau projet qui verra le
jour dans le mois de juin, un modèle avec
différents coloris." A cela, il faudra ajouter
toute une nouvelle collection d'accessoires,
allant de la montre aux écouteurs en passant
par des décorations de consoles de jeux. Mais
aussi du côté des bancs de l'école. "La gamme
scolaire sera réelle, stylo, agenda, un set avec
règle, gomme, taille crayon.. Pas mal d'enfants
devraient démarrer l'année scolaire avec des
fournitures de l'AS Monaco."
0405
Maillot
Pour ce qui est des nouveaux jeux de maillots, il faudra patienter jusqu'en juillet. Car
à l'inverse de nombreux clubs de Ligue 1
qui ont étrenné leurs futures tuniques lors
de la dernière journée de championnat, l'AS
Monaco ne dévoilera ses maillots domicile et
extérieur qu'à partir de la mi-juillet. "Il y aura
le maillot domicile au départ et on présentera la gamme training Nike en même temps.
L'extérieur devrait être lancé une quinzaine
de jours plus tard. Il devrait aussi avoir un
gros succès, car on reste dans une logique de
concept innovant.
Comme pour le domicile, avec Nike, qui a
réussi à nous présenter un visuel avec de vraies
différences dans le détail, car la diagonale
ne bouge pas. Et le but du jeu est d'apporter
des détails qui vont faire la différence. On a
décidé de présenter le maillot après l'Euro, en
accord avec Nike." Il faudra donc encore un
peu de patience pour découvrir la prochaine
tunique asémiste...
B I L AN DE S A I SO N
3 ET C'EST TOUT !
e
Troisième de Ligue 1 pour la deuxième saison d'affilée, l'AS Monaco a réalisé une saison
correcte en championnat. Mais le bilan global est terni par les parcours en coupes et un
classement final qui aurait pu être meilleur compte tenu de l'avance que le club avait sur Lyon.
C'est donc le 3e tour prémilinaire pour la Ligue des Champions qui attend les asémistes.
Par Romain Chardan - Photos : Stéphane Senaux / AS Monaco
européen (Kondogbia, Abdennour, même si
ce dernier jouissait déjà d'une belle côte), plusieurs joueurs titulaires et cadres de l'équipe de
la saison 2014/15 ont mis les voiles contre un
gros chèque. Ce qui a permis au club d'investir
massivement dans la foulée, misant sur de jeunes
joueurs en devenir. Mais la mayonnaise n'a pas
réellement pris. Certains départs, comme ceux
d'Abdennour ou Anthony Martial, n'ont pas été
compensés dans l'immédiat. D'autres, comme
pour Kurzawa, ont vu un grand nom arriver
(Coentrao), mais cela ne s'est pas ressenti sur
les performances de l'équipe. Il y a eu quelques
erreurs de casting, comme l'Italien Stephan
El Shaarawy, qui n'a jamais réussi à s'adapter,
mais qui a su rebondir de fort belle manière à
l'AS Roma, ou Mario Pasalic (prêté par Chelsea), qui malgré des débuts encourageants s'est
V
oilà, c'est fini"... La Ligue 1 version
2015/16 a baissé son rideau sur une
saison dominée de la tête et des
épaules par le Paris-Saint-Germain,
souverain incontesté du royaume
de France. L'AS Monaco a terminé son championnat en troisième position. Mais elle aurait
pu faire mieux, puisqu'elle comptait 9 points
d'avance sur l'OL au soir de la 25e journée. Reste
que l'AS Monaco signe un troisième podium
consécutif et devrait à nouveau jouer une coupe
d'Europe l'an prochain. Malgré cela, l'exercice
2015/16 laisse comme un arrière-goût négatif,
et ce pour plusieurs points.
Un mercato en demi-teinte
A Monaco, l'été est souvent source d'ivresses en
tout genre. Niveau football, on avait été habitué
ces dernières années à des recrutements spectaculaires. Et que ce soit en qualité comme en
quantité. L'été dernier a d'ailleurs souligné le
savoir-faire monégasque en matière de ventes.
