Politique du logement: effets de manches en France Votes aux
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Politique du logement: effets de manches en France Votes aux
Immobilier 3 www.tdgimmobilier.ch C’est votre droit Votes aux assemblées de PPE: de combien de voix je dispose? Vous êtes locataire ou propriétaire? Vous avez une question en lien avec votre logement? Posez-la à [email protected]. Des avocats spécialisés y répondent chaque mardi. Sidonie Morvan Avocat, Etude Morvan & Fabjan Question de Marie B., à Genève: «Je suis copropriétaire d’un appartement en PPE. Le règlement de notre copropriété prévoit que chaque copropriétaire dispose aux assemblées d’autant de voix qu’il possède de mil- lième de la valeur du bien-fonds. Qu’est-ce que cela signifie?» En matière de droit de vote des copropriétaires d’étages, la loi consacre le principe du «vote par tête». Selon celui-ci, chaque copropriétaire aura, en principe, une voix, même s’il est titulaire de plusieurs unités d’étage et quelle que soit leur valeur. Il convient de préciser qu’en cas de propriété commune (par exemple, conjoints copropriétaires) sur une unité d’étage, les copropriétaires n’ont qu’une voix. En outre, en cas d’usufruit sur une unité d’étage, le copropriétaire et l’usufruitier doivent s’entendre sur le droit de vote à défaut de quoi l’usufruitier pourra voter sur toutes les questions d’administration, exception faite des travaux de construction utiles à l’embellissement ou à la commodité. Un copropriétaire d’étage peut se faire représenter à l’assemblée par un tiers extérieur à la communauté, par un autre copropriétaire ou par l’administrateur de la PPE. Il lui suffira d’établir une procuration écrite en faveur de son représentant. Mais le principe du «vote par tête» n’est pas impératif. Le Règlement d’administration de la copropriété peut prévoir une solution contraire. Dans le cas de notre lectrice, le Règlement d’administration prévoit précisément une règle différente du régime légal. Selon la disposition à laquelle Marie B. fait référence, chaque copropriétaire dispose aux Assemblées d’autant de voix qu’il possède de millièmes de la valeur du bien-fonds. Cela signifie en réalité que le copropriétaire disposera d’une voix par unité d’étages. Rappelons que, dans une PPE, la quote-part ou millième de copropriété indique la valeur de chaque unité d’étage par rapport à la valeur totale du bien-fonds. L’indication des millièmes figure dans l’acte constitutif. Ainsi, le copropriétaire disposant de 156/1000e aura 156 voix à l’assemblée générale. Pour les décisions devant être prises à la majorité simple, elles seront adoptées dans ce cas à la majorité des millièmes, soit au moins 501 millièmes. Le Règlement d’administration et la loi peuvent néanmoins prévoir d’autres règles de majorité en fonction de la nature des décisions à adopter. Par exemple, la double majorité est nécessaire pour la modification du règlement d’administration. Cette double majorité, appelée aussi majorité qualifiée, nécessite la majorité des voix des propriétaires présents ou représentés ainsi que la majorité des millièmes. Enfin, l’unanimité est prévue pour les actes importants qui concernent l’ensemble de la copropriété (par exemple, constitution de droits réels portant sur l’immeuble ou modification de la valeur des quotes-parts). www.avocats-immo.ch La chronique de la Fnaim Politique du logement: effets de manches en France Grégory Monod Président de la Fnaim des Pays de Savoie Lors de la conférence de presse du 29 août, le premier ministre français Manuel Valls a présenté le plan de relance du logement qui devrait permettre à un secteur sinistré de retrouver quelques couleurs. La problématique récurrente et non résolue de la libération du foncier est l’un des points fondamentaux de ce plan, et particulièrement en HauteSavoie. En effet, ce département, frontalier à la Suisse, subit la deuxième plus forte croissance démographique de France métropolitaine, derrière la Seine-et-Marne (+174% depuis 1950). Pérenniser la fiscalité applicable aux plus-values sur les terrains à bâtir est aujourd’hui une bonne mesure, permettant ainsi qu’aux propriétaires desdits biens de bâtir une vraie stratégie patrimoniale et successorale. D’autres dispositions ont été annoncées comme, par exemple, le renforcement du soutien au primo accédant par le biais d’un rallongement de la période de différé de remboursement du prêt à taux zéro (PTZ). Le Genevois français était situé en zone dite tendue (zone A). Il sera impacté par cette disposition et devrait per- mettre de resolvabiliser une partie de notre jeune clientèle. Un dernier point qui semble également important est la réforme de la loi ALUR. Après de multiples annonces concernant cette loi dite «révolutionnaire», le gouvernement a décidé de «simplifier et recentrer les dispositions de la Loi ALUR pour rétablir la confiance des investisseurs et combattre l’attentisme». Là encore, les dirigeants de l’Hexagone ont fait preuve d’un syndrome typiquement français: «le détricotage». A grand renfort de communication, l’ancienne ministre du Logement Cécile Duflot annonçait que cette loi allait changer le quotidien de millions de Français. Il n’en sera rien. Manuel Valls revient sur cer- tains fondamentaux de celle-ci. La suppression de l’obligation de la mise en place des observatoires locaux des loyers (l’agglomération d’Annemasse, aux portes de Genève, était concernée), qui était annoncée comme une mesure phare de cette loi, en est la parfaite illustration. Aujourd’hui, la profession est en attente depuis de nombreux mois des décrets d’application ou des instructions fiscales permettant l’application de l’ensemble des mesures annoncées dans le cadre de la Loi ALLURE. Une fois de plus, la communication et les effets d’annonce ont pris le pas sur l’urgence de la situation. www.fnaim.fr