Club de lecture du 13 mars 2015 Entre l`homme et l`animal : Que d

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Club de lecture du 13 mars 2015 Entre l`homme et l`animal : Que d
Médiathèque de la Loire
Club de lecture du 13 mars 2015
Entre l’homme et l’animal : Que
d’histoires !
La lecture commune :
Au cours de la dernière séance de décembre 2014, nous avons sélectionné 4 livres coups de cœur. Ils font
l’objet d’une lecture commune lors des rencontres 2015.
 Les brumes de l’apparence, Frédérique Deghelt
Actes sud, 2014
À l’occasion d’un héritage, une Parisienne dont la vie bourgeoise ne souffre aucune remise en
question se révèle médium, à l’aube de ses quarante ans. Cette faculté, d’abord violemment refusée,
va bouleverser sa vie et l’obliger à reconsidérer son existence.

« Pour » : Frédérique Deghelt s’empare avec audace d’un sujet risqué et « polémique » : les médiums.
Au-delà du thème, le livre raconte le cheminement d’une personne confrontée à de nouvelles
croyances ; on observe ses réactions et les réactions de ses proches. Cette lecture a suscité l’adhésion de
plusieurs membres du club. On peut cependant reprocher une fin d’histoire un peu rapide et un peu
« facile ».
On a rapproché ce livre des romans de Didier Van Cauwelaert et de ceux de Frédéric Lenoir ou, sur le
même thème, le roman Esprit d’hiver de Laura Kasischke.

