La voiture de société reste un must
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La voiture de société reste un must
FLEET-OWNER JOHAN VERBIST, FABRICOM GTI "La voiture de société reste un must" Pour un fleet-owner, l'expérience est d'or. Pendant sa longue carrière, Johan Verbist a occupé les fonctions les plus diverses du secteur automobile, observant son évolution sous plusieurs angles et engrangeant les connaissances. Il est depuis peu responsable fleet chez FABRICOM, filiale du groupe GDF-Suez, et donc acteur majeur du secteur fleet européen. D ifficile de résumer en quelques mots la carrière de J. Verbist dans les secteurs Fleet et Automotive. Afin d'éviter toute erreur, nous avons demandé au nouveau General Manager Fleet de FABRICOM GTI de retracer luimême ses états de service. “Après ma formation économique à la VUB, j'ai commencé ma carrière chez Athlon Car Lease", commence-t-il. “J'ai débuté en tant que Key Account Manager. On m'a d'abord confié les petits clients mais au fil des ans, ceux-ci sont devenus de plus en plus importants. Je suis resté cinq ans chez Athlon. Après quelques années chez Bosch, dans l'aftermarket, je suis passé chez Toyota Europe. J'y ai créé le département Fleet Sales, faisant ainsi oeuvre de "pionnier". Ce qui était intéres- sant, c'est que Toyota Europe, dont je dépendais, ne dirigeait pas, hiérarchiquement parlant, les entités nationales. Pour élaborer et implémenter sa propre stratégie départementale, il fallait donc de la force de persuasion. Je suis resté huit ans chez Toyota, deux dernières années dans la cellule qui a conçu la Long Term Product Strategy. LeasePlan a constitué la phase suivante de ma carrière. J'y ai été pendant un an Marketing Manager, avant de passer chez Touring pour y devenir Product Development Manager. Concrètement, j'étais chargé d'élargir les diverses formes de services. Je viens tout juste de prendre mon dernier virage. Je travaille chez FABRICOM depuis exactement trois mois (nous avons rencontré Johan Verbist mi-mai)." 60.000 véhicules "En tant que responsable fleet de FABRICOM GTI, je gère environ 3.600 véhicules”, poursuit Johan Verbist. "Près de 2.000 véhicules particuliers, le reste pouvant être qualifié d'utilitaires. FABRICOM fait partie du vaste groupe GDF-Suez, ce qui a aussi des répercussions fleet. Les conditions nous sont notamment imposées par GDF-Suez. Tous les deux à trois ans, on lance des adjudications, après quoi il faut trancher. Qui seront les most preferred partners ? Et les conditions de cette collaboration ? Quelles sont les questions essentielles auxquelles il faut répondre dans ces moments ? Cette approche s'applique aussi bien aux marques qu'aux sociétés de leasing avec qui nous collaborons. Johan Verbist: "Evitez, comme cela est actuellement le cas, de devoir réviser un contrat sur deux, est un point méritant l'attention du fleet-owner." ADAPTER UN SEUL CONTRAT SUR DEUX “Il s'agit d'une réalité pour de nombreuses entreprises : environ un contrat de leasing sur deux doit être recalculé à un moment donné. La raison ? On part de données erronées lors de leur rédaction. L'erreur la plus courante concerne la différence entre kilomètres estimés et distances réellement parcourues. Il va de soi que le partenaire de leasing ne commet pas d'erreur. C'est le fleetowner qui lui a transmis les données. En tenant parfaitement à jour toutes les données relatives à chaque conducteur, on peut éviter pas mal de corrections. Quant à celles qui restent nécessaires, mieux vaut prévoir un "grid pricing" pour chaque véhicule avec la société de leasing. On sait ainsi à l'avance quel sera le coût éventuel.” 24 LE FLEET-OWNER Nom : Johan Verbist (FABRICOM GTI) Fonction : "General Manager Fleet" Véhicule personnel : "Ford Galaxy" Véhicule de rêve : "Aston Martin DBS" Loisirs : "Vélo et culture en général" Destination de vacances préférée : "Provence" Boisson préférée : "Duvel" Un conseil pour les collègues fleet-owners : "Surveiller le TCO, surtout quand des alternatives se présentent." Johan Verbist: "Je considère que l'élaboration d'une politique fleet adaptée à FABRICOM Fleet est un privilège." Bien que siégeant dans la cellule qui prend ces décisions, quand je porte la casquette de fleet-owner, j'opère dans un cadre prédéterminé. L'avantage d'échelle de cette approche peut difficilement être négligé. Le groupe GDF-Suez représente près de 60.000 véhicules, ce qui pèse bien entendu sur des négociations. Cette approche de grande échelle n'empêche toutefois pas de mener une politique de flotte spécifique, parfaitement adaptée aux besoins locaux. Au sein de FABRICOM Fleet, nous appliquons par exemple plusieurs car policies. En définitive, FABRICOM n'est pas le seul à relever de ce système, qui implique aussi plusieurs autres entreprises du groupe GDF-Suez." Garde-chasse ou braconnier ? "Suis-je un braconnier se transformant soudain en garde-chasse ou l'inverse ?”, se demande ironiquement Johan Verbist. “Je suis en tout cas convaincu d'une chose : l'expérience et les connaissances progressivement engrangées me donnent une bonne position de départ pour élaborer une stratégie fleet moderne et adéquate. Je considère d'ailleurs que pouvoir le faire dans une entreprise comme FABRICOM FLEET est un privilège." Et quels sont selon ce "garde-chassebraconnier" – nous ne trancherons pas – les éléments-clés d'une politique fleet ? “On ne soulignera jamais assez l'importance du Total Cost of Ownership (TCO), insiste-t-il. “En travaillant, comme nous, avec des listes de choix et non à partir de budgets, on peut plus facilement influencer le coût global mais il reste toujours énormément de décisions à prendre. En faisant ces choix, il est difficile d'oublier que pour l'entreprise, une voiture de société n'est pas seulement un coût mais aussi un facteur de satisfaction de ses collaborateurs. Chez nous, cela se traduit par la richesse d'équipement. Un exemple : nos véhicules sont systématiquement équipés d'un GPS embarqué, une situation gagnant-gagnant à la fois pour l'employeur et le salarié. Car plus vite l'on arrive à destination, moins l'on consomme d'essence.” Trois tendances Tout au long de sa carrière, Johan Verbist a également considéré le fleet business sous plusieurs angles. Quelles sont les tendances 2009 ? “J'en vois trois”, répond-il directement. “Tout d'abord l'essor manifeste du critère écologique, ce qui n'est pas un scoop. Cela s'explique par les diverses initiatives fiscales et le résultat est entre-temps manifeste. La deuxième tendance est l'essor des alternatives possibles au véhicule de société. Je ne citerai pas de noms mais le fait que de plus en plus de sociétés de leasing proposent des formules adaptées n'est pas anodin. Dans cette même optique, et c'est d'ailleurs la troisième tendance, on constate que malgré toutes ces alternatives louables, la voiture de société reste un must – et pour longtemps encore. Les alternatives lui servent surtout de complément, pas de remplacement. En d'autres termes : tout est question de “et”, pas de “ou”.” Michaël VANDAMME Photos: Erik DUCKERS “Le groupe GDF-Suez, dont FABRICOM est une filiale, représente environ 60.000 véhicules, ce qui pèse bien entendu sur des négociations”, déclare Johan Verbist. 25