Qu'ils soient de purs produits de la formation
(Kurzawa, Carrasco) ou révélés suite au parcours
Spécial
rapidement éteint. D'autres, qui auraient pu être
importants, ont souffert de blessures, à l'image
de Adama Traoré ou Ivan Cavaleiro. Beaucoup
de jeunes du club ont aussi été prêtés, comme
Valère Germain qui a réussi une superbe saison
sous le maillot de l'OGC Nice (14 buts et 6 passes
décisives en 38 matches), ou Jessy Pi qui a tout de
même bien figuré au milieu du naufrage troyen.
Globalement, le mercato monégasque, cru 2015,
n'a pas été une franche réussite. A une réelle
exception, celle de Thomas Lemar. L'ancien
Caennais a été la vraie bonne surprise de l'été.
Intéressant dans le jeu comme sur coups de pieds
arrêtés, le milieu polyvalent a également soigné
ses statistiques avec 5 buts et 4 passes décisives
en 26 matches de L1. Dommage de ne pas l'avoir
vu plus souvent sur le terrain… Il faudra revoir
plus régulièrement ce jeune homme, à moins
qu'il ne s'envole dès cet été puisqu'il se dit que
le club dispose de plusieurs offres le concernant.
ACO
AS MON
année, la défense monégasque a pris l'eau. De
toutes parts. Avec 50 buts encaissés en L1 contre
26 l'an dernier, ce chiffre se suffit à lui-même
pour illustrer les problèmes défensifs rencontrés par le club. Si Danijel Subasic a connu une
petite période de moins bien en cours de saison
et a vu sa réussite de l'an dernier le délaisser
Une défense sans défense
C'était le gros point fort de l'an dernier. Et cette
0607
par moments, il n'a pas franchement été aidé
par sa défense. Alors que l'AS Monaco pouvait
ressembler à une forteresse imprenable dans sa
version 2014/15, sa mouture 2015/16 a rapidement donné des signes d'inquiétudes. Notamment après le départ de Layvin Kurzawa fin
août. En perdant le côté gauche de sa défense
(Abdennour dans l'axe et Kurzawa sur l'aile),
l'AS Monaco s'est tiré une balle dans le pied.
Car elle perdait un combattant hors pair avec
l'international tunisien et un contre-attaquant
de premier ordre avec son latéral. L'arrivée de
Coentrao pour le remplacer pouvait redonner
le sourire aux supporters, mais le Portugais n'a
jamais réellement convaincu. Arrivé à court de
forme, il n'a pas été d'un grand apport pour son
coach. Souvent blessé, parfois utilisé en position d'ailier (où il a été le meilleur), l'ancien du
Benfica Lisbonne n'aura pas marqué le Louis-II.
Tout comme Elderson Echiejile qui a multiplié
les erreurs sur la saison. Pour preuve, Leonardo
Jardim a parfois préféré aligner Andrea Raggi
à gauche plutôt que le Super Eagle. Mais l'axe
défensif a lui aussi été fébrile. Si Ricardo Carvalho impressionne par sa longévité, il a pu se
retrouver à la peine face à des équipes rapides.
Sa science du placement ne faisant pas tout,
le "papy" de la défense monégasque n'est pas
exempt de tous reproches, et il a vécu une saison
compliquée. Même chose pour Andrea Raggi
qui s'est encore souligné par sa combativité mais
a manqué de régularité, même s'il est vrai qu'il
a été trimballé à tous les postes de la défense en
fonction des blessures et suspensions. Wallace
n'offre que très peu de garanties de son côté.