« Contre » : Même si cette lecture n’est pas un « coup de cœur », le livre a le mérite de nous
questionner et reste en mémoire après l’avoir refermé.
 Que font les rennes après Noël ? Olivia Rosenthal
Ed. Verticales, 2010
Vous aimez les animaux. Ce livre raconte leur histoire et la vôtre. L'histoire d'une enfant qui croit que
le traîneau du père Noël apporte les cadeaux et qui sera forcée un jour de ne plus y croire. Il faut
grandir, il faut s'affranchir. C'est très difficile. C'est même impossible. Au fond, vous êtes exactement
comme les animaux, tous ces animaux que nous emprisonnons, que nous élevons, que nous
protégeons, que nous mangeons. Vous aussi, vous êtes emprisonnée, élevée, éduquée, protégée. Et ni
les animaux ni vous ne savez comment faire pour vous émanciper. Pourtant il faudra bien trouver un
moyen.
1
Prix du livre Inter 2011 pour ce roman qui raconte l’histoire d’une jeune fille de sa naissance à sa maturité.
En parallèle à la vie de cette femme, le livre laisse la parole à un personnage travaillant avec les animaux :
dresseur de loup, soigneur de zoo, biologiste … Une œuvre originale et déroutante.
Nathalie
 La peau de l’ours, Joy Sorman
Gallimard, 2014
Le narrateur, hybride monstrueux né de l'accouplement d'une femme avec un ours, raconte sa vie
malheureuse. Ayant progressivement abandonné tout trait humain pour prendre l'apparence d'une
bête, il est vendu à un montreur d'ours puis à un organisateur de combats d'animaux, traverse l'océan
pour intégrer la ménagerie d'un cirque où il se lie avec d'autres créatures extraordinaires, avant de
faire une rencontre décisive dans la fosse d'un zoo. Ce roman en forme de conte, qui explore
l'inquiétante frontière entre humanité et bestialité, nous convie à un singulier voyage dans la peau
d'un ours. Une manière de dérégler nos sens et de porter un regard neuf et troublant sur le monde
des hommes.
Le personnage, à l’apparence hideuse mais à l’esprit humain, traité en bête de foire rappelle le Elephant Man
de David Lynch. Un très beau livre, une très belle écriture.
Catherine
 Le lièvre de Vatanen,
Gallimard, 2014
Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec
un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les
fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la
nature. Ce roman-culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de
Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame.
Il invente un genre : le roman d'humour écologique.
 Dans la guerre, Alice Ferney
Actes Sud, 2003
La Grande Guerre. Vu de l'intérieur, depuis l'ordre de mobilisation, un certain 2 août 1914, à
l'armistice, le 11 novembre 1918. Entre ces deux dates, plongé dans les méandres du conflit,
l'itinéraire d'un homme, Jules, paysan landais. Vont se succéder les jours de marche harassants, les
refuges, le feu, l'amitié de compagnons d'infortune, les champs de bataille en Lorraine, la retraite de
l'Est vers l'Ouest sur les bords de la Marne, le repli dans de petits villages, la fidélité des bêtes (qui fait
pendant à une vie de chien), la routine de guerre, partagée entre l'intendance, le courrier, les
cantonnements, les avant-postes, les secours et les relèves. Partout, la chair à canon dégouline,
s'amplifie, ancrée dans l'horreur, enlisée dans l'effroi, pour s'achever sous forme de Croix de guerre,
récompense futile, absurde, pas même capable de protéger des obus.
Françoise
2
 Le collier rouge, Jean-Christophe Rufin
Gallimard, 2014
Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est
retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et
nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite
cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette
affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu
d'eux, un chien, qui détient la clef du drame...
Un très bon livre !
 Une partie de chasse, Agnès Desarthe
Editions de L’Olivier, 2012
Au cours d’une partie de chasse, un homme tombe dans une galerie souterraine. Tristan est désigné
pour rester sur les lieux tandis que les autres iront chercher du renfort. Mais les secours n’arrivent pas
et la tempête se lève. Une longue attente commence. Tout en essayant de soutenir moralement celui
qui s’est blessé en tombant (et dont il se sent si loin), Tristan se remémore la suite des événements. Il
revit sa rencontre avec sa femme Emma, l’évolution de leur relation. C’est elle qui l’a convaincu de
partir chasser, pour que les autres l’acceptent dans le cercle des hommes. Il repense aussi à sa mère
malade dont l’image le hante encore aujourd’hui…
Peu attirée de prime abord par le titre et la couverture, j’ai vite été séduite par l’intensité de ce court roman.
L’écriture est très belle, le dialogue muet qui s’instaure entre l’homme et l’animal caché dans la gibecière est
riche de sens. L’intrigue est pleine de rebondissements avec cette partie de chasse qui vire au drame. Tous
ces éléments font de ce livre une œuvre littéraire originale et puissante.
Marlène
 Le sillage de l’oubli, Bruce Machart
Gallmeister, 2012
Texas, 1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais aimée mourir en mettant au
monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie
austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course, montés par Karel, et les
paris qu'il lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est tout autre
lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage l'avenir des quatre frères. Karel
s'élance alors dans une course décisive avec pour adversaire une jeune fille qui déjà l'obsède. Premier
roman éblouissant, Le Sillage de l'oubli a valu à son auteur d'être comparé à William Faulkner ou
Cormac McCarthy.
Texas, début du XXème siècle. Une histoire familiale marquée par la violence d’un père et rythmée par les
courses de chevaux. Un très bon livre.
Françoise
3
 Mon chien est stupide, John Fante
Editions 10/18, 2002
Un énorme chien à tête d'ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise
d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne
de Point Dume, ce monstre attachant s'apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d'humour
loufoque et de provocation ravageuse. " C'est à la fois drôle, ironique, tragique, bouleversant et
merveilleusement écrit. À lire de toute urgence. " Pierre Roudil, Figaro Magazine.
 Mémoires d’un porc-épic, Alain Mabanckou
Michel Lafon, 2014
Pour tuer ceux qui se dressent sur son chemin, Kibandi fait appel à son double animal : un porc-épic.
La petite bête, philosophe, malicieuse, armée de ses redoutables piquants, exécute les souhaits
macabres de son maître. Le couple meurtrier sillonne l'Afrique jusqu'au jour où Kibandi rencontre bien
plus redoutable que lui...
Les prochaines rencontres du club à 17h30 :
* le vendredi 5 juin : la littérature indienne
La lecture commune : La Nuit de Maritzburg, Gilbert Sinoué
* le vendredi 25 septembre : la famille
La lecture commune : Agaat, Marlene Van Niereck
* le vendredi 4 décembre : les coups de cœur 2015
La lecture commune : Réparer les vivants, Maylis de Kerangal
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