Seul joueur à avoir réalisé une nouvelle saison
pleine, Fabinho. Le latéral droit, aussi utilisé en
milieu défensif, s'est montré irréprochable sur
son côté. A noter également sa belle réussite sur
les pénaltys où il a signé un 6/6. Une défense
montrée du doigt, mais qui doit aussi cela à un
jeu défensif global moins performant que l'an
dernier. Car ne l'oublions pas, en football, le
premier défenseur reste l'avant-centre...
Une attaque orpheline
Si on se base sur un point purement statistique,
l'AS Monaco a marqué plus de buts que l'an dernier. C'est un fait (57 contre 51). Et si cela n'est
pas un gage de spectacle supplémentaire sur les
prés, ce chiffre ne traduit pas non plus l'arrivée
d'un buteur. Car c'est Bernardo Silva qui est
le meilleur scoreur de la maison asémiste cette
saison (7 buts). Le départ d'Anthony Martial,
qui devait mener l'attaque cette saison, n'était
pas prévu, il est donc logique que le club n'ait
pas eu le temps de le remplacer. Guido Carrillo
et Lacina Traoré étaient appelés à se partager le
travail et Ivan Cavaleiro pouvait aussi dépanner
à ce poste puisqu'il l'occupe avec la sélection
espoirs du Portugal, comme l'a souvent rappelé
le coach. Mais aucun n'a convaincu. Carrillo
découvrait l'Europe pour la première fois et l'on
peut mettre cela sur une adaptation compliquée à
un championnat et un mode de vie qui diffèrent
de l'Argentine. Précieux pour son jeu de tête, il
n'a cependant pas assez apporté. De son côté,
Lacina Traoré a suscité et suscitera encore de
nombreuses interrogations. Avec 3 buts en 19
matches, son profil atypique n'a pas convaincu.
Arrivé au club en 2014 puis prêté dans la foulée,
son histoire asémiste a aussi été marquée par
de nombreuses blessures. L'arrivée à l'hiver de
Vagner Love devait dynamiser une attaque en
berne. Capable de se créer pas mal d'occasions,
le Brésilien n'en convertit pas autant qu'il le
souhaiterait. Si ses 4 buts en 12 matches sont
encourageants pour la suite, on attend logiquement plus d'un garçon de cette expérience. La
bonne surprise est une nouvelle fois venue de la
formation avec l'éclosion de Kylian Mbappé.
Rapide, adroit face aux buts, le jeune homme
(qui a également remporté la Gambardella cette
saison), a joué 11 matches (1 but, 1 passé décisive). Une belle promesse pour l'avenir.
Les coupes,
gros point noir de la saison
Que ce soit sur les coupes nationales ou en
Ligue Europa, le bilan de l'AS Monaco est plus
que négatif. Reversée dans l'ancienne C3 après
08
son élimination face à Valence lors de l'ultime
tour de qualification pour la phase de poules de
la Ligue des Champions, l'ASM avait la place
pour au moins sortir de son groupe et atteindre
les 1/16es de finale. Si Tottenham faisait figure
de favori, le club princier pointait logiquement
comme le prétendant à la deuxième place. Mais
c'est finalement Anderlecht qui a vu les 1/16es,
Monaco terminant 3e. Une seule victoire en six
matches ne pouvait leur laisser espérer mieux.
Et lors de la "finale" face à Tottenham, où une
victoire aurait pu leur permettre une qualification, les Monégasques ont pris l'eau (4-1). Sur
la scène hexagonale, ce n'est guère mieux. Sorti
d'entrée et sans gloire par Bordeaux en coupe de
la Ligue (1/8e de finale, 3-0), le club à la diagonale
a chuté contre Sochaux en coupe de France (1/8e
de finale, 2-1). Des éliminations précoces qui
n'ont permis au club de pouvoir jouer un titre, ni
de pouvoir exposer ses jeunes sur la scène européenne. Mais l'AS Monaco pourra retenter sa
chance dès la saison prochaine. A condition bien
sûr de passer le 3e tour préliminaire, au moins,
et pourquoi pas les barrages, afin d'intégrer la
Ligue des Champions.
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